WEEKLY NEWS FLASH #207

Au sommaire de votre Weekly News Flash cette semaine: l’Iran, la procédure d’impeachment et quelques autres informations. Bonne lecture !

APRÈS LES FUNÉRAILLES DE QASEM SOLEIMANI, L’IRAN ATTAQUE DEUX BASES MILITAIRES AMÉRICAINES EN IRAK ET ABAT UN AVION DE LIGNE PAR ERREUR

Les yeux du monde entier étaient tournés vers l’Iran cette semaine. Comment le régime iranien allait-il répliquer après l’assassinat du général Qasem Soleimani par l’armée américaine?

Lundi 6 janvier. Le cercueil de Qasem Soleimani arrive à Téhéran. Une foule immense se rassemble dans les rues de la capitale iranienne pour rendre hommage au général décédé. Certains brandissent sa photo. D’autres chantent « Mort à l’Amérique ».

Mardi 7 janvier. Les funérailles de Soleimani ont lieu à Kerman, sa ville natale. On verra notamment l’Ayatollah Ali Khamenei, le président Hassan Rouhani et d’autres membres du régime iranien prier devant la dépouille du défunt. Non loin du lieu de la cérémonie, une bousculade fait 56 morts.

À Washington, le Secrétaire à la Défense Mark Esper affirme lors d’une interview accordée à CNN que les Etats-Unis ne cherchent pas à ce qu’une guerre éclate avec l’Iran, mais ajoute qu’ils sont « préparés à en terminer une ».

We are not looking to start a war with Iran, but we are prepared to finish one. (Nous ne cherchons pas à déclencher une guerre avec l’Iran, mais nous sommes préparés à en terminer une)

Quelques heures après la déclaration de Mark Esper, l’Iran lance des missiles contre deux bases militaires américaines en Irak: la base militaire d’Al-Asad, ainsi qu’une plus petite base située à Erbil.

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Le ministre iranien des Affaires Étrangères annonce que ces frappes constituent la « réponse proportionnelle » de l’Iran à l’assassinat de Qasem Soleimani par les forces américaines. Il ajoute que l’Iran n’ira pas plus loin pour l’instant et ne cherche pas la guerre avec les Etats-Unis. On se demande néanmoins si le régime iranien ne joue pas avec le feu en frappant directement des bases américaines. Les Américains vont-ils répliquer? Se dirige-t-on tout droit vers une guerre ouverte entre les Etats-Unis et l’Iran?

Sur Twitter, la porte-parole de la Maison Blanche confirme rapidement que des bases américaines ont bien été touchées et affirme que le président Trump surveille la situation de près avec les membres de son Conseil à la sécurité nationale.

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Traduction: Nous sommes au courant des attaques contre des bases américaines en Irak. Le Président a été informé et surveille la situation de près avec son équipe en charge de la sécurité nationale.

Le président Trump réagit à son tour sur Twitter quelques heures plus tard. Il affirme que le bilan des attaques ne fait pour l’instant état d’aucune victime et annonce qu’il prendra la parole publiquement le lendemain.

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Traduction: Tout va bien! Des missiles ont été lancés depuis l’Iran contre deux bases militaires situées en Irak. L’estimation du nombre de victimes et des dégâts est en cours en ce moment. Jusqu’ici, tout va bien! Nous avons l’armée la plus puissante et la mieux équipée du monde, de loin! Je ferai une déclaration demain matin.

Par ailleurs, on apprend qu’un avion de ligne de la compagnie Ukraine International Airlines s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport de Téhéran. Les 176 personnes présentes à bord sont toutes décédées. À ce moment-là, les autorités iraniennes affirment que le crash est dû à un incident technique et n’a aucun lien avec les autres événements en cours. Cette affaire attire à ce moment-là moins l’attention des médias et de la communauté internationale que les frappes iraniennes en Irak, mais elle prendra une toute autre ampleur au cours des jours suivants.

Mercredi 8 janvier. Le président Trump s’adresse à la nation depuis la Maison Blanche. Entouré du vice-président Mike Pence, du Secrétaire à la Défense Mark Esper, du Secrétaire d’Etat Mike Pompeo et de plusieurs militaires, il annonce que les frappes iraniennes de la veille n’ont fait aucune victime. Il ajoute:

Iran appears to be standing down, which is a good thing for all parties concerned and a very good thing for the world. (L’Iran semble reculer, ce qui est une bonne chose pour toutes les parties concernées et une très bonne chose pour le monde)

Le président américain rassure ceux qui craignaient le déclenchement d’une guerre puisqu’il n’annonce pas de réplique militaire*. Il annonce en revanche que les Etats-Unis vont mettre en place des sanctions supplémentaires contre l’Iran et répondront à toute nouvelle éventuelle provocation, avant de conclure par ces mots:

The United States is ready to embrace peace with all who seek it. (Les Etats-Unis sont prêts à faire la paix avec tous ceux qui la recherchent)

*On apprendra plus tard que le régime iranien avait prévenu les autorités irakiennes de l’imminence des frappes et que celles-ci avaient à leur tour averti les Américains. Les soldats américains présents sur les bases attaquées ont ainsi eu le temps de se mettre à l’abri dans des bunkers avant l’arrivée des missiles iraniens. Il semble donc que le régime iranien ait frappé pour montrer à son peuple qu’il était déterminé à venger Qasem Soleimani (la télévision iranienne a même annoncé que les frappes avaient tué des soldats américains, alors que ce n’était pas le cas), tout en faisant en sorte que les frappes ne fassent pas de victimes, laissant ainsi la possibilité à Donald Trump de choisir de ne pas répliquer.

Peu après l’allocution du président Trump, plusieurs membres de son administration, dont le Secrétaire à la Défense Mark Esper, le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo et la directrice de la CIA Gina Haspel, se rendent au Capitole pour un briefing avec les membres du Congrès. À l’issue de la réunion, les Démocrates affichent leur mécontentement. Ils affirment:

1) que les arguments avancés pour justifier la frappe ayant tué Qasem Soleimani ne les ont pas convaincus. Pour rappel, la Maison Blanche et le Pentagone avaient affirmé la semaine dernière que la décision d’autoriser la frappe contre le convoi de Soleimani à l’aéroport de Bagdad avait été prise parce que le général iranien préparait une attaque imminente de grande ampleur contre des cibles américaines. Or, les Démocrates affirment que les preuves de cette « attaque imminente » ne leur ont pas été présentées lors du briefing. Ils remettent donc en doute leur existence.

2) que l’administration a refusé de s’engager à consulter le Congrès avant d’autoriser de nouvelles actions militaires contre l’Iran.

Deux sénateurs républicains affichent également leur colère à l’issue de la réunion, pour les mêmes raisons que les Démocrates. Il s’agit de Mike Lee et Rand Paul. Mike Lee affirme notamment devant un parterre de journalistes que la réunion à laquelle il vient d’assister est l’une des pires à laquelle il ait jamais participé depuis qu’il siège au Congrès. Il dénonce notamment fortement le fait que l’administration ait refusé de s’engager à consulter le Congrès avant d’autoriser de nouvelles éventuelles actions militaires contre l’Iran. Lee estime qu’il s’agit d’un manque de respect flagrant des prérogatives du Congrès, qui, selon la Constitution américaine, est le seul à pouvoir déclarer la guerre. Il affirme qu’il est insultant de dire au Congrès que débattre du bien-fondé de nouvelles actions militaires reviendrait à encourager l’Iran à poursuivre ses provocations.

Très en colère, Mike Lee et Rand Paul annoncent même leur intention de voter avec les Démocrates en faveur d’une résolution visant à limiter la possibilité pour le président Trump d’autoriser l’usage de la force militaire contre l’Iran. Cette résolution devrait bientôt être introduite au Sénat par le sénateur démocrate Tim Kaine.

D’autres élus républicains prennent la parole pour défendre l’administration Trump. Ils donnent une toute autre version du déroulement de la réunion. D’après eux, les informations délivrées aux membres du Congrès étaient satisfaisantes et ont démontré que la décision d’abattre Soleimani était totalement justifiée.

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Traduction: Les officiels en charge de la sécurité nationale ont donné un briefing convaincant aux Sénateurs à l’instant. Ils ont répondu à toutes les questions importantes. Quiconque sort de cette réunion et affirme qu’il n’est pas convaincu que l’action contre Soleimani était justifiée est soit une personne qu’il est impossible de convaincre, soit quelqu’un qui s’oppose simplement à tout ce que fait Trump.

Jeudi 9 janvier. Lors d’une conférence de presse, le premier ministre canadien Justin Trudeau affirme que le Canada dispose de renseignements fiables indiquant que l’avion de ligne de la Ukraine International Airlines qui s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport de Téhéran a été abattu par un missile iranien. Il faut savoir que 63 passagers de l’avion étaient des ressortissants canadiens. L’avion décollait de Téhéran pour se rendre à Kiev. Il y avait également des dizaines de citoyens iraniens à bord.

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis affirment qu’ils disposent des mêmes renseignements que le Canada et accusent à leur tour l’Iran d’avoir abattu l’avion. Le gouvernement iranien nie catégoriquement et dénonce une « campagne de diffamation occidentale » contre l’Iran.

À Washington, la Chambre des Représentants adopte une résolution symbolique (War Powers Resolution) appelant le président Trump à ne pas autoriser l’usage de la force militaire contre l’Iran sans avoir obtenu l’accord du Congrès (224-194). Trois députés républicains ont voté avec les Démocrates en faveur de la résolution (Thomas Massie, Matt Gaetz et Francis Rooney), tout comme le député indépendant Justin Amash. Huit députés démocrates ont voté contre la résolution avec les Républicains (Max Rose, Ben McAdams, Anthony Brindisi, Joe Cunningham, Elaine Luria, Josh Gottheimer, Kendra Horn et Stephanie Murphy). La résolution devrait désormais faire l’objet d’un vote au Sénat, mais elle ne devrait pas y être adoptée. (Pour qu’elle le soit, il faudrait que, outre Mike Lee et Rand Paul, au moins deux autres sénateurs républicains votent en faveur de son adoption).

Vendredi 10 janvier. Le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo et le Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin organisent une conférence de presse commune et y annoncent la mise en place de nouvelles sanctions contre l’Iran. Ces sanctions visent huit membres importants du régime iranien, ainsi que les secteurs de l’acier et du fer. Ces sanctions viennent s’ajouter à toutes les sanctions économiques déjà rétablies par les Etats-Unis contre l’Iran depuis que le président Trump a décidé de retirer son pays de l’accord sur le nucléaire iranien.

Lors d’une interview accordée à Fox News, le président Trump déclare que Soleimani préparait une attaque contre quatre ambassades américaines. Plusieurs membres du Congrès affirment qu’une telle attaque contre quatre ambassades n’a jamais été évoquée lors du fameux briefing qui a eu lieu deux jours plus tôt au Capitole. Ils s’interrogent donc à haute voix: l’administration leur a-t-elle volontairement caché des informations ou bien le président Trump a-t-il inventé cette histoire?

Samedi 11 janvier. L’Iran admet avoir abattu par erreur l’avion de la Ukraine International Airlines et avoir ainsi tué 176 civils innocents, dont 82 ressortissants iraniens. L’avion a décollé de l’aéroport de Téhéran quelques heures après que l’Iran ait bombardé deux bases militaires américaines en Irak. L’armée iranienne affirme qu’elle redoutait des représailles américaines et que quelqu’un aurait confondu l’avion avec un missile de croisière américain. La question suivante se pose néanmoins: si l’Iran pensait que les Etats-Unis risquaient de répliquer et que des missiles risquaient d’être tirés au-dessus de son territoire, pourquoi le gouvernement iranien n’a-t-il pas fermé son espace aérien?

L’admission de sa terrible erreur par le régime pousse des milliers d’Iraniens à se rassembler pour rendre hommage aux victimes. Les rassemblements se transforment rapidement en manifestations anti-gouvernementales, surtout aux abords des universités. Les manifestants réclament la démission de l’Ayatollah Khamenei.

Au même moment, Kimia Alizadeh, seule athlète iranienne à avoir remporté une médaile aux Jeux Olympiques (en taekwondo aux JO de Rio en 2016) annonce sur son compte Instagram qu’elle a quitté l’Iran pour s’installer en Europe parce qu’elle ne veut plus être complice de « la corruption et des mensonges » du régime iranien.  « Je suis l’une des millions de femmes opprimées en Iran », écrit-elle. Elle accuse le régime de l’avoir exploitée pour se donner une bonne image. « Ils m’ont emmenée partout où ils voulaient que j’aille. J’ai porté tout ce qu’ils voulaient que je porte. Chaque phrase qu’ils m’ont ordonné de prononcer, je l’ai répétée. À chaque fois qu’ils ont jugé bon de le faire, ils m’ont exploitée ».

Le président Trump publie plusieurs tweets de soutien aux manifestants iraniens en farsi !

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D’après la Foundation for Defense of Democracies, l’un de ces tweets est rapidement devenu le tweet en farsi le plus « aimé » de l’histoire de Twitter. Une statistique que la fille et conseillère du président, Ivanka Trump, n’a pas hésité à mettre en avant.

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Dimanche 12 janvier. Les manifestations se poursuivent en Iran et des images assez incroyables nous parviennent. Des milliers de manifestants, en majorité des jeunes, n’hésitent plus à chanter « Mort au dictateur » (en référence à l’Ayatollah Khamenei) et « Soleimani était un assassin ». La vidéo ci-dessous montre des étudiants évitant de piétiner les drapeaux américains et israéliens qui ont été dessinés à cet effet à l’entrée de leur université.

Tous ces manifestants sont évidemment en train de prendre d’énormes risques. Le régime iranien a l’habitude de réprimer très durement les manifestations et insulter l’Ayatollah en République Islamique est interdit. Pour rappel, de grandes manifestations anti-gouvernementales avaient déjà éclaté en Iran en novembre dernier et avaient été très violemment réprimées. Les Etats-Unis estiment qu’au moins 1,500 manifestants auraient été tués à l’époque par les forces de l’ordre.

Le président Trump publie un nouveau tweet en anglais et en farsi, dans lequel il appelle le gouvernement iranien à ne surtout pas tuer les manifestants.

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Traduction: Aux leaders de l’Iran – NE TUEZ PAS VOS MANIFESTANTS. Vous en avez déjà tué et emprisonné des milliers, et le monde vous regarde. Plus important encore: les Etats-Unis vous regardent. Rétablissez l’accès à Internet et laissez les journalistes circuler librement! Arrêtez de tuer votre grand peuple iranien!

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

23% ou le faible pourcentage d’Américains capables de situer l’Iran sur une carte du monde, d’après un sondage Morning Consult/Politico. Chaque point sur la carte ci-dessous représente la réponse d’un Américain auquel on a demandé de situer l’Iran sur la carte du monde. Comme vous pouvez le constater, certains Américains pensent apparemment que l’Iran se situe aux Etats-Unis ou en plein milieu de l’océan 😱😱😱

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LA STATISTIQUE DE LA SEMAINE

Tous les Américains nés après 2001 – soit 24% de la population américaine – ont toujours vécu dans un pays en guerre. L’infographie ci-dessous, réalisée par le Washington Post, vous permettra de savoir, en fonction de votre année de naissance, durant quel pourcentage de votre vie les Etats-Unis ont été en guerre. Par exemple, notre rédactrice est née en 1988, ce qui signifie que les Etats-Unis ont jusqu’ici été en guerre pendant 62,5% de sa vie.

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LE TWEET DE LA SEMAINE

Le député républicain de l’Arizona Paul Gosar a partagé sur Twitter une photo montrant Barack Obama en train de serrer la main du président iranien Hassan Rouhani, accompagnée de la légende: « Le monde se porte mieux sans ces deux hommes au pouvoir ».

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Problème n°1: La photo est un montage. Bien qu’il ait négocié l’Iran Deal, Barack Obama n’a jamais serré la main d’Hassan Rouhani. La photo originale est une photo de Barack Obama en compagnie du premier ministre indien. Le visage de ce dernier y a été remplacé par celui de Rouhani. La photo truquée circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années.

Problème n°2: Hassan Rouhani est toujours président de l’Iran. Il est donc toujours au pouvoir.

Bien que son tweet ait suscité la réprobation (voyez, par exemple, la réponse cinglante d’un député démocrate ci-dessous), Paul Gosar ne l’a toujours pas supprimé.

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Traduction: Le monde se porterait mieux si des élus ne partageaient pas des images modifiées à l’aide de Photoshop et n’étaient pas fiers d’être ignorants. Ceci est irresponsable.

PORTO RICO TOUCHÉE PAR PLUSIEURS TREMBLEMENTS DE TERRE

Plusieurs tremblements de terre ont frappé l’île de Porto Rico cette semaine. Il semble y avoir peu de victimes à déplorer, mais les dégâts matériels sont importants et de très nombreux habitants sont privés d’électricité. Tout cela un peu plus de deux ans après le passage du terrible ouragan Maria, dont l’île ne s’est pas encore remise.

Donald Trump n’a pas fait une seule déclaration publique au sujet de ces tremblements de terre, ce qui, selon ses détracteurs, prouve une nouvelle fois que le président ne se soucie guère du sort des habitants de Porto Rico et les traite comme des citoyens de seconde zone. Le président a toutefois discrètement approuvé une déclaration d’état d’urgence nationale, ce qui signifie que la FEMA (Federal Emergency Management Agency) va pouvoir intervenir sur place pour venir en aide aux habitants.

LE RAPPORT DE LA SEMAINE

La commission permanente du Congrès consacrée à la Chine (Congressional-Executive Commission on China), co-présidée par le sénateur républicain Marco Rubio et le député démocrate Jim McGovern, a publié son rapport annuel. On peut notamment y lire que « la montée de l’autoritarisme en Chine est l’un des défis les plus importants du 21ème siècle ».

Le rapport accuse la Chine d’être coupable de crimes contre l’humanité au Xinjiang, où plus d’un million d’Ouïghours sont enfermés dans des camps de concentration. Le rapport appelle la Maison Blanche à mettre en place des sanctions plus importantes contre les membres du Parti Communiste chinois responsables de ces crimes et d’autres violations des droits de l’homme. Le rapport dénonce également les agissements de la Chine sur la scène internationale, notamment un usage de plus en plus fréquent de « la désinformation, la propagande, l’intimidation économique et les opérations d’ingérence politique » un peu partout à travers le monde.

Le rapport était à peine publié que l’on apprenait que le ministère chinois de l’Education venait de décréter l’interdiction des manuels scolaires et livres étrangers dans toutes les écoles primaires et secondaires du pays. Le ministère de l’Education a indiqué que toutes les écoles chinoises devraient désormais utiliser exclusivement un matériel d’apprentissage « qui insiste sur les principes du marxisme » et qui « reflète la volonté du parti et du pays ».

Meanwhile, in Taiwan… Tsai Ing-wen a largement remporté l’élection présidentielle à Taïwan. La candidate opposée à tout rattachement à la Chine a non seulement été réélue à la tête de son pays en remportant un nombre de voix historique, mais son parti a aussi remporté une majorité des sièges au parlement. Les électeurs taïwanais ne semblent donc clairement pas vouloir d’un rattachement à la Chine, alors qu’il s’agit de l’un des objectifs prioritaires de Pékin.

LA QUESTION DE LA SEMAINE: FAITES-VOUS CONFIANCE À DONALD TRUMP?

Si vous n’êtes pas citoyen américain, la réponse est probablement non. D’après une étude du Pew Research Center, lors de laquelle les citoyens de 32 pays du monde ont été interrogés, seulement 29% des gens font confiance au président américain pour prendre de bonnes décisions sur la scène internationale. 64% des personnes interrogées ne lui font pas confiance.

L’impopularité du président Trump contribue aussi à faire baisser la cote de popularité des Etats-Unis à l’international. Cette dernière a fortement chuté depuis la fin de la présidence Obama. 54% des citoyens du monde disent aujourd’hui avoir une opinion favorable des Etats-Unis, contre 38% d’opinions défavorables.

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Le Pew Research Center a aussi interrogé les sondés au sujet de leur confiance en d’autres chefs d’état et en leur capacité à prendre de bonnes décisions sur la scène internationale. Aucun chef d’état n’a recueilli la confiance de plus de 50% des sondés. Celle qui inspire le plus confiance est Angela Merkel (46%), suivie d’Emmanuel Macron (41%). D’autre part, le nombre de personnes faisant confiance à Vladimir Poutine est supérieur au nombre de personnes faisant confiance à Donald Trump !

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Et vous, qu’en pensez-vous? Qu’auriez-vous répondu?

LES DERNIÈRES NOUVELLES DE LA PROCÉDURE D’IMPEACHMENT

La crise iranienne nous le ferait presque oublier, mais le président Trump a été mis en accusation par la Chambre des Représentants avant Noël et est désormais en attente de son procès au Sénat.

Pourquoi ce procès n’a-t-il pas encore commencé? Parce que la Speaker Nancy Pelosi n’a toujours pas transmis l’acte d’accusation adopté par la Chambre des Représentants au Sénat. Tant que ce n’est pas fait, le procès au Sénat ne peut pas démarrer.

Pourquoi Nancy Pelosi a-t-elle choisi d’agir ainsi? La Speaker a affirmé qu’elle ne voulait pas transmettre l’acte d’accusation au Sénat tant que Mitch McConnell, le chef de file des Républicains dans cette assemblée, ne s’engagerait pas préalablement à convoquer des témoins lors du procès. Les Démocrates souhaitent notamment entendre les témoignages de John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, et de Mick Mulvaney, le chef de cabinet de la Maison Blanche. Les Républicains sont réticents et souhaitent que le procès dure le moins de temps possible. Les Démocrates accusent les sénateurs républicains de vouloir protéger le président Trump au lieu de chercher la vérité et d’exercer leur rôle de jurés de façon impartiale.

La situation a-t-elle évolué cette semaine? Oui. Mitch McConnell a annoncé qu’il disposait des votes nécessaires pour démarrer le procès sans accord préalable sur la convocation des témoins. Autrement dit, les Républicains, qui disposent d’une majorité des sièges au Sénat, sont tous prêts à voter en faveur de l’ouverture du procès sans accord sur les noms des éventuels témoins à convoquer. Le plan est d’écouter d’abord les arguments de l’accusation et de la défense et de décider ensuite s’il y a lieu ou non de convoquer des témoins. (Un vote pour la convocation des témoins devrait alors avoir lieu. Au moins quatre sénateurs républicains devraient voter en faveur de la convocation des témoins avec les Démocrates pour que les témoins soient effectivement appelés à la barre).

Sans doute quelque peu résignés, plusieurs sénateurs démocrates ont commencé à affirmer publiquement qu’il était temps pour Nancy Pelosi de transmettre l’acte d’accusation au Sénat afin que le procès puisse commencer. Et Nancy Pelosi a finalement annoncé vendredi qu’elle s’exécuterait « la semaine prochaine ». « Il était temps », a déclaré Mitch McConnell.

En bref, le procès de Donald Trump devrait démarrer très bientôt.

PS: John Bolton a indiqué qu’il était prêt à témoigner si le Sénat le convoquait lors du procès.

If the Senate issues a subpoena for my testimony, I am prepared to testify. (Si le Sénat m’envoie une citation à comparaître, je suis prêt à témoigner)

ROAD TO 2020

J-21 avant le caucus de l’Iowa !

  • Marianne Williamson met un terme à sa campagne présidentielle

Marianne Williamson s’est retirée de la course à l’investiture démocrate, reconnaissant qu’elle ne serait pas capable de réunir suffisamment de voix pour l’emporter. Nous ne sommes évidemment pas prêts d’oublier les performances de Williamson lors des débats auxquels elle a participé. Godspeed, Marianne !

  • La liste des candidats encore en lice à l’investiture démocrate

Pour ceux qui auraient besoin d’une piqûre de rappel, il reste encore 13 candidats en lice aux primaires démocrates:

– Joe Biden, ex-vice-président

– Bernie Sanders, sénateur du Vermont

– Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts

– Pete Buttigieg, ex-maire de South Bend, Indiana (*son mandat de maire s’est achevé le 1er janvier 2020)

– Amy Klobuchar, sénatrice du Minnesota

– Andrew Yang, entrepreneur

– Cory Booker, sénateur du New Jersey

– Tulsi Gabbard, députée d’Hawaï

– Tom Steyer, homme d’affaires

– Michael Bloomberg, ex-maire de New York

– John Delaney, ex-député du Maryland

– Michael Bennet, sénateur du Colorado

– Deval Patrick, ex-gouverneur du Massachusetts

  • Julián Castro apporte son soutien à Elizabeth Warren

Quatre jours à peine après avoir mis un terme à sa propre campagne présidentielle, Julián Castro a apporté son soutien à Elizabeth Warren. Futur colistier?

  • Les sondages de la semaine

Sondage n°1: Intentions de vote au caucus démocrate de l’Iowa (Sondage CNN/Des Moines Register)

Bernie Sanders 20%

Elizabeth Warren 17%

Pete Buttigieg 16%

Joe Biden 15%

Amy Klobuchar 6%

Andrew Yang 5%

Cory Booker 3%

Tulsi Gabbard 2%

Tom Steyer 2%

Tous les autres candidats <1%

Sondage n°2: Intentions de vote à la primaire démocrate du New Hampshire (Sondage Monmouth)

Pete Buttigieg 20%

Joe Biden 19%

Bernie Sanders 18%

Elizabeth Warren 15%

Amy Klobuchar 6%

Tulsi Gabbard 4%

Tom Steyer 4%

Andrew Yang 3%

Michael Bennet 2%

Cory Booker 1%

Ce que révèlent clairement ces derniers sondages réalisés dans les deux premiers états où les électeurs s’exprimeront:

1. À moins d’une énorme surprise de dernière minute, tout va se jouer entre quatre candidats: Joe Biden, Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Pete Buttigieg.

2. Ces quatre candidats se tiennent dans un mouchoir de poche. Le résultat du vote est donc très incertain. Suspense…

  • La déclaration de la semaine

In any other country, Joe Biden and I would not be in the same party. (Dans n’importe quel autre pays, Joe Biden et moi ne serions pas membres du même parti)

Alexandria Ocasio-Cortez, jeune députée démocrate autoproclamée socialiste qui soutient Bernie Sanders, dans une interview au New York Magazine. Elle n’a sans doute pas tort.

  • Michael Bloomberg dépense 10 millions de dollars pour que l’une de ses publicités électorales soit diffusée durant le Super Bowl

L’ex-maire de New York démontre une nouvelle fois qu’il est prêt à dépenser une fortune dans le cadre de sa campagne électorale. Pour rappel, Bloomberg a décidé d’auto-financer entièrement sa campagne. Au total, il aurait déjà dépensé 170 millions de dollars en publicités électorales !

Le Super Bowl aura lieu le 2 février, à la veille du caucus de l’Iowa.

  • Lincoln Chafee annonce sa candidature à la présidence

Si son nom vous dit quelque chose, c’est parce que Lincoln Chafee était l’un des candidats démocrates à la présidence en 2016. En 2020, il est de nouveau candidat, mais il va cette fois-ci tenter de remporter l’investiture du Parti Libertarien, qu’il a récemment rejoint. Il faut savoir que le Parti Libertarien n’organise pas de primaires. Il désigne son candidat à la présidence lors d’une Convention. Celle-ci aura lieu au mois de mai.

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La carrière politique de Lincoln Chafee est assez remarquable puisqu’il fut d’abord membre du Parti Républicain, puis Indépendant, puis Démocrate, et désormais Libertarien 🤔

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