Donald Trump a effectué son premier voyage à l’étranger en tant que Président des Etats-Unis d’Amérique. Récit.
VENDREDI 19 MAI – LE GRAND DÉPART
Vendredi 19 mai. Donald Trump embarque à bord d’Air Force One. Direction Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Jamais un président américain n’avait choisi un pays du Moyen-Orient en guise de destination pour son premier déplacement à l’étranger ! La majorité des prédécesseurs de Donald Trump ont effectué leur première visite au Canada ou au Mexique.

La dernière fois qu’un président avait choisi une autre destination que le Canada ou le Mexique pour son premier voyage à l’étranger remonte à 1977. Jimmy Carter s’était alors rendu au Royaume-Uni.
Mais il n’y a pas que la première destination qui surprend. En effet, si Donald Trump a attendu plus longtemps que ses prédécesseurs pour effectuer son premier déplacement à l’étranger, celui-ci s’avère très long et ambitieux. Il s’agit d’un voyage de neuf jours dans cinq états différents (Arabie Saoudite, Israël/Palestine, Vatican, Belgique, Italie). Le président doit aussi participer à deux sommets internationaux importants, celui de l’OTAN et celui du G7. On a connu des entrées en matière moins compliquées.
L’un des objectifs avoués de la Maison Blanche est de délivrer un message de paix et d’amitié aux trois grandes religions monothéistes, en se rendant en Arabie Saoudite (pays abritant La Mecque), en Israël et au Vatican.
Qui accompagne Donald Trump lors de ce long périple?
Melania Trump accompagnera son époux tout au long du voyage. Plutôt discrète jusqu’ici, elle devra prouver qu’elle est capable d’exercer correctement son rôle d’ambassadrice des Etats-Unis à l’étranger. Outre la First Lady, Donald Trump a choisi d’emmener de nombreux conseillers dans ses bagages. Voici la liste des membres du personnel de la Maison Blanche qui ont embarqué avec lui à bord d’Air Force One.

Parmi les personnes figurant sur la liste ci-dessus, certaines vont accompagner le président durant tout le voyage, comme H.R. McMaster, Gary Cohn ou Sean Spicer, alors que d’autres ne participeront qu’aux premières étapes de ce voyage. Par exemple, Steve Bannon et Reince Priebus ne participeront qu’à la première étape du voyage en Arabie Saoudite et rentreront ensuite à Washington.
SAMEDI 20 & DIMANCHE 21 MAI – RIYAD, ARABIE SAOUDITE
Samedi 20 mai. Donald et Melania Trump atterrissent à Riyad. Ils sont accueillis en grande pompe par le roi Salman sur le tarmac de l’aéroport.
La tenue de Melania Trump suscite immédiatement de nombreux commentaires. La First Lady a décidé de ne pas porter le voile. Ce n’est en soi pas un scandale. En effet, aucune règle n’oblige les femmes étrangères en visite diplomatique en Arabie Saoudite à se voiler. Mais les médias américains rappellent que Donald Trump avait fortement critiqué Michelle Obama lorsqu’elle s’était rendue aux funérailles du roi Abdallah en 2015 et avait alors elle aussi décidé de ne pas se voiler. À l’époque, le président américain affirmait que Michelle Obama avait manqué de respect à ses hôtes.

Si Melania Trump a choisi de ne pas se voiler, elle a cependant été attentive à sa tenue vestimentaire. Ses jambes et ses bras sont couverts. Son ensemble, signé Stella McCartney, évoque en réalité l’abaya, vêtement traditionnellement porté par les femmes saoudiennes. La porte-parole de la First Lady a reconnu que ce n’était pas un hasard. Le geste a semble-t-il été très apprécié puisque la presse saoudienne s’est montrée élogieuse à l’encontre de Melania Trump, vantant sa tenue « élégante et conservatrice » respectueuse des us et coutumes locaux.
D’après sa porte-parole, Melania Trump a passé beaucoup de temps à préparer le voyage présidentiel. Elle aurait demandé à être informée quant à l’attitude adéquate à adopter dans chacun des pays visités. Elle aurait également accordé beaucoup d’attention aux tenues qu’elle allait porter lors de chacune des étapes du voyage. Des tenues réalisées par de grands couturiers mais constituant souvent un clin d’œil adressé au pays d’accueil. En Arabie Saoudite, une tenue évoquant l’abaya. En Israël, une tenue de couleur blanche, couleur principale du drapeau israélien. Au Vatican, une tenue noire et un voile pour rencontrer le Pape. En Belgique, une tenue signée Maison Ullens, enseigne de haute couture locale. Etc.
Point Fashion. La marque de vêtements préférée de Melania Trump semble être Dolce&Gabbana. Au total, elle aura porté sept tenues du créateur italien au cours du voyage. C’est plus que n’importe quelle autre marque. La First Lady avait déjà porté des tenues D&G lors d’autres événements importants à la Maison Blanche.
Après une petite cérémonie d’accueil à l’aéroport, Donald Trump s’entretient avec le roi Salman et d’autres dignitaires saoudiens au Palais Royal. Les Saoudiens, ayant visiblement bien cerné la personnalité de leur invité, ont tout prévu pour flatter son ego. Des panneaux affichant son portrait et celui du roi Salman ont été installés tout le long de l’autoroute menant de l’aéroport au palais. Un portrait géant du président américain a également été projeté sur la façade de l’hôtel Ritz Carlton où il séjourne. Enfin, le roi Salman lui a remis un collier en or, la plus haute distinction du pays. (Cette récompense avait toutefois également été remise par les Saoudiens aux présidents Barack Obama et George W. Bush).
Donald Trump et le roi Salman signent plusieurs accords commerciaux aux montants exorbitants entre leurs deux pays. L’un deux est un contrat pour une vente d’armes d’un montant de 110 milliards de dollars à l’Arabie Saoudite. Un record historique !

L’accord avait été négocié au préalable par Jared Kushner. Les américains vendront donc de nouveaux navires et avions de guerre à l’Arabie Saoudite, ainsi que des bombes et autres armements.
En soirée, un dîner est organisé pour célébrer la signature de ces nombreux accords. Le président américain y participe à l’ardah, une danse traditionnelle saoudienne avec des sabres. Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson et le Secrétaire au commerce Wilbur Ross, eux aussi présents à Riyad, y participent également.
Dimanche 21 mai. Deuxième journée à Riyad pour Donald Trump. Le président américain participe au Arab Islamic American Summit, organisé à l’occasion de sa venue en Arabie Saoudite. Le sommet réunit les chefs d’états et/ou représentants de plus de 40 pays du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie. Il s’agit d’états officiellement musulmans ou dont une importante partie de la population est musulmane. Voici la liste des participants.
Donald Trump prononce un discours devant l’assemblée. Il y insiste avant tout sur la nécessité de lutter contre le terrorisme. Pendant que son mari s’exprime lors de ce sommet, Melania Trump se rend à l’American International School de Riyad ainsi que dans un bureau de General Electric où travaillent des femmes. La First Lady évoque l’importance de l’éducation pour tous les enfants, garçons et filles.
Le discours de Donald Trump. Revenons plus amplement sur le discours important prononcé par le président Trump à Riyad. Il s’adressait pour la première fois directement aux nations musulmanes et aux musulmans du monde entier, après avoir critiqué l’Islam lors de sa campagne électorale. Le candidat Trump avait notamment déclaré que l’ « Islam nous hait » et qu’il avait l’intention d’interdire toute immigration musulmane aux Etats-Unis.
Donald Trump a commencé son discours en remerciant le roi Salman pour son accueil et en vantant la beauté du royaume d’Arabie Saoudite.
I have always heard about the splendor of your country and the kindness of your citizens, but words do not do justice to the grandeur of this remarkable place. (J’ai toujours entendu parler de la splendeur de votre pays et de la gentillesse de vos citoyens, mais les mots ne font pas justice à la grandeur de cet endroit incroyable)
Donald Trump s’adresse ensuite au monde musulman. Il déclare ne pas vouloir donner de leçons de morale mais convaincre les états musulmans de s’impliquer davantage dans la lutte contre le terrorisme.
America will not seek to impose our way of life on others, but to outstretch our hands in the spirit of cooperation and trust. (L’Amérique ne cherchera pas à imposer son mode de vie aux autres mais à tendre la main dans un esprit de coopération et de confiance)
We are not here to lecture. We are not here to tell other people how to live, what to do, who to be, or how to worship. (Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons de morale. Nous ne sommes pas ici pour dire aux gens comment ils doivent vivre, ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils doivent être, ou comment ils doivent pratiquer leur foi)
Le message du président américain est clair. La priorité est à la lutte contre le terrorisme, pas aux leçons sur le respect des droits de l’homme. Donald Trump ne mentionnera d’ailleurs pas une seule fois les mots « liberté » ou « démocratie » lors de son discours. Ce sera la principale critique qui lui sera adressée par les observateurs aux Etats-Unis. Exemple: David Axelrod, ancien conseiller du président Obama.

Donald Trump exhorte ensuite les états musulmans à combattre davantage l’idéologie radicale qui conduit au terrorisme sur leur propre territoire.
Muslim-majority countries must take the lead in combating radicalization. (Les pays musulmans doivent prendre l’initiative de combattre la radicalisation)
Le président rappelle que les états musulmans et leurs citoyens sont les premières victimes du terrorisme et ont donc tout intérêt à le combattre, autant, voire plus, que les pays occidentaux. Il rappellera même que 95% des victimes du terrorisme islamiste sont elles-mêmes musulmanes. Une réalité qu’il n’avait jusqu’ici jamais évoquée.
Pour mieux convaincre les chefs d’état musulmans de la nécessité de lutter davantage contre la radicalisation, Donald Trump évoque l’héritage historique et culturel du Moyen-Orient. Il cite notamment les merveilles de la civilisation égyptienne, le site de Petra en Jordanie ou l’architecture plus moderne et révolutionnaire des Emirats Arabes Unis. Une richesse culturelle qui prouve que le Moyen-Orient a un potentiel énorme de développement, à condition de ne plus être gangrené par la violence.
There can be no coexistence with this violence. There can be no tolerating it, no accepting it, no excusing it, and no ignoring it. Every time a terrorist murders an innocent person and falsely invokes the name of God, it should be an insult to every person of faith. Terrorists do not worship God, they worship death. (Il ne peut pas y avoir de coexistence avec cette violence. Elle ne peut pas être tolérée, ni acceptée, ni excusée, ni ignorée. Chaque fois qu’un terroriste assassine une personne innocente et invoque à tort le nom de Dieu, cela devrait être une insulte pour toute personne croyante. Les terroristes ne vénèrent pas Dieu, ils vénèrent la mort)
This is a battle between good and evil. (C’est une lutte entre le bien et le mal)
The nations of the Middle East cannot wait for American power to crush this enemy for them. The nations of the Middle East will have to decide what kind of future they want […] It is a choice America cannot make for you. A better future is only possible if your nations drive out the terrorists and drive out the extremists. Drive them out. Drive them out of your places of worship. Drive them out of your communities. Drive them out of your holy land. And drive them out of this Earth. (Les nations du Moyen-Orient ne peuvent pas attendre que le pouvoir américain écrase cet ennemi pour elles. Les nations du Moyen-Orient vont devoir décider du futur qu’elles veulent […] C’est un choix que l’Amérique ne peut pas faire pour vous. Un futur meilleur ne sera possible que si vos nations chassent les terroristes et les extrémistes. Chassez-les. Chassez-les de vos lieux de culte. Chassez-les de vos communautés. Chassez-les de votre terre sainte. Et chassez-les de cette Terre)
Religious leaders must make this absolutely clear: barbarism will deliver you no glory. […] If you choose the path of terror, your life will be empty, your life will be brief, and your soul will be fully condemned. And political leaders must speak out to affirm the same idea. Heroes don’t kill innocents, they save them. (Les leaders religieux doivent le dire très clairement: le barbarisme ne vous apportera aucune gloire. […] Si vous choisissez la voie du terrorisme, votre vie sera vide, votre vie sera brève, et votre âme sera condamnée. Et les leaders politiques doivent s’exprimer pour affirmer la même idée. Les héros ne tuent pas des innocents, ils les sauvent)
Donald Trump s’en prend ensuite violemment à l’Iran, qu’il accuse de financer le terrorisme, et qui est aussi l’ennemi de toujours de l’Arabie Saoudite d’où il s’exprime. L’Arabie Saoudite est également connue pour financer le terrorisme mais le président américain n’en parlera pas. Là aussi, le message est clair. L’Amérique se rapproche à nouveau de son allié historique saoudien et adopte une position plus sévère vis-à-vis de l’Iran, pays dont Barack Obama s’était rapproché pour conclure le fameux accord sur le nucléaire iranien, créant des tensions avec l’Arabie Saoudite.
Après l’avoir accusé de financer et d’entraîner les terroristes, Donald Trump décrira le régime iranien en ces termes:
It is a government that speaks openly of mass murder, vowing the destruction of Israel, death to America, and ruin for many leaders and nations in this very room. (C’est un gouvernement qui parle ouvertement de massacre, appelant à la destruction d’Israël, à la mort de l’Amérique, et à la ruine de nombreux leaders et de nombreuses nations présents dans cette salle)
Enfin, Donald Trump clôture son discours en appelant une nouvelle fois à l’unité pour vaincre le terrorisme.
I ask you to join me, to join together, to work together, and to fight together, because united we will not fail. We cannot fail. Nobody, absolutely nobody, can beat us. (Je vous appelle à me rejoindre, à nous rassembler, à travailler ensemble, et à combattre ensemble, parce qu’ensemble nous n’échouerons pas. Nous ne pouvons pas échouer. Personne, absolument personne, ne peut nous vaincre)
Après son discours, Donald Trump se rend à l’inauguration d’un nouveau centre de lutte contre l’extrémisme à Riyad. Environ 200 personnes y travailleront. Leur mission principale sera de surveiller les activités sur les sites web radicaux.
La salle est plongée dans le noir. Le président américain, le roi Salman et le président égyptien vont alors poser leurs mains sur un globe terrestre lumineux pour éclairer la pièce. Les photos des trois chefs d’état et du globe terrestre ont créé la sensation sur Twitter, où elles ont fait l’objet de nombreux détournements.
LUNDI 22 & MARDI 23 MAI – ISRAËL / PALESTINE
Lundi 22 mai. Donald et Melania Trump atterrissent à Tel-Aviv. Air Force One vient d’effectuer la première liaison directe de l’histoire entre les aéroports de Riyad et de Tel-Aviv ! À leur descente d’avion, le président et la First Lady sont accueillis par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son épouse.
Une image capturée par les caméras de télévision et diffusée par le quotidien israélien Haaretz sur son compte Twitter va rapidement faire le buzz sur les réseaux sociaux. Melania Trump semble avoir refusé de prendre la main de Donald Trump qui la lui tendait. Elle semble même lui frapper la main en signe de désapprobation. La vidéo sera partagée plus de 50,000 fois en quelques heures !
Les couples Trump et Netanyahu prennent immédiatement la direction de Jérusalem, où le président américain doit s’entretenir avec son homologue israélien Reuven Rivlin. À l’issue de la rencontre, Donald Trump déclare vouloir encourager Israéliens et Palestiniens à reprendre les négociations en vue d’un accord de paix.
Young Israeli and Palestinian children deserve to grow up in safety. (Les jeunes enfants Israéliens et Palestiniens méritent de grandir en sécurité)
Donald et Melania Trump visitent ensuite l’église du Saint-Sépulcre, avant de se rendre au Mur des Lamentations. Le président américain, vêtu d’une kippa, posera sa main sur le mur et fermera les yeux pendant près d’une minute, avant de glisser un mot dans l’une des fentes du mur, comme le veut la tradition.
Ce geste restera l’un des moments forts du voyage de Donald Trump, d’autant plus qu’il était le premier président américain en exercice à se rendre au Mur des Lamentations ! Une visite que ses prédécesseurs avaient tous préféré éviter lors de leurs voyages à Jérusalem. Elle était jugée trop sensible. En effet, le Mur des Lamentations se situe dans la vieille ville de Jérusalem. Or, la vieille ville fait partie de Jérusalem-Est, secteur considéré comme une colonie par la communauté internationale.
Melania Trump s’est également recueillie au Mur des Lamentations, dans le secteur réservé aux femmes.
Jared Kushner et Ivanka Trump, qui sont juifs pratiquants, ont fait de même.
La visite de Donald Trump au Mur des Lamentations a évidemment inspiré les caricaturistes américains. Ils ont été nombreux à dresser un parallèle entre le Mur des Lamentations et le mur que Donald Trump souhaiterait construire à la frontière mexicaine. Deux exemples ci-dessous.


Mardi 23 mai. Donald Trump se rend à Bethléem, en Cisjordanie, pour rencontrer le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas. En marge de cette rencontre, le président américain réagit à l’attaque terroriste survenue la veille à Manchester. Un kamikaze s’y est fait exploser à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande, faisant 22 morts et 59 blessés. L’attentat a été revendiqué par l’Etat Islamique. Le président américain affirme avoir téléphoné à Theresa May pour lui présenter ses condoléances et décrit les terroristes comme des « evil losers », que l’on peut traduire par « perdants malfaisants ». Le président affirme qu’il qualifiera désormais systématiquement les terroristes de losers.
So many young beautiful innocent people living and enjoying their lives murdered by evil losers in life. I won’t call them monsters because they would like that term. They would think that’s a great name. I will call them from now on losers because that’s what they are. (Tellement de jeunes gens beaux et innocents profitant de la vie assassinés par des perdants malfaisants. Je ne les qualifierai pas de monstres car ils aimeraient ce terme. Ils penseraient que c’est un super surnom. À partir de maintenant, je les qualifierai de losers parce que c’est ce qu’ils sont)
Après avoir discuté du processus de paix avec Mahmoud Abbas, Donald Trump retourne à Jérusalem pour visiter le mémorial de Yad Vashem. Voici le mot qu’il laissera dans le livre d’or à l’issue de sa visite, suscitant la consternation de nombreux observateurs estimant que cela s’apparente davantage au mot qu’aurait laissé un enfant de dix ans après sa visite à Disneyland.

Après la visite de Yad Vashem, Donald Trump se rend au Israel Museum. Il y prononce un discours adressé à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens. Il assure être persuadé, après ses discussions avec Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, que les deux parties veulent la paix. Il les encourage à reprendre les négociations et assure être prêt à jouer un rôle de médiateur.
Making peace will not be easy. We all know that. Both sides will face tough decisions. But with determination, compromise and the belief that peace is possible, Israelis and Palestinians can make a deal. (Faire la paix ne sera pas facile. Nous le savons tous. Les deux parties devront prendre des décisions difficiles. Mais avec de la détermination, des compromis et la croyance que la paix est possible, les Israéliens et les Palestiniens peuvent parvenir à un accord)
Contrairement à ses prédécesseurs, qui avaient toujours mis en avant les conditions que les Etats-Unis estimaient nécessaires pour parvenir à un accord de paix durable (le respect des frontières de 1967 par exemple), Donald Trump ne donne aucune consigne. Il insiste plutôt sur le fait que le changement doit venir de l’intérieur. Quelle que soit la bonne volonté des Etats-Unis, ce sont avant tout les Israéliens et les Palestiniens qui doivent se mettre d’accord et trouver un compromis qui leur convient.
Conflict cannot continue forever. The only question is when nations will decide that they have had enough – enough bloodshed, enough killing. Change must come from within. It can only come from within. (Le conflit ne peut pas durer éternellement. La seule question est de savoir quand les nations décideront qu’elles en ont assez – assez des bains de sang, assez des assassinats. Le changement doit venir de l’intérieur. Il ne peut venir que de l’intérieur)
En fin d’après-midi, Donald et Melania Trump quittent Israël. Direction Rome.
MARDI 23 & MERCREDI 24 MAI – ROME / VATICAN
Mardi 23 mai. En début de soirée, Donald et Melania Trump arrivent à Rome.
Comme à l’aéroport de Tel-Aviv, Melania Trump semble refuser de prendre la main de son époux. L’image fait une nouvelle fois le buzz sur les réseaux sociaux. Melania serait-elle vraiment en colère contre Donald?
Mercredi 24 mai. Le président et la First Lady sont reçus par le Pape François au Vatican. Ils sont accompagnés d’Ivanka Trump et de Jared Kushner. Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson et le conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster assistent également à l’audience avec le Pape, tout comme des membres moins en vue du staff de Donald Trump, tels que Dan Scavino, directeur des médias sociaux de la Maison Blanche (qui avait pourtant critiqué le Pape pendant la campagne électorale) et Hope Hicks, en charge de la communication du président. Un membre du service de sécurité du président Trump, Keith Schiller, a également été convié. En revanche, ce n’est pas le cas de Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche. Celui-ci est pourtant un fervent catholique et rêvait de rencontrer le Pape. Le nombre de places étant limité, tous les membres de la délégation américaine ne pouvaient pas assister à la rencontre avec le Pape. Néanmoins, le refus de Donald Trump d’accorder une place à Sean Spicer a été interprété par de nombreux observateurs comme un geste odieux, voire d’humiliation. D’après CNN, Spicer était persuadé qu’il assisterait à la rencontre avec le Pape et aurait découvert à la dernière minute qu’il avait été écarté.
Melania Trump, Ivanka Trump et Hope Hicks étaient toutes les trois vêtues de noir et d’un voile, une obligation pour les femmes reçues en audience privée par le Pape. La photo ci-dessous est l’une des rares photos de Hope Hicks prise depuis l’investiture de Donald Trump. Hicks travaille en effet dans l’ombre. Elle est extrêmement discrète et n’a pas de compte Twitter. Mais son rôle au sein de l’équipe Trump serait fondamental.

Donald Trump et le Pape François discutent en privé et s’échangent des cadeaux. Le président américain a notamment offert au souverain pontife une boîte contenant plusieurs livres de Martin Luther King Jr. dans leur édition originale. Le Pape François a quant à lui remis à Donald Trump trois de ses propres encycliques, dont celle de 2015 appelant à lutter contre le réchauffement climatique.
Après leur rencontre avec le Pape, Donald et Melania Trump visitent la chapelle Sixtine, à l’intérieur de laquelle ils se tiennent la main, mettant ainsi temporairement fin aux spéculations de difficultés au sein de leur couple.
Donald Trump s’entretient ensuite avec le Président de la République italienne, Sergio Mattarella. Pendant ce temps-là, Melania Trump se rend à l’hôpital pour enfants Bambino Gesu. Il s’agit du plus grand hôpital pour enfants d’Europe. Il abrite aussi un important centre de recherche médicale. Mère Theresa et la princesse Diana s’y étaient également rendues.
Melania Trump passe du temps avec les enfants malades auxquels elle prend soin de parler en italien. Elle participe à une séance de coloriage et se prête au jeu des selfies.
En début d’après-midi, Air Force One quitte Rome pour Bruxelles.
MERCREDI 24 & JEUDI 25 MAI – BRUXELLES, BELGIQUE
Mercredi 24 mai. Air Force One atterrit à Bruxelles aux alentours de 16h00. Donald et Melania Trump sont accueillis par le premier ministre belge Charles Michel à l’aéroport. Ils se rendent immédiatement au Palais Royal, où ils s’entretiennent avec le roi Philippe et la reine Mathilde.
Dans le même temps, une manifestation anti-Trump réunit près de 10.000 manifestants dans les rues de la capitale belge.
Après s’être entretenu avec le couple royal et le premier ministre belge, Donald Trump quitte le Palais Royal pour l’ambassade américaine située à quelques dizaines de mètres de là. C’est à l’ambassade que le président a en effet choisi de séjourner. Melania Trump logera quant à elle dans un hôtel situé non loin de là. Pourquoi les époux Trump n’ont-ils pas passé la nuit au même endroit? Il est fort possible qu’il s’agisse d’une question d’organisation. Ils n’avaient en effet pas le même planning le lendemain matin. Néanmoins, cela sera sans doute interprété par certains comme une preuve supplémentaire de tension au sein de leur couple.
Jeudi 25 mai. Dans la matinée, Donald Trump se rend au siège du Conseil Européen pour y rencontrer son président, Donald Tusk, ainsi que le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker. De son côté, Melania Trump visite, comme à Rome, un hôpital pour enfants.
Les époux Trump se retrouvent ensuite à l’ambassade américaine pour un déjeuner en compagnie du nouveau président français, Emmanuel Macron. Il s’agissait de la première rencontre entre Macron et Trump. Leur poignée de mains très ferme a suscité de nombreux commentaires. Emmanuel Macron a confirmé par la suite qu’il avait voulu montrer au président américain sa détermination à ne pas se laisser impressionner.
Après leur déjeuner, Donald Trump et Emmanuel Macron rejoignent le sommet de l’OTAN. Tous les autres chefs d’état des pays membres de l’organisation transatlantique sont également présents. Ils doivent participer à l’inauguration du nouveau siège de l’organisation. Celui-ci abrite un mémorial dans lequel se trouve un morceau des ruines du World Trade Center. Le but est de rappeler l’importance de l’Article 5 du traité de l’OTAN, qui prévoit que toute attaque contre un membre de l’alliance est une attaque contre l’ensemble de ses membres. L’article 5 avait été invoqué après les attentats du 11 septembre 2001 et l’OTAN s’était engagé dans la guerre en Afghanistan.
C’est lors de l’inauguration du nouveau siège de l’OTAN que Donald Trump prend la parole devant les autres chefs d’état. Il ne mentionne guère l’importance de l’article 5. Il insiste davantage sur le fait que la plupart des états membres de l’OTAN ne remplissent pas leurs obligations financières. Le traité de l’OTAN prévoit en effet que tous les pays membres consacrent 2% de leur PIB aux dépenses liées à la défense. Or, cinq pays membres seulement (sur 28) remplissent cet engagement, dont les Etats-Unis.
Members of the alliance must finally contribute their fair share and meet their financial obligations. (Les membres de l’alliance doivent enfin payer leur part et remplir leurs obligations financières)
23 of the 28 member nations are still not paying what they should be paying and what they are supposed to be paying for their defense. This is not fair to the people and taxpayers of the United States. (23 états membres sur 28 ne payent toujours pas ce qu’ils devraient payer pour leur défense. Ce n’est pas juste pour le peuple et les contribuables américains)
Les différents chefs d’état participent ensuite à un dîner de travail commun.
Pendant que Donald Trump participait au sommet de l’OTAN, Melania Trump visitait le Musée Magritte en compagnie des autres conjoints des chefs d’état.
Et puisque l’on parle de Magritte, jetez un coup d’œil à ce dessin de Pierre Kroll, célèbre caricaturiste belge.
VENDREDI 26 & SAMEDI 27 MAI – TAORMINA, ITALIE
Dernière étape du voyage pour Donald et Melania Trump: le sommet du G7 à Taormina, en Sicile.
Rappel: Le G7 réunit les chefs d’état des sept premières puissances économiques mondiales, à savoir les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Les chefs d’état assistant au sommet de Taormina étaient donc Donald Trump, Justin Trudeau, Theresa May, Emmanuel Macron, Angela Merkel, Paolo Gentiloni et Shinzo Abe. Le président du Conseil Européen, Donald Tusk, et le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, étaient également présents.
Vendredi 26 mai. Les chefs d’état sont accueillis par des avions de chasse italiens.
Ils entament ensuite leurs discussions. Pendant ce temps-là, leurs conjoints se rendent à Catane pour y visiter le palais Chierici. Melania Trump effectue le déplacement de Taormina à Catane à bord d’un hélicoptère de l’armée américaine (ndlr: la Sicile abrite une base militaire américaine). La First Lady n’hésite pas à prendre la pose auprès des militaires américains et à publier la photo sur son compte Twitter.
Lors de la visite du palais Chierici, Melania Trump porte une veste Dolce&Gabbana qui ne passe pas inaperçue. Le vêtement coûte en effet 51,500$ ! Il s’agit d’une pièce de collection qui ne se vend même pas en magasins. Elle n’est disponible que sur commande.
La presse américaine fera remarquer que le salaire annuel moyen d’une famille américaine est de 55,775$, soit 4,000$ de plus que le prix de la veste portée par Melania Trump.
NB: Il se peut que la veste ait été prêtée à Melania Trump par D&G pour l’occasion. La Maison Blanche et D&G ont refusé de commenter. Durant le reste du voyage, les autres tenues portées par la First Lady (D&G ou autres) n’étaient pas aussi onéreuses. Leur prix oscillait généralement entre 2,000$ et 4,000$.
Samedi 27 mai. Le sommet du G7 se termine par la publication de la traditionnelle déclaration commune des chefs d’état y ayant participé. Pour ceux qui voudraient la lire, elle est accessible ici (6 pages, en anglais).
Ce qu’il fallait avant tout en retenir est le différend opposant Donald Trump et les autres chefs d’état au sujet de l’Accord de Paris sur le climat. Pendant la campagne électorale, Donald Trump avait promis de retirer les Etats-Unis de cet accord. Les autres chefs d’état ont tenté de le convaincre de ne pas tenir sa promesse. En vain. Le président américain a refusé de s’engager en faveur du respect de l’accord. C’est pourquoi, dans la déclaration finale du sommet, il est indiqué que les Etats-Unis ne souscrivent pas à la section consacrée au climat.
The United States of America is in the process of reviewing its policies on climate change and on the Paris Agreement and thus is not in a position to join the consensus on these topics. Understanding this process, the Heads of State and of Government of Canada, France, Germany, Italy, Japan, and the United Kingdom and the Presidents of the European Council and of the European Commission reaffirm their strong commitment to swiftly implement the Paris Agreement. (Les Etats-Unis d’Amérique sont en train de réexaminer leur politique sur le changement climatique et l’Accord de Paris et ne sont en conséquent pas en mesure de rejoindre le consensus des autres membres à ce sujet. Tout en comprenant ce processus, les chefs d’état et de gouvernement du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni, et les présidents du Conseil Européen et de la Commission Européenne réaffirment leur engagement à mettre rapidement en application l’Accord de Paris)
Donald Trump a annoncé qu’il prendrait sa décision finale concernant la sortie ou non des Etats-Unis de l’Accord de Paris la semaine prochaine.
À l’issue du sommet, chaque chef d’état organise traditionnellement une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes de son pays sur les résultats des négociations. Tous les chefs d’état présents ont respecté cette tradition, à l’exception de Donald Trump. Ce sont H.R. McMaster, son conseiller à la sécurité nationale, et Gary Cohn, son principal conseiller économique, qui ont tenu une conférence de presse commune pour informer les journalistes américains. Donald Trump n’aura organisé aucune conférence de presse durant son voyage de neuf jours !
Après avoir quitté le sommet du G7, Donald Trump se rend à la base militaire américaine située non loin de Taormina, où il s’adresse brièvement aux troupes qui y sont stationnées. Melania Trump prendra également brièvement la parole. Le couple présidentiel embarque ensuite à bord d’Air Force One pour rentrer à Washington, D.C.

Une réflexion sur “POTUS & FLOTUS ABROAD”