La suite du scandale Roy Moore, un sénateur accusé d’agression sexuelle, la correspondance entre Donald Trump Jr. et Wikileaks, Donald Trump et les éléphants, la fin du procès Menendez, et bien d’autres choses encore. It’s been a long week.
LE SCANDALE ROY MOORE, SUITE
La semaine dernière, nous vous parlions des révélations du Washington Post au sujet de Roy Moore, candidat républicain à l’élection sénatoriale qui aura lieu le 12 décembre prochain en Alabama. Plusieurs femmes contactées par le journal affirmaient que Roy Moore avait flirté avec elles alors qu’elles étaient mineures et l’une d’entre elles l’accusait d’attouchements sexuels. Cette semaine, une cinquième femme s’est exprimée. Beverly Young-Nelson accuse Roy Moore de l’avoir agressée sexuellement dans une voiture alors qu’elle était âgée de 16 ans. D’après son récit, elle aurait tenté de sortir du véhicule après que Moore ait commencé à lui caresser la poitrine mais il serait parvenu à verrouiller les portières. Moore l’aurait ensuite attrapée par le cou et l’aurait forcée à poser son visage contre son entrejambe. Il aurait également tenté de lui retirer son t-shirt. Young-Nelson raconte qu’elle était terrifiée et persuadée que Moore allait la violer. Mais, alors qu’elle se débattait et le suppliait d’arrêter, il aurait finalement abandonné et l’aurait laissée sortir de la voiture. Il l’aurait toutefois menacée avant qu’elle ne parte, lui intimant de ne rien raconter à personne. Il aurait ajouté que cela ne servirait de toute façon à rien car personne ne croirait une enfant accusant un juge.
Devant les journalistes, Beverly Young-Nelson a également brandi son yearbook signé en 1977 par Roy Moore. Ce dernier y a rédigé le message suivant: « Je ne pourrais pas souhaiter un Joyeux Noël à une jeune fille plus adorable et belle. Love, Roy Moore ».
Le New Yorker a également révélé que, d’après plusieurs témoignages recueillis auprès d’ex-membres des forces de l’ordre locales, Roy Moore avait été interdit d’entrée dans le centre commercial de Gadsden, la ville où il résidait en Alabama dans les années 70-80. Deux des femmes ayant témoigné contre Moore affirment qu’elles l’ont rencontré alors qu’elles travaillaient dans ce centre commercial. D’après les témoignages recueillis par le New Yorker, les responsables du centre commercial avaient interdit à Roy Moore d’y entrer après avoir remarqué qu’il avait l’habitude d’y « harceler » des adolescentes.
Suite à toutes ces révélations, de nombreux Républicains ont continué d’appeler Roy Moore à retirer sa candidature à l’élection du 12 décembre, ce qu’il refuse toujours de faire. Il nie les faits qui lui sont reprochés et affirme être victime d’un complot fomenté par les Démocrates, l’establishment du Parti Républicain (notamment Mitch McConnell, leader des Républicains au Sénat) et la presse.
Cory Gardner, sénateur républicain du Colorado, a déclaré que le Sénat devrait expulser Roy Moore s’il était élu (explications à ce sujet dans un instant) et Jeff Flake, sénateur républicain de l’Arizona, a affirmé qu’il soutenait Doug Jones, l’adversaire démocrate de Roy Moore !
I would literally – if I were in Alabama – I would run to the polling place to vote for the Democrat. (Si j’étais en Alabama, je me précipiterais au bureau de vote pour voter en faveur du candidat démocrate)
Roy Moore pourrait-il être expulsé du Sénat après avoir remporté l’élection du 12 décembre, comme l’a suggéré Cory Gardner? En théorie, ce n’est pas totalement impossible. Mais cela semble tout de même compliqué. La section 5 du premier article de la Constitution américaine prévoit que les chambres du Congrès peuvent expulser l’un de leurs membres par un vote à la majorité des deux-tiers. Il faudrait donc qu’un vote soit organisé et que deux-tiers des sénateurs votent en faveur de l’expulsion de Roy Moore pour que celle-ci soit effective. Concrètement, cela signifie que 19 Républicains devraient se joindre à l’ensemble des Démocrates pour atteindre la majorité nécessaire. Mais comment justifier l’expulsion d’un sénateur qui vient d’être élu démocratiquement en toute connaissance de cause? Beaucoup de sénateurs républicains, bien que critiques à l’encontre de Moore, semblent penser que ce n’est pas possible.
Pour la petite histoire, aucun sénateur n’a plus été expulsé par ses pairs depuis la fin de la Guerre de Sécession. Au total, 15 sénateurs ont été expulsés par leurs pairs au siècle dernier, dont 14 en raison de leur soutien à la Confédération durant la guerre civile. Depuis la fin de la guerre, 15 autres sénateurs ont été menacés d’expulsion mais ont préféré démissionner avant qu’un vote n’ait lieu ou ont échappé à l’expulsion faute de majorité des deux-tiers.
Ivanka Trump s’est aussi exprimée sur le cas Roy Moore. Interrogée par un journaliste, la fille du président a déclaré qu’il y avait une « place spéciale en enfer » pour les personnes qui agressent des enfants. Elle a aussi déclaré qu’elle n’avait aucune raison de douter du témoignage des femmes qui accusent Moore de les avoir agressées. De son côté, le président Trump reste pour l’instant silencieux.
Si presque plus personne à Washington ne soutient Roy Moore, la situation est plus complexe en Alabama. Les trois journaux les plus importants de l’état (Birmingham News, Mobile Press-Register et Huntsville Times) ont publié un éditorial commun appelant les électeurs à voter en faveur de Doug Jones.
Mais le Parti Républicain de l’Alabama a réitéré son soutien à Moore, affirmant qu’il restait présumé innocent. La gouverneure de l’Alabama, Kay Ivey, a également affirmé qu’elle voterait en faveur de Roy Moore le 12 décembre. Selon un récent sondage, Doug Jones est crédité de 51% des intentions de vote, contre 39% pour Moore.
LES ACCUSATIONS DE LA SEMAINE
Depuis que l’affaire Weinstein a éclaté, de nombreux hommes ont été accusés d’agressions sexuelles, voire de viol, notamment dans les milieux du cinéma et de la télévision. La vague d’accusations touche désormais aussi le Congrès américain. Le premier à en faire les frais est le sénateur démocrate Al Franken. Autrefois humoriste et comédien, Franken représente le Minnesota au Sénat depuis 2008. Une animatrice radio a publié un article dans lequel elle l’accuse de l’avoir embrassée de force en 2006 lors d’un déplacement au Moyen-Orient.
Leeann Tweeden participait avec Franken et d’autres personnalités à un déplacement pour rendre visite aux troupes américaines. Un spectacle pour les distraire était prévu. Elle affirme que Franken a insisté pour répéter la scène d’un sketch dans lequel il devait l’embrasser alors qu’ils étaient seuls dans une pièce. Il aurait ensuite enfoncé de force sa langue dans sa bouche. Elle l’aurait repoussé et lui aurait intimer de ne plus jamais recommencer. Tweeden affirme qu’elle a évité de se retrouver seule avec Franken pendant tout le reste de la tournée. Après son retour aux Etats-Unis, elle a découvert une photo de Franken dirigeant ses mains vers sa poitrine d’une manière très suggestive alors qu’elle était endormie dans un avion. La publication de la photo est évidemment plutôt gênante pour le sénateur.
Tweeden affirme avoir renoncé à raconter son histoire à l’époque parce qu’elle avait peur des conséquences que cela pourrait avoir sur sa carrière. Mais elle déclare avoir trouvé le courage de s’exprimer dans le contexte actuel. Pour lire son témoignage, cliquez ici.
Al Franken a rapidement réagi en déclarant ne pas se souvenir des événements de la même manière que Tweeden. Il lui a toutefois présenté ses excuses, affirmant qu’il était désolé si elle s’était sentie blessée ou humiliée. Concernant la photo, il a affirmé qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie mais a reconnu que ce n’était pas drôle et qu’il n’aurait pas dû agir de la sorte.
I don’t know what was in my head when I took that picture, and it doesn’t matter. There’s no excuse. I look at it now and I feel disgusted with myself. It isn’t funny. It’s completely inappropriate. (Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête quand j’ai pris cette photo, et cela n’a pas d’importance. Il n’y a aucune excuse. Quand je la regarde aujourd’hui, j’ai honte de moi. Ce n’est pas drôle. C’est totalement inapproprié)
Al Franken a aussi affirmé qu’il était prêt à coopérer si une enquête était lancée à son encontre par le comité d’éthique du Sénat.
De son côté, Donald Trump a immédiatement critiqué le sénateur démocrate sur Twitter, le surnommant Al Frankenstein. Tout cela alors que, rappelons-le, il s’est gardé de tout commentaire au sujet de Roy Moore.

Quelques jours après la publication du témoignage de Leeann Tweeden, une autre femme a accusé Al Franken de lui avoir touché les fesses alors qu’elle était prise en photo à ses côtés. Les faits remonteraient à 2010. Lindsay Menz affirme qu’elle travaillait sur le stand de son père lors de la Minnesota State Fair et que plusieurs hommes politiques sont passés par là. Elle aurait pris une photo avec chacun d’entre eux. Alors que son mari la photographiait en compagnie d’Al Franken, celui-ci aurait glissé sa main sur ses fesses. Lindsay Menz dit être consciente que cet événement n’est pas très grave comparé à ce qui est arrivé à Leeann Tweeden mais elle affirme qu’elle a voulu témoigner pour donner le courage à d’autres éventuelles victimes de Franken de s’exprimer à leur tour. Al Franken a affirmé ne pas se souvenir de l’incident décrit par Lindsay Menz.
AU SUJET DU HARCÈLEMENT SEXUEL AU CONGRÈS…
CNN a recueilli les témoignages, pour la plupart anonymes, de femmes ayant travaillé au Congrès, en tant que députées, sénatrices ou assistantes parlementaires. Toutes mettent en lumière ce qu’elles qualifient de comportements inappropriés récurrents vis-à-vis des femmes au sein du Capitole. Elles affirment notamment qu’il existe une « creep list », une liste informelle partagée entre femmes et reprenant les noms des hommes à éviter car connus pour avoir des comportements inappropriés (allant du commentaire suggestif à de véritables attouchements). Certains de ces hommes seraient des députés et sénateurs actuellement en poste. L’une des femmes interrogées par CNN a déclaré que les députés et sénateurs, loin de leur famille lorsqu’ils sont à Washington et entourés de jeunes collaboratrices, ont parfois du mal à se contrôler. Elle a toutefois ajouté que certaines jeunes femmes répondent parfois favorablement aux avances qui leur sont faites dans l’espoir d’une promotion.
Deux députées, Jackie Speier et Barbara Comstock, l’une démocrate et l’autre républicaine, ont également témoigné publiquement de leur expérience au Capitole cette semaine. Elles affirment toutes les deux avoir été témoins de comportements inappropriés de la part de certains de leurs collègues masculins. Elles ont toutefois refusé de nommer les coupables.
En réaction à tous ces témoignages, le Speaker Paul Ryan a annoncé que tous les députés ainsi que les membres de leur staff devraient désormais obligatoirement participer à une formation visant à les sensibiliser à la question du harcèlement. Une formation semblable va aussi être mise en place au Sénat.
De nombreux témoins affirment également que les femmes victimes d’agression ou de harcèlement au Congrès ne sont pas du tout encouragées à dénoncer leurs agresseurs. Il leur faut en effet s’adresser au Office of Compliance, créé en 1995, et accepter une procédure de médiation de 30 jours avec la personne qu’elles accusent. Ce n’est qu’au bout de ces 30 jours qu’elles sont autorisées à porter plainte si elles ne sont toujours pas satisfaites. Durant la période de médiation, les plaignantes seraient encouragées à accepter un dédommagement financier en échange de leur silence. Le Congrès aurait ainsi dépensé plus de 17 millions de dollars en 20 ans pour étouffer 268 plaintes (Attention ! Toutes ces plaintes ne concernent peut-être pas des faits de harcèlement sexuel puisque l’Office of Compliance gère aussi les cas de discrimination raciale, religieuse, harcèlement moral, etc.). Tout cet argent est évidemment issu de la poche des contribuables américains.
And what about Bill Clinton? Alors que le débat sur le comportement des hommes bat son plein à Washington, certains Démocrates commencent à se demander s’il n’aurait pas fallu accorder plus d’importance et de crédit aux accusations portées à l’encontre du président Clinton dans les années 90. Rappelons qu’outre l’affaire Lewinsky, Bill Clinton a notamment été accusé de viol par Juanita Broaddrick. Celle-ci maintient depuis des années que Bill Clinton l’a violée dans une chambre d’hôtel en 1978. La sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand a déclaré qu’elle pensait que Bill Clinton aurait dû démissionner suite à l’affaire Lewinsky. Une déclaration qui a fait beaucoup de bruit et qui n’a pas plu aux proches du couple Clinton. Ils accusent Gillibrand d’être une hypocrite pour oser déclarer cela après avoir accepté le soutien et les contributions financières des Clinton ces vingt dernières années. Voyez par exemple ce tweet de Philippe Reines, ex-conseiller d’Hillary Clinton au Département d’Etat 😳

MEANWHILE, IN LOUISIANA…
LaToya Cantrell (D) a été élue maire de la Nouvelle-Orléans cette semaine. C’est la première fois que les habitants de la ville la plus célèbre de Louisiane élisent une femme à ce poste.
LA NOMINATION DE LA SEMAINE
Donald Trump a choisi son nouveau ministre de la Santé. Il s’agit d’Alex Azar, un ancien employé du Département de la Santé sous la présidence de George W. Bush. Sa nomination doit encore être confirmée par le Sénat.
LES RÉVÉLATIONS DE LA SEMAINE (#RUSSIAGATE)
Donald Trump Jr. a communiqué avec Wikileaks durant la campagne électorale de 2016, via des messages privés sur Twitter ! The Atlantic a révélé l’existence de cette correspondance dans un article dont nous vous conseillons la lecture (cliquez ici).
En octobre 2016, Wikileaks a par exemple écrit à Donald Trump Jr. pour lui suggérer de mettre en avant une information publiée sur son site. Information selon laquelle Hillary Clinton aurait voulu tuer Julian Assange à l’aide d’un drone lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat. Donald Trump Jr. a répondu à ce message de la manière suivante: « Déjà fait plus tôt aujourd’hui ». Un peu plus tard, Donald Trump Jr. a aussi partagé sur son compte Twitter un autre lien qui lui avait été envoyé par Wikileaks.
Mais le fils de Donald Trump n’a pas répondu à tous les messages de Wikileaks. Il n’a notamment pas donné suite à un message lui suggérant de transmettre les déclarations de revenus de son père parce qu’il serait intéressant de les publier pour que Wikileaks ait l’air moins pro-Trump. En décembre 2016, Wikileaks a encore contacté Donald Trump Jr. pour lui demander qu’il suggère à son père de réclamer que l’Australie nomme Julian Assange comme ambassadeur à Washington ! Donald Trump Jr. n’a pas répondu à ce message.
La correspondance entre Donald Trump Jr. et WikiLeaks sur laquelle The Atlantic est parvenu à mettre la main avait déjà été transmise depuis longtemps aux comités du Congrès qui enquêtent sur l’affaire russe. Ce que tout le monde ignorait jusqu’ici. L’occasion de rappeler une nouvelle fois que les membres du Congrès et le procureur Mueller en savent sans doute bien plus que nous sur l’affaire russe.
LE TÉMOIGNAGE DE LA SEMAINE
Jeff Sessions a témoigné durant cinq heures devant le House Judiciary Committee cette semaine. Il a notamment assuré que le Département de la Justice qu’il dirige restait totalement indépendant, en dépit des déclarations régulières du président Trump critiquant la « chasse aux sorcières » dont il fait l’objet ou le fonctionnement du FBI. Sessions a aussi annoncé que le Département de la Justice avait ouvert 27 enquêtes relatives à des fuites d’informations classifiées à la presse.
Le ministre de la Justice a aussi été interrogé au sujet de l’affaire russe et a curieusement affirmé qu’il se souvenait d’une discussion qu’il avait eue avec George Papadopoulos (l’ex-conseiller de Donald Trump récemment inculpé pour avoir menti au FBI au sujet de ses contacts avec des citoyens russes) en mars 2016. Il affirme lui avoir dit qu’il n’était pas autorisé à représenter l’équipe de campagne de Donald Trump auprès du gouvernement russe ou de tout autre gouvernement étranger. Lors de ses précédents témoignages devant le Congrès, Sessions avait déclaré ne pas se souvenir de cette rencontre avec Papadopoulos. Les Démocrates l’accusent donc d’avoir menti sous serment à l’époque. Le ministre de la Justice affirme quant à lui être de bonne foi.
I have always told the truth. (J’ai toujours dit la vérité)
En tentant d’expliquer pourquoi il ne se rappelait pas toujours de certains événements ou de certaines rencontres, Jeff Sessions a déclaré que la campagne de Donald Trump avait été très « chaotique ».
All of you have been in a campaign. But most of you have not participated in a presidential campaign. And none of you had a part in the Trump campaign. It was a brilliant campaign in many ways. But it was a form of chaos every day from day one. (Vous avez tous déjà participé à une campagne électorale. Mais la plupart d’entre vous n’ont jamais participé à une campagne présidentielle. Et aucun d’entre vous n’a participé à la campagne de Donald Trump. C’était une campagne brillante à de nombreux points de vue. Mais il régnait une forme de chaos tous les jours dès le premier jour)
LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE
Lors du témoignage de Jeff Sessions devant le Congrès, le député républicain Louie Gohmert a interrogé le ministre de la Justice et a déployé ce graphique géant supposé démontrer l’existence de liens suspects entre l’administration Obama et la Russie. Hum.
LA VRAIE FAKE NEWS DE LA SEMAINE
Le ministère russe de la Défense a dévoilé des images supposées prouver que les Etats-Unis avaient assisté sans bouger au passage d’un convoi de trois camions de l’Etat Islamique vers une zone de combat en Syrie. Sauf qu’il a été rapidement démontré que les images du convoi en question étaient issues d’un jeu vidéo ! Le porte-parole du Kremlin a déclaré que « des erreurs peuvent survenir » et que la personne responsable de la diffusion des fausses images avait été sanctionnée.
LE RÉTROPÉDALAGE DE LA SEMAINE
Pour une fois, Donald Trump a fait marche arrière. Quelques jours après que son administration ait annoncé qu’il serait à nouveau possible pour les Américains de rapporter aux Etats-Unis des trophées d’éléphants abattus lors de safaris en Zambie et au Zimbabwe (ce qui avait été interdit par l’administration Obama en 2014), le président a annoncé que ce ne serait finalement pas le cas. Il semble avoir reculé face à l’ampleur de la contestation déclenchée par l’annonce de la décision initiale. Les associations de protection des animaux et de l’environnement se sont immédiatement mobilisées, tout comme des milliers d’internautes qui ont protesté sur les réseaux sociaux. Même certains membres du Parti Républicain avaient rejoint les rangs de l’opposition. Donald Trump a indiqué que la décision était suspendue jusqu’à nouvel ordre et que la question allait être réexaminée.
LE VERDICT DE LA SEMAINE
Ou plutôt l’absence de verdict. Le procès de Bob Menendez, sénateur démocrate du New Jersey, a pris fin après que le jury ne soit pas parvenu à se mettre d’accord. Sur les douze jurés, six souhaitaient déclarer Menendez coupable et six voulaient l’acquitter. Le président du tribunal, après avoir constaté que personne ne changerait d’avis, a dû déclarer ce que les Américains appellent un mistrial. Concrètement, Bob Menendez, qui était accusé de corruption, n’est pas reconnu coupable mais n’est pas non plus officiellement blanchi. Soulagé, il a tout de même déclaré être satisfait et s’en est pris à ceux qui avaient prédit sa chute.
To those who were digging my political grave so that they could jump into my seat, I know who you are, and I won’t forget you. (À ceux qui creusaient ma tombe politique dans l’espoir de pouvoir récupérer mon siège, je sais qui vous êtes, et je ne vous oublierai pas)
Le procès de Bob Menendez aura duré 11 semaines.
LE VOTE DE LA SEMAINE
La Chambre des Représentants a adopté le Tax Cuts And Jobs Act, projet républicain de réforme fiscale (227-205). Tous les Démocrates ainsi que 13 députés républicains ont voté contre l’adoption du texte. C’est un premier pas important mais le Sénat va désormais devoir adopter sa propre version du texte, qui diffère quelque peu de la version de la Chambre. En cas de succès, un comité de conciliation sera ensuite chargé de rédiger un texte final que les deux chambres devront à nouveau adopter.
Lors d’un débat en comité au sujet du texte, les sénateurs Orrin Hatch et Sherrod Brown ont eu une discussion très animée. Le Démocrate Sherrod Brown a reproché aux Républicains d’avoir pour seule préoccupation de baisser les impôts des plus riches. Le Républicain Orrin Hatch, président du comité, s’est mis en colère, affirmant qu’il venait d’une famille pauvre et qu’il en avait plus qu’assez que les Démocrates utilisent cet argument mensonger.
Plusieurs élus démocrates se sont aussi indignés de la présence dans le texte d’un amendement prévoyant une déduction fiscale pour les propriétaires de jet privé. Si l’indignation de certains d’entre eux était probablement sincère, il est amusant de constater qu’un amendement identique avait été introduit pour la première fois au Congrès en février dernier… par le sénateur démocrate Sherrod Brown !
LE COME-BACK DE LA SEMAINE
Dix jours après son agression, Rand Paul a fait son retour au Sénat. Il a accordé un bref entretien au Washington Examiner. Il a déclaré que ses six côtes fracturées le faisaient beaucoup souffrir. Les journalistes ont d’ailleurs pu constater qu’il avait du mal à respirer correctement en parlant. Rand Paul a aussi affirmé qu’il ignorait pourquoi son voisin l’avait violemment agressé mais que, de toute manière, il n’avait aucune excuse.
Really if you told me he was doing it for some noble cause to feed starving children somewhere, there is no motive. There is no motive that would justify hitting somebody from behind and breaking their ribs and damaging their lungs, so no, there is no justification for something like that. (Même si vous me disiez qu’il a fait cela pour nourrir des enfants affamés quelque part, ce ne serait pas une excuse. Rien ne justifie d’attaquer quelqu’un par derrière et de lui casser les côtes et d’endommager ses poumons, rien ne peut justifier cela)
LE COUP DE GUEULE DE LA SEMAINE
Carlos Curbelo est en colère. Le Congressional Hispanic Caucus, un groupe réunissant des députés et sénateurs d’origine hispanique et visant à défendre les intérêts de la communauté latino-américaine, a rejeté sa demande d’adhésion. Le député de Floride est pourtant d’origine cubaine. Mais il est Républicain. Et d’après lui, cela explique que les membres du groupe, tous Démocrates, aient refusé de l’y inclure.

L’ARROSEUR ARROSÉ…
Cette semaine, Donald Trump s’est exprimé lors d’une conférence de presse pour évoquer le bilan de son voyage en Asie. Mais l’image que tout le monde aura retenue est celle du président se saisissant d’une bouteille d’eau pour boire quelques gorgées en plein milieu de son discours.
Pour comprendre pourquoi la séquence a suscité de nombreux commentaires, il faut se souvenir que pendant la campagne électorale, Donald Trump avait régulièrement critiqué Marco Rubio pour avoir fait la même chose lors d’une allocution télévisée il y a quelques années. Il s’était même moqué de Rubio en l’imitant lors d’un meeting.
Marco Rubio a commenté la séquence avec humour sur Twitter.

D’autre part, plusieurs journalistes ont fait remarquer que Donald Trump buvait de l’eau FIJI. Assez cocasse pour un président qui ne cesse d’inciter à consommer des produits Made in USA.
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
Sarah Palin était en visite à Washington cette semaine. Interrogée par une journaliste de NBC dans les couloirs du Capitole, l’ex-candidate à la vice-présidence a déclaré qu’elle n’avait jamais été victime de harcèlement sexuel parce que les gens savaient qu’elle était probablement armée.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Le Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et son épouse, l’actrice Louise Linton, posent avec de nouveaux billets de $1 au Bureau of Engraving and Printing, à Washington. Mnuchin devait apposer sa signature sur ces nouveaux billets. La photo a fait l’objet de nombreux détournements sur les réseaux sociaux.
L’IDÉE CADEAU DE LA SEMAINE
Les casquettes MAGA spéciale Noël sont arrivées ! Elles sont semblables à la casquette MAGA traditionnelle, à l’exception de la présence de petites lumières de Noël autour du slogan Make America Great Again et de l’ajout de la mention Merry Christmas à l’arrière. À commander sur le site web de Donald Trump si le cœur vous en dit.
BIENTÔT LA FIN DES SUPERDÉLÉGUÉS AU PARTI DÉMOCRATE?
C’est en tout cas ce que souhaitent Bernie Sanders et Tim Kaine. La semaine dernière, Sanders avait rédigé une tribune appelant le Parti Démocrate à se réformer en profondeur. Le sénateur du Vermont y plaidait notamment en faveur de l’élimination des superdélégués lors du processus de désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle. Il voudrait aussi que toutes les primaires du parti soient plus ouvertes, c’est-à-dire que les électeurs indépendants puissent y participer et pas uniquement les adhérents du Parti Démocrate. (Vous pouvez lire la tribune de Bernie Sanders en cliquant ici).
Cette semaine, Tim Kaine, sénateur de Virginie et colistier d’Hillary Clinton en 2016, s’est joint à Bernie Sanders pour réclamer l’élimination des superdélégués. Dans une lettre envoyée au président du Parti Démocrate, Kaine déclare que l’existence de ces superdélégués rend le processus de nomination « moins démocratique ».
LES CARTES DE LA SEMAINE (SOURCE: BUSINESS INSIDER)
Cette carte montre le pays vers lequel chaque état américain a exporté le plus de biens en 2016. Il s’agit du Canada pour 33 états américains sur 50. (Si quelqu’un a des infos sur ce que les Britanniques achètent en Utah et les Brésiliens au Wyoming, nous sommes preneurs).
Et voici la carte montrant le pays d’origine du plus grand nombre de biens importés par chaque état américain en 2016. Sans surprise, il s’agit souvent de la Chine (22 états) ou du Canada (15 états).
LA MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
Le révérend Jesse Jackson, héros de la lutte pour les droits civiques et deux fois candidat à l’élection présidentielle américaine, a annoncé qu’il souffrait de la maladie de Parkinson.
LE TWEET DE LA SEMAINE
