Le guide de The American Ballot Box pour savoir qui soutient ou non Donald Trump au sein du Parti Républicain.
INTRODUCTION
Donald Trump est loin de faire l’unanimité au sein de son propre camp. Le Parti Républicain est même plus divisé que jamais. Beaucoup d’élus soutiennent leur candidat tout en le critiquant ouvertement sur certains points. D’autres affirment qu’ils ne voteront jamais en sa faveur. Une situation inédite ! Voici un petit guide pour vous aider à y voir plus clair dans cette cacophonie. La liste n’a bien sûr pas la prétention d’être exhaustive. Nous avons choisi d’y faire figurer les personnalités les plus connues du parti et/ou celles dont les prises de position ont été les plus remarquées.
LES PRO-TRUMP
Les Républicains qui soutiennent leur candidat à la présidence, répartis en trois catégories.
1 – La Team Trump
Il s’agit de ceux qui ont soutenu Donald Trump avant même que sa victoire lors des primaires ne soit assurée. Ils font partie de son équipe de campagne et/ou ont régulièrement participé à des meetings à ses côtés.
Sarah Palin, ex-gouverneure de l’Alaska et ex-candidate à la vice-présidence en 2008.
Chris Christie, gouverneur du New Jersey et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Après avoir mis un terme à sa propre campagne électorale, Christie avait rapidement apporté son soutien à Trump. Il avait alors créé la surprise en devenant le premier élu républicain d’importance à soutenir ouvertement le milliardaire.
Ben Carson, ex-adversaire de Trump lors des primaires. Comme Christie, il a rejoint l’équipe de Trump peu après avoir mis un terme à sa propre campagne électorale.
Jeff Sessions, sénateur de l’Alabama. Sessions fut le tout premier sénateur républicain à annoncer son soutien à Trump. Il a participé à plusieurs de ses meetings.
Les noms de Palin, Christie et Sessions figurent sur la liste des candidats potentiels à la vice-présidence.
2 – Les pro-Trump
Ceux qui n’avaient pas initialement pris position en faveur de Donald Trump mais qui lui apportent un soutien sans failles depuis qu’il a remporté les primaires. Ils ne font cependant pas activement campagne à ses côtés.
Newt Gingrich, ex-speaker de la Chambre des Représentants. Gingrich n’avait pas déclaré son soutien à l’un ou l’autre candidat lors des primaires mais il s’est montré de plus en plus élogieux envers Donald Trump au fil du temps. Il est considéré comme l’un des possibles candidats à la vice-présidence.
John Boehner, ex-speaker de la Chambre des Représentants.
Paul LePage, gouverneur du Maine.
Mike Huckabee, ex-gouverneur de l’Arkansas et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Huckabee a attendu la fin des primaires pour annoncer son soutien à Trump mais celui-ci est désormais sans failles. Il a critiqué ouvertement les Républicains qui refusent de se rallier au candidat choisi par les électeurs de leur parti. Notons aussi que sa fille fait partie de l’équipe de campagne de Trump depuis le mois de février.
Rick Santorum, ex-sénateur de Pennsylvanie et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Après avoir mis un terme à sa propre campagne électorale, Santorum avait d’abord soutenu Marco Rubio. Il avait même fait campagne en son nom dans certains états. Il soutient désormais ouvertement Donald Trump.
Mike Pence, gouverneur de l’Indiana. Il a été récemment cité comme candidat potentiel à la vice-présidence.
Rick Perry, ex-gouverneur du Texas et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Perry mérite sans doute l’Oscar du plus beau retournement de veste de l’année 2016. En juillet 2015, il avait été l’un des premiers Républicains à critiquer ouvertement Donald Trump. Il avait prononcé un discours très fort dans lequel il assimilait Trump à un cancer pour la cause conservatrice. Après avoir mis fin à sa propre campagne électorale, il avait apporté son soutien à Ted Cruz. Mais depuis que Donald Trump a remporté les primaires, il le soutient. On ne l’a plus entendu critiquer le milliardaire, même après ses déclarations les plus polémiques. Et Perry a même déclaré lors d’une interview à CNN qu’il serait prêt à accepter le poste de vice-président si Trump le lui proposait.
Reince Priebus, président du Parti Républicain. En tant que président du parti, Priebus n’a évidemment pas trop le choix. Une fois les primaires terminées, son job consiste à soutenir le candidat choisi par les électeurs.
3 – Les pro-Trump par défaut
Ceux qui ont annoncé qu’ils voteraient en faveur de Donald Trump lors de l’élection générale mais qui continuent à le critiquer plus ou moins régulièrement (en fonction des cas). Ils n’ont pas non plus l’intention de s’investir dans sa campagne. Il s’agit donc d’un soutien minimum. Leur principal argument pour justifier leur soutien à Trump? Malgré ses défauts, son élection serait préférable à celle d’Hillary Clinton.
Paul Ryan, speaker de la Chambre des Représentants. Après que Trump ait remporté les primaires, Paul Ryan avait d’abord annoncé qu’il n’était pas prêt à le soutenir. Reince Priebus, le patron du Parti Républicain, avait alors organisé une rencontre entre les deux hommes à Washington. Finalement, Ryan a annoncé son soutien à Trump. Ce qui ne l’a pas empêché de continuer à le critiquer à plusieurs reprises, qualifiant notamment ses propos sur le juge Curiel de racistes et inacceptables.
Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat. McConnell a annoncé son soutien à Trump mais a récemment déclaré qu’il n’était pas un « candidat crédible » et qu’il fallait qu’il change.
Marco Rubio, sénateur de Floride et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Comme Paul Ryan, Rubio continue de critiquer ouvertement Trump sur presque tous les sujets. Mais il affirme qu’il votera tout de même en sa faveur en novembre. Raison invoquée? Une présidence Clinton serait encore plus dramatique qu’une présidence Trump.
John McCain, sénateur de l’Arizona et candidat républicain à la présidence en 2008. McCain a déclaré qu’il voterait en faveur du candidat de son parti. Il a néanmoins critiqué Trump à plusieurs reprises et a annoncé qu’il ne participerait pas à la Convention Républicaine.
Bob Dole, ex-sénateur du Kansas et candidat républicain à la présidence en 1996. Dole a assuré qu’il voterait en faveur du candidat de son parti. Il sera également présent à la Convention Républicaine. Il sera d’ailleurs le seul ex-candidat républicain à la présidence encore en vie à y participer. En effet, John McCain, Mitt Romney et les deux ex-présidents Bush ont annoncé que ce ne serait pas leur cas.
Dick Cheney, ex-Vice-Président des Etats-Unis. Cheney avait critiqué Trump pendant la campagne après que celui-ci ait proposé d’interdire l’accès au territoire américain à tous les musulmans. Mais il a récemment déclaré qu’il soutenait désormais le candidat de son parti.
Donald Rumsfeld, ex-Secrétaire à la Défense. Rumsfeld ne s’est pas beaucoup exprimé durant la campagne mais il a confirmé lors d’une récente interview qu’il voterait pour le candidat de son parti.
Nikki Haley, gouverneure de Caroline du Sud. La très populaire Nikki Haley avait apporté son soutien à Marco Rubio lors des primaires. Elle avait également critiqué Donald Trump. Mais elle a annoncé qu’elle voterait pour le candidat républicain face à Hillary Clinton.
Bobby Jindal, ex-gouverneur de Louisiane et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Jindal avait fortement critiqué Trump pendant sa campagne. Après avoir mis un terme à celle-ci, il avait apporté son soutien à Marco Rubio. Comme ce dernier, il a expliqué qu’il continuait d’avoir des réserves à l’égard de Trump mais qu’il voterait en sa faveur face à Hillary Clinton.
Rand Paul, sénateur du Kentucky et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Rand Paul avait lui aussi fortement critiqué Trump pendant la campagne. Il s’exprime désormais très peu à ce sujet mais il a toujours affirmé qu’il voterait en faveur du candidat républicain en novembre.
LES ANTI-TRUMP
Ceux que Sarah Palin a récemment surnommés les RAT, pour Republicans Against Trump. La plupart d’entre eux préfèrent se définir comme membres du mouvement Never Trump. Ce mouvement se divise toutefois en deux catégories.
1 – Les Ni Trump ni Clinton
Plusieurs figures importantes du parti ont pris position contre leur propre candidat à la présidence. Ils ont annoncé qu’ils ne le soutiendraient pas et qu’ils ne voteraient pas en sa faveur. Du jamais vu ! Mais ils ne sont pas prêts pour autant à voter en faveur d’Hillary Clinton. Parce que bon, il ne faut quand même pas exagérer…
George H.W. Bush et George W. Bush, ex-Présidents des Etats-Unis. Les deux derniers présidents républicains ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas Trump et ne participeraient pas à la Convention Républicaine.
Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Jeb Bush est sans doute le candidat qui a le plus critiqué Trump tout au long de la campagne électorale. Il n’a cessé de dénoncer ses dérapages racistes et son manque de connaissances en matière de politique étrangère. Il a annoncé qu’il ne voterait ni en faveur de Trump, ni en faveur d’Hillary Clinton.
Mitt Romney, ex-gouverneur du Massachusetts et candidat républicain à la présidence en 2012. Le dernier candidat républicain à la présidence est devenu l’une des principales voix du mouvement Never Trump. Il a assuré qu’il continuerait à dénoncer les agissements de Trump parce que cela lui permettait de « dormir la nuit ». Comme Jeb Bush, il a annoncé qu’il ne participerait pas à la Convention Républicaine et ne voterait ni Trump ni Clinton.
Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Lindsey Graham s’est lui aussi toujours exprimé fermement contre Donald Trump. Après avoir mis un terme à sa propre campagne, il avait d’abord rejoint l’équipe de Jeb Bush. Ensuite, après l’abandon de Bush, il avait apporté son soutien à Ted Cruz, qu’il avait pourtant beaucoup critiqué par le passé. Il avait avoué que son soutien à Cruz n’était pas forcément une adhésion totale à son programme mais répondait à la logique du Tout sauf Trump. Cruz était en effet à ce moment-là le seul candidat encore en mesure de battre Trump. Comme Bush et Romney, Graham a annoncé qu’il ne voterait ni en faveur de Trump, ni en faveur d’Hillary Clinton.
Ben Sasse, sénateur du Nebraska. Ben Sasse fut le premier sénateur républicain à annoncer qu’il ne soutiendrait pas Trump si celui-ci remportait l’investiture de son parti. Il est depuis resté fidèle à ses convictions et est devenu l’une des figures emblématiques du mouvement Never Trump. Il ne votera pas non plus en faveur d’Hillary Clinton.
Mark Kirk, sénateur de l’Illinois. Kirk avait annoncé dans un premier temps qu’il soutiendrait le candidat qui remporterait les primaires, quel qu’il soit. Il a récemment changé d’avis, affirmant qu’il ne pouvait pas soutenir Trump. Il est ainsi devenu le troisième sénateur républicain ouvertement anti-Trump, aux côtés de Lindsey Graham et Ben Sasse.
Charlie Baker, gouverneur du Massachusetts. Baker fut le premier gouverneur républicain en exercice à annoncer qu’il ne soutiendrait pas Trump.
Larry Hogan, gouverneur du Maryland.
John Kasich (?), gouverneur de l’Ohio et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Lors d’une récente interview, Kasich a déclaré qu’il ne pouvait pas apporter son soutien à Trump « pour le moment ». Il fait donc actuellement partie du camp des anti-Trump mais sa décision n’est pas encore ferme et définitive.
2 – Les soutiens d’Hillary Clinton
Certains Républicains ont carrément annoncé qu’ils voteraient en faveur d’Hillary Clinton pour faire barrage à Donald Trump.
Mark Salter, ex-conseiller de John McCain. Il avait été le premier Républicain à annoncer son soutien à Clinton dans un tweet. L’annonce avait fait l’effet d’une bombe. Il a récemment publié une tribune dans laquelle on pouvait notamment lire ceci :
Whatever Hillary Clinton’s faults, she’s not ignorant or hateful or a nut. She acts like an adult and understands the responsibilities of an American president. That might not be a ringing endorsement. But in 2016, the year of Trump’s campaign, it’s more than enough. (Peu importe les défauts d’Hillary Clinton, elle n’est ni ignorante ni haineuse ni folle. Elle agit comme une adulte et comprend les responsabilités qui incombent à un président américain. Cela n’est peut-être pas une déclaration de soutien retentissante. Mais en 2016, l’année de la campagne de Trump, c’est plus que suffisant)
Larry Pressler, ex-sénateur du Dakota du Sud. Pressler a notamment déclaré :
I can’t believe I’m endorsing Hillary Clinton for president, but I am. If someone had told me 10 years ago I would do this, I wouldn’t have believed them. (Je n’arrive pas à croire que je soutiens Hillary Clinton pour la présidence, et pourtant c’est le cas. Si quelqu’un m’avait dit il y a 10 ans que je ferais cela, je ne l’aurais pas cru)
Richard Armitage, ex-Secrétaire d’Etat adjoint sous la présidence de George W. Bush.
Brent Scowcroft, ex-conseiller à la sécurité nationale de George H.W. Bush.
Henry Paulson, ex-Secrétaire du Trésor dans l’administration de George W. Bush.
Doug Elmets, ancien porte-parole du président Reagan.
LES INDÉCIS
Enfin, certains membres influents du parti n’ont pas encore pris position. Autrement dit, ils n’ont pas encore apporté leur soutien à Donald Trump mais n’ont pas non plus définitivement exclu de le faire.
Ted Cruz, sénateur du Texas et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Depuis la fin de sa propre campagne, Cruz a refusé de dire s’il soutiendrait ou non Donald Trump.
Mike Lee, sénateur de l’Utah. Mike Lee était l’un des soutiens de Ted Cruz. Il a émis de grosses réserves concernant Donald Trump, s’inquiétant notamment de ses tendances « autoritaires ». Il ne lui a donc pas encore apporté son soutien.
Scott Walker, gouverneur du Wisconsin et ex-adversaire de Trump lors des primaires. Après avoir mis un terme à sa propre campagne électorale, Walker avait soutenu Ted Cruz et avait même fait campagne à ses côtés dans son état. Mais il avait aussi affirmé qu’il soutiendrait le candidat qui remporterait les primaires. Il semble désormais bien plus hésitant. Il n’a toujours pas apporté de soutien formel à Trump. Interrogé par des journalistes, il a déclaré qu’il se donnait jusqu’à la Convention pour réfléchir.
Susana Martinez, gouverneure du Nouveau Mexique.
Brian Sandoval, gouverneur du Nevada.
Pour terminer, mentionnons le cas un peu particulier de Rick Snyder. Le gouverneur du Michigan a refusé d’apporter son soutien à Donald Trump mais ne l’a pas critiqué pour autant. Il a seulement déclaré qu’il n’avait pas l’intention de s’impliquer de quelque manière que ce soit dans la campagne pour la présidentielle. Difficile de savoir s’il est un adversaire de Trump ou s’il préfère ne pas lui apporter son soutien parce que celui-ci pourrait se révéler toxique (ndlr: Snyder a été fortement critiqué pour sa gestion de la crise de l’eau potable à Flint).