Chers lecteurs, nous savons que vous êtes probablement tous très absorbés par la Coupe du Monde de foot qui vient de débuter en Russie. Mais n’hésitez surtout pas à lire le Weekly News Flash pour vous détendre entre deux matchs 😉
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
Le sommet de Singapour. Lisez notre article à ce sujet en cliquant ici.
LA MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
Quelques heures à peine avant le début du sommet de Singapour, le président Trump annonçait sur Twitter que son principal conseiller économique, Larry Kudlow, venait d’être victime d’un malaise cardiaque. Il ne faisait pas partie de la délégation américaine présente à Singapour.

Larry Kudlow est âgé de 70 ans. Il a été hospitalisé au Walter Reed Medical Center, à Washington. D’après les médecins, le malaise dont il a été victime n’était pas des plus graves et il devrait récupérer rapidement.
LES ÉTATS-UNIS, LE MEXIQUE ET LE CANADA CO-ORGANISERONT LA COUPE DU MONDE DE LA FIFA EN 2026 ⚽🇺🇸🇲🇽🇨🇦⚽
Le Congrès de la FIFA a attribué l’organisation de la Coupe du monde de football 2026 aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada. L’autre pays candidat à l’organisation était le Maroc.
Il s’agira de la première Coupe du Monde co-organisée par trois pays. 60 matchs (dont tous les matchs à partir des quarts de finale) auront lieu aux Etats-Unis, 10 au Mexique et 10 au Canada. On attend désormais de connaître les noms des villes hôtes.
Les Etats-Unis ont déjà organisé une fois la Coupe du Monde, en 1994. Le Mexique l’a organisée en 1986. Le Canada ne l’a jamais organisée et n’y a participé qu’une seule fois.
PAUL MANAFORT EN PRISON !
La semaine dernière, nous vous annoncions que Robert Mueller avait demandé à ce que Paul Manafort soit incarcéré dans l’attente de son procès, l’accusant de tentatives de subornation de témoins. Un juge a donné raison à Mueller et a exigé que Manafort soit incarcéré. L’ex-directeur de campagne de Donald Trump est donc désormais détenu à la prison de Warsaw, en Virginie. Son procès devrait débuter fin juillet.
Le président Trump a réagi sur Twitter, suggérant que la sanction était trop sévère.

LE RAPPORT DE LA SEMAINE
L’inspecteur général du Département de la Justice, Michael Horowitz, a publié cette semaine son rapport concernant la manière dont le Département de la Justice et le FBI ont mené l’enquête relative à l’affaire des e-mails d’Hillary Clinton en 2016. Ce rapport est le fruit d’une enquête interne de 18 mois et ne fait en réalité que confirmer ce que l’on savait déjà.
Le rapport fait état de certains dysfonctionnements qui ont entaché l’image du FBI. James Comey, l’ex-directeur du FBI, est notamment épinglé pour son manque de respect des procédures habituelles. Le rapport note toutefois que les actions de Comey ne semblent pas avoir été motivées par un quelconque calcul politique visant à favoriser Hillary Clinton ou Donald Trump. On apprend aussi que Comey a régulièrement utilisé son adresse Gmail privée pour des correspondances professionnelles, ce qui a poussé Hillary Clinton à publier ce tweet.
Notons cependant que Comey envoyait une copie de chaque e-mail sur le serveur officiel du FBI pour que tout soit archivé et qu’il ne s’agissait jamais d’informations classifiées. La situation n’est donc pas tout à fait comparable à celle d’Hillary Clinton lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat.
Plusieurs agents sont aussi épinglés dans le rapport, notamment Peter Strzok et Lisa Page, deux amants qui ont échangé des messages très critiques à l’encontre de Donald Trump durant la campagne électorale. Dans l’un de ces messages, Strzok affirmait que Donald Trump ne deviendrait jamais président des Etats-Unis car « nous l’en empêcherons ». Ces messages sont considérés par les soutiens de Donald Trump et certains élus républicains comme les preuves d’un manque d’objectivité à l’égard du président au sein du FBI. Notons toutefois que Robert Mueller a viré Strzok de son équipe d’enquêteurs sur l’affaire russe l’an dernier, dès qu’il a eu connaissance de l’existence de ces messages.
Le rapport de l’inspecteur général estime que ces messages ont nui à la crédibilité du FBI mais que l’enquête sur les e-mails d’Hillary Clinton a été menée correctement et a abouti aux bonnes conclusions. Le rapport réitère que la décision de ne pas recommander de poursuites à l’encontre d’Hillary Clinton était la bonne.
Le rapport épingle également l’ex-ministre de la Justice de Barack Obama, Loretta Lynch, qui avait rencontré Bill Clinton dans un avion sur le tarmac de l’aéroport de Phoenix pendant la campagne électorale, alors que l’enquête sur les e-mails d’Hillary Clinton était en cours. Là aussi, le rapport estime que Loretta Lynch a commis une faute qui a nui à la crédibilité de l’enquête mais que rien ne démontre qu’elle ait évoqué l’enquête en cours avec Bill Clinton ou qu’elle ait tenté d’en influencer le résultat.
Si vous avez envie de lire le rapport de 500 pages, cliquez ici.
LE COUP DE GUEULE DE LA SEMAINE
Bob Corker est en colère ! Le sénateur du Tennessee tente en ce moment de faire passer un amendement visant à restreindre le pouvoir du Président des Etats-Unis à imposer des taxes à l’importation en invoquant des raisons de sécurité nationale sans l’aval du Congrès. Il s’est emporté alors qu’il s’exprimait au Sénat, accusant la majorité de ses collègues républicains de ne pas vouloir voter en faveur de son amendement par peur de provoquer la colère du président Trump, alors qu’ils sont pourtant d’accord avec le contenu de l’amendement en question. Corker estime que ses collègues craignent d’être sanctionnés lors des prochaines élections s’ils s’opposent au président Trump, ce qui les pousse à renoncer à certaines de leurs prérogatives. « We might poke the bear! », s’est-il exclamé. Une expression difficilement traduisible en français et qui est utilisée pour désigner le fait de se mettre en danger en provoquant inutilement la colère de quelqu’un.
The United States Senate right now on June 12 is becoming a body where, well, we’ll do what we can do, but my gosh, if the President gets upset with us, then we might not be in the majority. And so let’s not do anything that might upset the President. (Le Sénat des Etats-Unis, ce 12 juin, est en train de devenir une assemblée dans laquelle, et bien, nous ferons ce que nous pouvons, mais mon Dieu, si le Président se met en colère contre nous, alors nous pourrions perdre la majorité. Alors ne faisons rien qui puisse énerver le Président)
ROAD TO THE MIDTERMS
Plus que 1⃣4⃣1⃣ jours avant les élections de mi-mandat…
- Bye, Mark Sanford
Des primaires avaient lieu ce mardi 12 juin dans plusieurs états. Elles sont passées quelque peu inaperçues puisque le sommet de Singapour avait lieu le même jour. Et pourtant, il s’est passé quelque chose d’important en Caroline du Sud, l’un des états où les électeurs étaient appelés aux urnes. Dans la 1ère circonscription, le député sortant Mark Sanford (photo ci-dessous) a perdu la primaire républicaine l’opposant à Karie Arrington. Sanford n’a remporté que 46,5% des voix, contre 50,6% pour Arrington.
Pourquoi ce résultat est-il significatif?
Tout d’abord, parce que Mark Sanford n’est pas n’importe qui et n’avait jusqu’ici jamais perdu une élection. Il fut député à la Chambre des Représentants de 1995 à 2001 puis gouverneur de Caroline du Sud de 2003 à 2011. En 2009, alors qu’il était gouverneur, il avait « disparu » pendant plusieurs jours. Avant sa « disparition », il avait averti son chef de cabinet qu’il partait faire une randonnée sur le sentier des Appalaches (Appalachian Trail), un sentier de randonnée pédestre très célèbre long de plus de 3,000 kilomètres et qui relie le mont Springer, en Géorgie, au mont Katahdin, dans le Maine. Plus personne ne parvenant à le joindre, sa famille avait commencé à s’inquiéter sérieusement au bout de quelques jours. Mark Sanford avait finalement fini par rentrer chez lui, mais la presse avait rapidement révélé qu’il était rentré à bord d’un avion en provenance d’Argentine. Sanford avait alors organisé une conférence de presse lors de laquelle il avait avoué qu’il n’était en réalité pas parti faire une randonnée sur le sentier des Appalaches mais qu’il était parti rejoindre sa maîtresse à Buenos Aires. Gros scandale. La femme de Mark Sanford avait immédiatement quitté le domicile conjugal avec leurs quatre enfants. Le divorce fut prononcé quelques mois plus tard. Mark Sanford fut aussi menacé de destitution. Cependant, la procédure d’impeachment entamée au parlement de Caroline du Sud n’avait finalement pas abouti et Sanford avait pu aller au bout de son mandat. Au terme de son mandat, tout le monde pensait que sa carrière politique était terminée. Mais, en 2013, il faisait son retour à la Chambre des Représentants. Côté vie privée, Sanford a été fiancé pendant quelques années à son ancienne maîtresse argentine mais cette relation a pris fin en 2014. Il ne s’est jamais remarié.
En 2018, on aurait pu penser que cette vieille histoire était oubliée mais c’était sans compter sur Donald Trump. Le président américain ne s’est pas privé, le jour de l’élection, de publier un tweet affirmant que Mark Sanford « serait mieux en Argentine ». Il appelait aussi ouvertement les électeurs républicains à voter en faveur de son adversaire.

Il faut dire que Mark Sanford est l’un des Républicains ayant le plus régulièrement et fortement critiqué Donald Trump pendant la campagne électorale de 2016 et depuis son arrivée à la Maison Blanche. Ce qui laisse penser que les critiques qu’il a prononcées à l’encontre du président lui ont coûté cher. Son cas n’est pas sans rappeler ceux de Jeff Flake ou de Bob Corker qui, après avoir fortement critiqué le président Trump, ont renoncé à se présenter aux prochaines élections, estimant n’avoir aucune chance de remporter une primaire républicaine dans le contexte actuel. Ceci permet sans doute de comprendre pourquoi de nombreux élus républicains sont réticents à critiquer trop fortement un président qui reste populaire auprès de la base électorale de leur parti.
- Corey Stewart remporte la primaire républicaine pour le Sénat en Virginie
C’est l’autre résultat important des primaires du 12 juin. En Virginie, Corey Stewart sera le candidat du Parti Républicain au Sénat en novembre. Il affrontera le sénateur démocrate sortant et ex-colistier d’Hillary Clinton en 2016, Tim Kaine. Corey Stewart a remporté la primaire républicaine face à Nick Freitas et E.W. Jackson.
Si ce résultat fait du bruit, c’est parce que Stewart s’est fait connaître en défendant becs et ongles la sauvegarde des monuments confédérés en Virginie. L’an dernier, il avait déjà fait campagne pour le poste de gouverneur mais avait perdu la primaire républicaine face à Ed Gillespie. Il avait toutefois tout de même remporté 42,5% des voix. Tout au long de sa campagne, il avait insisté sur son opposition au retrait d’une statue du général confédéré Robert E. Lee d’un square public. C’est la volonté de sauver cette même statue qui avait poussé des manifestants nationalistes à se rassembler à Charlottesville. Parmi eux, de nombreux adeptes de la théorie de la suprématie de la race blanche et autres néo-nazis que Corey Stewart n’avait pas clairement condamnés.
Tous les membres du Parti Républicain sont loin d’être enchantés par la victoire de Corey Stewart, comme en témoigne ce tweet de l’ex-lieutenant-gouverneur de Virginie Bill Bolling.

Certains Républicains s’inquiètent de l’évolution de leur parti et de l’image que la victoire d’un homme comme Stewart lui donne auprès de l’ensemble de l’électorat. Il semble d’ailleurs acquis que Stewart n’aura aucune chance de remporter l’élection générale face à Tim Kaine.
- La victoire d’Archie Parnell
Retour en Caroline du Sud. Dans la 5ème circonscription de l’état, un homme ayant avoué avoir battu son ex-femme il y a 45 ans a remporté la primaire démocrate et sera donc candidat à un siège à la Chambre des Représentants en novembre. Archie Parnell affirme ne plus être le même homme aujourd’hui. Les électeurs démocrates semblent avoir estimé qu’il y avait prescription.
- Un nouveau mode de scrutin testé dans le Maine
Les électeurs du Maine ont testé un nouveau mode de scrutin lors des primaires organisées cette semaine. Il s’agit de voter pour les différents candidats en lice en leur attribuant un ordre de préférence. Comment le vainqueur de l’élection est-il ensuite désigné? On comptabilise d’abord tous les votes exprimés en tant que premier choix. Si un candidat atteint ainsi plus de 50% des voix, il remporte l’élection. Si aucun candidat n’atteint 50% des voix, le candidat ayant reçu le moins de votes de préférence est éliminé et les bulletins des électeurs qui avaient choisi ce candidat comme premier choix sont recomptés. On tient alors compte du deuxième choix de ces électeurs pour voir si cela permet de départager les candidats restants. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un candidat obtienne 50% des voix et puisse être désigné vainqueur. Les partisans de ce mode de scrutin affirment qu’il permettra d’apaiser les débats. Les candidats pourraient en effet être incités à adopter des positions plus modérées pour convaincre les électeurs qui ne voteraient pas pour eux dans un autre contexte à les désigner comme « deuxième choix ». Mais le système a aussi des détracteurs qui estiment qu’il est compliqué et inutile. Ce mode de scrutin particulier est déjà utilisé depuis un certain temps pour les élections locales dans 11 villes américaines, dont San Francisco, Portland et Minneapolis. Mais c’était la première fois qu’il était testé à l’échelle d’un état.
L’AUTRE ÉLECTION DE LA SEMAINE
London Breed a été élue maire de San Francisco. Elle est la première femme afro-américaine élue à ce poste. L’élection était organisée à la suite de la disparition du maire Ed Lee, décédé subitement en décembre dernier dans l’exercice de ses fonctions.
LE DISCOURS DE LA SEMAINE
Orrin Hatch a prononcé un discours surprenant cette semaine au Sénat. Le sénateur républicain de l’Utah, âgé de 84 ans, s’est exprimé à l’occasion du mois de la fierté LGBT. Il a affirmé que « la jeunesse LGBT mérite notre amour et notre soutien » et que sa présence est un atout pour la société. Si le discours d’Orrin Hatch est surprenant, c’est parce que ce sénateur a longtemps défendu des positions plutôt hostiles à l’égard de la communauté homosexuelle. En 1977, il affirmait par exemple qu’il ne « voudrait pas plus voir des homosexuels enseigner dans les écoles que des membres du parti nazi américain ». Comme quoi, tout le monde peut évoluer… Et le changement d’attitude d’Orrin Hatch est assez représentatif de celui observé au sein de la population américaine en général au cours des dix dernières années. Il reste néanmoins encore du chemin à parcourir puisque, comme l’a souligné Hatch, de nombreux adolescents homosexuels continuent à se suicider parce qu’ils sont victimes de moqueries et de harcèlement et sont parfois rejetés par leur propre famille.
Dans son discours, Orrin Hatch a aussi proposé de modifier le numéro d’appel d’urgence pour les personnes ayant des pensées suicidaires (National Suicide Hotline). Ce numéro aux Etats-Unis est actuellement le suivant: 1-800-273-8255. Orrin Hatch voudrait qu’il soit remplacé par un numéro à trois chiffres facile à retenir, sur le modèle du 911.
LE TWEET DE LA SEMAINE
1 an exactement après la fusillade d’Alexandria qui l’avait laissé à l’article de la mort, le député Steve Scalise a participé au Congressional Baseball Game. Il n’a joué que quelques minutes mais c’était évidemment une grande victoire pour lui et un moment émouvant. Le match, qui oppose chaque année une équipe de députés et sénateurs républicains à une équipe de députés et sénateurs démocrates et qui a pour but de récolter des fonds pour des œuvres de charité, a été remporté par les Démocrates, 21-5.
L’AUTRE ÉVÉNEMENT SPORTIF DE LA SEMAINE
L’humoriste Jimmy Kimmel a répondu favorablement à la proposition de Ted Cruz de l’affronter lors d’un match de basket. Le match a eu lieu ce samedi et a là aussi permis de récolter des fonds pour des œuvres de charité. Ted Cruz a remporté le duel, 11-9.
LA CONDAMNATION DE LA SEMAINE
Le voisin du sénateur Rand Paul, qui l’avait violemment agressé l’an dernier, a été condamné à une peine de prison de 30 jours et $10,000 d’amende. Il plaidait coupable et a affirmé avoir agressé Rand Paul parce qu’il était mécontent que celui-ci laisse régulièrement traîner un tas de vieilles branches à la limite entre leurs deux jardins. Rand Paul et ses avocats réclamaient une peine de 21 mois de prison.
L’ANNIVERSAIRE DE LA SEMAINE
George H.W. Bush a fêté ses 94 ans cette semaine et a ainsi battu un record. Aucun ancien président des Etats-Unis n’avait en effet jamais atteint cet âge. Bush devrait toutefois être bientôt rejoint par Jimmy Carter, qui fêtera lui aussi ses 94 ans le 1er octobre prochain.
BONUS – « NOUS RAMÈNERONS L’ALASKA AU PORT DE LA PATRIE »
Nous avons lu récemment dans un article qu’une nouvelle chanson patriotique était enseignée aux jeunes enfants dans certaines écoles en Russie. Vladimir Poutine y est surnommé « Oncle Vova » et la chanson dit que les Russes seront avec lui s’il leur demande de se battre. La chanson affirme aussi, entre autres, que « Sébastopol et la Crimée nous appartiennent » et que « nous ramènerons l’Alaska au port de la patrie ».