Au menu cette semaine: Michael Flynn inculpé par le procureur Mueller, l’adoption du plan de réforme fiscale par le Sénat et de nouveaux tweets polémiques de Donald Trump…
MICHAEL FLYNN INCULPÉ PAR LE PROCUREUR MUELLER !
C’est l’info de la semaine. L’ex-conseiller à la sécurité nationale du Président Trump, Michael Flynn, a été inculpé par le procureur Mueller, qui enquête sur les agissements de la Russie lors de la campagne électorale américaine de 2016. Flynn est inculpé pour avoir menti au FBI au sujet de ses rencontres avec l’ambassadeur russe en poste à Washington, Sergey Kislyak. Il aurait notamment nié avoir demandé à Kislyak de conseiller au Kremlin de ne pas répondre trop violemment à l’imposition de nouvelles sanctions contre la Russie par l’administration Obama en décembre 2016.
Michael Flynn a annoncé qu’il plaiderait coupable et qu’il avait décidé de coopérer avec le procureur Mueller « dans l’intérêt de ma famille et de notre pays ».
Michael Flynn a uniquement été inculpé pour avoir menti au FBI alors qu’il est notamment soupçonné d’avoir travaillé pour le gouvernement turc sans le déclarer. Or, il est fréquent que le FBI propose à un suspect de ne pas le poursuivre pour certains crimes en échange de sa coopération dans le cadre d’une enquête. Ce qui laisse penser que Mueller est persuadé de pouvoir obtenir des informations importantes de la part de Flynn. Des informations qui lui permettraient d’inculper quelqu’un de plus important encore. Jared Kushner? Donald Trump Jr.? Donald Trump lui-même?
Pour ses mensonges au FBI, Michael Flynn risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et $250,000 d’amende.
NB: Michael Flynn est la quatrième personne ayant participé à la campagne électorale de Donald Trump à être inculpée par le procureur Mueller, après Paul Manafort, Rick Gates et George Papadopoulos. Mais il est le premier inculpé à avoir occupé un poste à la Maison Blanche.
La réaction de Donald Trump. Un tweet étrange a été publié sur le compte Twitter personnel de Donald Trump peu après l’annonce de l’inculpation de Michael Flynn.

Dans ce tweet, Donald Trump semble affirmer pour la première fois qu’il savait que Michael Flynn avait menti au FBI au moment où il l’a licencié. Jusqu’ici, il avait toujours affirmé l’avoir licencié parce qu’il avait menti au vice-président. D’autre part, on peut se demander pourquoi Michael Flynn aurait menti au FBI – en sachant qu’il s’agit d’un crime grave – s’il n’avait effectivement rien à cacher. Enfin, rappelons que James Comey a affirmé que Donald Trump lui avait demandé en février de « laisser tomber » son enquête sur Michael Flynn. S’il savait à l’époque que Flynn avait menti aux enquêteurs du FBI, ne s’agit-il pas clairement d’une entrave à la justice?
Au lendemain de la publication du tweet, l’un des avocats de Donald Trump a affirmé qu’il en était le rédacteur.
L’AUTRE ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
Le Sénat a voté en faveur de sa propre version du Tax Cuts and Jobs Act, cette loi de réforme fiscale très ambitieuse voulue par les Républicains et la Maison Blanche (51-49). Un seul sénateur républicain a voté contre l’adoption du texte: Bob Corker. Le sénateur du Tennessee estime que la réforme creuserait le déficit de manière trop importante. Il faut dire qu’un rapport non-partisan estimait que les réductions d’impôts prévues dans le texte permettraient bien de générer de la croissance économique mais creuseraient également le déficit de 1 milliard de dollars en 10 ans.
Tous les sénateurs démocrates ont voté contre l’adoption du Tax Cuts and Jobs Act, qu’ils surnomment volontiers la #GOPTaxScam sur les réseaux sociaux. D’après eux, ce texte est avant tout un énorme cadeau fiscal accordé aux Américains les plus fortunés. Les Démocrates se sont également indignés d’avoir reçu le texte final de près de 500 pages quelques heures seulement avant le vote et ont dénoncé les changements de dernière minute qui y avaient été apportés, y compris des notes écrites à la main dans les marges du document.

Outre les réductions d’impôts, le texte adopté par le Sénat prévoit la suppression de l’individual mandate de l’Obamacare, ce qui n’était pas le cas du texte adopté auparavant à la Chambre des Représentants. Un comité de conciliation va désormais devoir rédiger un texte final qui devra être une nouvelle fois adopté par les deux chambres. Il est probable que la suppression de l’obligation de souscrire à une assurance santé y soit incluse.
Le texte adopté au Sénat prévoit aussi d’autoriser le forage dans une partie du Arctic National Wildlife Refuge (ANWR), une réserve naturelle immense située en Alaska. L’exploitation pétrolière est interdite sur l’ensemble du site depuis 1980 pour des raisons environnementales et de protection de la faune locale (notamment des caribous et des ours polaires). Mais pour certains politiciens locaux, comme la sénatrice républicaine Lisa Murkowski, il est absurde de ne pas exploiter les ressources de ce territoire et de renforcer ainsi l’indépendance énergétique des Etats-Unis. De plus, ils estiment que l’exploitation de ces terres serait très bénéfique à l’économie de l’Alaska.
LES POLÉMIQUES DE LA SEMAINE
L’adoption du Tax Cuts and Jobs Act est une victoire pour Donald Trump. Et pourtant, en publiant de nouveaux tweets polémiques, il a tout fait pour que la presse n’en parle pas autant qu’elle ne l’aurait pu.
Le président des Etats-Unis a d’abord retweeté (retweeter = partager sur son compte Twitter personnel un tweet rédigé par un autre utilisateur) trois tweets d’une activiste britannique d’extrême droite contenant des vidéos anti-Islam. Il a ensuite publié un tweet dans lequel il sous-entendait qu’un journaliste célèbre aurait pu commettre un meurtre.
- Les retweets de vidéos anti-Islam
Les trois tweets de l’activiste britannique Jayda Fransen, membre du mouvement Britain First, retweetés par Donald Trump contenaient des vidéos supposées démontrer le danger que représente l’Islam. Les trois vidéos sont intitulées Muslim Detroys a Statue of Virgin Mary! (Un musulman détruit une statue de la Vierge Marie!), Islamist mob pushes teenage boy off roof and beats him to death! (Une foule d’islamistes jette un adolescent du haut d’un toit et le bat à mort!) et Muslim migrant beats up Dutch boy on crutches! (Un migrant musulman bat un jeune garçon néerlandais en béquilles). Au moins l’une de ces vidéos est mensongère. Elle a été filmée aux Pays-Bas et on y voit un homme en train d’agresser un jeune garçon. L’homme est présenté comme un « migrant musulman ». En réalité, il a été arrêté par la police néerlandaise qui a indiqué qu’il n’était ni un migrant ni musulman. Interrogée aux sujets des retweets du président, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a affirmé que Donald Trump voulait mettre en garde ses concitoyens face à une menace bien réelle.
Whether it’s a real video, the threat is real. His goal is to promote strong border security and strong national security. (Que ce soit ou non une vraie vidéo, la menace est réelle. Son but est de promouvoir un renforcement de la sécurité aux frontières et une politique de sécurité nationale forte)
Jayda Fransen s’est rapidement réjouie d’avoir été retweetée par le Président des Etats-Unis. Il faut dire que ses tweets vont ainsi être vus par les 47 millions d’abonnés de Donald Trump. C’est ce qui s’appelle faire le buzz.

Theresa May, la première ministre britannique, a quant à elle beaucoup moins apprécié. Elle a reproché son geste au Président des Etats-Unis. Des députés britanniques ont aussi demandé à ce qu’un débat sur les retweets de Donald Trump soit organisé à la Chambre des Lords ! Donald Trump n’a pas hésité à répondre à Theresa May, toujours via Twitter, en lui suggérant de se mêler de ses affaires.

Notons enfin que le Département d’Etat américain a tenu utile d’avertir la Maison Blanche du risque présenté par les retweets de Donald Trump ! Le Département d’Etat craignait que des manifestations violentes n’éclatent devant plusieurs ambassades américaines situées dans des pays musulmans. Cela n’a finalement pas été le cas.
- Le tweet polémique concernant Joe Scarborough
Donald Trump a aussi commenté sur Twitter le licenciement de Matt Lauer, l’animateur vedette de l’émission matinale The Today Show sur NBC (l’une des émissions télé les plus regardées aux Etats-Unis). Lauer a été licencié suite à des accusations de harcèlement sexuel. L’affaire a fait grand bruit aux Etats-Unis.
Le président Trump s’est réjoui du licenciement de Lauer mais ne s’est pas arrêté là. Il a conseillé à NBC d’enquêter sur le comportement de certains autres de ses employés, accusés notamment de diffuser des « fake news ». Et puis il y a eu ce tweet laissant sous-entendre que Joe Scarborough, ancien député républicain devenu animateur sur NBC, pourrait être un meurtrier !

À quoi Donald Trump fait-il référence? En 2001, lorsque Joe Scarborough était encore député, l’une de ses assistantes, âgée de 28 ans, a été retrouvée morte dans son bureau. La police a bien sûr mené une enquête et il a été établi que la jeune femme s’était évanouie en raison d’un malaise cardiaque et s’était ensuite cogné la tête sur le bureau en tombant. Cette blessure à la tête a causé sa mort. Plusieurs témoins ont affirmé que la jeune femme leur avait dit la veille et le jour même qu’elle ne se sentait pas bien. Affaire classée. Sauf pour Donald Trump qui semble penser que Joe Scarborough pourrait avoir tué sa collaboratrice…
- Pocahontas
Quelques jours plus tôt, Donald Trump avait déjà créé la polémique. Pas sur Twitter cette fois mais lors d’une cérémonie organisée à la Maison Blanche pour rendre hommage aux Navajo Code Talkers. Ces Indiens recrutés par l’armée américaine pendant la Deuxième Guerre Mondiale avaient codifié le langage navajo et s’en servaient pour transmettre des messages sur les champs de bataille du Pacifique. Messages incompréhensibles par les ennemis de l’Amérique. Plus de 350 Indiens ont fait partie de cette unité secrète sans qui les Américains n’auraient sans doute pas remporté la fameuse bataille d’Iwo Jima. 13 sont encore en vie aujourd’hui. Ils avaient été invités à la Maison Blanche pour une cérémonie d’hommage. Mais lors de son discours prononcé devant ces hommes, Donald Trump a cru utile de plaisanter au sujet de la sénatrice Elizabeth Warren, qu’il surnomme depuis longtemps Pocahontas.
You were here long before any of us were here. Although we have a representative in Congress who they say was here a long time ago. They call her Pocahontas. (Vous étiez ici bien avant n’importe lequel d’entre nous. Bien que nous ayons une représentante au Congrès dont on dit qu’elle était là il y a très longtemps. On l’appelle Pocahontas)
Elizabeth Warren a réagi en déclarant qu’il était malheureux que, même lors d’une cérémonie destinée à rendre hommage à des héros, le président ne puisse pas s’empêcher de prononcer une « insulte raciste ».
LES TWEETS DE DONALD TRUMP PEUVENT AVOIR DES CONSÉQUENCES TRÈS DIRECTES
Au-delà de la polémique qu’ils ont tendance à provoquer, les tweets de Donald Trump sont aussi susceptibles d’avoir des conséquences politiques très directes. Nous en avons eu une belle illustration cette semaine. Alors que des discussions sur le budget étaient en cours au Congrès, Donald Trump a tweeté qu’il ne voyait pas comment il serait possible de parvenir à un accord avec les Démocrates.

Suite à la publication de ce tweet, Chuck Schumer et Nancy Pelosi ont annulé leur participation à une réunion prévue à la Maison Blanche quelques heures plus tard. Elle devait réunir le président ainsi que les principaux leaders républicains et démocrates du Congrès. Dans un communiqué, Pelosi et Schumer ont déclaré qu’au lieu de se rendre à la Maison Blanche, ils demanderaient à rencontrer Paul Ryan et Mitch McConnell pour une discussion bipartisane au Capitole. Mais ceux-ci n’ont pas été convaincus. Paul Ryan a déclaré que les Démocrates devraient se rendre à la réunion organisée à la Maison Blanche s’ils voulaient vraiment parvenir à un accord. Mitch McConnell a renchéri:
I never refused to go to a meeting that President Obama called. It never occurred to me to just not show up. (Je n’ai jamais refusé de me rendre à une rencontre organisée par le Président Obama. Cela ne m’a jamais traversé l’esprit de ne pas m’y présenter)
Barack Obama ne tweetait évidemment pas non plus comme Donald Trump…
SURRÉALISME À L’AMÉRICAINE
Qui est donc en charge du CFPB (Consumer Financial Protection Bureau), agence fédérale de protection des consommateurs? Richard Cordray, ex-directeur de l’agence, a démissionné la semaine dernière et a nommé celle qui était jusque-là sa directrice de cabinet, Leandra English, pour le remplacer. Mais le président Trump a quant à lui nommé son directeur du budget à la Maison Blanche, Mick Mulvaney, à la tête de l’agence. Leandra English refuse de céder la place à Mulvaney et a intenté une action en justice. Mulvaney s’est tout de même installé dans les bureaux de l’agence pour prendre ses fonctions de directeur.
La CFPB a été créée après la crise financière de 2008, afin de protéger les consommateurs contre les excès des banques et les fraudes financières. Elle n’est pas très populaire à Wall Street. Les Républicains sont aussi plutôt critiques vis-à-vis de cette agence dont le fonctionnement coûterait cher au contribuable et ne servirait en réalité, selon eux, pas à grand-chose. Pire, elle créerait de nouvelles réglementations inutiles qui compliqueraient la vie des entreprises et nuiraient à la croissance économique. Pour les Démocrates, la création de cette agence a en revanche été un pas en avant important vers plus de protection des consommateurs. Ils craignent qu’une fois à sa tête, Mick Mulvaney tente de la saboter de l’intérieur.
Info de dernière minute. Au bout de quelques jours de confusion, un tribunal a tranché en faveur de l’administration Trump, estimant qu’il revenait au président de nommer le nouveau directeur de l’agence. Mick Mulvaney prendra donc bien les commandes.
LE LIVRE DE LA SEMAINE
Deux anciens membres de l’équipe de campagne de Donald Trump ont écrit un livre pour raconter comment ce dernier a remporté l’élection présidentielle. Corey Lewandowski (premier directeur de campagne de Trump durant les primaires, avant d’être remplacé par Paul Manafort) et David Bossie restent avant tout des partisans et des proches du président. Le livre, intitulé Let Trump Be Trump: The Inside Story of His Rise to the Presidency, est donc rédigé par des pro-Trump et destiné avant tout au lectorat pro-Trump. La dédicace au début de l’ouvrage ne laisse d’ailleurs guère de place au doute:
To President Donald J. Trump
And First Lady Melania Trump
And the entire Trump family for
Making America great again.
Les deux hommes livrent cependant quelques anecdotes révélatrices sur cette campagne pas comme les autres qui a mené un businessman star de téléréalité n’ayant aucune expérience en politique à la Maison Blanche.
Paul Manafort est régulièrement critiqué dans le livre. Lewandowski lui reproche d’avoir voulu encadrer Trump alors que son mot d’ordre de directeur de campagne pendant les primaires avait été de « Laissez Trump être Trump » (ce qui est d’ailleurs le titre du livre). Paul Manafort n’a pas réellement réussi dans sa mission et a été rapidement remplacé à son tour par Kellyanne Conway. Lewandowski raconte qu’en avril 2016, Donald Trump s’en est pris violemment à Manafort après que celui-ci ait suggéré qu’il ne devrait plus faire d’interventions à la télévision.
Did you say I shouldn’t be on TV on Sunday? I’ll go on TV anytime I goddam fucking want […] You’re a political pro? Let me tell you something. I’m a pro at life. (Tu as dit que je ne devrais pas passer à la TV dimanche? J’irai à la TV à chaque fois que je le veux […] Tu es un pro de la politique? Laisse-moi te dire quelque chose. Je suis un pro de la vie)
Lewandowski et Bossie décrivent un Donald Trump colérique, n’hésitant pas à dire aux membres de son équipe qu’ils ne « savent pas ce qu’ils font ». Ils écrivent même que:
Sooner or later, everybody who works for Donald Trump will see a side of him that makes you wonder why you took a job with him in the first place. (À un moment ou à un autre, chaque personne qui travaille pour Donald Trump verra une part de lui qui lui fera se demander pourquoi il a accepté ce job)
Lewandowski raconte, à titre d’exemple, qu’il s’est un jour endormi dans l’avion parce qu’il était malade. Donald Trump l’a alors réveillé et lui a dit:
Corey, if you can’t take it, we’ll get somebody else. (Corey, si tu n’es pas capable de tenir le coup, nous prendrons quelqu’un d’autre)
Il y a aussi cette anecdote au sujet de Steve Bannon. D’après les auteurs, voilà ce que Bannon aurait déclaré lorsqu’on lui aurait annoncé pour la première fois que Donald Trump avait l’intention d’être candidat à l’élection présidentielle:
Yeah, of what country? (Ah oui, et de quel pays?)
Et puis il y a aussi les révélations sur le régime alimentaire de Donald Trump qui, pendant la campagne, se nourrissait presque exclusivement de menus McDonald’s, KFC, pizzas et Coca-Cola Light. La commande type de Donald Trump pour un repas chez McDonald’s est apparemment la suivante: deux Big Macs, deux Fillet-O-Fish et un milkshake au chocolat.
MEANWHILE, IN ALABAMA…
Lee Busby, soldat américain à la retraite, a décidé de se présenter en tant que candidat indépendant à l’élection sénatoriale du 12 décembre en Alabama. Il s’agit de cette élection qui doit opposer le controversé Républicain Roy Moore, embourbé dans un scandale de pédophilie présumée, et le Démocrate Doug Jones. Lee Busby, 60 ans, a déclaré qu’il se présentait pour permettre aux conservateurs raisonnables refusant de voter en faveur de Roy Moore d’avoir quelqu’un à qui donner leur voix. Le nom de Lee Busby ne figurera toutefois pas sur les bulletins de vote. La date de dépôt des candidatures est en effet dépassée depuis longtemps. Les électeurs ont toutefois la possibilité de noter son nom (ou tout autre nom) dans la case write-in figurant sur les bulletins de vote. La loi de l’Alabama prévoit, comme dans beaucoup d’autres états, que tous les votes write-in soient officiellement comptabilisés. Il n’est donc pas impossible de remporter une élection de cette façon, même si c’est extrêmement rare. Il faut en effet que les électeurs se souviennent de votre nom et l’écrivent sans faute d’orthographe. Et il ne reste que 15 jours à Lee Busby, qui ne dispose d’aucune équipe de campagne ni même encore d’un site web officiel, pour se faire connaître. Il compte beaucoup sur son compte Twitter pour faire passer le message.
Lee Busby affirme avoir voté en faveur de John Kasich lors des primaires républicaines de 2016 puis en faveur de Donald Trump face à Hillary Clinton lors de l’élection générale.
Insolite. Lorsqu’ils servaient tous les deux dans l’armée, Lee Busby a été l’un des principaux adjoints de John Kelly, aujourd’hui chef de cabinet de Donald Trump à la Maison Blanche.
D’autre part, sachez que Roy Moore poursuit sa campagne. Il semble désormais acquis qu’il résistera jusqu’au bout aux appels de nombreux élus républicains à retirer sa candidature. Dans un nouveau spot de campagne, il déclare être victime de « fausses accusations » et d’un complot de l’ « establishment républicain ». Dans ce spot, on peut notamment apercevoir cette image.
L’ARTICLE DE LA SEMAINE
Le Washington Post a révélé dans un article (à lire ici) qu’une femme avait approché l’une de ses journalistes dans le but de lui faire croire qu’elle avait été agressée par Roy Moore alors que ce n’était pas le cas. Lors d’entretiens avec la journaliste, cette femme a raconté que Roy Moore lui avait fait boire de l’alcool avant d’avoir une relation sexuelle avec elle alors qu’elle n’avait que 15 ans. Elle serait tombée enceinte et Moore l’aurait alors forcée à avorter. Problème? Tout était faux. L’objectif de l’affabulatrice était de prouver que le Washington Post serait prêt à publier n’importe quoi pour nuire à Roy Moore. Son stratagème a totalement échoué puisque les journalistes du Post ont recoupé les informations et se sont rapidement aperçus de la supercherie. Ils ont aussi découvert que la femme travaillait pour Project Veritas, une organisation controversée qui a pour but de mettre au jour les « mensonges » des médias. Cette histoire en dit sûrement beaucoup sur le climat dans lequel nous vivons.
LES SCANDALES DE HARCÈLEMENT SEXUEL AU CONGRÈS, SUITE
- Al Franken
Le sénateur démocrate du Minnesota, accusé par une femme de l’avoir embrassée de force et par d’autres de les avoir touchées de manière inappropriée alors qu’il prenait des photos à leurs côtés, a organisé une brève conférence de presse au Capitole. Il s’est une nouvelle fois excusé et a affirmé qu’il travaillerait dur pour regagner la confiance de ses collaborateurs et de ses administrés.
- John Conyers
Le député démocrate du Michigan est accusé de harcèlement sexuel par plusieurs ex-collaboratrices. De nouvelles accusations ont encore fait surface cette semaine. On a appris que Conyers, âgé de 88 ans, avait été hospitalisé en raison du stress occasionné par toutes ces accusations.
- Joe Barton
Le député républicain du Texas, qui n’est pas accusé de harcèlement mais a présenté des excuses après qu’une photo compromettante qu’il avait envoyée à l’une des ses maîtresses ait été publiée sur les réseaux sociaux, a annoncé qu’il ne serait pas candidat à sa propre réélection en novembre prochain. Il y a trois semaines, il avait pourtant annoncé qu’il briguerait un 18ème mandat à la Chambre des Représentants.
- Blake Fahrentold
Blake Fahrentold est également député du Texas à la Chambre des Représentants. Cette semaine, Politico a révélé qu’il avait lui aussi fait l’objet de plusieurs accusations de harcèlement sexuel mais que ses victimes n’avaient pas porté plainte. Elles ont été indemnisées financièrement. L’une de ces victimes a témoigné. Elle déclare que Fahrentold lui racontait ne plus avoir de relations sexuelles avec sa femme depuis des années et avoir des fantasmes la concernant. Elle déclare aussi qu’il buvait beaucoup d’alcool et était régulièrement saoul au travail.
LA PUBLICITÉ ÉLECTORALE DE LA SEMAINE
Pour convaincre les électeurs de voter en sa faveur, une candidate démocrate au poste d’Attorney General dans le Michigan n’hésite pas à demander dans une publicité électorale: « À qui pouvez-vous faire le plus confiance pour ne pas vous montrer son pénis dans un cadre professionnel? Est-ce le candidat qui n’a pas de pénis? J’aurais tendance à dire que oui ».
MEANWHILE, IN HAWAII…
Cette semaine, la Corée du Nord a procédé à un nouveau tir de missile balistique intercontinental. Le missile a atteint 4,500 kilomètres d’altitude, alors que le précédent n’était monté « que » jusqu’à 3,700 kilomètres d’altitude. À titre de comparaison, la Station Spatiale Internationale (ISS) se situe à 408 kilomètres de la surface de la Terre. D’après le gouvernement de Pyongyang, ses missiles sont désormais capables d’atteindre l’entièreté du territoire américain ! Des propos jugés crédibles par les experts et une situation qui suscite donc l’inquiétude. D’autant plus que la Corée du Nord pourrait être bientôt capable de doter ses missiles d’une arme nucléaire. Face à cette menace, l’état d’Hawaï a décidé de remettre en place un système d’alarme abandonné depuis la fin de la Guerre Froide et destiné à alerter les résidents en cas de lancement d’un missile dans leur direction. Des tests vont être effectués. Un missile lancé par la Corée du Nord atteindrait Hawaï en seulement 20 minutes. L’armée américaine estime qu’elle mettrait environ 5 minutes pour confirmer le lancement du missile et sa trajectoire, ce qui laisserait 15 minutes aux résidents de l’archipel pour se mettre à l’abri une fois l’alerte donnée.
LE CLASSEMENT DE LA SEMAINE
D’après une étude réalisée par WalletHub, l’Utah serait le plus généreux des cinquante états américains. Les critères qui ont été pris en compte sont le taux de bénévolat des habitants (que ce soit pour des associations caritatives, sportives, etc.) et les dons financiers à des œuvres de charité. Le Top 5 des états américains les plus généreux d’après cette étude est le suivant:
- Utah
- Maryland
- Minnesota
- Wyoming
- Wisconsin
Les 5 états les moins généreux seraient quant à eux l’Arizona, la Louisiane, le Nevada, le Rhode Island et Hawaï.