RIP Kofi Annan. L’ancien Secrétaire Général des Nations Unies nous a quittés. Il avait 80 ans. Un deuil national de trois jours a été décrété dans son pays d’origine, le Ghana.
Aux Etats-Unis, c’est une grande dame de la musique qui s’est éteinte: Aretha Franklin. Nous y reviendrons en fin d’article, après avoir parlé du retrait de l’habilitation de John Brennan, de la suite de la saga Omarosa et des résultats des dernières primaires. Entre autres.
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
72,000 ou le nombre de personnes mortes d’une overdose aux Etats-Unis en 2017, selon les estimations du Center for Disease Control. C’est un nouveau record.
Si nous avons tenu à débuter ce Weekly News Flash par ce chiffre, c’est parce que la crise de la drogue et des opioïdes qui touche les Etats-Unis depuis quelques années est d’une ampleur phénoménale. Pourtant, ce n’est curieusement pas l’un des sujets dont on entend le plus parler en suivant l’actualité chaque semaine.
L’AUTRE CHIFFRE DE LA SEMAINE
1 million ou le nombre de personnes actuellement enfermées dans des camps de rééducation en Chine, d’après plusieurs estimations. Il s’agit avant tout de Ouïghours, citoyens musulmans de la province du Xinjiang. Il est là aussi étonnant que l’affaire ne fasse pas davantage la Une des journaux. Aux Etats-Unis, peu de personnes s’indignent pour l’instant publiquement. C’est toutefois le cas de Marco Rubio, qui a publié plusieurs tweets ces dernières semaines pour dénoncer le silence de la communauté internationale.

LA POLÉMIQUE DE LA SEMAINE
Le président Trump a mis sa menace à exécution. Il a retiré son habilitation (security clearance) à John Brennan, ex-directeur de la CIA. Officiellement, parce que le comportement récent de John Brennan ne serait plus compatible avec un accès aux informations classées secret-défense de la nation. Il est vrai que John Brennan a pris l’habitude de critiquer très violemment le président Trump, sur Twitter comme sur les plateaux de télévision. Certains estiment qu’il est allé trop loin lorsqu’il a qualifié le comportement de Donald Trump au sommet d’Helsinki de « trahison ». Certains élus, notamment Rand Paul, avaient d’ailleurs déjà réclamé que son habilitation soit retirée à Brennan, arguant que celui-ci serait devenu un activiste politique irresponsable. Cependant, la décision de Donald Trump de retirer son habilitation à un homme qui le critique régulièrement est considérée par une majorité d’observateurs comme alarmante. Ce serait la preuve que Donald Trump a bel et bien des tendances autoritaires, voire dictatoriales, et est prêt à tout pour faire taire ceux qui le critiquent. C’est d’ailleurs ce que John Brennan affirme lui-même.

La décision du président de retirer son habilitation à John Brennan a soulevé un vent d’indignation dans le milieu du renseignement. Soixante anciens membres de la CIA sont sortis de leur réserve pour signer un communiqué commun dans lequel ils qualifient la décision de Donald Trump d’ « irréfléchie » et affirment que « les anciens membres de l’administration doivent avoir le droit d’exprimer leurs opinions sur ce qu’ils estiment être des questions de sécurité nationale critiques, sans craindre d’être punis ».
Bill McRaven, un ancien amiral de la Navy, qui a notamment supervisé le raid qui a conduit à l’élimination d’Oussama Ben Laden, a aussi rédigé une carte blanche pour le Washington Post. Elle est intitulée Revoke my security clearance, too, Mr. President. McRaven s’y adresse directement à Donald Trump et affirme que si celui-ci lui retirait son habilitation, il le considérerait comme un honneur.
I would consider it an honor if you would revoke my security clearance as well, so I can add my name to the list of men and women who have spoken up against your presidency. (Je considérerais comme un honneur que vous me retiriez également mon habilitation, car je pourrais ajouter mon nom à la liste des hommes et des femmes qui ont dénoncé votre présidence)
Inutile de préciser qu’il est extrêmement rare qu’autant d’anciens membres des agences de renseignement ou de l’armée s’expriment ainsi pour dénoncer les actions du Président des Etats-Unis.
LE COUP DE GUEULE DE LA SEMAINE
La presse aussi est en colère contre le président Trump. Plus de 350 journaux américains ont répondu à l’appel du Boston Globe et ont tous publié le même jour un éditorial rappelant au président et à leurs lecteurs que la presse n’est pas l’ « ennemie du peuple ». L’initiative était sans précédent et beaucoup de journaux locaux, que Donald Trump n’attaque jamais directement comme il le fait pour le New York Times ou le Washington Post, y ont participé. C’est important car beaucoup de citoyens américains lisent davantage la presse locale que la presse nationale.

PS: Le même jour, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution affirmant que « la presse n’est pas l’ennemie du peuple ». Elle avait été introduite par le sénateur démocrate d’Hawaï Brian Schatz. Elle réaffirme également que le rôle de la presse libre est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie.
John Kerry a également publié le tweet suivant.

LE LIVRE DE LA SEMAINE
Le livre d’Omarosa Manigault-Newman est désormais disponible en librairie. Et son auteure a continué à faire parler d’elle tout au long de la semaine. Petit récapitulatif.
Lundi 13 août. Après sa participation à l’émission Meet the Press la veille, lors de laquelle elle avait dévoilé un premier enregistrement dans lequel on pouvait entendre John Kelly la licencier (nous vous en parlions la semaine dernière), Omarosa participe à une autre émission télé, le TODAY Show et y dévoile un deuxième enregistrement. Il s’agit d’une conversation téléphonique qu’elle a eue avec Donald Trump peu après son licenciement. Le président semble ne pas être au courant qu’elle a été contrainte de quitter la Maison Blanche. Il lui dit qu’il vient d’entendre aux infos qu’elle songeait à partir et qu’il se demande ce qu’il se passe. Omarosa lui explique alors que John Kelly l’a licenciée. Donald Trump réplique qu’il n’était pas au courant et que cela ne lui plaît pas du tout de la voir partir.
Lors de son interview faisant suite à la diffusion de l’enregistrement, Omarosa a affirmé qu’elle ne savait pas si Donald Trump était sincère ou non à ce moment-là. Elle estime en revanche que la situation est de toute manière problématique. Soit le président lui a menti en disant qu’il ne savait pas que John Kelly l’avait licenciée, ce qui prouverait qu’il est manipulateur. Soit il était sincère et, dans ce cas, on peut se demander si c’est « le président ou John Kelly qui dirige ce pays? », pour reprendre les mots d’Omarosa.
Peu après la diffusion de l’enregistrement, Donald Trump publie plusieurs tweets au sujet d’Omarosa, dans lesquels il la qualifie notamment de « méchante, mais pas intelligente ». Il affirme aussi qu’elle l’a supplié pour qu’il lui accorde un poste à la Maison Blanche.


Notez que ce qui est remarquable dans ces tweets est que le président Trump déclare ouvertement que 1) il a nommé Omarosa au poste d’assistante seulement parce qu’elle l’a supplié de le faire et 2) que même si elle ne faisait pas correctement son travail, il ne voulait pas la licencier parce qu’elle disait du bien de lui. On croit rêver.
Mardi 14 août. Le livre d’Omarosa paraît en librairie. Et Omarosa en profite pour fournir un nouvel enregistrement à la presse. Il s’agit de l’enregistrement d’une conversation qu’elle a eue avec Lynne Patton, Katrina Pierson et Jason Miller, tous membres de l’équipe de campagne de Donald Trump, en octobre 2016. Ils discutent de l’existence possible d’un enregistrement où l’on entendrait Donald Trump prononcer le mot « nègre » du temps où il présentait l’émission de téléréalité The Apprentice. Les protagonistes ignorent si cet enregistrement existe vraiment mais ils ont entendu des rumeurs à ce sujet et pensent que ce n’est pas impossible. Ils s’inquiètent. Si quelqu’un mettait la main sur cet enregistrement et le diffusait, cela pourrait être catastrophique pour le candidat républicain. Lynne Patton affirme qu’elle a interrogé Donald Trump au sujet de cet enregistrement et qu’il lui a assuré qu’il ne fallait pas croire aux rumeurs et qu’il n’avait jamais prononcé le mot « nègre ». (NB: Omarosa assure qu’elle a depuis lors entendu ce fameux enregistrement et qu’on y entend bien le président prononcer des propos racistes et le mot « nègre »).
Interrogée au sujet de la possible existence de cet enregistrement lors d’une conférence de presse, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, déclare qu’elle ne peut pas garantir qu’un tel enregistrement n’existe pas ou que le président n’ait jamais utilisé le mot « nègre ». La déclaration suscite l’émoi et fait la Une, même sur Fox News.
Au même moment, Donald Trump publie un nouveau tweet dans lequel il insulte Omarosa, la traitant de « chienne ». (Rappel toujours utile: Nous sommes bien en train de parler du Président des Etats-Unis d’Amérique).

Un tweet qui a scandalisé Jeff Flake, sénateur républicain de l’Arizona et fréquent critique du président.

Jeudi 16 août. Omarosa dévoile un quatrième enregistrement ! On y entend une conversation qu’elle a eue au téléphone avec Lara Trump, la belle-fille du président, peu après son licenciement. Celle-ci l’a contactée pour lui offrir un nouveau job au sein de l’équipe de campagne pour la réélection de Donald Trump. Dans son livre, Omarosa affirme que la proposition était en réalité une tentative d’acheter son silence. Elle affirme que Lara Trump lui a proposé un salaire de $15,000 par mois pour ce nouveau job mais qu’elle aurait dû en échange signer un contrat dans lequel elle s’engageait à n’émettre aucune critique à l’encontre de Donald Trump. Elle a refusé.
Lara Trump a réagi dans un communiqué. Elle y affirme qu’elle a proposé un nouvel emploi à Omarosa parce qu’elle la considérait comme une très bonne amie. Elle affirme avoir été très choquée de découvrir qu’Omarosa l’avait trahie en enregistrant secrètement leurs conversations. Elle conclut par ces mots:
I hope it’s all worth it for you, Omarosa, because some things you just can’t put a price on. (J’espère que tout cela vaut vraiment la peine pour toi, Omarosa, parce qu’il y a certaines choses qui n’ont pas de prix)
Et maintenant? La saga Omarosa n’est peut-être pas encore terminée. Le New York Times affirme qu’elle posséderait près de 200 enregistrements qu’elle pourrait dévoiler au compte-gouttes. La suite au prochain épisode…..
WAIT, WHAT?????
Il y a des affirmations auxquelles on se demande parfois vraiment s’il faut croire. Dans un article publié par Politico, des « sources anonymes proches du président » affirment que celui-ci aurait du mal à comprendre la réalité du décalage horaire ! Ses conseillers auraient ainsi dû lui expliquer à plusieurs reprises pourquoi il ne pouvait pas téléphoner au premier ministre japonais Shinzo Abe à certaines heures de l’après-midi, qui correspondent au milieu de la nuit au Japon.
L’article affirme également que Donald Trump aime beaucoup contacter ses homologues au téléphone pour « prendre des nouvelles », notamment Emmanuel Macron. D’après l’une des sources, il voudrait sans cesse téléphoner au président français. Tout cela causerait des problèmes car « ce sont des gens très occupés. Vous ne les appelez pas si vous n’avez pas une bonne raison de le faire ».
L’ANNULATION DE LA SEMAINE
Vous souvenez-vous de la parade militaire que Donald Trump voulait organiser à Washington, D.C.? Et bien, ce ne sera pas pour cette année. Le Pentagone avait dans un premier temps accepté d’organiser cette parade au mois de novembre, à l’occasion du Veterans Day. Mais cette semaine, le Département de la Défense a brusquement annoncé que tout était finalement annulé ! Les raisons de cette annulation n’ont pas été clairement explicitées mais il est fort probable que le coût estimé de la parade – plusieurs dizaines de millions de dollars – soit en cause. Il n’est toutefois pas exclu que la parade soit organisée en 2019.
Le président Trump a déclaré que puisque la parade n’aurait pas lieu cette année, il se rendrait à Paris pour le Veterans Day, qui coïncidera cette année avec le centième anniversaire de l’armistice ayant mis fin à la Première Guerre Mondiale. Rendez-vous le 11 novembre.
PROCÈS MANAFORT, SEMAINE 3
Le procès Manafort touche à sa fin. Cette semaine, la défense de l’ex-directeur de campagne de Donald Trump a renoncé à prononcer une plaidoirie finale devant les jurés, ce qui est relativement surprenant. Paul Manafort n’a pas non plus tenu à s’exprimer. Les jurés sont désormais en train de délibérer et le verdict devrait être connu la semaine prochaine.
LE LICENCIEMENT DE LA SEMAINE
Peter Strzok a été licencié par le FBI. Cet agent avait envoyé des sms anti-Trump à sa maîtresse durant la campagne électorale de 2016. Suite à la découverte de ces messages, Robert Mueller l’avait renvoyé de son équipe d’enquêteurs travaillant sur l’affaire russe.
À la suite d’une enquête interne, le FBI a désormais décidé de se séparer de son agent, qui a pourtant toujours affirmé (y compris devant le Congrès) que ses opinions personnelles n’avaient jamais eu d’influence sur la qualité de son travail. L’avocat de Strzok a dénoncé son licenciement, affirmant qu’il s’agissait d’une sanction excessive.
ROAD TO THE MIDTERMS
Plus que 7⃣8⃣ jours avant les élections de mi-mandat…
- Résultats des primaires de la semaine
On a voté cette semaine au Connecticut, dans le Minnesota, dans le Wisconsin et dans le Vermont. Voici ce qu’il fallait retenir.
Minnesota
Gros échec pour Tim Pawlenty ! L’ancien candidat à la présidence espérait redevenir gouverneur de son état, un poste qu’il a occupé de 2003 à 2011. Mais il a échoué à remporter la primaire républicaine. Il n’y a obtenu que 43,9% des voix, contre 52,6% pour le vainqueur, Jeff Johnson.
Johnson affrontera le Démocrate Tim Walz en novembre.
La défaite de Tim Pawlenty peut-elle être attribuée aux propos qu’il avait tenus à l’égard de Donald Trump lors de la campagne électorale de 2016? Le principal intéressé, qui avait qualifié le futur président de « fou » et d’ « inapte à la présidence », semble en tout cas en être convaincu.
The Republican Party has shifted. It is the era of Trump, and I’m just not a Trump-like politician. (Le Parti Républicain a basculé. C’est l’ère de Trump, et je ne suis pas un politicien comme Trump)
Restons dans le Minnesota. Tina Smith a remporté la primaire démocrate pour le Sénat. Il est intéressant de noter que Richard Painter, arrivé en deuxième position, a remporté 13,7% des voix. Pas trop mal pour un ancien Républicain et ancien membre de l’administration Bush se présentant à une primaire démocrate.
Ilhan Omar a quant à elle remporté la primaire démocrate dans la 5ème circonscription de l’état. Si elle l’emportait en novembre face à la Républicaine Jennifer Zielinski, elle deviendrait la première femme d’origine somalienne élue au Congrès.
Ilhan Omar a mené une campagne très à gauche et était soutenue par Alexandria Ocasio-Cortez, cette jeune femme qui se dit socialiste et a créé la surprise en remportant une primaire à New York contre un cador du Parti Démocrate. Comme Ocasio-Cortez, Omar a affirmé durant sa campagne qu’elle voulait abolir l’ICE. Elle n’hésite pas non plus à critiquer fortement l’état d’Israël, dont elle qualifie la politique de « régime d’apartheid ».
Enfin, toujours dans le Minnesota, Keith Ellison a remporté la primaire démocrate pour le poste d’Attorney General, quelques jours après que des accusations de violence conjugale portées par son ex-petite amie aient été révélées par la presse.
Wisconsin
Dans le Wisconsin, le gouverneur sortant Scott Walker a remporté la primaire républicaine pour le poste de gouverneur, obtenant 92% des voix. Son adversaire en novembre sera Tony Evers, qui a remporté la primaire démocrate.
Notez aussi que dans la 1ère circonscription de l’état, c’est-à-dire la circonscription de l’actuel Speaker Paul Ryan, qui a choisi de ne pas se représenter, la primaire républicaine a été remportée par Bryan Steil. Paul Nehlen, figure de l’alt-right et antisémite notoire, qui avait déjà défié Paul Ryan à plusieurs reprises, toujours sans succès, a de nouveau échoué à s’imposer. Il n’arrive qu’en troisième position mais recueille tout de même 11% des voix.
Vermont
Dans le Vermont, Christine Hallquist a remporté la primaire démocrate pour le poste de gouverneur. Si elle est élue en novembre, elle deviendra la première personne transsexuelle élue à un poste de gouverneur aux Etats-Unis. Pour cela, elle devra s’imposer face au gouverneur sortant républicain Phil Scott, qui est plutôt populaire. Ce n’est donc pas gagné.
Notez que Phil Scott a publié un communiqué annonçant qu’il avait l’intention de mener une campagne positive et respectueuse. Il y indique aussi qu’il ne tolérera aucun discours de type haineux à l’encontre de son adversaire en raison de son identité sexuelle.
It’s disappointing – and totally unacceptable – to see the hateful and ignorant comments about my opponent on social media and elsewhere on the basis of her gender. I want to be very clear about this: I will not tolerate – and flat-out reject – hateful, discriminatory and disrespectful speech of any type. (Il est décevant – et totalement inacceptable – de voir les commentaires haineux et ignorants à propos de mon opposante sur les réseaux sociaux et ailleurs en raison de son genre. Je veux être très clair à ce propos: je ne tolérerai pas – et je rejette totalement – les discours haineux, discriminatoires et irrespectueux quels qu’ils soient)
- Nombre record de candidats LGBT au poste de gouverneur
Au total, quatre personnes LGBT ont remporté une primaire démocrate cette année et seront candidates au poste de gouverneur dans leur état en novembre. Un record.
Lupe Valdez est ouvertement lesbienne et est candidate au poste de gouverneure du Texas.
Jared Polis est ouvertement gay et est candidat au poste de gouverneur du Colorado.
Kate Brown est une femme ouvertement bisexuelle. Elle est déjà gouverneure de l’Oregon et brigue un nouveau mandat.
Christine Hallquist est transsexuelle et est candidate au poste de gouverneure du Vermont.
- Kris Kobach sera bien candidat au poste de gouverneur du Kansas
La semaine dernière, nous vous indiquions que le résultat de la primaire républicaine pour le poste de gouverneur du Kansas était extrêmement serré. Cette semaine, Kris Kobach a finalement été désigné vainqueur de cette primaire, qu’il a remportée en obtenant à peine quelques centaines de voix de plus que son adversaire, le gouverneur sortant Jeff Colyer. Celui-ci a reconnu sa défaite. Kris Kobach sera donc bien le candidat du Parti Républicain au poste de gouverneur du Kansas en novembre.
- Gary Johnson candidat au Sénat au Nouveau-Mexique !
Le libertarien Gary Johnson, candidat à l’élection présidentielle en 2016, a annoncé qu’il était candidat au Sénat au Nouveau-Mexique. Il a déjà été gouverneur de cet état de 1995 à 2003. Il était alors encore membre du Parti Républicain, qu’il a ensuite quitté pour rejoindre le Parti Libertarien.
Le premier spot de campagne de Gary Johnson, intitulé You Know Gary Johnson, insiste sur son bilan en tant que gouverneur et sur ses qualités personnelles. Il est décrit comme « fiscalement conservateur » mais « socialement cool ».
- La vidéo de la semaine
Incroyable publicité électorale de Joe Donnelly ! Le sénateur démocrate de l’Indiana joue sa réélection dans un état qui a largement voté en faveur de Donald Trump à la présidentielle de 2016. Ce qui explique sans doute pourquoi il rappelle qu’il soutient la politique d’immigration du président et qu’il est même favorable à la construction du fameux mur à la frontière avec le Mexique. Surprenant.
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
We’re not going to make America great again, it was never that great. (Nous n’allons pas rendre à l’Amérique sa grandeur, elle n’a jamais été si grande que cela)
Andrew Cuomo, gouverneur démocrate de l’état de New York. Cuomo faisait évidemment référence au fameux slogan de campagne de Donald Trump. Ses propos ont déclenché beaucoup de commentaires négatifs. Car, c’est bien connu, les Américains sont patriotes et n’aiment pas trop que l’on dénigre leur pays. Andrew Cuomo a semble-t-il rapidement compris qu’il avait commis une grosse gaffe. Sa porte-parole a très vite tenté de rectifier le tir en expliquant que le gouverneur pensait qu’il n’y avait pas besoin de rendre à l’Amérique sa grandeur parce qu’elle était déjà grande. Mais qu’il avait voulu dire qu’elle n’avait pas encore atteint son potentiel maximal. Pas sûr que tout le monde sera convaincu par cette explication. La gaffe d’Andrew Cuomo ne devrait toutefois pas l’empêcher d’être réélu en novembre.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
D’après un sondage Gallup, 57% des Démocrates ont une opinion favorable du socialisme, alors que 47% seulement d’entre eux ont une opinion favorable du capitalisme.
À titre de comparaison, 16% seulement des Républicains ont une opinion favorable du socialisme, alors que 71% d’entre eux ont une opinion favorable du capitalisme.
Précisons que lorsque l’institut Gallup a demandé aux personnes interrogées si elles avaient une opinion favorable ou défavorable du socialisme, il n’a pas défini ce qu’il entendait par « socialisme ». Le terme a longtemps été synonyme de communisme aux Etats-Unis et est encore considéré comme tel par bon nombre d’Américains. Cependant, plusieurs Démocrates qui se réclament aujourd’hui « socialistes » font la distinction entre les deux termes et définissent le socialisme comme nous le définirions en Europe, à savoir une plus grande implication de l’état dans le domaine économique et social, une lutte pour davantage d’égalité, etc., sans aller jusqu’à revendiquer la nationalisation de tous les moyens de production. Certains répondants démocrates au sondage ont donc sans doute affirmé avoir une opinion favorable du socialisme en y appliquant cette nouvelle définition. Ils n’auraient sans doute pas tous déclaré être favorables au communisme si ce terme avait été employé par les sondeurs.
Le résultat du sondage est cependant étonnant puisque c’est la première fois, depuis que Gallup interroge les Américains à ce sujet, que le nombre de Démocrates affirmant avoir une opinion favorable du socialisme est supérieur à celui des Démocrates qui affirment avoir une opinion favorable du capitalisme.
Ce sondage ne devrait pas rassurer ceux qui s’inquiètent de l’évolution vers le socialisme du Parti Démocrate, illustrée par la campagne présidentielle de Bernie Sanders, qui a rassemblé les foules en 2016, ou par les victoires aux primaires démocrates de certains candidats au Congrès se revendiquant « socialistes », comme Alexandria Ocasio-Cortez à New York.
LE TWEET DE LA SEMAINE
Signé Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies.

RIP ARETHA FRANKLIN
La Queen of Soul a tiré sa révérence cette semaine et les hommes et femmes politiques ont été nombreux à lui rendre hommage, à commencer par Barack Obama.

Aretha Franklin avait 76 ans. Elle a toujours été une artiste engagée, notamment à l’époque de la lutte pour les droits civiques, dont sa chanson Respect était devenue l’un des hymnes. Elle a chanté lors des cérémonies d’investiture de trois présidents américains – Jimmy Carter, Bill Clinton et Barack Obama. En 2005, George W. Bush lui avait remis la Presidential Medal of Freedom, équivalent de la Légion d’Honneur.