WEEKLY NEWS FLASH #62

Dans le Weekly News Flash cette semaine, la composition du nouveau Congrès, le rapport des services de renseignement sur la Russie et bien plus encore. 

THE TRUMP TRANSITION STORY

Trois nominations à signaler cette semaine.

  • ROBERT LIGHTHIZER (69 ans) → U.S. Trade Representative / Représentant au Commerce

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Qui est-il? Robert Lighthizer est avocat. Il défend depuis des années les intérêts de grandes compagnies américaines, dont le géant de l’acier U.S. Steel Corp. Il s’est déjà impliqué en politique puisqu’il a occupé le poste d’adjoint au représentant au commerce dans l’administration Reagan. En 1996, il était également membre de l’équipe de campagne de Bob Dole, candidat républicain à la présidence. Il semble partager l’opinion négative de Donald Trump vis-à-vis de la Chine. Il s’était notamment prononcé contre l’entrée de celle-ci dans l’Organisation Mondiale du Commerce.

Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Oui.

  • DAN COATS (73 ans) → Director of National Intelligence / Directeur du Renseignement National

Dan Coats

Qui est-il? Daniel Ray Coats, dit Dan, a servi pendant trois ans dans l’armée américaine (1966-1968). Il s’est ensuite lancé dans une longue carrière politique. Voici son parcours résumé en quelques lignes :

Député de l’Indiana à la Chambre des Représentants (1981-1989)

Sénateur de l’Indiana (1989-1999)

Ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne (2001-2005)

Sénateur de l’Indiana (2011-2017)

Coats vient de quitter son poste de sénateur. Il avait en effet décidé de ne pas se présenter à sa propre réélection en novembre dernier. Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Dan Coats prendra la tête du renseignement américain. Le directeur du renseignement national supervise les activités des seize agences de renseignement américaines, y compris la CIA et la NSA. Il informe et conseille également le président. Ce poste n’existe en réalité que depuis 2005. Auparavant, le directeur de la CIA était aussi en charge de la fonction de Director of Central Intelligence. C’est la commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre 2001 qui a recommandé la création d’un poste de directeur général du renseignement n’appartenant à aucune des agences de renseignement en particulier. Le premier directeur du renseignement national nommé en 2005 par George W. Bush était John Negroponte.

Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Oui.

  • OMAROSA MANIGAULT (42 ans) → Assistant to the President and Director of Communications for the Office of Public Liaison / Assistante du Président et Directrice de la communication pour le bureau du contact public

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Qui est-elle? Omarosa s’est faite connaître en participant à la première saison de l’émission de téléréalité de Donald Trump, The Apprentice. Elle a depuis participé à plusieurs autres émissions de téléréalité. Mais elle est aussi diplômée en communication et a même déjà travaillé à la Maison Blanche ! Elle était en effet l’une des assistantes d’Al Gore lorsque celui-ci était le vice-président de Bill Clinton. Elle a longtemps été plutôt démocrate puisqu’elle a affiché publiquement son soutien à Barack Obama lors des campagnes présidentielles de 2008 et 2012. Fin 2014, elle publiait même ce tweet de soutien à Hillary Clinton !

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Elle a ensuite rejoint l’équipe de Donald Trump. Elle y était chargée de relayer son message auprès des minorités. Elle travaillera désormais au sein du Bureau of Public Liaison, un organisme chargé d’assurer la communication entre la Maison Blanche et le citoyen américain.

Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.

  • J-11 avant la cérémonie d’investiture de Donald Trump

La cérémonie d’investiture de Donald Trump aura lieu le 20 janvier. Traditionnellement, les anciens présidents assistent aux cérémonies d’investiture de leurs successeurs. Jimmy Carter a été le premier à confirmer qu’il assisterait à la cérémonie d’investiture de Trump. George H.W. Bush a fait savoir qu’il n’y assisterait pas, invoquant des raisons de santé. Quant à George W. Bush et Bill Clinton, ils ont semble-t-il longuement hésité. Cette semaine, ils ont finalement confirmé leur présence, ainsi que celle de leurs épouses respectives. Oui, Hillary Clinton assistera à la cérémonie d’investiture de celui qui l’a battue au mois de novembre !

Par ailleurs, des souvenirs « spéciale investiture » sont désormais en vente sur le site web de Donald Trump. Cela va du mug au pull, en passant par les pin’s ci-dessous. Le lot de six est disponible pour la modique somme de $12.

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  • Sit-in dans les bureaux de Jeff Sessions

Les auditions des futurs membres de l’administration Trump vont débuter demain au Sénat. L’une des nominations les plus controversées de Donald Trump est celle du sénateur Jeff Sessions, nommé au poste d’Attorney General. Par le passé, Sessions a été accusé de racisme. Six membres de la NAACP (association de défense des droits des afro-américains), dont son président Cornell W. Brooks, ont donc organisé un sit-in dans le bureau de Jeff Sessions en Alabama. Ils entendaient ainsi protester contre sa nomination et affirmaient qu’ils ne quitteraient pas les lieux tant que Sessions ne renoncerait pas au poste d’Attorney General.

Traduction: La NAACP et la NAACP d'Alabama occupent le bureau de Jeff Sessions à Mobile - jusqu'à ce qu'il renonce au poste d'Attorney General à moins que nous ne soyons arrêtés.
Traduction: La NAACP et la NAACP d’Alabama occupent le bureau de Jeff Sessions à Mobile – jusqu’à ce qu’il renonce au poste d’Attorney General ou que nous soyons arrêtés.

Les craintes des activistes se sont confirmées puisqu’ils ont été rapidement évacués par la police et vont être poursuivis par la justice pour avoir pénétré illégalement dans une propriété privée.

  • Le scoop de la semaine

Andrew Kaczynski, journaliste à CNN, a révélé cette semaine que le dernier livre de Monica Crowley, ex-animatrice sur Fox News et future membre du Conseil de Sécurité Nationale de Donald Trump, était truffé de plagiats. Le livre, intitulé What The (Bleep) Just Happened, est paru en 2012. Kaczynski y a repéré plus de cinquante exemples de plagiat ! Monica Crowley, ainsi que la maison d’édition ayant publié l’ouvrage, ont refusé de répondre aux questions de CNN. L’équipe de transition de Donald Trump a par contre apporté son soutien à Crowley, affirmant que les tentatives visant à la discréditer n’étaient qu’un complot politique.

HarperCollins – one of the largest and most respected publishers in the world – published her book which has become a national best-seller. Any attempt to discredit Monica is nothing more than a politically motivated attack that seeks to distract from the real issues facing this country. (HarperCollins – l’une des maisons d’édition les plus importantes et les plus respectées du monde – a publié son livre qui est devenu un best-seller national. Toute tentative visant à discréditer Monica n’est rien d’autre qu’une attaque motivée politiquement et cherchant à détourner l’attention des vrais problèmes auxquels fait face notre pays)

De nombreux exemples de plagiat relevés par Kaczynski sont répertoriés dans son article Trump national security pick Monica Crowley plagiarized multiple sources in 2012 book.

L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE

L’événement de la semaine, c’était la rentrée des classes au Congrès. Mardi 3 janvier, tous les députés et sénateurs élus ou réélus au mois de novembre dernier ont prêté serment avant de se mettre au travail.

  • LE 115ÈME CONGRÈS EN UN COUP D’OEIL

Tout d’abord, rappelons que suite aux élections du 8 novembre 2016, les Républicains conservent leur majorité à la Chambre des Représentants et au Sénat.

À la Chambre des Représentants, il y a 435 sièges et le nombre de députés par état est proportionnel à sa population. Autrement dit, plus un état est peuplé et plus il compte de députés à la Chambre. Les Républicains occupent aujourd’hui 241 sièges, contre 194 pour les Démocrates. Le leader de la majorité républicaine et speaker est Paul Ryan. Le leader de la minorité démocrate est Nancy Pelosi.

Au Sénat, il y a 100 sièges répartis de manière égale entre tous les états. Autrement dit, chaque état compte deux sénateurs. Les Républicains occupent aujourd’hui 52 sièges, contre 46 pour les Démocrates. Deux sénateurs siègent en tant qu’Indépendants mais participent aux travaux de l’assemblée avec les Démocrates. Il s’agit d’Angus King (Maine) et de Bernie Sanders (Vermont). Le leader de la majorité républicaine au Sénat est Mitch McConnell. Le leader de la minorité démocrate est Chuck Schumer.

  • LA COMPOSITION RELIGIEUSE DU NOUVEAU CONGRÈS

Le Pew Research Center s’est penché sur la composition religieuse du 115ème Congrès. Les chrétiens y sont ultra-majoritaires. 90% des députés et sénateurs se déclarent en effet chrétiens, alors que ce n’est le cas que de 71% de la population américaine. À l’inverse, les personnes qui se déclarent sans religion sont sous-représentées au Congrès. Elles représentent 23% de la population américaine mais une seule députée se déclare sans religion (Kyrsten Sinema, Arizona).

Au total, 55,9% des membres du Congrès sont protestants (toutes dénominations confondues), 31,4% sont catholiques, 5,6% sont juifs et 2,4% sont mormons. Les autres religions représentent chacune moins de 1%.

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La diversité religieuse est surtout présente du côté démocrate. En effet, sur les 293 membres républicains du Congrès, 291 se déclarent chrétiens (protestants, catholiques ou mormons). Les deux autres se déclarent juifs. Parmi les membres démocrates du Congrès, ils ne sont « que » 80% à se déclarer chrétiens. Vingt-huit sont juifs, trois sont bouddhistes, trois sont hindouistes, deux sont musulmans, un est universaliste-unitarien et une députée se déclare sans religion.

Si l’on s’attarde sur la majorité chrétienne au Congrès, on constate qu’elle est de moins en moins protestante. Les protestants sont encore majoritaires puisqu’ils constituent 56% du Congrès. Mais ils étaient 75% au début des années 60. À l’inverse, la proportion d’élus catholiques a grimpé de 19% à 31%. Les protestants restent bien plus nombreux que les catholiques chez les Républicains (67% contre 27%). La balance est plus équilibrée chez les Démocrates (42% contre 37%). Les mormons restent bien plus nombreux chez les Républicains que chez les Démocrates. Sur les treize élus mormons du Congrès (7 députés et 6 sénateurs), douze sont Républicains.

  • LA PARITÉ AU SEIN DU NOUVEAU CONGRÈS

On en est encore loin. Alors que les femmes représentent 51% de la population américaine, elles ne sont que 19% au Congrès.

  • JOUR 1, PREMIÈRE POLÉMIQUE

Alors que le Congrès reprenait tout juste ses activités, on apprenait que les Républicains de la Chambre des Représentants avaient décidé, lors d’une réunion à huis-clos, de réduire les prérogatives du Bureau d’Ethique du Congrès (Office of Congressional Ethics). La proposition, présentée par le député de Virginie Bob Goodlatte, a fait l’objet d’un vote. 119 députés républicains ont voté pour et 74 ont voté contre. Paul Ryan y était opposé et avait, en vain, conseillé à ses troupes de ne pas l’adopter.

Qu’est-ce que l’Office of Congressional Ethics ?

Le bureau d’éthique du Congrès a été créé en 2008, après que plusieurs scandales de corruption aient éclaboussé des députés. Il s’agit d’un organe indépendant dirigé par huit personnes. Quatre sont nommées par le leader des Républicains à la Chambre et quatre par le leader des Démocrates à la Chambre. Ces personnes ne peuvent pas être elles-mêmes membres du Congrès ni travailler pour une agence fédérale. Le rôle du bureau est de recueillir les plaintes émises à l’encontre des députés et de mener l’enquête pour savoir s’ils ont enfreint la loi. Les enquêtes portent le plus souvent sur des accusations de corruption ou de conflit d’intérêts. Attention ! Le bureau ne peut pas sanctionner les députés. Une fois son enquête terminée, il en transmet les conclusions au House Ethics Committee, comité dirigé par les députés eux-mêmes et seul habilité à prendre des sanctions. Le bureau d’éthique publie également les conclusions de ses enquêtes. Celles-ci sont donc accessibles au grand public.

(NB: Le bureau d’éthique ne s’occupe que de la Chambre des Représentants. Aucun organe de ce type n’existe au niveau du Sénat)

Que contenait la proposition de réforme des Républicains ?

Elle consistait à faire passer le bureau d’éthique sous la supervision directe du House Ethics Committee. Autrement dit, le bureau aurait perdu une bonne part de son indépendance. La proposition prévoyait également de lui interdire de publier les résultats de ses enquêtes.

La proposition a-t-elle finalement été adoptée ?

Non. Les Démocrates, la presse et même Donald Trump se sont insurgés. À tel point que les Républicains ont finalement reculé et abandonné le projet.

  • JOE BIDEN ET LA PRESTATION DE SERMENT DES SÉNATEURS

Les sénateurs prêtent serment devant le vice-président des Etats-Unis. Ils ont ensuite le droit d’inviter leur famille à prendre une photo-souvenir de leur investiture en compagnie de ce même vice-président. Cette année, c’était la dernière fois que Joe Biden présidait la cérémonie, accompagné de sa spontanéité légendaire et parfois maladroite.

Voici quelques-uns des moments les plus insolites auxquels nous avons pu assister :

– Joe Biden a demandé à Marco Rubio et à sa femme s’il pouvait prendre une photo uniquement avec leurs enfants.

– Joe Biden s’est amusé à prendre un selfie avec la famille de Richard Blumenthal, sénateur démocrate du Connecticut.

– Joe Biden a voulu embrasser un bébé mais celui-ci n’était pas vraiment d’accord.

– Joe Biden a demandé son âge à la fille du sénateur républicain Pat Toomey. Lorsqu’elle lui a répondu qu’elle avait 16 ans, Biden s’est tourné vers son père et lui a lancé: « J’espère que vous avez des chiens pour surveiller la maison ». Ce à quoi Toomey a répondu: « Des chiens et des fusils de chasse ». Ah, l’Amérique !

– Enfin, Joe Biden a embrassé la femme du sénateur républicain Chuck Grassley sur les lèvres ! Nous n’avons pas trop compris mais voilà.

  • PAUL RYAN N’AIME PAS LE DABBING

Autre moment insolite, cette fois-ci à la Chambre des Représentants. Là, c’est devant le speaker que les députés prêtent serment. Le fils du député républicain du Kansas Roger Marshall a eu la bonne idée de faire un dab (mouvement rendu populaire par un joueur de football américain) au moment de la photo-souvenir réunissant sa famille et Paul Ryan. Ce dernier, surpris par l’attitude du jeune homme, lui a demandé s’il se sentait bien, avant de lui suggérer de cesser afin que l’on puisse voir son visage sur la photo. C’était drôle.

Un peu plus tard, Ryan confirmait qu’avant que cet événement ne se produise, il ignorait ce qu’était le dabbing et qu’il n’en avait toujours pas saisi l’utilité.

Traduction: Je viens de finir les photos des prestations de serment. Presque 300 personnes. De très nombreux enfants adorables. Toutefois, je ne comprends toujours pas ce qu'est le dabbing.
Traduction: Je viens de finir les photos des prestations de serment. Presque 300 personnes. De très nombreux enfants adorables. Mais je ne comprends toujours pas ce qu’est le dabbing.

LE RAPPORT DE LA SEMAINE

Retour aux choses sérieuses. Les services de renseignement américains ont publié une version déclassifiée de leur rapport sur l’implication de la Russie dans le processus électoral américain. Le rapport de 25 pages est accessible ici.

Que faut-il en retenir ?

1. D’après les services de renseignement américains,

We assess Russian President Vladimir Putin ordered an influence campaign in 2016 aimed at the US presidential election. Russia’s goals were to undermine public faith in the US democratic process, denigrate Secretary Clinton, and harm her electability and potential presidency. We further assess Putin and the Russian government developed a clear preference for President-elect Trump. (Nous estimons que le président russe Vladimir Poutine a ordonné la mise en place d’une campagne d’influence visant l’élection présidentielle américaine en 2016. Les objectifs de la Russie étaient d’ébranler la confiance envers le système démocratique américain, de dénigrer la Secrétaire Clinton, et de nuire à son éligibilité et à sa potentielle présidence. De plus, nous estimons que Poutine et le gouvernement russe ont développé une préférence claire pour le président élu Trump)

Ceci est plus une confirmation qu’autre chose. Vladimir Poutine est toutefois présenté officiellement pour la première fois comme le principal instigateur de la « campagne d’influence » lancée par la Russie.

2. Le rapport affirme que les machines de vote n’ont PAS été piratées (ce qui serait extrêmement difficile puisqu’elles ne sont pas reliées à Internet). Le vote en tant que tel n’a donc pas été truqué. Mais il est difficile d’estimer l’impact exact que les actions de la Russie ont pu avoir sur la décision des électeurs. Ce n’était d’ailleurs pas l’objectif de l’enquête des services de renseignement.

We did not make an assessment of the impact that Russian activities had on the outcome of the 2016 election. (Nous n’avons pas estimé l’impact que les activités russes ont pu avoir sur le résultat de l’élection de 2016)

3. Le rapport nous apprend que ce sont les services de renseignement russes qui ont piraté le Parti Démocrate et ont ensuite transmis les données à Wikileaks, qui les a publiées sur son site web. Wikileaks serait donc bien devenu un allié de la Russie. Le rapport affirme aussi que la Russie a également piraté des cibles républicaines mais n’a divulgué aucune information issue de ces piratages. Pour les services de renseignement, il s’agit là d’une preuve supplémentaire de la volonté de la Russie de nuire uniquement au Parti Démocrate et à Hillary Clinton, et donc d’aider Donald Trump.

4. La campagne menée par la Russie ne s’est pas limitée aux piratages informatiques. Les services de renseignement expliquent qu’elle a aussi eu recours à des techniques de propagande sur les réseaux sociaux et sur la chaîne de télévision anglophone Russia Today, qui diffuse aux Etats-Unis et est financée par l’état russe. Sur les réseaux sociaux, des milliers de comptes auraient notamment été créés pour diffuser de fausses informations (fake news).

Les responsables des services de renseignement ont rencontré Donald Trump pour lui présenter les conclusions de leur enquête mais cela n’a pas semblé avoir d’influence sur l’opinion du futur président. Il a même publié de nouveaux tweets affirmant qu’avoir une bonne relation avec la Russie serait positif et que seules les personnes « stupides » peuvent penser le contraire.

LE DILEMME DE LA SEMAINE

Les Républicains semblent bien décidés à faire de l’abrogation de l’Affordable Care Act, plus connu sous le nom d’Obamacare, l’une de leurs priorités lors des prochaines semaines. Mais cela ne sera peut-être pas aussi simple que cela. En effet, des millions d’américains pourraient perdre leur couverture santé du jour au lendemain. C’est pourquoi les Républicains promettent non seulement d’abroger l’Obamacare mais aussi de le remplacer par une autre loi plus efficace. Quel est le problème? Il semblerait que cette nouvelle loi ne soit pas encore tout à fait prête. Par conséquent, les Républicains sont confrontés à un véritable dilemme. Faut-il abroger tout de suite l’Obamacare ou attendre que la loi de remplacement soit prête?

Solution n°1: Abolir l’Obamacare sans attendre et proposer une nouvelle loi plus tard.

Solution n°2: Attendre que la nouvelle loi soit prête pour abolir l’Obamacare et le remplacer immédiatement par le nouveau plan.

Alors que Paul Ryan a affirmé dès la reprise des activités du Congrès que l’abrogation de l’Obamacare ne tarderait pas (solution n°1), certains élus républicains commencent à mettre en garde contre une action trop rapide et demandent à ce que la solution n°2 soit privilégiée. C’est notamment le cas de Rand Paul, qui affirmait dans un tweet que le futur président, Donald Trump, était d’accord avec lui.

Traduction: Je viens de parler avec Donald Trump et il soutient totalement mon plan consistant à remplacer l'Obamacare le même jour que celui de son abrogation. Il est temps d'agir.
Traduction: Je viens de parler avec Donald Trump et il soutient totalement mon plan consistant à remplacer l’Obamacare le même jour que celui de son abrogation. Il est temps d’agir.

Quelle est la position de Donald Trump? Il ne l’a pas encore précisée pour l’instant. Pendant la campagne, il a beaucoup critiqué l’Obamacare et promis de l’abroger et de le remplacer par une loi plus efficace. Il a aussi suggéré qu’il conserverait certaines parties de l’Obamacare: l’interdiction pour les compagnies d’assurance de refuser de prendre en charge les personnes déjà malades lorsqu’elles demandent à être couvertes et la possibilité pour les enfants de rester sur la mutuelle de leurs parents jusqu’à l’âge de 26 ans.

Quant à Barack Obama, il est très inquiet à l’idée que les Républicains puissent supprimer l’Obamacare, qu’il considère comme l’une des plus grandes avancées/réussites de son mandat. Il s’est même rendu au Capitole cette semaine pour rencontrer les élus démocrates et leur demander de tenir tête aux Républicains. Il leur a notamment demandé de refuser de les aider à rédiger un éventuel plan de remplacement.

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Et Twitter fit officiellement son entrée au Sénat… Lors d’un discours, Bernie Sanders a affiché derrière lui la reproduction géante d’un tweet de Donald Trump.

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Il s’agit d’un tweet dans lequel Trump promet de ne pas réduire le budget consacré à la Sécurité Sociale, à Medicare et à Medicaid. Une façon pour Sanders de mettre la pression sur le futur président en lui rappelant qu’il a des promesses électorales à tenir.

LA PROMESSE DE LA SEMAINE

Puisque l’on parle de promesses électorales, vous vous souvenez du Mexique qui allait financer la construction du mur érigé à la frontière? Et bien, Donald Trump veut désormais demander au Congrès d’avancer l’argent nécessaire pour la construction de ce mur afin que les travaux puissent commencer le plus rapidement possible. Mais il promet que le Mexique remboursera les contribuables américains plus tard.

Traduction: Les médias malhonnêtes ne disent pas que l'argent dépensé pour la construction du Grand Mur (pour des raisons de rapidité), sera remboursé par le Mexique plus tard!
Traduction: Les médias malhonnêtes ne disent pas que l’argent dépensé pour la construction du Grand Mur (pour des raisons de rapidité), sera remboursé par le Mexique plus tard!

S’il y a bien une personne qui n’y croit pas un seul instant et qui tient à le faire savoir, c’est l’ex-président mexicain Vicente Fox.

Traduction: Trump peut demander à qui il veut, mais ni moi ni le Mexique n'allons payer pour son monument raciste. Une autre promesse qu'il ne pourra pas tenir.
Traduction: Trump peut demander à qui il veut, mais ni moi ni le Mexique n’allons payer pour son monument raciste. Une autre promesse qu’il ne pourra pas tenir.
Traduction: TRUMP, quand vas-tu comprendre que je ne payerai pas pour ce p***** de mur. Sois franc avec les contribuables américains. C'est eux qui vont payer.
Traduction: TRUMP, quand vas-tu comprendre que je ne payerai pas pour ce p***** de mur. Sois franc avec les contribuables américains. C’est eux qui vont payer.

Ce n’est pas la première fois que Vicente Fox publie des tweets hostiles à l’encontre de Donald Trump. Il est loin le temps où il s’entendait particulièrement bien avec son homologue américain, George W. Bush. Nous avons retrouvé pour vous cette photo datant du 30 mars 2006. On y voit Bush, Fox et le premier ministre canadien de l’époque, Stephen Harper, en visite sur le site archéologique de Chichen Itza.

GWB Tour Chichen-Itza Archaelological Ruins, Mexico

L’ÉLECTION DE LA SEMAINE

Le Parti Républicain de l’Ohio devait élire son nouveau président cette semaine. Matt Borges, un proche du gouverneur John Kasich, était candidat à sa propre réélection. Il était opposé à Jane Timken. L’élection s’est rapidement transformée en un affrontement à distance entre John Kasich et Donald Trump. Alors que Kasich tentait de convaincre les membres du parti de réélire Borges, Donald Trump a pris le temps de contacter bon nombre d’entre eux par téléphone pour leur demander de voter en faveur de Timken. Il est assez surprenant que le futur président des Etats-Unis, alors qu’il doit encore nommer certains membres de sa future administration et se préparer pour sa prestation de serment, consacre autant de temps à s’impliquer dans une élection locale. Cela démontre surtout qu’il n’a pas pardonné à John Kasich de ne pas l’avoir soutenu pendant la campagne. Cela sonne aussi comme un avertissement à tous ses détracteurs, d’autant plus que c’est bien sa candidate qui l’a emporté.

Traduction: Félicitations à Jane Timken pour sa victoire pour devenir présidente du Parti Républicain de l'Ohio. Jane est une fidèle supportrice de Trump & une star.
Traduction: Félicitations à Jane Timken pour sa victoire pour devenir présidente du Parti Républicain de l’Ohio. Jane est une fidèle supportrice de Trump & une star.

Sachant que Trump est adepte des représailles contre ceux qui le critiquent, les membres républicains du Congrès oseront-ils lui tenir tête quand ils ne seront pas d’accord avec lui ?

LE PROJET DE LOI DE LA SEMAINE

Andrew Cuomo, gouverneur de l’état de New York, a présenté un projet de loi visant à garantir la gratuité de l’enseignement supérieur pour les enfants issus de famille gagnant moins de 125,000$ par an. Lors de la conférence de presse qu’il avait organisée pour présenter son projet, il était accompagné de Bernie Sanders, qui avait fait de la gratuité de l’enseignement l’une de ses grandes promesses de campagne. Le projet de Cuomo n’entrera en vigueur que s’il est adopté par le parlement de l’état. Plus de 940,000 foyers pourraient en bénéficier et le coût pour l’état de New York serait de 163 millions de dollars.

LE POINT SUR LA COURSE À LA PRÉSIDENCE DU PARTI DÉMOCRATE

Un nouveau candidat à la présidence du Parti Démocrate s’est fait connaître cette semaine. Il s’agit de Pete Buttigieg, le jeune maire (34 ans) de la ville de South Bend, en Indiana. Il a annoncé vouloir offrir une alternative à la lutte annoncée entre Keith Ellison et Tom Perez, qui serait sur le point d’attiser les mêmes divisions au sein du parti que les primaires ayant opposé Bernie Sanders à Hillary Clinton. Buttigieg veut jouer le rôle du rassembleur.

Obviously, we can learn from the past, but this needs to be about the future. We have much more important things to fight than each other. (Evidemment, nous pouvons apprendre du passé, mais cette élection doit être à propos du futur. Nous avons des choses bien plus importantes à faire que de nous combattre les uns les autres)

S’il était élu, Buttigieg deviendrait le premier président ouvertement homosexuel d’un parti politique américain. Mais, pour le moment, Keith Ellison et Tom Perez font toujours figure de favoris. Le premier, député du Minnesota, est soutenu par Bernie Sanders, Chuck Schumer, et de nombreux autres membres du Congrès. Il a promis de démissioner de son poste de député s’il était élu. De son côté, Tom Perez, le ministre du travail de Barack Obama, a reçu le soutien de quatre gouverneurs: Terry McAuliffe (Virginie), John Hickenlooper (Colorado), Gina Raimondo (Rhode Island) et John Bel Edwards (Louisiane).

Jaime Harrison, Raymond Buckley et Sally Boynton Brown, respectivement à la tête des Partis Démocrates de Caroline du Sud, du New Hampshire et de l’Idaho, sont également candidats.

LA PHRASE DE LA SEMAINE

Being your First Lady has been the greatest honor of my life and I hope I’ve made you proud. (Être votre Première Dame a été le plus grand honneur de ma vie et j’espère que vous êtes fiers de moi)

Michelle Obama, émue, lors de son dernier discours en tant que First Lady.

LE BILAN DE BARACK OBAMA

Barack Obama prononcera son discours d’adieu ce mardi 10 janvier à Chicago. Il évoquera sans doute le bilan de sa présidence. En attendant, Politifact a tenté d’évaluer ce bilan. Le site a examiné 533 promesses faites par Barack Obama en huit ans de présidence. Résultat ?

48% de promesses tenues

28% de compromis

24% de promesses non tenues

Le dossier très complet de Politifact est accessible ici. À explorer.

LE SURVIVANT DE LA SEMAINE

Ari Fleischer, ancien porte-parole de la Maison Blanche sous George W. Bush, aurait pu mourir dans la fusillade de l’aéroport de Fort Lauderdale. Il venait d’atterrir et s’apprêtait à aller récupérer sa valise précisément à l’endroit où la fusillade a eu lieu. En chemin, il s’est arrêté pour se rendre aux toilettes. Une pause salutaire puisque la fusillade a éclaté à ce moment-là. Fleischer a donc échappé de peu à la mort et il a aussi été le premier à annoncer sur Twitter qu’une fusillade était en cours au sein de l’aéroport.

Traduction: Je suis à l'aéroport de Ft. Lauderdale. Des coups de feu ont été tirés. Tout le monde est en train de courir.
Traduction: Je suis à l’aéroport de Ft. Lauderdale. Des coups de feu ont été tirés. Tout le monde est en train de courir.

La fusillade a fait cinq morts et huit blessés. Le tireur, Esteban Santiago (26 ans), a été arrêté par la police. D’après les premiers éléments de l’enquête, il aurait voyagé à bord d’un vol reliant Anchorage, en Alaska, à Fort Lauderdale. Il aurait transporté son arme dans ses bagages, en toute légalité. Il est en effet parfaitement légal de voyager avec une arme à bord d’un avion aux Etats-Unis, à condition de la décharger, de la placer dans une boîte spéciale consacrée à cet effet et de la faire enregistrer. Certaines compagnies aériennes autorisent également le transport de munitions en soute, d’autres non. Une fois son bagage récupéré, Santiago se serait rendu dans les toilettes pour charger son arme, avant de se mettre à tirer sur la foule. Pour l’instant, ses motivations exactes restent inconnues. On a toutefois appris qu’il avait combattu en Irak en 2010-2011 et qu’il en serait revenu très perturbé. C’est en tout cas ce qu’affirme sa famille. L’année dernière, il s’était aussi rendu dans les bureaux du FBI d’Anchorage. Il aurait expliqué aux agents qui le recevaient que le gouvernement fédéral essayait de le contrôler et le forçait à regarder des vidéos de propagande de l’Etat Islamique. Un discours incohérent qui avait poussé les enquêteurs du FBI à l’envoyer dans un hôpital pour un examen psychologique.

La question que l’on peut désormais se poser est la suivante: cette nouvelle fusillade dramatique va-t-elle relancer une fois de plus le débat sur le port d’armes au Congrès?

L’ÉMISSION DE LA SEMAINE

Lundi dernier, NBC diffusait le premier épisode de The New Celebrity Apprentice, nouvelle version de The Celebrity Apprentice, émission de téléréalité animée autrefois par Donald Trump. La première saison de l’émission avait été lancée en 2004 et le succès avait été énorme. C’est grâce à cette émission que Donald Trump s’est fait connaître du grand public et est devenu une véritable star. Il a présenté quatorze saisons au total. La dernière a été diffusée au début de l’année 2015, quelques mois avant que Trump annonce sa candidature à l’élection présidentielle. En septembre 2015, NBC avait annoncé avoir choisi Arnold Schwarzenegger pour succéder à Donald Trump. Le concept de l’émission n’a guère évolué mais la célèbre phrase prononcée par Donald Trump au moment d’éliminer un candidat malheureux, You’re fired, a été remplacée dans la bouche de Schwarzenegger par You’re terminated. Référence évidemment à son célèbre rôle dans le film Terminator.

Le nom de Trump n’a jamais été prononcé au cours de l’émission mais il est apparu dans le générique de fin. Trump reste en effet producteur de l’émission.

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Malgré cela – et le fait que l’on pourrait penser qu’il ait mieux à faire en tant que futur président -, il n’a pas hésité à se moquer de la faible audience réalisée par Schwarzenegger (4,9 millions de téléspectateurs seulement, soit 22% de moins que pour le premier épisode de la dernière saison animée par Trump).

Traduction: Wow, les audiences sont connues et Arnold Schwarzenegger a été "submergé" (ou détruit) en comparaison à la machine à audience, DJT (ndlr: Donald J. Trump). Et dire que c'est une star de cinéma - et c'était la saison 1 comparée à la saison 14. Maintenant comparez-le à ma saison 1. Mais qui s'en soucie, il a soutenu Kasich & Hillary.
Traduction: Wow, les audiences sont connues et Arnold Schwarzenegger a été « submergé » (ou détruit) en comparaison à la machine à audience, DJT (ndlr: Donald J. Trump). Et dire que c’est une star de cinéma – et c’était la saison 1 comparée à la saison 14. Maintenant comparez-le à ma saison 1. Mais qui s’en soucie, il a soutenu Kasich & Hillary.

Il est vrai que Schwarzenegger, qui est Républicain, avait soutenu John Kasich lors des primaires et avait ensuite annoncé qu’il ne voterait pas en faveur de Donald Trump lors de l’élection générale. Il n’avait cependant pas pour autant annoncé son soutien à Hillary Clinton, contrairement à ce que prétend Donald Trump.

Schwarzenegger a évidemment répondu à Trump sur Twitter.

Traduction: Je te souhaite bonne chance et j'espère que tu travailleras pour TOUS les américains de façon aussi aggressive que tu ne l'as fait pour tes audiences.
Traduction: Je te souhaite bonne chance et j’espère que tu travailleras pour TOUS les américains de façon aussi aggressive que tu ne l’as fait pour tes audiences.

LE TRANSFERT DE LA SEMAINE

Ce n’est pas tout à fait de la politique mais nous pensons utile de vous transmettre l’information. Megyn Kelly quitte Fox News, où elle travaillait depuis douze ans, pour NBC News. C’est une grosse perte pour Fox News puisque l’émission phare de Kelly, The Kelly File, était la deuxième émission la plus regardée de la chaîne. Bien que conservatrice, Megyn Kelly était aussi plus modérée que d’autres animateurs stars de la chaîne, tels que Sean Hannity ou Bill O’Reilly.

LA DISTANCE DE LA SEMAINE

0,2 miles, soit environ 300 mètres. C’est la distance qui séparera la nouvelle maison de Barack et Michelle Obama de celle d’Ivanka Trump et de son mari Jared Kushner dans le quartier huppé de Kalorama, à Washington. D’après Google Maps, la distance entre les deux habitations se parcourt en 3 minutes à pied.

Source: The Independent Journal
Source: The Independent Journal

LE PRIX DE LA SEMAINE

$24. C’est le prix du cocktail le moins cher au bar de l’hôtel de Donald Trump à Washington, D.C. Le cocktail le plus cher coûte quant à lui $100 ! Une journaliste du Washingtonian a aussi constaté que les prix des cocktails avaient considérablement augmenté depuis l’ouverture de l’hôtel au mois de septembre dernier.

LE TWEET DE LA SEMAINE

Saurez-vous déchiffrer ce tweet de Chuck Grassley, sénateur de l’Iowa ?

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