Au cours des sept derniers jours, l’Amérique a perdu l’un de ses anciens présidents, Michael Cohen a reconnu avoir menti au Congrès au sujet d’un projet de Trump Tower à Moscou, le président Trump a participé au sommet du G20 et une rescapée des camps de concentration chinois a témoigné devant le Congrès. On connaît aussi les résultats définitifs des élections de mi-mandat. Vous l’aurez compris, cette édition du Weekly News Flash est un peu longue… Mais elle contient des informations vraiment importantes! Ne faites pas l’impasse svp.
RIP GEORGE H.W. BUSH
Nous avons appris le décès du 41ème président des Etats-Unis ce week-end. Si le cœur vous en dit, vous pouvez lire notre article retraçant brièvement son parcours ici, ainsi qu’un article contenant quelques-unes des réactions politiques à sa disparition ici.
Une statistique extraordinaire. On a parfois tendance à oublier que les Etats-Unis sont un très jeune pays. Songez quelques instants à cette statistique mise en avant par le Washington Post après le décès du président Bush: George H.W. Bush a vécu en même temps que le président Taft, qui a lui-même été un contemporain du président Van Buren, qui a lui-même vécu sous la présidence de George Washington, le tout premier président des Etats-Unis❗
Venons-en maintenant au reste de l’actualité très chargée de la semaine.
L’ESPÉRANCE DE VIE DIMINUE AUX ETATS-UNIS
L’espérance de vie a légèrement diminué aux Etats-Unis en 2017. C’est la troisième année consécutive que cela se produit, d’après le rapport annuel du Centers for Disease Control and Prevention. La dernière fois que l’espérance de vie a chuté durant plus de trois années consécutives aux Etats-Unis, c’était entre 1915 et 1918. Aujourd’hui, un Américain peut espérer vivre jusqu’à 78,6 ans en moyenne. Dans tous les autres pays dits développés, l’espérance de vie continue à augmenter. Pourquoi chute-t-elle aux Etats-Unis? Comment expliquer ce phénomène?
D’après les experts, plusieurs facteurs sont en cause mais l’augmentation des overdoses et des suicides est particulièrement pointée du doigt. En 2017, plus de 70,000 Américains sont décédés d’une overdose, contre 63,000 au cours de l’année précédente. Le pays est confronté à une véritable épidémie de la drogue, et plus particulièrement des opioïdes comme l’héroïne et le fentanyl. Depuis 1999, le nombre de morts par overdose aux Etats-Unis a quadruplé. Le nombre de suicides est également en augmentation.

De telles statistiques ne sont évidemment pas révélatrices d’une société en très bonne santé…
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
Michael Cohen, l’ex-avocat et homme de confiance de Donald Trump, a plaidé coupable devant un tribunal de New York pour avoir menti au Congrès. Cohen a reconnu avoir menti lorsqu’il a témoigné sous serment devant un comité enquêtant sur la Russie et affirmé que le projet de construction d’une Trump Tower à Moscou avait été abandonné par la Trump Organization dès janvier 2016. En réalité, les négociations entre la Trump Organization et le gouvernement russe au sujet de la construction de ce building ont duré jusqu’en juin 2016, soit pendant toute la durée des primaires républicaines qui opposaient Donald Trump à d’autres candidats. Autrement dit, Donald Trump négociait avec un gouvernement étranger pour conclure une affaire immobilière tout en étant candidat à la présidence. Cela pose évidemment de nombreuses questions.
Si l’on en croit Michael Cohen, le projet de Trump Tower à Moscou aurait finalement été abandonné en juin 2016, c’est-à-dire grosso modo au moment où Donald Trump remportait l’investiture républicaine. Nous n’aimons pas faire trop de spéculations mais pourquoi le projet a-t-il été abandonné à ce moment-là? Les Russes auraient-ils promis quelque chose de plus intéressant encore à Donald Trump? On peut se le demander car c’est également en juin 2016 qu’a eu lieu la fameuse rencontre entre Donald Trump Jr., Jared Kushner, Paul Manafort et une avocate russe prétendant détenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton. Ensuite, durant l’été, Wikileaks dévoilait des e-mails issus du piratage informatique du Parti Démocrate. Un piratage orchestré par la Russie.
Michael Cohen a aussi reconnu que s’il avait menti au Congrès, c’était pour être loyal envers Donald Trump, désigné dans les documents du tribunal comme Individual-1.
Lorsqu’il a appris que son ancien avocat avait plaidé coupable pour avoir menti au Congrès, le président Trump a déclaré que c’était une « personne faible » et l’a accusé de mentir. Sur Twitter, il a pourtant soudainement reconnu avoir continué à s’occuper de ses affaires immobilières tout en étant candidat à l’élection présidentielle. Ce qui, d’après lui, était « très légal et très cool ».

PS: BuzzFeed a révélé que la Trump Organization avait songé à offrir un penthouse d’une valeur de 50 millions de dollars à Vladimir Poutine au sein de la Trump Tower de Moscou. D’après Felix Sater, un ancien collaborateur de Donald Trump qui a témoigné pour BuzzFeed, le fait que Poutine réside dans le bâtiment aurait permis de vendre plus facilement les autres appartements à des oligarques qui auraient payé cher pour être les voisins du président russe. Mais le projet n’a finalement pas vu le jour.
Meanwhile… Si Michael Cohen semble décidé à dire la vérité, ce n’est pas le cas de Paul Manafort. Le procureur Mueller l’accuse d’avoir menti aux enquêteurs après avoir pourtant passé un accord de coopération avec le Département de la Justice. L’accord de coopération a donc été annulé. Cette information est sans doute une mauvaise nouvelle pour Robert Mueller, qui perd là un potentiel témoin clé.
LE RETWEET DE LA SEMAINE
Attention, ceci n’est pas une blague. Donald Trump a partagé sur son compte Twitter cette image publiée par un admirateur anonyme dont le pseudo est The Trump Train. On y voit plusieurs personnalités politiques représentées derrière des barreaux et la légende de la photo demande « Maintenant qu’il a été prouvé que la collusion avec la Russie était un mensonge, quand est-ce que les procès pour trahison vont commencer? ».
Tout d’abord, il n’a pas du tout été prouvé que la collusion avec la Russie était un mensonge. Il n’a pas non plus été prouvé qu’il s’agissait d’une réalité. L’enquête du procureur Mueller est toujours en cours.
Ensuite, le président des Etats-Unis partage ici un message suggérant que plusieurs de ses opposants politiques devraient être jugés et condamnés pour trahison, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Ce qui semble plutôt inquiétant pour le dirigeant d’une démocratie.
Notez aussi que si la plupart des personnalités représentées sur l’image partagée par Trump sont des Démocrates (Barack Obama, Hillary Clinton, Bill Clinton, les anciens ministres de la Justice Eric Holder et Loretta Lynch, etc.), on y retrouve aussi James Comey, Robert Mueller et Rod Rosenstein. Ce dernier est actuellement le numéro 2 du Département de la Justice. Le président Trump semble donc penser qu’un homme qu’il a lui-même nommé au poste de ministre adjoint de la Justice devrait être jugé et condamné pour trahison. ¯\_(ツ)_/¯
POTUS IN ARGENTINA
Le sommet du G20 se tenait ce week-end à Buenos Aires et le président Trump y assistait. Que faut-il en retenir?
- L’annulation de la rencontre Trump/Poutine
Donald Trump avait depuis longtemps annoncé qu’il s’entretiendrait avec Vladimir Poutine en marge du G20. Cette rencontre bilatérale a toutefois été annulée à la dernière minute. Son annulation a été annoncée par la Maison Blanche alors que Donald Trump se trouvait à bord d’Air Force One en direction de l’Argentine. Officiellement, la rencontre a été annulée en raison des événements du week-end précédent, lorsque la Russie avait ouvert le feu sur des navires ukrainiens. Cet incident n’avait pourtant pas été condamné clairement par Donald Trump jusque-là. Seule l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, avait immédiatement condamné l’attitude de la Russie. On se demande donc si Donald Trump n’a pas en réalité annulé sa rencontre avec Poutine en raison de ce qu’a révélé Michael Cohen au sujet du projet de Trump Tower à Moscou. En effet, Donald Trump s’envolait pour le G20 et annulait sa rencontre avec Poutine quelques heures seulement après la comparution de Michael Cohen devant le tribunal.
- La signature du USMCA
En marge du sommet, Donald Trump, Justin Trudeau et Enrique Peña Nieto ont signé le USMCA, ce traité qui doit remplacer l’ALENA. Il devra toutefois encore être ratifié par les parlements des trois pays avant d’entrer en vigueur, ce qui n’est pas forcément gagné.
- L’image de la semaine
Quand Vladimir Poutine et Mohammed Bin Salman se saluent à leur arrivée au sommet. No comment.
- Les principaux résultats du sommet
D’après le communiqué final publié à l’issue du sommet, les chefs d’état et de gouvernement du G20 se sont mis d’accord pour réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Tous les états se sont également engagés à poursuivre leurs efforts en vue d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Tous, à l’exception des Etats-Unis.
- Le dîner Donald Trump / Xi Jinping
À la fin du sommet, Donald Trump et Xi Jinping se sont retrouvés pour un dîner de travail bilatéral. Au menu: les discussions au sujet de la guerre commerciale entre leurs deux pays.
C’était la troisième fois que le président américain et le président chinois se rencontraient, après une visite de Xi Jinping au Mar-a-Lago et une visite de Donald Trump à Pékin. Après ces deux rencontres initiales, lors desquelles les deux hommes avaient paru en bons termes, Donald Trump avait décrété la mise en place de taxes à l’importation sur de très nombreux produits chinois. La Chine avait répliqué en taxant à son tour de nombreux produits américains.
Pour l’instant, les taxes mises en place par Donald Trump sur la plupart des produits chinois sont de 10%. Cependant, il était prévu qu’elles passent à 25% à partir du 1er janvier 2019. L’enjeu du dîner avec Xi Jinping était donc de trouver un accord pouvant éviter cette escalade. Et un tel accord a bien été trouvé. Il consiste à repousser l’augmentation des taxes de 90 jours, laissant plus de temps aux deux pays pour négocier. Autrement dit, ce n’est pas une solution à long terme qui a été trouvée. Le problème a simplement été reporté de trois mois. D’autre part, les taxes déjà existantes restent en place.
Le président Trump a également annoncé que la Chine avait accepté de classer le fentanyl comme « substance contrôlée », ce qui signifie que le gouvernement chinois devrait légiférer pour interdire l’exportation de cette drogue vers les Etats-Unis. Le fentanyl est responsable d’un nombre de plus en plus important d’overdoses aux Etats-Unis et y est majoritairement importé de Chine.
LE TÉMOIGNAGE DE LA SEMAINE
Le président Trump n’a probablement pas évoqué la question du respect des droits de l’homme lors de son dîner avec Xi Jinping. Rappelons pourtant qu’environ un million de personnes seraient actuellement enfermées dans des camps de concentration dans la province du Xinjiang. Il s’agit de Ouïghours, une ethnie musulmane dont les autorités chinoises semblent vouloir éradiquer la religion et la culture.
Cette semaine, une rescapée des camps a témoigné devant le Congrès américain. Plus précisément, devant la commission spéciale pour la Chine présidée par le sénateur Marco Rubio. Mihrigul Tursun a raconté comment elle avait été torturée et comment l’un de ses trois jeunes enfants était mort à l’intérieur d’un camp où elle a été détenue à trois reprises, pour une durée totale de dix mois. Tursun affirme avoir été torturée et électrocutée alors qu’elle était attachée sur une chaise.
J’aurais préféré mourir plutôt que de devoir supporter cette torture. Je les ai suppliés de me tuer.
Elle a aussi décrit l’état déplorable des cellules. D’après son témoignage, il y avait soixante femmes détenues par cellule et, durant la nuit, cinquante d’entre elles devaient se tenir debout pendant que les dix autres dormaient. Chacune devait changer de position toutes les deux heures. Tursun affirme aussi que certaines femmes n’avaient pas pu prendre de douche depuis plus d’un an. Elle a aussi raconté que les détenues étaient obligées d’avaler des pilules mystérieuses qui provoquaient toutes sortes d’effets secondaires. Tursun dit avoir vu mourir neuf des femmes partageant sa cellule.
Elle a expliqué que les détenus devaient réciter par cœur des chants à la gloire du Parti Communiste et scander des slogans tels que « Longue vie à Xi Jinping ». Ceux qui ne parvenaient pas à mémoriser correctement ces chants et slogans au bout de 14 jours étaient privés de nourriture et torturés.
Tursun a supplié les élus américains d’agir pour aider les Ouïghours car « mon peuple voit les Etats-Unis comme une lueur d’espoir. C’est le seul pays qui peut dire à la Chine de mettre fin à son épuration ethnique du peuple Ouïghour ». Si elle parle d’épuration ethnique, c’est parce que, affirme-t-elle, lorsqu’elle a demandé à ses geôliers quel était son crime, ils lui ont répondu: « Être Ouïghour est un crime ».
La vidéo ci-dessous reprend un extrait du témoignage de Mihrigul Tursun devant le Congrès.
Le Département d’Etat américain estime qu’entre 800,000 et 2 millions de Ouïghours sont détenus dans les camps de concentration du Xinjiang. La plupart des autres estimations tournent autour d’un million de personnes détenues. Il est évidemment très compliqué de savoir ce qu’il se passe exactement dans ces camps. C’est pourquoi le témoignage de Tursun, qui est parvenue à fuir aux Etats-Unis après sa troisième libération et y a obtenu l’asile politique, est important. Elle affirme que les détenus des camps sont non seulement privés de liberté, mais aussi victimes d’un véritable lavage de cerveau, torturés et que certains y laissent la vie.
Le gouvernement chinois a longtemps nié l’existence de ces camps. Aujourd’hui, il affirme qu’il s’agit de « camps de formation professionnelle ».
L’AFFAIRE KHASHOGGI, SUITE
Voilà désormais plusieurs semaines que nous suivons l’affaire Khashoggi et ses conséquences aux Etats-Unis, notamment la faille grandissante entre la Maison Blanche et le Congrès. La semaine dernière, nous vous parlions du communiqué assez ahurissant de la Maison Blanche dans lequel le président Trump expliquait, comme si cela n’avait finalement pas beaucoup d’importance, que le prince héritier d’Arabie Saoudite avait peut-être commandité le meurtre de Khashoggi et peut-être pas (maybe he did and maybe he didn’t!). Il expliquait aussi pourquoi les Etats-Unis ne devaient pas remettre leur alliance avec l’Arabie Saoudite en question. Plusieurs membres du Congrès, y compris Républicains, s’étaient montrés très critiques à l’égard de l’attitude du président et de son communiqué.
Cette semaine, le Sénat a répondu en votant en faveur de la prise en considération d’une résolution qui, si elle était adoptée, mettrait un terme au soutien américain à l’Arabie Saoudite pour ses opérations militaires au Yémen (63-37). Cette résolution a été co-rédigée par les sénateurs Chris Murphy (D), Mike Lee (R) et Bernie Sanders (I).
Tous les Démocrates ont voté en faveur de la prise en considération, ainsi que 14 Républicains. (NB: Il s’agit bien d’un vote en faveur de la prise en considération de la résolution, pas en faveur de son adoption. Cela signifie que les sénateurs ont décidé de mettre cette résolution à l’ordre du jour et d’ouvrir un débat à son sujet. Un vote concernant son adoption devrait donc avoir lieu prochainement).
Il est important de noter que cette résolution avait déjà été introduite il y a plusieurs mois et que sa prise en considération avait à l’époque été rejetée. Si ce ne fut pas le cas cette fois-ci, c’est parce que plusieurs sénateurs républicains qui s’étaient opposés à sa prise en considération à l’époque ont cette fois voté en sa faveur.
Voici les 14 sénateurs républicains qui ont voté cette semaine en faveur de la prise en considération de la résolution aux côtés des Démocrates (ceux dont le nom est suivi d’une * sont ceux qui avaient déjà voté en faveur de la prise en considération auparavant):
Lamar Alexander
Bill Cassidy
Susan Collins*
Bob Corker
Steve Daines*
Jeff Flake
Lindsey Graham
Mike Lee*
Jerry Moran*
Lisa Murkowski
Rand Paul*
Rob Portman
Todd Young
Pat Toomey
Ce vote est intervenu quelques heures après que le Secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, et le Secrétaire à la Défense, James Mattis, aient rencontré les sénateurs pour parler de l’Arabie Saoudite, du meurtre de Jamal Khashoggi et de la guerre au Yémen. Plusieurs sénateurs ont déclaré être furieux que la directrice de la CIA, Gina Haspel, ne soit pas présente lors de ce briefing. Pompeo et Mattis ont repris les mêmes arguments que le président Trump, affirmant aux sénateurs que l’alliance avec l’Arabie Saoudite était essentielle et que rien ne démontrait avec certitude que le prince Mohammed Bin Salman soit directement lié à l’assassinat de Jamal Khashoggi. James Mattis a déclaré qu’il n’y avait pas de « smoking gun » pour le démontrer.
LA MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE
General Motors a annoncé un plan de restructuration. L’entreprise va fermer cinq usines de production situées sur le continent américain* et licencier 15% de ses employés. Des milliers de personnes vont donc perdre leur emploi. L’objectif de GM est d’économiser 6 milliards de dollars d’ici à 2020. L’entreprise se dit en difficulté et va aussi cesser de produire certains modèles de voitures.
*2 usines dans le Michigan, dont l’une à Detroit, 1 dans l’Ohio, 1 dans le Maryland et 1 au Canada
L’ÉLECTION DE LA SEMAINE
La Républicaine Cindy Hyde-Smith a été élue au poste de sénatrice du Mississippi. Elle l’a emporté face au Démocrate Mike Espy, en dépit de plusieurs polémiques qui ont éclaté au cours de sa campagne. Aucun Démocrate n’a plus remporté une élection pour le Sénat au Mississippi depuis 1982. C’est la première fois que le Mississippi élit une femme au Congrès.
LE RÉSULTAT FINAL DES ÉLECTIONS DE MI-MANDAT
On connaît désormais enfin le résultat final des midterms. Au Sénat, à la suite de la victoire de Cindy Hyde-Smith, la nouvelle majorité républicaine est de 53 sièges, contre 47 pour les Démocrates. Avant les midterms, les Républicains disposaient d’une majorité de 51 sièges au Sénat. Ils ont donc gagné deux sièges.

À la Chambre des Représentants, la victoire des Démocrates est nette. Ils ont gagné 40 sièges. C’est le troisième gain de sièges le plus important à la Chambre lors de midterms depuis le scandale du Watergate. Les Républicains avaient fait mieux en 1994 (+54 sièges) et en 2010 (+63 sièges). La nouvelle répartition des sièges à la Chambre des Représentants est de 235 sièges pour les Démocrates et 200 pour les Républicains. Il faut 218 sièges pour détenir la majorité.
La carte ci-dessous montre les résultats des élections de mi-mandat pour la Chambre des Représentants. En bleu, les circonscriptions électorales remportées par les Démocrates. En rouge, celles remportées par les Républicains.
Quelques autres observations intéressantes.
1) Seulement trois candidats républicains à la Chambre des Représentants ont été élus dans une circonscription où Hillary Clinton l’avait emporté lors de la présidentielle de 2016:
– Will Hurd dans la 23ème circonscription du Texas
– John Katko dans la 24ème circonscription de l’état de New York
– Brian Fitzpatrick dans la 1ère circonscription de Pennsylvannie
À l’inverse, 31 candidats démocrates l’ont emporté dans des circonscriptions qui avaient voté pour Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2016.
2) Le nouveau gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a obtenu la plus nette victoire jamais obtenue par un candidat démocrate au poste de gouverneur de Californie. Il a remporté 61,8% des voix. C’est aussi le pourcentage le plus important de voix obtenu par un candidat au poste de gouverneur de Californie depuis le Républicain Earl Warren en 1950. Ce dernier avait alors obtenu 64,9% des voix.
3) La carte ci-dessous montre les 14 états dont TOUS les représentants au Congrès (députés + sénateurs) sont désormais du même parti.

Sept états n’ont désormais plus que des représentants démocrates au Congrès (Hawaï, Nouveau Mexique, Massachusetts, Connecticut, Rhode Island, Delaware et New Hampshire) et sept n’ont plus que des représentants républicains (Alaska, Arkansas, Idaho, Wyoming, Nebraska, Dakota du Sud et Dakota du Nord).
NANCY PELOSI FRANCHIT LA PREMIÈRE ÉTAPE VERS LE POSTE DE SPEAKER
Les Démocrates de la Chambre des Représentants ont voté en faveur de la nomination de Nancy Pelosi au poste de Speaker (203-32). Il lui faudra néanmoins 218 voix pour être formellement élue en janvier. Elle devra donc convaincre ses détracteurs au sein de son propre parti de ne pas réitérer leur vote en sa défaveur à ce moment-là.
D’autre part, les Démocrates ont aussi reconduit Steny Hoyer au poste de numéro 2 et James Clyburn au poste de numéro 3 de leur hiérarchie à la Chambre. Cette équipe Pelosi-Hoyer-Clyburn n’a pas changé depuis 11 ans. C’est ce que dénoncent les Démocrates qui se sont opposés à la nomination de Pelosi. Ils réclament davantage de renouveau au sein de leur hiérarchie et estiment que le parti ne laisse pas assez de place aux jeunes talents.
Pour info, Nancy Pelosi et James Clyburn ont 78 ans et Steny Hoyer a 79 ans. À titre de comparaison, l’équipe qui dirigera les Républicains à la Chambre à partir de janvier est composée de Kevin McCarthy (53 ans), Steve Scalise (53 ans) et Liz Cheney (52 ans).
ROAD TO 2020
Andrew Cuomo ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2020. Il faisait pourtant partie des candidats potentiels. Cuomo vient d’être largement réélu au poste de gouverneur de New York et a affirmé vouloir mener de nombreux projets à bien à ce poste.
LA CONFÉRENCE DE LA SEMAINE
Le Sanders Institute, fondé par l’épouse de Bernie Sanders l’an dernier, organisait cette semaine sa première grande conférence politique. Le but principal était de débattre autour de la question suivante: « Comment les progressistes de gauche doivent-ils s’y prendre pour défendre efficacement leurs idées sur la scène politique? ».
Parmi les intervenants lors de la conférence: Bernie Sanders, la députée d’Hawaï Tulsi Gabbard, le maire de New York Bill de Blasio, l’ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, la maire de Barcelone Ada Colau, le candidat de gauche à la récente élection présidentielle au Brésil Fernando Haddad, ou encore l’acteur John Cusack et l’actrice Susan Sarandon.
MEANWHILE, IN ALASKA…
Un tremblement de terre d’une magnitude de 6.7 sur l’échelle de Richter a frappé la région d’Anchorage, en Alaska. Aucune victime n’est heureusement à déplorer mais les dégâts matériels sont impressionnants. De nombreuses routes et de nombreux bâtiments ont été endommagés et certains habitants ont été privés d’électricité pendant plusieurs heures.
L’ex-gouverneure de l’état, Sarah Palin, a fait savoir sur Twitter qu’elle allait bien mais que sa maison avait été endommagée.

LES PHOTOS DE LA SEMAINE
Terminons sur une note plus festive 🎄
Les décorations de Noël ont été installées à la Maison Blanche. Melania Trump a dévoilé quelques photos sur son compte Twitter. Certains sapins sont rouges. Et certaines boules de Noël portent la mention Be Best, du nom de la plateforme d’action de la First Lady.