Dimanche 6 mars, Hillary Clinton et Bernie Sanders se sont retrouvés à Flint pour un nouveau débat. En voici le compte-rendu.
INTRODUCTION
Cela faisait quasiment un mois que les deux candidats démocrates n’avaient plus débattu. Le dernier débat démocrate remontait en effet au 11 février dernier. C’était au surlendemain de la primaire du New Hampshire. Autant dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis lors. Les Républicains ont d’ailleurs organisé trois débats durant cette même période. Quoi qu’il en soit, Hillary Clinton et Bernie Sanders se sont enfin retrouvés ce dimanche 6 mars à Flint, dans le Michigan. Le débat était organisé par CNN et avait un format quelque peu inhabituel. En effet, les candidats ont répondu aux questions du modérateur Anderson Cooper mais aussi à plusieurs questions de citoyens présents dans la salle, comme lors d’un town hall. Le débat fut dense et a mis en évidence de grosses divergences entre les deux candidats.
LE DÉBAT
Participants: Hillary Clinton, Bernie Sanders
Modérateur: Anderson Cooper, journaliste à CNN
Durée du débat: 2h
Compte-rendu:
- Le scandale de l’eau potable empoisonnée à Flint
Il faut savoir que ce débat à Flint n’était initialement pas prévu dans le calendrier démocrate. C’est Hillary Clinton qui avait proposé récemment de l’organiser afin de braquer les projecteurs sur la ville et le scandale qu’elle traverse. L’idée avait été rapidement approuvée par Bernie Sanders et par le Parti Démocrate. Le but étant de parler avant tout des problèmes traversés par la population locale, le scandale de l’eau potable empoisonnée fut le premier sujet (longuement) abordé.
[Petite mise à niveau pour ceux qui n’auraient pas entendu parler de ce qu’il se passe à Flint. La ville de Flint – qui est par ailleurs connue pour être la ville natale du réalisateur très engagé Michael Moore – est située à un peu plus de cent kilomètres au nord de Detroit, dans le Michigan. Flint est au bord de la faillite. C’est pourquoi, en 2014, la mairie décide, pour faire des économies, de ne plus acheter son eau potable à la ville de Detroit comme elle le faisait jusque-là. Au lieu de cela, elle s’approvisionnera désormais directement en pompant l’eau de la rivière qui traverse la ville. Problème? Cette eau est très corrosive et endommage les canalisations en plomb de la ville en y circulant. Les canalisations devenues friables libèrent du plomb dans l’eau qui arrive dans le robinet des habitants. Bon nombre d’entre eux se plaignent rapidement de la couleur et du goût de l’eau auprès des autorités. Certains sont victimes de vomissements, de maux de tête, d’éruptions cutanées ou même de perte de cheveux. Les autorités mettent beaucoup de temps à réagir et à reconnaître que l’eau est bien contaminée au plomb. En octobre 2015, elles décident finalement de ne plus pomper l’eau de la rivière et de s’approvisionner de nouveau auprès de la ville de Detroit. Retour à la case départ. Sauf que les canalisations sont toujours endommagées et que du plomb continue donc sans doute à y circuler]
Retour au débat. Bernie Sanders et Hillary Clinton ont tous les deux estimé que le gouverneur républicain du Michigan Rick Snyder devrait démissionner. Bernie Sanders a aussi affirmé que les habitants devraient être remboursés de toutes les factures qu’ils ont payées pendant des mois pour de l’eau empoisonnée. Hillary Clinton a quant à elle choisi d’insister sur le fait que le problème n’était pas seulement propre à Flint. Des taux anormaux de produits toxiques ont déjà été mesurés dans l’eau d’autres villes du pays.
Une habitante de la ville a demandé aux deux candidats s’ils étaient prêts à s’engager à remplacer toutes les canalisations en plomb du pays. Bernie Sanders a répondu qu’il demanderait à l’agence fédérale de protection de l’environnement de toutes les contrôler. Les résultats seraient rendus publics afin que tous les américains puissent connaître la qualité de l’eau potable qu’ils consomment. Ces contrôles permettraient aussi d’identifier les canalisations endommagées et celles-là seraient remplacées. Hillary Clinton est allée beaucoup plus loin que Sanders. Elle a affirmé qu’elle ferait non seulement remplacer toutes les canalisations en plomb du pays mais qu’elle supprimerait également le plomb de tous les endroits qu’il aurait pu contaminer.
We will commit to a priority to change the water systems, and we will commit within five years to remove lead from everywhere. (Nous nous engagerons en priorité à changer les conduites d’eau, et nous nous engagerons à éliminer le plomb partout en cinq ans)
La promesse de Clinton est-elle réalisable? Cela paraît difficile. En effet, il y aurait environ 10 millions de canalisations en plomb dans tout le pays. C’est énorme, tout comme le serait le budget nécessaire pour toutes les remplacer. Quant aux autres lieux évoqués par Clinton, c’est encore plus complexe. Elle a notamment mentionné les vieux bâtiments dans lesquels des peintures contenant du plomb avaient été utilisées. Il faudrait décontaminer toutes les habitations concernées. Or, d’après le Washington Post, les peintures au plomb ont été utilisées massivement jusqu’à la fin des années 1970 et plus de 70 millions (!) d’habitations américaines ont été construites avant 1979.
- Le libre-échange
L’autre crise touchant Flint, et l’état du Michigan en général, est celle du chômage. Cet état était autrefois le fleuron de l’industrie automobile. Mais de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes ou délocalisé leur production dans des pays où les salaires des ouvriers sont moins élevés. Plus de 230,000 emplois auraient été perdus dans le secteur industriel au Michigan ces vingt-cinq dernières années. Bernie Sanders a largement imputé cette crise de l’emploi aux excès du libéralisme en général, et aux accords de libre-échange signés par les Etats-Unis en particulier. Il a notamment évoqué le NAFTA (ou ALENA en français). Cet accord de libre-échange nord-américain a été signé par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique en 1992. Sanders a rappelé que Clinton avait toujours été en faveur du NAFTA alors qu’il s’y était opposé. D’après lui, ce type d’accord ne bénéficie qu’aux financiers et aux multinationales mais pas à la majorité des travailleurs américains. Pour reprendre ses mots, « il ne fallait pas avoir un doctorat en économie » pour comprendre que les travailleurs américains ne pourraient pas être compétitifs face à des travailleurs mexicains payés moins d’un dollar de l’heure. Pour Sanders, le NAFTA a incité les entreprises américaines à délocaliser au Mexique.
- L’échange le plus tendu de la soirée
En guise de réponse aux critiques de Sanders l’accusant d’avoir soutenu le NAFTA, Clinton accusera Sanders d’avoir voté contre le plan de sauvetage de l’industrie automobile en 2009. Or, ce plan a permis de sauver quatre millions d’emplois. Les choses sont en réalité un peu plus compliquées que cela. En 2008, la crise financière éclate. Le Président George W. Bush va rapidement proposer que l’état fédéral renfloue les caisses de General Motors et de Chrysler pour leur éviter la faillite. Au départ, Sanders était favorable à cette idée. Des déclarations qu’il a faites à l’époque en témoignent. Il était d’accord pour dire qu’il fallait empêcher ces entreprises de couler car des millions de personnes risquaient de se retrouver au chômage. Mais la mesure fut finalement inclue dans un plan beaucoup plus large prévoyant également une aide de l’état fédéral à Wall Street. C’est ce plan qui fut présenté au Congrès et contre lequel Sanders a voté. Il était selon lui inacceptable que Wall Street reçoive de l’aide de la part de l’état après avoir provoqué la crise financière. C’est ce qu’il a tenté d’expliquer lors d’un échange tendu.
SANDERS : If you are talking about the Wall Street bailout, where some of your friends destroyed this economy… (Si vous parlez du sauvetage financier de Wall Street, où certains de vos amis ont détruit cette économie…)
CLINTON : You know… (Vous savez…)
SANDERS : Excuse me, I’m talking. (Excusez-moi, je suis en train de parler)
CLINTON : If you’re gonna talk, tell the whole story, Senator Sanders. (Si vous avez l’intention de parler, racontez toute la vérité, Sénateur Sanders)
SANDERS : Let me tell my story. You tell yours. (Laissez-moi raconter mon histoire. Vous raconterez la vôtre)
CLINTON : I will. (Je le ferai)
Clinton finira par dire que même si Sanders était opposé à certains aspects du plan présenté au Congrès (ex: l’aide à Wall Street), il aurait tout de même dû voter en faveur de ce plan car il s’agissait d’une question de vie ou de mort pour tous les employés de l’industrie automobile.
CLINTON : Now let me get back to what happened in January of 2009. The Bush administration negotiated the deal. Were there things in it that I didn’t like? Would I have done it differently? Absolutely. But was the auto bailout money in it – the $350 billion that was needed to begin the restructuring of the auto industry? Yes, it was. So when I talk about Senator Sanders being a one-issue candidate, I mean very clearly – you have to make hard choices when you’re in positions of responsibility. The two senators from Michigan stood on the floor and said : « we have to get this money released ». I went with them, and I went with Barack Obama. You did not. If everybody had voted the way he did, I believe the auto industry would have collapsed, taking four million jobs with it. (Maintenant laissez-moi revenir à ce qu’il s’est passé en janvier 2009. L’administration Bush avait négocié l’accord. Est-ce qu’il contenait des choses que je n’aimais pas? Est-ce que je l’aurais fait différemment? Absolument. Mais est-ce que l’argent pour le sauvetage de l’industrie automobile – les 350 milliards de dollars qui étaient nécessaires pour commencer à restructurer l’industrie automobile – s’y trouvaient? Oui. Donc quand je parle du Sénateur Sanders comme d’un candidat ne s’occupant que d’un seul problème, je veux clairement dire – vous devez faire des choix difficiles lorsque vous occupez des postes à responsabilités. Les deux sénateurs du Michigan ont pris la parole et ont dit : « nous devons libérer cet argent ». J’étais avec eux, j’étais avec Barack Obama. Et vous non. Si tout le monde avait voté comme il l’a fait, je crois que l’industrie automobile se serait effondrée, emportant quatre millions d’emplois avec elle)
- Wall Street, encore et toujours
Comme lors des débats précédents, Bernie Sanders a attaqué Hillary Clinton en raison de ses liens supposés avec Wall Street. Il a rappelé qu’elle avait reçu des contributions importantes de la part des financiers de Wall Street et qu’elle avait été payée pour donner des discours, par Goldman Sachs notamment. Lors d’un précédent débat, il avait déjà appelé Clinton à publier la retranscription de ces discours. Il a récidivé.
I kind of think if you get paid a couple hundred thousand dollars for a speech, it must be a great speech. I think we should release it and let the American people see what that transcript was. (Je pense que si vous êtes payé plusieurs centaines de milliers de dollars pour un discours, cela doit être un très bon discours. Je pense qu’on devrait le publier et laisser les américains voir ce que dit la retranscription)
Réponse de Clinton ?
I have said and I will say again, I will be happy to release anything I have as long as everybody else does too. (Je l’ai dit et je le dirai encore, je serai heureuse de publier tout ce que j’ai pourvu que tous les autres le fassent aussi)
Réponse de Sanders ?
All right, look, Secretary Clinton wants everybody else to release it. Well, I’m your democratic opponent, I release it. Here it is. There ain’t nothing. I don’t give speeches to Wall Street for hundreds of thousands of dollars. (Très bien, écoutez, la Secrétaire Clinton veut que tout le monde publie ce qu’il a. Et bien, je suis votre opposant démocrate, je le fais. Voilà. Il n’y a rien. Je ne donne pas de discours à Wall Street pour des centaines de milliers de dollars)
On ne les réconciliera probablement jamais sur ce point.
- Export-Import Bank
Voilà un sujet nouveau, qui n’avait encore jamais été abordé lors des débats (à moins que notre mémoire ne soit défaillante). De quoi s’agit-il? En résumé, l’Export-Import Bank est une agence fédérale dont le rôle est de favoriser les exportations de produits américains à l’étranger. Elle soutient financièrement certaines entreprises américaines afin que celles-ci soient plus compétitives sur le marché international. Bernie Sanders a été interrogé sur le fait qu’il soit très critique vis-à-vis de cette agence alors qu’elle aide de nombreuses PME. 176 rien qu’au Michigan d’après Anderson Cooper. Sanders expliquera que 75% de l’argent prêté par l’agence l’est en réalité à de grosses entreprises, notamment Boeing. Sanders condamne le fait que les contribuables américains financent finalement des entreprises qui n’hésitent pas par ailleurs à délocaliser de nombreux emplois. Hillary Clinton a quant à elle défendu le fonctionnement de l’agence, expliquant qu’elle venait en aide à de nombreuses petites entreprises. Et même en ce qui concerne Boeing, Clinton s’est dite favorable à ce qu’elle soit soutenue par le gouvernement pour continuer à faire le poids face à son concurrent européen Airbus. Encore un point de divergence entre les deux candidats.
- Les armes à feu
La question du contrôle des armes à feu a été évoquée. Anderson Cooper a rappelé qu’une tuerie avait récemment eu lieu dans le Michigan. Un chauffeur Uber s’était mis à tirer au hasard sur des passants, tuant six personnes et en blessant deux autres. Le père d’une jeune fille de 14 ans blessée à la tête mais ayant survécu était même présent pour poser une question aux candidats. Hillary Clinton a rappelé que 90 personnes meurent chaque jour par armes à feu aux Etats-Unis. Elle a qualifié le phénomène d’ « épidémie » et estime qu’il faut restreindre au maximum l’accès aux armes. Les background checks (contrôles des antécédents auxquels sont soumis les acheteurs d’armes) actuels empêchent certains criminels et/ou malades mentaux de se procurer des armes mais le système n’est pas encore assez efficace. Sanders s’est montré moins catégorique. Il a rappelé que quoi que l’on fasse, on ne pourrait jamais empêcher tous les crimes.
Any lunatic tomorrow, any person, can walk into a theater and do something horrific. And you know what? For us to tell you that that absolutely will not happen would be untrue. (N’importe quel fou demain, n’importe qui, peut entrer dans un cinéma et faire quelque chose de terrifiant. Et vous savez quoi? Vous dire que cela n’arrivera absolument plus jamais serait faux)
Sanders est toutefois favorable à l’interdiction de la vente d’armes de guerre et se dit favorable à un renforcement du système des background checks pour réduire au maximum les risques.
Le débat s’est ensuite rapidement focalisé sur la question de l’immunité des fabricants et des vendeurs d’armes, qui divise Sanders et Clinton. Hillary Clinton estime que les fabricants et vendeurs devraient pouvoir être tenus responsables des crimes commis avec des armes qu’ils ont fabriquées ou vendues. Bernie Sanders s’y oppose. D’après lui, si un vendeur vend légalement une arme à quelqu’un, en lui faisant passer les background checks obligatoires, et que cette personne commet ensuite un crime, le vendeur ne devrait pas pouvoir être attaqué en justice.
If you go to a gun store and you legally purchase a gun, and then, three days later, if you go out and start killing people, is the point of this lawsuit to hold the gun shop owner or the manufacturer of that gun liable? If that is the point, I have to tell you I disagree. (Si vous vous rendez dans un magasin d’armes et que vous achetez légalement une arme, et puis, trois jours plus tard, vous sortez et vous commencez à tuer des gens, est-ce que le but du procès est de rendre le gérant de la boutique d’armes ou le fabricant de cette arme responsable? Si c’est le cas, je dois vous dire que je ne suis pas d’accord)
Sanders ira même jusqu’à dire que si on allait jusque-là, cela reviendrait à mettre fin à la vente légale d’armes aux Etats-Unis. Et il s’y oppose. Hillary Clinton comparera la position de Sanders à celle de la NRA. Celle-ci publiera d’ailleurs un tweet reprenant la déclaration de Sanders et affirmant qu’il a parfaitement raison.

Pas forcément une bonne publicité pour Sanders… Rappelons tout de même que la NRA n’a pas l’habitude de le complimenter. L’organisation attribue des notes aux parlementaires américains, A étant la meilleure et F la moins bonne. La note de Sanders est un D.
- Gaffe de Bernie Sanders ?
Les deux candidats ont discuté des difficultés rencontrées par la communauté afro-américaine. Ils se sont accordés pour dire que la lutte contre le racisme était loin d’être terminée et se sont tous deux engagés à réformer le système judiciaire. Ils ont également tous les deux déclaré qu’il était difficile en tant que blanc d’imaginer ce que la communauté afro-américaine pouvait vivre au jour le jour. Et là, Bernie Sanders est peut-être allé un peu trop loin en déclarant :
When you’re white, you don’t know what it’s like to be living in a ghetto. You don’t know what it’s like to be poor. (Lorsque vous êtes blanc, vous ne savez pas ce que c’est que de vivre dans un ghetto. Vous ne savez pas ce que c’est que d’être pauvre)
Ce commentaire a suscité pas mal de critiques, de nombreux observateurs rappelant que certains américains blancs vivent aussi dans la pauvreté. Sanders répète d’ailleurs lui-même régulièrement qu’il a grandi dans une famille pauvre. Alors, gaffe ou pas gaffe ?
- La fracturation hydraulique
On a demandé aux candidats s’ils étaient favorables ou non à la pratique de la fracturation hydraulique, de plus en plus utilisée aux Etats-Unis. La technique a permis de créer des emplois mais les défenseurs de l’environnement la critiquent, estimant notamment que les nappes phréatiques pourraient être polluées. Hillary Clinton a apporté une réponse nuancée, disant qu’il fallait avant tout légiférer pour encadrer la pratique. Sanders s’y est quant à lui déclaré totalement opposé. Il en a également profité pour rappeler que le changement climatique était une réalité et qu’on ne pouvait plus attendre pour agir.
- La foi des candidats
La dernière question du débat, posée par une citoyenne présente dans la salle, concernait la relation des candidats à Dieu et à la religion. Hillary Clinton a déclaré qu’elle priait régulièrement. Bernie Sanders a quant à lui indiqué que toutes les religions avaient un même message très important : traitons les autres comme nous aimerions qu’ils nous traitent. Questionné par Anderson Cooper sur le fait qu’il n’évoque quasiment jamais son judaïsme, Sanders a assuré qu’il était fier d’être juif. Il a même ajouté que le fait d’être juif avait joué un rôle important dans sa vie et lui avait notamment permis de comprendre très jeune à quelles extrémités pouvaient mener les politiques trop radicales, puisque la famille de son père avait péri dans les camps de concentration.
- La phrase de la soirée
You know, we are, if elected president, going to invest a lot of money into mental health. And when you watch these Republican debates, you know why we need to invest in that. (Vous savez, si je suis élu président, nous allons investir beaucoup d’argent dans la santé mentale. Et quand vous regardez ces débats républicains, vous savez pourquoi nous avons besoin d’investir dans ce domaine)
– Bernie Sanders
VAINQUEURS ET PERDANTS
Quels sont les vainqueurs et les perdants de ce débat ?
- Les gagnants
Bernie Sanders & Hillary Clinton. Impossible pour nous de départager les deux candidats et d’en désigner un comme le perdant de la soirée. Leurs performances étaient toutes deux globalement solides, même si l’on pourra reprocher quelques erreurs à chacun.
Le débat politique. Il y eut bien quelques accrochages entre les deux candidats mais on a assisté à un véritable débat politique, dense et intéressant. Après les deux derniers débats républicains, quel contraste !
CNN. Quand un débat est réussi, on peut aussi féliciter les organisateurs. Les questions posées par Anderson Cooper étaient pertinentes et ont permis de bien mettre en évidence les points de désaccord entre les candidats. Le mélange avec des questions posées par des citoyens était aussi réussi.
- Le perdant
La politique étrangère. Le seul choix discutable de ce débat fut celui de ne pas aborder une seule fois le thème de la politique étrangère. Pas une seule minute. Rien, nada.