WEEKLY NEWS FLASH #69

Cette semaine, on vous parle du nouveau président du Parti Démocrate, de la CPAC, ou encore de solidarité entre communauté juive et communauté musulmane. En revanche, pas un mot sur les Oscars. Promis. Parce que nous savons que vous en avez assez de n’entendre parler que de cela depuis ce matin 😓.

THE TRUMP TRANSITION STORY

Le Congrès était en congé cette semaine. Par conséquent, pas d’auditions ni de confirmations à signaler du côté du Sénat. En revanche, Donald Trump a désigné le remplaçant de Michael Flynn au poste de conseiller à la sécurité nationale. Il s’agit du lieutenant général H.R. McMaster.

  • H.R. MCMASTER (54 ans) → National Security Adviser / Conseiller à la sécurité nationale

Qui est-il? Herbert Raymond (H.R.) McMaster a une brillante carrière militaire derrière lui. Il a séjourné sur des bases militaires en Allemagne, en Asie et en Irak. Dans ce dernier pays, il a été l’assistant du général David Petraeus lorsque celui-ci y dirigeait les opérations de l’armée américaine. McMaster a également fait des études universitaires. Il a un doctorat en histoire. Sa thèse était consacrée à la guerre du Vietnam. En 1997, il a publié un livre sur le même sujet, dans lequel il se montre très critique à l’encontre de la stratégie du gouvernement américain de l’époque. Enfin, et c’est peut-être le plus important, McMaster ne semble pas partager la même vision de l’Islam et de la lutte contre le terrorisme que son prédécesseur. Michael Flynn avait tenu des propos très ambigus au sujet de l’Islam, qu’il avait même qualifié d’ « idéologie politique » à combattre, au même titre que le fascisme ou le communisme. L’approche de McMaster semble bien différente. En Irak, il n’a pas hésité à dialoguer avec des musulmans irakiens pour qu’ils aident les américains à combattre Al Qaïda. Cette approche a parfois été couronnée de succès. McMaster est persuadé que les musulmans pieux peuvent être des alliés de l’Amérique contre les terroristes, à condition qu’ils soient traités avec respect. Certains espèrent déjà que McMaster parviendra à convaincre Donald Trump de la nécessité de ne pas stigmatiser l’ensemble de la communauté musulmane.

Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.

L’HOMME DE LA SEMAINE

Tom Perez, nouveau président du Parti Démocrate.

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Qui est-il ?

Thomas Edward Perez, dit Tom, est né le 7 octobre 1961 à Buffalo, dans l’état de New York. Ses parents étaient des immigrés venus de République Dominicaine. Son père est mort alors que Tom n’avait que 12 ans. Il avait obtenu la nationalité américaine après s’être engagé dans l’armée. Il était aussi médecin et a exercé ce métier dans des hôpitaux réservés aux vétérans. Sa mère était quant à elle arrivée aux Etats-Unis lorsqu’elle était enfant, après que son père ait été nommé au poste d’ambassadeur de la République Dominicaine aux Etats-Unis.

Tom Perez a étudié le droit à Harvard. Il a ensuite exercé le métier de procureur. Il était spécialisé dans les affaires relatives au respect des droits civiques. Durant la présidence de Bill Clinton, il a été l’un des conseillers de la Ministre de la Justice, Janet Reno. Il a également conseillé le sénateur démocrate Ted Kennedy.

En 2007, le gouverneur du Maryland, Martin O’Malley, le nomme Ministre du Travail de son état. À ce poste, Perez a notamment durci la législation pour que les entreprises ne déclarant pas correctement leurs travailleurs ou refusant de leur procurer les protections de travail adéquates soient plus durement sanctionnées.

En 2009, Barack Obama nomme d’abord Perez au poste d’assistant du Ministre de la Justice. En 2013, il lui offre un poste encore plus prestigieux. Perez devient Ministre du Travail. Il a occupé ce poste jusqu’à la fin du mandat d’Obama, il y a un peu plus d’un mois.

Comment a-t-il été élu ? 

Ce samedi 25 février, plus de 400 membres du Parti Démocrate étaient réunis à Atlanta pour élire le nouveau président de leur parti.

(Rappel: Debbie Wasserman Schultz avait démissionné de son poste de présidente en juillet dernier, après que des e-mails dévoilés par Wikileaks aient démontré que la direction du parti avait tenté d’avantager Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders lors des primaires. Depuis la démission de Schultz, Donna Brazile assurait l’intérim)

Attention ! Une telle élection n’a pas toujours lieu pour élire le président du parti. En effet, chez les Démocrates, la tradition veut que lorsqu’ils occupent la Maison Blanche, le président des Etats-Unis désigne lui-même le président du parti. C’est ainsi Barack Obama qui avait choisi de confier les rênes du parti à Tim Kaine en 2009, puis à Debbie Wasserman Schultz en 2011.

Qui étaient les principaux candidats en lice?

Keith Ellison, député du Minnesota à la Chambre des Représentants, avait été le premier à annoncer sa candidature. Il était soutenu par Bernie Sanders et plusieurs autres de ses collègues du Congrès, ainsi que par plusieurs grandes organisations syndicales.

Tom Perez, alors encore Ministre du Travail, avait annoncé sa candidature plusieurs semaines plus tard. Il était notamment soutenu par Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton.

Keith Ellison et Tom Perez étaient les deux favoris. Bien qu’ils aient refusé de s’attaquer mutuellement pendant la campagne, leur opposition a rapidement été présentée comme un remake des primaires ayant opposé Bernie Sanders à Hillary Clinton. Keith Ellison incarnait l’aile la plus « révolutionnaire » du parti, très à gauche, alors que Perez incarnait son aile plus modérée et semblait être le candidat de l’ « establishment ».

Un troisième homme, Pete Buttigieg, est parvenu à faire parler de lui et semblait en mesure de créer la surprise. Actuel maire de la ville de South Bend, en Indiana, il manquait certes d’expérience. Jeune (35 ans), vétéran ayant combattu en Afghanistan et ouvertement homosexuel, son profil était cependant intéressant. Il a joué la carte de l’incarnation du renouveau du parti. Il insistait également sur sa volonté de réconcilier ses différentes factions. Buttigieg était parvenu à obtenir quelques soutiens de poids, notamment celui de Martin O’Malley, ex-gouverneur du Maryland et ex-candidat à la présidence.

Samedi, Pete Buttigieg a créé la surprise en annonçant le retrait de sa candidature peu avant le début du vote ! Certains membres du parti ont alors reçu un message de la part de l’équipe de campagne de Keith Ellison, les informant que Buttigieg avait apporté son soutien à ce dernier. Le maire de South Bend a rapidement précisé que ce n’était pas le cas. Oups.

Finalement, Tom Perez a échoué d’une seule petite voix à l’emporter dès le premier tour. Tous les autres candidats, à l’exception de Keith Ellison, se sont alors retirés. Un deuxième tour a été organisé pour départager Perez et Ellison. Le premier l’a emporté. Il a obtenu 235 voix, contre 200 pour son adversaire. Le vote à peine clôturé, les deux hommes ont tenu à afficher leur unité. Perez a même immédiatement nommé Ellison au poste de vice-président du parti ! « Nous ne pouvons pas nous permettre de sortir de cette salle divisés », a affirmé Ellison.

Le plus dur reste désormais à faire pour Tom Perez: définir une stratégie d’opposition efficace à Donald Trump et surtout, réorganiser le parti au niveau local et au niveau des différents états afin de reconquérir le cœur des électeurs après plusieurs défaites électorales importantes ces dernières années.

LA MAISON BLANCHE PLUS QUE JAMAIS EN GUERRE CONTRE LA PRESSE

Nous vous parlions la semaine dernière des propos du président Trump assimilant certains médias à des « ennemis du peuple américain ». Cette semaine, la guerre ouverte entre la Maison Blanche et la presse s’est encore amplifiée. Certains journalistes se sont en effet vus refuser l’accès à un briefing de Sean Spicer. Le porte-parole de la Maison Blanche organise traditionnellement une conférence de presse quotidienne (et filmée) dans la salle de presse de la Maison Blanche. Vendredi, Sean Spicer a remplacé cette conférence de presse officielle par ce que les journalistes américains qualifient de « gaggle« , c’est-à-dire une discussion plus informelle et non filmée avec plusieurs journalistes. Cette discussion avait lieu dans le bureau de Spicer et certains journalistes n’y ont pas été conviés. Il s’agissait des journalistes de CNN, du New York Times, du Los Angeles Times, de Politico, de BuzzFeed, de la BBC et du Guardian. Les journalistes de l’Associated Press (AP), du magazine TIME et de USA Today ont décidé de boycotter la rencontre en signe de soutien à leurs collègues. Par la suite, le Wall Street Journal a annoncé qu’il ne participerait plus à l’avenir à des réunions d’où certains médias seraient exclus. Même certains journalistes de Fox News ont critiqué les agissements de Sean Spicer, rappelant que lorsque Barack Obama avait voulu chasser Fox News de la Maison Blanche au début de son mandat*, les autres médias avaient protesté et poussé le président américain à reculer.

*Ceci n’est pas une fake news. Barack Obama avait tenté à l’époque d’exclure Fox News, qu’il ne considérait pas comme un média légitime.

Traduction: Certains à CNN & au New York Times ont soutenu Fox News quand l'administration Obama nous a attaqués et a essayé de nous exclure. Un briefing de la Maison Blanche devrait être accessible à toutes les organisations accréditées.
Traduction: Certains à CNN & au New York Times ont soutenu Fox News quand l’administration Obama nous a attaqués et a essayé de nous exclure. Un briefing de la Maison Blanche devrait être accessible à toutes les organisations accréditées.

D’autre part, Donald Trump a également annoncé dans un tweet qu’il ne participerait pas au White House Correspondents’ Dinner, qui doit avoir lieu le 29 avril prochain.

Traduction: Je n'assisterai pas au dîner des correspondants de la Maison Blanche cette année. Veuillez transmettre mes meilleurs vœux à tous et passer une bonne soirée!
Traduction: Je n’assisterai pas au dîner des correspondants de la Maison Blanche cette année. Veuillez transmettre mes meilleurs vœux à tous et passer une bonne soirée!

Le White House Correspondents’ Dinner est un dîner annuel qui rassemble les journalistes accrédités à la Maison Blanche, ainsi que de nombreuses personnalités politiques et quelques célébrités. Il a pour but de récolter des fonds pour des écoles de journalisme ou des bonnes œuvres. La tradition veut que le président des Etats-Unis y participe et y prononce un discours humoristique. L’une des règles est de faire preuve d’auto-dérision. Il n’est donc peut-être pas si surprenant que Donald Trump renonce à l’exercice…

L’INFOGRAPHIE DE LA SEMAINE

Puisque l’on parle des relations entre la Maison Blanche et la presse, voici un graphique issu d’une analyse menée par l’Independent Journal Review. On peut y voir les journalistes auxquels Sean Spicer a jusqu’ici le plus souvent donné la parole lors de ses conférences de presse (du 23 janvier au 23 février). Résultat? Ce sont les journalistes de Fox News qui ont été autorisés à poser le plus grand nombre de questions. Viennent ensuite les trois grandes chaînes de télévision (NBC, CBS et ABC). Les journalistes de CNN n’ont eu droit qu’à sept questions, comme ceux du magazine TIME. Ceux du Washington Post ont quant à eux été autorisés à poser six questions, soit le même nombre que ceux du très controversé site web Breitbart. Enfin, les journalistes du New York Times ont pu poser tellement peu de questions qu’ils ne figurent même pas dans le graphique.

Source: Independent Journal Review
Source: Independent Journal Review

LE CURIEUX SILENCE DE REX TILLERSON

Avez-vous beaucoup entendu parler du Secrétaire d’Etat américain ces derniers temps? Non? Vous n’êtes pas les seuls. Rex Tillerson est très silencieux depuis son entrée en fonction. Lorsqu’il s’est rendu à une réunion du G20 en Allemagne, il n’a pas organisé de conférence de presse. Cette semaine, c’est via la presse mexicaine que les médias américains ont appris qu’il se rendait au Mexique !

Le Département d’Etat est pourtant le seul ministère qui organise habituellement une conférence de presse quotidienne, comme la Maison Blanche. Depuis l’arrivée de Tillerson, aucune conférence de presse n’a eu lieu. Quelles sont les priorités du Département d’Etat? Quel est l’agenda de Tillerson? On l’ignore.

Comment expliquer ce silence? S’agit-il d’une volonté de Tillerson d’éviter la presse? Ou est-ce le signe que la politique étrangère de l’administration Trump n’a pas encore été clairement définie? Difficile à dire

D’autre part, il était étonnant de voir le vice-président américain Mike Pence se rendre à Bruxelles cette semaine pour discuter avec les représentants de l’Union Européenne et de l’OTAN. Un rôle qui revient habituellement au Secrétaire d’Etat.

Enfin, notons que l’équipe de Tillerson au Département d’Etat est encore loin d’être au complet. Donald Trump n’a notamment pas encore désigné le numéro 2 du Département, qui doit jouer le rôle d’adjoint auprès de Tillerson.

Info de dernière minute. Le Département d’Etat a annoncé ce week-end que les conférences de presse quotidiennes reprendraient le 6 mars.

LE DÉSACCORD DE LA SEMAINE

Donald Trump a annulé l’application d’une règle édictée très récemment (en mai 2016) par le Département de l’Education et le Département de la Justice, sous l’impulsion de Barack Obama. Cette règle relative à l’usage des toilettes dans les écoles publiques imposait à celles-ci d’autoriser les élèves transsexuels à utiliser les toilettes de leur choix. Les opposants à cette décision estimaient notamment que ce n’était pas à l’état fédéral de décider de la politique à mener dans l’ensemble des écoles du pays, mais que les règles en la matière devaient rester une prérogative des états. À l’inverse, les associations de défense de la communauté LGBT avaient salué l’initiative de l’administration Obama, estimant qu’il s’agissait là d’un grand pas en avant pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les jeunes transsexuels.

La suppression de la mesure par Donald Trump signifie que chaque école est à nouveau libre de décider de sa propre politique en la matière si aucune loi n’existe au niveau de l’état. Les différents états peuvent également décider de légiférer en la matière, que ce soit pour autoriser les transsexuels à utiliser les toilettes de leur choix ou pour les contraindre à utiliser celles de leur sexe biologique.

D’après des sources proches du dossier ayant contacté les médias, Betsy DeVos, la Ministre de l’Éducation, n’était pas favorable à la décision de Donald Trump. Elle aurait fait part de ses objections au président, lui rappelant notamment qu’ils avaient tous les deux promis de protéger la communauté LGBT. Mais Donald Trump aurait eu le dernier mot et Betsy DeVos aurait été contrainte de rentrer dans le rang.

LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE

It’s sort of like being on an airplane. You want to root for the pilot. (C’est comme lorsque vous êtes à bord d’un avion. Vous avez envie d’être dans le camp du pilote)

John Kasich, gouverneur de l’Ohio, après sa rencontre avec Donald Trump à la Maison Blanche. Par ailleurs, peu d’informations ont filtré quant aux thèmes abordés lors de cette entrevue.

LA PHOTO DE LA SEMAINE

Ben Carson est sans doute l’une des rares personnes sur cette planète à pouvoir visiter un musée dans lequel une vitrine d’exposition lui est consacrée. C’est le cas au sein du Musée de l’Histoire et de la Culture Afro-Américaine de Washington, inauguré il y a quelques mois. Ben Carson y a accompagné Donald Trump, qui avait décidé de le visiter cette semaine.

Après sa visite, le président américain a déclaré que le musée permettait de se souvenir de la nécessité de lutter contre la haine et l’intolérance. Il a aussi profité de l’occasion pour condamner les actes antisémites qui se sont récemment multipliés un peu partout dans le pays. On ne compte plus les croix gammées dessinées sur les murs et dans les rames de métro de nombreuses villes. Depuis le début de l’année, 54 centres culturels juifs ont été menacés d’attaques à la bombe. Et rien que cette semaine, deux cimetières juifs ont été profanés, l’un à St-Louis (Missouri) et l’autre à Philadelphie (Pennsylvanie).

Une petite note d’espoir. Après le saccage du cimetière de St-Louis, la communauté musulmane américaine s’est mobilisée. Une campagne de récolte de fonds baptisée Muslims Unite to Repair Jewish Cemetery a été lancée. L’objectif initial était de recueillir 20,000$ pour aider la communauté juive à restaurer le cimetière. Il a été atteint en moins de trois heures. Les organisateurs ont décidé de continuer à accepter les dons et de les reverser à des associations juives ou à d’autres cimetières juifs victimes de dégradations. Une partie des dons sera donc sûrement reversée au cimetière de Philadelphie, puisque plus de 133,000$ avaient été récoltés par la communauté musulmane à l’heure où nous écrivions ces lignes ! À Philadelphie, des musulmans se sont également rendus au cimetière juif vandalisé (en compagnie d’autres citoyens de toutes les confessions) pour tenter de réparer les dégâts.

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LE MOUVEMENT CONSERVATEUR DE PLUS EN PLUS ACQUIS À LA CAUSE DE LA ALT-RIGHT?

La CPAC (Conservative Political Action Conference) avait lieu cette semaine. Les plus assidus de nos lecteurs se souviendront peut-être que nous en avions parlé l’an dernier. Cette conférence annuelle réunit des conservateurs de tout le pays: hommes politiques, militants, activistes, etc. Au programme? Discours et partage d’idées sur l’avenir du mouvement conservateur.

Ce qui était frappant cette année était de constater à quel point la CPAC avait évolué par rapport aux années précédentes. Habituellement, de nombreux élus républicains viennent s’y exprimer. L’année dernière, plusieurs candidats républicains à l’élection présidentielle avaient fait le déplacement. Donald Trump avait également été invité mais avait finalement renoncé, craignant d’être interrompu par des manifestants lors de son discours. Plusieurs centaines d’activistes conservateurs avaient en effet annoncé qu’ils se lèveraient et quitteraient la salle en guise de protestation lorsque Trump commencerait à parler. Cette année, le contraste était saisissant. Ted Cruz était le seul élu républicain de poids du Congrès à s’être déplacé. Pas de Paul Ryan, de Rand Paul ou de Marco Rubio, pourtant habitués du rendez-vous. À l’inverse, Donald Trump a prononcé un discours sous un tonnerre d’applaudissements, tout comme certains de ses conseillers à la Maison Blanche.

Plus interpellant encore, Steve Bannon, l’ancien patron du site Breitbart et aujourd’hui conseiller de Trump à la Maison Blanche, et d’autres figures proches du mouvement alt-right, cette « nouvelle droite » nationaliste et xénophobe, avaient été invités à prononcer des discours lors de la conférence. Jusqu’ici, ils n’en avaient pourtant jamais été les têtes d’affiche. L’un d’entre eux, Milo Yiannopoulos, rédacteur chez Breitbart, avait même été choisi pour prononcer le discours d’ouverture de la conférence ! Cette invitation avait suscité la colère de certains conservateurs qui continuent de s’opposer fermement au mouvement alt-right. Finalement, la CPAC a annulé l’invitation de Milo Yiannopoulos après qu’un compte Twitter baptisé The Reagan Battalion (dont on ignore à qui il appartient) ait diffusé une ancienne vidéo dans laquelle on peut voir Yiannopoulos déclarer qu’il ne voit pas d’objection à ce que des hommes adultes entretiennent des relations sexuelles avec de jeunes garçons de 13 ans. Il déclare notamment:

Pedophilia is not a sexual attraction to somebody 13 years old who is sexually mature. Pedophilia is attraction to children who have not reached puberty. (La pédophilie n’est pas une attirance sexuelle pour quelqu’un de 13 ans qui est sexuellement mature. La pédophilie est une attirance pour les enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de la puberté)

Suite à la diffusion de cette vidéo, la maison d’édition qui devait publier le prochain livre de Milo Yiannopoulos a également annoncé qu’elle y renonçait. Et Yiannopoulos a même démissionné de son poste de rédacteur chez Breitbart !

Cependant, ceux qui s’opposaient à la venue de Yiannopoulos à la CPAC depuis le début n’ont guère été soulagés. Ils ont fait remarquer que d’autres propos racistes ou sexistes tenus auparavant par Yiannopoulos et connus de tous auraient dû être suffisants pour empêcher les organisateurs de l’inviter.

En conclusion, le mouvement conservateur semble de plus en plus divisé et la CPAC en a été la parfaite illustration. D’un côté, ceux qui continuent d’estimer qu’ils n’ont rien à voir avec une alt-right nationaliste et xénophobe. De l’autre, ceux, de plus en plus nombreux, qui estiment que celle-ci fait désormais partie du paysage politique et qu’elle doit avoir le droit de s’exprimer et de partager ses idées avec le public, comme les autres courants qui composent le mouvement conservateur.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

24 millions de $$$. C’est la somme déboursée par la ville de New York pour assurer la protection de la Trump Tower entre le jour de l’élection présidentielle (8 novembre 2016) et le jour de l’investiture de Donald Trump (20 janvier 2017). Cela équivaut à 308,000$ par jour. Donald Trump a désormais quitté la Trump Tower pour la Maison Blanche, mais sa femme Melania et leur fils Barron continueront d’y résider jusqu’à la fin de l’année scolaire. Assurer leur protection continue de coûter entre 127,000$ et 145,000$ par jour à la ville de New York. Le maire de la ville a annoncé qu’il allait réclamer le remboursement de tous ces frais au Congrès.

L’ENQUÊTE DE LA SEMAINE

Une enquête réalisée par le Pew Research Center permet de comprendre pourquoi il est difficile pour les élus républicains du Congrès de s’opposer trop catégoriquement à Donald Trump. 52% des Républicains interrogés déclarent en effet qu’en cas d’affrontement, ils feraient davantage confiance au président Trump qu’aux Républicains du Congrès. 34% d’entre eux seulement déclarent qu’ils feraient davantage confiance aux élus du Congrès.

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Il y a cependant une exception intéressante. Si on ne tient compte que des réponses des Républicains âgés de moins de 40 ans, la tendance s’inverse. 52% d’entre eux déclarent qu’ils feraient davantage confiance aux Républicains du Congrès qu’à Donald Trump en cas d’affrontement. 36% déclarent qu’ils feraient davantage confiance au président.

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Dans la même enquête, on apprend également que 72% des Démocrates interrogés disent craindre que les élus démocrates du Congrès n’en fassent pas assez pour s’opposer à la politique de Donald Trump. Seulement 20% d’entre eux déclarent craindre qu’ils n’en fassent trop.

MEANWHILE, IN ARKANSAS

En Arkansas, un élu républicain a introduit une proposition de loi pour que le nom du Bill and Hillary Clinton National Airport de Little Rock soit modifié. D’après lui, il n’aurait pas fallu renommer le principal aéroport de l’état en hommage à un président ayant été accusé d’agressions sexuelles et ayant fait face à une procédure d’impeachment (même si celle-ci, rappelons-le, n’a finalement pas abouti).

L’IMAGE INSOLITE DE LA SEMAINE

Paul Ryan s’est rendu au Texas pour rencontrer des agents de la Border Patrol, chargés d’intercepter les immigrants clandestins qui tentent de traverser la frontière séparant le Mexique des Etats-Unis. Il a aussi démontré qu’il était plutôt bon cavalier.

LE TWEET DE LA SEMAINE

Suite à l’élection de Tom Perez à la tête du Parti Démocrate, Donald Trump publiait le tweet ironique suivant: « Félicitations à Thomas Perez, qui vient d’être nommé président du Parti Démocrate. Je ne pourrais pas être plus heureux pour lui, ni pour le Parti Républicain! ». Et voici comment Perez a choisi de répondre au président.

Traduction: Appelle-moi Tom. Et ne sois pas si heureux. Keith Ellison et moi, et les Démocrates unis à travers le pays, nous serons ton pire cauchemar.
Traduction: Appelle-moi Tom. Et ne sois pas si heureux. Keith Ellison et moi, et les Démocrates unis à travers le pays, nous serons ton pire cauchemar.

 

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