Comme chaque lundi, nous vous proposons un petit tour de l’actualité politique américaine de la semaine. Une semaine marquée notamment par un attentat terroriste ayant coûté la vie à quatorze personnes en Californie.
BARACK OBAMA À PARIS
Lundi 30 novembre, le Président des Etats-Unis était à Paris pour l’ouverture de la COP21, la conférence sur le climat des Nations Unies. Dès son arrivée dans la capitale française, il s’est rendu au Bataclan afin de rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. Il était accompagné du Président français François Hollande et de la maire de Paris Anne Hidalgo.
Quelques heures plus tard, Barack Obama se rendait au Bourget, en Seine-Saint-Denis (au nord de Paris), où se tient la COP21. Son Secrétaire d’Etat John Kerry l’y accompagnait. Ils ont été accueillis sur place par le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-Moon, le Président français François Hollande, la Ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal et le Ministre français des Affaires Etrangères (également président de la COP21) Laurent Fabius.
Au total, ce sont plus de 150 chefs d’état et de gouvernement qui étaient réunis pour l’ouverture de cette conférence sur le climat, dont l’objectif principal est de parvenir à un accord international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Chaque chef d’état devait s’exprimer brièvement sur les engagements que son pays avait l’intention de prendre en la matière, avant de laisser ensuite les délégations de négociateurs représentant chaque pays entamer des discussions qui vont durer jusqu’au 11 décembre. Le temps de parole pour chacun des chefs d’état était limité à trois minutes mais Barack Obama est loin d’avoir respecté les règles puisque son allocution aura duré presque un quart d’heure ! Il a insisté sur le devoir d’aboutir à un accord ambitieux pour le bien des générations futures. Il a d’abord dressé un état des lieux alarmant. Quatorze des quinze années les plus chaudes jamais enregistrées l’ont été entre 2000 et 2015 et ce réchauffement planétaire menace toutes les nations, qu’elles soient grandes ou petites, riches ou pauvres. Il a raconté avoir lui-même observé les effets directs du changement climatique lors d’un récent voyage en Alaska. Les glaciers et la banquise fondent, l’océan gagne du terrain et fait peu à peu reculer les terres. Et tout cela n’est qu’un aperçu des malheurs que pourrait déclencher le changement climatique dans les années à venir si l’on n’agit pas rapidement :
Submerged countries. Abandoned cities. Fields that no longer grow. Political disruptions that trigger new conflict, and even more floods of desperate people seeking the sanctuary of nations not their own. (Des pays submergés. Des villes abandonnées. Des champs qui ne sont plus fertiles. Des perturbations politiques qui déclenchent de nouveaux conflits, et même davantage de flots de personnes désespérées cherchant asile dans des nations qui ne sont pas les leurs)
Obama a ensuite affirmé qu’en tant que deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre du monde, son pays avait bien l’intention d’assumer ses responsabilités.
I’ve come here personally, as the leader of the world’s largest economy and the second-largest emitter, to say that the United States of America not only recognizes our role in creating this problem, we embrace our responsibility to do something about it. (Je suis venu ici personnellement, en tant que leader de la plus grande économie du monde et en tant que deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, pour dire que les Etats-Unis d’Amérique reconnaissent non seulement leur rôle dans la création de ce problème, et assumeront leur responsabilité de faire quelque chose pour y remédier)
Il a ensuite dressé un bilan de l’action qu’il a menée depuis sept ans. Les Etats-Unis ont investi massivement dans les énergies propres et ont déjà réduit leurs émissions de gaz à effet de serre. Il a également fait allusion à son opposition à la construction de l’oléoduc Keystone XL. Il faudra poursuivre ces efforts, aider les nations les moins développées à remplir leurs objectifs et inciter le monde des affaires à se tourner lui aussi de plus en plus vers l’investissement dans les énergies renouvelables.
Mais comme le dit l’adage, nul n’est prophète en son pays. Le discours d’Obama n’a semble-t-il pas convaincu l’ensemble de ses concitoyens. De nombreux Républicains ont critiqué le fait qu’il ait laissé entendre que le réchauffement climatique était le plus grand danger menaçant les Etats-Unis, alors qu’ils estiment quant à eux que le terrorisme est une menace bien plus immédiate. Le président n’a pourtant fait aucune comparaison directe entre menace climatique et menace terroriste dans son discours. Il a simplement prononcé cette petite phrase :
The growing threat of climate change could define the contours of this century more dramatically than any other. (La menace grandissante du changement climatique pourrait définir les contours de ce siècle de façon plus dramatique que n’importe quelle autre menace)
Ce que les Républicains reprochent en fait à Obama est d’avoir accordé trop d’importance à la COP21 plutôt que de se concentrer pleinement sur la résolution du conflit syrien et la lutte contre l’Etat Islamique. Ce qui nous a valu cette formule de l’inévitable Mike Huckabee :

Après son discours, Barack Obama est allé dîner en compagnie de François Hollande dans un restaurant parisien. C’est le président américain qui aurait été à l’origine de ce choix, préférant dîner en ville qu’à l’Elysée. Le lieu choisi était L’Ambroisie, un restaurant 3 étoiles situé place des Vosges. John Kerry, l’ambassadrice américaine à Paris, le Premier Ministre français Manuel Valls ou encore Ségolène Royal étaient également présents. Au menu?
– Ile flottante émulsion de cèpe en entrée
– Poisson sauvage de Bretagne au romarin, accompagné de pommes de terre confites de Noirmoutier au jus de crustacés pour le plat principal
– Tarte fine sablée au cacao (la spécialité de la maison) en dessert
Obama a également profité de sa visite à Paris pour discuter avec le Président russe Vladimir Poutine, le Président turc Recep Tayyip Erdogan et les chefs d’état de nations du Pacifique impactées fortement pas les conséquences du réchauffement climatique.
L’ATTAQUE TERRORISTE DE SAN BERNARDINO
Mercredi 2 décembre, une fusillade éclate à San Bernardino (Californie) dans un centre géré par le comté et s’occupant de la mise en place de services destinés aux personnes handicapées. Ce jour-là, des membres du Département de la Santé du comté y sont réunis pour une fête de fin d’année. Deux assaillants font irruption au beau milieu de la réunion. Ils tuent 14 personnes et en blessent 21 autres. Ils s’enfuient ensuite à bord de leur véhicule avant d’être pris en chasse par la police. Ils sont rattrapés et abattus par les forces de l’ordre.
On découvre rapidement que les deux assaillants sont en réalité un couple qui laisse derrière lui un enfant de six mois. Syed Farook est américain. Il est né à Chicago de parents pakistanais. Sa femme, Tashfeen Malik, est pakistanaise et a vécu de nombreuses années en Arabie Saoudite avant de venir aux Etats-Unis. Le fait qu’il s’agisse d’un couple plutôt que de l’action d’un homme isolé fait tout de suite dire aux enquêteurs que cette fusillade est sans doute différente de celles que l’on a l’habitude de voir aux Etats-Unis. Le FBI annoncera rapidement avoir découvert que Tashfeen Malik s’était radicalisée ces dernières années. Elle aurait également récemment prêté allégeance à l’Etat Islamique sur sa page Facebook. L’enquête est loin d’être terminée à l’heure où nous écrivons ces lignes mais le FBI a confirmé qu’il enquêtait bien désormais sur un « acte de terrorisme ». De nombreuses armes ont été retrouvées au domicile des tireurs, ce qui laisse penser qu’ils avaient sans doute l’intention de commettre d’autres actes du même type. L’organisation Etat Islamique s’est félicitée de cette attaque effectuée par deux « partisans », sans pour autant en revendiquer l’organisation. C’est sur ce point que va d’ailleurs devoir porter l’enquête. Syed Farook et Tashfeen Malik étaient-ils de simples admirateurs de l’Etat Islamique ayant décidé seuls de passer à l’action (c’est l’hypothèse qui semble pour l’instant la plus probable) ou faisaient-ils partie d’une cellule terroriste plus importante en lien direct avec l’organisation, comme les auteurs des attentats de Paris? Quoi qu’il en soit, l’attaque de San Bernardino est l’attaque terroriste la plus meurtrière sur le sol américain depuis le 11 septembre 2001.
LE DISCOURS DE LA SEMAINE
Hier, Barack Obama s’est adressé à la nation américaine depuis le Bureau Ovale. Ce n’était que la troisième fois depuis le début de sa présidence qu’il jugeait utile de s’adresser de cette manière à ses concitoyens. Il l’avait fait par deux fois en 2010, pour faire le point sur la marée noire qui touchait le Golfe du Mexique et pour annoncer le retrait définitif des troupes américaines d’Irak. Le discours du Président portait sur sa stratégie de lutte contre le terrorisme et s’est aussi révélé être un appel à la tolérance. Il y a confirmé que l’attaque de San Bernardino était bien un acte terroriste. Il a ensuite assuré que le terrorisme constituait une menace réelle mais qu’il serait vaincu.
We will destroy ISIL and any other organization that tries to harm us. (Nous détruirons l’Etat Islamique et toute autre organisation qui tente de nous nuire)
Il a ensuite énoncé une nouvelle fois les grands points de sa stratégie de lutte contre l’Etat Islamique, sans rien y apporter de nouveau. Il s’agit principalement de poursuivre les frappes aériennes en Irak et en Syrie et de renforcer l’aide matérielle apportée aux forces irakiennes et syriennes rebelles sur place. Il a ajouté que cette stratégie était soutenue par le commandement militaire américain et par plus de soixante-cinq pays ayant rejoint la coalition menée par les Etats-Unis. Il a aussi réexpliqué pourquoi il était hors de question d’envoyer un contingent important de troupes américaines au sol.
That’s what groups like ISIL want. They know they can’t defeat us on the battlefield. […] But they also know that if we occupy foreign lands, they can maintain insurgencies for years, killing thousands of our troops and draining our resources, and using our presence to draw new recruits. (C’est ce que des groupes comme l’Etat Islamique veulent. Ils savent qu’ils ne peuvent pas nous battre sur le champ de bataille. […] Mais ils savent aussi que si nous occupons des pays étrangers, ils peuvent maintenir des insurrections pendant des années, tuer des milliers de nos soldats et épuiser nos ressources, et utiliser notre présence pour attirer de nouvelles recrues)
The strategy that we are using now – air strikes, Special Forces, and working with local forces who are fighting to regain control of their own country – that is how we’ll achieve a more sustainable victory. And it won’t require us sending a new generation of Americans overseas to fight and die for another decade on foreign soil. (La stratégie que nous utilisons maintenant – frappes aériennes, Forces Spéciales, et un travail avec les forces locales qui se battent pour reprendre le contrôle de leur propre pays – c’est comme ça que nous atteindrons une victoire plus durable. Et cela ne nécessitera pas d’envoyer une nouvelle génération d’américains à l’étranger pour se battre et mourir pendant une nouvelle décennie sur un sol étranger)
Le Président américain a également insisté sur la nécessité pour ses compatriotes d’être unis et de ne pas renoncer à leurs valeurs en raison de la peur. Et à éviter les amalgames vis-à-vis de leurs concitoyens musulmans.
We cannot turn against one another by letting this fight be defined as a war between America and Islam. That, too, is what groups like ISIL want. ISIL does not speak for Islam. They are thugs and killers, part of a cult of death, and they account for a tiny fraction of more than a billion Muslims around the world – including millions of patriotic Muslim Americans who reject their hateful ideology. (Nous ne pouvons pas nous opposer les uns aux autres en laissant cette bataille être définie comme une guerre entre l’Amérique et l’Islam. Cela, aussi, est ce que des groupes comme l’Etat Islamique veulent. L’Etat Islamique ne parle pas au nom de l’Islam. Ce sont des voyous et des assassins, dans le cadre d’un culte de la mort, et ils ne constituent qu’une minuscule fraction de plus d’un milliard de musulmans à travers le monde – y compris des millions d’américains musulmans patriotes qui rejettent leur idéologie haineuse)
Muslim Americans are our friends and our neighbors, our co-workers, our sports heroes – and, yes, they are our men and women in uniform who are willing to die in defense of our country. We have to remember that. (Les américains musulmans sont nos amis et nos voisins, nos collègues de travail, nos héros sportifs – et, oui, ils sont nos hommes et femmes en uniforme qui sont prêts à mourir pour défendre notre pays. Nous devons nous en souvenir)
Barack Obama a également profité de ce discours pour appeler une fois de plus le Congrès à légiférer en vue de rendre plus difficile l’acquisition d’armes à feu dans le pays, notamment d’armes de guerre. Juste après l’attentat de San Bernardino, il avait déjà insisté sur le fait qu’à l’heure actuelle, certaines personnes interdites de vol aux Etats-Unis pouvaient en revanche se procurer des armes à feu. Situation qu’il a qualifiée de « folle ». Deux journaux se sont eux aussi emparé de cette problématique cette semaine, comme vous allez le voir.
LA UNE DE LA SEMAINE
Voici la Une du New York Daily News, un journal local new-yorkais, au lendemain de la tuerie de San Bernardino (qui n’avait alors pas encore été requalifiée d’acte terroriste par le FBI). La Une reprend les tweets de quatre hommes politiques républicains (le Speaker de la Chambre Paul Ryan et les trois candidats à la présidence Ted Cruz, Rand Paul et Lindsey Graham) qui affirment prier pour les victimes et leurs familles. Le journal titre God Isn’t Fixing This que l’on peut traduire par Ce n’est pas Dieu qui arrangera cela. En-dessous de ce titre, le texte suivant : As latest batch of innocent Americans are left lying in pools of blood, cowards who could truly end gun scourge continue to hide behind meaningless platitudes // Alors que le groupe le plus récent d’américains innocents est laissé étendu dans une mare de sang, des lâches qui pourraient vraiment mettre fin au fléau des armes à feu continuent de se cacher derrière des platitudes insignifiantes.
On peut donc dire que le journal n’y va pas de main morte puisqu’il qualifie les politiciens républicains qui refusent de modifier la législation de « lâches » et leurs prières pour les victimes de « platitudes insignifiantes ». Le message est évidemment clair : plutôt que de prier pour les victimes après chaque fusillade et de s’en remettre ainsi à Dieu, les Républicains (voire les hommes politiques en général) feraient mieux de mettre en place des mesures qui éviteraient que ce genre d’événements ne se reproduise aussi régulièrement.
Cette Une provocante a bien évidemment fait réagir. Rand Paul l’a notamment qualifiée de « déplorable », ajoutant que des pensées et prières sincères pour les victimes ne devraient pas faire l’objet de récupération politique.
L’ÉDITORIAL DE LA SEMAINE
Un éditorial du prestigieux New York Times a encore davantage fait réagir que la Une du New York Daily News. Il est intitulé The Gun Epidemic (L’épidémie des armes à feu). Le comité de rédaction du journal y qualifie notamment la facilité avec laquelle les citoyens peuvent se procurer des armes de guerre aux Etats-Unis de national disgrace (honte nationale). On peut aussi y lire que les américains devraient être en colère contre leurs élus qui accordent plus d’importance aux intérêts de l’industrie des armes à feu qu’à leur sécurité. Les auteurs reprennent également l’argument mis à la Une par le New York Daily News, à savoir que les hommes politiques ne font qu’offrir leurs prières aux victimes mais refusent ensuite de modifier la législation. On peut également lire que l’argument selon lequel une réforme n’empêchera jamais les pires criminels de se procurer une arme est vrai, comme en témoigne le fait que des meurtriers parviennent à se procurer des armes dans des pays à la législation plus stricte.
But at least those countries are trying. The United States is not. Worse, politicians abet would-be killers by creating gun markets for them, and voters allow those politicians to keep their jobs. (Mais au moins ces pays essayent. Les Etats-Unis n’essayent pas. Pire, les politiciens encouragent les aspirants meurtriers en créant un marché des armes pour eux, et les électeurs permettent à ces politiciens de garder leurs jobs)
Le journal appelle notamment à ce que toutes les armes de guerre soient définitivement retirées de la vente et à ce que les américains qui en possèdent les restituent.
Il faut encore préciser que cet éditorial se retrouvait à la Une du journal, ce qui explique grandement l’attention qui lui a été accordée. En effet, si les éditoriaux relayant des opinions sur certains sujets ne sont pas rares dans la presse américaine, ils sont rarement mis à la Une, qui est plutôt réservée à des informations plus « neutres ». Dans le cas du New York Times, c’était la première fois qu’un éditorial était mis en première page depuis 1920 !
Pour ceux qui lisent l’anglais, l’éditorial du New York Times est accessible ici.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
Il s’agit du dernier sondage de CNN concernant les intentions de votes aux primaires républicaines (mesurées au niveau national). En voici les résultats :
Donald Trump 36%
Ted Cruz 16%
Ben Carson 14%
Marco Rubio 12%
Tous les autres candidats <5% (dont Jeb Bush à 3%)
Que faut-il en retenir ?
Donald Trump consolide plus que jamais son avance sur ses rivaux puisqu’il compte désormais 20 points d’avance sur son dauphin. Celui-ci est désormais Ted Cruz qui est l’auteur de la progression la plus importante depuis le dernier sondage CNN qui avait été réalisé à la mi-octobre. Les trois progressions les plus importantes sont les suivantes : Ted Cruz (+12 points), Donald Trump (+9) et Marco Rubio (+4). À l’inverse, les chutes les plus spectaculaires reviennent à Ben Carson (-8), Jeb Bush (-5) et Rand Paul (-4).
Les choses peuvent-elles encore changer ?
Le caucus de l’Iowa, première échéance du calendrier électoral des primaires, se rapproche à grands pas. Il aura lieu le 1er février 2016. Cela ne laisse plus que deux mois aux candidats pour rectifier le tir. Cela semble peu mais si l’on considère les changements entre ce sondage et le précédent qui date de la mi-octobre, on voit que les choses peuvent évoluer en deux mois. Un débat doit également encore avoir lieu le 15 décembre. Néanmoins, hormis quelques semaines où Ben Carson l’avait dépassé de peu, Donald Trump occupe la première place dans les sondages depuis le début de l’été et semble de plus en plus indéboulonnable. La chute interminable de Jeb Bush semble également se confirmer.
CNN a également interrogé un panel représentatif de l’ensemble des électeurs américains au sujet d’un éventuel duel entre plusieurs candidats républicains et la Démocrate Hillary Clinton (qui reste ultra-favorite des primaires dans son camp).

D’après ce sondage, Hillary l’emporterait par trois points d’écart face à Ted Cruz ou Donald Trump et par deux points d’écart face à Jeb Bush. Par contre, elle serait battue de peu par Marco Rubio et plus largement par Ben Carson. À un an de l’élection générale, ce sondage n’a évidemment que peu de valeur (d’autant plus que, rappelons-le, l’élection se joue état par état alors que le sondage mesure ici des intentions de vote au niveau national) mais il laisse penser que la victoire annoncée d’Hillary ne sera peut-être pas si évidente que cela à obtenir.
LA PHRASE DE LA SEMAINE
The overwhelming majority of violent criminals are Democrats. (L’écrasante majorité des criminels violents sont Démocrates)
Ted Cruz a fait cette déclaration durant une émission diffusée à la radio, et alors qu’il s’exprimait sur la récente fusillade ayant eu lieu dans une clinique Planned Parenthood de Colorado Springs (ndlr: cette interview a eu lieu avant la fusillade de San Bernardino).
En guise de source, Cruz a cité une étude réalisée par Marc Meredith et Michael Morse, deux chercheurs issus respectivement de l’Université de Pennsylvanie et de l’Université de Stanford. Cette étude, publiée en janvier 2014 dans une revue de science politique, démontrait que les anciens criminels recouvrant le droit de vote s’inscrivaient majoritairement en tant que Démocrates sur les listes électorales.
Mais les affirmations de Ted Cruz sont-elles vraiment fondées? Oui et non, d’après le Washington Post qui s’est penché sur la question.
Oui car l’étude qu’il cite ainsi qu’une étude plus ancienne (2008) démontrent en effet qu’après exécution de leur peine, une majorité de criminels se déclarerait Démocrate.

Mais il est cependant possible de nuancer les conclusions de ces études.
1 – Lorsque l’on regarde de plus près, on s’aperçoit que le facteur racial doit être pris en considération. Ainsi, les anciens criminels noirs s’identifieraient à une très large majorité comme Démocrates, tout comme l’ensemble de la population afro-américaine. À l’inverse, les pourcentages d’anciens criminels blancs se disant Démocrates et d’anciens criminels blancs se disant Républicains seraient à peu près équivalents.
2 – Comme on le voit sur le graphique, ces études n’ont été menées que dans certains états, ce qui ne permet pas forcément de généraliser les résultats à l’ensemble du territoire.
3 – Ces études tiennent compte de l’ensemble des criminels repris de justice et pas seulement des plus violents.
Bref, on ne peut pas véritablement accuser Ted Cruz de mentir mais il force sans doute un peu le trait. Tout dépend de l’interprétation donnée aux chiffres de ces études.
LA STATUE DE LA SEMAINE
Le buste de l’ancien vice-président Dick Cheney a été dévoilé cette semaine au Capitole, le bâtiment abritant le Congrès américain. L’une des salles de ce bâtiment abrite en effet les bustes de tous les anciens vice-présidents des Etats-Unis. Rappelons que le vice-président est également le président du Sénat.
Une petite cérémonie a donc eu lieu en présence de Dick Cheney himself, de sa femme, de ses petits-enfants et de plusieurs autres invités. Parmi eux, l’ancien Président George W. Bush, qui lui a rendu hommage :
For eight years, Dick stood by my side and always did what was right for our nation. I could not ask for a better vice president than Dick Cheney. (Durant huit ans, Dick a été à mes côtés et il a toujours fait ce qui était juste pour notre nation. Je ne pouvais pas demander un meilleur vice-président que Dick Cheney)
L’ancien président a également plaisanté en disant qu’il n’aimait pas tellement revenir à Washington puisqu’à chaque fois qu’il y était convié, ce n’était que pour inaugurer des portraits ou des statues.
Notons enfin que l’actuel vice-président démocrate, Joe Biden, était également présent lors de cette cérémonie. Il a lui aussi plaisanté en remerciant les autres invités républicains de lui avoir permis de venir perturber leur réunion de famille. Il a également avoué, à la surprise de certains observateurs, qu’il appréciait Dick Cheney.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Paris, je t’aime and I pray for you. Love. Arnold
C’est le petit mot qu’a laissé l’ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger devant le Bataclan. Comme Barack Obama quelques jours plus tôt, il était présent à Paris pour s’exprimer dans le cadre de la COP21 et a tenu à se rendre au Bataclan pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.