Bienvenue dans votre Weekly News Flash ! Au menu cette semaine: la suite des auditions au Sénat, des lettres de présidents, et surtout l’attitude inquiétante de Donald Trump et Sean Spicer envers la presse.
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
La cérémonie d’investiture de Donald Trump, évidemment. Tout ce qu’il faut savoir à ce sujet se trouve dans notre article Retour sur la cérémonie d’investiture de Donald Trump.
Ci-dessous, le résumé du reste de l’actualité de la semaine.
THE TRUMP TRANSITION STORY
Nouvelles nominations et suite des auditions au Sénat.
- SONNY PERDUE (70 ans) → Secretary of Agriculture / Ministre de l’Agriculture
Qui est-il? Sonny Perdue a été gouverneur de Géorgie de 2003 à 2011.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Oui.
⚠️ Le poste de Secrétaire à l’Agriculture était le dernier poste à pourvoir au sein du Cabinet de Donald Trump. La presse américaine a souligné le manque de diversité au sein de ce Cabinet. Sur 16 ministres, 13 sont des hommes blancs. Il n’y a que deux femmes (Betsy DeVos à l’Education et Elaine Chao aux Transports), un seul afro-américain (Ben Carson au Logement) et aucun latino, ce qui n’était plus arrivé depuis 1988 !
- WOODY JOHNSON (69 ans) → U.S. Ambassador to the United Kingdom / Ambassadeur des Etats-Unis au Royaume-Uni
Qui est-il? Woody Johnson est un homme d’affaires. Il est notamment propriétaire de l’équipe des New York Jets (football américain). Tout au long de sa carrière, il a fait des dons financiers réguliers au Parti Républicain. Il soutenait initialement Jeb Bush pour l’élection présidentielle de 2016 mais avait apporté son soutien à Donald Trump après que celui-ci ait remporté les primaires républicaines.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Oui.
- Deuxième semaine de confirmation hearings au Sénat
Voici ce qu’il fallait retenir des auditions des futurs membres de l’administration Trump cette semaine. Avec quelques épisodes insolites.
RYAN ZINKE, CANDIDAT AU POSTE DE SECRÉTAIRE À L’INTÉRIEUR
RAPPEL: Le Secretary of the Interior n’est pas l’équivalent de notre ministre de l’Intérieur. Il est à la tête du Département de l’Intérieur, qui s’occupe de la gestion et de la conservation des territoires appartenant à l’état fédéral. Cela inclut notamment les parcs nationaux.
Ryan Zinke a déclaré qu’il ne croyait pas que le changement climatique soit un canular, comme l’a affirmé Donald Trump. Il a déclaré que le changement du climat était « indiscutable » et que l’action de l’homme y contribuait. Mais il a aussi affirmé que la protection de l’environnement ne devait pas se faire au détriment de la croissance économique et de l’indépendance énergétique américaine. Zinke se dit ainsi prêt à revoir les décisions de l’administration Obama relatives à la limitation du forage pétrolier en Alaska.
Zinke s’est également déclaré catégoriquement opposé à une éventuelle privatisation des parcs nationaux.
SCOTT PRUITT, CANDIDAT AU POSTE DE DIRECTEUR DE L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (EPA)
Comme Ryan Zinke, Scott Pruitt a déclaré qu’il ne pensait pas que le réchauffement climatique soit un canular. Il a toutefois aussi affirmé que la manière de lutter efficacement contre ce réchauffement faisait toujours débat et il ne s’est pas véritablement engagé à mettre en place des mesures strictes en matière de protection de l’environnement. Pas de quoi rassurer les Démocrates qui estiment qu’il n’est pas qualifié pour diriger l’agence de protection de l’environnement, notamment en raison des contributions financières qu’il a reçues au cours de sa carrière de la part de l’industrie du pétrole.
Bernie Sanders a interrogé Scott Pruitt de manière très critique et a été abasourdi lorsque celui-ci lui a répondu que son opinion personnelle concernant le réchauffement climatique était insignifiante et qu’elle ne devrait pas entrer en ligne de compte pour savoir s’il est qualifié ou non pour le poste auquel il a été nommé. Il estime en effet qu’en tant que directeur de l’EPA, son rôle sera avant tout de faire appliquer la législation votée par le Congrès.
SANDERS: Really? You are going to be the head of the agency to protect the environment and your personal feelings about whether climate change is caused by human activity and carbon emission is immaterial? (Vraiment? Vous allez diriger l’agence de protection de l’environnement et vos opinions personnelles concernant l’impact de l’activité humaine et des émissions de carbone sur le changement climatique sont insignifiantes?)
RICK PERRY, CANDIDAT AU POSTE DE SECRÉTAIRE À L’ÉNERGIE
Les Démocrates attendaient l’ex-gouverneur du Texas de pied ferme. En effet, lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle de 2012, il avait affirmé vouloir supprimer le Département de l’Energie, qu’il veut désormais diriger. Rick Perry a tout de suite mis les points sur les i.
PERRY: My past statements made over five years ago about abolishing the Department of Energy do not reflect my current thinking. (Mes déclarations passées faites il y a cinq ans au sujet de la suppression du Département de l’Energie ne reflètent pas ma pensée actuelle)
Perry a affirmé qu’il regrettait d’avoir recommandé la suppression du Département. Pas certain que cela suffise à convaincre tout le monde.
Durant son audition, Rick Perry a pourtant paru relativement bien préparé et certains Démocrates se sont dits satisfaits de ce qu’ils avaient entendu. Perry a notamment critiqué la décision de l’équipe de transition de Donald Trump de demander à tous les employés du Département de l’Energie de remplir un questionnaire visant à identifier ceux qui auraient participé à des recherches sur le changement climatique au cours du mandat de Barack Obama. Perry a rappelé, à juste titre, que le questionnaire avait été envoyé par l’équipe de Trump avant qu’il ne soit sélectionné comme candidat au poste de Secrétaire à l’Energie. Et il a clairement déclaré qu’il désapprouvait l’initiative.
PERRY: I didn’t approve it. I don’t need that information. I don’t want that information. That is not how I manage. (Je ne l’ai pas approuvée. Je n’ai pas besoin de cette information. Je ne veux pas de cette information. Ce n’est pas de cette manière que je gère une équipe)
Rick Perry a également affirmé que le changement climatique était réel et en partie causé par l’activité humaine, mais qu’il fallait trouver un équilibre entre protection de l’environnement et croissance économique.
Enfin, l’audition de Rick Perry a donné lieu à une scène étonnante. Lorsque le sénateur démocrate Al Franken a pris la parole pour interroger l’ex-gouverneur du Texas, il a cru bon de le remercier d’être venu le voir dans son bureau quelques jours auparavant pour discuter de son futur rôle. Voici la suite de la conversation.
FRANKEN: Thank you so much for coming into my office. Did you enjoy meeting me? (Merci beaucoup d’être venu dans mon bureau. Avez-vous apprécié la rencontre?)
PERRY: I hope you’re as much fun on that dais as you were on your couch… (J’espère que vous serez aussi sympa ici que vous ne l’avez été sur votre canapé…)
*Rires*
PERRY: May I rephrase that, sir? (Pourrais-je reformuler cela?)
FRANKEN: Please. Please. Please. Oh, my lord. Oh, my lord. (S’il-vous-plaît. S’il-vous-plaît. S’il-vous-plaît. Oh, Seigneur. Oh, Seigneur)
*Rires*
PERRY: Well, I think we found our Saturday Night Live soundbite. (Et bien, je pense que nous avons trouvé notre petite phrase pour le Saturday Night Live)
TOM PRICE, CANDIDAT AU POSTE DE SECRÉTAIRE À LA SANTÉ
Tom Price a été auditionné dans un contexte quelque peu tendu puisque la presse a révélé qu’alors qu’il était député, il avait acheté des parts dans une société qui fabrique des prothèses. Quelques jours plus tard, il introduisait une proposition de loi qui aurait repoussé la mise en place de certaines normes jusqu’en 2018. Si elle avait été adoptée, cette proposition de loi aurait été avantageuse pour la société dans laquelle Price venait d’investir. Les Démocrates ont évidemment mis ces faits en avant lors de l’audition. Price s’est défendu en affirmant qu’il n’avait jamais rien fait d’illégal.
Bernie Sanders s’est également fait remarquer lors de cette audition, en affirmant que la société américaine n’était pas une société compatissante. Alors qu’il venait de demander à Tom Price s’il pensait que l’accès aux soins de santé était un droit, ce dernier a déclaré « We are a compassionate society » (Nous sommes une société compatissante). Sanders lui a coupé la parole et a déclaré:
No, we are not a compassionate society. In terms of our relationship to poor and working people, our record is worse than virtually any other country on Earth. We have the highest rate of childhood poverty of any other major country on Earth and half of our senior, older workers have nothing set aside for retirement. So I don’t think compared to other countries, we are particularly compassionate. (Non, nous ne sommes pas une société compatissante. En termes de relations avec les pauvres et les travailleurs, notre bilan est pire que celui de presque tous les autres pays du monde. Nous avons le taux de pauvreté infantile le plus élevé de tous les grands pays du monde et la moitié de nos seniors n’ont rien pu mettre de côté pour leur retraite. Donc je ne pense pas que comparé à d’autres pays, nous soyons particulièrement compatissants)
BETSY DEVOS, CANDIDATE AU POSTE DE SECRÉTAIRE À L’ÉDUCATION
Sans doute la plus mauvaise performance de la semaine lors d’une audition. DeVos n’est pas apparue très sûre d’elle et n’a fait que renforcer les doutes des Démocrates à son égard. Elle a parfois semblé incapable de répondre précisément aux questions qui lui étaient posées. Plus grave, elle a semblé ne pas savoir qu’il existe une loi fédérale obligeant les écoles à faire respecter les droits des enfants handicapés. Alors qu’elle était interrogée au sujet du handicap à l’école, DeVos a déclaré que les différents états devraient pouvoir décider de mettre en application ou non le Individuals with Disabilities Education Act (IDEA), une loi obligeant les écoles à garantir les mêmes opportunités d’accès aux enfants handicapés qu’aux autres enfants. Problème? Le IDEA est une loi fédérale que tous les états sont en principe déjà obligés d’appliquer. Lorsque la sénatrice démocrate Maggie Hassan l’a fait remarquer à DeVos, celle-ci a répondu qu’elle avait peut-être confondu avec une autre législation. Oops.
Un autre moment de l’audition a été largement commenté. Le sénateur démocrate Chris Murphy a demandé à DeVos si elle pensait que les armes à feu avaient leur place « dans et aux alentours des écoles ». DeVos n’a pas voulu s’engager à interdire la présence d’armes dans les écoles. Elle a affirmé que c’était aux états de décider de leur propre législation en la matière, voire aux écoles elles-mêmes. Elle a ainsi donné l’exemple de certaines écoles dans le Wyoming où il pourrait être utile de posséder des armes pour se protéger en cas d’attaque de… grizzly !
La remarque n’a pas du tout plu aux Démocrates, qui l’ont trouvée totalement déplacée à l’heure où de nombreuses fusillades font des morts chaque année dans les écoles du pays.

Notons toutefois que tout le monde n’a pas trouvé la remarque de DeVos aussi ridicule que cela. Certains habitants et directeurs d’école du Wyoming semblent partager son opinion, comme le précisait un communiqué de l’Associated Press. Le responsable de la sécurité dans un district du Wyoming proche du Yellowstone National Park rappelait ainsi que les cas de personnes attaquées par des ours sont nombreux chaque année dans la région.
When you’re in rural areas and you’re maybe 15 or 20 or 30 minutes away from anybody who could respond to an event, it does make sense that you might have somebody on staff who is armed and able to respond to an emergency. (Lorsque vous êtes dans une zone rurale à 15 ou 20 ou 30 minutes de la première personne susceptible d’intervenir en cas de problème, cela peut avoir un sens qu’un membre du staff [de l’école] soit armé et capable d’intervenir en cas d’urgence)
NIKKI HALEY, CANDIDATE AU POSTE D’AMBASSADRICE DES ETATS-UNIS AUPRÈS DES NATIONS UNIES
L’audition de Nikki Haley fut pour le moins intéressante. La gouverneure de Caroline du Sud, qui n’a jusqu’ici aucune véritable expérience en matière de politique étrangère, n’a pas hésité à afficher des opinions bien différentes de celles de Donald Trump. Elle a évoqué l’importance du rôle de l’ONU et de l’OTAN. Contrairement à Rex Tillerson, candidat au poste de Secrétaire d’Etat auditionné précédemment par le même comité, elle n’a pas hésité à affirmer que l’armée de Vladimir Poutine était coupable de crimes de guerre en Syrie ou que le président philippin Rodrigo Duterte violait les droits de l’homme.
Nikki Haley est même allée plus loin, affirmant qu’elle espérait pouvoir, avec d’autres conseillers et membres du Cabinet, faire changer Donald Trump d’avis sur certains sujets.
HALEY: I do anticipate that he will listen to all of us, and that hopefully we will get him to see it the way we see it. (Je m’attends à ce qu’il nous écoute tous, et j’espère que nous parviendrons à lui faire voir les choses de la manière dont nous les voyons)
Ces propos ont plu, y compris à certains sénateurs démocrates, qui n’excluent pas de voter en faveur de la nomination de Haley. L’un d’entre eux a ainsi déclaré :
I think she will speak her views to the president of the United States and to the president of Russia, and she’s not going to be intimidated. That’s the impression I got. (Je pense qu’elle dira ce qu’elle pense au président des Etats-Unis et au président russe, et qu’elle ne sera pas intimidée. C’est l’impression que j’ai)
Au sujet des Nations Unies, Nikki Haley a déclaré qu’elle ne pensait pas que les Etats-Unis devraient s’en retirer ou cesser de contribuer à leur financement. Elle a toutefois mis en garde contre les dysfonctionnements de l’institution. Elle n’exclut donc pas de revoir la contribution américaine à certaines initiatives de l’ONU, en particulier si celles-ci se révèlent inefficaces.
- James Mattis et John Kelly, premières confirmations
Le jour de l’investiture de Donald Trump, le Sénat a confirmé les nominations de James Mattis au poste de Secrétaire à la Défense et de John Kelly au poste de Secrétaire à la Sécurité Intérieure. Mattis et Kelly sont les deux premiers membres de l’administration Trump à être confirmés. Ils ont tous les deux été largement plébiscités par les sénateurs, Républicains comme Démocrates. Sur 99 sénateurs (en tant que futur membre de l’administration Trump, Jeff Sessions s’est abstenu de voter), 98 ont voté en faveur de la nomination de James Mattis et 88 ont voté en faveur de celle de John Kelly.
- Des nouvelles de Chris Christie
Chris Christie a déclaré cette semaine que Donald Trump lui avait proposé plusieurs postes au sein de son administration mais qu’il avait été contraint de refuser parce que sa femme refusait catégoriquement de déménager à Washington. Vous y croyez?
LA CONTROVERSE DE LA SEMAINE
Trois jours avant son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a accordé une remise de peine à Chelsea Manning, un soldat transsexuel qui avait volé 750,000 pages de documents confidentiels relatifs à la guerre en Irak et les avait transmises à WikiLeaks. Une vidéo montrait notamment un hélicoptère américain attaquant par erreur des civils et des journalistes. Manning a été condamnée à 35 ans de prison. Bien qu’elle ait changé de sexe, elle est incarcérée dans une prison pour hommes du Kansas depuis six ans. Grâce à la remise de peine accordée par Obama, elle retrouvera la liberté le 17 mai prochain.
La décision d’Obama n’a pas été bien acceptée par tout le monde. Son propre ministre de la Défense, Ash Carter, y était opposé. Les Républicains ont évidemment critiqué Obama. Dans un communiqué, le sénateur de l’Arkansas Tom Cotton écrivait par exemple:
I don’t understand why the president would feel special compassion for someone who endangered the lives of our troops, diplomats, intelligence officers, and allies. We ought not treat a traitor like a martyr. (Je ne comprends pas pourquoi le président ressentirait de la compassion pour quelqu’un qui a mis en danger les vies de nos troupes, de nos diplomates, de nos officiers du renseignement, et de nos alliés. Nous ne devrions pas traiter un traître comme un martyre)
Deux jours plus tard, à la veille de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama accordait 330 dernières remises de peine, essentiellement à des personnes condamnées pour trafic de drogue. Au total, durant sa présidence, Barack Obama aura accordé plus de remises de peine que ses douze prédécesseurs réunis !
LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SEMAINE
Barack Obama a également donné sa toute dernière conférence de presse en tant que président cette semaine. Les journalistes l’ont interrogé au sujet de la remise de peine accordée à Chelsea Manning. Le président a justifié sa décision en affirmant que Manning avait été condamnée à une peine bien plus lourde que d’autres personnes ayant commis le même crime. Il a aussi affirmé que le temps qu’elle avait déjà passé en prison suffirait à dissuader d’autres soldats d’agir comme elle.
Barack Obama a aussi évoqué son successeur. Il a suggéré que Donald Trump pourrait évoluer une fois qu’il serait assis derrière le Bureau Ovale et se rendrait compte de la difficulté du métier de président. Il a déclaré que le conseil le plus important qu’il ait donné à Trump lors de leurs entrevues était de pouvoir compter sur les gens qui l’entourent.
This is a job of such magnitude that you can’t do it by yourself. (C’est un travail d’une telle ampleur que vous ne pouvez pas l’effectuer seul)
Contrairement à certains Démocrates, Obama s’est aussi montré optimiste et rassurant quant à l’avenir du pays.
At my core, I think we’re going to be OK. (Au fond de moi, je pense que tout va bien se passer)
Il a cependant jugé utile de rappeler l’importance de l’existence d’une presse libre ayant accès à la Maison Blanche. Il a aussi encouragé les journalistes à rester sceptiques pour faire correctement leur travail. Et au moment de quitter la salle, il leur a lancé un « Merci beaucoup et bonne chance ».
Enfin, Barack Obama a déclaré avoir appris à ses filles à être résistantes et à toujours garder espoir, parce que « la seule chose qui soit la fin du monde est la fin du monde ». À méditer.
LA FEMME DE LA SEMAINE
Ronna Romney McDaniel. La nièce de Mitt Romney est la nouvelle présidente du Parti Républicain. Elle succède ainsi à Reince Priebus, qui occupait le poste depuis 2011 et a été nommé White House Chief of Staff par Donald Trump. Ronna Romney McDaniel était jusqu’ici à la tête du Parti Républicain du Michigan.
LA LETTRE DE LA SEMAINE
George H.W. Bush a dû être hospitalisé à Houston. Il a été placé en soins intensifs et intubé en raison de graves problèmes respiratoires faisant suite à une pneumonie. D’après son porte-parole, son état se serait fortement amélioré ces derniers jours. Sa femme Barbara a également été brièvement hospitalisée par précaution dans le même établissement. Elle souffrait d’une bronchite et d’une grosse fatigue. Elle a été soignée avec des antibiotiques et va elle aussi beaucoup mieux.
Quelques jours avant son hospitalisation, George Bush avait envoyé une lettre à Donald Trump pour s’excuser de son absence à sa cérémonie d’investiture. On pouvait notamment y lire que « Mon médecin dit que si je m’assieds dehors en plein mois de janvier, cela me mettra certainement six pieds sous terre ».
LES AUTRES LETTRES DE LA SEMAINE
La tradition veut que chaque président américain laisse une lettre à son successeur lorsqu’il quitte la Maison Blanche. On ignore ce que Barack Obama a indiqué dans celle qu’il a laissée à Donald Trump. En revanche, la lettre qu’avait laissée Bill Clinton à George W. Bush et celle qu’avait laissée George W. Bush à Barack Obama viennent d’être rendues publiques. Attention, il faut s’accrocher pour parvenir à déchiffrer les écritures !

Pour ceux que cela intéresse, voici les textes des deux lettres.
Lettre de Bill Clinton à George W. Bush (2001)
Dear George,
Today you embark on the greatest venture, with the greatest honor, that can come to an American citizen.
Like me, you are especially fortunate to lead our country in a time of profound and largely positive change, when old questions, not just about the role of government, but about the very nature of our nation, must be answered anew.
You lead a proud, decent, good people. And from this day you are President of all of us. I salute you and wish you success and much happiness.
The burdens you now shoulder are great but often exaggerated. The sheer joy of doing what you believe is right is inexpressible.
My prayers are with you and your family. Godspeed.
Sincerely, Bill
//
Cher George,
Aujourd’hui, tu t’embarques dans la plus grande des aventures, avec le plus grand honneur, qui puisse arriver à un citoyen américain.
Comme moi, tu es particulièrement chanceux de diriger notre pays dans une période de changement positif profond, lors de laquelle les vieilles questions, pas seulement à propos du rôle du gouvernement, mais à propos de la nature même de notre nation, doivent à nouveau trouver une réponse.
Tu diriges un peuple fier, respectable et bon. Et à partir de ce jour tu es notre Président à tous. Je te salue et je te souhaite beaucoup de succès et de bonheur.
Le poids sur tes épaules est désormais grand mais souvent exagéré. La pure joie de faire ce que tu crois être juste est inexprimable.
Mes prières pour toi et ta famille. Bonne route.
Cordialement, Bill
Lettre de George W. Bush à Barack Obama (2009)
Dear Barack,
Congratulations on becoming our President. You have just begun a fantastic chapter in your life.
Very few have had the honor of knowing the responsibility you now feel. Very few know the excitement of the moment and the challenges you will face.
There will be trying moments. The critics will rage. Your « friends » will disappoint you. But, you will have an Almighty God to comfort you, a family who loves you, and a country that is pulling for you, including me. No matter what comes, you will be inspired by the character and compassion of the people you now lead.
God bless you.
Sincerely,
GW
//
Cher Barack,
Félicitations pour ton élection. Tu viens de commencer un chapitre fantastique de ta vie.
Très peu de personnes ont eu l’honneur de connaître la responsabilité que tu ressens à présent. Très peu de personnes savent à quel point ce moment est excitant et connaissent les défis auxquels tu vas devoir faire face.
Il y aura des moments pénibles. Les critiques feront rage. Tes « amis » te décevront. Mais, tu auras un Dieu Tout-Puissant pour te réconforter, une famille qui t’aime, et un pays qui est derrière toi, moi y compris. Peu importe ce qu’il se passe, tu seras inspiré par le caractère et la compassion du peuple que tu diriges désormais.
Que Dieu te garde.
Cordialement,
GW
LE TWEET DE LA SEMAINE
Ce tweet de Bill Clinton apportant tout son soutien à George et Barbara Bush durant leur hospitalisation.

LE PAPILLON DE LA SEMAINE
Voici le Neopalpa donaldtrumpi, une nouvelle espèce de papillon de nuit découverte dans le sud de la Californie.
Vous l’aurez compris, les scientifiques ont baptisé ce papillon ainsi en hommage à Donald Trump. Une certaine ressemblance avec le style capillaire du nouveau président aurait fortement contribué à leur décision.
LE MENSONGE DE LA SEMAINE
S’il n’y avait qu’une seule information à retenir cette semaine, ce serait celle-ci. Lors du premier jour de sa présidence, alors que des centaines de milliers de personnes participaient à la Women’s March dans les rues du pays, Donald Trump a accusé la presse de mentir au sujet de l’affluence à sa cérémonie d’investiture. Il ne fait pourtant aucun doute que la cérémonie d’investiture de Trump ait attiré moins de monde que les cérémonies précédentes, notamment celle de Barack Obama en 2009 (qui avait bien sûr un caractère historique très important, puisqu’il s’agissait de la première prestation de serment d’un président afro-américain). Cette différence d’affluence est clairement visible à l’œil nu sur les photos du National Mall.

Elle est aussi confirmée par le nombre de tickets de métro vendus à Washington le jour de l’investiture (ndlr: un très grand nombre de rues de la ville étant interdites à la circulation, le métro est le seul moyen de transport permettant de se rendre à la cérémonie). Mais Donald Trump prétend, contre toute évidence, qu’il y avait plus de monde à sa cérémonie d’investiture qu’à n’importe quelle autre cérémonie d’investiture dans l’histoire ! Alors qu’il donnait un discours au siège de la CIA, il a clairement accusé les médias de mentir. Il a aussi affirmé qu’il était « en guerre » contre eux et que les journalistes étaient « les êtres humains les plus malhonnêtes sur Terre ».
[Lors de ce même discours, Donald Trump a aussi fait la déclaration suivante au sujet de la guerre en Irak: « Nous aurions dû garder le pétrole. Peut-être que nous aurons une autre chance ». Une déclaration qui est passée un peu inaperçue au milieu des attaques contre la presse mais dont il nous semblait tout de même important de vous faire part]
Quelques heures plus tard, le nouveau porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, organisait sa toute première conférence de presse. Et il a lui aussi accusé les journalistes de mentir au sujet de l’affluence à la cérémonie d’investiture de la veille.
It was the largest audience to ever witness an inauguration, period. (C’était l’audience la plus importante ayant jamais assisté à une investiture, point final)
Des photos géantes de la foule assistant à la cérémonie d’investiture avaient même été installées en arrière-plan.
Sean Spicer a aussi donné des chiffres erronés quant à la fréquentation du métro le jour de l’investiture. Difficile de ne pas voir dans une telle conférence de presse la mise en place d’une certaine forme de propagande. Et il faut encore ajouter à cela le fait qu’après s’être exprimé et avoir menti, Sean Spicer s’est éclipsé sans répondre à aucune question. Autrement dit, les journalistes n’ont pas été autorisés à poser de questions lors de la première conférence de presse du nouveau porte-parole de la Maison Blanche.
Le lendemain, Kellyanne Conway était l’invitée de l’une des émissions politiques télévisées du dimanche. Elle a déclaré que les déclarations de Sean Spicer n’étaient pas des mensonges mais des « alternative facts », des « faits alternatifs ». Sic. Conway a aussi déclaré que le job de la presse n’était pas de « qualifier de ridicule ce qui est dit par notre porte-parole de la Maison Blanche et notre président ».
Nous conclurons avec ce tweet de Stuart Stevens, un conseiller en communication républicain ayant travaillé pour de nombreux hommes politiques, dont le président George W. Bush et Mitt Romney. (Bien qu’étant républicain, Stevens n’a jamais apporté son soutien à Donald Trump)

DERNIÈRE MINUTE: Sean Spicer a donné une nouvelle conférence de presse aujourd’hui et a cette fois répondu aux questions des journalistes. Nous n’avons cependant pas eu le temps de lire le compte-rendu de cette conférence de presse. Nous y reviendrons certainement dans notre prochaine édition.