COMPTE-RENDU DU TROISIÈME DÉBAT DÉMOCRATE

Dix candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020 se sont retrouvés à Houston pour un troisième débat télévisé ce jeudi 12 septembre. Compte-rendu.

INTRODUCTION

Le Parti Démocrate avait durci ses critères de qualification pour ce troisième débat. Pour y participer, les candidats devaient être crédités d’au moins 2% des intentions de vote dans minimum quatre sondages différents et avoir reçu des dons d’au moins 130,000 individus. Les candidats devaient avoir rempli ces critères de qualification avant le 28 août. Seulement dix d’entre eux (sur 21 candidats encore en lice) y sont parvenus. À la suite de son échec, Kirsten Gillibrand a annoncé qu’elle mettait un terme à sa campagne présidentielle. Les dix autres candidats qui ne se sont pas qualifiés pour le débat sont toujours en course et peuvent encore espérer se qualifier pour le prochain débat, qui aura lieu au mois d’octobre (critères de qualification identiques, à remplir avant le 1er octobre).

Étant donné que seulement dix candidats s’étaient qualifiés pour participer au débat, celui-ci s’est tenu en une seule soirée. Le Parti Démocrate avait en effet indiqué que les candidats seraient séparés en deux groupes, comme lors des deux premiers débats, uniquement si le nombre de participants était supérieur à dix.

LE DÉBAT

Participants: Joe Biden, Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Kamala Harris, Pete Buttigieg, Andrew Yang, Cory Booker, Beto O’Rourke, Amy Klobuchar, Julián Castro

Organisateurs: Le débat était co-organisé par ABC News et Univision

Modérateurs: George Stephanopoulos, David Muir, Linsey Davis et Jorge Ramos

Durée du débat: 3h

Compte-rendu:

(Attention, ce compte-rendu n’est pas un résumé exhaustif du débat. Revenir sur tout ce qui a été dit serait bien trop long. Nous avons seulement sélectionné les moments les plus marquants de la soirée)

  • Andrew Yang annonce qu’il va distribuer $1,000 par mois pendant 1 an à dix familles américaines

Andrew Yang avait annoncé peu avant le débat qu’il y ferait quelque chose qu’aucun candidat à la présidence n’avait jamais fait lors d’un débat télévisé. Dès sa première prise de parole, il a annoncé qu’il allait sélectionner dix familles américaines auxquelles il distribuera $1,000 par mois pendant 1 an. Pour tenter d’être sélectionné, il suffit de s’inscrire sur le site web du candidat.

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La nouvelle page d’accueil du site web d’Andrew Yang

Rappelons que l’idée principale défendue par Andrew Yang depuis le début de sa campagne est de mettre en place un revenu universel (qu’il nomme Freedom Dividend) de $1,000 par mois aux Etats-Unis. Ce revenu universel serait distribué chaque mois par l’état américain à tous les citoyens âgés de plus de 18 ans.

L’annonce d’Andrew Yang lors du débat a suscité quelques rires dans les rangs de ses rivaux. Pete Buttigieg a lancé que cela avait au moins le mérite d’être original.

Plus sérieusement, certains juristes se demandent déjà si Andrew Yang n’enfreindrait pas la loi en tenant sa promesse. En effet, un candidat ne peut en principe pas utiliser l’argent de sa campagne électorale pour faire des dons à des individus, afin d’éviter des achats de vote.

  • Le débat autour du système de santé se poursuit

C’est incontestablement l’un des sujets principaux de la primaire démocrate. Comme lors des débats précédents, les candidats ont débattu de leurs différences de vue concernant ce qu’il convient de faire pour améliorer le système de santé aux Etats-Unis. Bernie Sanders et Elizabeth Warren continuent de défendre le Medicare for All, alors que Joe Biden s’y oppose et pense qu’il est préférable d’améliorer l’Obamacare. L’ancien vice-président a notamment reproché à Warren et Sanders de défendre un projet impossible à financer.

Si vous voulez en savoir plus à ce sujet, nous vous renvoyons à notre compte-rendu du précédent débat démocrate (cliquez ici, voir la partie « Affrontements autour du Medicare for All« ). Rien de nouveau n’a été dit lors de la soirée qui nous occupe. Les candidats ont tout simplement réaffirmé leurs positions divergentes.

  • Julián Castro sous-entend que Joe Biden a des problèmes de mémoire

Le clash qui a opposé Julián Castro à Joe Biden fut l’un des moments importants de la soirée, et aussi celui qui a suscité le plus de commentaires sur Twitter.

Julián Castro a critiqué le plan de santé de Joe Biden. Il a affirmé que celui-ci laisserait 10 millions d’Américains sans assurance maladie et que ce n’est pas ce que voudrait Barack Obama.

Barack Obama’s vision was not to leave 10 million people uncovered. He wanted every single person in this country covered. My plan would do that. Your plan would not. (La vision de Barack Obama n’était pas de laisser 10 millions de personnes sans assurance. Il voulait que chaque personne dans ce pays soit couverte. Mon plan le garantirait. Ton plan ne le garantirait pas)

Joe Biden s’est défendu en affirmant que Julián Castro déformait la réalité concernant son programme. Le débat est assez technique mais, en résumé, Castro affirmait que, sous le plan de Biden, les personnes voulant souscrire au plan de santé offert par l’état devraient prendre l’initiative de s’y inscrire, alors que, sous son plan, ils y seraient inscrits automatiquement. Biden a déclaré que certaines personnes vulnérables seraient en réalité inscrites automatiquement si son plan était adopté. Castro l’a alors accusé d’avoir déclaré l’inverse quelques minutes plus tôt. Ce qui, comme l’ont souligné de nombreux fact-checkers, n’était en réalité pas le cas.

Are you forgetting already what you said just two minutes ago? (As-tu déjà oublié ce que tu viens de dire il y a deux minutes à peine?)

La manière dont Castro a accusé Biden d’avoir oublié ce qu’il venait à peine de dire a suscité un certain malaise sur le plateau. Alors que l’âge de l’ancien vice-président commence à faire débat dans la presse, Julián Castro a clairement donné l’impression de suggérer que l’ancien vice-président n’était peut-être plus en possession de tous ses moyens. Lui a-t-il manqué de respect? Est-il allé trop loin? Le débat a fait rage sur les plateaux de télévision après le débat.

L’échange tendu entre les deux hommes s’est conclu lorsque Julián Castro a affirmé qu’il honorait l’héritage de Barack Obama et que ce n’était pas le cas de Joe Biden. Celui-ci a rétorqué qu’Obama serait surpris de l’apprendre.

CASTRO: I’m fulfilling the legacy of Barack Obama, and you’re not. (J’honore l’héritage de Barack Obama, et pas toi)

BIDEN: That’ll be a surprise to him. (Il sera surpris de l’apprendre)

  • Le tweet de la soirée

L’ancien gouverneur républicain de Louisiane Bobby Jindal a publié plusieurs tweets durant le débat, dont celui-ci, qui a tout de même été partagé à plus de 10,000 reprises.

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Traduction: Je suis désolé, mais je ne peux plus supporter cela. J’en sais plus sur la politique de santé que tous ces candidats réunis. Certains mentent, d’autres sont confus, mais tous dupent les Américains.
  • La gaffe de la soirée

Nobody should be in jail for a nonviolent crime. (Personne ne devrait être en prison pour un crime non-violent)

C’est ce qu’a déclaré Joe Biden lors d’une discussion portant sur la réforme du système judiciaire. La petite phrase a suscité de nombreux commentaires ironiques sur les réseaux sociaux. L’ancien vice-président pense-t-il par exemple qu’il faille libérer les personnes incarcérées pour fraude fiscale?

En réalité, Joe Biden s’est plus que probablement mal exprimé. Il voulait vraisemblablement parler des personnes emprisonnées pour possession de drogue. Il a effectivement expliqué par la suite que les personnes qui souffrent d’addiction devraient être soignées au lieu d’être envoyées en prison.

  • Beto O’Rourke affirme qu’il veut obliger les Américains à revendre leurs armes automatiques au gouvernement

La question des armes à feu a été longuement abordée au cours du débat. Tous les candidats se disent favorables à un renforcement de la législation relative à la vérification des antécédents (background checks) et à l’interdiction de la vente de certaines armes automatiques, comme le fameux AR-15. Mais Beto O’Rourke est allé plus loin. Il a affirmé qu’il souhaitait mettre en place un buyback program, c’est-à-dire un programme consistant à obliger les citoyens américains possédant des armes automatiques à les restituer au gouvernement, contre compensation financière. Beto O’Rourke a indiqué que toutes les armes automatiques conçues à l’origine pour un usage militaire seraient concernées.

Hell yes, we’re going to take your AR-15, your AK-47. We’re not going to allow it to be used against our fellow Americans anymore. (Oh que oui, nous allons prendre votre AR-15 et votre AK-47. Nous n’allons plus permettre que ces armes soient utilisées contre nos concitoyens américains)

Pour Beto O’Rourke, le gouvernement doit non seulement interdire la vente d’armes de guerre, mais aussi récupérer toutes celles qui sont déjà en circulation. Maintenant qu’il a lancé cette idée en direct lors d’un débat télévisé, tous les autres candidats vont très certainement devoir se prononcer sur la question. Or, aucun d’entre eux n’avait jusqu’ici proposé de mettre en place une mesure aussi radicale. Il existe effectivement une marge importante entre modifier la législation pour interdir la vente de certaines armes dans le futur et forcer les citoyens à se séparer d’armes qu’ils possèdent déjà et qu’ils ont acquises légalement. Pour les Républicains, une telle mesure rétroactive serait évidemment inacceptable. Et selon un récent sondage, la majorité de la population américaine est également opposée à cette idée.

Êtes-vous favorable à un programme de restitution obligatoire des armes automatiques au gouvernement? (Sondage NPR/PBS/Marist, Août 2019)

Population américaine 45%

Démocrates 70%

Indépendants 40%

Républicains 23%

  • Le moment gênant de la soirée

L’un des modérateurs du débat a interrogé Kamala Harris sur sa volonté affichée de prendre certaines mesures par décret présidentiel. Il lui a demandé de réagir à des propos tenus récemment par Joe Biden. Celui-ci a affirmé que certaines choses ne pouvaient pas être réglées par décret présidentiel et qu’il serait anticonstitutionnel de modifier la législation sur les armes à feu sans passer par le Congrès. En guise de réponse à cette critique plutôt sérieuse, Kamala Harris n’a rien trouvé de mieux que de se tourner vers Joe Biden et d’affirmer en adoptant une attitude étrange:

Well, I mean, I would just say, Hey, Joe, instead of saying « no, we can’t », let’s say « yes, we can ». (Et bien, je dirais simplement, Hey, Joe, au lieu de dire « non, nous ne pouvons pas », pourquoi ne pas dire « Oui, nous le pouvons »)

Référence évidemment au célèbre slogan de campagne Yes, We Can de Barack Obama.

Réponse de Biden:

Let’s be constitutional. We’ve got a Constitution. (Soyons constitutionnels. Nous avons une Constitution)

  • Joe Biden affirme qu’il n’aurait pas dû voter en faveur de la guerre en Irak et dit vouloir retirer les troupes américaines d’Afghanistan

Comme la majorité des autres candidats démocrates à la présidence, Joe Biden affirme vouloir retirer les troupes américaines d’Afghanistan. Il l’a encore confirmé lors de ce débat. L’un des modérateurs lui a demandé s’il ne craignait pas que des organisations terroristes profitent du départ des troupes américaines, comme ce fut le cas de l’Etat Islamique en Irak après que Barack Obama ait retiré les troupes américaines de ce pays. Biden a affirmé que retirer les troupes d’Irak à l’époque n’avait pas été une erreur et qu’il ne servait à rien de rester en Afghanistan parce que les troupes américaines ne parviendraient jamais à unifier et stabiliser ce pays.

L’ancien vice-président a aussi répété qu’il avait commis une erreur en votant en faveur du déclenchement de la guerre en Irak lorsqu’il était sénateur. Bernie Sanders en a profité pour rappeler qu’il avait été à l’époque l’un des rares membres du Congrès à voter contre le déclenchement de ce conflit.

SANDERS: One of the big differences between you and me, I never believed what Cheney and Bush said about Iraq. (L’une des grandes différences entre nous, c’est que je n’ai jamais cru à ce que Cheney et Bush disaient sur l’Irak)

BIDEN: You’re right. (Tu as raison)

  • Jorge Ramos interroge Bernie Sanders sur le Venezuela

Il y avait échappé lors des deux premiers débats mais ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Le modérateur Jorge Ramos a interrogé Bernie Sanders sur son refus de qualifier Nicolas Maduro de dictateur. (Pour ceux qui s’en souviennent, Jorge Ramos n’est autre que ce journaliste qui a été retenu pendant plusieurs heures avec son équipe à Caracas après avoir interviewé Nicolas Maduro et lui avoir posé des questions qui ne lui ont pas plu).

Jorge Ramos a demandé à Bernie Sanders pourquoi il refusait de qualifier Maduro de dictateur, mais aussi d’expliquer la différence entre le socialisme qu’il défend et celui que l’on peut voir à l’œuvre au Venezuela, à Cuba ou au Nicaragua.

Bernie Sanders a répondu que « toute personne faisant ce que fait Maduro est un tyran vicieux ». Il n’a toutefois toujours pas utilisé le mot « dictateur ». Il a aussi déclaré qu’il fallait que des élections libres soient organisées au Venezuela. Il a ensuite affirmé que le socialisme démocratique qu’il défend n’a rien à voir avec ce qu’il se passe au Venezuela, mais avec ce qu’il se passe au Canada ou dans les pays scandinaves (garantir un accès aux soins de santé à tous les citoyens, avoir des salaires corrects, réduire les inégalités sociales, etc.).

  • Le closing statement remplacé par une question sur la résilience

Au lieu de délivrer un closing statement classique à la fin du débat, les candidats ont tous été invités à décrire leur pire échec professionnel et à expliquer les leçons qu’ils en avaient tirées.

Joe Biden et Pete Buttigieg ont délivré les réponses les plus personnelles et les plus touchantes.

Joe Biden a évoqué les décès de sa première épouse et de sa fille dans un accident de voiture, puis plus récemment de son fils Beau, victime d’un cancer. L’ancien vice-président a déclaré que n’importe quel échec professionnel ne représentait finalement pas grand-chose face à ce type de tragédies et que la leçon à tirer de tout cela est que la famille est la chose la plus importante au monde. Il a aussi déclaré que les épreuves qu’il avait traversées l’avaient poussé à trouver un sens à sa vie au travers du combat politique.

Pete Buttigieg a quant à lui évoqué le moment où il a décidé de faire son coming out, peu après être rentré de sa mission de combat en Afghanistan. Il a expliqué qu’il avait peur que la révélation de son homosexualité soit un problème pour la suite de sa carrière professionnelle, mais qu’il avait aussi réalisé en Afghanistan que nous n’avons tous qu’une seule vie et qu’il ne voulait pas vivre la sienne sans connaître les joies de l’amour.

I had to wonder whether just acknowledging who I was was going to be the ultimate career-ending professional setback. I came back from the deployment and realized that you only get to live one life. And I was not interested in not knowing what it was like to be in love any longer, so I just came out. I had no idea what kind of professional setback it would be, especially because inconveniently it was an election year in my socially conservative community. What happened was that, when I trusted voters to judge me based on the job that I did for them, they decided to trust me and re-elected me with 80 percent of the vote. And what I learned was that trust can be reciprocated and that part of how you can win and deserve to win is to know what’s worth more to you than winning. (Je me demandais si le simple fait de reconnaître qui j’étais serait mon plus grand échec professionnel et mettrait fin à ma carrière. Je suis rentré de mon déploiement en Afghanistan et j’ai réalisé que nous n’avons qu’une seule vie. Et je ne voulais plus rester sans savoir ce que c’était que d’être amoureux, alors j’ai décidé de faire mon coming out. Je n’avais aucune idée du revers professionnel que cela représenterait, d’autant plus que c’était une année électorale dans ma communauté socialement conservatrice. Ce qu’il s’est passé, c’est que lorsque j’ai fait confiance aux électeurs pour me juger sur le travail que j’avais effectué pour eux, ils ont décidé de me faire confiance et m’ont réélu avec 80% des voix. Et ce que j’ai appris est que la confiance est quelque chose de réciproque et que l’une des manières dont vous pouvez gagner et qui vous rend digne de gagner est de savoir ce qui est plus important pour vous que de gagner)

La plupart des autres candidats ont évoqué des échecs professionnels plus classiques et la façon dont ils les avaient surmontés sans jamais baisser les bras. Bernie Sanders a déclaré qu’il avait fait preuve de courage tout au long de sa carrière en luttant contre tous les groupes de pression puissants, comme Wall Street ou l’industrie pharmaceutique. Enfin, Beto O’Rourke a quelque peu détourné la question. Au lieu de parler d’un échec personnel, il a préféré évoquer la résilience des habitants de la ville d’El Paso – dont il fait partie – après la fusillade raciste qui s’y est déroulée cet été.

  • La phrase de la soirée

I am Asian, so I know a lot of doctors. (Je suis asiatique, et je connais donc beaucoup de médecins)

Andrew Yang lors de la discussion portant sur le système de santé. ????

VAINQUEURS ET PERDANTS

(Pour chaque débat, nous vous donnerons notre avis sur les gagnants et les perdants de la soirée. Attention, même si nous tentons d’analyser les choses de la manière la plus objective possible – il ne s’agit pas de déclarer gagnant le candidat dont nous partageons le plus les positions -, il s’agit évidemment d’un choix quelque peu subjectif. Il n’est pas interdit d’avoir un avis divergent)

  • Les gagnants

Joe Biden/Elizabeth Warren/Bernie Sanders. Leurs performances n’ont été ni parfaites ni particulièrement remarquables. Mais rien de ce qu’il s’est passé au cours de ce débat ne semble pouvoir remettre en question leur statut de favoris à l’investiture (ndlr: Biden, Warren et Sanders sont systématiquement classés aux trois premières places dans les sondages depuis plusieurs mois). On peut donc les considérer comme les vainqueurs de la soirée.

Jorge Ramos. D’après nous, les questions qui fâchent méritent aussi d’être posées aux candidats lors des débats. Or, certains modérateurs ne s’y risquent pas, de peur peut-être de donner l’impression d’attaquer trop frontalement les candidats. Ce n’est pas le cas de Jorge Ramos. Il est le premier à avoir enfin interrogé Bernie Sanders sur le Venezuela et sur son refus de qualifier Nicolas Maduro de dictateur 👍 Et ce n’est pas tout. Il a posé d’autres questions pertinentes et dérangeantes à plusieurs candidats, les mettant parfois en difficulté. Par exemple, lorsqu’il a rappelé à Joe Biden que l’administration Obama avait expulsé plus de trois millions d’immigrants illégaux, soit davantage que n’importe quelle autre administration américaine, et qu’il lui a demandé si cela avait été une erreur et s’il avait fait quoi que ce soit en tant que vice-président pour s’y opposer. Joe Biden a eu du mal à répondre, bafouillant que Barack Obama n’était pas comparable à Donald Trump et qu’il avait fait ce qu’il pouvait faire de mieux.

  • Les perdants

Kamala Harris. Que dire de la performance de Kamala Harris? Nous n’aimons pas trop faire ce genre de spéculations mais son attitude fur parfois tellement bizarre et différente de celle qu’elle affiche habituellement que nous nous sommes sérieusement demandés si elle n’avait pas pris l’apéro avant d’entrer sur le plateau…. Nous avons parlé ci-dessus de son échange bizarre avec Joe Biden, où elle a semblé se moquer de savoir si les actions qu’elle envisageait de prendre étaient constitutionnelles ou non. On pourrait aussi citer ce moment où elle a jugé utile de placer une petite blague sur le président Trump (qui n’a fait rire personne hormis elle-même) en disant qu’il lui rappelait un personnage du « Magicien d’Oz », qui est en réalité « un très petit mec ». Elle a également utilisé un argument assez malheureux alors qu’elle était interrogée sur le système de santé. Elle a affirmé que le débat à ce sujet devait « donner mal de tête » aux Américains et que, de toute façon, les plans de tous les candidats démocrates étaient préférables à ceux de Donald Trump. Peut-être, mais l’objectif d’un débat n’est-il pas précisément de débattre?

Julián Castro. Ce que tout le monde aura retenu de la performance de Castro est son attaque frontale contre Joe Biden, qu’il a accusé à tort de s’être contredit à quelques minutes d’intervalle, tout en suggérant qu’il perdait la mémoire. La combativité peut avoir du bon, mais quand on se rapproche dangereusement du manque de respect flagrant et que, en plus, l’attaque n’est pas fondée, mieux vaut peut-être éviter.

 

 

 

 

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