Au sommaire de votre Weekly News Flash cette semaine: la Corée du Nord, le livre d’Hillary Clinton, Sean Spicer aux Emmy Awards, et bien plus encore.
À LA UNE
La Corée du Nord a procédé à un nouveau tir de missile balistique, le premier depuis son sixième essai nucléaire. Le missile en question a une nouvelle fois survolé le nord du Japon. Le premier ministre japonais Shinzo Abe a parlé de « dangereuse provocation ».
Quelques jours avant de procéder à ce tir de missile, la Corée du Nord avait proféré des menaces très explicites à l’encontre du Japon, de la Corée du Sud et des Etats-Unis, via le porte-parole de son « comité pour la paix en Asie et dans le Pacifique », une agence qui fait office de ministère des Affaires Etrangères et s’occupe aussi de la propagande du régime.
Au sujet du Japon:
The four islands of the archipelago should be sunken into the sea by the nuclear bomb of Juche. (Les quatre îles de l’archipel devraient être coulées dans la mer par la bombe nucléaire du Juche)
NDLR: Le Juche est le nom que donne la Corée du Nord à l’idéologie défendue par son gouvernement.
Au sujet de la Corée du Sud:
The group of pro-American traitors should be severely punished and wiped out with fire attack so that they could no longer survive. (Le groupe de traîtres pro-Américains devrait être sévèrement puni et anéanti par une attaque de feu les empêchant de survivre)
Au sujet des Etats-Unis:
Let’s reduce the U.S. mainland into ashes and darkness. (Réduisons le continent américain en cendres et ténèbres)
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
D’après un sondage Gallup, les Américains sont majoritairement favorables à une intervention militaire contre la Corée du Nord (58%). Plus de 8 Républicains sur 10 sont favorables à une intervention, ainsi qu’une majorité d’électeurs indépendants (56%). Les Démocrates y sont en revanche majoritairement opposés.
LE TWEET DE LA SEMAINE
Donald Trump a trouvé un surnom à Kim Jong-Un. Dans un tweet, le président américain a qualifié le leader de la Corée du Nord de « Rocket Man » !

OURAGAN IRMA, LA SUITE
La semaine dernière, nous vous parlions de l’ouragan Irma qui venait de frapper durement la Floride. Cette semaine, Donald Trump et Mike Pence se sont rendus ensemble sur place pour constater les dégâts et aller à la rencontre des services de secours et des habitants. Le président a distribué des sandwichs aux victimes et leur a assuré que le gouvernement fédéral les soutiendrait « à 100% ».
L’OBAMACARE DE NOUVEAU EN DANGER?
Après les échecs successifs des différentes tentatives d’abrogation de l’Obamacare cet été, beaucoup pensaient que les Républicains allaient définitivement renoncer à réformer le système de santé. Mais ils n’ont en réalité peut-être pas encore dit leur dernier mot.
Cette semaine, les sénateurs Lindsey Graham et Bill Cassidy ont présenté un nouveau plan baptisé Graham/Cassidy/Heller/Johnson (ndlr: Dean Heller et Ron Johnson co-sponsorisent la proposition de Lindsey Graham et Bill Cassidy). En résumé, la proposition Graham/Cassidy prévoit notamment la suppression de l’obligation de souscrire à une assurance maladie et l’augmentation des prérogatives des différents états en matière de politique de santé. On ignore pour l’instant si un vote sur cette proposition de loi sera mis prochainement à l’agenda du Sénat.
D’autre part, sachez que Rick Santorum a aidé Lindsey Graham et Bill Cassidy à rédiger leur proposition de loi. L’ancien sénateur (et candidat à la présidence) n’occupe aujourd’hui plus aucune fonction politique. Son implication bénévole a de quoi surprendre. D’autant plus que ses relations avec Lindsey Graham ont parfois été tendues en raison de leur vision divergente de l’immigration. Petit souvenir d’un débat pour la présidence en 2015.
BERNIE SANDERS ET LE « MEDICARE FOR ALL »
Bernie Sanders a présenté cette semaine son plan visant à mettre en place une assurance maladie universelle aux Etats-Unis, baptisé Medicare for All. Si cette proposition de loi était adoptée, le système de santé américain serait totalement bouleversé. Tous les Américains disposeraient de la même assurance santé publique et tous leurs frais de santé seraient pris en charge par le gouvernement fédéral (y compris les frais de dentisterie, d’optique, etc.). Le système proposé par Sanders serait encore plus généreux que celui que nous connaissons dans beaucoup de pays européens. Les Américains ne devraient par exemple pas débourser un seul dollar lors d’une visite chez le médecin. Les médecins seraient ensuite remboursés par le gouvernement fédéral pour les consultations effectuées. De plus, le prix des prestations médicales serait fixé par l’état et serait donc désormais le même partout (actuellement, le prix d’un même examen peut varier considérablement d’un hôpital à l’autre).
Comment financer un tel système? C’est la grosse épine dans le pied de Bernie Sanders. Il a reconnu que le programme serait très coûteux et nécessiterait d’augmenter les impôts des citoyens américains. Il n’a cependant pas encore présenté les détails de son plan dans ce domaine.
La proposition de loi de Bernie Sanders n’a évidemment aucune chance d’être adoptée tant que les Républicains détiennent la majorité au Congrès. Mais il est très intéressant de constater que de très nombreux élus démocrates de premier plan lui ont apporté un soutien officiel. C’est notamment le cas des sénatrices Elizabeth Warren, Kamala Harris et Kirsten Gilibrand ou du sénateur Cory Booker, tous cités comme candidats potentiels à l’élection présidentielle de 2020. Ceci est remarquable lorsque l’on sait que l’idée de la mise en place d’une assurance maladie universelle était encore jugée extrême il y a peu, y compris au sein du Parti Démocrate. Bernie Sanders la défendait déjà lors de sa campagne électorale de 2016 mais Hillary Clinton la jugeait irréaliste. On a donc l’impression d’assister à un glissement important du Parti Démocrate vers la gauche. Certains Démocrates proches du centre du spectre politique s’inquiètent toutefois de ce basculement, créant des divisions au sein du parti.
Électoralement parlant, les Démocrates ont-ils vraiment intérêt à défendre la mise en place d’une assurance maladie universelle gérée entièrement par le gouvernement fédéral? Ce n’est pas certain. Même si les sondages montrent que l’idée de la mise en place d’un système d’assurance universelle est plus populaire au sein de la population américaine qu’il y a dix ans, beaucoup d’Américains continuent de la considérer comme une idée socialiste totalement répulsive. Aujourd’hui, une majorité d’électeurs démocrates (64%) et même d’électeurs indépendants (55%) sont favorables à cette idée. Mais ces majorités ne sont pas encore écrasantes.
Les candidats démocrates à la prochaine présidentielle auront sans doute intérêt à défendre cette idée pour remporter les primaires de leur camp. En revanche, convaincre l’ensemble de l’électorat de son bien-fondé s’annonce plus compliqué, surtout lorsqu’il faudra présenter un plan pour financer le nouveau système.
LA RENCONTRE DE LA SEMAINE
Le sénateur républicain et afro-américain Tim Scott s’est entretenu pendant 40 minutes en tête-à-tête avec Donald Trump à la Maison Blanche. Scott avait fortement critiqué la réponse du président aux événements de Charlottesville et avait proposé d’organiser cette rencontre pour lui raconter les difficultés personnelles qu’il a pu rencontrer en raison de sa couleur de peau. Le sénateur avait aussi indiqué vouloir plus largement sensibiliser le président à la question des inégalités raciales. La teneur exacte de la conversation est restée confidentielle, mais on a tout de même eu droit à cette photo des deux hommes dans le Bureau Ovale.
Le tweet le plus idiot de la semaine? Keith Ellison, député démocrate à la Chambre des Représentants, aurait peut-être dû se renseigner sur les motivations de Tim Scott avant de tweeter.

LA PROPOSITION DE LOI DE LA SEMAINE
Les sénatrices Kirsten Gilibrand (D) et Susan Collins (R) ont introduit une proposition de loi visant à interdire à l’armée de refuser de recruter certaines personnes en raison de leur genre. Autrement dit, à empêcher la mise en application de la récente décision prise par Donald Trump d’interdire à l’armée de continuer à recruter des personnes transsexuelles. La proposition de Gilibrand et Collins est soutenue par John McCain.
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
They are better looking than Tom Cruise. And we know they can fight better, and we know they can fly better. (Ils sont plus beaux que Tom Cruise. Et nous savons qu’ils sont capables de se battre et de piloter mieux que lui)
Donald Trump au sujet des soldats américains lors d’un discours.
LE LIVRE DE LA SEMAINE
What Happened, le nouveau livre d’Hillary Clinton, dans lequel elle revient sur sa campagne électorale de 2016 et sa défaite face à Donald Trump, est sorti ce mardi 12 septembre en librairie.
Le livre fait près de 500 pages et nous ne l’avons pas lu. Nous nous abstiendrons donc d’en faire la critique. Une chose semble toutefois certaine: Hillary Clinton n’hésite pas à critiquer ceux qui, d’après elle, sont en grande partie responsables de sa défaite électorale, notamment James Comey, Vladimir Poutine et Bernie Sanders. Si elle reconnaît avoir commis des erreurs au cours de sa campagne et avoir sous-estimé Donald Trump, Clinton continue d’affirmer qu’elle aurait gagné si les médias n’avaient pas accordé une attention trop importante à ses e-mails et si James Comey n’avait pas annoncé la réouverture de l’enquête sur ses e-mails quelques jours avant l’élection.
Hillary Clinton évoque aussi de manière assez touchante son mariage avec Bill Clinton (extraits parus dans la presse):
There were times that I was deeply unsure about whether our marriage could or should survive. But on those days, I asked myself the questions that mattered to me: Do I still love him? And can I still be in this marriage without becoming unrecognizable to myself – twisted by anger, resentment or remoteness? The answers were always yes. So I kept going. (Il y a des moments lors desquels je n’étais pas du tout convaincue que notre mariage pouvait ou devait survivre. Mais ces jours-là, je me suis posée les questions qui avaient le plus d’importance pour moi: Est-ce que je l’aime encore? Et est-ce que je peux rester dans ce mariage sans devenir méconnaissable – changée par la colère, la rancœur ou l’isolement? Les réponses étaient toujours positives. Donc j’ai continué)
I know some people wonder why we’re still together. I heard it again on the 2016 campaign: that we must have an arrangement (we do, it’s called marriage); that I helped him become president and then stayed so he could help me become president (no); that we lead completely separate lives, and it’s just a marriage on paper now (he is reading this over my shoulder in our kitchen with our dogs underfoot and in a minute he will reorganize our bookshelves for the millionth time, which means I will not be able to find any of my books, and once I learn the new system, he’ll just redo it again, but I don’t mind because he really loves to organize those bookshelves). (Je sais que certaines personnes se demandent pourquoi nous sommes toujours ensemble. Je l’ai encore entendu durant la campagne de 2016: que nous devons avoir un arrangement (c’est le cas, cela s’appelle le mariage); que je l’ai aidé à devenir président et que je suis ensuite restée pour qu’il m’aide à son tour à devenir présidente (non); que nous menons des vies totalement séparées, et que ce n’est plus un mariage que sur le papier (il est en train de lire ceci par-dessus mon épaule dans notre cuisine avec nos chiens à nos pieds et dans une minute il va réorganiser notre bibliothèque pour la millionième fois, ce qui signifie que je n’arriverai plus à retrouver aucun de mes livres, et qu’une fois que j’aurai appris le nouveau système, il recommencera, mais je m’en fiche parce qu’il aime vraiment organiser notre bibliothèque)
⚠️ Un journaliste a fait remarquer sur Twitter que le nom de Martin O’Malley, adversaire de Clinton et Sanders lors des primaires démocrates, n’était pas mentionné une seule fois dans What Happened. Voici ce que lui a répondu le fils du principal intéressé.

LA UNE DE LA SEMAINE
Le New Yorker a dévoilé la Une qu’il avait prévu de publier en cas de victoire d’Hillary Clinton à l’élection présidentielle.
VERRIT, LA SUITE
La semaine dernière, nous vous parlions de Verrit, ce nouveau site web auquel Hillary Clinton a fait de la publicité sur son compte Twitter. Le site a continué de faire parler de lui cette semaine. Sa co-fondatrice a écrit dans un article que les réactions négatives de la presse, de la droite et de la gauche extrême à la création du site prouvaient que tous ces acteurs cherchaient à « faire taire Hillary ». Dans le même temps, celle-ci était pourtant sur tous les plateaux de télévision pour faire la promotion de son livre.
Un autre article publié sur le site affirmait que les Démocrates qui osent critiquer Hillary Clinton font le jeu de l’extrême droite.
Any Democrat or progressive who echoed the GOP’s anti-Clinton talking points during the election helped Donald Trump. Anyone who continues to treat her like an outcast is siding with the far right, whose singular purpose was to take her down. (Tout Démocrate ou progressiste qui a répété les arguments anti-Clinton du Parti Républicain durant la campagne a aidé Donald Trump. Quiconque continue de la traiter comme une paria se rallie à la droite extrême, dont l’unique but était de la démolir)
Le site parodique The Onion (équivalent du Gorafi en France) s’est moqué ouvertement de Verrit dans une petite vidéo intitulée « 5 choses à savoir sur Verrit ». La plateforme est par exemple décrite comme un site où les électeurs de Clinton pourront vérifier des faits « qu’ils auraient de toute façon considérés comme vrais ». Rien de bien méchant. Et pourtant, Verrit a répondu sur Twitter en menaçant de porter plainte contre The Onion !
LA STAR DE LA SEMAINE
Vous souvenez-vous de Sean Spicer? L’ex-porte-parole de la Maison Blanche était l’invité du célèbre talk-show de Jimmy Kimmel cette semaine. Il s’agissait de sa toute première interview depuis son départ de la Maison Blanche au mois de juillet. Spicer y évoque notamment ses relations avec la presse et la notion de fake news. Ce n’est pas inintéressant.
D’autre part, Sean Spicer a également fait une apparition très remarquée lors de la cérémonie des Emmy Awards ce dimanche à Los Angeles.

Alors que l’humoriste Stephen Colbert, qui animait la soirée, annonçait qu’il espérait que beaucoup de téléspectateurs suivraient la cérémonie, Sean Spicer a fait irruption sur le plateau et déclaré:
This will be the largest audience to witness an Emmys, period. Both in person and around the world. (Ce sera l’audience la plus importante jamais vue aux Emmys, point final. Sur place et partout dans le monde)
La prestation de Sean Spicer est loin d’avoir fait rire tout le monde et a suscité le débat. Fallait-il l’inviter? Peut-on accepter de rire des mensonges qui ont été proférés par le porte-parole de la Maison Blanche? (Ndlr: le sketch faisait clairement référence à la première conférence de presse de Sean Spicer, lors de laquelle il avait affirmé de manière erronée que la cérémonie d’investiture de Donald Trump avait attiré plus de monde à Washington que n’importe quelle autre cérémonie d’investiture).
Beaucoup de journalistes se sont indignés du traitement de faveur accordé à Sean Spicer et de la manière dont on lui permettait, sous couvert d’humour, de redorer son image.
COMING SOON…
Mike Huckabee, ex-gouverneur de l’Arkansas et ex-candidat à l’élection présidentielle, va animer une nouvelle émission sur une chaîne de télévision chrétienne. Pour la grande première, qui sera diffusée au début du mois d’octobre, Huckabee interrogera un invité de prestige… Le président des Etats-Unis, Donald Trump.
Pour ceux que cela intéresse, Mike Huckabee parle de sa nouvelle émission, de Donald Trump et des opinions de la communauté évangélique sur le président dans une interview accordée à The Atlantic (cliquez ici).
L’AFFAIRE DONT NOUS N’AURIONS JAMAIS CRU DEVOIR PARLER (🔞)
C’est l’affaire qui a agité la twittosphère cette semaine. Le compte Twitter officiel de Ted Cruz, sénateur républicain proche de la droite chrétienne, a « aimé » un tweet publié par le compte @SexuallPosts et contenant une vidéo pornographique. Beaucoup d’internautes se sont délectés de cette gaffe. Ted Cruz a rapidement réagi en expliquant que plusieurs membres de son staff avaient accès à son compte Twitter et que l’un d’entre eux avait « aimé » le tweet porno par erreur.
Interrogé lors d’une interview sur CNN (prévue de longue date), Cruz a affirmé que la personne responsable avait été identifiée mais qu’il ne donnerait pas son nom. La journaliste Dana Bash l’a ensuite interrogé sur le fait qu’il ait par le passé défendu l’interdiction de la vente de sex toys au Texas. Cruz a répliqué qu’il était alors avocat général de l’état du Texas et devait donc défendre devant les tribunaux les lois votées par le parlement de l’état, qu’il les trouve ou non appropriées. Et d’ajouter qu’il trouvait en l’occurrence la loi sur l’interdiction de la vente de sex toys « stupide » et que
Consenting adults should be able to do whatever they want in their bedrooms. (Les adultes consentants devraient pouvoir faire ce qu’ils veulent dans leur chambre à coucher)
MEANWHILE, IN SEATTLE…
Le maire de Seattle vient de démissionner. Ed Murray, Démocrate et ouvertement homosexuel, a annoncé sa décision après que son cousin ait affirmé qu’il avait abusé sexuellement de lui lorsqu’il était encore un jeune adolescent. Ed Murray avait déjà été accusé de faits similaires par quatre autres hommes ces derniers mois. Il nie catégoriquement les faits mais estime qu’il est important que ses problèmes personnels ne nuisent pas au bon fonctionnement de la mairie de Seattle. (Murray avait déjà précédemment annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections municipales qui auront lieu le 28 novembre prochain, mais avait indiqué vouloir terminer son mandat).
LE CARNET ROSE DE LA SEMAINE
Donald Trump est devenu grand-père pour la neuvième fois cette semaine ! Lara Trump (34 ans), épouse de son fils Eric (33 ans), a donné naissance à son premier enfant. Un petit garçon prénommé Luke.