FUSILLADE DE CHARLESTON : DES ARMES ET UN DRAPEAU

Vous en avez certainement entendu parler. C’est le drame qui secoue l’Amérique en ce moment. Mercredi dernier, un jeune homme blanc a fait irruption dans une église fréquentée par la communauté noire de Charleston et a ouvert le feu. Il a tué neuf personnes. Il a été arrêté le lendemain et a d’ores et déjà avoué son crime ainsi que le motif raciste de celui-ci. Ce massacre a relancé une nouvelle fois le débat sur le port d’armes aux Etats-Unis mais aussi le débat sur l’usage du drapeau confédéré. Explications. 

RAPPEL DES FAITS

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Mercredi 17 juin 2015. Une fusillade éclate au sein de l’église Emanuel African Methodist Episcopal Church située dans le centre-ville de Charleston, en Caroline du Sud. Cette église est l’une des plus anciennes de la communauté noire américaine dans le Sud des Etats-Unis. Elle fut construite en 1816. Neuf personnes sont assassinées, dont le pasteur qui était aussi sénateur au parlement de la Caroline du Sud.

Au lendemain de la fusillade, un suspect est interpellé en Caroline du Nord. Il s’agit d’un jeune homme blanc de 21 ans nommé Dylann Roof. L’Amérique découvre les motivations racistes de son acte. Des témoins de la fusillade racontent en effet qu’il a prononcé des paroles racistes au moment de tirer sur les victimes. On découvre rapidement sur sa page Facebook une photo où il porte une veste arborant les anciens drapeaux de l’Afrique du Sud et de la Rhodésie du temps de l’apartheid.

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Quelques jours plus tard, les enquêteurs découvrent également un site web nommé The Last Rhodesian dont Dylann Roof est le créateur. On y trouve notamment des photos du suspect posant avec des armes à feu et avec le drapeau confédéré. Il y a également une photo où il brûle le drapeau américain. Le site web contient aussi un manifeste détaillant les vues racistes de Roof. On peut notamment y lire cette phrase qui semble prémonitoire :

I have no choice. I am not in the position to, alone, go into the ghetto and fight. I chose Charleston because it is most historic city in my state, and at one time had the highest ratio of blacks to Whites in the country. We have no skinheads, no real KKK, no one doing anything but talking on the internet. Well someone has to have the bravery to take it to the real world, and I guess that has to be me. (Je n’ai pas le choix. Je ne suis pas en position, seul, d’aller dans le ghetto et de combattre. J’ai choisi Charleston parce que c’est la ville la plus historique de mon état, et elle a eu à un moment donné le ratio le plus élevé de noirs par rapport aux Blancs dans le pays. Nous n’avons  pas de skinheads, pas de vrai KKK [Ku Klux Klan], personne qui ne fait rien à part parler sur Internet. Quelqu’un doit avoir le courage de porter le combat dans le vrai monde, et je suppose que cela doit être moi)

Dylann Roof est désormais détenu dans une prison de Caroline du Sud dans l’attente de son procès. Il a d’ores et déjà avoué son crime et les motivations racistes de celui-ci. Il risque la peine de mort.

L’ÉTERNEL DÉBAT SUR LA DÉTENTION D’ARMES À FEU

La fusillade de Charleston relance une nouvelle fois le débat sur la détention d’armes à feu aux Etats-Unis. Les citoyens américains détiendraient aujourd’hui environ 270 millions d’armes à feu, soit environ 42% du nombre total d’armes à feu détenues par des civils dans le monde.

Source: Vox.com
Source: Vox.com

Les Etats-Unis sont aussi, et de loin, le pays développé qui a le plus haut taux d’homicides par armes à feu.

Source: Vox.com
Source: Vox.com

Certains estiment que les deux facteurs sont liés et qu’il faut faire passer de nouvelles lois pour restreindre le droit de détenir des armes à feu. C’est notamment la volonté de Barack Obama. Après la tuerie de Sandy Hook (une fusillade qui avait fait vingt-six morts dont vingt enfants dans une école primaire en 2012), le président s’était engagé à faire changer les choses mais il n’y est pas parvenu. Le Congrès dominé par une majorité républicaine a bloqué toutes ses initiatives en la matière. Le président s’est à nouveau exprimé suite à la tragédie de Charleston. Il a notamment déclaré :

At some point, we as a country will have to reckon with the fact that this type of mass violence does not happen in other advanced countries. (À un moment donné, nous devrons en tant que pays tenir compte du fait que ce type de violence de masse n’arrive pas dans les autres pays développés)

Il a également publié un tweet mettant en avant le fait que le taux d’homicides par armes à feu aux Etats-Unis est 297 fois plus élevé qu’au Japon, 49 fois plus élevé qu’en France et 33 fois plus élevé qu’en Israël.

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Ce tweet était suivi d’un second tweet disant que la compassion n’était pas suffisante et qu’il fallait agir.

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Mais pourquoi est-il aussi facile de se procurer une arme aux Etats-Unis? Et pourquoi est-il si difficile de changer les choses?

Cela s’explique avant tout par le fait que le droit des citoyens à porter des armes est un droit constitutionnel aux Etats-Unis. C’est le second amendement qui le précise. Voici ce que dit exactement ce fameux second amendement :

A well regulated militia being necessary to the security of a free state, the right of the people to keep and bear arms shall not be infringed // Une milice bien ordonnée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas enfreint

Il faut bien sûr remettre cet amendement dans son contexte historique pour en comprendre le sens. Les Etats-Unis, jusque-là ensemble de treize colonies britanniques, déclarent leur indépendance en 1776. Après la fin de la Guerre d’Indépendance contre la Grande-Bretagne remportée en 1783, de nouvelles institutions politiques sont créées et une Constitution est rédigée. Elle est adoptée en 1787 lors de la Convention de Philadelphie qui réunit des délégués des différents états. Cette Constitution composée de sept articles n’a jamais été modifiée depuis son adoption. Elle a par contre été complétée par des amendements. Les dix premiers amendements ont été ajoutés très rapidement, en 1791, et sont connus sous le nom de Bill of Rights. Alors que la Constitution d’origine décrivait surtout l’organisation et le fonctionnement des nouvelles institutions du pays, le Bill of Rights accorde des droits aux citoyens américains. Le premier amendement garantit par exemple la liberté religieuse et la liberté d’expression. Plus tard, d’autres amendements seront épisodiquement ajoutés à la Constitution. Il sont aujourd’hui au nombre de vingt-six, le dernier ayant été adopté en 1971.

Le second amendement a donc été adopté en 1791, quelques années seulement après la fin de la Guerre d’Indépendance. Les américains avaient dû se battre contre la puissante armée britannique. Or, comme ils n’étaient alors que des colonies, ils n’avaient pas d’armée. Ce sont donc les citoyens qui avaient pris les armes pour lutter contre le pouvoir britannique jugé tyrannique. D’où le sens de cet amendement à l’époque. Les pères fondateurs avaient tiré comme leçon de l’histoire que les citoyens doivent pouvoir être armés pour se rebeller contre le gouvernement si celui-ci devient despotique.

La question est : cela a-t-il encore un sens aujourd’hui?

Pour les partisans d’une législation plus dure sur le port d’armes, pas vraiment. Selon eux, les chiffres démontrent la corrélation entre le nombre d’armes à feu détenues par les citoyens dans un pays et le nombre d’homicides dans ce pays (et les statistiques semblent leur donner raison). Ils pensent donc qu’il faut modifier la législation pour rendre l’acquisition d’armes à feu plus difficile. Selon eux, les temps ont changé et les Etats-Unis sont aujourd’hui une démocratie stable dont l’une des priorités devrait être de garantir la sécurité de ses citoyens.

Mais pour les défenseurs du port d’armes, le simple fait d’adopter ce genre de lois va à l’encontre du second amendement et donc de la Constitution. Pour eux, c’est le premier pas vers une restriction des droits fondamentaux du citoyen. Face aux tueries de masse, l’argument de ces défenseurs du port d’armes est souvent de dire que ce ne sont pas les armes qui tuent mais les personnes. Selon eux, une personne ayant l’intention de tuer parviendra quoi qu’il arrive à se procurer une arme. Par contre, les braves citoyens qui respecteront la loi n’auront plus le droit d’en posséder une pour se défendre. Une majorité de la population américaine semble encore partager cette vision des choses. Un sondage réalisé en décembre 2014 montrait que 52% des américains jugeaient plus important de protéger le droit à porter des armes que de renforcer la législation sur le port d’armes.

LES RÉACTIONS POLITIQUES ET L’IMPACT SUR LA CAMPAGNE ÉLECTORALE

Suite à cette nouvelle fusillade, les candidats à l’élection présidentielle de 2016 ont bien sûr adressé leurs condoléances aux victimes. Mais ce nouveau massacre va-t-il imposer la question du port d’armes comme un sujet central de la campagne électorale?

Hillary Clinton s’est emparée du sujet et a déclaré vouloir faire passer de nouvelles lois de contrôle du port d’armes. Elle a notamment déclaré  :

How it could be possible that we, as a nation, still allow guns to fall into the hands of people whose hearts are filled with hate? (Comment est-il possible que nous, en tant que nation, permettons encore que des armes tombent dans les mains de gens dont les cœurs sont remplis de haine?)

Ou encore :

We can have common sense gun reforms that keep weapons out of the hands of criminals and the violently unstable, while respecting responsible gun owners. (Nous pouvons avoir des réformes de bon sens qui gardent les armes à feu loin des mains des criminels et des violents instables, tout en respectant les propriétaires d’armes responsables)

Hillary Clinton semble donc vouloir inclure cette problématique dans son programme électoral. Mais si elle est élue, sa capacité d’action dépendra bien sûr du résultat des élections législatives et de la nouvelle composition du Congrès. Si celui-ci reste dominé par les républicains, ses initiatives seront sans doute bloquées comme cela a été le cas pour le président Obama. En effet, la très grande majorité des républicains reste opposée à toute nouvelle législation restreignant le droit à porter des armes. Comme vous l’avez sûrement constaté en lisant les portraits que nous avons déjà publiés, tous les candidats républicains inscrivent la défense du second amendement dans leur programme électoral. C’est pourquoi il est peu probable que le sujet fasse débat lors des primaires républicaines puisque tous les candidats semblent avoir la même opinion sur le sujet.

LA POLÉMIQUE AUTOUR DU DRAPEAU CONFÉDÉRÉ

La fusillade de Charleston a également ranimé un autre débat, celui concernant l’usage du drapeau confédéré. La polémique a débuté lorsque l’on a constaté que ce drapeau flottait toujours fièrement aux abords du Capitole de la Caroline du Sud, l’état où a eu lieu la fusillade. Alors que le drapeau américain qui flotte habituellement sur le toit du Capitole avait été mis en berne en signe de deuil, ce n’était pas le cas du drapeau confédéré situé près de l’entrée du bâtiment. Pourquoi ce drapeau n’a-t-il pas été mis en berne? En réalité, jusqu’en 2000, le drapeau confédéré flottait encore en compagnie du drapeau américain sur le toit du Capitole. Face aux pressions de nombreux groupes qui demandaient son retrait, le parlement de l’état avait alors finalement opté pour son déplacement du toit du bâtiment vers le mémorial dédié aux victimes de la Guerre Civile situé près de l’entrée. La loi qui fut adoptée à l’époque prévoit la hauteur précise à laquelle le drapeau doit flotter sur le monument et prévoit que cette hauteur ne peut être modifiée que par un vote à la majorité des deux-tiers au parlement. De plus, le drapeau est apparemment fixé au monument d’une telle manière qu’il est difficilement possible techniquement de le faire bouger. C’est pour ces deux raisons que le drapeau confédéré n’a pas pu être abaissé. Pour de nombreuses personnes, qui se sont d’ailleurs rassemblées devant le Capitole pour protester, cela constitue un affront pour les victimes. Le drapeau confédéré représenterait en effet le racisme et la croyance en la suprématie de la race blanche. Qu’en est-il réellement? Libre à chacun de se faire sa propre idée sur la question.

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Pour cela, il faut remonter à l’histoire de la Guerre Civile américaine (aussi appelée Guerre de Sécession) qui a fait rage de 1861 à 1865. C’est la guerre la plus meurtrière de toute l’histoire des Etats-Unis. Elle a fait plus de 620 000 morts. La question de l’esclavage fut au cœur du déclenchement de cette guerre. Abraham Lincoln avait été élu président des Etats-Unis en 1860 et avait décidé d’interdire l’extension de l’esclavage (qui était alors légal dans de nombreux états du pays, notamment dans le Sud) aux nouveaux territoires conquis par les Etats-Unis à l’Ouest. Cela faisait en fait plusieurs années que le débat sur la question de l’esclavage secouait le pays. Les abolitionnistes étaient de plus en plus nombreux, surtout dans le Nord plus industrialisé. Par contre, dans le Sud agricole, l’esclavage était la norme. Les esclaves travaillaient principalement dans les champs de coton qui faisaient la richesse du Sud. Abolir l’esclavage revenait donc à revoir tout le modèle économique de la région. C’est pourquoi, suite à la décision de Lincoln, plusieurs états du Sud (la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Géorgie, la Floride, le Tennessee, l’Arkansas, l’Alabama, le Mississippi, la Louisiane et le Texas) se regroupèrent au sein d’une Confédération et firent sécession. Cela signifie qu’ils déclaraient leur indépendance vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique. Le pouvoir central de Washington n’accepta bien sûr pas cette décision et la guerre éclata entre l’Union (le Nord) et la Confédération (le Sud sécessionniste). L’Union, dirigée par le président Lincoln, remporta la guerre. Par conséquent, les Etats-Unis furent réunifiés et l’esclavage fut aboli sur l’ensemble du territoire. Le président Lincoln paya de sa vie cette décision puisqu’il fut assassiné peu après la fin de la guerre par un sympathisant de la cause confédérée. À noter également que si l’esclavage fut aboli, les états du Sud mirent en place la ségrégation raciale qui perdura jusque dans les années 1960.

Revenons-en au fameux drapeau confédéré. Vous l’aurez compris, ce drapeau était celui qui avait été adopté par la Confédération. Après la Guerre Civile, il est devenu un symbole du Sud des Etats-Unis. Mais il a aussi été repris et utilisé par de nombreux groupuscules racistes adeptes de la théorie de la suprématie blanche et nostalgiques de l’époque esclavagiste, notamment le Ku Klux Klan. C’est pourquoi pour de nombreux américains et historiens, ce drapeau est avant tout un symbole de haine et de discrimination qui ne devrait plus être affiché que dans les musées et les livres d’histoire. Or, dans le Sud des Etats-Unis, ce drapeau est encore bel et bien visible dans de nombreux endroits. En réalité, de nombreux habitants du Sud ne le considèrent pas comme un symbole de haine mais simplement comme un symbole de leur culture, qui serait différente de celle du reste du pays. De plus, les habitants du Sud ont encore souvent l’impression d’être mal considérés par les habitants du reste du pays qui ne cesseraient de vouloir leur faire la morale en raison de leur passé. Afficher le drapeau confédéré serait donc une manière pour eux d’affirmer : « Je suis du Sud et fier de l’être malgré tout ».

La question de l’usage du drapeau confédéré refait régulièrement irruption dans l’actualité. Il y a encore quelques jours, on apprenait que la Cour Suprême du Texas avait rendu une décision qui interdirait désormais d’afficher ce drapeau sur les plaques d’immatriculation des voitures texanes. Mais le débat en Caroline du Sud suite à la tuerie raciste de Charleston a pris une tournure politique. D’autant plus qu’ici, le drapeau n’est pas affiché par un particulier devant son habitation ou sur sa voiture mais sur un monument officiel aux abords du Capitole.

L’ancien candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney a publié un tweet appelant à retirer le drapeau du Capitole. Ce tweet a déjà été partagé plus de 43 000 fois.

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Barack Obama l’a lui-même partagé en y ajoutant le commentaire Good point, Mitt.

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Dans les heures qui ont suivi, Jeb Bush a lui aussi publié un message sur les réseaux sociaux. Il a été moins direct que Mitt Romney mais a rappelé que lorsqu’il était gouverneur de Floride, la décision de retirer le drapeau du Capitole pour le placer dans un musée avait été prise. Et il se dit convaincu que la Caroline du Sud finira elle aussi par prendre la bonne décision.

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Les autres candidats aux primaires républicaines se sont montrés plus discrets. Interrogés sur le sujet, ils ont tous plus ou moins évité de se mouiller en disant que c’était une affaire qui concernait la Caroline du Sud et que c’était aux autorités de cet état de prendre une décision. Mike Huckabee a par exemple déclaré dans une interview que cette question n’était pas « un problème pour une personne qui fait campagne pour la présidence ». Il a ajouté que faire flotter le drapeau confédéré ne faisait pas de la Caroline du Sud un état raciste et que cet état avait d’ailleurs été le premier état du Sud à élire un député noir. Il a ajouté :

They have more diversity in the people they have elected to statewide office than New York, Connecticut or Massachusetts. (Ils ont plus de diversité dans les personnes qu’ils ont élues au niveau de l’état que New York, le Connecticut ou le Massachusetts)

CONCLUSION

La fusillade raciste de Charleston a provoqué une vive émotion aux Etats-Unis. Elle a relancé les débats sur le port d’armes et sur l’utilisation du drapeau confédéré. Dans les jours et les semaines à venir, les journalistes ne manqueront sans doute pas de continuer à interroger les candidats à la présidence sur ces deux sujets qui font la Une de l’actualité. De là à ce qu’ils s’imposent comme des sujets centraux de la campagne électorale une fois que l’émotion sera retombée, c’est peu probable. Dans le camp démocrate, les candidats continueront peut-être d’afficher leur volonté de modifier la législation concernant le port d’armes. Mais cela ne devrait toutefois pas devenir le sujet central de leur campagne. Quant au camp républicain, tous les candidats se sont engagés à défendre fermement le second amendement. Ce ne sera donc pas un sujet de débat entre eux.


UPDATE !

L’actualité évolue sans cesse ! Quelques heures après la publication de cet article, nous voici obligés d’y ajouter quelques lignes supplémentaires. En effet, la gouverneure républicaine de Caroline du Sud Nikki Haley vient de s’exprimer au sujet du drapeau confédéré qui flotte sur le site du Capitole de l’état et a appelé à son retrait définitif. Elle a déclaré :

For many people in our state, the flag stands for traditions that are noble. At the same time for many others in South Carolina, the flag is a deeply offensive symbol of a brutally oppressive past. (Pour de nombreuses personnes dans notre état, le drapeau représente des traditions qui sont nobles. En même temps pour beaucoup d’autres en Caroline du Sud, le drapeau est le symbole profondément offensant d’un passé sauvagement tyrannique)

Elle a ajouté que personne n’empêcherait les habitants qui le désiraient de continuer à afficher le drapeau sur leur propriété privée mais qu’il était temps de le retirer du site du Capitole.

It’s time to move the flag from the Capitol grounds. The flag, while an integral part of our past, does not represent the future of our state. (Il est temps de retirer le drapeau du site du Capitole. Le drapeau, bien que faisant partie intégrante de notre passé, ne représente pas le futur de notre état)

Notons que Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud et candidat aux primaires républicaines de 2016, a soutenu la gouverneure dans sa démarche et a indiqué souhaiter lui aussi le retrait du drapeau. Hillary Clinton, Jeb Bush et Rick Perry ont également salué cette initiative. Les cartes sont désormais entre les mains du parlement de Caroline du Sud. Il faudra qu’il vote pour ou contre le retrait définitif du drapeau. Il faudra qu’une majorité des deux-tiers des députés vote en faveur du retrait pour que celui-ci ait effectivement lieu.


UPDATE #2

Une semaine après la fusillade de Charleston, le débat sur le drapeau confédéré continue de faire la Une de l’actualité aux Etats-Unis. Ce sont désormais de grandes entreprises comme eBay, Amazon et surtout la chaîne n°1 de supermarchés Walmart qui ont annoncé qu’elles allaient retirer de la vente le drapeau confédéré ainsi que tous les produits dérivés mettant en avant ce drapeau (T-shirts, boucles de ceinture etc) !

D’autre part, le site d’informations Vox.com a réalisé une petite infographie intéressante qui nous aide à y voir plus clair sur la position de différentes personnalités républicaines (dont de nombreux candidats à la présidence) sur la question. Plus la personne est classée vers la gauche, plus elle a fait valoir que cette affaire concernait avant tout la Caroline du Sud et qu’il revenait aux habitants et aux autorités de cet état d’ouvrir le débat et de prendre une décision. Au plus une personne est classée vers la droite, au plus elle a appelé clairement au retrait du drapeau. Enfin, les flèches représentent des changements de position intervenus pour certains au fil des jours.

Source: Vox.com
Source: Vox.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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