L’actualité politique de la semaine a été plutôt chargée, surtout dans le camp démocrate. Et c’est Hillary Clinton qui en ressort comme la grande gagnante. Découvrez pourquoi dans le Weekly News Flash.
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
L’événement le plus marquant de la semaine était sans doute le témoignage d’Hillary Clinton devant le Benghazi Committee. La candidate démocrate est sortie la tête haute de cette épreuve. Vous pouvez lire notre article à ce sujet en cliquant ici.
LES ABANDONS DE LA SEMAINE
On a assisté à deux abandons dans la course à l’investiture démocrate cette semaine !
1 – Jim Webb
Jim Webb avait organisé une conférence de presse afin d’annoncer sa décision. Il a déclaré qu’il se retirait de la course à l’investiture démocrate, notamment parce qu’il se sentait en rupture avec l’establishment du parti. Mais il n’a pas pour autant dit son dernier mot. En effet, il pourrait être candidat à la présidence en tant qu’indépendant. Il a expliqué qu’il allait réfléchir à cette possibilité dans les semaines à venir.
More people in this country call themselves political independents than Republicans or Democrats. I happen to agree with them. (Plus de personnes dans ce pays se considèrent comme des Indépendants que comme Républicains ou Démocrates. Il se trouve que je suis d’accord avec eux)
Jim Webb avait lancé sa campagne il y a trois mois. Il focalisait essentiellement son discours sur la politique étrangère et était parfois critique vis-à-vis de l’action de l’administration Obama dans ce domaine. Peu présent sur le terrain (peu de meetings et de déplacements à la rencontre des électeurs), il n’est jamais parvenu à décoller dans les sondages. S’il se présente comme candidat indépendant, il devra probablement revoir sa stratégie.
2 – Lincoln Chafee
L’abandon de Lincoln Chafee est quant à lui bel et bien définitif. L’ancien gouverneur du Rhode Island n’avait récolté que 15,000$ de dons ces trois derniers mois et finançait largement sa campagne avec ses économies personnelles. Suite à sa très mauvaise performance lors du premier débat démocrate, son abandon était prévisible.

Il y a seulement treize jours, ils étaient cinq à participer au premier débat démocrate sur CNN. Ils ne sont désormais plus que trois en lice : Hillary Clinton, Bernie Sanders et Martin O’Malley. Et Joe Biden ne viendra pas s’ajouter à la liste.
LA DÉCISION DE LA SEMAINE
Cela faisait plusieurs semaines que le vice-président américain, Joe Biden, laissait planer le doute sur une éventuelle candidature à la présidence. Il a finalement pris sa décision et annoncé qu’il ne serait PAS candidat. Il s’est exprimé depuis l’un des jardins de la Maison Blanche. Son épouse ainsi que le président Obama étaient présents à ses côtés.
De manière assez émouvante, il a rappelé que sa famille avait été confrontée à une épreuve difficile (ndlr: le fils de Joe Biden est décédé le 30 mai 2015 des suites d’un cancer, à l’âge de 46 ans) et qu’il ne s’était pas senti capable d’affronter l’épreuve que représente une campagne électorale tant que son deuil n’était pas achevé. Il a décrit le moment où l’on peut considérer un deuil achevé comme le moment où le souvenir du défunt ne vous fait plus pleurer mais sourire. Il a annoncé que c’était désormais son cas mais qu’il était trop tard pour entamer une campagne électorale victorieuse.
Unfortunately, I believe we’re out of time. (Malheureusement, je crois que nous sommes en retard)
Biden a ensuite récité un discours qui ressemblait étrangement au discours qu’il aurait pu prononcer pour annoncer sa candidature. Il a rendu hommage à Barack Obama et a exhorté les candidats démocrates à défendre le bilan de l’administration sortante durant la campagne. Il a également appelé à la fin de la politique partisane et au dialogue avec les Républicains. D’après lui, ceux-ci doivent être considérés comme une force d’opposition et non comme des ennemis.
I don’t believe, like some do, that it’s naive to talk to Republicans. I don’t think we should look at Republicans as our enemies. They are our opposition. They’re not our enemies. And for the sake of the country, we have to work together. (Je ne crois pas, contrairement à certains, qu’il est naïf de discuter avec les Républicains. Je ne pense pas que nous devions regarder les Républicains comme nos ennemis. Ils sont notre opposition. Ils ne sont pas nos ennemis. Et dans l’intérêt du pays, nous devons travailler ensemble)
Certains ont vu dans cette déclaration une critique à peine voilée à Hillary Clinton qui s’était dite fière d’avoir les Républicains pour ennemis lors du débat démocrate.
Joe Biden a également dénoncé les inégalités économiques et la trop grande influence de l’argent dans le système électoral.
Hillary Clinton a réagi à l’annonce de Biden en lui rendant hommage dans un tweet.

Pour Clinton, la décision de Joe Biden est une excellente nouvelle puisqu’il semble qu’elle aurait perdu des voix s’il s’était présenté aux primaires. D’après un récent sondage de CNN, elle était créditée de 45% des intentions de vote lorsque Biden était cité parmi les candidats (il obtenait 18%). Lorsque Biden ne figurait pas dans les réponses possibles, elle montait à 56%.
De son côté, Donald Trump s’est également réjoui de la décision de Joe Biden, estimant qu’il serait plus facile d’affronter Hillary.

LA STAR DE LA SEMAINE
Entre son témoignage plutôt réussi devant le Benghazi Committee et la décision de Joe Biden, Hillary Clinton avait de quoi se réjouir cette semaine. Elle semble plus que jamais bien partie pour décrocher l’investiture démocrate. Hillary fut donc en quelque sorte la star de la semaine, mais une star peut en cacher une autre… Lors d’un meeting en Iowa ce week-end, la chanteuse Katy Perry est en effet venue lui apporter son soutien.
(Photos issues du compte Twitter d’Hillary Clinton)
Bill Clinton était également présent lors de ce grand meeting et a même pris la parole. C’était la première fois qu’il intervenait publiquement lors d’un rassemblement de campagne de son épouse.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
L’actualité de la semaine a été dominée par les Démocrates. Mais quid des Républicains? Un nouveau sondage effectué par CNN sur les intentions de vote aux primaires a été rendu public. Donald Trump y confirme son statut de favori. Un fossé semble s’être créé entre lui et Ben Carson (qui occupe la deuxième place) d’une part et les autres concurrents d’autre part. Jeb Bush et Marco Rubio sont troisièmes ex-aequo. Carly Fiorina, qui occupait la deuxième place derrière Trump lors du précédent sondage de CNN, est victime d’une lourde chute (-11 points) ! L’ascension fulgurante de Fiorina le mois dernier suite à sa bonne performance lors des débats et sa chute actuelle démontrent une fois de plus que les électeurs républicains peuvent changer rapidement d’avis et que rien n’est acquis. Néanmoins, il y a une constante : Donald Trump occupe la première place depuis près de quatre mois. Par ailleurs, notons également que Mike Huckabee et Rand Paul remontent tous les deux au classement. Rand Paul s’est d’ailleurs réjoui de ce résultat. Pour lui, cela démontre que les médias qui déclarent sa campagne moribonde se trompent lourdement.

Voici les résultats du sondage de CNN :
1. Donald Trump 27%
2. Ben Carson 22%
3. Jeb Bush 8%
4. Marco Rubio 8%
5. Mike Huckabee 5%
6. Rand Paul 5%
7. Carly Fiorina 4%
8. Chris Christie 4%
9. Ted Cruz 4%
10. John Kasich 3%
11. Rick Santorum 2%
12. Lindsey Graham 1%
Signalons également que le troisième débat républicain aura lieu ce mercredi 28 octobre à Boulder (Colorado). Il est organisé par la chaîne CNBC. Celle-ci avait annoncé que les candidats devraient atteindre le seuil de 3% d’intentions de vote dans les sondages (contre 1% pour les débats précédents) pour être admis sur le plateau du débat principal. On avait alors craint que certains candidats comme Mike Huckabee ou Rand Paul ne parviennent pas à se qualifier. Ce n’est finalement pas le cas et le plateau sera exactement le même que lors du précédent débat, hormis l’absence de Scott Walker qui a depuis mis un terme à sa campagne. Dix candidats participeront au débat principal : Donald Trump, Ben Carson, Marco Rubio, Jeb Bush, Carly Fiorina, Ted Cruz, Mike Huckabee, Chris Christie, John Kasich et Rand Paul. Rick Santorum, Bobby Jindal, George Pataki et Lindsey Graham participeront quant à eux de nouveau à un Happy Hour Debate.
LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE
Puisque l’on parle des candidats républicains, voici un graphique assez évocateur. Il représente l’évolution du soutien à Donald Trump, Ben Carson, Marco Rubio et Jeb Bush (les quatre candidats qui occupent actuellement les quatre premières places en termes d’intentions de vote) depuis le mois d’avril.

LA PHRASE DE LA SEMAINE
I just don’t like the guy. (Je n’aime juste pas ce gars)
C’est ce qu’aurait déclaré l’ancien président George W. Bush à propos de Ted Cruz lors d’un dîner visant à récolter des fonds pour la campagne de son frère Jeb. L’événement était privé mais plusieurs invités ont rapporté ces propos à la presse par la suite. D’après leur récit, George W. Bush se serait montré plutôt aimable en évoquant la plupart des candidats à l’investiture républicaine, tout en affirmant bien sûr que son frère était le plus compétent d’entre eux et qu’il finirait par l’emporter. Mais au moment d’évoquer le cas de Ted Cruz, il se serait montré bien plus critique. Il lui reprocherait principalement son opportunisme. En effet, si Cruz est le seul candidat républicain à n’avoir jamais ouvertement critiqué Donald Trump, ce serait parce qu’il espère que les supporters de ce dernier finiront par se rallier à sa cause en dernière minute. George W. Bush connaît bien Ted Cruz puisque ce dernier a participé à sa campagne présidentielle de 2000 en tant que conseiller. Cruz a d’ailleurs réagi aux propos rapportés dans la presse en disant qu’il avait beaucoup de respect pour l’ancien président et qu’il était fier d’avoir travaillé pour lui. Il a ajouté qu’il était normal que l’ancien président soutienne son frère et attaque ses opposants. Bref, il a évité de mettre de l’huile sur le feu et a même ajouté :
I met my wife Heidi working on his campaign, and so I will always be grateful to him. (J’ai rencontré ma femme Heidi en travaillant pour sa campagne, et je lui serai donc toujours reconnaissant)
Notons qu’il s’agissait tout de même du quatrième événement privé en moins d’un mois auquel George W. Bush participait afin de récolter des dons pour la campagne de Jeb ! Cependant, il a assuré qu’il n’était toujours pas prévu qu’il fasse campagne publiquement aux côtés de son frère.
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
2,5 millions de dollars. C’est la somme qui a été dépensée par l’ensemble des candidats à la présidence (Républicains et Démocrates confondus) entre le 1er juillet et le 30 septembre pour des déplacements en jets privés. Et c’est Jeb Bush qui arrive en tête du classement individuel, devant Donald Trump ! Hillary Clinton occupe la troisième place. Lindsey Graham (R) et Bernie Sanders (D) sont les seuls candidats à n’avoir jamais eu recours à ce type de service.

LES TWEETS DE LA SEMAINE
Terminons par les tweets de la semaine. Ils sont deux à avoir attiré notre attention :
1 – La réponse de George Pataki à Donald Trump
Face à la première vague de froid qui s’est abattue sur New York, Donald Trump s’est exprimé en publiant la déclaration suivante sur Twitter : It’s really cold outside, they are calling it a major freeze, weeks ahead of normal. Man, we could use a big fat dose of global warming ! que l’on peut traduire par Il fait vraiment froid dehors, ils disent qu’il s’agit d’un refroidissement majeur, plusieurs semaines à l’avance. Et bien, on pourrait utiliser une bonne grosse dose de réchauffement climatique !. On sait que Donald Trump est un climatosceptique. Il a déjà qualifié les théories des scientifiques concernant le changement climatique de « conneries ». George Pataki, lui aussi candidat aux primaires républicaines, a choisi de reprendre le tweet de Trump et d’y ajouter un commentaire moqueur :

2 – Ce tweet de Mike Huckabee, publié alors même qu’Hillary Clinton témoignait devant la commission d’enquête parlementaire sur Benghazi :
