WEEKLY NEWS FLASH #82

Les Etats-Unis d’Amérique se retirent de l’accord de Paris sur le climat. Retour sur cette décision importante prise par Donald Trump ainsi que sur le reste de l’actualité de la semaine. Bonne lecture ! 

« WE’RE GETTING OUT »

Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Sa principale justification est économique. La mise en oeuvre de l’accord de Paris serait néfaste pour l’économie américaine et injuste pour les travailleurs américains dont il a juré de défendre les intérêts.

Withdrawing is in America’s economic interest and won’t matter much to the climate. (Se retirer est dans l’intérêt économique de l’Amérique et n’aura pas beaucoup d’impact sur le climat)

I was elected by the citizens of Pittsburgh, not Paris. (J’ai été élu par les citoyens de Pittsburgh, pas par ceux de Paris)

En se retirant de l’accord de Paris, Donald Trump tient l’une de ses promesses électorales. De nombreuses personnes au sein même de son administration, y compris sa fille Ivanka, ont pourtant tenté de l’en dissuader. Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson était par exemple opposé à la sortie de l’accord. À l’inverse, le sulfureux conseiller du président, Steve Bannon, et le directeur climatosceptique de l’Agence de protection de l’environnement, Scott Pruitt, y étaient très favorables.

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Source: Axios

De nombreux grands patrons américains (Google, Facebook, Amazon, etc.) ont aussi tenté de dissuader le président d’abandonner l’accord de Paris, en vain. Après que Donald Trump ait annoncé sa décision, Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a déclaré qu’il ne participerait plus aux réunions du conseil économique mis en place par la Maison Blanche pour dialoguer avec le secteur privé.

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Traduction: Je quitte les conseils présidentiels. Le changement climatique est réel. Quitter l’accord de Paris n’est pas bon pour l’Amérique ni pour le monde.

Les Etats-Unis rejoignent désormais la très courte liste des états non signataires de l’accord de Paris (ndlr: concrètement, la procédure de sortie de l’accord est longue et ne devrait s’achever qu’en 2020). Les deux seuls états n’ayant pas signé l’accord en 2015 sont le Nicaragua, qui estimait qu’il n’allait pas assez loin, et la Syrie.

CNN - Accord de Paris

Le journal Arizona Republic en a fait sa Une. On y voit la Tour Eiffel et le mot NON! écrit en français. Au-dessus, les noms de tous les états signataires de l’accord de Paris en noir et les noms des Etats-Unis, du Nicaragua et de la Syrie en rouge.

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Au-delà des conséquences pour la lutte contre le réchauffement climatique, les Etats-Unis risquent donc de se retrouver très isolés sur la scène internationale. Certains observateurs estiment que leur retrait de l’accord de Paris sera très bénéfique pour la Chine, qui va pouvoir se rapprocher des pays européens en revendiquant le rôle de principal partenaire de l’Europe dans la lutte globale contre le réchauffement. Pékin a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé qu’elle n’entendait pas renoncer à ses obligations. Mitt Romney avait mis en avant cet argument géostratégique pour tenter de convaincre Donald Trump de ne pas se retirer de l’accord de Paris.

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Traduction: L’accord de Paris ne concerne pas seulement le climat. Cela concerne aussi le rôle de leader global de l’Amérique.

En ce qui concerne l’impact du retrait des Etats-Unis de l’accord sur le climat, il est difficile à évaluer. L’accord de Paris est un accord non contraignant. Chaque état signataire s’est engagé à atteindre un objectif précis en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Mais si un état ne respecte pas ses engagements, il ne pourra pas être sanctionné par la communauté internationale. Même s’ils étaient restés signataires de l’accord, les Etats-Unis de Donald Trump n’auraient donc peut-être pas respecté leurs engagements. La politique énergétique mise en place par l’administration Trump montre en effet clairement que la protection de l’environnement n’est plus l’une des priorités de Washington. Mais pourquoi se retirer de l’accord de Paris s’il n’était pas contraignant? C’est un geste symbolique fort qui permet à Donald Trump d’honorer l’une de ses promesses électorales. Il lui permet aussi de rappeler au monde entier qu’il ne croit pas aux accords internationaux multilatéraux qui se font, d’après lui, systématiquement au détriment des Etats-Unis.

La décision de Donald Trump a évidemment inspiré les dessinateurs…

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… et la rédaction de Weather Channel, chaîne d’info consacrée à la météo aux Etats-Unis. Voici à quoi ressemblait la page d’accueil de son site web juste après l’annonce de la décision du président américain.

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Et le Congrès dans tout cela?

Comment les élus du Congrès ont-ils réagi à la décision du président? Les Démocrates défendaient l’accord de Paris et ont fortement critiqué la décision de Donald Trump.

President Trump’s decision to withdraw from the Paris Climate Agreement is a devastating failure of historic proportions. Future generations will look back on President Trump’s decision as one of the worst policy moves made in the 21st century. (La décision du président Trump de se retirer de l’accord de Paris sur le climat est un échec accablant aux proportions historiques. Les futures générations considéreront cette décision du président Trump comme l’une des pires décisions politiques prises au 21ème siècle)

– Chuck Schumer, chef de file des Démocrates au Sénat

De leur côté, les Républicains ont été nombreux à saluer la décision de Donald Trump, avant tout décrite comme un bienfait pour l’économie américaine. Un exemple parmi d’autres avec ce tweet du sénateur Rand Paul.

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Traduction: Cette action de Donald Trump est une excellente nouvelle pour l’économie et pourrait sauver jusqu’à 6 millions d’emplois américains.

Il faut ici rappeler que les conservateurs américains restent majoritairement sceptiques quant à la nécessité de lutter drastiquement contre le réchauffement climatique. Certains membres du Parti Républicain (dont le président Trump lui-même si l’on en croit de nombreux tweets qu’il a publiés par le passé) sont climatosceptiques, c’est-à-dire qu’ils remettent en cause le consensus scientifique autour de l’existence d’un réchauffement climatique accéléré provoqué par l’activité humaine. D’autres reconnaissent l’existence du changement climatique mais continuent de penser que la lutte contre le réchauffement ne doit pas se faire au détriment de la croissance économique américaine. Bref, la lutte contre le réchauffement climatique reste très loin d’être une priorité pour les élus républicains, à quelques exceptions près. Ainsi, parmi la liste non-exhaustive d’élus républicains que nous suivons sur Twitter, ils ne sont que deux à avoir publié un message pour afficher leur désaccord avec la décision prise par Donald Trump. La sénatrice du Maine Susan Collins et le député Carlos Curbelo.

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Traduction: Le changement climatique nécessite une approche globale. Je suis déçue par la décision du Président de se retirer de l’accord de Paris.
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Traduction: Quelque chose ne va pas lorsque le président des Etats-Unis place notre pays sur la même liste que les bad hombres (ndlr: terme ayant été utilisé par Donald Trump pour désigner les immigrants illégaux) Bachar El-Assad de Syrie & Daniel Ortega du Nicaragua

Lors de la dernière campagne électorale, Donald Trump n’était d’ailleurs pas le seul candidat républicain à la présidence à critiquer l’accord de Paris. Ted Cruz avait lui aussi promis de retirer les Etats-Unis de l’accord s’il était élu, Marco Rubio l’avait qualifié de « mauvaise blague », Jeb Bush avait déclaré qu’il serait néfaste pour l’économie américaine et John Kasich avait déclaré que tous les chefs d’état réunis pour la conférence de Paris sur le climat auraient mieux fait de discuter de la lutte contre l’Etat Islamique.

Notons que Barack Obama a lui aussi réagi à la décision de son successeur. Dans un communiqué, il affirme que l’administration Trump rejoint « une petite poignée de nations qui rejettent le futur ». Mais il affirme aussi être persuadé que les états, les autorités locales, les entreprises et les citoyens continueront à protéger l’environnement, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à investir dans les énergies renouvelables.

Les états et les villes prendront-ils le relais?

C’est un argument que l’on a beaucoup entendu dans les heures qui ont suivi l’annonce du président Trump. Beaucoup d’élus et de défenseurs de l’environnement, bien que regrettant profondément la décision de Donald Trump, ont déclaré que tout n’était pas perdu et que les états et les villes pouvaient s’engager, à leur échelle, à respecter les termes fixés par l’accord de Paris, quelque soit la politique mise en œuvre à Washington. Les maires de nombreuses villes ont ainsi affirmé qu’ils continueraient à réduire drastiquement les émissions de CO2 dans leurs municipalités. Et les gouverneurs démocrates de Californie (Jerry Brown), de New York (Andrew Cuomo) et de l’état de Washington (Jay Inslee) ont immédiatement annoncé la création d’une Alliance américaine pour le climat (United States Climate Alliance). Les états membres de cette alliance s’engagent à atteindre les objectifs énoncés dans l’accord de Paris. Ils sont désormais au nombre de douze.

United States Climate Alliance 

Californie – New York – Washington (membres fondateurs) + Connecticut – Rhode Island – MassachusettsVermont – Oregon – Hawaï – Virginie – Minnesota – Delaware + Porto Rico // (Les états soulignés ont un gouverneur républicain)

Les réactions à l’étranger

Presque tous les chefs d’état étrangers ont fait part de leur déception suite à l’annonce de Donald Trump et ont réaffirmé leur engagement à respecter les critères de l’accord de Paris. La réaction la plus remarquée fut celle du nouveau président français, Emmanuel Macron, qui s’est adressé aux américains en anglais. Il a appelé les scientifiques et climatologues américains à venir travailler en France et a conclu son allocution par un Make Our Planet Great Again.

Qu’en pensent les citoyens américains?

D’après un sondage réalisé par le Washington Post et ABC News dans les jours ayant suivi l’annonce de Donald Trump, la majorité des américains regrettent la décision du président (59%).

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Cependant, la majorité des Républicains sont satisfaits de la décision de Donald Trump (67%), contre seulement 22% des Indépendants et 8% des Démocrates.

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L’AMBASSADE AMÉRICAINE NE DÉMÉNAGERA PAS À JÉRUSALEM

Ou du moins, pas tout de suite. Comme toutes les ambassades en Israël, l’ambassade américaine est située à Tel-Aviv et non à Jérusalem. En 1995, le Congrès américain a pourtant voté en faveur d’une loi prévoyant le déménagement de l’ambassade à Jérusalem. Mais la mise en application de cette loi a été bloquée par tous les présidents qui se sont succédés depuis à la Maison Blanche. Une dispense repoussant le déménagement pour des « raisons de sécurité nationale » le permet. Elle doit être renouvelée par le président tous les six mois. C’est ce que Donald Trump a fait cette semaine, alors qu’il avait promis de déménager immédiatement l’ambassade à Jérusalem durant sa campagne électorale. Une promesse électorale non tenue, même si la Maison Blanche ne présente pas les choses de cette manière. Le président affirme avoir décidé de repousser temporairement le déménagement dans l’espoir de faciliter la signature d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, mais a précisé qu’il aurait bien lieu au cours de son mandat.

The question is not if that move happens, but only when. (La question n’est pas de savoir si ce déménagement aura lieu, mais simplement quand)

Rendez-vous dans six mois… En attendant, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit « déçu » par la décision de Donald Trump.

LES DERNIÈRES INFOS EN LIEN AVEC L’ENQUÊTE SUR LA RUSSIE

Le feuilleton continue. Cette semaine, le Guardian a révélé que le FBI s’intéressait désormais également au politicien britannique Nigel Farage. Ce dernier aurait éveillé l’intérêt des enquêteurs en raison de ses relations avec l’équipe de campagne de Donald Trump d’une part et avec Julian Assange de l’autre. Pourrait-il avoir joué un rôle d’intermédiaire entre les deux? Rien ne permet pour l’instant de l’affirmer mais c’est ce que le FBI chercherait à savoir.

Nigel Farage avait apporté son soutien à Donald Trump pendant la campagne, participant à plusieurs de ses meetings. Il était même présent lors de la Convention Nationale Républicaine à Cleveland, en juillet 2016. Après l’élection de Donald Trump, il lui avait rendu visite à la Trump Tower et avait publié ce cliché sur son compte Twitter.

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Il a encore été aperçu plus récemment en train de dîner au Trump Hotel de Washington, en compagnie du président et de plusieurs de ses conseillers.

Le Guardian affirme également que Nigel Farage entretient des liens amicaux avec Steve Bannon depuis de nombreuses années. Les deux hommes se seraient liés d’amitié en 2012. Steve Bannon était à l’époque captivé par la montée en puissance des partis nationalistes en Europe. En 2014, Breitbart News, le site web dirigé par Bannon, ouvrait un bureau à Londres. Le premier rédacteur en chef y ayant travaillé était devenu un peu plus tard le chef de cabinet de Farage.

Un geste d’amitié envers la Russie? Le Washington Post a également révélé cette semaine que la Maison Blanche envisageait très sérieusement de restituer à la Russie des bâtiments situés dans le Maryland et à New York. Il s’agit de bâtiments que Barack Obama a confisqué aux Russes en décembre dernier pour les punir de leur ingérence dans la campagne électorale américaine. Le président avait alors affirmé que ces bâtiments, officiellement utilisés comme lieux de villégiature pour les diplomates russes en poste à Washington et à l’ONU, étaient en réalité utilisés par des espions pour des opérations de renseignement. Il avait ordonné au gouvernement russe de faire évacuer les lieux en 24 heures et avait également expulsé 35 diplomates russes qualifiés d’espions du territoire. De manière assez surprenante, le Kremlin n’avait pas répliqué. Vladimir Poutine avait déclaré attendre de voir quelle serait la politique mise en place par la nouvelle administration, c’est-à-dire l’administration Trump. Et celle-ci pourrait donc désormais restituer les deux bâtiments à la Russie. La décision finale n’a pas encore été prise mais des négociations seraient en cours. Le simple fait qu’elles aient lieu dans le contexte actuel peut évidemment surprendre.

LA DÉMISSION DE LA SEMAINE

Le directeur de la communication de la Maison Blanche démissionne. Mike Dubke a fait part de sa décision à Donald Trump le 18 mai dernier. Il a ensuite accepté de rester en poste jusqu’à ce que le président rentre de son premier voyage à l’étranger. C’est pourquoi la nouvelle de son départ n’a filtré que cette semaine. Dubke invoque des raisons strictement personnelles pour justifier son départ après seulement trois mois passés à la Maison Blanche. Beaucoup d’observateurs ont un peu de mal à y croire et affirment que Dubke aurait renoncé parce qu’il ne se sentait pas assez écouté par le président. En attendant que Donald Trump nomme un éventuel remplaçant à Dubke, c’est Sean Spicer qui assumera le rôle de directeur de la communication de la Maison Blanche, en plus de celui de porte-parole.

LE MOT DE LA SEMAINE

COVFEFE. Mercredi 31 mai, à minuit passée de 6 minutes, le président des Etats-Unis publiait le tweet énigmatique suivant.

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Soyons clairs, ce tweet ne veut strictement rien dire. L’explication la plus plausible reste que Donald Trump ait voulu écrire « Despite the constant negative press coverage » (Malgré la constante couverture médiatique négative) et ait fait une faute de frappe, écrivant « covfefe » au lieu de « coverage ». Mais, même dans ce cas, il ne s’agit que d’un début de phrase n’ayant pas de fin.

Malgré l’heure tardive, le message a déclenché un nombre incalculable de réactions moqueuses sur Twitter. Le tweet est resté en ligne durant six heures avant d’être finalement effacé. Donald Trump a ensuite publié cet autre tweet.

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Traduction: Qui pourra comprendre la vraie signification de « covfefe »??? Amusez-vous!

Lors de la conférence de presse quotidienne de la Maison Blanche, Sean Spicer a quant à lui refusé d’expliquer ce qu’il s’était passé. Il aurait sans doute été simple de reconnaître que le président avait fait une faute de frappe, mais Spicer a préféré suggérer que le tweet du président avait un sens caché.

The President and a small group of people know exactly what he meant. (Le président et un petit groupe de personnes savent exactement ce qu’il voulait dire)

Avis aux amateurs de théories du complot: n’hésitez pas à nous faire part de vos explications !

LES COUPABLES DÉSIGNÉS DE LA SEMAINE

Hillary Clinton n’en finit plus de rajouter des noms sur la liste des coupables de sa défaite à l’élection présidentielle.

I take responsibility for every decision I make. But that’s not why I lost. (J’assume la responsabilité de chaque décision que j’ai prise. Mais ce n’est pas pour cela que j’ai perdu)

C’est ce que l’ex-adversaire de Donald Trump a déclaré lors d’une conférence en Californie. Elle a ensuite une nouvelle fois répété que sa défaite devait être attribuée à:

– Wikileaks et la Russie

– James Comey, à l’époque directeur du FBI, qui avait annoncé la réouverture de l’enquête relative à ses e-mails quelques jours avant l’élection.

Comey was more than happy to talk about my emails, but he wouldn’t talk about the Russians. (Comey était très content de parler de mes e-mails, mais il ne voulait pas parler des Russes)

– La misogynie

– Certains de ses propres supporters qui considéraient la victoire comme acquise et se sont démobilisés

I also think I was the victim of a very broad assumption I was going to win. (Je crois aussi que j’ai été victime de l’hypothèse selon laquelle j’allais gagner)

– Les médias qui ont d’après elle couvert l’affaire de ses e-mails « comme s’il s’agissait de Pearl Harbor » (!)

– Et enfin, nouveau membre de la longue liste des coupables: le Parti Démocrate et ses bases de données « médiocres » et « erronées ». Les critiques de Clinton ont rapidement fait réagir plusieurs employés du parti sur Twitter. L’un d’entre eux a publié un tweet (qu’il a plus tard effacé) affirmant que les déclarations de Clinton n’étaient que des « p***** de conneries ». Il affirmait aussi que les données du Parti Démocrate indiquaient que les états du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie étaient loin d’être gagnés d’avance mais que l’équipe de campagne de Clinton n’avait pas voulu en tenir compte.

Hillary Clinton a aussi critiqué les réseaux sociaux, affirmant que les patrons des sites tels que Facebook et Twitter devraient lutter plus fortement contre la propagation des fake news. Mais alors même qu’elle dénonçait l’existence de ces fake news, Hillary Clinton en a propagé une ! Elle a en effet affirmé que le nombre d’abonnés au compte Twitter de Donald Trump avait récemment curieusement augmenté de plusieurs millions en quelques jours.

Who is behind driving up Trump’s Twitter followers by the millions? […] I assume there’s a reason for everything. Is it to make him look more popular than he is? (Qui est derrière l’augmentation du nombre d’abonnés de Trump par millions? […] Je suppose qu’il y a une raison à tout. Est-ce que le but est de le faire paraître plus populaire qu’il ne l’est réellement?)

En réalité, Donald Trump n’a pas vu son nombre d’abonnés Twitter augmenter de plusieurs millions en quelques jours. Il s’agit d’une fausse information qui a beaucoup circulé sur Internet et qu’Hillary Clinton a donc reprise, alors même qu’elle dénonçait les fake news 🤔 (PS: Il est en revanche vrai que de nombreux abonnés Twitter de Donald Trump sont de faux profils. Cependant, le phénomène touche toutes les célébrités présentes sur le réseau social, y compris Hillary Clinton)

L’IMAGE DE LA SEMAINE

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Cette photo de la comédienne Kathy Griffin tenant dans ses mains la tête sanglante d’un Donald Trump décapité a provoqué un tollé général aux Etats-Unis. Il est vrai que l’image est particulièrement choquante.

La condamnation a été quasiment unanime, même de la part des Démocrates les plus farouchement opposés à la politique de Donald Trump. Exemple parmi tant d’autres: Chelsea Clinton.

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Traduction: Ceci est ignoble et mal. Il n’est jamais drôle de plaisanter sur la mise à mort d’un président.

Kathy Griffin avait déjà précédemment critiqué Donald Trump à de nombreuses reprises. Invitée à commenter le discours du président devant le Congrès sur une chaîne de télévision, elle avait entre autres déclaré:

What an idiot. We gotta watch this idiot for an hour and nine minutes? He just says one hateful thing after the other. He’s so embarrassing. (Quel idiot. On doit regarder cet idiot pendant une heure et neuf minutes? Il ne fait que dire une chose haineuse après l’autre. Il est tellement embarrassant)

Just from the beginning, you know, Melania comes in with the sequin jacket and all the white guys are like, « Hey she’s hot, maybe if I’m like him I could get her ». The whole sham from the beginning. (Dès le début, vous savez, Melania est entrée avec sa veste à paillettes et tous les hommes blancs ont pensé, « Hey elle est sexy, peut-être que si je suis comme lui je pourrai l’avoir ». L’imposture totale depuis le début)

Mais il y a une différence entre les mots et les actes. Si les critiques verbales de Griffin étaient acceptées, la photo mettant en scène la décapitation du président n’est pas passée. Pour beaucoup d’américains, il s’agit d’un appel au meurtre inacceptable. Les conservateurs ne se sont pas privés de dénoncer la violence et l’intolérance d’une gauche qui prétend pourtant être un modèle de tolérance.

Le président des Etats-Unis a lui-même réagi sur Twitter, affirmant que Griffin devrait avoir honte et que son fils de 11 ans avait été très choqué en découvrant la photo.

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Traduction: Kathy Griffin devrait avoir honte. Mes enfants, surtout mon fils de 11 ans, Barron, ont beaucoup de mal avec tout cela. Dégoûtant!

TMZ a même rapporté que Barron Trump avait découvert la photo en allumant la télévision et avait alors hurlé, croyant que son père avait véritablement été assassiné. Cette info n’a toutefois pas été confirmée par d’autres sources.

Melania Trump est elle aussi sortie de sa réserve habituelle en publiant un communiqué assez violent à l’encontre de Kathy Griffin.

As a mother, a wife, and a human being, that photo is very disturbing. When you consider some of the atrocities happening in the world today, a photo opportunity like this is simply wrong and makes you wonder about the mental health of the person who did it. (En tant que mère, épouse, et en tant qu’être humain, cette photo me perturbe beaucoup. Lorsque vous connaissez les atrocités qui se passent dans le monde aujourd’hui, réaliser une photo comme celle-là est tout simplement malvenu et on peut se poser des questions sur la santé mentale de la personne qui le fait)

Dans un premier temps, Kathy Griffin a défendu sa photo, affirmant qu’il s’agissait d’une « blague » et que l’art avait le droit d’être provocateur. Mais face à l’avalanche de critiques s’abattant sur elle, elle a rapidement changé de ton et présenté des excuses dans une vidéo publiée sur son compte Twitter. Elle y reconnaît que sa blague n’était pas drôle et qu’elle est allée trop loin.

Un peu plus tard, on apprenait que CNN avait décidé de résilier son partenariat avec Griffin, qui anime habituellement la soirée du Nouvel An sur la chaîne en compagnie du journaliste Anderson Cooper. Celui-ci avait d’ailleurs lui aussi publié un tweet pour condamner la fameuse photo.

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Traduction: Pour info, je suis choqué par la séance photo à laquelle Kathy Griffin a participé. La photo est clairement répugnante et totalement inappropriée.

Trois jours après la publication de la photo, Kathy Griffin organisait une conférence de presse en compagnie de son avocate. Elle y a répété qu’elle s’excusait mais a ensuite fondu en larmes, déclarant que la famille Trump était en train d’essayer de « ruiner sa vie ».

What’s happening to me has never happened, ever, in the history of this great country, which is that a sitting President of the United States and his grown children and the First Lady are personally – I feel – trying to ruin my life forever. (Ce qui m’arrive n’est jamais arrivé, jamais, dans l’histoire de ce grand pays, c’est-à-dire qu’un Président des Etats-Unis en exercice et ses enfants et la Première Dame essayent personnellement – je pense – de ruiner ma vie pour toujours)

L’avocate de Kathy Griffin a expliqué que sa cliente avait reçu de nombreuses menaces de mort et avait perdu plusieurs contrats de travail. Elle a aussi assuré que Griffin n’avait jamais imaginé que sa photo pourrait être « mal interprétée comme une incitation à la violence vis-à-vis de quiconque ».

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

8,1 millions de $$$ ou la somme qui va être déboursée par Barack et Michelle Obama pour acheter la maison dans laquelle ils vivent depuis qu’ils ont quitté la Maison Blanche, à Washington. Jusqu’ici, le couple présidentiel se contentait de louer l’habitation.

MEANWHILE, IN TEXAS…

Il s’en passe des choses au parlement du Texas ! Lundi dernier, des centaines de manifestants ont pénétré à l’intérieur du Capitole, à Austin, pour protester contre la récente adoption d’une loi interdisant les sanctuary cities dans l’état (ndlr: les villes qui refusent de collaborer avec les services fédéraux de l’immigration). Les manifestants criaient notamment « Here to stay! » (Ici pour rester!).

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La manifestation a contraint les parlementaires à interrompre leur travail pendant que la police évacuait pacifiquement les protestataires du bâtiment. C’est alors que plusieurs parlementaires se seraient violemment affrontés dans l’hémicycle. Matt Rinaldi, député républicain, a rapidement fait savoir à ses collègues qu’il avait contacté les services de l’immigration pour qu’ils viennent arrêter les personnes en situation irrégulière en train de manifester à l’intérieur du Capitole. Certains députés démocrates n’ont pas apprécié et le lui auraient fait savoir. Rinaldi affirme, dans un message publié sur ses comptes Facebook et Twitter, que plusieurs députés démocrates l’ont agressé et que l’un d’entre eux, Poncho Nevarez, l’a même menacé de mort !

Today, Representative Poncho Nevarez threatened my life on the House floor after I called ICE on several illegal immigrants who held signs in the gallery which said « I am illegal and here to stay ». Several Democrats encouraged the protestors to disobey law enforcement. When I told the Democrats I called ICE, Representative Ramon Romero physically assaulted me, and other Democrats were held back by colleagues. During that time Poncho told me that he would « get me on the way to my car ». He later approached me and reiterated that « I had to leave at some point », and he would « get me ». I made it clear that if he attempted to, in his words, « get me », I would shoot him in self defense. I am currently under DPS protection. Several of my colleagues heard the threats made and witnessed Ramon assaulting me. (Aujourd’hui, le député Poncho Nevarez m’a menacé de mort dans l’hémicycle après que j’aie contacté les services de l’immigration parce que plusieurs immigrants illégaux tenaient des pancartes indiquant « Je suis illégal et ici pour rester ». Plusieurs Démocrates ont encouragé les manifestants à désobéir aux forces de l’ordre. Lorsque j’ai dit aux Démocrates que j’avais appelé les services de l’immigration, le député Ramon Romero m’a attaqué physiquement, et d’autres Démocrates ont été retenus par des collègues. C’est à ce moment-là que Poncho m’a dit qu’il « m’aurait lorsque je me rendrais à ma voiture ». Il s’est ensuite approché de moi et a répété que « Je devrais bien partir à un moment donné » mais « je t’aurai ». Je lui ai fait clairement savoir que s’il essayait, d’après ses propres mots, de « m’avoir », je lui tirerais dessus pour me défendre. Je suis actuellement sous protection. Plusieurs de mes collègues ont entendu les menaces que j’ai reçues et ont vu Ramon m’agresser)

Poncho Nevarez nie les faits. Il affirme que Rinaldi est un « menteur » et un « homme odieux ». D’autres députés démocrates ont reconnu qu’une altercation assez violente avait eu lieu entre certains de leurs collègues et Rinaldi, mais ils parlent uniquement d’insultes et d’une « bousculade », pas d’une véritable agression telle que décrite par Rinaldi. Difficile évidemment, voire impossible, de savoir qui dit la vérité.

LES PHOTOS DE LA SEMAINE

Memorial Day Is Commemorated At Arlington National CemeteryMemorial Day Is Commemorated At Arlington National Cemetery

Donald Trump dépose des fleurs sur la tombe du fils de John Kelly (Secrétaire à la Sécurité Intérieure), mort au combat en Afghanistan en 2010. Donald Trump, John Kelly et Mike Pence se trouvaient au cimetière d’Arlington à l’occasion du Memorial Day. Ce jour férié a pour but de rendre hommage à tous les soldats américains morts au combat. Comme le veut la tradition, le président a également déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu et prononcé un discours.

I believe that God has a special place in heaven for those who laid down their lives so that others may live free. (Je crois que Dieu a une place spéciale au paradis pour ceux qui ont donné leurs vies afin que d’autres puissent vivre librement)

Quelques chiffres. Voici le nombre de soldats américains morts au combat lors des principales guerres auxquelles les Etats-Unis ont participé.

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Source: Pew Research Center

Plus de 6,700 soldats américains sont morts lors des deux guerres les plus récentes menées par les Etats-Unis (Afghanistan et Irak).

Plus de 200,000 soldats américains sont actuellement déployés à l’étranger.

En moyenne, 20 vétérans se suicident chaque jour aux Etats-Unis. En 2014, ils ont été plus de 7,400 à mettre fin à leurs jours. Cela représente 18% des suicides, alors que les vétérans ne représentent que 9% de la population du pays.

LE TWEET DE LA SEMAINE

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Traduction: Au moins 7 morts et 48 blessés dans une attaque terroriste et le maire de Londres dit qu’il n’y a « pas de raison de s’inquiéter! »

Donald Trump a publié ce tweet très critique à l’encontre du maire de Londres alors que la capitale britannique venait d’être frappée par un nouvel attentat. Diplomatiquement, on a connu mieux. De plus, le président américain sort ici les propos de Sadiq Khan de leur contexte. Ce que le maire de Londres a vraiment déclaré:

Londoners will see an increased police presence today and over the course of the next few days. There’s no reason to be alarmed. (Les Londoniens vont constater une présence policière accrue aujourd’hui et au cours des prochains jours. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter)

Le porte-parole de Sadiq Khan a rapidement indiqué que le maire avait des choses plus urgentes à faire que de répondre à un tweet de Donald Trump.

LA CARTE DE LA SEMAINE

Terminons par quelque chose de plus léger. Voici le mot dont l’orthographe est la plus souvent recherchée sur Google dans chaque état américain. La palme d’or revient aux habitants du Wisconsin qui ont apparemment beaucoup de mal à orthographier le nom de leur propre état !

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L’information n’a pas échappé au Speaker de la Chambre des Représentants, Paul Ryan, originaire du Wisconsin.

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W-I-S-C-O-N-S-I-N, guys. 5,686,986 habitants. Capitale: Madison.

See you next week !

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