Quel est le point commun entre Nancy Pelosi, Mitt Romney, Rashida Tlaib, Alexandria Ocasio-Cortez, Elizabeth Warren et Donald Trump? Ils furent les principaux protagonistes de la première semaine de l’année 2019. Une semaine au terme de laquelle nous pensons pouvoir vous annoncer que cette nouvelle année sera encore plus folle que la précédente. Attachez vos ceintures.
TOUT D’ABORD, BIENVENUE EN 2019 !

L’HOMME DE LA SEMAINE
Mitt Romney. L’ex-gouverneur du Massachusetts et ex-candidat du Parti Républicain à l’élection présidentielle de 2012 est désormais officiellement sénateur de l’Utah. Et son arrivée à Washington n’est pas passée inaperçue. Deux jours avant de prêter serment devant le vice-président Mike Pence, Romney publiait une carte blanche dans le Washington Post pour critiquer le président Trump !
Dans sa carte blanche (à lire ici), Mitt Romney écrit notamment au sujet du président Trump:
His conduct over the past two years, particularly his actions this month, is evidence that the president has not risen to the mantle of the office. (Son comportement ces deux dernières années, et plus particulièrement ses actions le mois dernier, sont la preuve que le président n’a pas endossé le costume associé à sa fonction)
Mitt Romney affirme qu’un président devrait montrer l’exemple et faire preuve d’honnêteté et d’intégrité. Il écrit aussi que l’attitude de Donald Trump sur la scène internationale est très problématique, mettant à mal l’image de l’Amérique dans le monde. Il affirme que les Etats-Unis devraient rester un modèle sur la scène internationale et continuer à s’impliquer dans les affaires du monde. Si ce n’est pas le cas, de nombreux pays se tourneront vers la Russie et la Chine, qui offrent un modèle « autocratique, corrompu et brutal » bien différent du modèle américain. Pour reprendre les mots de Mitt Romney:
The world needs American leadership, and it is in America’s interest to provide it. A world led by authoritarian regimes is a world – and an America – with less prosperity, less freedom, less peace. (Le monde a besoin du leadership américain, et c’est dans l’intérêt de l’Amérique de le fournir. Un monde mené par des régimes autoritaires est un monde – et une Amérique – moins prospère, moins libre, moins pacifié)
Mitt Romney termine en expliquant comment il entend se comporter en tant que sénateur vis-à-vis du président Trump:
I will act as I would with any president, in or out of my party: I will support policies that I believe are in the best interest of the country and my state, and oppose those that are not. I do not intend to comment on every tweet or fault. But I will speak out against significant statements or actions that are divisive, racist, sexist, anti-immigrant, dishonest or destructive to democratic institutions. (Je me conduirai comme je le ferais avec n’importe quel président, qu’il soit ou non de mon parti: je soutiendrai les politiques que je crois être dans l’intérêt du pays et de mon état, et je m’opposerai à celles qui ne le sont pas. Je n’ai pas l’intention de commenter chaque tweet ou faute. Mais je m’exprimerai pour dénoncer les déclarations ou actions significatives qui divisent, qui sont racistes, sexistes, anti-immigrants, malhonnêtes ou destructrices pour nos institutions démocratiques)
En quelques heures, la carte blanche de Mitt Romney était l’article le plus lu du jour sur le site web du Washington Post. Il faut dire que Romney a une stature nationale bien plus importante que les sénateurs républicains qui ont jusqu’ici régulièrement critiqué le président Trump, comme Jeff Flake, Bob Corker ou Ben Sasse.
Le président Trump a rapidement répliqué sur Twitter, mais d’une manière curieusement plus modérée que ce à quoi il nous a parfois habitué.

La présidente du Parti Républicain, qui n’est autre que la propre nièce de Mitt Romney, a aussi critiqué ce dernier sur Twitter.

Bonne ambiance à prévoir lors de la prochaine réunion de famille chez les Romney… Pour la petite histoire, Ronna McDaniel se faisait autrefois appeler Ronna Romney McDaniel, y compris sur Twitter, mais y aurait renoncé à la demande du président Trump lorsqu’elle a pris la tête du Parti Républicain.
Quelques heures plus tard, Mitt Romney était sur le plateau de CNN pour une interview. Il y a notamment déclaré qu’il n’avait pas l’intention de défier Donald Trump en étant candidat à l’élection présidentielle de 2020. Il a toutefois affirmé qu’il n’était pas certain d’apporter son soutien à Donald Trump pour sa réélection. « Je verrai quelles sont les alternatives », a-t-il déclaré.
LE CONSEIL DES MINISTRES DE LA SEMAINE
Au lendemain de la publication de la carte blanche de Mitt Romney, le président Trump organisait un Cabinet Meeting (équivalent de notre Conseil des Ministres) à la Maison Blanche. Ce fut assez hallucinant.
Tout d’abord, sachez que toute la réunion s’est tenue avec une affiche géante inspirée de la série télévisée Game of Thrones posée au milieu de la table autour de laquelle tous les ministres étaient assis. Sur cette affiche, on peut voir une photo de Donald Trump accompagnée de la phrase Sanctions are coming. Cette image avait été postée en novembre dernier par le président Trump sur son compte Twitter pour annoncer le rétablissement de sanctions économiques contre l’Iran. On ignore pourquoi elle a été imprimée et a refait son apparition sur la table du Conseil des Ministres cette semaine. La Maison Blanche a refusé de donner une explication à ce sujet.

Le lendemain, cette autre image inspirée de Game of Thrones était publiée sur le compte Instagram de Donald Trump…
Mais revenons-en à notre Conseil des Ministres. L’affiche trônant au milieu de la table n’est pas la seule chose à en retenir. Le président Trump y a aussi fait plusieurs déclarations assez troublantes:
∗ Il a déclaré qu’il avait licencié son ministre de la Défense James Mattis, alors que celui-ci a démissionné.
∗ Il a critiqué James Mattis:
What’s he done for me? How has he done in Afghanistan? Not too good. Not too good. I’m not happy with what he’s done in Afghanistan, and I shouldn’t be happy. (Qu’a-t-il fait pour moi? Qu’a-t-il fait en Afghanistan? Pas super. Pas super. Je ne suis pas content de ce qu’il a fait en Afghanistan, et je ne devrais pas être content)
∗ Il a déclaré que s’il n’avait pas été élu à la présidence et n’avait pas dialogué avec Kim Jong-Un, « vous auriez eu une bonne grosse guerre en Asie ».
∗ Et surtout, il a déclaré que l’URSS avait eu raison d’envahir l’Afghanistan en 1979 !
The reason Russia was in Afghanistan was because terrorists were going into Russia. They were right to be there. (La raison pour laquelle la Russie était en Afghanistan est que des terroristes pénétraient en Russie. Ils avaient raison d’être là)
Tout d’abord, comme tous les historiens vous le diront, l’URSS ne s’est pas engagée en Afghanistan pour se protéger d’attaques terroristes. Il s’agissait de soutenir les communistes qui avaient pris le pouvoir dans le pays. D’autre part, la déclaration du président Trump est d’autant plus remarquable que les Etats-Unis soutenaient les opposants de l’URSS lors de ce conflit.
LA FEMME DE LA SEMAINE
Nancy Pelosi. La députée de Californie a retrouvé le poste de Speaker qu’elle avait déjà occupé de 2007 à 2011. Elle est la seule femme à avoir jamais occupé ce poste. Dans son discours, elle a souligné qu’elle était très fière de reprendre le contrôle d’une assemblée n’ayant jamais compté autant de femmes.
I am particularly proud to be the woman Speaker of the House of this Congress, which marks 100 years of women winning the right to vote, as we serve with more than 100 women in the House of Representatives – the highest number in history. (Je suis particulièrement fière d’être la femme Speaker de la Chambre de ce Congrès, qui prend ses fonctions 100 ans après que les femmes aient gagné le droit de vote, et alors que nous servons avec plus de 100 femmes au sein de la Chambre des Représentants – un record historique)
Nancy Pelosi a remporté le vote pour le poste de Speaker qui a eu lieu à la Chambre des Représentants ce jeudi 3 janvier, jour de la rentrée parlementaire. Ce vote est un peu particulier. Chaque parti désigne d’abord son candidat. Cette année, le Parti Démocrate, désormais majoritaire dans l’hémicycle, avait choisi de désigner Nancy Pelosi. Le Parti Républicain avait choisi de désigner Kevin McCarthy. Lors du vote, chacun des 435 députés est appelé à prononcer le nom de la personne qu’il désire élire au poste de Speaker. Chaque député peut voter pour la personne de son choix, y compris quelqu’un qui n’est pas membre de la Chambre des Représentants (ndlr: la Constitution américaine ne précise pas que le Speaker doit être un membre élu de la Chambre des Représentants). Un député n’est donc pas obligé de voter pour la personne désignée par son parti, mais, puisque le vote n’est pas secret, tout le monde saura qu’il a fait ce choix de désobéissance. Cette semaine, 15 députés démocrates ont choisi de ne pas voter pour Nancy Pelosi.
Résultat du vote pour l’élection du Speaker à la Chambre des Représentants, 3 janvier 2019
✅ Nancy Pelosi → 220 voix
Kevin McCarthy → 192
Jim Jordan → 5
Cheri Bustos → 4
Tammy Duckworth → 2
Joe Biden → 1
Stacey Abrams → 1
Marcia Fudge → 1
Joe Kennedy → 1
John Lewis → 1
Thomas Massie → 1
Stephanie Murphy → 1
Votes de présence → 3
Notez que grâce à son élection au poste de Speaker, Nancy Pelosi est désormais deuxième dans l’ordre de succession au président Trump.
Le nouvel ordre de succession au président Trump
- Mike Pence (vice-président)
- Nancy Pelosi (Speaker)
- Chuck Grassley (président pro tempore du Sénat)
- Mike Pompeo (Secrétaire d’Etat)
- Steven Mnuchin (Secrétaire au Trésor)
À PROPOS DU 116ÈME CONGRÈS
Ce jeudi 3 janvier, c’était donc la rentrée parlementaire et les débuts officiels du 116ème Congrès. Tous les députés et sénateurs élus ou réélus en novembre dernier ont prêté serment. Voici quelques informations au sujet de ce nouveau Congrès.
- Rappel: La répartition des sièges au nouveau Congrès
À la Chambre des Représentants, les Démocrates détiennent désormais la majorité des sièges. Ils occupent 235 sièges, contre 199 pour les Républicains. Un siège est vacant. En effet, un député républicain élu en Caroline du Nord n’a pas pu prendre ses fonctions cette semaine. Il est soupçonné de fraude électorale et une enquête est en cours.
Au Sénat, les Républicains détiennent désormais 53 sièges, contre 47 pour les Démocrates.
- La composition religieuse du nouveau Congrès
Le 116ème Congrès est plus religieusement diversifié que le précédent. L’immense majorité des élus sont toujours chrétiens, mais le pourcentage de chrétiens est passé de 91% à 88%.
Les protestants (toutes dénominations confondues) restent majoritaires. Ils représentent 54% des élus à la Chambre des Représentants et 60% au Sénat. Les catholiques représentent quant à eux 32,5% des élus à la Chambre et 22% au Sénat.
Outre les protestants et les catholiques, le nouveau Congrès compte 34 juifs, 10 mormons, 5 chrétiens orthodoxes, 3 musulmans, 3 hindouistes, 2 bouddhistes et 2 unitariens. Quelques membres du Congrès déclarent aussi n’appartenir à aucun culte. La nouvelle sénatrice démocrate de l’Arizona Kyrsten Sinema est la seule dans ce cas au Sénat.

Le nouveau Congrès compte donc trois élus musulmans, dont deux femmes: Rashida Tlaib et Ilhan Omar. C’est la première fois que des femmes musulmanes siègent au Congrès. Le premier homme musulman à avoir été élu au Congrès est Keith Ellison, en 2006.
Rashida Tlaib est fille d’immigrés palestiniens et a été élue dans le Michigan. Ilhan Omar a quant à elle été élue dans le Minnesota. Elle est d’origine somalienne et est arrivée aux Etats-Unis en tant que réfugiée il y a 23 ans. Contrairement à Rashida Tlaib, Ilhan Omar porte le voile. La Chambre des Représentants a d’ores et déjà voté en faveur d’une modification de son règlement intérieur afin de lui permettre de porter son voile dans l’hémicycle. Une règle datant de 1837 interdisait le port de tout couvre-chef au sein de l’hémicycle. Cette règle avait été adoptée à une époque où beaucoup d’hommes portaient des chapeaux. La modification du règlement adoptée cette semaine prévoit l’autorisation du couvre-chef dans l’hémicycle pour des raisons religieuses.
- Le nombre de députés et sénateurs par catégorie d’âge au sein du nouveau Congrès
Les membres du Congrès âgés de plus de 50 ans sont toujours bien plus nombreux que ceux âgés de moins de 50 ans.
À la Chambre des Représentants, où il faut avoir minimum 25 ans pour siéger, une seule députée a moins de 30 ans. Il s’agit d’Alexandria Ocasio-Cortez, 29 ans. Elle est la benjamine du nouveau Congrès. La catégorie d’âge la plus représentée à la Chambre des Représentants est celle des 60-70 ans, avec 126 députés. Neuf députés sont âgés de plus de 80 ans.
Nombre de députés par catégorie d’âge à la Chambre des Représentants
Entre 25 et 30 ans → 1
Entre 30 et 40 ans → 38
Entre 40 et 50 ans → 86
Entre 50 et 60 ans → 113
Entre 60 et 70 ans → 126
Entre 70 et 80 ans → 61
Plus de 80 ans → 9
Au Sénat, où il faut minimum 30 ans pour siéger, le benjamin est le nouveau sénateur républicain du Missouri Josh Hawley, 39 ans. Il est aussi le seul élu âgé de moins de 40 ans au sein de cette assemblée. Treize autres sénateurs ont moins de 50 ans. Comme à la Chambre des Représentants, la catégorie la mieux représentée est celle des 60-70 ans, avec 42 sénateurs. Cinq sénateurs ont plus de 80 ans.
Nombre de sénateurs par catégorie d’âge
Entre 30 et 40 ans → 1
Entre 40 et 50 ans → 13
Entre 50 et 60 ans → 21
Entre 60 et 70 ans → 42
Entre 70 et 80 ans → 18
Plus de 80 ans → 5
LES PHOTOS DE LA SEMAINE
Deb Haaland et Sharice Davids, les deux premières femmes amérindiennes élues au Congrès, s’embrassent après leur prestation de serment. Elles sont toutes les deux Démocrates. L’une a été élue au Nouveau Mexique, l’autre au Kansas.
Les vétérans et députés républicains Brian Mast (au centre), Jim Baird (à gauche) et Dan Crenshaw (à droite) après leur prestation de serment. Brian Mast a publié cette photo sur son compte Twitter, accompagnée de la mention 5 eyes. 5 arms. 4 legs. All American.
Brian Mast a été réélu en novembre à son poste de député de Floride. Il a perdu ses deux jambes en Afghanistan. Dan Crenshaw et Jim Baird ont été élus pour la première fois en novembre dernier, respectivement au Texas et en Indiana. Crenshaw a perdu un œil en Afghanistan et Jim Baird a perdu un bras au Vietnam.
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
We’re gonna impeach the motherfucker. (Nous allons destituer le fils de pute)
Rashida Tlaib, nouvelle députée démocrate à la Chambre des Représentants, quelques heures seulement après sa prestation de serment. Elle a prononcé cette phrase lors d’une réunion avec des activistes de l’organisation libérale MoveOn. Elle a été très applaudie. Une vidéo de la scène a rapidement été partagée sur les réseaux sociaux et a suscité de très nombreuses réactions. Certains Démocrates ont critiqué l’attitude de Tlaib, affirmant que son langage n’était pas approprié pour une élue et qu’il fallait attendre les conclusions de l’enquête du procureur Mueller avant de décider s’il y avait lieu ou non de lancer une procédure d’impeachment contre Donald Trump.
LA VIDÉO DE LA SEMAINE
Une vidéo de la jeune députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez a beaucoup fait parler d’elle sur Twitter cette semaine. Elle a été publiée sur un compte Twitter anonyme et a désormais été effacée. On y voyait AOC danser sur le toit d’un bâtiment de l’Université de Boston lorsqu’elle était étudiante. La vidéo était extraite d’un clip réalisé par des étudiants de la Boston University il y a huit ans, à l’époque où réaliser de telles vidéos était à la mode (souvenez-vous du Harlem Shake). Les étudiants imitaient en fait des scènes de films célèbres des années 80, comme Breakfast Club. Quoi qu’il en soit, celui qui a mis la vidéo en ligne semblait vouloir décrédibiliser AOC puisqu’il avait accompagné la vidéo du message suivant: « Voici la communiste favorite de l’Amérique en train d’agir comme l’imbécile qu’elle est ». La manœuvre n’a pas fonctionné puisque la vidéo n’a fait que rendre AOC plus populaire et que l’immense majorité des internautes, y compris les Républicains, ont pris sa défense en affirmant que la vidéo était plutôt sympathique. Ils ont été nombreux à dire que ce sont les idées d’AOC qu’il faudrait dénoncer et non le fait qu’elle était une étudiante qui savait s’amuser.
AOC a quant à elle réagi à la vraie fausse polémique en postant une nouvelle vidéo sur son compte Twitter, dans laquelle on peut la voir effectuer quelques pas de danse devant la porte de son nouveau bureau au Capitole. Une chose est certaine: AOC sait comment utiliser efficacement les réseaux sociaux. Inconnue il y a encore un an, elle compte déjà plus d’abonnés sur Twitter que Nancy Pelosi !
L’IDÉE DE LA SEMAINE
Alexandria Ocasio-Cortez a aussi déclaré cette semaine dans une interview à l’émission 60 Minutes qu’elle aimerait taxer les Américains les plus riches à hauteur de 70% pour financer un grand programme de lutte contre le réchauffement climatique. La mesure concernerait les Américains gagnant plus de 10 millions de dollars par an. D’après le Washington Post, cela concernerait environ 16,000 personnes. Actuellement, les Américains les plus riches, c’est-à-dire ceux gagnant plus de $600,000 par an, sont imposés à 37%. Ce taux était de 39,6% avant la réforme fiscale adoptée par le Congrès en 2017.
SHUTDOWN J+17
Le shutdown qui a débuté le 22 décembre dernier n’a toujours pas pris fin. Les négociations semblent au point mort. Donald Trump refuse toujours catégoriquement de signer tout budget n’incluant pas 5 milliards de dollars pour le financement de la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Les Démocrates, désormais majoritaires à la Chambre des Représentants, refusent toujours catégoriquement de voter en faveur d’un budget incluant cette somme. Ce vendredi, Donald Trump a réaffirmé qu’il n’avait aucune intention de céder et que le shutdown pourrait durer « des mois, voire des années ».
MEANWHILE, IN BRAZIL…
Jair Bolsonaro a prêté serment et est officiellement devenu président du Brésil cette semaine. Le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo assistait à sa cérémonie d’investiture. Le président Trump a quant à lui publié un tweet pour féliciter Bolsonaro. Ce dernier lui a répondu en anglais en affirmant qu’ « ensemble, sous la protection de Dieu, nous devons apporter la prospérité et le progrès à nos peuples! ».
Dans son discours d’investiture, Jair Bolsonaro a affirmé que le Brésil était enfin « libéré du socialisme et du politiquement correct » à la suite de son élection. Quelques jours plus tard, il a aussi laissé entendre qu’il serait prêt à envisager l’établissement d’une base militaire américaine au Brésil. « En fonction de ce qu’il se passera dans le monde, qui sait si nous ne devrons pas envisager cette possibilité dans le futur ».
L’ARRESTATION DE LA SEMAINE
On a appris cette semaine que les autorités russes avaient arrêté et placé en détention un citoyen américain le 28 décembre dernier. Paul Whelan a été interpellé à Moscou et est désormais incarcéré dans l’attente de son procès. La Russie l’accuse d’espionnage. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 20 ans de prison.
Le Département d’Etat américain n’a guère fait de commentaires sur cette affaire jusqu’ici mais on sait que l’ambassadeur américain en poste à Moscou, Jon Huntsman, a rendu visite à Whelan en prison.
La famille de Paul Whelan affirme que ce dernier n’est pas du tout un espion et qu’il se trouvait simplement en Russie pour assister au mariage d’un ami.
LES ETATS-UNIS SONT PRÊTS À INTERVENIR POUR PROTÉGER LEURS RESSORTISSANTS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Les Etats-Unis ont envoyé un contingent de 80 soldats au Gabon. Ils sont prêts à intervenir pour protéger les ressortissants américains en RDC si nécessaire. On craint que des violences éclatent dans le pays après l’annonce du résultat de l’élection présidentielle. L’ambassade américaine à Kinshasa a aussi conseillé aux citoyens américains présents au Congo de quitter le pays.
ROAD TO 2020
Nous sommes désormais en 2019 et la campagne pour l’élection présidentielle de 2020 va véritablement démarrer dans les prochaines semaines côté démocrate, où l’on s’attend à voir un nombre record de candidats se présenter aux primaires.
- Elizabeth Warren annonce la création d’un exploratory committee
La sénatrice démocrate du Massachusetts a choisi la date du 31 décembre pour annoncer la création d’un exploratory committee. C’est une information importante mais ce n’est pas encore une véritable déclaration de candidature à la présidentielle, contrairement à ce que vous avez peut-être pu lire dans la presse.
Qu’est-ce qu’un exploratory committee? C’est un peu technique mais, en résumé, la création d’un « comité exploratoire » permet à une personne envisageant de se présenter à l’élection présidentielle de tester la viabilité d’une éventuelle candidature en exerçant certaines activités, telles que la récolte de fonds (dans des proportions limitées) ou la commande de sondages. Il s’agit donc de faire une sorte de test avant de décider ou non d’annoncer formellement sa candidature. La création d’un comité exploratoire n’est pas une étape obligatoire. Il est possible de déclarer directement sa candidature à l’élection présidentielle sans passer par là. Mais passer par cette étape permet d’évaluer si le lancement d’une campagne en bonne et due forme en vaut la peine.
Ce qu’il faut retenir à ce stade, c’est que, même si presque personne n’en parle, deux Démocrates sont déjà officiellement candidats à l’élection présidentielle de 2020: John Delaney et Richard Ojeda. De leur côté, Elizabeth Warren et Julian Castro, ex-ministre du Logement de Barack Obama, ont tous les deux formé un exploratory committee et pourraient donc bientôt se lancer officiellement dans la course. Beaucoup d’autres annonces devraient suivre.
- Martin O’Malley ne sera pas candidat
Martin O’Malley, ex-gouverneur du Maryland et candidat à la dernière élection présidentielle, ne retentera pas sa chance en 2020. Il l’a annoncé cette semaine dans une carte blanche publiée par le Des Moines Register. O’Malley y affirme qu’il espère que Beto O’Rourke se présentera parce que les Américains sont à la recherche d’un nouveau leader qui pourra les inspirer. Selon lui, O’Rourke incarne ce renouveau et est le meilleur candidat possible pour le Parti Démocrate.
- La mise en garde de Terry McAuliffe
L’ancien gouverneur de Virginie affirme qu’il ne sait pas encore s’il sera ou non candidat en 2020. Mais il a d’ores et déjà publié une tribune dans le Washington Post pour mettre en garde les membres de son parti contre le populisme et un éventuel glissement trop à gauche sur l’échiquier politique. McAuliffe estime que les Démocrates doivent proposer des « solutions réalistes » s’ils veulent battre Donald Trump en 2020.
LE TWEET DE LA SEMAINE
Quand le Républicain Trey Gowdy répond à un tweet de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren l’accusant à tort d’avoir quitté le Congrès parce qu’il voulait un « gros salaire de lobbyiste ». Gowdy, qui vient de quitter le Congrès à l’issue de son mandat, a tout simplement annoncé qu’il allait rejoindre un cabinet d’avocats. Il ne fait ainsi que reprendre le métier qu’il exerçait avant d’être élu au Congrès. Et être avocat n’est pas la même chose que faire du lobbying. S’il est vrai que certains anciens membres du Congrès deviennent parfois lobbyistes (et qu’on pourrait débattre de la question de savoir si cette pratique devrait être interdite, comme le préconise Warren), cela ne concerne donc pas Gowdy.

Si Gowdy fait référence à la bière, c’est parce qu’Elizabeth Warren s’était filmée quelques jours plus tôt en train de boire une bière dans sa cuisine pour célébrer l’annonce de la création de son exploratory committee. Elle avait diffusé la vidéo en direct sur Instagram.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le tweet original d’Elizabeth Warren accusant Gowdy de lobbying a été retweeté plus de 2,600 fois et « aimé » plus de 9,200 fois, alors que la réponse de Gowdy a été retweetée plus de 8,500 fois et « aimée » plus de 40,000 fois. Le vainqueur de ce duel semble tout désigné.
L’APPLICATION DE LA SEMAINE
Les habitants de Los Angeles peuvent désormais télécharger une toute nouvelle application sur leur téléphone, baptisée ShakeAlertLA. Cette application a pour but de prévenir les habitants dès que le déclenchement d’un tremblement de terre d’une magnitude supérieure à 5 sur l’échelle de Richter est détecté dans la région par le US Geological Survey. Les habitants recevront une alerte sur leur téléphone dès que les capteurs de l’Institut détecteront le déclenchement du tremblement de terre, ce qui leur donnera quelques secondes pour se mettre à l’abri. Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a fait la publicité de la nouvelle application et a encouragé tous les habitants de la ville à la télécharger. Los Angeles est la toute première ville des Etats-Unis à lancer un tel dispositif. Si l’expérience est concluante, il pourrait être étendu à d’autres villes puis à toute la côte Ouest.
À VOS AGENDAS !
Le président Trump prononcera son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès le mardi 29 janvier prochain.