POTUS IN EUROPE

Donald Trump est actuellement en tournée en Europe. Retour sur sa participation au sommet de l’OTAN à Bruxelles ainsi que sur sa visite au Royaume-Uni. En résumé: POTUS n’est pas un champion de la diplomatie et la tension entre l’Amérique et ses alliés continue de croître. 

1 – SOMMET DE L’OTAN, BRUXELLES

Lors du sommet annuel de l’OTAN, Donald Trump a de nouveau insisté pour que les pays membres de l’alliance consacrent une plus grande part de leur budget à la défense, allant jusqu’à sous-entendre que les Etats-Unis pourraient se retirer de l’organisation si la situation n’évoluait pas rapidement. Le président américain s’en est également pris à l’Allemagne, accusée d’être « prisonnière de la Russie ».

L’Allemagne « prisonnière de la Russie »

Alors qu’il participait à un petit-déjeuner en compagnie du Secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, Donald Trump a déclaré que l’Allemagne était « prisonnière de la Russie » car dépendante de cette dernière pour son approvisionnement en énergie. D’après le président américain, les Allemands font preuve d’hypocrisie lorsqu’ils critiquent la politique de la Russie alors qu’ils lui versent des milliards de dollars pour lui acheter du gaz et ont récemment donné leur feu vert à la construction d’un gazoduc qui reliera les deux pays en passant par la mer Baltique. Dans ces conditions, a demandé Donald Trump à Jens Stoltenberg, pourquoi les Etats-Unis devraient-ils défendre l’Allemagne si celle-ci était attaquée par la Russie?

Germany, as far as I’m concerned, is captive to Russia, because it’s getting so much of its energy from Russia. So we’re supposed to protect Germany, but they’re getting their energy from Russia. Explain that. And it can’t be explained, you know that. (L’Allemagne, en ce qui me concerne, est prisonnière de la Russie, parce qu’elle fait venir une grande partie de son énergie de Russie. Donc nous sommes supposés protéger l’Allemagne, mais ils obtiennent leur énergie de la Russie. Expliquez-moi cela. Cela ne peut pas s’expliquer, vous le savez très bien)

It certainly doesn’t seem to make sense that they paid billions of dollars to Russia and we have to defend them against Russia. (Cela n’a aucun sens qu’ils paient des milliards de dollars à la Russie et que nous devions les défendre contre la Russie)

Alors que Donald Trump attaquait ainsi l’Allemagne de manière très peu diplomatique et semblait remettre en cause l’un des principes fondateurs de l’OTAN (qui veut qu’une attaque contre l’un des membres de l’organisation soit considérée comme une attaque contre l’ensemble de ses membres), le chef de cabinet de la Maison Blanche John Kelly et l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’OTAN Kay Bailey Hutchison, qui participaient au petit-déjeuner avec Jens Stoltenberg, paraissaient très mal à l’aise. Sur les images filmées par les journalistes, John Kelly apparaît particulièrement contrarié. La porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders a cependant affirmé (oui, vraiment) qu’il était simplement mécontent à ce moment-là parce que le petit-déjeuner, composé uniquement de pâtisseries et de fromage, ne lui convenait pas. Nous vous laisserons la liberté d’interpréter l’attitude de John Kelly comme bon vous semble en regardant la vidéo ci-dessous. Mais il semble assez clair que les assiettes sont vides et que le petit-déjeuner n’avait donc pas encore été servi.

Le budget consacré par les différents états membres à la défense

Donald Trump estime que, contrairement aux Etats-Unis, les autres états membres de l’OTAN ne consacrent pas assez d’argent à la défense. C’est une plainte qu’il n’a cessé de formuler auprès de ses alliés depuis son arrivée au pouvoir (et que ses prédécesseurs avaient déjà formulée).

Il faut savoir que les pays membres de l’OTAN se sont engagés lors d’un sommet en 2014 à consacrer 2% de leur PIB à la défense d’ici 2024. Aujourd’hui, seulement quatre pays ont atteint cet objectif: les Etats-Unis, la Grèce, le Royaume-Uni et l’Estonie. Nous ne sommes évidemment pas encore en 2024 mais tout porte à croire que beaucoup d’états ne respecteront pas leur engagement à cette date.

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Donald Trump a déclaré qu’il était inadmissible que la plupart des états membres n’aient pas encore atteint cet objectif et qu’ils devraient le faire « immédiatement ». Et il est même allé plus loin en affirmant que cet objectif de 2% était insuffisant et devrait être revu à la hausse. Le président américain veut désormais que les états membres s’engagent à consacrer 4% de leur PIB à la défense ! Un chiffre que même les Etats-Unis n’atteignent pas à l’heure actuelle. La demande de Donald Trump n’a pas été entendue puisque, dans le communiqué signé par les participants au sommet, ceux-ci s’engagent simplement une nouvelle fois à atteindre l’objectif des 2% d’ici 2024.

Notons également que le communiqué signé par les participants au sommet, y compris Donald Trump, insiste sur la nécessité d’augmenter les capacités de défense commune face à la menace que représente la Russie.

2 – VISITE AU ROYAUME-UNI

Après le sommet de l’OTAN, Donald Trump a quitté Bruxelles pour se rendre au Royaume-Uni. Le président et son épouse Melania ont dîné avec Theresa May au Blenheim Palace, une propriété située dans la campagne anglaise et réputée pour avoir vu naître Winston Churchill. Alors même que ce dîner était en cours, le tabloïd britannique The Sun publiait une interview du président américain dans laquelle il critiquait la première ministre britannique et sa politique relative aux négociations sur le Brexit. Le président américain affirmait même que Boris Johnson, grand rival de Theresa May au sein du parti conservateur britannique et qui venait de démissionner du gouvernement quelques jours plus tôt, ferait un excellent premier ministre ! Le manque de respect pour les normes diplomatiques était une nouvelle fois flagrant.

Le lendemain, Donald Trump s’est rendu au château de Windsor pour y rencontrer la reine d’Angleterre. Il ne s’est donc jamais véritablement rendu dans le centre de Londres, où des milliers de manifestants s’étaient rassemblés pour protester contre sa venue au Royaume-Uni et sa politique.

7 Trafalgar Square8

Les manifestants avaient même reçu l’autorisation de faire flotter un ballon géant représentant Donald Trump en bébé irascible portant un lange (rapidement baptisé Trump Baby balloon par la presse américaine) devant le parlement britannique. Le maire de Londres, Sadiq Khan, avait accordé cette autorisation aux manifestants après qu’une pétition ait recueilli plus de 10,000 signatures.

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À Windsor, Donald et Melania Trump sont arrivés en Range Rover dans la cour du château et ont été accueillis par la Reine Elizabeth II. À noter que Melania Trump, habituellement attentive à rendre hommage au pays qui l’accueille au travers de ses tenues, avait choisi de porter des vêtements Dior.

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Elizabeth II et Donald Trump ont effectué une revue des troupes et ont ensuite discuté autour d’une tasse de thé. Aucune information n’a filtré quant au contenu de leur conversation.

PS: Incroyable mais vrai. La reine Elizabeth II a rencontré tous les présidents américains depuis 1952 (!), à l’exception de Lyndon Johnson. Sur la photo ci-dessous, on peut la voir en train de faire du cheval en compagnie du président Reagan en 1982.

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Après son entretien avec la reine, Donald Trump s’est envolé pour l’Ecosse où il va passer le week-end dans l’une de ses propriétés, le Trump Turnberry. Lundi, il sera à Helsinki, en Finlande, pour rencontrer Vladimir Poutine. La question que tout le monde se pose est de savoir s’il se montrera plus conciliant avec le président russe qu’avec les chefs d’état des pays alliés de l’Amérique lors du sommet de l’OTAN. Stay tuned…

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