Dernière édition du Weekly News Flash avant le début du procès de Donald Trump au Sénat ! Nous vous donnerons quelques informations utiles à ce sujet et nous vous parlerons aussi de l’Ayatollah Khamenei, de Nicolas Maduro, de l’admission des réfugiés aux Etats-Unis et de bien d’autres choses encore. Bonne lecture !
📌 LE PROCÈS DE DONALD TRUMP DÉBUTERA LE MARDI 21 JANVIER
Cette semaine, la Chambre des Représentants a (enfin) transmis l’acte d’accusation du président Trump au Sénat. La Speaker Nancy Pelosi a également désigné ceux que l’on appelle les « managers », c’est-à-dire les députés qui joueront le rôle du procureur lors du procès du président au Sénat. Ils présenteront les arguments de l’accusation aux sénateurs, qui joueront le rôle des jurés. Les arguments de la défense seront quant à eux présentés par le conseiller juridique de la Maison Blanche, Pat Cipollone, et plusieurs autres avocats ayant accepté de défendre Donald Trump.
L’équipe de « managers » désignée par Nancy Pelosi est composée de sept membres, quatre hommes et trois femmes. Presque tous sont diplômés en droit et ont travaillé dans le système judiciaire avant d’être élus au Congrès. Certains siègent au Congrès depuis de très nombreuses années, alors que d’autres exercent leur tout premier mandat.
Voici les sept « managers » choisis par Nancy Pelosi:
Adam Schiff, député démocrate de Californie et président du comité du renseignement de la Chambre des Représentants (House Intelligence Committee), le comité qui a mené l’essentiel de l’impeachment inquiry. Il sera le leader de l’équipe (lead manager).
Jerry Nadler, député démocrate de l’état de New York et président du comité judiciaire de la Chambre des Représentants (House Judiciary Committee), le comité qui a rédigé l’acte d’accusation contre le président Trump.
Val Demings, députée démocrate de Floride
Hakeem Jeffries, député démocrate de l’état de New York
Zoe Lofgren, députée démocrate de Californie
Jason Crow, député démocrate du Colorado
Sylvia Garcia, députée démocrate du Texas
La Maison Blanche a annoncé que la défense du président Trump serait entre autres assurée par:
Pat Cipollone, conseiller juridique de la Maison Blanche
Jay Sekulow, l’un des avocats personnels du président Trump
Pam Bondi, ancienne Attorney General de Floride
Kenneth Starr, le célèbre procureur qui a mené l’enquête ayant conduit à l’impeachment du président Clinton
Et Alan Dershowitz, constitutionnaliste et professeur à Harvard, aussi connu pour avoir assuré la défense de O.J. Simpson lors de son procès dans les années 90. Plus récemment, il a également défendu Jeffrey Epstein, le milliardaire accusé d’avoir abusé sexuellement de nombreuses jeunes filles mineures et qui s’est suicidé dans sa cellule l’an dernier. Dershowitz a précisé ce week-end lors d’une interview qu’il ne ferait pas réellement partie de l’équipe d’avocats du président Trump, mais qu’il avait accepté de s’exprimer pour la défense en présentant aux sénateurs son « argument constitutionnel contre l’impeachment ».
À noter que Rudy Giuliani, ex-maire de New York et avocat personnel du président Trump, impliqué dans le scandale ukrainien, ne fait pas partie de l’équipe désignée pour assurer la défense du président lors de son procès. Il n’est en revanche pas exclu que l’accusation tente de le convoquer comme témoin.
Après que l’acte d’accusation du président Trump ait été transmis au Sénat, il a été lu par Adam Schiff devant l’ensemble des sénateurs réunis pour l’occasion. Tous les sénateurs avaient l’obligation d’être présents pour cette lecture solennelle. Seul James Inhofe avait été excusé en raison d’une urgence familiale. Après la lecture de l’acte d’accusation, le président pro tempore du Sénat, Chuck Grassley, a fait prêter serment à John Roberts, le juge de la Cour Suprême qui assurera la présidence du procès. John Roberts a ensuite fait prêter serment à tous les sénateurs, qui ont levé la main droite et juré de « rendre la justice de façon impartiale ».

Le procès du président Trump débutera mardi 21 janvier à 13h00 (heure de Washington / 19h00 à Paris et Bruxelles).
Comment le procès va-t-il se dérouler?
Nous ne connaissons pas encore tous les détails, mais voici ce que nous pouvons vous dire:
Le procès débutera mardi 21 janvier. Il devrait se dérouler six jours par semaine (du lundi au samedi) de 13h00 à 17h00 ou 18h00 (heure de Washington). On ignore combien de temps il durera. Celui de Bill Clinton avait duré cinq semaines.
Les sénateurs ont l’obligation d’être présents tous les jours au procès. Au sein de l’hémicycle, ils devront garder le silence et ne pourront pas utiliser leur téléphone portable, ni aucun autre matériel électronique. Rien ne leur interdit en revanche de répondre aux questions des journalistes ou de s’exprimer sur Twitter à l’issue de chaque journée de procès.
Le déroulement du procès aura aussi un impact sur la campagne électorale pour la présidentielle de 2020. Quatre candidats aux primaires démocrates – Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Amy Klobuchar et Michael Bennet – sont en effet sénateurs et vont donc être coincés à Washington pendant plusieurs semaines, pendant que les autres candidats continueront à faire campagne.
Que va-t-il se passer sur le blog?
Comme vous vous en doutez sans doute, il risque de se passer beaucoup de choses lors de chaque journée du procès. Il sera néanmoins impossible pour nous de rédiger un article tous les jours. Nous resterons fidèles à notre format hebdomadaire. Dès lundi prochain et jusqu’à l’issue du procès, vous retrouverez chaque lundi deux articles sur le blog: un article résumant ce qu’il s’est passé au procès de Donald Trump au cours de la semaine précédente et votre Weekly News Flash habituel, dans lequel nous reviendrons sur le reste de l’actualité. Nous espérons que cette formule vous conviendra 🤓 Pour des infos au quotidien, n’hésitez pas à nous suivre sur Twitter @amballotbox.
DE NOUVELLES RÉVÉLATIONS TROUBLANTES POUR DONALD TRUMP À LA VEILLE DE SON PROCÈS
De nouvelles révélations plutôt gênantes pour le président Trump ont fait surface cette semaine, à quelques jours du début de son procès au Sénat. Ces nouvelles révélations rendent le dossier ukrainien encore plus complexe. De nombreuses questions restent sans réponses.
En résumé, le House Intelligence Committee a publié plusieurs pages de documents qui lui ont été transmises par Lev Parnas, un citoyen américain d’origine russe proche de Rudy Giuliani. Parnas était une sorte d’assistant pour Giuliani en Ukraine, lui permettant notamment d’entrer en contact avec des officiels ukrainiens grâce à sa connaissance de la langue russe. Les documents qu’il a transmis au Congrès montrent qu’il a participé à l’opération orchestrée par Giuliani en Ukraine pour obtenir des informations compromettantes sur Joe Biden. Et surtout, Lev Parnas affirme que Donald Trump était directement impliqué et que Giuliani et lui-même agissaient bien à sa demande. « Le président Trump était au courant de ce qu’il se passait. Il était au courant de tous mes mouvements », a déclaré Parnas lors d’une interview sur MSNBC.
Les documents contiennent entre autres des messages échangés entre Lev Parnas et des proches de Petro Poroshenko, à l’époque président de l’Ukraine (ndlr: Volodymyr Zelensky a succédé à Poroshenko en avril 2019). Ces messages démontrent que Lev Parnas a tenté de conclure un accord avec le procureur Lutsenko, en charge de lutter contre la corruption dans son pays sous la présidence Poroshenko. En réalité, Lutsenko était semble-t-il lui-même corrompu et désirait que l’ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine, Marie Yovanovitch, soit licenciée. Lev Parnas lui aurait proposé d’obtenir son licenciement en échange d’informations compromettantes sur « B. », qui pourrait faire directement référence à Joe Biden ou à Burisma, l’entreprise pour laquelle travaillait son fils. Encore une fois, rappelons que Lev Parnas affirme qu’il effectuait toutes ses manœuvres avec l’accord du président Trump.
Notons toutefois que certains Républicains affirment déjà que Lev Parnas n’est pas un témoin crédible puisqu’il est actuellement poursuivi par la justice américaine dans un autre dossier. Parnas et l’un de ses associés, Igor Fruman, ont effectivement été inculpés pour avoir enfreint la loi sur le financement des campagnes électorales. Ils auraient facilité le transfert de dons financiers provenant de l’étranger aux campagnes de plusieurs candidats à diverses élections, alors que les dons financiers provenant de l’étranger sont illégaux. Lev Parnas a donc peut-être intérêt à coopérer avec la justice pour échapper à une lourde peine. De là à faire de fausses déclarations?
Les nouveaux documents dévoilés par le House Intelligence Committee suggèrent aussi que l’ambassadrice Marie Yovanovitch était peut-être sous surveillance illégale. En effet, un certain Robert Hyde (qui est aujourd’hui candidat à une primaire républicaine pour un poste de député au Congrès dans le Connecticut) a envoyé plusieurs messages à Lev Parnas pour le renseigner sur les mouvements de Marie Yovanovitch. Il y affirmait être en contact avec une mystérieuse firme de sécurité privée surveillant l’ambassadrice et être en mesure de renseigner Parnas sur ses moindres fait et gestes. Un message envoyé par Hyde à Parnas suggère même que la vie de Marie Yovanovitch était peut-être en danger. « Ils veulent nous aider si nous y mettons le prix. Je suppose qu’on peut tout obtenir avec de l’argent en Ukraine… C’est ce que l’on m’a dit ». Le gouvernement ukrainien a tout de même annoncé l’ouverture d’une enquête à ce sujet ! Lev Parnas a cependant affirmé qu’il n’avait jamais conclu aucun accord avec Robert Hyde et qu’il n’avait jamais cru qu’il surveillait véritablement Yovanovitch. D’après Parnas, Hyde était un homme alcoolique mythomane et en quête d’attention. « Il était tout le temps en état d’ébriété. Je ne l’ai jamais vu sobre ».
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
We will take pictures behind the Resolute Desk, it’s been there a long time. A lot of presidents, some good, some not so good. But you got a good one now, even though they’re trying to impeach the son of a bitch. Can you believe that? (Nous allons prendre des photos derrière le Resolute Desk [ndlr: le bureau du président dans le Bureau Ovale], il est là depuis très longtemps. Il y a eu beaucoup de présidents, des bons et des moins bons. Mais vous en avez un bon en ce moment, même s’ils sont en train d’essayer de destituer le fils de pute. Pouvez-vous y croire?)
Le président Trump à des joueurs de football américain qu’il recevait à la Maison Blanche. No comment.
LA SITUATION TENDUE DE LA SEMAINE
La tension entre les Etats-Unis et l’Iran est quelque peu retombée, mais elle est loin d’avoir disparu.
Tout d’abord, nous avons appris cette semaine que onze militaires américains avaient été blessés lors de l’attaque par l’Iran de deux bases militaires américaines situées en Irak. Le Pentagone et la Maison Blanche avaient dans un premier temps annoncé que l’attaque n’avait fait aucune victime, mais plusieurs soldats ont été victimes de symptômes semblables à ceux liés à une commotion cérébrale plusieurs jours après que l’attaque ait eu lieu.
D’autre part, en Iran, l’Ayatollah Khamenei a récité la prière du vendredi cette semaine, pour la première fois depuis huit ans. Il a qualifié les membres du gouvernement américain de « clowns » et la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni de « laquais des Etats-Unis ». Il a aussi présenté ses condoléances aux familles des passagers de l’avion de ligne abattu par erreur par l’armée iranienne.
Le président Trump n’a pas tardé à réagir sur Twitter.

LE RETWEET DE LA SEMAINE
Donald Trump a retweeté le message d’un utilisateur anonyme affirmant que les leaders démocrates Nancy Pelosi et Chuck Schumer « font de leur mieux pour venir au secours de l’Ayatollah ». Le tweet contient un photomontage montrant Pelosi et Schumer vêtus respectivement d’un voile et d’un turban, avec un drapeau iranien en arrière-plan. Pour rappel, les tweets et retweets de Donald Trump sont considérés comme des messages officiels du président des Etats-Unis.
L’ATTENTAT DE LA SEMAINE
Le ministre américain de la Justice William Barr a indiqué que la fusillade survenue il y a quelques semaines sur la base militaire de Pensacola, en Floride, était bien un attentat terroriste. L’enquête a démontré que l’auteur de la fusillade, un membre de l’armée saoudienne en stage de formation aux Etats-Unis, était motivé par l’idéologie djihadiste. Il avait abattu trois militaires américains avant d’être neutralisé. D’autres militaires saoudiens en stage sur la base de Pensacola ont été renvoyés en Arabie Saoudite. Ils étaient suspectés d’avoir également des liens avec des mouvements extrémistes.
De jeunes militaires saoudiens sont régulièrement invités à participer à des stages de formation sur des bases militaires aux Etats-Unis, dans le cadre de programmes d’échanges entre les deux pays. À la suite de l’attentat sur la base de Pensacola, plusieurs élus ont appelé à ce que les participants à ce type de programmes fassent l’objet de contrôles plus stricts avant d’y être admis.
NICOLAS MADURO VEUT NÉGOCIER AVEC DONALD TRUMP
Nicolas Maduro a accordé une interview au Washington Post, dans laquelle il déclare qu’il est prêt à entamer des négociations avec les Etats-Unis. Il affirme que le président Trump a été mal conseillé par son Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, son ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton et d’autres qui, d’après lui, n’auraient pas « les pieds sur terre ». Maduro suggère au président Trump d’accepter de négocier avec lui pour rétablir une relation de confiance entre le Venezuela et les Etats-Unis. Le gouvernement américain ayant reconnu Juan Guaidó comme président par intérim légitime du Venezuela, il semble peu probable que le président Trump accepte. Son imprévisibilité n’est toutefois plus à démontrer…
LE TWEET DE LA SEMAINE
John Bolton a réagi à l’interview de Nicolas Maduro sur Twitter. Il estime que les Etats-Unis ne devraient en aucun cas négocier avec ce dernier.

LE DOSSIER DE LA SEMAINE: DE MOINS EN MOINS DE RÉFUGIÉS ADMIS AUX ETATS-UNIS
Le nombre de réfugiés admis aux Etats-Unis ne cesse de chuter depuis le début de la présidence Trump. Chaque année, à l’automne, le président des Etats-Unis fixe le nombre maximal de réfugiés qui pourront être admis aux Etats-Unis au cours de l’année fiscale à venir. Donald Trump a fixé ce chiffre à 18,000 réfugiés pour l’année fiscale 2020, contre 30,000 l’année précédente.
Le graphique ci-dessous montre le nombre de réfugiés admis chaque année aux Etats-Unis depuis 1975. On voit clairement que le nombre d’admissions a fortement chuté juste après les attentats du 11 septembre 2001, avant de repartir à la hausse dès 2004, sans pour autant jamais revenir au niveau atteint dans les années 90. Le nombre d’admissions a de nouveau dramatiquement chuté depuis le début de la présidence de Donald Trump.

On peut aussi voir sur ce graphique que l’origine des réfugiés accueillis aux Etats-Unis a évolué au fil du temps. Dans les années 90, les réfugiés en provenance d’Europe (essentiellement d’Union Soviétique) étaient très nombreux. Depuis la chute de l’URSS, ils sont très peu nombreux. Aujourd’hui, le plus grand nombre de réfugiés accueillis aux Etats-Unis viennent d’Asie et d’Afrique. Au cours de la dernière année fiscale (2019), le plus grand nombre de réfugiés admis aux Etats-Unis venaient de la République Démocratique du Congo (13,000), suivie du Myanmar (4,900) et de l’Ukraine (4,500). Depuis 2002, le plus grand nombre de réfugiés admis aux Etats-Unis sont originaires du Myanmar (plus de 177,000), d’Irak (plus de 144,000) et de Somalie (plus de 104,000).
Une fois admis aux Etats-Unis, les réfugiés sont pris en charge par les différents états. Au cours de l’année fiscale 2019, les états ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés sont le Texas, l’état de Washington, l’état de New York et la Californie. Les autres états ayant accueilli plus de 1,000 réfugiés au cours de l’année sont le Kentucky, l’Ohio, la Caroline du Nord, l’Arizona, la Géorgie et le Michigan. Depuis 2002, les quatre états ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés sont la Californie, le Texas, New York et la Floride.

Cette semaine, le gouverneur du Texas – l’un des états qui, comme nous venons de le voir, a accueilli le plus de réfugiés ces dernières années – a annoncé que son état n’accueillerait aucun réfugié en 2020 ! Greg Abbott est le premier gouverneur à profiter ainsi d’un décret présidentiel signé récemment par le président Trump pour autoriser les états qui le désirent à refuser d’accueillir de nouveaux réfugiés. Notez cependant que de nombreux autres gouverneurs républicains n’ont pas mordu à l’hameçon et ont fait savoir au Département d’Etat qu’ils avaient l’intention de continuer à accueillir des réfugiés dans leur état.
Sur l’infographie ci-dessous, les états représentés en rouge sont les états dont le gouverneur républicain a annoncé qu’il avait l’intention de continuer à accueillir des réfugiés. Les états en bleu sont les états dont le gouverneur démocrate a annoncé qu’il avait l’intention de continuer à accueillir des réfugiés. Les états en gris sont les états dont le gouverneur ne s’est pas encore prononcé.

LE VOTE DE LA SEMAINE
Le Sénat a voté en faveur de la ratification du USMCA, le nouvel accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (89-10). Parmi les dix sénateurs ayant voté contre le traité, on ne compte qu’un seul Républicain: Pat Toomey. Bernie Sanders et les Démocrates Chuck Schumer, Kamala Harris, Cory Booker, Kirsten Gillibrand, Ed Markey, Jack Reed, Brian Schatz et Sheldon Whitehouse ont également voté contre la ratification du traité. La Chambre des Représentants ayant déjà voté en faveur de la ratification du USMCA, il n’y a plus qu’à attendre la signature du président Trump pour que celui-ci soit définitivement adopté. Il s’agit d’un succès important pour le président.
LE DEAL DE LA SEMAINE
Lors d’une cérémonie organisée à Washington, le président Trump et le vice-président chinois Liu He ont signé un accord commercial qualifié de « phase 1 deal ». La signature de cet accord n’est pas synonyme de fin de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Toutes les taxes à l’importation mises en place par les deux pays depuis deux ans ne sont pas supprimées et les négociations vont se poursuivre pour espérer parvenir à un « phase 2 deal » plus ambitieux. Néanmoins, la signature de cet accord devrait contribuer à apaiser les tensions. La Chine s’est engagée à acheter davantage de produits agricoles américains, notamment du porc, du blé, du soja et du coton. En échange, les Etats-Unis se sont engagés à réduire les taxes sur un certain nombre de produits chinois, de 15% à 7,5%.
L’IMAGE DE LA SEMAINE
John Raymond prête serment face au vice-président Mike Pence et devient le tout premier commandant de la Space Force créée par l’administration Trump. La Space Force va constituer une sixième branche des forces armées américaines. Mike Pence a parlé d’un « jour historique ».
DONALD TRUMP ANNONCE LE RETOUR DU FEU D’ARTIFICE AU MOUNT RUSHMORE POUR LE 4 JUILLET
Le président Trump a annoncé qu’il y aurait un feu d’artifice au Mount Rushmore pour le 4 juillet cette année et qu’il essaierait d’y assister. Ce ne sera pas la première fois qu’un feu d’artifice sera tiré au Mount Rushmore à l’occasion de la fête nationale. Ce fut longtemps le cas, mais la tradition a pris fin en 2009, en raison des craintes de déclenchement d’un incendie.
MEANWHILE, IN FLORIDA…
L’état de Floride va acheter une parcelle de 8,000 hectares située au cœur des Everglades. La parcelle appartient à une firme privée qui menaçait de commencer à en exploiter les ressources, notamment le pétrole. Le gouverneur de Floride a trouvé un accord avec les propriétaires pour leur acheter la parcelle, afin de la protéger de toute future exploitation pétrolière. Le prix d’achat s’élève à 16,5 millions de dollars.
Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, élu en 2018, a fait de la protection des Everglades l’une de ses priorités. Son geste a été applaudi par les organisations de défense de l’environnement, ce qui n’est pas très courant pour un élu républicain. DeSantis s’était déjà engagé l’an dernier à débloquer un budget de 2,5 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années pour la protection des Everglades.
Une partie des Everglades est déjà protégée. Elle appartient à l’état fédéral et constitue le Everglades National Park. Les Everglades constituent un écosystème unique et abritent de très nombreuses espèces animales emblématiques, comme les alligators, les lamantins ou encore la panthère de Floride.
LA CONDAMNATION DE LA SEMAINE
L’ex-député républicain Chris Collins a été condamné à 26 mois de prison pour délit d’initié. Il avait annoncé en octobre dernier qu’il plaiderait coupable lors de son procès et avait démissionné de son poste au Congrès.
ROAD TO 2020
Cette semaine, un nouveau candidat à la présidence a jeté l’éponge et la femme d’un autre candidat a révélé avoir été agressée sexuellement par son gynécologue. Mais nous avons surtout entendu parler du conflit qui oppose désormais Bernie Sanders à Elizabeth Warren…
- Cory Booker met un terme à sa campagne présidentielle
Le sénateur du New Jersey s’est retiré de la course à l’investiture démocrate. Il devrait être candidat à sa réélection au Sénat en novembre.
- Le débat de la semaine
Le dernier débat démocrate avant le caucus de l’Iowa a eu lieu cette semaine. Pour lire notre compte-rendu, cliquez ici.
- La vidéo de la semaine
Lors du débat, Elizabeth Warren a confirmé que Bernie Sanders lui avait dit lors d’une conversation privée en décembre 2018 qu’il pensait qu’une femme ne pourrait pas remporter l’élection présidentielle. Bernie Sanders a catégoriquement nié avoir tenu de tels propos. L’un des deux candidats ment forcément, mais impossible de savoir qui…
Quelques jours après le débat, CNN dévoilait une vidéo révélant ce que Sanders et Warren s’étaient dits lors d’un échange tendu juste après la fin du débat. Elizabeth Warren s’est approchée de Sanders, a refusé de lui serrer la main et l’a accusé de l’avoir traitée de menteuse devant des millions de téléspectateurs. Bernie Sanders lui a répondu que ce n’était pas le bon moment pour avoir cette discussion.
La vidéo a été largement partagée sur les réseaux sociaux et commentée sur tous les plateaux de télévision des chaînes d’information en continu.
- Le test de la semaine
Les tests de ce genre valent ce qu’ils valent, mais le Washington Post vous propose de savoir, en répondant à vingt questions, quel est le candidat démocrate avec lequel vous partagez le plus grand nombre d’opinions. Pour faire le test, cliquez ici.
- Le témoignage de la semaine
Evelyn Yang, l’épouse du candidat à la présidence Andrew Yang, a décidé de raconter l’agression sexuelle dont elle a été victime il y a plusieurs années. Elle s’est confiée à Dana Bash, journaliste de CNN.
Evelyn Yang déclare avoir été agressée sexuellement par son gynécologue en 2012, alors qu’elle était enceinte de son premier enfant. Elle affirme que lors de ses consultations, le gynécologue lui posait régulièrement des questions inappropriées et injustifiées au sujet de ses pratiques sexuelles avec son mari. Elle explique qu’elle a pensé qu’il était un peu pervers, mais que l’idée de changer de gynécologue en pleine grossesse l’effrayait. Lors d’une consultation, le médecin a fini par l’agresser sexuellement. Evelyn Yang affirme qu’il l’a attirée de force vers lui, l’a déshabillée et l’a pénétrée avec sa main, sans porter de gants. Evelyn Yang déclare avoir été paralysée, incapable de réagir. Elle a ensuite quitté le cabinet et n’y est jamais retournée. Elle déclare qu’elle s’est sentie coupable et qu’elle n’a osé parler de son agression à personne, pas même à son mari. Elle explique qu’elle ne voulait surtout pas que ce dernier se sente coupable de ne pas l’avoir accompagnée lors de ses consultations chez le gynécologue.
Plusieurs mois plus tard, Evelyn Yang a appris que le gynécologue qui l’avait agressée avait été accusé d’agression sexuelle par une autre patiente. Elle aurait alors réalisé qu’elle n’était pas la seule victime de ce praticien et son sentiment de culpabilité se serait envolé. Elle aurait réalisé qu’elle était véritablement une victime. C’est alors qu’elle a trouvé le courage de parler de son agression à son mari, de porter plainte et de témoigner devant un grand jury, comme plus d’une dizaine d’autres femmes. Le gynécologue incriminé, qui était très réputé et travaillait à la prestigieuse Columbia University, a été mis en examen. En 2016, il a accepté de plaider coupable de deux chefs d’accusation, ce qui lui a évité une peine de prison ferme. Il a toutefois perdu sa licence de médecine et a été fiché comme délinquant sexuel. Une sanction bien trop clémente selon Evelyn Yang.
Le témoignage d’Evelyn Yang a été largement relayé dans la presse. Comme beaucoup de femmes qui ont décidé de témoigner publiquement depuis l’éclosion du mouvement #MeToo, Evelyn Yang dit espérer que son témoignage encouragera d’autres victimes à sortir du silence. Andrew Yang a déclaré qu’il était extrêmement fier de son épouse, « la femme la plus courageuse que je connaisse ».
- Le chiffre de la semaine
4 ou le nombre de tweets critiques publiés par le président Trump au sujet de Michael Bloomberg depuis le début de l’année. « Mini Mike Bloomberg », comme il le surnomme, est donc le candidat démocrate que le président Trump critique le plus fréquemment ces derniers temps. Simple inimitié ou Donald Trump craint-il Bloomberg?
- Le loup sera-t-il bientôt réintroduit au Colorado?
En novembre, les électeurs du Colorado voteront pour élire le nouveau président des Etats-Unis et leurs représentants au Congrès, mais ils seront aussi amenés à se prononcer par référendum pour ou contre la réintroduction du loup dans leur état. La question divise et l’issue du vote est incertaine. Les partisans de la réintroduction du loup affirment qu’elle permettrait notamment de rétablir un équilibre écologique en réduisant la population des cervidés, qui seraient désormais beaucoup trop nombreux au Colorado. Les opposants à la réintroduction du loup affirment que la cohabitation entre le loup et l’homme sera impossible dans un état aussi peuplé que le Colorado.
LES PHOTOS DE LA SEMAINE
Pour terminer, un peu de douceur dans ce monde de brutes…
Ces photos ont été partagées par Barack Obama sur Twitter à l’occasion de l’anniversaire de son épouse. « Tu es ma star! », a écrit l’ancien président à l’attention de Michelle, qui fêtait ses 56 ans ce 17 janvier.