WEEKLY NEWS FLASH #96

Des accusations de pédophilie à l’encontre de Roy Moore, le mystère autour de l’agression de Rand Paul, Michael Flynn peut-être impliqué dans un complot avec la Turquie… Une semaine d’actualité politique comme une autre aux Etats-Unis en 2017  ¯\_(ツ)_/¯

L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE

Les élections du mardi 7 novembre. Les Démocrates Ralph Northam et Phil Murphy ont été élus respectivement gouverneur de Virginie et gouverneur du New Jersey. Pour les autres résultats et plus d’infos, voir notre article Le bilan des élections du 7 novembre 2017.

C’ÉTAIT IL Y A 1 AN…

Le 8 novembre 2016, Donald Trump était élu Président des Etats-Unis d’Amérique. Souvenirs, souvenirs….

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Pour rappel, voici à quoi ressemble la carte électorale de la présidentielle 2016. En rouge, les états remportés par Donald Trump et en bleu, ceux remportés par Hillary Clinton.

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Depuis son élection, Donald Trump a régulièrement fait la Une des journaux et magazines du monde entier. Le Figaro a rassemblé 50 Unes marquantes de la presse mondiale consacrées à Trump depuis 1 an. À voir en cliquant ici.

Pour célébrer le premier anniversaire de son élection, Donald Trump a publié ce petit message sur son compte Twitter. (Rappel: Hillary Clinton avait qualifié les électeurs de Trump de « déplorables » pendant la campagne).

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Traduction: Félicitations à tous les « DÉPLORABLES » et aux millions de personnes qui nous ont donné une victoire ÉNORME (304-227) au Collège Electoral !

Petit jeu: Êtes-vous capable d’identifier toutes les personnes présentes aux côtés de Donald Trump sur la photo? Réponse à la fin de cet article 🤓

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ROY MOORE, CALL YOUR OFFICE

Un article du Washington Post a fait l’effet d’une bombe cette semaine. Roy Moore, candidat du Parti Républicain au poste de sénateur de l’Alabama (l’élection doit avoir lieu le 12 décembre prochain), y est accusé d’avoir agressé sexuellement une jeune fille de 14 ans. D’autres femmes accusent aussi Moore d’avoir flirté avec elles alors qu’elles étaient mineures. Roy Moore avait une trentaine d’années à l’époque des faits.

Pour lire l’article complet du Washington Post, cliquez ici. En résumé:

∗ Leigh Corfman porte les accusations les plus graves à l’encontre de Roy Moore. Elle affirme qu’elle avait 14 ans lorsque Moore, alors juge dans un tribunal de Gadsden, en Alabama, a proposé à sa mère de la surveiller pendant qu’elle se rendait à une audience. Nous sommes en 1979. Moore est alors âgé de 32 ans. Corfman déclare qu’il a discuté avec elle et lui a demandé son numéro de téléphone. Il l’aurait contactée quelques jours plus tard et ils auraient convenu de se retrouver au coin de sa rue. Corfman se souvient que Moore l’a emmenée dans sa voiture et qu’ils ont roulé jusqu’à son domicile, isolé dans les bois. Ils auraient discuté puis Moore l’aurait complimentée et embrassée, avant de la ramener chez elle. Il l’aurait ensuite recontactée quelques jours plus tard et elle aurait accepté de le revoir car c’était une expérience à la fois « excitante et effrayante ». Corfman se décrit comme une fillette fragilisée à l’époque par le divorce de ses parents et heureuse qu’un homme gentil et plus âgé s’intéresse à elle. Elle explique que Roy Moore l’a une nouvelle fois emmenée à son domicile. Après l’avoir installée sur « une couverture sur le sol », il se serait éclipsé dans une autre pièce avant de revenir en sous-vêtements. Corfman affirme qu’il ne portait plus qu’un caleçon blanc. Il l’aurait alors embrassée, lui aurait ôté son pantalon et son t-shirt et aurait touché ses seins et son sexe à travers ses sous-vêtements. Il aurait ensuite pris sa main et l’aurait posée sur son pénis en érection. Corfman aurait rapidement retiré sa main et réalisé qu’elle n’était pas « prête pour cela ». Elle aurait alors demandé à Moore de la ramener chez elle et il aurait obtempéré.

Corfman assure n’avoir pas dénoncé Moore plus tôt de peur que ses propos ne soient pas pris au sérieux, notamment parce qu’elle a divorcé trois fois et connu des problèmes financiers. Dans son article, le Washington Post précise que Corfman a été invitée à raconter son histoire lors de six interviews différentes et qu’elle l’a fait sans aucune contradiction. Les journalistes ont aussi pu confirmer que la mère de Corfman était bien présente au tribunal où travaillait Roy Moore pour une audience en février 1979. En outre, l’article du Washington Post est basé sur des interviews réalisées auprès de plus de 30 personnes. Autrement dit, il semble plutôt solide.

∗ Trois autres femmes affirment également avoir entretenu une relation avec Roy Moore alors qu’elles étaient âgées de 16 à 18 ans. Ces relations n’ont jamais mené à aucun contact sexuel, au maximum des baisers. Les trois femmes n’accusent donc pas Roy Moore d’avoir abusé d’elles mais déclarent qu’avec le recul, elles trouvent malsain qu’un homme de son âge aient voulu sortir avec elles alors qu’elles étaient mineures. Elles racontent avoir été abordées par Roy Moore alors qu’elles travaillaient dans un centre commercial. L’une d’elles affirme que Roy Moore lui a acheté de l’alcool lors de l’une de leurs sorties, alors qu’elle n’avait pas l’âge légal d’en boire (19 ans en Alabama, ce que Moore n’ignorait sans doute pas vu sa profession).

Roy Moore, aujourd’hui âgé de 70 ans et marié depuis 32 ans à une femme ayant 14 ans de moins que lui, nie toutes les accusations en bloc et parle d’une « attaque désespérée du Parti Démocrate et du Washington Post ».

Suite à la publication de l’article du Washington Post, de nombreux Républicains ont appelé Moore à retirer sa candidature à l’élection du 12 décembre. Quelques exemples:

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Traduction: Les accusations à l’encontre de Roy Moore sont très troublantes et le disqualifient. Il devrait immédiatement se retirer et permettre aux électeurs de l’Alabama d’élire un candidat dont ils pourront être fiers.
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Traduction: Si ces horribles accusations sont vraies, Roy Moore doit immédiatement retirer sa candidature au Sénat.
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Traduction: La présomption d’innocence s’applique pour les condamnations criminelles, pas pour les élections. Je crois Leigh Corfman. Son récit est trop grave pour être ignoré. Moore n’est pas qualifié et devrait se retirer.
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Traduction: Les défenseurs de Roy Moore devraient se demander s’ils l’auraient excusé aussi rapidement si la victime avait été leur fille ou s’il avait été Démocrate. Il n’est pas qualifié et devrait se retirer. Les Américains valent mieux que cela.

Il faut ici préciser que l’immense majorité des sénateurs républicains n’ont jamais été enthousiastes à l’idée d’avoir bientôt le très controversé Roy Moore comme futur collègue, pour diverses raisons. Moore a notamment été deux fois suspendu de son poste de juge à la Cour Suprême de l’Alabama après avoir refusé de respecter des décisions de justice allant à l’encontre de ses convictions religieuses, a tenu de nombreux propos homophobes et a déclaré qu’un musulman ne devrait pas être autorisé à siéger au Congrès. Entre autres. Dans un tweet, Bob Corker rappelait d’ailleurs qu’il était déjà opposé à la candidature de Roy Moore avant que ces accusations de comportements inappropriés avec des jeunes filles mineures ne soient révélées.

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Traduction: Ecoutez, je suis désolé, mais même avant que ces informations ne fassent surface, la nomination de Roy Moore allait déjà trop loin pour moi.

L’immense majorité des sénateurs républicains ainsi que Donald Trump avaient d’ailleurs ouvertement soutenu Luther Strange, l’adversaire de Roy Moore lors de la primaire républicaine. Mais Moore l’avait tout de même emporté. Depuis lors, cinq sénateurs républicains seulement lui ont officiellement apporté leur soutien en vue de l’élection du 12 décembre prochain, qui l’opposera au Démocrate Doug Jones. Il s’agit de John Cornyn, Ted Cruz, Rand Paul, Mike Lee et Steve Daines. Deux d’entre eux, Mike Lee et Steve Daines, ont annoncé qu’ils lui retiraient ce soutien suite à la publication de l’article du Washington Post. Mike Lee a également demandé à ce que Moore cesse d’utiliser son image sur ses prospectus de campagne.

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Traduction: Après avoir lu la description détaillée des incidents, ainsi que la réponse de Roy Moore et de sa campagne, je ne peux plus soutenir sa candidature pour le Sénat des Etats-Unis.
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Traduction: Je retire mon soutien à Roy Moore pour le Sénat.

Malgré la pression des élus républicains, Roy Moore a indiqué n’avoir nullement l’intention de retirer sa candidature et le Secrétaire d’Etat de l’Alabama a indiqué qu’il était déjà trop tard pour retirer son nom des bulletins de vote déjà imprimés.

En Alabama, Roy Moore peut d’ailleurs compter sur le soutien de nombreux défenseurs, y compris au sein du Parti Républicain local. Ils affirment que Moore est présumé innocent et que les femmes qui l’accusent pourraient avoir tout inventé. Après tout, les faits ne remontent-ils pas à près de 40 ans? Pourquoi ces femmes décident-elles subitement de s’exprimer juste avant une élection? Certains ont aussi souligné que, même si l’on partait du principe que les récits de ces femmes étaient vrais, ce n’était pas si grave puisqu’elles étaient heureuses de sortir avec Moore à l’époque et qu’il n’en avait forcée aucune à avoir un rapport sexuel avec lui. NB: Quel que soit votre avis sur la question, notez tout de même que le récit de Corfman décrit bien des attouchements sexuels sur mineure, soit un délit selon la loi en vigueur en Alabama.

Jim Ziegler, un responsable républicain local, est allé jusqu’à citer la Bible pour défendre Roy Moore ! Voici ce qu’il a déclaré au Washington Examiner:

Mary was a teenager and Joseph was an adult carpenter. They became parents of Jesus. There’s just nothing immoral or illegal here. Maybe just a little bit unusual. (Marie était une adolescente et Joseph était un charpentier adulte. Ils sont devenus les parents de Jésus. Il n’y a rien d’immoral ou d’illégal ici. C’est peut-être juste un peu inhabituel)

Et maintenant? Le Démocrate Doug Jones pourrait-il l’emporter face à Roy Moore en Alabama le 12 décembre? Cela paraît presque impossible quand on sait que l’Alabama est l’un des états les plus conservateurs du pays et n’a plus élu un Démocrate au Sénat depuis 1992. Et pourtant… Un sondage réalisé quelques jours après la publication de l’article du Washington Post créditait Doug Jones de 46% des intentions de vote, contre 42% pour Roy Moore.

MICHAEL FLYNN IMPLIQUÉ DANS UN COMPLOT AVEC LA TURQUIE?

L’histoire est tellement folle qu’on a du mal à croire que cela puisse être vrai. L’info a néanmoins été rapportée par le très sérieux Wall Street Journal. Le procureur Robert Mueller soupçonnerait Michael Flynn, l’ex-conseiller à la sécurité nationale du président Trump, d’avoir passé un accord avec la Turquie. Il aurait accepté de kidnapper, avec l’aide de son fils, l’imam Fethullah Gulen pour le livrer au gouvernement turc ! Les Turcs lui auraient promis plusieurs millions de dollars en échange du service rendu.

Fethullah Gulen est accusé par Recep Tayyip Erdogan d’avoir organisé le coup d’état visant à le renverser à l’été 2016. Gulen vit en Pennsylvanie et le gouvernement turc a demandé son extradition aux Etats-Unis. Mais la demande d’extradition a été rejetée par l’administration Obama.

Des enquêteurs du FBI auraient interrogé plusieurs témoins au sujet d’une rencontre entre Michael Flynn et des représentants du gouvernement turc à New York en décembre 2016. C’est lors de ce rendez-vous que les discussions autour de l’enlèvement de Gulen auraient eu lieu. À cette époque, Donald Trump avait déjà remporté l’élection présidentielle mais n’avait pas encore prêté serment. Il avait déjà annoncé que Michael Flynn serait son conseiller à la sécurité nationale lorsqu’il entrerait à la Maison Blanche.

#RUSSIAGATE: LES TÉMOIGNAGNES DE LA SEMAINE

Carter Page, l’un des conseillers de Donald Trump en matière de politique étrangère lors de sa campagne électorale, a été interrogé par les députés membres du comité du renseignement de la Chambre des Représentants, qui enquête sur les agissements de la Russie en 2016. L’interrogatoire a duré plus de six heures et se déroulait à huis clos. Un compte-rendu a toutefois été rendu public ultérieurement. En le lisant, on est un peu déconcerté par l’attitude de Page, dont les réponses sont parfois confuses et même contradictoires.

Ce qu’il faut retenir, c’est que Carter Page a confirmé qu’il s’était rendu en Russie en juillet 2016, alors qu’il faisait partie de l’équipe de conseillers de Donald Trump. Il affirme toutefois que ce voyage n’avait aucun lien avec son rôle au sein de l’équipe de campagne du futur président. Page avait été invité à s’exprimer à titre privé lors d’une conférence organisée par une université basée à Moscou. Il déclare avoir demandé la permission de s’y rendre à Corey Lewandowski, alors directeur de campagne de Donald Trump. Celui-ci lui aurait donné son feu vert. Page déclare aussi avoir mentionné à Jeff Sessions lors d’un dîner qu’il allait se rendre à Moscou, sans que celui-ci ne réagisse négativement. Page a aussi déclaré avoir proposé, sans succès, que Donald Trump se rende en Russie à sa place pour y délivrer un discours, comme Barack Obama l’avait fait à Berlin durant sa propre campagne électorale en 2008.

Ce qui intrigue davantage est qu’à son retour de Moscou, Page ait envoyé l’e-mail suivant à plusieurs membres de l’équipe Trump:

I’ll send you guys a readout soon regarding some incredible insights and outreach I received from a few Russian legislators and senior members of the presidential administration here. (Je vais bientôt vous envoyer un document concernant quelques idées incroyables que j’ai reçues de la part de quelques élus russes et de membres de l’administration présidentielle ici)

Interrogé au sujet de cet e-mail, Carter Page a déclaré qu’il faisait seulement référence à des choses qu’il avait apprises en écoutant les discours des autres intervenants à la conférence à laquelle il avait participé.

Selon le désormais fameux dossier rédigé par l’ancien espion britannique Christopher Steele, Page aurait pourtant rencontré secrètement Igor Sechin, le président de Rosneft, lors de son déplacement à Moscou. Celui-ci lui aurait proposé que le Kremlin aide Donald Trump à remporter l’élection présidentielle s’il s’engageait à mettre fin aux sanctions américaines contre la Russie lorsqu’il arriverait à la Maison Blanche. Ces affirmations n’ont pour le moment pas pu être prouvées et Carter Page les a niées en bloc lors de son audition. Il affirme ne jamais avoir rencontré Sechin. En revanche, il a reconnu pour la première fois qu’il avait rencontré un autre membre important de Rosneft, Andrey Baranov. Il affirme toutefois qu’ils n’ont pas évoqué les sanctions américaines ni aucune aide potentielle de la Russie à l’équipe de campagne de Donald Trump. Page déclare simplement l’avoir rencontré parce qu’ils s’étaient liés d’amitié lorsqu’il vivait en Russie. (Ndlr: Page a effectivement vécu en Russie dans les années 2000 lorsqu’il travaillait pour une entreprise active dans le secteur de l’énergie).

D’autre part, Keith Schiller, le garde du corps personnel de Donald Trump pendant de nombreuses années, a lui aussi été interrogé par le comité du renseignement de la Chambre cette semaine. Vous vous souvenez peut-être que c’est Schiller qui avait été chargé par Donald Trump de remettre sa lettre de licenciement à James Comey, directeur du FBI. Le témoignage de Schiller a eu lieu à huis clos mais, d’après CNN, il aurait notamment été interrogé au sujet du voyage de Donald Trump à Moscou en 2013, dans le cadre de l’organisation du concours Miss Univers dans la capitale russe. Schiller y accompagnait Donald Trump. ll aurait affirmé avoir rejeté une offre russe proposant d’envoyer cinq filles dans la chambre d’hôtel du futur président. Or, dans le dossier Steele, l’ex-espion britannique prétend que la Russie serait en possession d’une vidéo très compromettante du président américain en compagnie de prostituées russes.

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ…

Donald Trump continue d’affirmer qu’il ne croit pas que la Russie ait tenté d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine, alors que les services de renseignement américains l’affirment et que leurs conclusions sont acceptées par les élus du Congrès et même les membres du Cabinet Trump. En réalité, seul le Président semble encore nier l’évidence. Des journalistes l’ont interrogé à bord d’Air Force One et il a déclaré qu’il croyait aux déclarations de Vladimir Poutine, qui lui a affirmé à plusieurs reprises que la Russie n’était pas intervenue dans la campagne électorale américaine.

Every time he [Putin] sees me, he says « I didn’t do that ». And I believe, I really believe, that when he tells me that, he means it. (Chaque fois qu’il [Poutine] me voit, il me dit « Je n’ai pas fait cela ». Et je crois, je crois vraiment, que lorsqu’il me dit cela, il est sincère)

Donald Trump semble donc accorder plus de crédit aux propos de Vladimir Poutine qu’aux rapports de ses propres agences de renseignement. Les propos du président ont fait tellement de bruit que le directeur de la CIA, Mike Pompeo, a cru bon de publier un communiqué affirmant que l’agence de renseignement américaine n’avait pas changé d’avis quant aux agissements de la Russie !

LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE

After I had won, everybody was calling me from all over the world. I never knew we had so many countries. (Après ma victoire, tout le monde m’appelait de partout dans le monde. Je ne savais même pas qu’il y avait autant de pays)

Donald Trump lors d’une rencontre avec le premier ministre japonais Shinzo Abe.

LA PROPOSITION DE LOI DE LA SEMAINE

Les Républicains du Sénat ont présenté leur version du Tax Cuts and Jobs Act, la loi de réforme fiscale. Elle diffère sur certains points du texte présenté à la Chambre des Représentants la semaine dernière. Ce qui signifie que si chaque chambre approuve son propre texte, les deux versions devront ensuite être harmonisées en comité de conciliation. Les deux chambres devront ensuite revoter pour approuver le texte final avant de l’envoyer au président Trump pour signature. Les Républicains sont très attachés à ce projet de réforme fiscale, le plus ambitieux depuis 30 ans, et continuent d’affirmer qu’il sera adopté et envoyé à Donald Trump avant Noël.

La proposition des Républicains du Sénat prévoit de conserver sept tranches d’imposition sur le revenu (10%, 12%, 22,5%, 25%, 32,5%, 35% et 38,5%). Le taux d’imposition maximum est donc réduit, puisqu’il est actuellement de 39,6%. Le texte de la Chambre prévoit quant à lui de réduire le nombre de tranches d’imposition de sept à quatre mais conserve le taux maximum actuel de 39,6% (12%, 25%, 35% et 39,6%). Les deux textes prévoient de réduire l’impôt sur les sociétés à 20%, contre 35% actuellement. Les autres différences et similitudes entre les deux textes sont reprises dans le tableau ci-dessous.

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Source: Axios

Les Républicains du Sénat ont aussi inclus la suppression du individual mandate de l’Obamacare dans leur proposition de loi, ce que n’avaient pas fait les Républicains de la Chambre. L’individual mandate est l’obligation pour les Américains de souscrire à une assurance santé, sous peine de payer une amende. La proposition de loi du Sénat prévoit que les Américains qui refusent de souscrire à une assurance ne seront plus sanctionnés. Les Démocrates reprochent évidemment aux Républicains d’avoir inclus un principe lié à la politique de santé dans une loi consacrée à la réforme fiscale, après avoir échoué à abroger l’Obamacare plus tôt dans l’année.

LES FUTURS RETRAITÉS DE LA SEMAINE

La liste des députés et sénateurs républicains qui ont décidé de ne pas se représenter aux élections en 2018 ne cesse de s’allonger. Deux sénateurs républicains ont déjà annoncé avoir fait ce choix (Bob Corker et Jeff Flake), comme de nombreux députés à la Chambre des Représentants.

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La liste des députés et sénateurs républicains ayant annoncé qu’ils ne seraient pas candidats aux élections de 2018 (Source: CNN)

L’AGRESSION DE RAND PAUL, SUITE

La semaine dernière, nous vous annoncions que Rand Paul avait été agressé par son voisin alors qu’il tondait sa pelouse et avait cinq côtes fracturées. Cette semaine, le sénateur du Kentucky a annoncé que de nouveaux examens médicaux avaient révélé qu’il avait en réalité six côtes fracturées et qu’il souffrait également d’une effusion pleurale.

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Traduction: J’apprécie tout le soutien de la part de tout le monde. Une mise à jour médicale: le rapport final indique six côtes cassées & une nouvelle radiographie montre une effusion pleurale

L’avocat de l’agresseur de Rand Paul (son voisin depuis 17 ans!) a quant à lui affirmé que les motivations de son client n’étaient pas politiques et qu’il plaiderait non coupable lors de son procès. Il a évoqué une « dispute regrettable entre deux voisins » en raison d’un sujet « que la plupart des gens considéreraient comme insignifiant ». Il n’a toutefois pas précisé de quoi il s’agissait. Le mystère reste donc entier.

Plusieurs sources anonymes citées par plusieurs médias affirment que Rand Paul et son voisin se seraient disputés à plusieurs reprises au sujet des limites de leurs propriétés respectives. De son côté, Rand Paul affirme qu’il ne s’était jamais disputé avec son voisin et qu’il ignore totalement pourquoi celui-ci l’a agressé. Doug Stafford, l’un de ses plus proches conseillers, a publié un communiqué affirmant que le sénateur a été victime d’une attaque violente perpétrée par un « individu perturbé » et que tous ceux qui parlent d’une dispute de voisinage de longue date dans la presse sont « mal informés ou cherchent à attirer l’attention des médias ».

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Doug Stafford a aussi affirmé qu’une enquête criminelle était en cours et qu’il ne ferait donc pas plus de commentaires.

LINCOLN CHAFEE IS BACK !

Vous souvenez-vous de Lincoln Chafee, le candidat démocrate à l’élection présidentielle de 2016 qui voulait que les Etats-Unis adoptent le système métrique? Si ce n’est pas le cas, on vous pardonne car il avait totalement disparu de la circulation. Jusqu’à cette apparition sur Fox News cette semaine, lors de laquelle il a été amené à réagir à la récente polémique relative à la publication du livre de Donna Brazile. L’ex-présidente par intérim du Parti Démocrate y affirme qu’Hillary Clinton avait pris le contrôle des opérations du parti dès 2015 et qu’elle a donc été favorisée lors des primaires. Lincoln Chafee a salué Donna Brazile, affirmant qu’il aime « les personnes qui disent la vérité ». Et il a ajouté que tous les adversaires de Clinton à la primaire avaient toujours eu l’impression que le Parti Démocrate la favorisait.

LES PHOTOS DE LA SEMAINE

On célébrait Veterans Day aux Etats-Unis ce samedi 11 novembre. Le vice-président Mike Pence et son épouse ont participé à une opération de nettoyage du mémorial dédié aux soldats morts au Vietnam.

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Et voici une photo du Secrétaire à l’Intérieur Ryan Zinke et du Secrétaire à la Défense James Mattis au cimetière d’Arlington. Ils sont tous deux des vétérans. Zinke a partagé le cliché sur son compte Twitter, précisant que les deux hommes avaient servi ensemble à Fallujah en 2004.

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LE TWEET DE LA SEMAINE

Michael Flynn a tweeté pour la première fois depuis plusieurs mois. Un tweet assez particulier puisqu’il est composé uniquement d’emojis et qu’il a été publié en réponse à une internaute qui semblait vouloir remercier le président Trump, le vice-président Pence et l’armée américaine pour leurs actions 🤔🤔🤔

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BONUS – LECTURE RECOMMANDÉE

Is Trump Cotton the Future of Trumpism? 

Nous vous recommandons la lecture de ce portrait du sénateur républicain Tom Cotton, qui pourrait bien être un jour candidat à l’élection présidentielle. Le New Yorker revient sur son parcours et le décrit comme le seul Républicain actuellement capable de réconcilier l’establishment du parti et sa frange populiste pro-Trump. Steve Bannon a d’ailleurs déclaré à son sujet:

How many guys in town can give a speech at the Council on Foreign Relations and also get kudos in the pages of Breitbart? The answer is, one guy. (Combien de personnes à Washington peuvent donner un discours devant le Council on Foreign Relations et aussi recevoir des compliments dans les pages de Breitbart? La réponse est, une seule personne)


RÉPONSE DU JEU

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En bas à gauche: Dan Scavino (directeur des médias sociaux à la Maison Blanche)

En haut, de gauche à droite: John McEntee (assistant personnel de Donald Trump), Jared Kushner (beau-fils et conseiller du président), Stephen Miller (conseiller politique du président et rédacteur de plusieurs de ses discours) et Hope Hicks (directrice de la communication de la Maison Blanche)

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