Le troisième débat entre candidats démocrates à la présidence avait lieu samedi 19 décembre 2015 au St. Anselm College, dans le New Hampshire. En voici le compte-rendu.
INTRODUCTION
Ce troisième débat démocrate était organisé par la chaîne ABC. Comme le débat précédent, il se déroulait un samedi soir et qui plus est, le dernier samedi précédant Noël. Ce qui a relancé la petite polémique entourant la programmation des débats par le Parti Démocrate. Nous vous en avions déjà parlé ici (voir la fin de l’article). Sans rentrer de nouveau dans les détails, rappelons que de nombreuses personnes suspectent le Parti Démocrate d’avoir volontairement programmé la majorité de ses débats à des dates où peu de téléspectateurs sont susceptibles de les regarder (ndlr: le samedi soir est le jour où les audiences télévisées sont en moyenne les plus basses aux Etats-Unis). L’objectif du parti serait ainsi d’avantager Hillary Clinton. En effet, celle-ci n’a plus guère besoin de se faire connaître des électeurs et les débats ne lui sont donc pas indispensables. Et si elle venait à commettre une bourde, moins de personnes seraient ainsi amenées à en être les témoins. Les Républicains – qui ont organisé davantage de débats depuis le début de la campagne et qui les ont pour l’instant toujours programmés en semaine – ne se privent en tout cas pas de plaisanter à ce sujet. Lors d’une réunion publique, Jeb Bush a par exemple déclaré qu’il ne comprenait pas pourquoi les Démocrates continuaient d’organiser leurs débats à des dates où peu de gens étaient susceptibles de les regarder. Il a ensuite ajouté en plaisantant que le prochain aurait sans doute lieu « le soir de Noël à 22h ». Environ 8 millions de téléspectateurs ont finalement regardé le débat, soit à peu près le même nombre que le précédent. Le fait qu’il s’agisse du dernier week-end avant Noël n’a donc pas changé grand-chose. Par contre, il semble bien que ces débats organisés le samedi réunissent moins de téléspectateurs que les autres. En effet, le premier débat démocrate, qui avait eu lieu en semaine, avait réuni 15 millions de téléspectateurs, soit presque le double ! Et les audiences des débats républicains restent bien plus élevées (18 millions de téléspectateurs pour le dernier en date). La date de diffusion n’est cependant peut-être pas la seule explication à ce phénomène. En effet, la course à l’investiture républicaine paraît beaucoup plus indécise, sans compter l’attraction médiatique que représente la présence de Donald Trump.
Venons-en maintenant à notre compte-rendu. Ce débat ne nous a pas réservé de grosses surprises. Les trois candidats ont largement répété ce qu’ils avaient déjà affirmé lors des deux débats précédents, restant fidèles à leurs positions respectives sur les différents sujets abordés. Nous vous résumons l’essentiel.
LE DÉBAT
Participants: Hillary Clinton, Bernie Sanders, Martin O’Malley
Modérateurs : David Muir et Martha Raddatz (journalistes à ABC)
Durée du débat: 2h30
Compte-rendu:
- Les excuses de Bernie Sanders
Les journalistes avaient choisi de commencer le débat en abordant la question qui fâche : le vol de certaines données appartenant à l’équipe de campagne d’Hillary Clinton par l’équipe de campagne de Bernie Sanders, rendu possible par un bug informatique affectant la base de données du Parti Démocrate. (Pour plus d’explications, voir la section consacrée à ce sujet dans notre dernier Weekly News Flash). Bernie Sanders s’est excusé auprès d’Hillary Clinton et de ses supporters.
This is not the type of campaign that we run. (Ce n’est pas le type de campagne que nous menons)
Il a également affirmé haut et fort que les membres de son équipe ayant été impliqués dans cette affaire seraient licenciés. Hillary Clinton a déclaré qu’elle acceptait les excuses de Sanders et a rapidement demandé à ce que l’on passe à autre chose. Fin du débat. L’affaire n’aura donc pas été abordée bien longtemps.
- Qui faut-il combattre en priorité en Syrie ?
La question de la politique étrangère a été encore une fois largement abordée lors de ce débat. Et particulièrement le cas syrien. La discussion a plus que jamais mis en évidence une différence d’approche fondamentale entre Hillary Clinton d’une part et Bernie Sanders et Martin O’Malley d’autre part. En effet, à la question de savoir s’il faut combattre en priorité l’Etat Islamique ou le régime de Bachar El-Assad en Syrie, Clinton a répondu qu’il fallait combattre les deux à la fois alors que Sanders et O’Malley estiment que la priorité doit être de combattre l’Etat Islamique. Celui-ci menace directement les Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas d’Assad. De plus, à chaque fois que les Etats-Unis se sont mêlés de renverser un dictateur dans la région, les conséquences ont été désastreuses. Sanders ne se privera d’ailleurs pas de rappeler une fois de plus qu’il avait voté contre le déclenchement de la guerre en Irak, contrairement à Clinton. Il a accusé celle-ci d’être une trop grande adepte du regime change (le fait pour les Etats-Unis d’imposer des changements de régime dans des pays étrangers).
Yes, we could get rid of Saddam Hussein, but that destabilized the entire region. Yes, we could get rid of Gadhafi, a terrible dictator, but that created a vacuum for ISIS. Yes, we could get rid of Assad tomorrow, but that would create another political vacuum that would benefit ISIS. So I think, yeah, regime change is easy. Getting rid of dictators is easy. But before you do that, you’ve got to think about what happens the day after. (Oui, nous pouvions nous débarrasser de Saddam Hussein, mais cela a déstabilisé toute la région. Oui, nous pouvions nous débarrasser de Kadhafi, un dictateur terrible, mais cela a créé un vide pour l’Etat Islamique. Oui, nous pourrions nous débarrasser d’Assad demain, mais cela créerait un autre vide politique qui bénéficierait à l’Etat Islamique. Donc je pense que oui, le changement de régime est facile. Se débarrasser des dictateurs est facile. Mais avant de faire cela, il faut penser à ce qu’il se passera le jour suivant)
Hillary Clinton a quant à elle rappelé qu’Assad avait déjà tué plus de 250,000 syriens et que si l’Etat Islamique était devenu si puissant, c’était en grande partie à cause des massacres perpétrés par son régime. D’après elle, on ne pourra pas vaincre l’Etat Islamique en laissant Assad au pouvoir car les actions de son régime seront toujours un argument de recrutement pour l’organisation terroriste.
Hillary Clinton prononcera aussi cette phrase concernant la politique américaine actuelle en Syrie :
We now finally are where we need to be. (Nous sommes désormais enfin là où nous devons être)
Cette déclaration sera très critiquée par plusieurs candidats républicains dans les heures et les jours suivants. Ils estiment en effet que la politique de l’administration Obama est loin d’être satisfaisante. Les Républicains sont de plus en plus nombreux à estimer qu’il faudra envoyer des troupes américaines au sol (au sein d’une coalition internationale comprenant des états arabes), ce que Clinton, tout comme le président Obama, refuse car elle pense que c’est exactement ce que veut l’Etat Islamique. Clinton défend donc grosso modo la même approche que Barack Obama, si ce n’est qu’elle s’est déclarée favorable à l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne que le Président a pour l’instant refusé de mettre en place.
- Donald Trump, allié de l’Etat Islamique ?
Les trois candidats ne se sont pas privés d’attaquer Donald Trump, dont le nom a été mentionné à plusieurs reprises au cours de la soirée. Martin O’Malley l’a carrément accusé de tenir des propos fascistes. Ce sont surtout ses propos vis-à-vis des musulmans qui étaient visés. Hillary Clinton a déclaré qu’il ne fallait pas diaboliser la communauté musulmane américaine mais au contraire travailler avec elle pour lutter contre la radicalisation. Elle a d’ailleurs laissé entendre que cela avait été l’approche du Président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 et lui a une nouvelle fois rendu hommage pour cette raison !
You know, I was a senator from New York after 9/11 and we spent countless hours trying to figure out how to protect the city and the state from perhaps additional attacks. One of the best things that was done, and George W. Bush did this and I give him credit, was to reach out to Muslim Americans and say : we’re in this together. You are not our adversary, you are our partner. (Vous savez, j’étais sénatrice de l’état de New York après le 11 septembre et nous avons passé d’innombrables heures à essayer de comprendre comment protéger la ville et l’état de possibles attaques supplémentaires. L’une des meilleures choses qui ait été faite, et George W. Bush a fait cela et je lui rends hommage, fut de tendre la main aux américains musulmans et de leur dire : nous sommes ensemble dans cette histoire. Vous n’êtes pas nos adversaires, vous êtes nos partenaires)
Elle a regretté que l’attitude des Républicains, et notamment de Donald Trump, ne soit plus la même aujourd’hui :
I worry greatly that the rhetoric coming from the Republicans, particularly Donald Trump, is sending a message to Muslims here in the United States and literally around the world that there is a « clash of civilizations », that there is some kind of Western plot, or even « war against Islam », which then I believe fans the flames of radicalization. (Je m’inquiète beaucoup de la rhétorique des Républicains, en particulier de Donald Trump, qui envoie un message aux musulmans ici aux Etats-Unis et dans le monde qu’il y a un « choc des civilisations », qu’il y a une sorte de complot occidental, ou même une « guerre contre l’Islam », ce qui je crois attise les flammes de la radicalisation)
Clinton a ensuite été encore plus loin concernant Donald Trump, puisqu’elle a affirmé que l’Etat Islamique utilisait d’ores et déjà son image dans ses vidéos de propagande.
He is becoming ISIS’s best recruiter. They are going to people showing videos of Donald Trump insulting Islam and Muslims in order to recruit more radical jihadists. (Il est en train de devenir le meilleur recruteur de l’Etat Islamique. Ils vont chez les gens en leur montrant des vidéos de Donald Trump en train d’insulter l’Islam et les Musulmans pour recruter plus de djihadistes radicaux)
Problème? Aucun des journalistes ayant tenté de vérifier cette information n’a trouvé de trace de telles vidéos de l’Etat Islamique mettant en scène Donald Trump. L’équipe de campagne de Clinton a fini par reconnaître que ces vidéos n’existaient pas, ou du moins pas encore. On comprend que Clinton ait voulu dénoncer le fait que Trump joue le jeu de l’Etat Islamique en stigmatisant l’ensemble des musulmans (et elle a sans doute raison sur ce point), mais il n’empêche que son affirmation concernant l’existence de vidéos de l’Etat Islamique utilisant l’image de Donald Trump était mensongère. Donald Trump ne s’est pas fait prier pour dénoncer ce mensonge et exiger des excuses.

Il se pourrait cependant bien que Clinton ait été visionnaire puisque, quinze jours après le débat, on apprenait qu’une vidéo de propagande d’un groupe terroriste contenait pour la première fois des images de Donald Trump. Il ne s’agit cependant pas d’une vidéo de l’Etat Islamique mais du groupe islamiste somalien Al-Shabab, affilié à Al-Qaïda.
- Les armes à feu
La question des armes à feu et de la facilité de s’en procurer a également été abordée. Comme lors des débats précédents, Hillary Clinton et Martin O’Malley ont cherché à se montrer très fermes sur la question. Ils s’engagent tous les deux à tenir tête à la NRA et à renforcer drastiquement la législation en la matière. Bernie Sanders se dit quant à lui déterminé à interdire la vente d’armes de guerre et à renforcer les contrôles pour que des armes ne tombent plus entre les mains de criminels ou de malades mentaux. D’après lui, les américains sont majoritairement favorables à ces deux mesures. Par contre, il semble rechigner à vouloir aller plus loin car beaucoup d’américains ne seraient pas d’accord de renoncer à leur droit de posséder des armes, qui est reconnu par la Constitution.
- L’économie
Le débat sur l’économie fut très semblable à celui auquel on avait pu assister lors des débats précédents. Bernie Sanders se montre toujours aussi révolté vis-à-vis du fonctionnement de l’économie américaine, qui ne profiterait qu’aux américains les plus riches et produirait bien trop d’inégalités. Il a réaffirmé ses grands engagements : faire payer plus de taxes aux milliardaires, augmenter le salaire minimum à 15$ de l’heure, investir dans un grand programme de renouvellement des infrastructures qui créera 13 millions d’emplois etc. Il a également encore une fois critiqué sa rivale Hillary Clinton pour ses liens avec les financiers de Wall Street, alors que lui ne reçoit aucune contribution de leur part.
Les journalistes en ont profité pour poser la question suivante à Hillary Clinton : « Should corporate America love Hillary Clinton? » (Est-ce que l’Amérique des affaires devrait aimer Hillary Clinton?). La candidate a répondu avec humour : « Everybody should » (Tout le monde devrait). La question « Will corporate America love a President Sanders? » (L’Amérique des affaires aimera-t-elle le Président Sanders?) a ensuite été posée à Bernie Sanders qui a répondu : « No, I think they won’t » (Non, je pense qu’ils ne l’aimeront pas). Avant d’ajouter :
While there are some great corporations creating jobs and trying to do the right thing, in my view – and I say this very seriously – the greed of the billionaire class, the greed of Wall Street is destroying this economy and is destroying the lives of millions of Americans. We need an economy that works for the middle class, not just a handful of billionaires. (Même s’il y a certaines grandes sociétés qui créent des emplois et qui essayent de faire ce qui est bien, de mon point de vue – et je dis cela très sérieusement – l’avidité de la classe milliardaire, l’avidité de Wall Street détruit l’économie et détruit les vies de millions d’américains. Nous avons besoin d’une économie qui fonctionne pour la classe moyenne, pas seulement pour une poignée de milliardaires)
Martin O’Malley a quant à lui tenté d’égratigner ses deux adversaires, déclarant à la fois que remplacer le système capitaliste américain par le socialisme n’était pas la bonne solution et accusant lui aussi Clinton d’avoir trop de connivences avec Wall Street. Pour se défendre, Clinton a assuré qu’elle était tout à fait déterminée à prendre des mesures qui ne seraient pas vues d’un bon œil par Wall Street et a surtout rappelé que 3% seulement des dons qu’elle avait reçu pour financer sa campagne provenaient du monde de la finance.
- La santé
Les journalistes ont dressé le constat suivant : la réforme du système de santé du Président Obama (Obamacare) a certes permis à 17 millions d’américains qui ne disposaient jusqu’ici d’aucune assurance santé de pouvoir s’en procurer une, mais dans le même temps, les coûts de l’assurance maladie et des soins de santé en général ont explosé pour la majorité des américains. Faudra-t-il alors encore réformer le système? Hillary Clinton a estimé que le bilan d’Obamacare était globalement très positif et qu’il y avait seulement quelques « petits problèmes » qu’il faudrait régler pour rendre le système encore plus efficace. Ce n’est pas l’avis de Bernie Sanders. D’après lui, Obamacare a certes constitué un pas important dans la bonne direction mais c’est encore loin d’être suffisant. Beaucoup d’américains n’ont toujours accès à aucune assurance et/ou n’ont pas les moyens de se payer les médicaments qui leur sont prescrits. Sanders estime que le fait que les Etats-Unis soient le seul pays développé à ne pas reconnaître l’accès aux soins comme un droit du citoyen est un scandale. C’est pourquoi il veut passer à un système d’assurance maladie universelle semblable à celui que nous connaissons dans les pays européens.
- L’éducation
En matière d’éducation, Sanders fait également une promesse importante puisqu’il veut rendre l’enseignement supérieur totalement gratuit. Il estime que toute personne qui en a les capacités devrait avoir le droit de poursuivre des études. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. De nombreux jeunes américains doivent renoncer à poursuivre des études parce que leurs parents n’ont pas les moyens de leur payer l’université. Ou alors ils doivent s’endetter très dangereusement et passer une bonne partie de leur vie à rembourser leur dette étudiante. Hillary Clinton veut elle aussi réduire le coût des études, notamment en faisant passer une loi qui obligerait les états à consacrer une part plus importante de leur budget à l’éducation (et donc à payer une partie du minerval des étudiants à la place des familles). Mais elle est opposée à la gratuité totale de l’enseignement proposée par Sanders.
- La critique d’Hillary Clinton à l’encontre de Bernie Sanders
Après que Sanders l’ait attaquée sur ses liens avec Wall Street, Clinton a répliqué. Elle a déclaré que les propositions de Sanders (en matière de santé et d’éducation notamment) seraient très difficiles à financer. La mise en place du programme de Sanders aurait pour effet d’augmenter considérablement les impôts des américains. A contrario, elle s’engage à ne pas augmenter d’un centime les impôts des familles gagnant moins de 200,000$ par an.
- L’épidémie d’héroïne
Le nombre de morts par overdose suite à la consommation d’héroïne est actuellement très élevé aux Etats-Unis, notamment dans les états de la côte Est. À tel point que l’on parle depuis quelques temps d’une « épidémie ». Les modérateurs du débat ont cité un récent sondage réalisé au New Hampshire (où avait lieu le débat), qui montrait que 48% des habitants de cet état disaient connaître quelqu’un ayant déjà abusé de l’héroïne ! Les candidats ont donc été invités à se prononcer à ce sujet et ils étaient tous les trois sur la même longueur d’ondes. Il faut que les drogués qui veulent se soigner soient davantage aidés, alors qu’ils sont aujourd’hui trop souvent stigmatisés et laissés à l’abandon. Il faut les considérer comme des malades et non comme des criminels. Hillary Clinton veut notamment que de nouveaux centres d’aide soient créés et évoque un budget fédéral de 10 milliards de dollars sur 10 ans consacré à cet effet.
- Le rôle de la First Lady
Une question plus légère a été posée aux candidats sur le rôle que pourrait avoir la Première Dame (ou Bill Clinton en cas de victoire d’Hillary) au sein de leur administration. Hillary Clinton a plaisanté en disant que ce serait elle qui choisirait les fleurs et le service pour les dîners officiels à la Maison Blanche (rôle habituellement dévolu à la Première Dame) mais que Bill se verrait très certainement confier certaines missions et qu’elle n’hésiterait pas à lui demander conseil. À la question de savoir si sa femme disposerait d’un bureau à la Maison Blanche, Bernie Sanders a lui aussi choisi de répondre avec humour : « Given the fact that she’s a lot smarter than me, yes » (Etant donné qu’elle est beaucoup plus intelligente que moi, oui). Enfin, Martin O’Malley a rendu hommage à son épouse qui mène une brillante carrière de juge au Maryland et qui a beaucoup donné de sa personne pour sensibiliser à la cause des violences conjugales. Avant d’ajouter que si elle devenait Première Dame des Etats-Unis, elle choisirait elle-même ce qu’elle aurait envie de faire. « Katie O’Malley will do whatever Katie O’Malley wants to do » (Katie O’Malley fera tout ce que Katie O’Malley veut faire).
- La déclaration de la soirée
Instead of spending $200 billion on the World Cup, maybe they should pay attention to ISIS, which is at their doorstep. (Au lieu de dépenser 200 milliards de dollars pour la Coupe du Monde, peut-être devraient-ils faire attention à l’Etat Islamique, qui est au pas de leur porte)
Bernie Sanders au sujet du Qatar. Il estime que le Qatar et l’Arabie Saoudite devraient s’engager plus fermement dans la lutte contre l’Etat Islamique.
- La phrase incompréhensible de la soirée
I am the very first post-9/11 mayor and the very first post-9/11 governor. (Je suis le tout premier maire post-11 septembre et le tout premier gouverneur post-11 septembre)
Déclaration de Martin O’Malley. Personne n’a compris ce qu’il avait voulu dire. Il a pris ses fonctions de maire de Baltimore en 1999 (donc avant les attentats du 11 septembre 2001) et il a accédé à la fonction de gouverneur du Maryland en 2007. Vraiment, on ne comprend pas.
- La déclaration maladroite de la soirée
May I offer a different generation’s perspective on this ? (Pourrais-je offrir le point de vue d’une autre génération sur ce point ?)
Martin O’Malley intervenant après un échange entre Hillary Clinton et Bernie Sanders. Cela revenait presque à traiter ces derniers de vieux ringards. Cette déclaration a été unanimement condamnée comme maladroite.
- Les deux moments insolites de la soirée
On doit les deux moments les plus insolites de la soirée à Hillary Clinton.
1. Voici ce que les téléspectateurs ont pu voir lors de la reprise du direct après l’une des pauses publicitaires.
Le podium d’Hillary Clinton vide et la discussion reprenant sans elle. Elle est arrivée avec quelques secondes de retard sur le plateau et a regagné sa place sous les applaudissements, avant de déclarer tout simplement Sorry. La séquence vidéo a rencontré un certain succès sur les réseaux sociaux.
Donald Trump s’est également distingué en revenant sur cet épisode lors d’un meeting deux jours plus tard. Son commentaire?
I know where she went. It’s disgusting. I don’t want to talk about it. (Je sais où elle est allée. C’est dégoûtant. Je ne veux pas en parler)
2. Les derniers mots d’Hillary Clinton pour conclure le débat (elle était la dernière à délivrer son closing statement) furent les suivants :
Thank you, good night and may the force be with you. (Merci, bonne nuit et que la force soit avec vous)
Référence bien sûr à la saga Star Wars dont le dernier épisode venait de sortir au cinéma.
Cette référence à Star Wars fut le moment le plus commenté de la soirée sur Twitter ! Même Mike Huckabee n’a pas pu résister :

Les tweets de candidats républicains commentant le débat n’ont pas été très nombreux cette fois-ci. On a tout de même également eu droit à ce tweet de Jeb Bush.

CONCLUSION
Hillary Clinton peut être considérée comme la gagnante de ce débat. Elle est apparue très sûre d’elle et prête à assumer la fonction de Présidente. Elle paraissait même encore plus à l’aise que lors des débats précédents, se permettant quelques notes d’humour et s’attaquant davantage à ses adversaires (notamment à Sanders concernant le coût de ses propositions). Enfin, elle paraît mieux maîtriser son sujet que ses deux adversaires lorsqu’il s’agit d’évoquer la politique étrangère (même si certains électeurs démocrates pourraient la trouver trop interventionniste).
Le prochain débat démocrate aura lieu le dimanche 17 janvier.