WEEKLY NEWS FLASH #149

Si vous en avez assez d’entendre parler du mouvement des gilets jaunes, c’est le moment de faire une pause et de lire notre résumé de la semaine politique américaine. Nous allons aborder beaucoup de sujets très différents. De quoi vous changer les idées.

LA CATASTROPHE DE LA SEMAINE

La Californie fait face à l’incendie le plus meurtrier de son histoire. Le Camp Fire, qui sévit dans le nord de l’état depuis plus d’une semaine, a complètement détruit la ville de Paradise et de nombreux hectares aux alentours. Le bilan provisoire est de 71 morts et plus de 1,000 personnes sont portées disparues. C’est une véritable catastrophe.

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Ce qu’il reste de la ville de Paradise

Le président Trump s’est rendu à Paradise ce week-end, en compagnie du gouverneur de Californie Jerry Brown et de celui qui va bientôt lui succéder à ce poste, Gavin Newsom. (Petite anecdote incroyable mais vraie: Gavin Newsom est l’ex-mari de l’actuelle petite amie de Donald Trump Jr., le fils aîné du président).

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Gavin Newsom et Donald Trump à Paradise

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Outre les dégâts humains et matériels, le Camp Fire a aussi un impact négatif sur la qualité de vie de tous les habitants du nord de la Californie et de la baie de San Francisco, située près de 350 kilomètres au sud de Paradise. En effet, ils respirent actuellement un air pollué par la fumée dégagée par l’incendie. La qualité de l’air en Californie est en ce moment l’une des pires au monde ! À San Francisco, des écoles ont été fermées et les autorités de la ville ont conseillé aux habitants de se munir d’un masque pour sortir de chez eux.

LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE

No, no. I have a strong opinion. I want great climate and we’re going to have that. (Non, non. J’ai une opinion forte. Je veux un grand climat et c’est ce que nous aurons)

Le président Trump en réponse à un journaliste lui demandant si ce qu’il venait de voir en Californie l’avait fait changer d’avis au sujet de la réalité du réchauffement climatique.

VP IN ASIA

Pendant ce temps-là, Mike Pence était en tournée en Asie et a affiché une posture que l’on pourrait qualifier de présidentielle. À Singapour, en marge du sommet de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), le vice-président américain n’a pas hésité à dire à Aung San Suu Kyi, devant les médias, que la persécution des Rohingyas au Myanmar était inexcusable. Il a également dénoncé la détention de deux journalistes de l’agence Reuters actuellement emprisonnés dans le pays.

Les remarques de Pence face à Suu Kyi sont passées d’autant moins inaperçues qu’elles ont laissé apparaître un contraste assez saisissant avec le président Trump qui, depuis son arrivée à la Maison Blanche, n’a guère évoqué les droits de l’homme lorsqu’il a rencontré des chefs d’état étrangers.

Aung San Suu Kyi ne s’attendait peut-être pas à ces réprimandes devant les caméras et n’a semble-t-il pas trop apprécié, répliquant que les Birmans avaient une meilleure connaissance de leur pays que les Américains.

Quelques jours plus tard, Mike Pence représentait les Etats-Unis au sommet de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), qui se tenait en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un sommet auquel le président des Etats-Unis assiste généralement mais auquel Donald Trump avait préféré envoyer son vice-président à sa place. Mike Pence y a une nouvelle fois dénoncé les agissements de la Chine: pratiques commerciales, construction illégale de bases militaires en mer de Chine, manque de respect des droits de l’homme…

Pour la première fois de l’histoire, un sommet de l’APEC s’est terminé sans que les pays participants ne signent un communiqué commun. La Chine a en effet refusé de signer le texte sur lequel les autres participants s’étaient mis d’accord et qui dénonçait le protectionnisme et les « pratiques commerciales injustes ».

Mike Pence a aussi annoncé lors de ce sommet que les Etats-Unis allaient s’associer à l’Australie pour développer une base militaire sur l’île de Manus, qui appartient à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

LA PROPOSITION DE LOI DE LA SEMAINE

Marco Rubio, qui dénonçait régulièrement l’enfermement des Ouïghours du Xinjiang dans des camps de concentration, a trouvé des alliés au Congrès. Avec son collègue démocrate Bob Menendez, le sénateur de Floride a rédigé une proposition de loi condamnant l’existence des camps et obligeant le Département d’Etat américain à enquêter sur leur existence et à produire un rapport sur le sujet. Un rapport qui pourrait ensuite servir de base pour imposer des sanctions aux membres du Parti Communiste chinois impliqués dans la gestion de ces camps et aux entreprises chinoises impliquées dans leur construction.

La proposition de loi introduite par Rubio et Menendez au Sénat a déjà été co-signée par plusieurs sénateurs républicains et démocrates (au total, 7 Républicains, 7 Démocrates et 1 Indépendant): Marco Rubio, Bob Menendez, Cory Gardner, Angus King, Tom Cotton, Chris Van Hollen, Chuck Grassley, Sherrod Brown, John Cornyn, Jeff Merkley, Steve Daines, Ed Markey, Pat Toomey, Richard Blumenthal et Elizabeth Warren.

Le député républicain Chris Smith et son collègue démocrate Tom Suozzi vont introduire la législation à la Chambre des Représentants.

Si cette proposition de loi est adoptée  par le Congrès, nous vous en informerons.

AFFAIRE KHASHOGGI: NOUVELLE VERSION SAOUDIENNE DES FAITS

Cela fait désormais un mois et demi que Jamal Khashoggi a été assassiné à l’intérieur du consulat saoudien d’Istanbul. Après avoir d’abord affirmé que le journaliste était ressorti indemne du consulat puis avoir reconnu qu’il y était décédé dans une bagarre ayant mal tourné, l’Arabie Saoudite a présenté une nouvelle version des faits cette semaine.

Le procureur saoudien chargé de l’enquête a déclaré que Khashoggi avait finalement bien été assassiné par un groupe de quinze hommes envoyés à Istanbul pour le capturer et le ramener vivant en Arabie Saoudite « par persuasion et, si la persuasion ne fonctionnait pas, par la force ». La mission aurait mal tourné. Khashoggi se serait défendu. Une bagarre aurait éclaté et le chef du commando saoudien aurait alors décidé d’injecter un calmant à Khashoggi pour pouvoir le maîtriser. Khashoggi n’aurait pas supporté le produit et serait décédé d’une overdose. Le procureur a reconnu que le corps de Khashoggi avait été démembré après son décès. Il a aussi affirmé que le prince héritier Mohammed Bin Salman n’avait pas connaissance de cette opération.

Onze personnes ont déjà été arrêtées en Arabie Saoudite dans le cadre de cette affaire. Cinq risquent la peine de mort.

Cette énième version saoudienne des faits semble toujours peu crédible. D’après de nombreux spécialistes, il est inconcevable que le prince héritier n’ait pas été au courant d’une telle opération. D’après le Washington Post, c’est aussi l’avis de la CIA. L’agence de renseignement américaine serait parvenue à la conclusion selon laquelle Mohammed Bin Salman était bien le commanditaire de l’assassinat de Khashoggi.

L’administration Trump n’a pour l’instant pas évoqué publiquement les conclusions de la CIA. En revanche, le Département du Trésor a indiqué qu’il mettait en place des sanctions contre 17 individus saoudiens suspectés d’être impliqués dans l’assassinat de Khashoggi. Mohammed Bin Salman ne fait pas partie des personnes sanctionnées.

LA NOMINATION DE LA SEMAINE

Le président Trump a enfin nommé un nouvel ambassadeur pour l’Arabie Saoudite. Sa nomination devra toutefois être confirmée par le Sénat avant qu’il ne puisse entrer en fonctions à Riyad. L’heureux élu se nomme John Abizaid. C’est un général de l’armée à la retraite. Il a notamment supervisé plusieurs opérations lors de la guerre en Irak.

L’AUTRE NOMINATION DE LA SEMAINE

Le président Trump a aussi annoncé qu’il allait nommer Andrew Wheeler au poste de directeur de l’Agence de protection de l’environnement américaine. Wheeler assure déjà la fonction de directeur par intérim de l’agence depuis le démission de Scott Pruitt au mois de juillet dernier. Le fait que Donald Trump ait décidé de le nommer à titre définitif indique-t-il qu’il n’est pas parvenu à trouver quelqu’un d’autre? L’administration Trump aurait-elle du mal à recruter? Si c’est le cas, c’est plutôt inquiétant puisque, rappelons-le, Donald Trump doit trouver un remplaçant à Nikki Haley, qui va quitter son poste d’ambassadrice à l’ONU à la fin de l’année, et à Jeff Sessions au Département de la Justice.

La nomination d’Andrew Wheeler est par ailleurs très critiquée par les Démocrates et les agences de protection de l’environnement puisque celui-ci a été lobbyiste pour une entreprise active dans l’industrie du charbon par le passé.

La nomination d’Andrew Wheeler devra être confirmée par le Sénat.

LE LICENCIEMENT DE LA SEMAINE

Mira Ricardel, membre du Conseil à la Sécurité nationale du président Trump, a été licenciée après que Melania Trump ait réclamé son départ. Les deux femmes se seraient disputées lors du voyage en Afrique récemment effectué par la First Lady. Nous n’en savons pas beaucoup plus mais il semble bien que Donald Trump ait licencié l’une de ses conseillères à la demande de son épouse, ce qui est plutôt inhabituel.

LA RÉBELLION DE LA SEMAINE

Le sénateur républicain Jeff Flake et son collègue démocrate Chris Coons ont réclamé qu’un vote soit organisé au Sénat au sujet d’une loi visant à protéger le procureur Mueller. Pour eux, il paraît de plus en plus indispensable d’adopter cette loi. En effet, Donald Trump a licencié son ministre de la Justice Jeff Sessions et a nommé Andrew Whitaker pour le remplacer par intérim. Or, Whitaker a souvent critiqué l’enquête du procureur Mueller qu’il va désormais superviser. Nous vous parlions déjà de tout cela la semaine dernière.

Quoi de neuf cette semaine? Mitch McConnell, qui, en tant que leader de la majorité au Sénat, décide du calendrier des activités de l’assemblée, a refusé la demande de Flake et Coons d’organiser un vote à ce sujet. Il estime que ce n’est pas nécessaire. Beaucoup d’autres Républicains sont du même avis et/ou estiment que cette loi ne serait pas constitutionnelle parce qu’elle limiterait injustement les pouvoirs de l’exécutif.

Jeff Flake a fait part de son mécontentement et a annoncé que tant que Mitch McConnell ne mettrait pas un vote sur cette loi à l’agenda, il ne voterait plus pour confirmer aucun juge nommé par le président Trump.

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La décision de Jeff Flake pourrait gêner les Républicains, du moins jusqu’en janvier, date à laquelle il quittera le Congrès.

LE SURNOM DE LA SEMAINE

Donald Trump n’a pas encore publié de nouveau tweet au sujet de Jeff Flake. Il s’en est en revanche pris au député démocrate Adam Schiff, qui a lui aussi émis des craintes quant à l’avenir de l’enquête du procureur Mueller. Dans son tweet, le président n’a pas hésité à modifier deux lettres du nom de Schiff pour en faire un surnom très désobligeant. Ne nous obligez pas à effectuer la traduction.

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DONALD ET EMMANUEL, LA RUPTURE

Après son retour de Paris, Donald Trump a violemment critiqué le président français Emmanuel Macron. Ce dernier avait mis en garde contre le nationalisme dont s’est réclamé le président Trump lors de la cérémonie de commémoration du centenaire de l’Armistice de 1918. L’époque de l’amitié entre Donald Trump et Emmanuel Macron semble bel et bien révolue. Voici les trois tweets publiés par le président américain. Cela se passe de commentaires.

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Traduction: Emmanuel Macron suggère de construire sa propre armée pour protéger l’Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c’était l’Allemagne lors de la Première et de la Deuxième Guerre Mondiale – Comment est-ce que cela s’est passé pour la France? Ils commençaient à apprendre l’allemand à Paris avant que les Etats-Unis arrivent. Payez pour l’OTAN ou non!
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Traduction: Le problème est qu’Emmanuel souffre d’un taux de popularité très faible en France, 26%, et un taux de chômage de presque 10%. Il essayait juste de changer de sujet. Au fait, il n’y a pas de pays plus Nationaliste que la France, un peuple très fier – et à juste titre!………

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Voilà. Il y a peut-être encore un espoir de réconciliation puisque Donald Trump appelle toujours Emmanuel par son prénom et ne lui a pas encore donné de surnom désobligeant… La suite au prochain épisode.

LA BATAILLE JURIDIQUE DE LA SEMAINE

La semaine passée, nous vous parlions de la décision de l’administration Trump de retirer son badge d’accès à la Maison Blanche à Jim Acosta, un journaliste de CNN. Cette semaine, CNN a décidé de porter plainte contre le président Trump et plusieurs autres personnes travaillant à la Maison Blanche et impliquées dans cette décision, dont la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders et le chef de cabinet de la Maison Blanche John Kelly. CNN a rapidement reçu le soutien de nombreux autres médias dans sa démarche, y compris Fox News. En quelques jours, un juge a tranché en faveur de CNN et la Maison Blanche a été contrainte de rendre son badge à Jim Acosta, neuf jours après le lui avoir retiré.

Le président Trump a déclaré que la Maison Blanche allait désormais rédiger des règles de conduite que les correspondants devraient respecter pour éviter d’être sanctionnés à l’avenir.

DERNIÈRES NOUVELLES DES MIDTERMS

De nouveaux résultats importants sont tombés cette semaine.

  • Kyrsten Sinema l’emporte en Arizona

La Démocrate Kyrsten Sinema a remporté l’élection pour le Sénat en Arizona face à la Républicaine Martha McSally. Le siège jusqu’ici occupé par Jeff Flake est donc repris par les Démocrates aux Républicains, dans un état qui n’avait plus élu un sénateur démocrate depuis 1988 ! Dans le même temps, le gouverneur républicain sortant Doug Ducey a pourtant été réélu. C’est donc une grande victoire pour Kyrsten Sinema.

  • Les victoires républicaines confirmées en Floride

En Floride, les scrutins ont été extrêmement serrés, à tel point que les bulletins de vote ont dû être recomptés. Ce recomptage des voix a confirmé les deux victoires républicaines annoncées le soir des élections. Ron DeSantis a été élu au poste de gouverneur. Il succèdera à Rick Scott. Ce dernier a quant à lui été élu au Sénat. Il a battu le sénateur démocrate sortant Bill Nelson, en poste depuis 18 ans.

Marco Rubio, l’autre sénateur de Floride, a publié ce communiqué après l’annonce de la défaite de Bill Nelson.

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Il faut savoir que, même s’ils n’étaient pas membres du même parti, Rubio et Nelson s’entendaient particulièrement bien et ont beaucoup travaillé ensemble. Et, si l’on en croit la rumeur, Rubio ne serait pas très proche de celui qui sera son nouveau collègue, Rick Scott.

  • Les Républicains ont perdu le Orange County

Le comté d’Orange est un comté de Californie situé juste au sud de Los Angeles et autrefois considéré comme un bastion du Parti Républicain. Il comprend six circonscriptions électorales. Avant les élections de mi-mandat, quatre d’entre elles étaient encore représentées par un député républicain. Mais les Démocrates les ont toutes remportées ce mardi 6 novembre. En janvier prochain, pour la première fois, toutes les circonscriptions du Orange County seront donc représentées par un député démocrate.

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Cette évolution est très importante symboliquement et montre à quel point le Parti Républicain a perdu du terrain en Californie.

Plus largement, sur les 53 sièges de députés de Californie à la Chambre des Représentants, 45 seront occupés par des Démocrates après les élections de mi-mandat, contre 8 seulement par des Républicains. La Californie est plus bleue que jamais.

  • Susan Collins, dernière représentante républicaine de Nouvelle-Angleterre au Congrès

Autre statistique inquiétante pour les Républicains après les élections de mi-mandat: tous les représentants des états de la Nouvelle-Angleterre* au Congrès seront désormais démocrates, à l’exception de la sénatrice Susan Collins.

*La région connue sous le nom de Nouvelle-Angleterre, située dans le nord-est du pays, est composée des six états suivants: Maine, New Hampshire, Vermont, Massachusetts, Connecticut et Rhode Island.

  • Brian Kemp élu gouverneur en Géorgie

En Géorgie, l’élection pour le poste de gouverneur fut également très serrée. C’est finalement le Républicain Brian Kemp qui a été déclaré vainqueur cette semaine. La Démocrate Stacey Abrams ne sera donc pas la première femme afro-américaine élue à un poste de gouverneur aux Etats-Unis.

  • Le vote latino lors des midterms

Il est très intéressant de constater que les électeurs latinos ne votent pas forcément moins en faveur des Républicains sous la présidence Trump. D’après les sondages de sortie des urnes, la majorité des latinos continue de voter pour le Parti Démocrate, mais ils sont entre 35% et 45% à opter pour le GOP. D’après le Pew Research Center, au Texas, 35% des latinos ont voté pour Ted Cruz (Sénat) et 42% pour Greg Abbott (Gouverneur). En Arizona, 44% des latinos ont voté pour réélire Doug Ducey au poste de gouverneur. Et en Floride, les candidats républicains au poste de gouverneur et de sénateur, Ron DeSantis et Rick Scott, ont remporté respectivement 44% et 45% du vote latino.

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  • Les nouveaux députés et sénateurs découvrent Washington

Les députés et sénateurs élus lors des midterms prêteront serment le 3 janvier 2019. Durant la période de transition, des séances d’orientation sont organisées pour les nouveaux venus qui découvrent Washington. Outre une visite du Capitole, ils reçoivent leur badge officiel, on leur attribue leur bureau (par tirage au sort) et on les informe sur le règlement interne de la Chambre/du Sénat. Les séances permettent aussi de créer des liens entre futurs collègues.

Cette semaine, les nouveaux membres de la Chambre des Représentants ont posé devant le Capitole pour une photo de classe.

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Et Mitt Romney, nouveau sénateur, est passé dire bonjour à Paul Ryan dans son bureau de Speaker, qu’il va bientôt quitter. Des retrouvailles chaleureuses. Paul Ryan était le colistier de Mitt Romney lorsque celui-ci fut candidat à l’élection présidentielle en 2012.

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L’HOMME DE LA SEMAINE

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Kevin McCarthy. Il est l’un des derniers députés républicains de Californie et sera le nouveau leader des Républicains à la Chambre des Représentants à partir de janvier. Il a été élu par ses collègues (159 voix en sa faveur, contre 43 en faveur de son adversaire Jim Jordan).

McCarthy était déjà le numéro 2 dans la hiérarchie républicaine à la Chambre lors de l’actuelle législature, juste derrière le Speaker Paul Ryan. Steve Scalise, jusqu’ici numéro 3 dans la hiérarchie, passe au poste de numéro 2. Et la troisième position au sein de la hiérarchie a été confiée à Liz Cheney, députée du Wyoming et fille de l’ex-vice-président Dick Cheney.

Au Sénat, les Républicains ont reconduit Mitch McConnell au poste de Majority Leader.

Côté démocrate, Chuck Schumer a été réélu par ses collègues au poste de Minority Leader au Sénat. À la Chambre, les Démocrates doivent encore voter pour nommer leur candidat au poste de Speaker. Ce vote aura lieu le 28 novembre. La victoire de Nancy Pelosi est attendue, bien que 17 députés démocrates aient signé une lettre dans laquelle ils s’engagent à ne pas voter en sa faveur. Ils réclament principalement un renouveau au sein de la hiérarchie du parti. Si Nancy Pelosi est désignée par son parti le 28 novembre, elle devra ensuite encore être formellement élue au poste de Speaker par un vote de l’ensemble de la Chambre des Représentants en janvier.

LE JEU DE CHAISES MUSICALES DE LA SEMAINE

À chaque nouvelle législature, les comités de la Chambre et du Sénat sont aussi remaniés. Il faut en désigner les nouveaux membres et les présidents. Une info importante est tombée cette semaine à ce sujet. Le sénateur républicain Chuck Grassley a annoncé qu’il allait quitter la présidence du Senate Judiciary Committee en janvier pour prendre les rênes du Senate Finance Committee. Ce dernier était jusqu’ici présidé par Orrin Hatch, qui prend sa retraite. Du coup, Lindsey Graham pourrait devenir président du Judiciary Committee. Il a déclaré que si c’était le cas, il serait prêt à rouvrir une enquête au sujet des e-mails d’Hillary Clinton.

ROAD TO 2020

Presque personne n’en parle mais il est bon de rappeler que deux personnes ont déjà officiellement déclaré leur candidature à la présidence côté démocrate.

Tout d’abord, John Delaney, qui a déclaré sa candidature il y a plus d’un an ! C’est un ancien entrepreneur aujourd’hui député à la Chambre des Représentants (depuis 2012). Il a déjà visité tous les comtés de l’Iowa pour aller à la rencontre des électeurs.

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Ensuite, il y a Richard Ojeda, actuellement membre du parlement de Virginie Occidentale. Il était candidat aux élections de mi-mandat pour un poste de député à la Chambre des Représentants, mais il a perdu. Ce qui ne l’a pas empêché d’annoncer sa candidature à la présidence cinq jours plus tard.

Richard Ojeda est un vétéran. Bien que Démocrate, il a reconnu avoir voté pour Donald Trump à l’élection présidentielle de 2016, comme beaucoup d’électeurs désabusés dans son état durement touché par la crise de l’industrie du charbon. Il affirme aujourd’hui que c’était une grave erreur. Mais il est persuadé d’être la seule personne capable de ramener les électeurs démocrates ayant été séduits par Donald Trump vers le Parti Démocrate. Il pense que les autres candidats démocrates n’en seront pas capables parce que ce sont tous des individus riches et membres d’une élite politique, auxquels les ouvriers de Virginie Occidentale ou d’ailleurs ne peuvent plus s’identifier. D’après Ojeda, l’ensemble de la classe politique a perdu le sens des réalités et n’a plus aucune idée des difficultés auxquelles la plupart des Américains doivent faire face au quotidien.

Voici le premier clip de campagne de Richard Ojeda.

MICHAEL AVENATTI, CALL YOUR OFFICE

L’avocat de Stormy Daniels et de la femme qui a accusé le juge Brett Kavanaugh d’avoir participé à des viols collectifs a été arrêté par la police de Los Angeles. Il est accusé de violences conjugales. Il a déclaré qu’il était victime de fausses accusations et qu’il n’avait jamais levé la main sur une femme.

La présomption d’innocence s’applique bien sûr à Michael Avenatti comme à tout autre citoyen. Il est toutefois assez cocasse de remarquer qu’il s’est défendu en utilisant exactement les mêmes arguments que Brett Kavanaugh. Lorsqu’il défendait l’une des accusatrices de ce dernier, il ne cessait pourtant d’affirmer haut et fort qu’il fallait « croire les femmes » et que les sénateurs républicains qui défendaient Brett Kavanaugh étaient des « misogynes ».

Ci-dessous, un tweet publié par Michael Avenatti cette semaine et un autre publié durant l’affaire Kavanaugh.

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Traduction: Je veux être clair: JE NE SUIS PAS l’auteur de violence conjugale et je ne l’ai jamais été. Je n’ai jamais frappé aucune femme. Je n’ai pas frappé mon ex-femme au visage ni personne d’autre. Je suis un homme décent & j’attends avec impatience d’être exonéré.
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Traduction: Donald Trump, Lindsey Graham, Chuck Grassley et tous les autres misogynes républicains du Sénat peuvent m’attaquer autant qu’ils veulent. Je répliquerai en conséquence. Ces vieux hommes blancs ne comprennent toujours pas que les victimes d’agression et les femmes méritent le respect et d’être entendues.

Si nous vous parlons de tout cela, c’est parce que Michael Avenatti déclare régulièrement qu’il songe sérieusement à se présenter à l’élection présidentielle de 2020.

LE LIVRE DE LA SEMAINE

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Avis aux amateurs. L’autobiographie de Michelle Obama est parue cette semaine et est désormais disponible dans toutes les bonnes librairies.

Nous ne l’avons pas encore lue mais des extraits sont évidemment parus dans la presse. Michelle Obama a aussi assuré la promotion de son livre en accordant des interviews à de nombreux magazines et à la télévision. Elle a notamment fait la Une du magazine ELLE.

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Dans son livre, Michelle Obama évoque d’abord sa vie avant sa rencontre avec Barack Obama, notamment son enfance dans le South Side de Chicago. Elle évoque ensuite son histoire d’amour avec le futur président, y compris certains problèmes intimes qu’ils ont pu rencontrer. La First Lady révèle notamment que leur mariage n’a pas toujours été un long fleuve tranquille et qu’ils ont même fait une thérapie de couple. Et aussi qu’elle a fait une fausse couche et a été contrainte d’avoir recours à la fécondation in-vitro pour concevoir leurs deux filles. Dans la dernière partie du livre, Michelle Obama évoque sa vie à la Maison Blanche. Elle explique qu’elle s’occupait de ses projets de First Lady de manière indépendante et qu’elle ne se mêlait pas trop des décisions prises par son mari. Elle affirme que celui-ci ne l’a convoquée qu’une seule fois dans le Bureau Ovale. C’était après une fusillade meurtrière dans une école primaire du Connecticut.

Michelle Obama évoque aussi Donald Trump et affirme qu’elle ne pourra jamais lui pardonner d’avoir défendu la thèse conspirationniste selon laquelle Barack Obama n’était pas né aux Etats-Unis et n’aurait donc jamais dû accéder à la présidence. Enfin, elle réaffirme aussi qu’elle n’aime pas vraiment la politique et qu’elle n’envisage donc pas d’être candidate un jour à une élection.

I’ve never been a fan of politics, and my experience over the last ten years has done little to change that. I continue to be put off by the nastiness. (Je n’ai jamais été une grande fan de la politique, et mon expérience au cours des dix dernières années n’y a rien changé. Je continue d’être dégoûtée par la méchanceté)

POUR CONCLURE, FÉLICITATIONS AUX MÉDAILLÉS DE LA SEMAINE

Donald Trump a remis la Medal of Freedom à cinq personnes cette semaine. Cette récompense est la plus prestigieuse que le président des Etats-Unis puisse remettre à des personnalités issues de la société civile. C’est l’équivalent de la Légion d’Honneur.

Voici les cinq personnes qui ont donc reçu cette prestigieuse récompense cette semaine:

– Elvis Presley, à titre posthume

– Babe Ruth, star du baseball, à titre posthume

– Antonin Scalia, ancien juge à la Cour Suprême, à titre posthume

– Orrin Hatch, sénateur de l’Utah

– Miriam Adelson, épouse de Sheldon Adelson, un milliardaire connu pour ses dons généreux au Parti Républicain

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