WEEKLY NEWS FLASH #146

Au Brésil, Jair Bolsonaro, parfois surnommé « le Trump des tropiques », a été élu à la présidence. Aux Etats-Unis, les mots de la semaine furent antisémitisme, violence et terrorisme. Vous l’aurez compris, ce Weekly News Flash ne sera pas forcément joyeux. Au sommaire: onze personnes assassinées dans une synagogue à Pittsburgh, des colis piégés envoyés à plusieurs personnalités démocrates par un admirateur de Donald Trump, mais aussi une caravane de migrants qui se dirige vers la frontière américaine et le plan de Cory Booker pour réduire les inégalités sociales.

LA TRAGÉDIE DE LA SEMAINE

Ce samedi, jour du shabbat, onze personnes ont été assassinées dans une synagogue à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Les victimes étaient âgées de 54 à 97 ans. C’est l’attaque antisémite la plus meurtrière de l’histoire des Etats-Unis.

Un homme armé a pénétré dans la synagogue Tree of Life, a hurlé « tous les juifs doivent mourir » et a ouvert le feu. En ressortant de la synagogue, il s’est retrouvé face à face avec un policier. Les deux hommes ont échangé des coups de feu. Le policier a été blessé et le suspect est retourné à l’intérieur de la synagogue où il a tenté de se cacher. Un nouvel affrontement a eu lieu à l’intérieur de l’édifice. Plusieurs policiers ont été blessés mais le forcené a finalement été neutralisé et arrêté. Blessé, il a été emmené à l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger. Interrogé par la police, il a répété que tous les juifs devaient mourir.

L’homme a rapidement été identifié. Il s’appelle Robert Bowers et est âge de 46 ans. Il fréquentait régulièrement un réseau social nommé Gab. Nous vous avouons que nous n’en avions encore jamais entendu parler. Il s’agit apparemment d’une sorte de Twitter parallèle n’ayant aucun règlement interne. La liberté d’expression y est donc totale. Sur Twitter, votre compte peut être suspendu s’il est signalé par un certain nombre d’utilisateurs comme contenant des propos incitant à la violence ou de la pédopornographie, par exemple. Sur son compte Gab, Bowers publiait régulièrement des messages antisémites. Il avait aussi indiqué qu’il n’aimait pas le président Trump parce que ce dernier était entouré de trop de juifs et que rien n’allait donc changer. Rappelons que la fille de Donald Trump, Ivanka, s’est convertie au Judaïsme, religion de son mari Jared Kushner.

La première réaction du président Trump à la suite de la tuerie fut de déclarer que s’il y avait eu un garde armé pour protéger la synagogue, il aurait pu arrêter le tueur. Un peu plus tard, le président a rectifié le tir, qualifiant la tuerie de crime antisémite inacceptable. Il a toutefois refusé d’annuler un meeting prévu le soir même en Illinois. Lors de ce meeting, il a expliqué qu’il avait songé à annuler mais avait décidé de ne pas le faire parce que modifier son comportement reviendrait à laisser gagner les auteurs de tels actes, qui veulent terroriser les Américains et les forcer à changer leurs habitudes. Certains pensent que le président Trump n’a pas tort. D’autres estiment qu’il aurait dû annuler ce meeting partisan pour s’adresser solennellement à l’ensemble de la nation, comme les présidents américains le font généralement dans de telles situations. Chacun se fera sa propre opinion à ce sujet. Cependant, il faut souligner que Donald Trump a déclaré quelque chose de totalement faux en se justifiant. Il a pris l’exemple des attentats du 11 septembre 2001 et a affirmé que la bourse de New York avait rouvert ses portes dès le lendemain pour montrer aux terroristes qu’ils n’avaient pas gagné. En réalité, la bourse de New York est restée fermée pendant six jours après les attentats.

Pendant que Donald Trump était en meeting, plus de 3,000 personnes se rassemblaient à Pittsburgh pour rendre hommage aux victimes. L’émotion était très grande.

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Deux associations musulmanes ont rapidement lancé une récolte de fonds pour aider les victimes juives de la tuerie. L’objectif affiché était de récolter $25,000. Il était atteint en moins de six heures. Au bout de vingt-quatre heures, $51,000 avaient été rassemblés. Un beau geste de solidarité qui redonne un peu d’espoir.

La tuerie de Pittsburgh est venue clôturer une semaine déjà très anxiogène. Au cours des jours précédents, des colis piégés contenant des engins explosifs avaient été envoyés à de nombreuses personnalités politiques démocrates. Personne n’a heureusement été blessé. Un suspect a été arrêté. C’est un fervent supporter de Donald Trump. Au cours de ces dernières semaines, des élus républicains ont aussi été victimes de menaces et de violences, comme nous vous l’avons signalé dans plusieurs de nos articles. Le climat est donc décidément délétère aux Etats-Unis en ce moment.

L’AFFAIRE DES COLIS PIÉGÉS

Petit résumé des événements.

Lundi 22 octobre. Un colis suspect est découvert à proximité du domicile du milliardaire George Soros à New York. George Soros fait régulièrement des dons au Parti Démocrate. On l’ignore encore à ce moment-là mais ce colis piégé est le premier d’une longue série.

Mercredi 24 octobre. Les agents du Secret Service, qui protège les présidents américains, annoncent qu’ils ont intercepté deux colis piégés avant que ceux-ci arrivent à destination. L’un était adressé à Barack Obama et avait été envoyé à son bureau à Washington, D.C. L’autre était adressé à Hillary Clinton et avait été envoyé à son domicile à Chappaqua, dans l’état de New York. Les colis contenaient des engins explosifs artisanaux qui n’ont heureusement pas explosé. Un troisième colis semblable est ensuite découvert au Time Warner Center, qui abrite les bureaux de CNN à New York. Le bâtiment est évacué en urgence. Le colis était adressé à l’ex-directeur de la CIA John Brennan, qui intervient parfois sur CNN.

Un quatrième colis est encore découvert un peu plus tard dans la journée. Il était adressé à l’ancien ministre de la Justice Eric Holder mais l’adresse n’était pas la bonne. Le colis a donc été renvoyé à son expéditeur, c’est-à-dire la députée et ancienne présidente du Parti Démocrate Debbie Wasserman Schultz ! Celle-ci n’était évidemment pas la véritable expéditrice des colis piégés mais son nom était indiqué comme celui de l’expéditeur sur chacun d’entre eux (avec une faute d’orthographe). Voici à quoi ressemblaient les colis.

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Enfin, deux colis adressés à la députée démocrate Maxine Waters sont également interceptés.

Le FBI fait rapidement le lien entre tous les colis et qualifie les faits de terrorisme. De gros moyens sont déployés pour retrouver l’expéditeur des colis au plus vite. En effet, même si aucun des engins explosifs rudimentaires n’a explosé jusqu’ici, le risque que l’un d’entre eux fonctionne est réel et les enquêteurs pensent que d’autres colis ont probablement été expédiés ou le seront dans les prochains jours.

La classe politique condamne vigoureusement l’envoi de ces colis piégés. Le président Trump déclare que la violence est inacceptable et appelle à l’unité.

We have to come together and send one very clear, strong, unmistakable message that acts or threats of political violence of any kind have no place in the United States of America. (Nous devons nous rassembler et envoyer un message clair, fort et sans ambiguïté: les actes et menaces de violence politique n’ont pas leur place aux Etats-Unis d’Amérique)

Pour beaucoup d’observateurs, le message du président est le bon mais il n’a malheureusement plus aucune crédibilité lorsqu’il appelle à l’unité. Chuck Schumer et Nancy Pelosi, les leaders démocrates au Congrès, publient d’ailleurs un communiqué commun dans lequel ils déclarent que le président est hypocrite puisqu’il incite lui-même régulièrement à la violence lors de ses meetings.

President Trump’s words ring hollow until he reverses his statements that condone acts of violence. Time and time again, the President has condoned physical violence and divided Americans with his words and his actions: expressing support for the Congressman who body-slammed a reporter, the neo-Nazis who killed a young woman in Charlottesville, his supporters at rallies who get violent with protestors, dictators around the world who murder their own citizens, and referring to the free press as the enemy of the people. (Les mots du président sonneront creux tant qu’il ne reviendra pas sur ses déclarations cautionnant des actes violents. À de très nombreuses reprises, le Président a cautionné la violence physique et a divisé les Américains avec ses paroles et ses actions: en exprimant son soutien à un député qui a plaqué au sol un journaliste, aux néonazis qui ont tué une jeune femme à Charlottesville, à ses supporters qui étaient violents avec des manifestants lors de ses meetings, aux dictateurs du monde qui assassinent leurs propres citoyens, et en faisant référence à la presse libre comme à l’ennemie du peuple)

Le président Trump s’exprime aussi sur Twitter où il partage un tweet de son vice-président Mike Pence, en y ajoutant le commentaire « Je suis complètement d’accord ». Dans son tweet, Mike Pence dénonce des actes « méprisables ».

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Le Speaker Paul Ryan dénonce de son côté un « acte de terrorisme » alors qu’il participe au meeting d’un candidat aux élections de mi-mandat dans le Wisconsin.

That is an act of terrorism. There is no place for that in our democracy. (C’est un acte de terrorisme. Il n’y a pas de place pour cela dans notre démocratie)

Mitt Romney affirme qu’une rhétorique violente engendre forcément des actes violents plus concrets et qu’il est temps de cesser d’utiliser une rhétorique « enragée », aussi bien côté républicain que démocrate.

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Traduction: Ces menaces et actions répugnantes et abominables contre des concitoyens et nos institutions ne sont malheureusement pas surprenantes: les actes de haine suivent les discours de haine. Il est plus que temps que nous renoncions à la rhétorique enragée.

L’ancien vice-président démocrate Joe Biden appelle lui aussi au calme et à l’unité.

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Traduction: Ce pays doit se rassembler. Cette division, cette haine, cette laideur doivent prendre fin.

Jeudi 25 octobre. De nouveaux colis piégés semblables aux précédents sont interceptés. Ils étaient adressés à Joe Biden et à l’acteur Robert De Niro. Ce dernier a violemment critiqué Donald Trump à plusieurs reprises depuis son élection. Il apparaît de plus en plus évident que toutes les personnes visées par les colis piégés sont des critiques du président Trump.

Vendredi 26 octobre. De nouveaux colis piégés sont encore découverts. Ils étaient adressés à l’ancien directeur du renseignement national James Clapper, aux sénateurs démocrates Cory Booker et Kamala Harris et à Tom Steyer, un milliardaire qui soutient le Parti Démocrate.

Heureusement, plus tard dans la journée, le FBI annonce avoir arrêté un suspect en Floride. En quelques jours seulement, les enquêteurs du FBI auront donc réussi à retrouver l’expéditeur des colis piégés. Plutôt efficace !

Le suspect se nomme Cesar Sayoc. Il est âgé de 56 ans. C’est un grand fan de Donald Trump. Voici le véhicule dans lequel il se déplaçait et à bord duquel il aurait fabriqué les engins explosifs qui n’ont heureusement pas fonctionné.

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Cesar Sayoc avait déjà un casier judiciaire bien rempli. Plusieurs arrestations pour vol, possession de drogue et agression. En 2002, il avait été arrêté par la police de Miami après avoir menacé de déposer une bombe dans les locaux d’une entreprise.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions a indiqué que Sayoc risquait jusqu’à 48 ans de prison.

L’AFFAIRE KHASHOGGI, SUITE

Cette semaine, Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours devant le parlement turc, lors duquel il a évoqué l’assassinat de Jamal Khashoggi. C’était la première fois que le président turc s’exprimait publiquement à ce sujet. Il a affirmé que l’assassinat de Khashoggi au sein du consulat saoudien à Istanbul était prémédité, contrairement à ce qu’affirme l’Arabie Saoudite. Il a aussi révélé que plusieurs personnes travaillant au sein du consulat saoudien s’étaient rendues en voiture dans une forêt située non loin d’Istanbul la veille de l’assassinat de Khashoggi. Erdogan a sous-entendu qu’il s’agissait peut-être d’une mission de reconnaissance afin de trouver un endroit où enterrer le corps du journaliste, qui n’a toujours pas été retrouvé.

On a aussi appris que la directrice de la CIA Gina Haspel s’était rendue à Istanbul pour écouter un enregistrement audio détenu par les autorités turques et sur lequel on pourrait entendre Khashoggi se faire assassiner. Haspel s’est entretenue avec le président Trump à son retour.

Le président Trump a aussi un tout petit peu haussé le ton cette semaine, affirmant que l’Arabie Saoudite avait tenté de cacher l’assassinat de Khashoggi. Le Département d’Etat américain a annoncé qu’il sanctionnait 21 ressortissants saoudiens suspectés d’avoir un lien avec ce meurtre. Ils ne pourront plus se rendre aux Etats-Unis. 18 d’entre eux ont par ailleurs été arrêtés par la police saoudienne. Mike Pompeo a déclaré que d’autres sanctions pourraient suivre.

Enfin, le prince héritier Mohammed bin-Salman a été photographié en train de serrer la main du fils de Jamal Khashoggi. Il lui aurait présenté ses plus sincères condoléances…

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LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

396,579 ou le nombre de personnes arrêtées à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique au cours des douze derniers mois, alors qu’elles tentaient de pénétrer illégalement sur le territoire américain. Ce chiffre est le chiffre officiel de la Border Patrol pour l’année fiscale 2018. Il est plus élevé que le chiffre de l’année précédente. Le nombre de personnes arrêtées à la frontière est toutefois beaucoup moins élevé ces dernières années qu’il ne l’était au début des années 2000 (plus d’un million d’arrestations par an). Par contre, à l’époque, 90% des personnes arrêtées étaient des adultes voyageant seuls. Aujourd’hui, 50% des personnes arrêtées voyagent en famille ou sont mineures. La majorité de ces familles et mineurs isolés interpellés viennent du Guatemala, du Salvador et du Honduras.

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LE MOT DE LA SEMAINE

« Caravane ». Une caravane de plusieurs milliers de migrants est partie du Honduras et fait actuellement route vers les Etats-Unis. Ces migrants ont décidé de voyager en groupe pour assurer leur sécurité et éviter d’avoir à payer des passeurs. Leur objectif avoué est d’atteindre la frontière américaine et de demander l’asile aux Etats-Unis. Pour y parvenir, ils vont devoir traverser, essentiellement à pied, une partie de l’Amérique centrale et tout le territoire du Mexique du Sud au Nord. Un périple de près de 4,000 kilomètres.

Le président Trump a déclaré que les membres de la caravane ne seraient pas les bienvenus aux Etats-Unis et les a encouragés à faire demi-tour. Il a aussi affirmé, sans aucune preuve, que des terroristes venus du Moyen-Orient pourraient faire partie de cette caravane.

L’existence de cette caravane et la manière dont Donald Trump en parle vont probablement contribuer à ramener le sujet de l’immigration au cœur du débat politique à quelques jours des élections de mi-mandat.

ROAD TO THE MIDTERMS

Plus que 8⃣ jours avant les élections de mi-mandat…

  • Le meeting de la semaine

Donald Trump et Ted Cruz ont organisé un grand meeting commun à Houston. 18,000 personnes (!) étaient présentes à l’intérieur du stade qui accueillait l’événement. 3,000 personnes s’étaient également rassemblées à l’extérieur du stade, selon les chiffres de la police. Le président Trump avait décidé de venir au Texas pour apporter son soutien à Ted Cruz, candidat à sa réélection au Sénat.

Ted Cruz a été largement moqué pour s’afficher ainsi aux côtés du président qui n’a cessé de l’insulter lorsqu’ils étaient adversaires lors des primaires républicaines de 2016 et qui a même accusé son père d’être responsable de l’assassinat du président Kennedy. Pour les détracteurs de Cruz, cela prouve que celui-ci n’a aucun principe.

Donald Trump semble lui-même s’amuser de cette situation puisqu’il a rappelé que sa relation avec Ted Cruz avait parfois été compliquée. Il a toutefois affirmé que tout cela était derrière eux et qu’il n’appelait désormais plus Ted Cruz Lyin’ Ted mais Beautiful Ted et Texas Ted.

To me, he’s not Lyin’ Ted anymore. He’s Beautiful Ted. He’s Texas – I call him Texas Ted. (Pour moi, il n’est plus Ted le menteur. Il est le beau Ted. Je l’appelle Texas Ted)

Au-delà de sa présence aux côtés de Ted Cruz, ce qui a retenu l’attention lors de ce meeting est que Donald Trump s’est officiellement proclamé « nationaliste ».

You know what I am? I am a nationalist. Use that word. (Vous savez ce que je suis? Je suis un nationaliste. Utilisez ce mot)

  • Stacey Abrams et le drapeau de la Géorgie

La candidate démocrate au poste de gouverneur de Géorgie a participé en 1992 à une manifestation lors de laquelle le drapeau de l’état a été brûlé sur les marches du Capitole d’Atlanta. C’est évidemment le genre de révélation qui n’aide pas lorsque l’on brigue un mandat politique aux Etats-Unis. Stacey Abrams, qui était étudiante à l’époque, s’est justifiée en rappelant qu’il s’agissait d’une manifestation pour réclamer que le drapeau de la Géorgie soit modifié car il incluait encore des symboles de la Confédération. Abrams est afro-américaine et deviendrait la première femme afro-américaine à occuper un poste de gouverneur aux Etats-Unis si elle était élue le 6 novembre prochain. Les symboles de la Confédération ont été ôtés du drapeau de la Géorgie en 2003.

Ci-dessous, le drapeau de la Géorgie de 1956 à 2001. C’est ce drapeau qui a été brûlé lors de la manifestation à laquelle a participé Stacey Abrams en 1992. On voit que la croix confédérée domine clairement.

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En 2001, le parlement de Géorgie vote en faveur d’une modification du drapeau. La croix confédérée est toujours présente mais en petit, aux côtés d’autres anciens drapeaux et du drapeau américain, tous présentés côte à côte sous la mention « Histoire de la Géorgie ».

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Ce drapeau ne fera pas long feu. En 2003, il est remplacé par le drapeau actuel. Les symboles confédérés ont disparu.

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Si ce n’est plus le cas de la Géorgie depuis 2003, les drapeaux de plusieurs états américains contiennent encore aujourd’hui des symboles confédérés.

  • John Kasich apporte son soutien à Mike DeWine

John Kasich, gouverneur républicain de l’Ohio, a apporté son soutien au candidat républicain à sa succession Mike DeWine. Vu ses critiques récurrentes à l’encontre du président Trump, qui soutient également DeWine, on pouvait se demander si John Kasich allait s’impliquer dans la campagne. C’est chose faite.

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Traduction: Rejoignez-moi pour voter en faveur de Mike DeWine au poste de gouverneur de l’Ohio. Mike a un plan pour l’emploi qui permettra de poursuivre notre mouvement vers le futur, de garder un faible taux d’imposition et de continuer notre bataille pour mettre fin aux régulations pesantes du gouvernement qui freinent la création d’emplois.

L’IDÉE DE LA SEMAINE

Dès que les midterms auront eu lieu, attendez-vous à commencer à entendre parler du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2020 ! Les différents prétendants démocrates ne tarderont pas à annoncer leur candidature et à avancer les idées qu’ils entendent mettre en avant pour se démarquer de leurs adversaires durant la campagne. Et, parce que le vrai débat d’idées n’est malheureusement pas toujours présent dans nos Weekly News Flash, nous avons décidé de prendre un peu d’avance cette semaine en vous présentant un projet d’ores et déjà défendu par le sénateur Cory Booker, qui sera probablement candidat aux primaires démocrates.

Pour lutter contre les inégalités sociales aux Etats-Unis, Cory Booker propose que le gouvernement américain verse de l’argent à chaque enfant américain, depuis sa naissance jusqu’à ses 18 ans, sur un compte en banque qualifié de « compte d’opportunité ». Ces comptes en banque seraient gérés par le Département du Trésor américain, avec un taux d’intérêt annuel d’environ 3%. L’enfant ne pourrait pas libérer l’argent qui s’y trouve avant d’avoir atteint l’âge de 18 ans. Une fois l’argent libéré, l’usage pouvant en être fait serait réglementé. Il devrait être utilisé, par exemple, pour financer des études ou accéder à la propriété (Booker n’a pas encore arrêté la liste définitive des usages qui seraient autorisés mais il ne s’agira pas d’utiliser l’argent distribué par le gouvernement pour se payer des vacances ou des sorties en boîte de nuit).

Concrètement, chaque enfant américain recevrait $1,000 sur son « compte d’opportunité » le jour de sa naissance. Ensuite, il recevrait une somme allant de $0 à $2,000 supplémentaires chaque année, en fonction des revenus de ses parents. Comme vous pouvez le voir sur le tableau ci-dessous, les enfants vivant dans une famille aisée et dont les parents gagnent plus de $125,750 par an ne recevraient plus d’argent après les $1,000 reçus à leur naissance. À l’âge de 18 ans, avec les intérêts, ils auraient donc environ $1,600 sur leur « compte d’opportunité ». En revanche, les enfants issus des familles les plus défavorisées recevraient $2,000 par an. À 18 ans, ils auraient ainsi plus de $46,000 sur leur « compte d’opportunité ». Pour Cory Booker, cela permettrait à ces enfants issus de milieux défavorisés de pouvoir se payer des études supérieures et d’accéder ensuite à un meilleur statut professionnel. À long terme, les inégalités sociales seraient réduites.

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Source: Vox

Quoi que l’on pense de l’idée de Cory Booker, elle a le mérite d’exister et d’ouvrir le débat. Il s’agit clairement d’un projet ambitieux. Le problème, comme souvent avec ce type de programmes gouvernementaux, est de savoir comment Booker entend le financer. Il affirme pouvoir le faire en faisant payer plus d’impôts aux citoyens les plus riches et en augmentant les droits de succession.

LE SONDAGE DE LA SEMAINE

D’après un sondage Brookings, 26% des électeurs républicains soutiendraient un autre candidat républicain plutôt que Donald Trump lors d’une primaire en vue de la présidentielle de 2020. Pour cela, il faudrait évidemment que cet autre candidat existe. Quelqu’un osera-t-il défier le président? Jeff Flake? John Kasich?

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MEANWHILE, IN CHINA…

Pendant ce temps-là, il y a toujours des camps de concentration en Chine. On estime qu’un million de Ouïghours pourraient y être enfermés. Le gouvernement chinois, après avoir longtemps nié l’existence de ces camps, affirme aujourd’hui qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle ». Un peu dur à croire, comme le souligne le sénateur Marco Rubio. (Ndlr: Si nous citons Rubio à chaque fois que nous parlons de ces camps, c’est parce qu’aux Etats-Unis, il est jusqu’ici, à notre connaissance, le seul élu qui s’est emparé du sujet et qui dénonce régulièrement la situation).

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Traduction: La Chine essaye de convaincre le monde que les camps de concentration du Xinjiang sont des centres de formation professionnelle. Mais quel genre de centre de formation professionnelle achète 2,768 matraques, 550 aiguillons électriques, 1,367 paires de menottes et 2,792 bombes lacrymogènes?

Si vous voulez en savoir plus sur ce que l’on sait des camps de concentration en Chine, lisez ce reportage de la BBC (en anglais).

China’s Hidden Camps. What’s happened to the vanished Uighurs of Xinjiang?

LES TWEETS DE LA SEMAINE

Terminons sur un ton plus léger avec les tweets de la semaine.

1. Il y a quelques semaines, Donald Trump avait affirmé lors d’une interview, alors qu’il critiquait comme à son habitude l’enquête du procureur Mueller, que ce dernier était « le meilleur ami » de l’ex-directeur du FBI James Comey et qu’il existait des photos pour le prouver. Le président avait affirmé qu’il pourrait fournir facilement une centaine de photos de Robert Mueller et James Comey « en train de se serrer dans les bras l’un de l’autre et de s’embrasser ». BuzzFeed a mené l’enquête et n’a trouvé aucune photo de ce type. Les journalistes ont même fait une demande au FBI pour de telles photos. Le FBI a répondu qu’après consultation de ses archives, il pouvait confirmer qu’il n’était en possession d’aucune photo de Mueller et Comey en train de s’embrasser.

James Comey a réagi sur Twitter en affirmant ironiquement que sa femme était soulagée.

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2. Ivanka Trump et Jared Kushner ont fêté leur neuvième anniversaire de mariage.

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