Les New England Patriots de Boston ont remporté le Super Bowl face aux Rams de Los Angeles la nuit dernière à Atlanta. Mention spéciale à Tom Brady qui, à 41 ans, a remporté son sixième Super Bowl et est ainsi entré définitivement dans la légende du football américain. Peut-être devrait-il songer à se présenter à la prochaine élection présidentielle… Trêve de plaisanteries, venons-en à notre récap’ de l’actualité politique de la semaine. You’re welcome !
LE MIDWEST CONFRONTÉ À UNE VAGUE DE FROID HISTORIQUE ❄❄❄
Commençons exceptionnellement ce Weekly News Flash par une info qui n’est pas véritablement politique. Les états du Midwest américain – plus particulièrement l’Illinois, le Wisconsin, le Michigan, l’Iowa, le Minnesota, le Nebraska, le Dakota du Sud et le Dakota du Nord – ont été confrontés à une vague de froid historique cette semaine. Au total, près d’un quart de la population américaine a vécu pendant plusieurs jours sous des températures négatives. Or, il faut savoir qu’une température négative aux Etats-Unis, c’est-à-dire inférieure à 0° Fahrenheit, équivaut à une température inférieure à -17°C ! À Chicago, il a fait jusqu’à -27°C. Il n’avait plus fait aussi froid dans la troisième ville des Etats-Unis depuis 1983. Et ce n’est pas le pire. À Fargo, dans le Dakota du Nord, le thermomètre est descendu jusqu’à -35°C. Et c’est au Minnesota que les températures les plus froides ont été enregistrées. Le thermomètre y est descendu par endroits jusqu’à -49°C !!!!!!
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Américains ont partagé des photos et des vidéos de ce vortex polaire historique. Certaines images semblaient issues d’un film de science-fiction. Ci-dessous, une photo du Lac Michigan et de la ville de Chicago sous la glace, prise depuis un avion. Amazing.
LE TWEET DE LA SEMAINE

LE POINT SUR LA SITUATION AU VENEZUELA 🇻🇪
La semaine dernière, nous vous parlions du soutien apporté par les Etats-Unis et plusieurs autres états à Juan Guaidó, président de l’Assemblée Nationale vénézuélienne et nouveau leader de l’opposition à Nicolas Maduro. La carte ci-dessous montre les pays (en bleu) qui ont désormais reconnu Guaidó comme président par intérim légitime du Venezuela – et qui réclament donc le départ de Maduro. La plupart des états de l’Union européenne ont appelé Maduro à organiser rapidement de nouvelles élections et menacent de reconnaître à leur tour Guaidó comme président légitime si ces élections ne sont pas organisées. Le parlement européen a quant à lui d’ores et déjà reconnu Guaidó comme président par intérim légitime lors d’un vote ce jeudi.

Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé la mise en place de sanctions contre l’entreprise pétrolière vénézuélienne PDVSA. Cette entreprise a été nationalisée et procure au régime de Nicolas Maduro l’essentiel de ses revenus. La Maison Blanche espère que les militaires encore fidèles à Maduro se retourneront contre lui une fois privés des revenus qu’ils perçoivent via PDVSA.
S’il ne fait plus aucun doute que les Américains sont bien décidés à utiliser tous les leviers économiques et diplomatiques à leur disposition pour pousser Maduro à quitter le pouvoir, envisagent-ils également d’intervenir militairement au Venezuela si ce dernier refuse de lâcher prise? Lors de la conférence de presse qui avait été organisée à la Maison Blanche pour annoncer la mise en place des sanctions contre PDVSA, John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, est en tout cas apparu avec un bloc-notes sur lequel on pouvait lire « 5,000 troupes en Colombie ».
Même si Bolton n’a nullement évoqué une possible intervention militaire et s’est contenté de parler des sanctions à l’encontre de PDVSA, difficile de croire qu’il n’ait pas fait exprès d’apparaître avec cette note entre les mains. Il savait forcément que les journalistes allaient la remarquer. S’agissait-il seulement d’effrayer Maduro? Ou les Etats-Unis envisagent-ils véritablement l’intervention militaire? Interrogée à ce sujet, la Maison Blanche continue simplement d’affirmer que « toutes les options sont sur la table ».
John Bolton a aussi publié un tweet dans lequel il suggère vivement à Nicolas Maduro de fuir son pays tant qu’il en est encore temps.

À Caracas, la situation n’a guère évolué cette semaine. Nicolas Maduro ne semble pas décidé à quitter le pouvoir, malgré la pression internationale. Il faut dire qu’il est toujours soutenu par la Russie et la Chine. Juan Guaidó a quant à lui affirmé que sa famille avait été menacée par des paramilitaires qui ont pénétré à l’intérieur de son domicile, où se trouvaient sa femme et sa fille. Plusieurs journalistes étrangers, notamment européens, ont été arrêtés et contraints de quitter le pays. Plusieurs jeunes manifestants auraient aussi été tués par les forces de l’ordre. Ce qui n’a pas empêché des milliers de personnes de défiler à nouveau ce samedi dans les rues pour réclamer le départ de Maduro, la fin de la dictature et le droit à la liberté. Certains manifestants ont même brandi le drapeau américain au côté du drapeau vénézuélien, ce qui n’a pas échappé au sénateur Marco Rubio.

LE RAPPORT DE LA SEMAINE
Le Worldwide Threat Assessment est un rapport annuel des services de renseignement américains sur les principales menaces pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Chaque année, le rapport est publié (vous pouvez y accéder en cliquant ici, 42 pages) et les responsables des différentes agences de renseignement viennent le présenter lors d’une audition devant le comité du renseignement du Sénat (Senate Intelligence Committee). Les sénateurs peuvent alors également leur poser des questions.
Ce que nous avons retenu du rapport 2019:
∗ La Chine et la Russie sont en compétition avec les Etats-Unis et cherchent à étendre leur influence partout dans le monde. Ces deux pays consacrent des moyens de plus en plus importants à la recherche scientifique, dans le but de surpasser technologiquement et militairement les Etats-Unis. De plus, les gouvernements chinois et russes coopèrent aujourd’hui davantage qu’ils ne l’ont jamais fait depuis le milieu des années 50.
∗ Les Etats-Unis vont continuer d’être exposés à l’espionnage industriel et aux cyberattaques, principalement de la part de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord.
∗ Les adversaires des Etats-Unis, principalement la Russie et la Chine, vont continuer d’utiliser Internet pour diffuser de fausses informations, tenter d’affaiblir les institutions démocratiques américaines et tenter d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine de 2020. La Russie devrait notamment continuer d’utiliser les réseaux sociaux pour exacerber les tensions raciales et sociales au sein de la société américaine et tenter de décrédibiliser les politiciens américains qu’elle perçoit comme hostiles au régime russe.
∗ La prolifération des armes de destruction massive reste une menace globale. Le rapport s’attarde plus particulièrement sur les armes chimiques, qui ont été utilisées plus fréquemment ces dernières années qu’elles ne l’avaient été au cours des décennies précédentes. Le rapport contient même une carte montrant les nombreuses attaques chimiques qui ont eu lieu dans le monde depuis 2013.
∗ La Corée du Nord n’a procédé à aucun essai nucléaire ou tir de missile balistique intercontinental depuis plus d’un an. Cependant, malgré les engagements pris au sommet de Singapour, le régime de Pyongyang ne semble pas décidé à renoncer à ses armes nucléaires qu’il considère comme une garantie de survie.
∗ L’Iran continue d’apporter un soutien important à plusieurs groupes terroristes à travers le monde. En revanche, le gouvernement iranien respecte pour l’instant toujours les termes de l’accord sur le nucléaire iranien, bien que les Etats-Unis se soient récemment retirés de cet accord et aient rétabli des sanctions économiques contre Téhéran. En d’autres termes, l’Iran n’a pour l’instant pas redémarré son programme d’enrichissement nucléaire.
∗ Le terrorisme reste une menace globale importante. L’Etat Islamique dispose toujours de milliers de combattants en Syrie et en Irak et d’un réseau qui s’étend partout à travers le monde. D’autre part, le rapport note que le réseau Al-Qaïda reste aussi présent dans de nombreux pays et serait même en train de se renforcer. Le rapport mentionne également le développement de groupes terroristes ultranationalistes en Europe comme une menace. Ces groupes « cherchent à coopérer pour lutter contre l’immigration et ce qu’ils perçoivent comme une Islamisation de l’Europe ».
∗ Le rapport note que les Etats-Unis et le monde restent vulnérables face à la possibilité d’une pandémie mondiale. À ce sujet, il est mentionné que la situation au Venezuela a provoqué une recrudescence de certaines maladies comme la diphtérie, la malaria, la rougeole et la tuberculose, qui menacent désormais de s’étendre aux pays voisins, notamment la Colombie, le Brésil et Trinidad et Tobago.
∗ Le changement climatique va poser des problèmes de plus en plus importants aux Etats-Unis et au niveau mondial. « La dégradation environnementale et écologique globale, ainsi que le changement climatique, vont probablement alimenter une compétition pour les ressources, une détresse économique et le mécontentement social en 2019 et au-delà », dit le rapport.
Il ne vous aura pas échappé que certaines des conclusions du rapport ne correspondent pas à ce qu’a pu déclarer le président Trump récemment, par exemple sur la réalité du changement climatique ou le fait que l’Etat Islamique ait été totalement vaincu en Syrie. La presse américaine n’a pas manqué de souligner ces incohérences et Donald Trump a déclaré qu’il n’était « pas d’accord » avec certaines des affirmations de ses propres agences de renseignement et que « le temps me donnera raison ».
RALPH NORTHAM, CALL YOUR OFFICE
Ralph Northam, le gouverneur démocrate de Virginie, fut incontestablement l’homme de la semaine. Mais pas forcément pour de bonnes raisons.
Mercredi 30 janvier. Ralph Northam fait d’abord parler de lui en raison de propos prononcés lors d’une interview dans laquelle il apporte son soutien à une proposition de loi controversée actuellement en débat au parlement de Virginie. Cette proposition de loi légaliserait l’avortement durant le troisième trimestre de la grossesse et même jusque pendant l’accouchement si la santé physique ou mentale de la mère est menacée. Lors de l’interview, Northam déclare que si un avortement était pratiqué durant l’accouchement:
The infant would be delivered. The infant would be kept comfortable. The infant would be resuscitated if that’s what the mother and the family desired, and then a discussion would ensue between the physicians and the mother. (Le bébé serait mis au monde. Il serait conservé confortablement. Le bébé serait réanimé si c’est ce que la mère et la famille désirent, et ensuite une discussion s’ensuivrait entre les médecins et la mère)
Cette déclaration suscite la polémique et la colère de nombreux Républicains, qui accusent Northam de défendre une forme d’infanticide.
Vendredi 1er février. À peine deux jours plus tard, le Virginian-Pilot, un journal local, révèle qu’une photo montrant une personne grimée en noir (blackface) et une autre déguisée en membre du Ku Klux Klan figure sous le nom de Ralph Northam dans le yearbook de son école de médecine. Ce yearbook date de 1984. Les étudiants choisissent généralement les photos qu’ils désirent placer dans le yearbook publié par leur lycée ou leur université lorsqu’ils obtiennent leur diplôme. En 1984, Ralph Northam avait 25 ans et venait de recevoir son diplôme de médecine. Pourquoi donc a-t-il choisi une telle photo pour le représenter?
L’affaire fait immédiatement scandale. Il faut savoir que le blackface, qui consiste pour un blanc à se maquiller le visage pour se déguiser en personne noire, a longtemps été une pratique à la mode dans le monde du théâtre aux Etats-Unis. Elle contribuait en général à présenter les personnes noires de manière très caricaturale. La pratique est devenue de moins en moins courante à partir de la fin des années 60 et est aujourd’hui considérée comme raciste par un nombre grandissant d’Américains. La photo de Ralph Northam est jugée encore plus choquante étant donné la présence d’une autre personne déguisée en membre du KKK.
En quelques heures, plusieurs élus démocrates appellent Ralph Northam à démissionner, dont plusieurs candidats ou candidats potentiels à l’élection présidentielle de 2020. Julián Castro ne fut que le premier d’une longue liste.

Ralph Northam tente rapidement de calmer le jeu en publiant un communiqué dans lequel il reconnaît être l’une des deux personnes sur la photo controversée – sans préciser laquelle – et s’excuse. Mais il affirme aussi que cette photo datant de 1984 ne correspond pas à la personne qu’il est aujourd’hui. Il ne présente pas sa démission.
En dépit de ses excuses, d’autres Démocrates continuent à réclamer le départ de Northam, y compris Terry McAuliffe, l’ancien gouverneur de Virginie auquel Northam a succédé en 2017 et dont il fut le lieutenant-gouverneur pendant des années.

Samedi 2 février. Les appels à la démission continuent de se multiplier, notamment de la part de Joe Biden et Nancy Pelosi. Quelques manifestants se rassemblent également devant la résidence du gouverneur à Richmond pour réclamer son départ. Mais Ralph Northam ne cède pas. Il organise une conférence de presse qui restera certainement dans les annales. Lors de cette conférence de presse, il affirme qu’il ne démissionnera pas. Il prétend aussi qu’il n’avait jamais vu la photo présente dans le yearbook de son école de médecine avant qu’elle ne soit publiée dans la presse et déclare qu’il est désormais certain de NE PAS être l’une des deux personnes figurant sur cette photo – alors que, rappelons-le, dans son communiqué publié la veille, il s’excusait précisément d’être l’une des deux personnes sur cette photo ! Cerise sur le gâteau, Northam reconnaît qu’il a par contre bien porté une blackface en 1984 pour imiter Michael Jackson lors d’un concours de danse qu’il se vante d’avoir remporté en faisant le moonwalk ¯\_(ツ)_/¯
Juste après cette remarquable conférence de presse, le lieutenant-gouverneur de Virginie, Justin Fairfax, qui est afro-américain et qui succéderait à Northam si celui-ci démissionnait, publie un communiqué dans lequel il affirme qu’il ne peut pas cautionner les actions passées du gouverneur. Selon lui, elles suggèrent une certaine bienveillance à l’égard de « l’histoire sombre de la suprématie blanche, des stéréotypes raciaux et de l’intimidation en Virginie ». Fairfax n’appelle pas pour autant clairement Northam à démissionner et précise que ce dernier est un ami et l’a toujours traité avec respect.
La question est désormais de savoir si Ralph Northam va camper sur ses positions ou s’il finira par céder face à la pression grandissante émanant de son propre camp et par démissionner. Affaire à suivre.
ROAD TO 2020
Nous sommes aujourd’hui à J-365 du caucus de l’Iowa, le premier rendez-vous électoral des primaires de 2020 ! Si cela peut sembler encore lointain, le premier débat télévisé entre candidats démocrates aura lieu dès le mois de juin prochain. Ce qui laisse donc encore cinq mois à tous les candidats pour se déclarer. Cette semaine, c’est le sénateur du New Jersey Cory Booker qui s’est lancé dans la course.
- Cory Booker est candidat à l’élection présidentielle de 2020
Cory Booker a annoncé sa candidature dans une vidéo que tous les observateurs s’accordent à qualifier de très efficace. Il y insiste notamment sur le fait qu’il n’oublie pas d’où il vient et qu’il habite toujours dans un quartier populaire de Newark, la ville dont il a été le maire. Booker délivre aussi un message d’unité et d’optimisme.
It is not a matter of can we, it’s a matter of do we have the collective will. (La question n’est pas de savoir si nous pouvons le faire, mais de savoir si nous en avons la volonté)
Cory Booker est âgé de 49 ans et représente le New Jersey au Sénat depuis 2013.
Fun facts. Cory Booker n’est pas marié, ce qui n’est pas courant pour un candidat à l’élection présidentielle américaine. Il a également la particularité d’être végétarien.
Flashback. Donald Trump avait publié ce tweet au sujet de Cory Booker en 2016. Il n’est apparemment pas un grand fan.

- Marianne Williamson est aussi candidate à l’élection présidentielle de 2020
Quelques jours avant Cory Booker, c’est Marianne Williamson qui avait annoncé sa candidature aux primaires démocrates, dans l’indifférence quasi générale. Auteure de plusieurs livres axés sur la spiritualité et le bien-être, Marianne Williamson affirme que les politiciens traditionnels n’ont pas de vision à long terme et que l’Amérique a besoin d’un « réveil moral et spirituel ». Elle estime être la personne capable de mener les citoyens vers ce réveil.
- Le point sur les candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020
Ils sont désormais sept candidats officiellement déclarés:
✅John Delaney
✅Andrew Yang
✅Tulsi Gabbard
✅Julián Castro
✅Kamala Harris
✅Marianne Williamson
✅Cory Booker
- La photo de la semaine
Tulsi Gabbard prononce son premier discours de candidate à l’élection présidentielle à Honolulu, avec le drapeau hawaïen en toile de fond. (Rassurez-vous, il y avait aussi des drapeaux américains). Gabbard a promis d’apporter l’ « esprit Aloha » au sein de la Maison Blanche si elle était élue à la présidence. Elle insiste énormément sur ce point depuis le début de sa campagne. Aloha signifie bonjour et au revoir en hawaïen mais, de manière plus large, les Hawaïens parlent d’ « esprit aloha » pour désigner un état d’esprit basé sur le sens de l’hospitalité, la bienveillance et le respect d’autrui en toutes circonstances.
- Eric Garcetti ne sera pas candidat
Le maire de Los Angeles a déclaré qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de 2020. Garcetti avait visité plusieurs états au cours des derniers mois, alimentant les rumeurs quant à une possible candidature. Mais il a affirmé avoir réalisé qu’il voulait rester à Los Angeles et continuer le travail qu’il y a entamé.
- Sherrod Brown et la « dignité du travail »
Sherrod Brown, sénateur démocrate de l’Ohio, s’est lancé dans une tournée baptisée Dignity of Work Tour, qui va l’emmener à la rencontre des électeurs dans plusieurs états, et pas n’importe lesquels: Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud. Ce sont les premiers états qui voteront lors des primaires l’année prochaine. Tout semble donc indiquer que Brown envisage lui aussi sérieusement de se présenter à l’élection présidentielle s’il constate que son message résonne.
Le mot d’ordre du Dignity of Work Tour est le suivant: tous les travailleurs, quel que soit leur secteur d’activité, devraient avoir accès à un salaire décent, à de bonnes conditions de travail et aux soins de santé.
Ce qui est intéressant, c’est que Sherrod Brown a été largement réélu en novembre dernier en Ohio, alors même qu’un Républicain y remportait l’élection pour le poste de gouverneur et que Donald Trump avait remporté cet état en 2016. Brown affirme donc ouvertement qu’il est l’une des rares personnes au sein de son parti à savoir comment convaincre les électeurs qui ont voté Donald Trump par désespoir de refaire confiance à un candidat démocrate. Pour cela, il estime que le Parti Démocrate doit cesser d’opposer ce qui est considéré comme la nouvelle base du parti, à savoir les minorités et les activistes très progressistes, aux travailleurs ouvriers blancs plus conservateurs et qui ont été nombreux à abandonner le parti au profit de Donald Trump en 2016. Pour Brown, il est possible de s’adresser simultanément à ces deux électorats, car la « dignité du travail » concerne tout le monde. Sherrod Brown propose en quelque sorte un retour aux fondamentaux.
- Le sondage de la semaine
D’après un sondage Washington Post/ABC, 56% des électeurs démocrates n’ont pas encore de candidat favori pour 2020. Les primaires s’annoncent donc très ouvertes et passionnantes.
- Jeff Flake rejoint CBS et annonce qu’il ne sera pas candidat en 2020
L’ancien sénateur de l’Arizona a rejoint l’équipe de CBS News en tant que consultant. Il a aussi annoncé qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de 2020. Il déclare toutefois qu’il espére que quelqu’un d’autre défiera Donald Trump côté républicain.
I have always said that I do hope that there is a Republican who challenges the president in the primary. I still hope that somebody does, but that somebody won’t be me. I will not be a candidate. (J’ai toujours dit que j’espérais qu’un Républicain défierait le président lors d’une primaire. J’espère toujours que quelqu’un le fera, mais ce quelqu’un ne sera pas moi. Je ne serai pas candidat)
TREY GOWDY RECRUTÉ PAR FOX NEWS
L’ancien député républicain a repris son métier d’avocat mais interviendra aussi régulièrement en tant qu’analyste sur Fox News.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
$580,000 ou la somme accordée par un tribunal au sénateur républicain Rand Paul en guise de dommages et intérêts à la suite de l’agression qu’il avait subie de la part de son voisin fin 2017. L’agresseur de Rand Paul, qui lui avait brisé plusieurs côtes, avait déjà été condamné précédemment à 30 jours de prison et $10,000 d’amende. Lors de ce nouveau procès qui a duré trois jours, Rand Paul a témoigné et déclaré qu’il avait eu peur de mourir lors de l’agression. « L’idée que je ne puisse plus jamais me relever m’a traversé l’esprit », a-t-il dit. Après l’annonce du verdict, le sénateur a affirmé qu’il espérait que ce jugement enverrait un message clair: la violence n’est jamais la bonne réponse.

LE LIVRE DE LA SEMAINE
Team of Vipers, de Cliff Sims.
Après avoir fait partie de son équipe de campagne, Cliff Sims a travaillé comme assistant du président Trump à la Maison Blanche durant les 500 premiers jours de son mandat. Il publie à présent un ouvrage au titre évocateur pour raconter ce qu’il y a vu et entendu. Cliff Sims décrit une équipe au sein de laquelle les inimitiés et les rivalités sont nombreuses, à tel point que certaines personnes passeraient leur temps à dire du mal de leurs collègues à la presse (en off, bien évidemment). La championne toutes catégories à ce petit jeu ne serait autre que Kellyanne Conway, que Sims décrit comme « la méchante d’un dessin animé à laquelle on aurait donné vie ». Cliff Sims écrit aussi que John Kelly, alors chef de cabinet du président Trump, aurait déclaré devant plusieurs membres de son équipe que s’il devait être licencié, « ce serait ma meilleure journée depuis que je suis arrivé ici ».
L’AUTRE LIVRE DE LA SEMAINE
Chris Christie publie lui aussi un livre. Dans Let Me Finish, l’ancien gouverneur du New Jersey, qui fut l’une des premières personnalités politiques républicaines d’envergure à apporter son soutien à Donald Trump en 2016, y affirme que le président « fait confiance à des gens auxquels il ne devrait pas faire confiance ».
D’après Christie, Donald Trump est entouré de personnes incompétentes qui n’ont pas les qualifications requises pour les postes auxquels ils ont été nommés. Et la personne que Chris Christie critique le plus fortement dans son livre n’est autre que Jared Kushner, le gendre du président. Il est convaincu que c’est Kushner qui a persuadé Trump de l’écarter de son équipe de transition. Il faut dire que lorsqu’il était procureur, Christie a envoyé le père de Jared Kushner en prison…
À VOS AGENDAS !
Le discours sur l’état de l’Union du président Trump aura lieu demain, mardi 5 février. Il était initialement fixé au 29 janvier mais avait été reporté en raison du shutdown. Le Parti Démocrate a annoncé que la réponse au président Trump serait délivrée par Stacey Abrams, candidate au poste de gouverneure de Géorgie lors des dernières élections de mi-mandat.
MEANWHILE, IN TEXAS…
À Killeen, au Texas, des milliers de personnes se sont rendues à l’enterrement d’un vétéran qui n’avait pas de famille. Né en 1946, Joseph Walker avait combattu au Vietnam. Le cimetière militaire dans lequel il devait être enterré avait publié un message sur sa page Facebook pour inciter les citoyens à venir assister à la cérémonie. Plusieurs médias locaux avaient relayé le message, tout comme le sénateur du Texas Ted Cruz.
L’opération a connu un succès incroyable. Plus de 5,000 personnes se sont déplacées ! Un embouteillage de plusieurs centaines de voitures s’est même formé sur la route menant au cimetière et la cérémonie a dû être retardée pour que tout le monde ait le temps d’arriver.
POUR TERMINER, FÉLICITATIONS AUX NOUVEAUX CITOYENS FRANÇAIS DE LA SEMAINE
Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone, ces trois Américains qui avaient neutralisé un djihadiste voulant commettre un attentat dans un train Thalys en 2015, ont reçu la nationalité française. La cérémonie a eu lieu au consulat de France à San Francisco. Les trois « héros du Thalys » avaient déjà reçu la Légion d’Honneur des mains du président François Hollande quelques jours après l’attentat déjoué. Leur histoire a fait l’objet d’un film réalisé par Clint Eastwood, dans lequel ils interprètent leur propre rôle. Si vous ne l’avez pas vu, le film s’appelle « Le 15h17 pour Paris ».