Le débat autour de la réforme du système de santé et l’élection de Karen Handel en Géorgie ont dominé l’actualité des sept derniers jours. Retour sur ces deux gros dossiers, et bien plus encore…
APRÈS L’AHCA, VOICI LE BCRA !
La réforme du système de santé voulue par les Républicains était une nouvelle fois au cœur de l’actualité cette semaine.
Petit rappel des épisodes précédents:
Début mai, la Chambre des Représentants avait voté en faveur de l’AHCA (American Health Care Act), une proposition de loi républicaine visant à abroger et remplacer l’Obamacare. Les sénateurs républicains planchaient depuis sur la rédaction de leur propre version du texte.
Mitch McConnell, le leader de la majorité républicaine au Sénat, avait annoncé que la proposition sénatoriale serait rendue publique cette semaine et que le vote pour son adoption aurait lieu la semaine suivante. Problème? Le texte a été rédigé en secret par quelques membres du leadership du Parti Républicain. Les Démocrates ont rapidement dénoncé le procédé, affirmant que les Républicains tentaient d’éviter tout débat en commission autour du texte. Ils ont aussi affirmé qu’il n’était pas normal que les sénateurs n’aient qu’une semaine entre le moment où ils prendraient connaissance du texte et le moment du vote (pas suffisamment de temps pour débattre, proposer des amendements, etc.). Trois sénateurs démocrates – Chris Murphy, Cory Booker et Brian Schatz – sont même partis à la recherche du texte caché pour tenter de l’obtenir plus tôt que prévu. Ils ont filmé leur expédition et l’ont diffusée en direct sur Facebook. Leur tentative s’est avérée infructueuse mais le but principal de l’opération était évidemment d’attirer l’attention du grand public.
Les Démocrates ne sont pas les seuls à avoir émis des critiques. Certains sénateurs républicains ont aussi critiqué Mitch McConnell et le leadership de leur parti, se plaignant de n’avoir pas du tout été informés de ce qui figurerait dans le texte. Ils estiment eux aussi qu’il leur faudrait plus d’une semaine pour examiner consciencieusement le texte avant de pouvoir voter pour ou contre son adoption. Même Mike Lee, membre du groupe de treize sénateurs qui avait été mis sur pied pour plancher sur la rédaction du texte, a affirmé que Mitch McConnell et son équipe avaient en réalité pris les commandes et s’est plaint de ne pas avoir connaissance du contenu de leur proposition !
I haven’t seen the bill. It has become increasingly apparent over the past few days that even though we thought we were going to be in charge of writing this bill within this working group, it’s not being written by us. It’s apparently being written by a small handful of staffers for members of the Republican leadership in the Senate. So, if you’re frustrated by the lack of transparency in this process, I share your frustration wholeheartedly. (Je n’ai pas vu le texte. Il est devenu de plus en plus évident ces derniers jours que même si nous pensions que nous allions écrire ce texte au sein de ce groupe de travail, il n’est en réalité pas rédigé par nous. Il est apparemment rédigé par un petit groupe de membres du personnel du leadership républicain au Sénat. Donc, si vous êtes frustrés par le manque de transparence de ce procédé, je partage pleinement votre frustration)
C’est dans ce contexte tendu que Mitch McConnell a finalement rendu public jeudi son texte de 142 pages, baptisé BCRA (Better Care Reconciliation Act). Il a également confirmé que le vote aurait bien lieu jeudi prochain.
Que prévoit le BCRA?
(NB: La politique de santé aux Etats-Unis étant un sujet très complexe, nous ne serons ici pas exhaustifs. L’objectif est seulement de vous présenter les grandes lignes du débat)
Tout d’abord, rappelons que les Républicains promettent depuis des années d’abroger l’Obamacare et de le remplacer par un système plus efficace. Ils estiment que l’Obamacare est un échec, notamment parce que les américains ne sont pas toujours libres de choisir à quel type d’assurance maladie souscrire. Dans un comté sur trois à travers le pays, il n’existe désormais plus qu’un assureur unique. De plus, le prix des assurances – et des soins de santé en général – a considérablement augmenté ces dernières années pour les américains ne bénéficiant d’aucun programme d’aide. Autrement dit, pour la classe moyenne. D’après les Républicains, c’est le résultat du manque de concurrence sur le marché. Ils veulent donc redonner plus de flexibilité au secteur.
Venons-en au contenu du BCRA, la proposition de loi du Sénat.
CE QUI CHANGE
1° Depuis l’entrée en vigueur de l’Obamacare, chaque citoyen américain est obligé de souscrire à une assurance maladie. C’est ce que les américains appellent le individual mandate. Les américains qui ne sont pas en ordre doivent payer une amende chaque année. Le BCRA, comme l’AHCA (la proposition de loi adoptée à la Chambre des Représentants le mois dernier), prévoit la suppression de cette obligation de posséder une assurance. Les américains seraient à nouveau libres de choisir s’ils désirent s’assurer ou non. De plus, ils pourraient désormais souscrire à l’assurance de leur choix. Un habitant de l’Ohio pourrait par exemple recourir aux services d’une compagnie d’assurance basée au Texas s’il le souhaite. Actuellement, ce n’est pas possible. La liberté de choix serait à nouveau totale et la libre concurrence pourrait régner. Les Républicains pensent que cela contribuerait à faire baisser les prix.
! L’AHCA et le BCRA contiennent toutefois des mesures ayant pour objectif d’encourager les citoyens assurés à le rester. L’AHCA prévoit que les assureurs puissent faire payer un supplément de 30% aux personnes venant s’inscrire chez eux après être restées un certain laps de temps sans assurance. Le BCRA prévoit quant à lui d’interdire à toute personne ayant renoncé à son assurance de souscrire à une nouvelle assurance pendant une période de six mois.
2° L’Obamacare a permis d’augmenter considérablement le nombre de bénéficiaires du programme Medicaid, qui fournit une assurance maladie aux personnes à faible revenu. Ce programme géré au niveau des états était autrefois réservé aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Après l’entrée en vigueur de l’Obamacare, les états ont été encouragés à modifier les conditions d’éligibilité au programme, afin que davantage de citoyens puissent en bénéficier. Les gouverneurs de 31 états (en bleu sur la carte ci-dessous) – dont certains Républicains, comme John Kasich en Ohio – se sont exécutés. Dans ces états, des citoyens à faible revenu mais vivant tout de même au-dessus du seuil de pauvreté sont ainsi devenus bénéficiaires de Medicaid, alors qu’ils n’y avaient pas droit auparavant. En échange, le gouvernement fédéral a pris en charge une partie du financement du programme, alors qu’il était auparavant exclusivement assuré par les états.
Les propositions de loi républicaines prévoient une diminution de la contribution de l’état fédéral au budget de Medicaid d’ici à 2020. Or, les états pourraient avoir du mal à financer seuls le programme. En 2016, ils y consacraient déjà environ un tiers de leur budget malgré les aides fédérales ! Par conséquent, les opposants au projet républicain craignent que les états ne durcissent à nouveau les conditions d’éligibilité au programme. Des milliers de personnes pourraient alors perdre leur assurance maladie, n’ayant pas les moyens de la financer sans l’aide de Medicaid.
3° Le BCRA, comme l’AHCA, prévoit que chaque état puisse désormais décider de ce qui peut être qualifié ou non de essential health benefits, c’est-à-dire les services qui doivent obligatoirement être remboursés par les assureurs. Exemple: Un état pourrait décider que les thérapies comportementales ne sont pas un essential health benefit. Les assureurs n’auraient alors plus l’obligation d’inclure le remboursement de ces thérapies dans leurs assurances santé.
4° Le BCRA, comme l’AHCA, prévoit l’arrêt de tout financement public fédéral de Planned Parenthood, cette association de planning familial qui pratique, entre autres, des avortements.
CE QUI NE CHANGE PAS
Comme promis par Donald Trump lors de sa campagne électorale, deux mesures très populaires de l’Obamacare sont conservées. Il s’agit de:
1° L’interdiction pour les assureurs de refuser de prendre en charge des personnes déjà malades lors de leur inscription.
2° La possibilité pour les jeunes de rester sur la mutuelle de leurs parents jusqu’à l’âge de 26 ans.
Le BCRA va-t-il être adopté par le Sénat?
Les Républicains étant majoritaires au Sénat, c’est tout à fait envisageable. Mais cela s’annonce tout de même compliqué. Explication mathématique. Les Républicains occupent 52 sièges au Sénat (contre 48 pour les Démocrates qui voteront tous contre l’adoption du texte). Il faut 51 voix pour qu’une loi soit adoptée. Autrement dit, il suffirait que trois sénateurs républicains fassent défection pour que le BCRA passe à la trappe.
Tous les Républicains votent pour le BCRA = 52 voix ⇒ ✅
1 seul sénateur républicain ne vote pas pour le BCRA = 51 voix ⇒ ✅
2 sénateurs républicains ne votent pas pour le BCRA = 50 voix → dans ce cas, il y aurait égalité de voix (50-50) et le Vice-Président serait appelé à se prononcer en sa qualité de président du Sénat → Mike Pence voterait en faveur du BCRA ⇒ ✅
3 sénateurs républicains ne votent pas pour le BCRA = 49 voix ⇒ ❌
Or, 5 sénateurs républicains ont déjà annoncé qu’ils n’étaient pas prêts à voter pour le texte présenté par Mitch McConnell. Les quatre premiers sont des sénateurs très conservateurs qui estiment que le texte ne va pas assez loin et ne supprime pas véritablement l’Obamacare. Il s’agit de Rand Paul, Ted Cruz, Mike Lee et Ron Johnson. Ils ont publié un communiqué commun pour annoncer leur refus de voter en faveur du texte. NB: Il ne s’agit toutefois pas d’un refus définitif puisqu’ils se disent « prêts à la négociation ».
Le cinquième sénateur ayant annoncé son refus de voter pour le texte est Dean Heller, sénateur du Nevada. Il l’a annoncé lors d’une conférence de presse à Las Vegas. Il était accompagné du gouverneur républicain du Nevada, Brian Sandoval. Ce dernier est l’un des gouverneurs républicains ayant assoupli les conditions d’éligibilité à Medicaid dans son état. Comme Paul, Cruz, Lee et Johnson, Heller a indiqué qu’il était prêt à négocier. Il a toutefois ajouté qu’il serait « très difficile » de le faire changer d’avis. D’autres sénateurs républicains ont déclaré avoir de grosses réserves à l’encontre du texte, notamment Susan Collins et Lisa Murkowski. Elles ont toutefois déclaré attendre le rapport du CBO (Congressional Budget Office) pour se prononcer.
Avec des sénateurs conservateurs qui estiment que le texte ne va pas assez loin dans le rejet du système Obamacare et d’autres, plus modérés, qui craignent que trop de personnes perdent leur assurance maladie, il va être difficile pour Mitch McConnell d’amender le texte pour satisfaire tout le monde. L’équilibre semble très difficile à trouver, surtout en à peine une semaine.
Pendant que les Républicains se déchirent, les Démocrates critiquent violemment ce qu’ils qualifient toujours de « Trumpcare ». Ils dénoncent une proposition de loi « cruelle », voire « monstrueuse », dont l’adoption aurait des conséquences désastreuses pour des millions de citoyens qui perdraient leur assurance. Certains Démocrates n’hésitent pas à déclarer que des personnes mourront si la proposition de loi républicaine est adoptée. Hillary Clinton a même qualifié le Parti Républicain de « parti de la mort » dans un tweet.
Barack Obama a également réagi en publiant un texte relativement long sur sa page Facebook. À retrouver ici.
Des manifestants évacués du Capitole
Peu après que le texte du BCRA ait été dévoilé, plusieurs dizaines de manifestants handicapés se sont rassemblés devant le bureau de Mitch McConnell, à l’intérieur du Capitole. Ils ont été rapidement évacués du bâtiment par la police.
LA LOI DE LA SEMAINE
Une nouvelle loi a été signée par le président Trump cette semaine. Elle avait préalablement été adoptée à une large majorité à la Chambre des Représentants (368-55) et à l’unanimité au Sénat. Cette loi va permettre au Ministère des Anciens Combattants (Department of Veterans Affairs) de pouvoir licencier plus facilement les employés du réseau hospitalier réservé aux vétérans lorsqu’ils commettent des fautes graves ou sont accusés de corruption. La loi prévoit aussi des protections pour les employés qui dénonceraient des abus au sein de l’administration. En 2014, le réseau hospitalier VA avait été touché par un énorme scandale. Des dizaines de vétérans étaient morts alors qu’ils attendaient désespérément d’être pris en charge par l’administration.
L’ÉLECTION DE LA SEMAINE
Une élection symboliquement importante avait lieu dans le 6e district de Géorgie cette semaine. Il s’agissait d’élire le remplaçant de Tom Price (nommé ministre de la Santé par Donald Trump) à la Chambre des Représentants. Le Démocrate Jon Ossoff affrontait la Républicaine Karen Handel. Jamais autant d’argent n’avait été dépensé lors d’une campagne pour un siège à la Chambre des Représentants. Plus de 50 millions de dollars !
Le 6e district de Géorgie est une circonscription traditionnellement républicaine mais les Démocrates pensaient tout de même pouvoir l’emporter et créer ainsi la surprise. En effet, en novembre dernier, Donald Trump l’avait emporté de justesse face à Hillary Clinton dans cette même circonscription. Le Parti Démocrate a donc investi énormément de moyens dans la campagne pour mobiliser ses électeurs et misait sur la démobilisation du camp adverse, en raison de l’impopularité du président dans la circonscription. Les sondages ont longtemps donné Jon Ossoff gagnant mais Karen Handel a effectué une remontée spectaculaire en fin de campagne.
Et c’est finalement bien Karen Handel qui l’a emporté (52% vs 48%).
Quels enseignements faut-il tirer de ce scrutin? Il est plus facile de poser la question que d’y répondre.
Pour les Démocrates, c’est un échec. Ils ont investi des moyens énormes dans cette campagne et leurs efforts n’ont pas été récompensés. De plus, depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, quatre élections ont eu lieu pour remplacer un député devenu ministre (en Géorgie, au Montana, au Kansas et en Caroline du Sud). 4 victoires à 0 pour les Républicains, malgré l’impopularité du président Trump. Les Démocrates se posent donc des questions quant à la fiabilité de leur stratégie. Les activistes les plus libéraux estiment qu’Ossoff a défendu des positions trop centristes et qu’il faut que le parti se positionne plus clairement à gauche en vue des élections de mi-mandat de 2018. D’autres estiment que leur parti devrait cesser de se contenter de critiquer Donald Trump et les Républicains et présenter davantage de propositions concrètes aux électeurs. Ex: Ce tweet du député démocrate Seth Moulton.

Certains élus démocrates ont aussi fait savoir qu’ils aimeraient que Nancy Pelosi laisse la place à quelqu’un de plus jeune capable d’incarner le renouveau à la tête de la délégation démocrate au Congrès. Les divisions sont donc nombreuses au sein du parti. Mais il y a tout de même un signe encourageant pour les Démocrates. Jon Ossoff n’a été distancé que de 4 points par Karen Handel, alors que le Républicain Tom Price l’avait emporté par 20 points d’écart contre son adversaire démocrate dans la même circonscription quelques mois plus tôt. Cela démontre que les Démocrates ont une marge de progression importante dans des circonscriptions habituellement acquises à la cause républicaine. Toute la question est de savoir si cette marge de progression pourra s’avérer suffisante pour remporter des sièges en 2018.
Pour les Républicains, les choses vont plutôt bien. Malgré l’impopularité de Donald Trump et la mobilisation des activistes démocrates (au travers notamment de nombreuses manifestations à travers tout le pays), ils ont remporté les quatre élections spéciales organisées depuis janvier. C’est encourageant car cela semble prouver que les électeurs font la différence entre la personnalité unique et controversée de Donald Trump et le Parti Républicain dans son ensemble. Mais attention ! Comme nous l’avons dit, Karen Handel ne l’a emporté que par 4 points d’écart, ce qui prouve aussi que tout danger est loin d’être écarté.
LE DÉCÈS DE LA SEMAINE
Quelques jours après avoir été rapatrié aux Etats-Unis, Otto Warmbier est décédé. Ce jeune américain était emprisonné en Corée du Nord depuis dix-sept mois. En janvier 2016, il avait été arrêté alors qu’il effectuait un voyage organisé dans le pays. Il était accusé d’avoir volé une affiche de propagande dans un hôtel. En février, il avait reconnu les faits lors d’un procès et été condamné à 15 ans de travaux forcés. En mars 2016, il était tombé dans le coma. D’après les autorités nord-coréennes, il aurait attrapé le botulisme et serait tombé dans le coma après avoir ingéré un somnifère. D’après les autorités américaines, il a été torturé. L’administration Trump avait récemment réussi à obtenir son rapatriement aux Etats-Unis. Les médecins américains qui l’ont examiné à son retour n’ont pas trouvé de trace de botulisme. En revanche, ils ont constaté de très graves lésions cérébrales. Le jeune homme se trouvait dans un état végétatif.
Le décès d’Otto Warmbier ne fait rien pour apaiser les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Donald Trump a condamné la « brutalité » du régime nord-coréen. Le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson a quant à lui affirmé que les Etats-Unis considéraient le régime de Pyongyang comme responsable de la mort d’un citoyen américain. C’est aussi ce que plusieurs membres du Congrès ont affirmé. John McCain a par exemple déclaré que « Otto Warmbier, un citoyen américain, a été assassiné par le régime de Kim Jong Un ». Et voici un tweet de Marco Rubio.

Trois autres citoyens américains et un citoyen canadien sont toujours emprisonnés en Corée du Nord.
LE DESSIN DE LA SEMAINE
Ce dessin a été réalisé par William J. Hennessy Jr. Habituellement, il dessine pour la presse lors de procès se tenant à huis clos. Cette semaine, CNN lui a demandé de se rendre à la conférence de presse de la Maison Blanche. Les caméras y avaient en effet été interdites. En réalité, c’était déjà la troisième conférence de presse de la Maison Blanche lors de laquelle les caméras étaient ainsi proscrites. Ces conférences de presse sont habituellement filmées et parfois diffusées en direct sur les chaînes d’information. La décision de la Maison Blanche a été très mal perçue par la presse, qui parle d’une hostilité de plus en plus grande vis-à-vis des médias et d’un dangereux manque de transparence.
« Sean got fatter ». La journaliste Rosie Gray affirme qu’elle a demandé par sms à Steve Bannon pourquoi les caméras étaient désormais interdites lors des conférences de presse de la Maison Blanche. Celui-ci lui aurait simplement répondu: « Sean a grossi » (ndlr: référence à Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche). Extrait de son article publié dans The Atlantic.

EN BREF…
∗ Timothy Harleth sera le nouvel huissier en chef de la Maison Blanche. Il travaillait auparavant au Trump International Hotel de Washington. Donald et Melania Trump ont donc choisi une personne de confiance pour remplacer Angella Reid, licenciée il y a quelques semaines.
∗ La Maison Blanche n’a pas organisé de dîner pour célébrer la fin de la fête musulmane du Ramadan. Un tel dîner était pourtant organisé chaque année depuis plus de vingt ans. Le président et la First Lady y invitent traditionnellement des membres du Congrès, des personnalités issues de la communauté musulmane américaine et des diplomates représentant des pays musulmans à Washington.
∗ Pour nos lecteurs belges. Le prochain ambassadeur des Etats-Unis en Belgique a été nommé par Donald Trump. Il s’agira d’une ambassadrice. Jamie McCourt, ex-présidente du club de baseball des Los Angeles Dodgers. Sa nomination doit encore être confirmée par le Sénat.
DES NOUVELLES DE STEVE SCALISE
L’état de Steve Scalise, le député républicain grièvement blessé lors de la fusillade d’Alexandria, s’est fortement amélioré cette semaine. Ses jours ne sont désormais plus en danger. Il restera toutefois hospitalisé de longues semaines. Les médecins ont indiqué qu’ « une longue période de récupération et de réhabilitation » l’attendait. Ils se montrent optimistes quant à ses chances de pouvoir marcher à nouveau.
Au Capitole, de très nombreuses personnes ont signé une carte géante pour lui souhaiter un bon rétablissement. Même le chanteur Bono est passé par là.
Par ailleurs, un membre du Parti Démocrate du Nebraska a été licencié après avoir déclaré qu’il était heureux que Steve Scalise ait été blessé lors de la fusillade d’Alexandria et qu’il regrettait qu’il ne soit pas décédé. L’enregistrement de ses propos avait été posté sur YouTube.
I hate this motherfucker. I’m fucking glad he got shot. […] I wish he was fucking dead. (Je hais cet enculé. Je suis heureux qu’on lui ait tiré dessus. […] J’aimerais qu’il soit mort)
L’apaisement du discours politique, ce n’est pas gagné…
LES ENNUIS JUDICIAIRES DE LA SEMAINE
Bernie Sanders et son épouse font l’objet d’une enquête du FBI et ont engagé de prestigieux avocats pour assurer leur défense. L’enquête du FBI a en réalité démarré dès le mois d’avril 2016. L’épouse de Bernie Sanders est soupçonnée d’avoir fraudé pour obtenir un prêt auprès d’une banque. Elle était alors la directrice du Burlington College. En 2010, elle décide de racheter le diocèse voisin pour étendre le campus du collège. Mais celui-ci n’a pas assez d’argent pour cela. Jane Sanders parvient à convaincre une banque de lui faire un prêt de plusieurs millions de dollars. Mais rien ne se passe ensuite comme prévu. Jane Sanders avait envisagé un projet ambitieux pour le collège. Son expansion avait pour but d’attirer un plus grand nombre d’étudiants. Ce n’est pas le cas et le collège s’endette rapidement. En 2011, Jane Sanders perd la confiance du conseil d’administration et démissionne. Elle reçoit une indemnité de $200,000. En mai 2016, le Burlington College est en faillite et ferme ses portes. Quelques mois plus tôt, l’état du Vermont a porté plainte contre Jane Sanders. Elle est soupçonnée d’avoir donné de fausses informations à la banque pour obtenir le prêt nécessaire à l’achat du diocèse. Bernie Sanders est quant à lui soupçonné d’avoir usé de son influence de sénateur pour encourager la banque à approuver le prêt.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
George W. Bush est désormais presque aussi populaire que Barack Obama aux Etats-Unis ! La cote de popularité de l’ex-président s’élève à 59% d’opinions favorables (contre 63% pour Barack Obama). Elle n’était plus que de 35% lorsqu’il avait quitté la Maison Blanche en 2009.

George W. Bush bénéficie d’une cote de popularité de 82% auprès des Républicains, 56% auprès des électeurs indépendants et 41% auprès des Démocrates. Barack Obama a quant à lui une cote de popularité de 95% auprès des Démocrates, 65% auprès des électeurs indépendants et seulement 22% auprès des Républicains.
L’ÉTUDE DE LA SEMAINE
Le Pew Research Center vient de publier une étude très intéressante au sujet des américains et de leur rapport aux armes à feu. Nous avions envie d’en partager les grandes lignes avec vous (pour lire l’ensemble de l’étude, cliquez ici).
∗ 42% des américains vivent dans un foyer possédant au moins une arme à feu et 72% des américains disent avoir déjà utilisé une arme à feu. Ce dernier chiffre peut paraître très étonnant pour des Européens, mais se rendre au club de tir ou à la chasse est un loisir beaucoup plus courant aux Etats-Unis que chez nous.
∗ 44% des américains déclarent connaître quelqu’un qui a été victime d’un tir par arme à feu (accidentel ou volontaire). Ce pourcentage grimpe à 57% chez les afro-américains.
∗ Près de la moitié des hommes blancs (48%) possèdent une arme à feu. Ce n’est le cas que d’environ 25% des femmes blanches et des hommes non blancs. Le pourcentage de personnes détenant une arme à feu varie aussi considérablement en fonction des régions. Dans le Nord-Est du pays, 16% seulement des habitants détiennent une arme à feu. Ce pourcentage s’élève à 31% dans l’Ouest, 32% dans le Midwest et 36% dans le Sud. De même, les personnes résidant dans des régions rurales sont beaucoup plus nombreuses à posséder une arme à feu que les personnes résidant en ville (46% vs 19%).
∗ Lorsque l’on demande aux américains pourquoi ils choisissent de posséder une arme, 67% des personnes interrogées déclarent qu’il s’agit d’un moyen de se protéger, 38% citent la chasse, 30% le sport (club de tir, etc.), 13% déclarent être des collectionneurs et 8% citent des raisons professionnelles.
∗ 74% des américains qui possèdent une arme estiment que le droit de posséder des armes est essentiel à leur liberté. 35% seulement des personnes ne possédant pas d’armes pensent la même chose.
∗ Les Républicains sont plus nombreux à posséder des armes que les Démocrates. 41% des Républicains disent posséder une arme à feu, contre 36% des Indépendants et 16% des Démocrates.
∗ Les Républicains et les Démocrates possédant des armes ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Par exemple, les Républicains sont largement favorables (à plus de 80%) à ce que le port d’armes soit autorisé dans un plus grand nombre de lieux publics ou à ce que les membres du personnel soient armés dans les écoles, alors que moins de la moitié des Démocrates le sont.
∗ Enfin, 19% des américains qui possèdent une arme sont membres de la NRA.
LA CARTE DE LA SEMAINE
La personne la plus riche résidant dans chaque état américain, d’après Forbes.
On retrouve évidemment quelques figures bien connues. Bill Gates est le résident le plus riche de l’état de Washington. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, est l’homme le plus riche de Californie. L’ex-maire de New York Michael Bloomberg est l’homme le plus riche de l’état de New York. Warren Buffett est l’homme le plus riche du Nebraska. Etc.
Les noms de Sheldon Adelson (résident le plus riche du Nevada) et de Charles Koch (résident le plus riche du Kansas) vous sont peut-être moins familiers mais sachez qu’ils font régulièrement des dons très importants au Parti Républicain.
LES NOCES DE LA SEMAINE
Le Secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, s’est marié ce samedi. Il a épousé l’actrice écossaise Louise Linton. Il s’agit de son troisième mariage. La cérémonie avait lieu au Mellon Auditorium, à Washington. Il y avait plus de 300 invités, dont le président Donald Trump et le vice-président Mike Pence. Également présents: Reince Priebus, Sean Spicer, H.R. McMaster, John Kelly, Ben Carson, Betsy DeVos, Ryan Zinke, Elaine Chao, Scott Pruitt, Rudy Giuliani, etc.
LA PUBLICATION FACEBOOK DE LA SEMAINE
Le député républicain Adam Kinzinger a publié certains des messages haineux qu’il a pu recevoir sur les réseaux sociaux APRÈS la fusillade d’Alexandria ayant visé plusieurs de ses collègues. Exemple: « Dommage que tu n’étais pas sur le terrain » ou « Lincoln a été assassiné pour de bonnes raisons: la guerre civile a fait un demi-million de morts… Le Parti Républicain est un parti mauvais et violent; vous méritez de souffrir et mourir! »
BONUS – LECTURE VIVEMENT RECOMMANDÉE
Prenez le temps de lire cet article du Washington Post (prévoir 30 minutes) sur la manière dont l’administration Obama a tergiversé au moment de gérer la crise de l’interférence russe dans la campagne électorale. Pour de nombreux observateurs et même certains élus démocrates, le président n’a pas réagi assez fermement.
Obama’s secret struggle to punish Russia for Putin’s election assault