Avant de tourner définitivement la page, revenons sur l’actualité des quinze derniers jours de l’année 2016. Il y a du boulot !
THE TRUMP TRANSITION STORY
Tour d’horizon des dernières nominations annoncées par Donald Trump.
- SEAN SPICER (45 ans) → White House Press Secretary / Porte-parole de la Maison Blanche
Qui est-il? Sean Spicer est un expert en communication. Il était le porte-parole du Parti Républicain depuis 2011. Les américains ont déjà l’habitude de voir son visage à la télévision et il a plutôt de bonnes relations avec la presse. De quoi rassurer quelque peu les journalistes qui craignent que Donald Trump ne restreigne drastiquement leur accès à la Maison Blanche.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
- Une équipe de fidèles chargée de la communication à la Maison Blanche
En plus de Sean Spicer, Trump a annoncé la nomination de trois de ses fidèles lieutenants à des postes liés à la communication au sein de la Maison Blanche. On ne change pas une équipe qui gagne !
HOPE HICKS (28 ans) → Director of Strategic Communications / Directrice des Communications Stratégiques
Qui est-elle? Cette jeune femme âgée d’à peine 28 ans était la directrice de la communication au sein de l’équipe de campagne de Trump. Autrement dit, elle gérait à elle seule les relations entre le candidat et la presse (organisation des conférences de presse, des interviews, etc.). Curieusement, elle est très discrète. Elle n’est jamais apparue sur les plateaux de télévision et ne possède même pas de compte Twitter.
Insolite. Hope Hicks a été mannequin pour la collection ado de Ralph Lauren.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
DAN SCAVINO JR. (40 ans) → Director of Social Media / Directeur des médias sociaux
Qui est-il? Dan Scavino était déjà en charge de la communication sur les réseaux sociaux au sein de l’équipe de campagne de Donald Trump. Il occupera la même fonction au sein de la Maison Blanche. Vous pensez qu’il pourrait essayer de convaincre Donald Trump d’arrêter la publication de tweets polémiques? Rien n’est moins sûr. Scavino a en effet lui-même publié quelques tweets très remarqués pendant la campagne. À commencer par celui-ci, après que le pape François ait critiqué le projet de Trump de construire un mur à la frontière mexicaine.

Enfin, Donald Trump avait également nommé JASON MILLER, l’un de ses porte-paroles durant la campagne, au poste de directeur de la communication. Mais Miller a refusé le poste, invoquant des raisons familiales. Il a affirmé qu’il désirait passer plus de temps avec sa famille, d’autant plus que sa femme va bientôt accoucher de leur deuxième enfant.
They need to be my top priority right now and this is not the right time to start a new job as demanding as White House communications director. (Ils doivent être ma priorité en ce moment et ce n’est pas le bon moment pour commencer un nouveau job aussi exigeant que directeur de la communication au sein de la Maison Blanche)
- KELLYANNE CONWAY (49 ans) → Counselor to the President / Conseillère du Président
Qui est-elle? Kellyanne Conway est une analyste politique spécialiste des sondages. Elle est diplômée en sciences politiques et en droit. Lors des primaires républicaines, elle soutenait Ted Cruz. Elle a rejoint l’équipe de campagne de Donald Trump au mois de juillet, après que celui-ci soit devenu le candidat officiel du Parti Républicain à la présidence. Au mois d’août, elle devenait sa troisième directrice de campagne, succédant à Paul Manafort, qui avait lui-même succédé à Corey Lewandowski. Très présente sur les plateaux de télévision et sur les réseaux sociaux, elle s’est peu à peu imposée comme une figure incontournable de la galaxie Trump. Elle semble être l’une des rares personnes capables d’influencer (les mauvaises langues diront de raisonner) le futur président. Elle sera désormais l’une de ses principales conseillères politiques à la Maison Blanche.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
- TOM BOSSERT → Assistant to the President for Homeland Security and Counterterrorism / Conseiller du Président en matière de sécurité intérieure et de contre-terrorisme
Qui est-il? Tom Bossert a occupé le poste d’adjoint au conseiller à la sécurité intérieure dans l’administration de George W. Bush. Depuis la fin de la présidence Bush, il travaillait dans le secteur privé. Il est notamment devenu un spécialiste des questions de cybersécurité.
Insolite. La nomination de Bossert peut sembler étrange quand on sait qu’il reste encore aujourd’hui un défenseur de l’intervention américaine en Irak, que Trump a largement critiquée durant sa campagne. En 2015, Bossert affirmait encore dans les colonnes du Washington Times que l’intervention en Irak était justifiée et nécessaire.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
- PETER NAVARRO (67 ans) → Director of the National Trade Council / Directeur du Conseil du Commerce National
Qui est-il? Peter Navarro est un économiste. Il est diplômé d’Harvard et enseigne à l’Université de Californie. Tout comme Donald Trump, il est un fervent critique de la politique commerciale menée par la Chine. Il a notamment réalisé un documentaire intitulé Death by China. Ce film montre comment l’industrie américaine s’est affaiblie en raison de la concurrence de la main d’œuvre chinoise. Dans le film, Navarro incite les américains à boycotter les produits Made in China.
Help defend America and protect your family: don’t buy Made in China. (Contribuez à défendre l’Amérique et à protéger votre famille: n’achetez pas Made in China)
Navarro était déjà l’un des conseillers de Trump en matière d’économie pendant sa campagne. Il va prendre la tête d’un « conseil du commerce national », une instance nouvellement créée par Donald Trump et qui aura pour but d’élaborer des stratégies commerciales visant à stopper les délocalisations vers la Chine, le Mexique et d’autres pays.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
- VINCENT VIOLA (60 ans) → Secretary of the Army / Secrétaire de l’Armée
Qui est-il? Vincent Viola est un célèbre businessman. Il a été trader à Wall Street et est aujourd’hui milliardaire. Depuis 2013, il est propriétaire des Florida Panthers, équipe de NHL (hockey sur glace). Viola est aussi un diplômé de la prestigieuse académie militaire de West Point, ce qui semble le qualifier pour le rôle de Secrétaire de l’Armée auquel Donald Trump vient de le nommer. De quoi s’agit-il exactement? Le Secrétaire de l’Armée travaille au sein du Département de la Défense. Il y est chargé de gérer tout ce qui se rapporte directement à l’armée: gestion du personnel et des installations militaires, gestion du budget, achat des armes et des équipements, communication, etc.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Oui.
- Le diagramme de l’administration Trump
Philip Bump, journaliste au Washington Post, a réalisé ce diagramme très utile au sujet de la future administration Trump. Parmi les principaux membres de la future administration, on peut voir quels sont ceux qui ont déjà de l’expérience à un poste d’élu (cercle bleu), ceux qui ont une expérience au sein de l’armée américaine (cercle jaune), ceux qui sont milliardaires (cercle vert) et, parce que c’est l’actualité du moment, ceux qui ont des liens amicaux supposés avec la Russie (cercle rouge). Notez que Ben Carson n’est inclus dans aucun des quatre cercles. Un véritable OVNI.

LE VOTE DE LA QUINZAINE
Vous en avez certainement entendu parler. Donald Trump a été formellement élu président des Etats-Unis par le Collège Électoral* le 19 décembre dernier.
*Rappel: L’élection présidentielle américaine est indirecte. Bien que les noms des candidats figurent sur les bulletins de vote, les américains élisent en réalité des Grands Électeurs. Les 538 Grands Électeurs du pays forment le Collège Électoral qui élit ensuite le président et le vice-président.
Le vote du Collège Électoral, comment ça marche ?
Les 538 Grands Électeurs ne se réunissent en réalité pas tous au même endroit pour voter. Ils se retrouvent au sein du Capitole situé dans la capitale de leur état. Le nombre de participants au vote est plus ou moins élevé selon les états (de 3 au Wyoming à 55 en Californie). Chaque Grand Électeur doit glisser dans l’urne un bulletin de vote pour l’élection du président et un autre pour celle du vice-président. Voici à quoi ressemblent les bulletins de vote en question (tweet du Secrétaire d’Etat de l’Ohio).

Les résultats du vote sont ensuite transmis par les différents états au Congrès, à Washington, D.C. Celui-ci se réunit un peu plus tard (cette année, ce sera le 6 janvier) pour compter les bulletins de vote et entériner définitivement le résultat de l’élection présidentielle.
Les Grands Électeurs sont-ils obligés de respecter la volonté du peuple américain ?
Autrement dit, un Grand Électeur peut-il voter pour quelqu’un d’autre que pour le candidat ayant remporté l’élection dans son état? Comme souvent, cela dépend justement des états. Certains ne disposent d’aucune loi obligeant les Grands Électeurs à respecter le choix du peuple. D’autres prévoient des sanctions en cas de dissidence mais elles ne sont pas bien sévères. Il s’agit généralement d’une simple amende à payer, et qui n’est pas particulièrement élevée. Il arrive donc qu’un Grand Électeur ne vote pas en faveur du candidat pour lequel il est supposé voter. On le qualifie alors de faithless elector. Cela reste cependant extrêmement rare et, lorsque cela arrive, un seul Grand Électeur est généralement concerné. Ainsi, depuis 1872, jamais une élection présidentielle n’avait connu plus d’un faithless elector.
Oui, mais voilà. Comme vous le savez, Donald Trump et Hillary Clinton étaient deux candidats très impopulaires. Le vote du Collège Électoral l’a encore démontré puisqu’on a comptabilisé pas moins de 7 faithless electors cette année ! Du jamais vu ! Plus incroyable encore, les Grands Électeurs démocrates ayant refusé de voter pour Hillary Clinton ont été plus nombreux que les Grands Électeurs républicains ayant refusé de voter pour Donald Trump !

Le résultat du vote
Deux Grands Électeurs ont refusé de voter pour Donald Trump au Texas. L’un d’entre eux a voté en faveur de John Kasich. L’autre a voté en faveur de Ron Paul. D’autre part, cinq Grands Électeurs supposés voter pour Hillary Clinton ont refusé de le faire. Ils étaient quatre dans l’état de Washington. Trois d’entre eux ont accordé leur voix à l’ex-Secrétaire d’Etat Colin Powell. Le quatrième a voté en faveur de Faith Spotted Eagle, un activiste indien qui s’est fortement impliqué dans la lutte contre la construction d’un oléoduc au Dakota du Nord. Enfin, un Grand Électeur a lâché Hillary Clinton à Hawaï, lui préférant Bernie Sanders.
Voici donc le résultat final de l’élection présidentielle américaine :
DONALD TRUMP → 304 voix
Hillary Clinton → 227
Colin Powell → 3
Bernie Sanders → 1
John Kasich → 1
Ron Paul → 1
Faith Spotted Eagle → 1
Toutes nos félicitations à Colin Powell qui parvient à terminer troisième de la présidentielle sans même avoir été candidat 👏
L’AFFAIRE DES CYBERATTAQUES RUSSES, SUITE
Préparez-vous à entendre encore beaucoup parler de la Russie et des cyberattaques qu’elle aurait menées contre le Parti Démocrate en 2017. Faisons le point sur ce que vous devez savoir.
De quoi la Russie est-elle accusée ?
Les services de renseignement américains accusent la Russie d’être responsable des piratages informatiques ayant touché le Parti Démocrate et John Podesta, le directeur de campagne d’Hillary Clinton, pendant la campagne électorale. Suite à ces piratages, des e-mails parfois gênants avaient été publiés sur le web par Wikileaks. La publication de ces e-mails avait notamment contraint Debbie Wasserman Schultz à la démission au mois de juillet. La présidente du Parti Démocrate avait quitté son poste parce que certains des e-mails dévoilés montraient que le parti avait tenté d’avantager Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders durant les primaires. (NB: Tout ceci n’a pas empêché Debbie Wasserman Schultz d’être réélue à son poste de députée à la Chambre des Représentants au mois de novembre).
La CIA accuse la Russie d’avoir commandité ces piratages informatiques dans le but de ternir l’image des Démocrates et d’Hillary Clinton et de favoriser ainsi l’élection de Donald Trump, qui ne cache pas une certaine admiration pour Vladimir Poutine et a régulièrement affirmé vouloir se rapprocher diplomatiquement de la Russie.
Comment Barack Obama a-t-il réagi ?
La semaine dernière, le Président des Etats-Unis a annoncé la mise en place de nouvelles sanctions contre la Russie. Il a notamment ordonné à 35 diplomates russes de quitter le territoire américain endéans les 72 heures. Dans un communiqué, Obama qualifie les sanctions de réponse appropriée aux efforts russes visant à « nuire aux intérêts américains en violation des normes diplomatiques internationales établies ».

Comment le Kremlin a-t-il réagi ?
Tout d’abord, rappelons que le Kremlin nie catégoriquement toute implication dans les piratages informatiques ayant touché le Parti Démocrate. Après l’annonce de nouvelles sanctions par Barack Obama, tout le monde s’attendait à ce que la Russie réplique en expulsant à son tour des diplomates américains. Dans un premier temps, la porte-parole du ministre des affaires étrangères russe avait d’ailleurs annoncé qu’une réplique était en préparation. L’école anglo-américaine de Moscou, qui accueille notamment les enfants du personnel des ambassades américaines, canadiennes et britanniques, a été temporairement fermée. Le premier ministre russe, Dimitri Medvedev, publiait également ce tweet.

Quelques heures plus tard, Vladimir Poutine annonçait pourtant, à la surprise générale, qu’il n’expulserait aucun diplomate américain. Le président russe a expliqué ne pas vouloir aggraver la situation et attendre l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche pour restaurer de bonnes relations avec les Etats-Unis. Notons que plusieurs jours auparavant, il avait fait parvenir une lettre à Donald Trump pour lui souhaiter de joyeuses fêtes.

Comment Donald Trump a-t-il réagi ?
Donald Trump continue d’affirmer que rien ne permet de prouver l’implication de la Russie dans les piratages informatiques ayant touché le Parti Démocrate. Il remet donc clairement en doute la parole et le professionnalisme des services de renseignement américains.
Après que Barack Obama ait annoncé la mise en place de nouvelles sanctions contre la Russie, Trump a publié un très court communiqué dans lequel il déclare grosso modo qu’il est temps de passer à autre chose.
Et après que Vladimir Poutine ait annoncé qu’il ne répondrait pas à Barack Obama et n’expulserait pas de diplomates américains, voici le tweet que Donald Trump a publié.

Lorsqu’il entrera à la Maison Blanche, Donald Trump pourra décider d’annuler ou non les sanctions prises contre la Russie par Barack Obama.
Comment ont réagi les Républicains du Congrès ?
La Russie pourrait bien être le premier sujet d’affrontement entre le président Trump et sa majorité républicaine au Congrès. Bon nombre d’élus républicains ont en effet salué l’initiative de Barack Obama, à commencer par Paul Ryan. Certains estiment même qu’il s’agit d’un premier pas positif mais que des sanctions encore plus lourdes devraient être mises en place contre la Russie. C’est notamment le cas de John McCain et Lindsey Graham.

McCain et Graham ont semble-t-il voulu adresser un message on ne peut plus clair à Donald Trump pour le Nouvel An. Ils ont en effet passé le réveillon de la Saint-Sylvestre en Ukraine, aux côtés de soldats de l’armée ukrainienne !

Pour conclure, ce dessin, que nous vous avions déjà montré dans l’une de nos précédentes éditions, paraît plus pertinent que jamais.
L’AFFRONTEMENT DIPLOMATIQUE DE LA QUINZAINE
Il n’y a pas que la Russie. Le torchon brûle également entre les Etats-Unis et Israël suite à l’adoption par le Conseil de Sécurité des Nations Unies d’une résolution condamnant la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Cette résolution appelle notamment Israël à « cesser immédiatement et totalement l’implantation de colonies dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est ». Les Etats-Unis se sont abstenus lors du vote. Autrement dit, ils n’ont pas opposé leur veto à l’adoption de la résolution, ce qui a déclenché la colère du gouvernement israélien. Benjamin Netanyahu a accusé les Etats-Unis d’avoir abandonné Israël et a annoncé qu’il attendait avec impatience que Barack Obama cède sa place à Donald Trump. Notons que l’immense majorité des membres du Congrès, Républicains comme Démocrates, se sont déclarés scandalisés par la décision de l’administration Obama de ne pas opposer son veto à la résolution de l’ONU. Voici, à titre d’exemple, un tweet publié par Chuck Schumer, nouveau leader de l’opposition démocrate au Sénat.

L’indignation fut telle que John Kerry a jugé utile de prononcer un discours quelques jours plus tard, afin de justifier la décision de l’administration Obama. Il a expliqué que les Etats-Unis n’avaient pas opposé leur veto à la résolution de l’ONU parce que la politique de colonisation du gouvernement israélien de Netanyahu met gravement en péril la possibilité de parvenir un jour à la solution des deux états, défendue officiellement par les Etats-Unis depuis toujours. Benjamin Netanyahu n’a bien sûr pas manqué de critiquer le discours de Kerry, dans lequel ce dernier qualifiait son gouvernement du « gouvernement le plus à l’extrême droite de l’histoire d’Israël ».
For over an hour, Kerry obsessively dealt with settlements and barely touched upon the root of the conflict – Palestinian opposition to a Jewish state in any boundaries. (Pendant plus d’une heure, Kerry n’a parlé que des colonies et il a à peine fait allusion à la racine du conflit – l’opposition des Palestiniens à un état juif, quelque soit ses frontières)
LA VISITE HISTORIQUE DE LA QUINZAINE
Le 7 décembre 1941, l’aviation japonaise attaquait la base américaine de Pearl Harbor, poussant les Etats-Unis à faire leur entrée dans la Seconde Guerre Mondiale. 75 ans plus tard, le premier ministre japonais Shinzo Abe a retrouvé Barack Obama à Hawaï. Les deux hommes se sont rendus au mémorial de l’USS Arizona pour rendre hommage aux milliers de victimes de l’attaque japonaise. C’était la première fois qu’un dirigeant japonais se rendait à Pearl Harbor. Il y a plusieurs mois, Barack Obama avait été le premier président américain à se rendre à Hiroshima. Obama et Abe ont ainsi voulu démontrer que la réconciliation est toujours possible et que deux états autrefois ennemis peuvent devenir de très proches alliés. Comme l’a déclaré Barack Obama :
The presence of Prime Minister Abe here today reminds us what is possible between nations and between peoples. Wars can end. The most bitter of adversaries can become the strongest of allies. The fruits of peace always outweigh the plunder of war. (La présence du premier ministre Abe ici aujourd’hui nous rappelle ce qui est possible entre les nations et les peuples. Les guerres peuvent cesser. Les adversaires les plus acharnés peuvent devenir les alliés les plus proches. Les fruits de la paix l’emportent toujours sur le pillage de la guerre)
LE CHIFFRE DE LA QUINZAINE
20 ou le nombre de personnes exécutées aux Etats-Unis en 2016, contre 28 en 2015. À titre de comparaison, 98 exécutions avaient eu lieu en 1999. Le recul de la peine de mort se confirme donc bien au pays de l’Oncle Sam, comme le souligne le Death Penalty Information Center dans son rapport annuel. À nuancer toutefois puisqu’au mois de novembre, les électeurs de Californie, du Nebraska et de l’Oklahoma ont voté contre l’abolition de la peine de mort dans leurs états.
Sur les vingt exécutions qui ont eu lieu en 2016, 80% se sont produites dans seulement deux états: la Géorgie (9) et le Texas (7). Il y a également eu 2 exécutions en Alabama, 1 en Floride et 1 dans le Missouri.

D’autre part, 29 condamnations à la peine capitale ont été prononcées en 2016 par les tribunaux américains. Il y a vingt ans, le chiffre était de 315.
L’HOMME DE LA QUINZAINE
Harold Bornstein. Les journalistes de Statnews, un site web consacré à l’actualité médicale, ont pu rencontrer le médecin de Donald Trump (depuis plus de 35 ans) et lui ont consacré un article (à lire ici). On avait déjà parlé de Bornstein en raison d’une lettre qu’il avait rédigée et dans laquelle il affirmait que Donald Trump serait le président en meilleure santé jamais élu. Mais il avait jusqu’ici refusé de s’exprimer dans les médias.

Que faut-il retenir de l’article de Statnews ?
1 – Bornstein continue d’affirmer que Donald Trump est en excellente santé. Il aurait seulement quelques kilos de trop. Il ne semble pas non plus inquiet à l’idée que Donald Trump soit le président le plus âgé jamais élu (70 ans).
If something happens to him, then it happens to him. It’s like all the rest of us, no? That’s why we have a vice president and a speaker of the House and a whole line of people. They can just keep dying. (Si quelque chose lui arrive, alors cela lui arrive. C’est comme pour nous tous, non? C’est pour cela que nous avons un vice-président et un speaker de la Chambre et toute une série de gens. Ils peuvent continuer à mourir)
2 – À l’arrière des cartes de visite du Dr. Bornstein, on peut lire « dottore molto famoso », ce qui signifie « docteur très célèbre » en italien. Une photo de son psychanalyste est aussi affichée dans son bureau.
Pour le moment, on ignore si Donald Trump demandera à Bornstein de continuer à le soigner à la Maison Blanche ou s’il acceptera de se faire soigner par un médecin militaire, comme le font la majorité des présidents américains.
L’ACCIDENT DE LA QUINZAINE
Un élu texan – Armando Martinez (D), député au parlement de l’état du Texas – a été touché à la tête par une balle perdue lors de la fête du Nouvel An. Il a été pris en charge dans un hôpital et opéré. Sa vie n’est toutefois pas en danger. La balle n’a en effet miraculeusement pas totalement transpercé sa boîte crânienne. Mais d’où provenait donc cette balle perdue? De l’arme d’une personne célébrant le passage à l’an neuf en tirant dans les airs ! Une pratique encore trop courante aux Etats-Unis. À la veille du Nouvel An, les autorités de plusieurs villes de Floride avaient par exemple jugé utile de demander à leurs concitoyens de ne pas tirer de coups de feu dans les airs pour faire la fête, rappelant qu’une balle tirée vers le ciel finit toujours par retomber au sol et présente donc un danger. Martinez a annoncé qu’il allait rédiger une proposition de loi visant à encadrer cette pratique du celebratory gunfire.
LE NOUVEL AN DE DONALD TRUMP
Le Nouvel An de Donald Trump fut bien moins dramatique que celui d’Armando Martinez. Il participait à la soirée organisée par le Mar-a-Lago, hôtel de luxe situé en Floride et dont il est l’heureux propriétaire. Chaque année, le Mar-a-Lago organise une soirée de Nouvel An qui accueille des invités prêts à débourser environ 500$ par personne pour passer un moment inoubliable. La soirée est presque toujours sold-out. C’était encore le cas cette année. Donald et Melania Trump étaient entourés d’environ 800 invités. Parmi eux, Sylvester Stallone. L’acteur en a profité pour offrir un petit cadeau au futur président.

Point fashion. Melania Trump portait une robe Dolce&Gabbana lors de la soirée du Nouvel An. Stefano Gabbana s’en est réjoui sur son compte Instagram.
Avant de faire la fête au Mar-a-Lago, Donald Trump n’avait pas manqué de souhaiter une bonne année à tous les américains sur son compte Twitter.
⚠️Ceci n’est pas un fake ⚠️

LES PHOTOS DE LA QUINZAINE
Donald Trump se trouvait déjà au Mar-a-Lago pour Noël. Certains membres de sa famille l’y avaient rejoint. Son fils, Donald Trump Jr., a publié sur son compte Twitter cette photo de sa fille avec son grand-père.
Ambiance familiale aussi chez les Bush pour Noël. Ces photos ont été publiées par Laura Bush, la femme de George W. Bush, sur Instagram. George W. et Laura y sont accompagnés de leurs deux filles, Barbara et Jenna, ainsi que du mari et des deux petites filles de cette dernière. Oh, et aussi de leur nouveau chien, évidemment.
LA STATUE DE LA QUINZAINE
Les propriétaires d’un centre commercial situé à Taiyuan, en Chine, ont eu l’idée de faire installer à l’entrée de celui-ci… la statue géante d’un coq ressemblant à Donald Trump ! But avoué: attirer les touristes. Ceux-ci pourront même acheter des répliques de la statue dans les magasins du centre commercial.
LES TWEETS DE LA QUINZAINE
Petite sélection de tweets ayant retenu notre attention (et celle des médias américains) lors des quinze derniers jours de l’année 2016.
1. Voici un tweet qui a énormément fait parler de lui. Donald Trump y affirme que les Etats-Unis doivent renforcer leur arsenal nucléaire ! Le tweet n’a été accompagné d’aucune explication supplémentaire. Il faudra sans doute s’habituer à ce que le président des Etats-Unis publie ce genre de tweet sorti de nulle part. Pour le meilleur et pour le pire…

Que signifie exactement le tweet de Trump? Mystère. Mais certains analystes ont immédiatement fait part de leur crainte d’assister au déclenchement d’une nouvelle course aux armements nucléaires.
2. Quand John Bolton, ex-ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations Unies, réagit à un article du Washington Post affirmant que Donald Trump l’aurait évincé de la liste des candidats potentiels au poste de Secrétaire d’Etat en raison de sa moustache. NB: Les rédacteurs de l’article affirment très sérieusement que Donald Trump accorde beaucoup d’importance au « look » de ses futurs ministres, particulièrement s’ils doivent représenter l’Amérique à l’étranger.

3. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a passé ses vacances de fin d’année en Australie. Il en a profité pour rencontrer le premier ministre australien auquel il a offert un Stetson. En échange, ce dernier lui a offert un Akubra, chapeau traditionnel australien.

4. Les tweets publiés par Rand Paul pour Festivus. La tradition du Festivus a été rendue célèbre aux Etats-Unis par une série télévisée dans les années 90. Il s’agit, chaque 23 décembre, de partager avec sa famille les déceptions de l’année écoulée. Le sénateur du Kentucky est devenu un grand adepte de cette pratique. Tous les ans, il s’en donne à cœur joie sur Twitter, taclant avec humour les dépenses inutiles du gouvernement fédéral ou ses collègues du Sénat. Nous avons sélectionné trois des nombreux tweets qu’il a publiés le 23 décembre dernier.

Hi Rick Perry !
![Traduction: Quelques super personnes au sein de la nouvelle administration. Mais je veux savoir qui va devoir annoncer à Donald Trump qu'il ne peut pas construire un terrain de golf sur la pelouse Sud [de la Maison Blanche]?](https://americanballotbox.files.wordpress.com/2017/01/32-1.png?w=656)

5. Le tweet de Barack Obama pour le Nouvel An.

6. Le tweet de Kellyanne Conway pour le Nouvel An.

Un nouveau départ.
Du sang neuf.
Beaucoup d’énergie.
Un changement considérable.
Des solutions plutôt que des résolutions.
Des prières pour la nation.
L’amour, la paix, la joie.
DERNIER COUP D’OEIL DANS LE RÉTROVISEUR
Promis, c’est la dernière fois que nous vous montrerons une carte relative à l’élection présidentielle du 8 novembre 2016. Mais celle-ci nous avait échappé à l’époque et nous semble particulièrement significative. En rouge, les comtés remportés par Barack Obama en 2012 et par Donald Trump quatre ans plus tard. En gris foncé, les comtés où le candidat républicain a obtenu un meilleur score que Mitt Romney en 2012. Une très large majorité des comtés du pays !
Nous voulions aussi vous montrer ce dessin qui, avec le recul, fut peut-être le meilleur de toute l’année 2016. On y voit un éléphant, symbole du Parti Républicain, se tirer une balle dans la tête à l’aide d’un revolver baptisé Trump. À côté de lui, une Hillary Clinton hilare que l’éléphant met pourtant en garde : « Pourquoi ris-tu? Tu es la prochaine ».
À VOS AGENDAS
Barack Obama prononcera son discours d’adieu (Farewell Address) le 10 janvier à Chicago.