WEEKLY NEWS FLASH #98

En raison de Thanksgiving, la semaine qui vient de s’écouler a été bien plus calme que les précédentes. Sauf pour les membres du Congrès accusés de harcèlement sexuel.

LE NOMBRE DE VICTIMES DE L’OURAGAN MARIA À PORTO RICO PLUS ÉLEVÉ QUE NE LE LAISSE PENSER LE BILAN OFFICIEL?

L’ouragan Maria a ravagé Porto Rico le 20 septembre dernier. Deux mois plus tard, 49% des habitants de l’île sont toujours privés d’électricité et 10% n’ont toujours pas accès à l’eau potable.

Mais combien de victimes l’ouragan Maria a-t-il fait au juste? Le dernier bilan officiel fait état de 55 morts. Mais d’après des journalistes de CNN qui se sont rendus sur place pour enquêter, le véritable bilan serait d’au moins 500 morts. Les journalistes ont contacté 112 entreprises de pompes funèbres, soit environ la moitié des entreprises de ce type sur l’île. En recoupant les témoignages des dirigeants et employés de ces entreprises, CNN a comptabilisé 499 décès pouvant être attribués à l’ouragan Maria. C’est neuf fois plus que le bilan officiel. Pour lire l’enquête des journalistes de CNN, cliquez ici.

LA DÉCISION DE LA SEMAINE

Donald Trump a décidé de replacer la Corée du Nord sur la liste des états « soutenant le terrorisme ». George W. Bush l’avait retirée de cette même liste en 2008 dans l’espoir d’encourager Pyongyang à négocier. La Corée du Nord rejoint trois autres pays sur la liste du Département d’Etat américain: l’Iran, la Syrie et le Soudan. Outre la Corée du Nord, George W. Bush avait retiré l’Irak de la liste en 2004 et la Libye en 2006. Barack Obama a quant à lui retiré Cuba de la liste en 2015.

Pour être placé sur la liste, un état doit être coupable d’apporter un soutien répété à des actes de terrorisme international. D’après Donald Trump, c’est bien le cas de la Corée du Nord, qui a notamment procédé à plusieurs assassinats à l’étranger. On se souvient de celui du beau-frère de Kim Jong-Un à l’aéroport de Kuala Lumpur. Lorsqu’un état est placé sur la liste, il ne peut plus recevoir aucune assistance financière ou militaire de la part des Etats-Unis.

Les sanctions américaines contre la Corée du Nord étant déjà maximales, la décision est ici plus symbolique qu’autre chose. D’après certains observateurs, elle pourrait toutefois être interprétée par Kim Jong-Un comme la preuve que le gouvernement américain n’a aucune intention de négocier.

LES SCANDALES DE LA SEMAINE

L’affaire Weinstein continue de faire des vagues à Washington. Trois membres du Congrès sont désormais accusés de harcèlement sexuel et/ou de comportements inappropriés.

1 – Al Franken, sénateur démocrate du Minnesota

Nous vous en parlions déjà la semaine dernière. Le comité d’éthique du Sénat a annoncé l’ouverture d’une enquête à son sujet.

2 – John Conyers, député démocrate du Michigan

BuzzFeed a révélé cette semaine que John Conyers avait été accusé de harcèlement sexuel par une collaboratrice. Celle-ci affirmait avoir été licenciée après avoir refusé ses avances sexuelles. L’affaire avait été réglée à l’amiable à l’époque. D’autres femmes ont également accusé Conyers d’avoir eu des comportements inappropriés avec elles.

Nancy Pelosi, la cheffe de file des Démocrates à la Chambre des Représentants, a appelé à ce que le comité d’éthique de la Chambre enquête sur ces affaires. Mais lors de l’émission télévisée Meet the Press, elle a semblé prendre la défense de Conyers. Elle a affirmé qu’il était présumé innocent, qu’il était une « icône dans notre pays » (référence à l’implication de Conyers dans la lutte pour les droits civiques) et qu’il avait fait beaucoup de choses pour défendre les droits des femmes. Lorsqu’on lui a demandé si elle croyait les accusatrices de Conyers, Pelosi a répondu: « Je ne sais pas qui elles sont. Le savez-vous? Elles ne se sont pas exprimées publiquement ». Les commentaires de Pelosi ont été très critiqués. Les Républicains s’en sont notamment saisis pour dénoncer l’ « hypocrisie » de Pelosi qui n’a jamais accordé le bénéfice du doute à Donald Trump lorsque des femmes l’ont accusé d’agression sexuelle.

John Conyers nie les faits qui lui sont reprochés mais a annoncé qu’il renonçait à siéger au sein du comité judiciaire de la Chambre (House Judiciary Committee) tant que l’enquête du comité d’éthique serait en cours. Il refuse par contre de démissionner.

3 – Joe Barton, député républicain du Texas

Le cas de Joe Barton est quelque peu différent. Il n’est pas accusé de harcèlement sexuel mais a tout de même été contraint de s’excuser pour son « comportement inapproprié » après qu’une photo le montrant nu ait été publiée sur Twitter. La photo est issue d’une vidéo de Barton en train de se masturber. Vidéo qu’il avait envoyée à une femme avec qui il correspondait régulièrement sur Internet. Joe Barton a reconnu avoir envoyé des messages à connotation sexuelle et avoir eu des relations sexuelles avec plusieurs femmes tout à fait consentantes alors qu’il était en instance de divorce. Les faits remontent aux années 2014-2015.

While separated from my second wife, prior to the divorce, I had sexual relationships with other mature adult women. Each was consensual. Those relationships have ended. I am sorry I did not use better judgment during those days. (Alors que j’étais séparé de ma seconde femme, avant le divorce, j’ai eu des relations sexuelles avec d’autres femmes matures. Chacune de ces relations était consensuelle. Ces relations ont cessé. Je suis désolé de ne pas avoir fait preuve d’un meilleur jugement durant cette période)

On peut penser ce que l’on veut du comportement de Joe Barton mais il n’a commis aucun crime. Certains pensent même qu’il est ici avant tout une victime puisque quelqu’un a publié l’une de ses photos intimes sans son consentement. Le revenge porn est d’ailleurs un délit au Texas.

La femme à qui Joe Barton avait envoyé la vidéo et avec qui il entretenait une liaison a témoigné anonymement dans le Washington Post. Elle a déclaré qu’elle jugeait utile de raconter son histoire parce qu’il « n’est pas normal pour un membre du Congrès qui défend les valeurs familiales et conservatrices de contacter des femmes sur Internet à la recherche d’une nouvelle liaison sexuelle ». Elle a expliqué avoir correspondu avec le député pendant plusieurs années, y compris à l’aide de messages sexuellement explicites. Elle affirme aussi l’avoir rejoint à deux reprises, une fois à Washington et une autre au Texas. Lors de ces deux rencontres, ils ont eu des relations sexuelles. Elle reconnaît qu’elle était tout à fait consentante et affirme même que Joe Barton lui a fait visiter le Capitole et lui a remboursé ses billets d’avion. Mais elle a été déçue d’apprendre qu’il entretenait le même type de relations avec d’autres femmes. Elle affirme qu’il n’a pas été honnête avec elle et surtout, qu’il a menacé de la dénoncer à la police du Capitole pour qu’elle ne publie pas les photos compromettantes en sa possession. Pour le prouver, elle a fourni au Washington Post l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’elle a eue avec le député en 2015. Extrait:

Joe Barton: I want your word that this ends. I will be completely straight with you. I am ready if I have to, I don’t want to, but I should take all this crap to the Capitol Hill Police and have them launch an investigation. And if I do that, that hurts me potentially big time. (Je veux que cela cesse. Je vais être tout à fait franc avec toi. Je suis prêt si je dois le faire, je n’en ai pas envie, mais je devrais montrer toutes ces conneries à la police du Capitole pour qu’ils lancent une enquête. Et si je fais cela, cela risque de me coûter très cher)

X: Why would you even say that to me? The Capitol Hill police? And what would you tell them, sir? (Pourquoi est-ce que tu me dis ça? La police du Capitole? Et qu’est-ce que vous leur diriez, monsieur?)

Joe Barton: I would tell them that I had a three-year undercover relationship with you over the Internet that was heavily sexual and that I had met you twice while married and had sex with you on two different occasions and that I exchanged inappropriate photographs and videos with you that I wouldn’t like to be seen made public, that you still apparently had all of those and were in position to use them in a way that would negatively affect my career. That’s the truth. (Je leur dirais que j’ai entretenu une relation secrète avec toi pendant trois ans sur Internet qui était extrêmement sexuelle et que je t’ai rencontrée deux fois alors que j’étais marié et que nous avons couché deux fois ensemble et que j’ai échangé des photos et des vidéos inappropriées avec toi et que je ne voudrais pas qu’elles soient rendues publiques, parce que tu les as apparemment conservées et que tu es prête à les utiliser pour nuire à ma carrière. C’est la vérité)

Joe Barton a reconnu avoir tenu ces propos. Il affirme que sa maîtresse le menaçait de partager les photos et vidéos en sa possession depuis qu’il avait mis fin à leur relation.

LE SCANDALE ROY MOORE, SUITE

Roy Moore est lui aussi accusé d’agressions sexuelles par plusieurs femmes, mineures au moment des faits. Mais l’ancien juge refuse toujours de renoncer à se présenter à l’élection sénatoriale du 12 décembre prochain en Alabama.

Cette semaine, Donald Trump a pris la parole pour la première fois au sujet de l’affaire Moore. Et il a défendu le candidat de son parti, alors que sa propre fille et un très grand nombre de députés et sénateurs républicains l’ont fortement critiqué. Le président a affirmé que Roy Moore niait avoir commis les faits qui lui sont reprochés et qu’il fallait aussi tenir compte de son témoignage. Et surtout, il a fortement critiqué son adversaire démocrate.

We do not need somebody who’s going to be bad on crime, bad on borders, bad for the military, bad for the Second Amendment. (Nous n’avons pas besoin de quelqu’un qui sera mauvais sur le crime, sur les frontières, sur l’armée, sur le Second Amendement)

On a aussi appris que le directeur de la communication de la campagne de Roy Moore avait démissionné.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

Fonds récoltés au mois d’octobre 2017

Parti Républicain → 9,2 millions de $

Parti Démocrate → 3,9 millions de $

Fonds récoltés en 2017

Parti Républicain → 113,2 millions de $

Parti Démocrate → 55 millions de $

NE CROYEZ PAS TOUT CE QUE VOUS LISEZ SUR INTERNET !

La photo suivante a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Elle est présentée par de nombreux internautes comme un cliché du Secrétaire à l’Intérieur Ryan Zinke posant aux côtés d’un éléphant abattu en Afrique.

1

L’homme sur la photo n’est en réalité pas Ryan Zinke mais un citoyen britannique qui avait créé la polémique dans son pays l’an dernier en publiant des photos de son safari africain, lors duquel il avait abattu plusieurs animaux.

Ryan Zinke a réagi à la propagation de cette fake news le concernant en affirmant sur Twitter que la seule chose qu’il ait jamais chassée en Afrique était des terroristes.

2

HAPPY THANKSGIVING 🦃

Les Américains fêtaient Thanksgiving cette semaine. Comme le veut la tradition, Donald Trump a accordé la grâce présidentielle à une dinde dans le jardin de la Maison Blanche. Celle-ci se prénommait Drumstick. Le président a plaisanté en déclarant que bien qu’il ait été très actif pour renverser les décisions prises par son prédécesseur, il n’était pas autorisé à annuler le pardon de la dinde de l’an dernier. Autre petite blague:

I’m pleased to report that unlike millions of other turkeys at this time of the year, Drumstick has a very, very bright future ahead of him. (Je suis heureux d’annoncer que contrairement à des millions d’autres dindes à cette période de l’année, Drumstick a un futur brillant devant lui)

Après le pardon de la dinde, Donald Trump a pris la direction de la Floride où il a fêté Thanksgiving en famille au Mar-a-Lago.

LE RECORD DE LA SEMAINE

De tous les présidents américains de l’histoire, George H.W. Bush est désormais celui qui a vécu le plus longtemps. Il a battu le record jusqu’ici détenu par Gerald Ford, décédé en 2006 à l’âge de 93 ans et 165 jours. À l’heure où nous écrivons ces lignes, George Bush père est âge de 93 ans et 168 jours.

LES TWEETS DE LA SEMAINE

Depuis le Mar-a-Lago, où il passait Thanksgiving, Donald Trump a beaucoup tweeté. Deux de ses tweets ont particulièrement retenu notre attention.

Tweet n°1

3
Traduction: Le magazine Time m’a contacté pour me dire que je serais PROBABLEMENT nommé « Homme (Personne) de l’année », comme l’an dernier, mais j’aurais dû accepter une interview et une séance photo. J’ai dit que probablement n’était pas assez bien et j’ai passé mon tour. Merci quand même!

Le TIME a démenti, affirmant qu’il ne contactait jamais les probables gagnants à l’avance.

5
Traduction: Le Président se trompe sur la manière dont nous choisissons notre Personne de l’année. Le TIME ne fait aucun commentaire sur son choix avant la publication, le 6 décembre.

Et parce que Twitter est un monde fabuleux, le champion de tennis britannique Andy Murray nous y a gratifiés d’une parodie du président américain.

4
Traduction: La BBC vient de me contacter pour me dire que je serais PROBABLEMENT nommé « Personnalité sportive de l’année » mais j’aurais dû accepter une interview et une séance photo. J’ai dit que probablement n’était pas assez bien et j’ai passé mon tour. Merci quand même!

Tweet n°2

6
Traduction: Fox News est BEAUCOUP plus importante aux Etats-Unis que CNN, mais en dehors des Etats-Unis, CNN International est encore une source majeure de (fausses) informations, et ils représentent très mal notre nation dans le MONDE. Le monde extérieur ne voit pas la vérité à travers eux!

Ce tweet constitue une nouvelle attaque du président américain contre les médias et a suscité beaucoup d’émoi chez les journalistes. CNN y a répondu de la manière suivante.

7
Traduction: Ce n’est pas le job de CNN de représenter les Etats-Unis dans le monde. C’est le vôtre. Notre job est de rapporter l’information.

Plusieurs journalistes de la chaîne ont également réagi sur Twitter. Deux exemples ci-dessous.

8
Traduction: Les Nations Unies enquêtent sur un marché d’esclaves moderne suite au reportage de nos journalistes de CNN International.
9
Traduction: À CNN International, nous versons du sang pour vous informer. Il n’y a rien de faux là-dedans.

La trêve entre Donald Trump et les médias n’est décidément pas prête d’être déclarée…

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