Nous sommes très en retard mais voici le résumé de l’actualité politique de la semaine dernière. Autrement dit, l’actualité des premiers jours ayant suivi la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle.
LES ÉLECTIONS DE LA SEMAINE
Donald Trump a remporté l’élection présidentielle. Les Républicains ont conservé la majorité à la Chambre des Représentants et au Sénat. Pour tout savoir sur ces élections, lisez notre article Le bilan de la nuit électorale 2016.
Voyons maintenant ce qu’il s’est passé dans les jours ayant suivi ces élections.
J+2
Barack Obama reçoit Donald Trump à la Maison Blanche. La rencontre ne devait en principe durer que 15 minutes mais les deux hommes discuteront finalement pendant 1h30 dans le Bureau Ovale. Une rencontre sur laquelle peu d’informations ont filtré. On ne sait pas exactement ce que le président et son successeur se sont racontés. La presse a été admise quelques minutes seulement dans le Bureau Ovale, à la fin de l’entrevue.
Barack Obama a répété qu’il voulait s’assurer que la passation de pouvoir se passe dans de bonnes conditions. Donald Trump a déclaré que cela avait été un honneur de rencontrer le président, qu’il a qualifié de « very good man ». Il a même dit qu’il n’excluait pas de lui demander des conseils à l’avenir.
Pendant que Barack et Donald discutaient dans le Bureau Ovale, Michelle recevait Melania dans une autre pièce. Les deux femmes ont discuté en buvant du thé. On ignore la teneur exacte de leur discussion puisque la presse était interdite d’entrée. Une seule photo de la rencontre a filtré, publiée sur le site web de la Maison Blanche.
De son côté, le vice-président Joe Biden recevait Mike Pence.

Après la Maison Blanche, Donald et Melania Trump se sont rendus au Capitole. Ils y ont déjeuné avec Paul Ryan, le leader des Républicains à la Chambre des Représentants. Celui-ci leur a montré la vue magnifique dont il jouit depuis le balcon de son bureau de speaker.
Donald Trump s’est ensuite également entretenu avec Mitch McConnell, le chef de file des Républicains au Sénat.
Et pendant ce temps-là…
Que faisait Hillary Clinton le surlendemain de sa défaite? Elle se promenait en forêt avec son mari et leurs chiens. C’est l’une de ses supportrices qui a eu la surprise de croiser le couple dans la forêt de Chappaqua, cette ville de l’état de New York où résident les Clinton. Elle a publié une photo de la rencontre sur son compte Facebook, prise par Bill.
J+3
À Columbus, Ohio, un match de football comptant pour les qualifications à la prochaine Coupe du Monde oppose les Etats-Unis au Mexique. Avant le coup d’envoi, les joueurs des deux équipes décident de se mélanger pour la photo officielle. Un geste visant à promouvoir le respect et la solidarité entre les deux pays.
Le Mexique remporte le match 2-1. Après la rencontre, le capitaine de l’équipe mexicaine, Rafael Marquez, auteur du but de la victoire à la 89e minute, déclare qu’il espère que la victoire de son équipe permettra aux mexicains d’oublier ce qu’il vient de se passer aux Etats-Unis. C’est-à-dire l’élection de Donald Trump.
D’autre part, les manifestations contre Donald Trump se poursuivent un peu partout aux Etats-Unis. Chaque soir, ils sont des milliers à manifester contre le président élu. Leur slogan? Not my president. À New York, ils se rassemblent devant la Trump Tower, où réside et travaille Donald Trump. Voici la carte de toutes les villes dans lesquelles des manifestations anti-Trump significatives ont éclaté depuis son élection, d’après le journal italien Corriere della Sera.
La plupart de ces manifestations se sont avérées totalement pacifiques mais quelques-unes ont dégénéré, notamment à Portland (Oregon), où la police a parlé d’ « émeute ». Des manifestants ont brisé les vitrines de plusieurs magasins et les vitres de nombreuses voitures. Ils ont aussi jeté des pierres en direction de la police.
J+4
Donald Trump reçoit Nigel Farage à la Trump Tower. L’ancien leader du parti britannique UKIP postera ensuite la photo suivante sur son compte Twitter.
J+5
La toute première interview de Donald Trump depuis son élection est diffusée par la chaîne CBS, dans le cadre de sa célèbre émission dominicale 60 Minutes. En réalité, l’entretien a été enregistré deux jours plus tôt, à l’intérieur de la Trump Tower. Donald Trump, son épouse et ses enfants répondent aux questions de la journaliste Lesley Stahl. Qu’a-t-on appris lors de cette interview ?
- Donald Trump a apprécié son entrevue à la Maison Blanche avec Barack Obama
Il déclare que tout s’est très bien passé et que la discussion s’est avérée très intéressante. Il précise que les deux hommes ont entre autres évoqué la situation au Moyen-Orient. Nous n’aurons pas plus de détails.
- Donald Trump semble déjà quelque peu adoucir son discours
Exemple n°1: Le mur. Il affirme d’abord qu’il a bien l’intention de le construire. Mais lorsque Lesley Stahl lui demande s’il accepterait une simple barrière comme l’évoquent certains membres du Congrès, voici sa réponse :
For certain areas I would, but certain areas, a wall is more appropriate. (Dans certaines zones je l’accepterais, mais dans certaines zones, un mur est plus approprié)
Lesley Stahl insiste. « Alors, en partie un mur, en partie une barrière? », lui demande-t-elle. Réponse de Trump :
Yeah, it could be. It could be some fencing. (Oui, cela se pourrait. Cela pourrait être une sorte de barrière)
Exemple n°2: L’expulsion de tous les immigrants illégaux. Donald Trump explique qu’il va expulser rapidement ceux qui sont des criminels (entre 2 et 3 millions de personnes) et renforcer la sécurité à la frontière. Pour les autres, on verra ce qu’il convient de faire plus tard.
Exemple n°3: Voici la réponse de Trump lorsque Lesley Stahl lui demande s’il a vraiment l’intention de nommer un procureur spécial chargé d’enquêter sur Hillary Clinton et/ou de la mettre en prison.
I’m going to think about it. I feel that I want to focus on jobs, I want to focus on healthcare, I want to focus on the border and immigration and doing a really great immigration bill. (Je vais y réfléchir. Je pense que je veux me concentrer sur les emplois, je veux me concentrer sur les soins de santé, je veux me concentrer sur la frontière et l’immigration et faire une bonne loi sur l’immigration)
- Donald Trump nommera des juges anti-avortement à la Cour Suprême mais ne souhaite pas remettre en cause le mariage gay
Donald Trump a répété qu’il était opposé à l’avortement et que les juges qu’il nommerait à la Cour Suprême le seraient également. Il a déclaré que la décision de légaliser ou non l’avortement devrait pouvoir être rendue aux états. Autrement dit, les états qui le voudraient pourraient l’interdire. Par contre, Trump a déclaré ne pas avoir de problème avec la légalité du mariage gay. Il a expliqué que la Cour Suprême avait tranché la question et qu’il n’y avait pas lieu d’y revenir. Il y a bien sûr ici un paradoxe. Si l’on suit cette logique, la Cour Suprême a également tranché la question de l’avortement, en 1973.
- Donald Trump demande à certains de ses supporters qui se rendent coupables de harcèlement ou d’agressions contre des latinos et des musulmans* d’arrêter immédiatement
I am so saddened to hear that. And I say « Stop it ». If it helps, I will say this, and I will say right to the cameras: « Stop it ». (Je suis tellement triste d’apprendre cela. Et je dis « Arrêtez cela ». Et si cela peut aider, je dirai ceci, et je le dis face à la caméra: « Arrêtez cela »)
*Plusieurs incidents ont été rapportés dans la presse. Le Southern Poverty Law Center assure que plus de 400 incidents à caractère raciste lui ont été rapportés depuis l’élection de Donald Trump. On a aussi vu les graffitis contenant des croix gammées se multiplier un peu partout dans le pays, notamment dans des écoles. Certaines de ces croix gammées étaient accompagnées des mots Trump, Whites Only ou Make America White Again. Le Ku Klux Klan a aussi annoncé qu’il avait l’intention d’organiser une parade en Caroline du Nord pour célébrer la victoire de Donald Trump. Elle devrait avoir lieu le 3 décembre. Donald Trump et le Parti Républicain ont déclaré n’avoir aucune sympathie pour cette manifestation. Quelques agressions contre des supporters de Donald Trump ont aussi été rapportées. Dans le Connecticut, par exemple, deux hommes ont été arrêtés après avoir tabassé une personne brandissant une pancarte pro-Trump.
- Enfin, Donald Trump a aussi annoncé pour la première fois qu’il n’avait pas l’intention de percevoir de salaire en tant que président !
QUELLE ADMINISTRATION POUR DONALD TRUMP ?
C’est la question qui va être au cœur de l’actualité dans les prochaines semaines. Le nouveau président doit constituer son Cabinet et son Executive Office. Quelle est la différence?
Le Cabinet, ce sont les membres du gouvernement. L’équivalent de nos ministres. Le Secrétaire d’Etat (Secretary of State), équivalent de notre Ministre des Affaires Etrangères; le Secrétaire à la Défense (Secretary of Defense), équivalent de notre Ministre de la Défense; l’Attorney General, équivalent de notre Ministre de la Justice, etc. Les membres du Cabinet sont choisis par le président mais leur nomination doit être confirmée par le Sénat. Pour le moment, Donald Trump n’a encore choisi aucun membre de son futur Cabinet.
L’Executive Office of the President (EOP), c’est l’équipe qui entoure directement le président à la Maison Blanche. Contrairement aux membres du Cabinet, la nomination des membres de l’EOP ne doit pas être confirmée par le Sénat. L’EOP est notamment composé de conseillers dans de nombreux domaines (politique étrangère, économie, etc.). Un poste important est celui de Press Secretary, le porte-parole de la Maison Blanche. Mais le poste le plus prestigieux au sein de l’EOP est celui de White House Chief of Staff. Celui-ci gère en effet l’ensemble du personnel de la Maison Blanche et est responsable de son bon fonctionnement. Il conseille aussi le président et trie les informations qui doivent lui parvenir. Il est également responsable de la communication entre la Maison Blanche et le Congrès. Donald Trump a désigné Reince Priebus comme son futur Chief of Staff. Le jeune (44 ans) patron du Parti Républicain (depuis 2011) était en concurrence avec Stephen Bannon, ex-patron du très controversé site web Breitbart, pour l’obtention de ce poste. En choisissant Priebus, Trump semble avoir voulu rassurer l’establishment républicain et les membres du Congrès. Priebus est notamment un ami proche de Paul Ryan. Mais Trump n’a pas écarté Stephen Bannon pour autant. Il l’a nommé Chief Strategist and Senior Counselor. Autrement dit, il sera son plus proche conseiller et le responsable de la stratégie présidentielle. On peut s’attendre à une véritable lutte d’influence entre Priebus et Bannon au sein de la Maison Blanche. Reste à savoir qui Donald Trump choisira d’écouter le plus.
Beaucoup d’élus républicains se sont réjouis de la nomination de Priebus au poste de Chief of Staff et se sont abstenus de tout commentaire quant à la nomination de Bannon.

Mais l’accession de Bannon à la Maison Blanche inquiète beaucoup de monde aux Etats-Unis. D’après Nancy Pelosi, leader des Démocrates à la Chambre des Représentants,
Bringing Steve Bannon into the White House is an alarming signal that President-elect Trump remains committed to the hateful and divisive vision that defined his campaign. (Faire rentrer Steve Bannon à la Maison Blanche est un signal inquiétant que le président élu Trump reste attaché à la vision de haine et de division qui a défini sa campagne)
Certains Républicains dénoncent aussi la nomination de Bannon. Exemple avec ce tweet d’un proche conseiller de John Kasich.

Ou encore ce tweet de Bill Kristol, directeur de la revue conservatrice Weekly Standard. Il avait fait l’objet d’attaques aux relents antisémites de la part de Breitbart pour son opposition à Trump.

Mais pourquoi Bannon fait-il si peur? Nous vous proposons de relire ces quelques lignes que nous avions rédigées lorsqu’il avait été recruté par Donald Trump pour intégrer son équipe de campagne cet été.
Il y a encore quelques mois, personne n’aurait imaginé qu’un journaliste de Breitbart puisse un jour rejoindre l’équipe d’un candidat à la présidence. Vous allez vite comprendre pourquoi.
Qu’est-ce que Breitbart ?
Breitbart News Network est un site web d’informations conservateur. Il a été fondé en 2007 par Andrew Breitbart, un homme qui avait pour ambition de proposer une autre lecture de l’actualité, différente de celle proposée par l’ « establishment médiatique » libéral. En 2012, Andrew Breitbart succombe à un arrêt cardiaque. Stephen Bannon, l’homme qui vient d’être recruté par Trump, le remplace. Il va rapidement faire évoluer le site.
Qui est Stephen Bannon ?
Avant de prendre la tête de Breitbart, Stephen Bannon a servi dans la marine américaine et a travaillé chez Goldman Sachs. Il a aussi été l’un des conseillers de Sarah Palin. Depuis qu’il a pris la direction de Breitbart, le site a de plus en plus régulièrement versé dans le nationalisme, la xénophobie et les théories du complot. Certains employés ont d’ailleurs quitté le navire. Ce fut récemment le cas de Michelle Fields. Souvenez-vous, cette journaliste avait accusé Corey Lewandowski, le directeur de campagne de Donald Trump à l’époque, d’avoir eu une attitude violente à son égard. Son employeur avait refusé de la soutenir, laissant même entendre qu’elle mentait. Fields avait alors démissionné, tout comme certains de ses collègues. Depuis le début de la campagne, Breitbart soutient Donald Trump. Des articles très violents ont été publiés à l’encontre des Républicains qui tentaient de s’opposer à son investiture. Breitbart avait notamment qualifié Bill Kristol, le directeur du Weekly Standard et membre très actif du mouvement #NeverTrump, de renegade Jew (Juif rebelle). Le site est désormais devenu l’une des références du mouvement alt-right, abréviation de Alternative Right. Ce groupe est informel et surtout actif sur le web, où il diffuse ses idées nationalistes (la nécessité de défendre la race blanche face au multiculturalisme notamment) et aussi sexistes. Voici les titres de deux articles publiés récemment par Breitbart.
Birth Control Makes Women Unattractive and Crazy (La contraception rend les femmes peu attractives et folles)
Would You Rather Your Child Had Feminism or Cancer? (Préféreriez-vous que votre enfant soit atteint de féminisme ou du cancer?)
La presse a aussi découvert qu’en 2007, l’ex-femme de Bannon, qui l’accuse de l’avoir agressée en 1996, a déclaré devant le tribunal qu’il ne voulait pas que ses filles aillent dans une école où certains autres élèves étaient juifs.
Pour l’instant, les nominations de Reince Priebus et de Stephen Bannon sont les deux seules à avoir été annoncées par Donald Trump. Les rumeurs vont bon train quant aux prochaines annonces. Corey Lewandowski, l’ex-directeur de campagne de Trump, pourrait bien lui aussi obtenir un poste à la Maison Blanche. On a en effet appris qu’il avait démissionné de son poste de consultant à CNN. Par contre, Ben Carson ne fera pas partie de la future administration Trump. Il était pourtant pressenti pour prendre la tête du Département de la Santé ou de l’Education. Il a annoncé qu’il ne voulait pas occuper un poste dans l’administration parce qu’il n’avait pas d’ « expérience de gouvernement ». Ce qui ne semblait pas le gêner lorsqu’il était candidat au poste de Président des Etats-Unis. Décidément, Ben Carson ne cessera jamais de nous surprendre !
Donald Trump pourrait-il nommer ses enfants dans son administration ?
C’est une question qui revient souvent. Il est vrai que les trois enfants les plus âgés de Donald Trump (Donald Jr., Ivanka et Eric) ont participé activement à sa campagne et jouent désormais un rôle dans son équipe de transition. Certains les imaginent donc déjà avoir un rôle important dans la prochaine administration. C’est en réalité impossible puisqu’une loi fédérale datant de 1967 interdit à tout élu de nommer un membre de sa famille à un poste important. Cette loi avait été adoptée quelques années après que le président John F. Kennedy ait nommé son frère au poste de Ministre de la Justice. À moins que Donald Trump décide d’enfreindre la loi, on ne verra donc pas l’un de ses enfants obtenir un poste important au sein de son administration. Il a d’ailleurs souvent répété que ses enfants s’occuperaient de la gestion de ses entreprises à New York. Mais cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne leur demandera aucun conseil. Même sans position officielle, les enfants Trump pourraient continuer à influencer les décisions de leur père.
QUEL PRÉSIDENT POUR LE PARTI DÉMOCRATE ?
Avec la formation de l’administration Trump, ce sera l’autre grosse actualité des prochaines semaines. Le Parti Démocrate, en crise après des résultats électoraux catastrophiques, doit se choisir un nouveau président. [Petit rappel: Debbie Wasserman Schultz avait démissionné de son poste de présidente du parti au mois de juillet, juste avant le coup d’envoi de la Convention Démocrate. En cause? Des e-mails divulgués par Wikileaks montraient que le parti avait tenté de favoriser Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders pendant les primaires. Depuis la démission de Wasserman Schultz, Donna Brazile assure l’intérim. Mais le parti doit désormais élire un nouveau leader]. La course à la présidence du parti risque de réveiller les mêmes antagonismes que les primaires ayant opposé Bernie Sanders à Hillary Clinton. L’aile gauche du parti voudrait prendre le contrôle de celui-ci. D’après eux, la défaite de Clinton face à Trump est la preuve qu’il faut donner une nouvelle impulsion plus libérale et contestataire au parti. D’autres membres du parti ne sont pas convaincus et pensent qu’il faut garder une position plus centriste.
Qui est candidat à la présidence du parti ?
Pour le moment, il y a trois candidats déclarés.
Keith Ellison, député du Minnesota à la Chambre des Représentants. Il y a dix ans, Ellison fut le tout premier musulman à être élu au Congrès. Il incarne l’aile gauche du parti. Il soutenait d’ailleurs Bernie Sanders pendant les primaires, et pas Hillary Clinton. Aujourd’hui, c’est Sanders qui le soutient, tout comme Elizabeth Warren, autre figure importante de la gauche américaine. Mais ce n’est pas tout. Ellison a également le soutien d’Harry Reid, le leader actuel des Démocrates au Sénat et de Chuck Schumer, qui remplacera Reid en janvier. Le problème d’Ellison? Il est député et devrait donc cumuler les deux fonctions, comme le faisait Debbie Wasserman Schultz. Or, beaucoup d’adhérents du parti pensent qu’il faudrait nommer quelqu’un qui se consacrerait à plein temps à son job de président du parti, comme Reince Priebus l’a fait avec succès du côté républicain.
Howard Dean, ex-gouverneur du Vermont. Dean a été le premier à annoncer officiellement sa candidature. Il a été gouverneur du Vermont, candidat à la présidence en 2004 et surtout, il a déjà été président du Parti Démocrate (2005-2009). Contrairement à Keith Ellison, il n’occuperait aucune autre fonction. Il insiste d’ailleurs déjà fortement sur ce point.
Jaime Harrison, actuel président du Parti Démocrate de Caroline du Sud, a également annoncé sa candidature.
Martin O’Malley, ex-adversaire d’Hillary Clinton et de Bernie Sanders lors des primaires et qui avait critiqué à de nombreuses reprises le parti et Debbie Wasserman Schultz pendant sa campagne, a envisagé de se présenter. Mais il a finalement annoncé qu’il y renonçait.
D’autres personnalités pourraient encore se lancer dans la course dans les prochains jours. On parle notamment de l’actuel Ministre du Travail, Tom Perez.
Quand l’élection aura-t-elle lieu ?
On ne connaît pas encore la date exacte de l’élection mais elle devrait avoir lieu au mois de février ou mars 2017. Les différents candidats auront donc le temps de faire campagne et le parti le temps de se déchirer.
LES UNES DE LA SEMAINE
Voici les Unes du TIME et du New Yorker après l’élection de Donald Trump.
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
The election of Donald Trump has emboldened the forces of hate and bigotry in America. White nationalists, Vladimir Putin and ISIS are celebrating Donald Trump’s victory, while innocent, law-abiding Americans are wracked with fear – especially African Americans, Hispanic Americans, Muslim Americans, LGBT Americans and Asian Americans. Watching white nationalists celebrate while innocent Americans cry tears of fear does not feel like America. (L’élection de Donald Trump a donné du courage aux forces de la haine et du sectarisme en Amérique. Les nationalistes blancs, Vladimir Poutine et l’Etat Islamique célèbrent la victoire de Donald Trump, pendant que des américains innocents et respectueux de la loi sont détruits par la peur – notamment les afro-américains, les américains hispaniques, les américains musulmans, les américains LGBT et les américains asiatiques. Regarder les nationalistes blancs faire la fête pendant que des américains innocents pleurent de peur ne ressemble pas à l’Amérique)
Extrait d’un communiqué d’Harry Reid, le chef de file des Démocrates au Sénat, qui prendra sa retraite au mois de janvier.
LES CHIFFRES DE LA SEMAINE
Le FBI a publié son rapport annuel sur les crimes de haine (= tout acte criminel – meurtre, agression physique ou verbale, harcèlement, etc. – motivé par l’identité raciale, religieuse ou sexuelle de la victime). En 2015, 5,818 crimes de haine ont été recensés aux Etats-Unis. La majorité d’entre eux (59%) étaient motivés par l’identité raciale, l’ethnicité ou la nationalité de la victime. Viennent ensuite les motifs de la religion et de l’orientation sexuelle. Les victimes les plus nombreuses de ces crimes de haine restent les afro-américains.

La conclusion la plus alarmante du rapport du FBI est que les crimes de haine ont connu une forte augmentation en 2015 par rapport à 2014. +9% pour les crimes racistes contre les afro-américains mais aussi +7,5% pour les crimes racistes contre les blancs. Et surtout, +67% (!) pour les crimes contre les musulmans. Même si le lien est difficile à prouver, certains y voient l’influence de la campagne de Donald Trump, qui a débuté en juin 2015.
LA RUMEUR DE LA SEMAINE
Tim Scott et Trey Gowdy pourraient-ils se présenter sur un ticket commun pour les postes de gouverneur et lieutenant-gouverneur de Caroline du Sud en 2018? C’est ce que croit savoir le Post and Courier, l’un des principaux journaux de l’état. Tim Scott et Trey Gowdy viennent tous deux d’être réélus à leur poste au Congrès. Tim Scott est le seul sénateur républicain afro-américain. Nous vous avions parlé de son discours relatif aux violences policières il y a quelques mois. Trey Gowdy est député à la Chambre des Représentants et a présidé la commission d’enquête sur l’affaire Benghazi. Les deux hommes sont très amis. Ils déjeunent ensemble au moins une fois par semaine à Washington. En 2018, la gouverneure actuelle de Caroline du Sud, Nikki Haley, ne pourra pas se représenter puisqu’elle aura déjà effectué deux mandats.
LES TWEETS DE LA SEMAINE
1. Ce tweet des Services Secrets, dans lequel on apprend qu’ils ont assuré la sécurité lors de plus de 3,000 événements de campagne depuis novembre 2015.

2. Donald Trump semble heureux d’avoir reçu les félicitations de la famille Bush après son élection.

3. Certains supporters de Donald Trump ne semblent en revanche pas avoir envie de cesser d’humilier Jeb Bush. Ici, Ann Coulter, une commentatrice politique très conservatrice et auteure bien connue qui a soutenu Trump dès le début de sa campagne.

4. Le tweet le plus pertinent de la semaine est peut-être bien ce tweet d’Andrew Kaczynski, journaliste à CNN.

LA PHOTO DE LA SEMAINE
Terminons sur une note plus légère. Voici une très jolie photo de Michelle Obama. C’est l’un des clichés de la First Lady qui figurent dans le dernier numéro du magazine Vogue, dont elle fait la Une pour la troisième fois.
PS: Pourriez-vous arrêter de partager cette image sur les réseaux sociaux, svp? C’est un fake. Donald Trump n’a jamais dit cela. Pardon de vous décevoir. Et encore une fois, NE CROYEZ PAS TOUT CE QUE VOUS LISEZ SUR INTERNET !