À l’heure qu’il est, vous avez forcément entendu parler de ces enfants séparés de leurs parents et enfermés dans des centres de détention aux Etats-Unis. Mais avez-vous vraiment tout compris? C’est le moment de faire le point.
FAMILLES SÉPARÉES: COMPRENDRE CE QU’IL SE PASSE RÉELLEMENT
Le sujet est devenu incontournable et comme souvent dans ces cas-là, on entend dire à peu près tout et n’importe quoi. Alors nous vous proposons de faire le point sur la situation, de la façon la plus objective et dépassionnée possible.
Tout d’abord, il est essentiel de préciser que la législation américaine interdit de placer des enfants en prison avec les adultes. C’est ce qui explique que des immigrants soient parfois séparés de leurs enfants lorsqu’ils sont poursuivis par la justice fédérale américaine et placés en détention. Ce n’est pas nouveau et cela se faisait déjà parfois durant la présidence de Barack Obama, mais dans des proportions bien moindres (vous comprendrez bientôt pourquoi). Les enfants ainsi séparés de leurs parents sont placés dans des centres de détention spécifiques dans lesquels les conditions d’accueil et de vie sont en principe meilleures qu’en prison. Est-ce bien le cas en pratique? Difficile à dire mais il est permis d’en douter. Et les conditions d’hébergement varient probablement quelque peu d’un centre à l’autre. D’autre part, on peut se poser la question de savoir si le traumatisme psychologique vécu par des enfants séparés brutalement de leurs parents est vraiment préférable à une incarcération avec leurs parents. L’intention est d’éviter l’expérience de la prison aux enfants mais la séparation familiale est-elle vraiment préférable? Vaste débat et question à laquelle nous n’avons pas la prétention d’apporter une réponse définitive ici.
Venons-en maintenant à ce qui a changé ces derniers mois et qui explique pourquoi la presse et le public américain se focalisent tout à coup sur cette problématique.
L’administration Trump a décidé de mettre en place une nouvelle politique dite de « tolérance zéro » vis-à-vis de l’immigration illégale. Elle est en vigueur depuis le mois d’avril. Le but avoué de cette politique est de décourager les immigrants et demandeurs d’asile de venir aux Etats-Unis. Elle prévoit de faire passer toutes les personnes qui pénètrent illégalement sur le territoire américain devant un juge fédéral. Autrement dit, tous les immigrants qui franchissent illégalement la frontière* sont désormais traités comme des criminels et poursuivis par la justice fédérale américaine.
*Il faut ici préciser qu’il y a 48 points d’accès au territoire américain (ports of entry) répartis le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Les demandeurs d’asile peuvent s’y présenter pour introduire une requête. Les immigrants poursuivis par la justice sont ceux qui traversent la frontière en dehors de ces 48 points d’entrée et pénètrent ainsi illégalement sur le territoire américain. Pénétrer illégalement sur le territoire est considéré comme un délit dans le code pénal américain.
Avant la mise en place de la nouvelle politique de tolérance zéro de l’administration Trump, les personnes arrêtées par la Border Patrol (la police qui patrouille tout le long de la frontière) n’étaient pas automatiquement inculpées. Elles étaient parfois simplement refoulées mais plus souvent, elles étaient autorisées à rester sur le territoire américain en attendant de passer devant un juge de l’immigration. Elles recevaient alors un papier leur ordonnant de se présenter au tribunal à une certaine date et heure. Bien évidemment, de nombreuses personnes disparaissaient dans la nature et ne se présentaient jamais à leur rendez-vous. Cette politique du catch and release est depuis longtemps critiquée par de nombreux élus, essentiellement républicains, qui estiment qu’elle incite à l’immigration illégale. La politique de tolérance zéro défendue par Donald Trump et son ministre de la Justice Jeff Sessions a pour but de changer les choses. Ils estiment que le seul moyen de dissuader les immigrants d’entrer illégalement aux Etats-Unis est de les poursuivre et de leur infliger une peine qui les dissuadera de retenter leur chance. Jeff Sessions et la ministre de la Sécurité Intérieure, Kirstjen Nielsen, affirment qu’ils ne font qu’appliquer la loi, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ils estiment aussi que le fait que la loi n’ait pas été correctement appliquée pendant des décennies a permis aux passeurs, trafiquants d’être humains, cartels de la drogue, etc. de profiter de la situation à la frontière et de devenir de plus en plus puissants.
La nouvelle politique de tolérance zéro de l’administration Trump a eu pour effet d’augmenter considérablement le nombre d’enfants séparés de leurs parents. Entre le 18 avril et le 31 mai, 1,995 enfants ont été ainsi séparés de leurs parents, selon les chiffres du Department of Homeland Security. Et cet afflux d’enfants dans les centres de détention qui leur sont réservés pose évidemment problème. Ces centres sont subitement submergés et les conditions de vie à l’intérieur s’en ressentent. Pour pallier au manque de places, un nouveau centre de détention a d’ailleurs été construit à Tornillo, au Texas, non loin de la ville d’El Paso. Il est composé de tentes installées en plein désert. Plusieurs centaines d’enfants s’y trouveraient à l’heure actuelle.
Comment cela se passe-t-il concrètement?
1 – Lorsqu’une famille est arrêtée après avoir traversé illégalement la frontière, elle est envoyée dans un centre géré par la Border Patrol (un immigrant processing center). À ce stade, les enfants ne sont pas encore séparés de leurs parents. La séparation n’a donc pas lieu au moment de l’arrestation à la frontière mais plus tard, ce qui permet à la Secrétaire à la Sécurité Intérieure Kirstjen Nielsen de jouer sur les mots et d’affirmer dans un tweet que « Nous n’avons pas de politique de séparation des familles à la frontière ».
Le week-end dernier, des journalistes et des élus démocrates ont pu visiter l’un de ces centres, à McAllen, au Texas. Il abritait environ 1,100 immigrants au moment de leur visite, tous en attente de l’examen de leur dossier. Des photos prises à l’intérieur du bâtiment ont suscité l’émoi. Elles n’ont pourtant pas été prises par les journalistes qui avaient été admis à l’intérieur (on leur avait interdit de photographier ou de filmer quoi que ce soit) mais rendues publiques par les autorités. On y voit des immigrants attendant derrière des grillages et des enfants couchés sur des matelas posés à même le sol.
Une journaliste de l’Associated Press a rapporté que des enfants étaient regroupés dans des « cages ». Une adolescente aurait expliqué qu’elle prenait soin d’un bébé et avait appris aux autres enfants comment changer la couche de ce dernier. Les enfants reçoivent de l’eau et de la nourriture, mais ni jouets ni livres pour s’occuper.
D’après les autorités, les immigrants reçoivent le document bilingue (anglais/espagnol) ci-dessous lorsqu’ils arrivent dans le centre. Ce document a pour but de leur expliquer ce qui les attend ensuite.
2 – Dans les 48 heures suivant leur arrivée dans le centre, les adultes sont inculpés pour avoir commis le délit d’entrée illégale sur le territoire américain et leur dossier est transféré au Département de la Justice.
Le délai de 48 heures ne semble toutefois pas toujours respecté si l’on en croit certains témoignages. Des élus démocrates qui ont visité le centre de McAllen ont déclaré avoir parlé à des immigrants qui leur ont expliqué qu’ils étaient là depuis sept jours.
Si c’est la première fois qu’ils entrent illégalement aux Etats-Unis, les immigrants peuvent être condamnés à une peine allant jusqu’à six mois de prison. S’ils sont récidivistes, la peine peut aller jusqu’à deux ans de prison.
3 – Les enfants ne pouvant être envoyés en prison avec leurs parents, ils en sont séparés et sont alors pris en charge par le Department of Health and Human Services (HHS, plus ou moins l’équivalent de notre Ministère de la Santé). Ils sont placés dans l’un des centres d’accueil réservés aux enfants et gérés par le HHS. Il y a plus de 100 centres de ce type répartis dans 17 états américains. Ils accueillent à la fois les enfants séparés de leurs parents incarcérés et les mineurs non accompagnés qui ont pénétré illégalement sur le territoire américain. En raison de la nouvelle politique de tolérance zéro de l’administration Trump, la plupart de ces centres atteignent aujourd’hui leur capacité maximale d’accueil. Et la situation risque d’empirer puisque, d’après le Washington Examiner, plus de 30,000 enfants pourraient être détenus dans ces centres d’ici à la fin du mois d’août.
Jacob Soboroff, journaliste à MSNBC, a visité le centre pour mineurs de Brownsville, au Texas, le plus grand du pays. Il a été aménagé dans un bâtiment qui abritait autrefois un supermarché Walmart. Environ 1,500 garçons âgés de 10 à 17 ans y sont actuellement hébergés. D’après Jacob Soboroff, presque toutes les chambres du centre accueillent cinq enfants, alors qu’elles ne devraient en accueillir que quatre. Il déclare aussi que les enfants du centre n’ont pas une vie bien différente de prisonniers qui seraient incarcérés dans une prison, si ce n’est qu’ils sont peut-être à l’abri de la violence qui règne souvent dans les établissements pénitentiaires américains. Ils n’ont ainsi le droit de sortir à l’extérieur que pendant deux heures par jour. Voici quelques photos prises à l’intérieur du centre par Jacob Soboroff.
Il a également photographié ce mur situé à l’entrée du centre et sur lequel on voit un portrait de Donald Trump accompagné de la phrase C’est parfois en perdant une bataille que l’on trouve un nouveau moyen de gagner la guerre, rédigée en anglais et en espagnol.
4 – Les enfants sont supposés séjourner seulement temporairement dans ces centres. Le HHS tente de leur trouver le plus rapidement possible une famille d’accueil. La priorité est donnée aux membres éventuels de la famille de l’enfant qui résideraient légalement aux Etats-Unis. Si l’enfant n’a pas de famille aux Etats-Unis, il sera confié à une famille d’accueil. D’après les autorités, la durée moyenne du séjour des enfants dans les centres du HHS avant d’être transférés dans une famille d’accueil est de 57 jours.
5 – Les enfants restent dans la famille d’accueil à laquelle ils ont été confiés pendant que leurs parents purgent leur peine de prison et en attendant d’être eux-mêmes entendus par un tribunal pour enfants. Ils sont susceptibles d’être renvoyés dans leur pays d’origine mais la procédure peut prendre des années.
6 – Lorsque les parents ont purgé leur peine, ils sont renvoyés dans leur pays d’origine par la U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE). Sans forcément pouvoir récupérer leurs enfants.
NB: Les immigrants qui n’entrent pas illégalement aux Etats-Unis et choisissent de se présenter à l’un des 48 ports of entry de la frontière ne risquent pas d’être séparés de leurs enfants. En effet, n’ayant pas commis de délit, ils ne seront pas poursuivis par la justice et ne seront donc pas envoyés en prison. Or, comme nous l’avons vu, c’est l’envoi du parent en prison qui déclenche la séparation parent/enfant. En se présentant à un port of entry, ces immigrants peuvent introduire une demande d’asile. Ils seront hébergés dans un centre de détention familial géré par l’ICE – avec leurs enfants – en attendant que leur demande soit examinée. La probabilité que celle-ci soit recevable est toutefois faible puisque l’administration Trump a aussi durci les critères d’admission pour les demandeurs d’asile. Si leur demande d’asile n’est pas recevable, les immigrants seront renvoyés dans leur pays d’origine.
NB n°2: N’oublions pas que l’on parle ici d’immigrants qui quittent leur pays (essentiellement le Mexique ou les pays d’Amérique centrale comme le Guatemala et le Nicaragua) et espèrent entrer aux Etats-Unis illégalement ou en demandant l’asile. À côté de cela, il existe bien sûr des procédures pour obtenir un visa et immigrer légalement aux Etats-Unis. Les défenseurs de la politique de tolérance zéro de l’administration Trump insistent sur ce point et affirment que leur but est de lutter contre l’immigration illégale. Notons toutefois que l’administration Trump a déjà laissé entendre qu’elle aimerait également réduire l’immigration légale, même si rien de concret n’a encore été entrepris pour l’instant de ce côté-là.
DONALD TRUMP CRITIQUÉ DE TOUTES PARTS
Jeff Merkley, sénateur démocrate de l’Oregon, a contribué à attirer l’attention sur la question des enfants séparés de leurs parents le 3 juin dernier. Il s’était alors rendu au centre de détention pour mineurs de Brownsville en espérant pouvoir le visiter. Les responsables du centre ont refusé de le laisser entrer à l’intérieur et ont même appelé la police, qui a ordonné au sénateur de quitter les lieux. L’un des collaborateurs de Jeff Merkley a filmé toute la scène et l’a diffusée en direct sur Facebook. La séquence a fait le buzz et a permis d’attirer l’attention des médias et du grand public sur la nouvelle politique de tolérance zéro de l’administration Trump ainsi que sur ses conséquences.
La polémique a enflé ces derniers jours, en raison notamment de l’émoi suscité par certaines photos rendues publiques. Des citoyens ont organisé des manifestations importantes devant les centres de détention et dénoncent la politique de l’administration Trump sur les réseaux sociaux, en utilisant notamment le hashtag #FamiliesBelongTogether.
Un groupe d’activistes d’extrême gauche a également pris à partie la Secrétaire à la Sécurité Intérieure Kirstjen Nielsen alors qu’elle dînait dans un restaurant mexicain à Washington. Les activistes ont pénétré dans l’établissement en criant « Honte à vous » et « Stop à la séparation des familles ». Ils ont aussi demandé à Nielsen « N’êtes-vous pas une mère? » ou « Comment pouvez-vous dormir la nuit? ». Ils lui ont aussi dit que « Si les enfants ne mangent pas en paix, vous ne mangerez pas en paix non plus ». Le groupe a filmé et diffusé les images de son intervention sur les réseaux sociaux. Au bout de dix minutes, Nielsen a été contrainte de quitter le restaurant, sous escorte des agents des services secrets qui assurent sa sécurité.
Côté politique, les élus démocrates mais aussi un grand nombre d’élus républicains ont dénoncé la politique de l’administration Trump.
Le Démocrate Jeff Merkley a notamment déclaré:
They call it zero tolerance but a better name for it is zero humanity, and there’s zero logic to this policy. (Ils appellent cela la tolérance zéro mais un meilleur nom serait l’humanité zéro, et cette politique n’a aucune logique)
Laura Bush est sortie de sa réserve habituelle et a pris la parole dans une carte blanche publiée par le Washington Post. Le tweet dans lequel elle partageait son texte a été retweeté plus de 96,000 fois.
L’ex-First Lady ne s’exprime que très rarement depuis qu’elle a quitté la Maison Blanche. Sa carte blanche a d’autant plus surpris et attiré l’attention. Laura Bush y critique la politique de tolérance zéro de l’administration Trump qu’elle qualifie de « cruelle » et « immorale ».
I live in a border state. I appreciate the need to enforce and protect our international boundaries, but this zero-tolerance policy is cruel. It is immoral. And it breaks my heart. (Je vis dans un état frontalier. Je comprends le besoin de faire respecter et de protéger nos frontières internationales, mais cette politique de tolérance zéro est cruelle. Elle est immorale. Et elle me brise le cœur)
Laura Bush va même jusqu’à comparer la politique de l’administration Trump à celle de Franklin D. Roosevelt lorsqu’il avait ordonné d’interner tous les citoyens américains d’origine japonaise dans des camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.
Our government should not be in the business of warehousing children in converted box stores or making plans to place them in tent cities in the desert outside of El Paso. These images are eerily reminiscent of the internment camps for U.S. citizens and noncitizens of Japanese descent during World War II, now considered to have been one of the most shameful episodes in U.S. history. (Notre gouvernement ne devrait pas entreposer des enfants dans d’anciens supermarchés ou envisager de les placer dans des tentes dans le désert près d’El Paso. Ces images rappellent sinistrement celles des camps de concentration pour les Japonais et les citoyens américains d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale, épisode aujourd’hui considéré comme l’un des plus honteux de l’histoire des Etats-Unis)
Vous pouvez lire la carte blanche de Laura Bush en cliquant ici.
Une autre ex-First Lady, Michelle Obama, a partagé le texte de Laura Bush sur Twitter, accompagné du commentaire « Parfois la vérité dépasse les affiliations partisanes ».
L’acteur George Takei, dont la famille d’origine japonaise a été internée pendant la Seconde Guerre Mondiale, a quant à lui rédigé une tribune publiée par Foreign Policy, dans laquelle il affirme que la politique de l’administration Trump est PIRE que l’internement des Américains d’origine japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il explique qu’à l’époque, il n’avait au moins pas été séparé de ses parents.
At least during the internment, when I was just 5 years old, I was not taken from my parents. (Pendant la détention, alors que j’avais à peine 5 ans, je n’ai au moins pas été séparé de mes parents)
At least during the internment, we remained a family. (Pendant la détention, nous sommes au moins restés une famille)
Vous pouvez lire la carte blanche de George Takei en cliquant ici.
L’ancien directeur de la CIA Michael Hayden est allé encore plus loin, en comparant l’administration Trump au régime nazi dans un tweet.

Le tweet a été critiqué, y compris par certains opposants à la politique de Donald Trump. Beaucoup ont considéré qu’il s’agissait là d’une comparaison irresponsable dans le contexte politique déjà très tendu. Nous vous laisserons en penser ce que vous voulez. Hayden a reconnu que le but de son tweet était de choquer afin d’inciter les gens à réfléchir et à se demander jusqu’où Donald Trump et ses partisans pourraient aller.
Enfin, soulignons encore que huit gouverneurs ont déjà annoncé qu’ils avaient ordonné à la Garde Nationale de leur état de ne plus envoyer de renforts à la frontière pour aider les autorités fédérales à lutter contre les activités illégales qui s’y déroulent. Ils entendent ainsi protester contre la politique de tolérance zéro de l’administration Trump. Parmi eux, cinq gouverneurs démocrates (Andrew Cuomo – New York ; Ralph Northam – Virginie ; Roy Cooper – Caroline du Nord ; Gina Raimondo – Rhode Island et John Hickenlooper – Colorado) mais aussi trois gouverneurs républicains (Charlie Baker – Massachusetts ; Larry Hogan – Maryland et Chris Sununu – New Hampshire).
ET MAINTENANT?
Nous l’avons vu, Donald Trump est sous le feu des critiques. Même dans le camp républicain, il n’a reçu que très peu de soutien. Mais cela suffira-t-il à le faire reculer?
Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat, a proclamé lors d’une conférence de presse que « tous les membres de la majorité républicaine » voulaient mettre fin à la séparation des enfants et de leurs parents.
Le sénateur Ted Cruz a présenté une proposition de loi dans ce sens, baptisée Emergency Legislation to Keep Illegal Immigrant Families Together. Cette proposition prévoit de:
∗ Doubler le nombre de juges de l’immigration, le faisant passer de 375 actuellement à 750.
∗ Autoriser la construction de nouveaux centres de détention temporaires permettant d’accueillir des familles (parents + enfants).
∗ Interdire la séparation des familles, sauf dans les cas où les parents sont suspectés de crimes graves et/ou de maltraitance.
∗ Accélérer la procédure d’examen des demandes d’asile. Tous les cas devraient être examinés en maximum 14 jours, délai au-delà duquel les immigrants ne remplissant pas les conditions seraient immédiatement renvoyés dans leur pays d’origine.
Les Républicains qui ont émis des critiques à l’encontre de la politique de tolérance zéro de l’administration Trump semblent tous s’orienter dans la même direction que Ted Cruz. Ils veulent mettre fin à la séparation des familles mais ne veulent pas pour autant revenir au système antérieur jugé trop laxiste et qui a prouvé ses limites. Certains ont affirmé vouloir changer la législation pour faire en sorte que les enfants puissent être détenus avec leurs parents lorsque ceux-ci sont condamnés pour avoir traversé illégalement la frontière. Mais beaucoup de Démocrates ont déjà affirmé qu’ils n’étaient pas d’accord. Ils estiment que des enfants ne devraient jamais être incarcérés, que ce soit avec ou sans leurs parents. Les Républicains répliquent à cela que si on ne peut ni séparer les enfants de leurs parents ni les incarcérer ensemble, la seule solution est de continuer la politique du catch and release qui s’est avérée inefficace et ne réglera jamais le problème de l’immigration illégale. Vous l’aurez compris, les deux camps ne semblent pas prêts de se mettre d’accord. Or, tant que le Congrès ne passera pas une véritable loi de réforme de l’immigration, la situation ne s’améliorera guère. Sur ce point, tout le monde semble au moins d’accord.
Nous vous tiendrons évidemment informés de la suite des événements dans nos prochaines éditions du Weekly News Flash.
Une réflexion sur “POLITIQUE DE TOLÉRANCE ZÉRO ET ENFANTS SÉPARÉS DE LEURS PARENTS: CE QU’IL FAUT SAVOIR”