Déjà la 200ème édition de notre Weekly News Flash ! Cheers !🥂
Au sommaire cette semaine: la décision controversée du président Trump de gracier trois militaires accusés de crimes de guerre, les premières auditions publiques au Congrès dans le cadre de l’impeachment inquiry, les révélations de Nikki Haley et… un nouveau candidat démocrate à l’élection présidentielle !
LE PRÉSIDENT TRUMP GRACIE TROIS MILITAIRES AMÉRICAINS ACCUSÉS DE CRIMES DE GUERRE
Le président Trump a pris la décision très controversée de gracier trois militaires américains accusés d’avoir commis des crimes de guerre. Le Pentagone était opposé à cette initiative.
Qui sont les trois hommes graciés par le président?
∗ Clint Lorance était lieutenant au sein de la U.S. Army. En 2013, un tribunal militaire l’a condamné à une peine de 19 ans de prison pour avoir ordonné à ses hommes d’ouvrir le feu sur trois civils non armés en Afghanistan. Deux d’entre eux sont décédés. Clint Lorance a déjà purgé six ans de prison. La grâce présidentielle qui lui a été accordée par le président Trump signifie qu’il va être immédiatement libéré.
∗ Matthew Golsteyn est membre de la U.S. Army. Il est soupçonné d’avoir assassiné un civil afghan en 2010. Il affirme qu’il s’agissait d’un Taliban et qu’il a agi légitimement. Son procès pour meurtre devait s’ouvrir l’an prochain. Golsteyn avait annoncé son intention de plaider non coupable. La grâce présidentielle qui lui a été accordée par le président Trump signifie l’abandon de toutes les charges pesant contre lui et l’annulation de son procès. Il ne sera jamais jugé.
∗ Edward Gallagher était membre des Navy SEALs, la fameuse unité d’élite de la marine américaine. Il a été jugé par un tribunal militaire cet été. Il était accusé d’avoir assassiné un prisonnier en Irak en 2017 et d’avoir ensuite posé pour une photo avec son cadavre. Le prisonnier en question était un combattant de l’Etat Islamique. Gallagher n’a finalement pas été reconnu coupable du meurtre du prisonnier (un autre SEAL ayant affirmé sous serment être responsable de son exécution), mais il a tout de même été sanctionné par le tribunal militaire pour avoir posé aux côtés du corps du défunt. Il n’a pas été condamné à une peine de prison mais rétrogradé. La grâce que le président Trump lui a accordée signifie que son grade va être restauré. Gallagher devrait en principe pouvoir à nouveau servir au sein des Navy SEALs.
Le président Trump a présenté les trois hommes comme des héros traités injustement par leur hiérarchie. Leurs procès n’auraient pas été équitables. Le président a aussi affirmé que « nos grands soldats doivent être autorisés à se battre ».
Bon nombre de membres de l’armée sont mécontents de la décision du président Trump. Le Secrétaire à la Défense Mark Esper y était lui-même opposé et a tenté de dissuader le président de gracier les trois hommes, en vain. Le Pentagone estime que l’armée américaine est respectée dans le monde parce que ses membres sont soumis à des règles strictes et sont condamnés s’ils les enfreignent. La décision du président pourrait donc mettre à mal la crédibilité des tribunaux militaires américains et rendre la tâche des chefs militaires plus difficile à l’avenir. Comment pourront-ils faire respecter les règles si leurs soldats pensent pouvoir échapper à la justice lorsqu’ils les enfreignent? Quelles conséquences pour l’image de l’armée américaine à l’étranger si les soldats américains coupables de crimes de guerre ne sont pas sanctionnés?
LES DERNIÈRES NOUVELLES DE L’IMPEACHMENT INQUIRY
Les auditions publiques relatives à l’impeachment inquiry ont débuté cette semaine au Congrès ! Trois témoins ont été entendus: Bill Taylor, George Kent et Marie Yovanovitch. Leurs auditions n’ont pas révélé grand-chose de nouveau. Les témoins ont largement répété ce qu’ils avaient déjà déclaré lors des auditions à huis clos. Il ne faudrait cependant pas minimiser l’impact potentiel de ces auditions publiques. Elles sont diffusées en direct à la télévision et les highlights font la Une des journaux télévisés. Or, on sait que les images peuvent parfois toucher un public plus large et avoir plus de poids que les mots contenus dans des articles de presse.
La toute première audition publique (celle de Bill Taylor et George Kent) a été suivie en direct à la télévision par plus de 13 millions d’Américains. Il faut y ajouter tous ceux qui l’ont suivie en streaming sur Internet et dont le nombre est inconnu. Si ce nombre de téléspectateurs est conséquent, notons qu’il est toutefois inférieur au nombre de téléspectateurs ayant suivi le témoignage devant le Congrès de l’ancien directeur du FBI James Comey en 2017 (19,5 millions) et au nombre de téléspectateurs ayant suivi l’audition du juge Brett Kavanaugh en 2018 (20 millions).
- À savoir au sujet du déroulement des auditions publiques
Les auditions publiques sont organisées par le comité du renseignement de la Chambre des Représentants (House Intelligence Committee). Ce comité est présidé par le député démocrate Adam Schiff et co-présidé par le député républicain Devin Nunes, un très fervent allié du président Trump.
Chaque audition se déroule selon le schéma suivant:
1. Le président du comité, Adam Schiff, prend la parole en premier pour ouvrir la séance.
2. Le co-président du comité, Devin Nunes, prend à son tour la parole pour délivrer ses propres remarques introductives.
3. Le(s) témoin(s) du jour prête serment et délivre son opening statement, c’est-à-dire le témoignage qu’il a préparé et qu’il souhaite délivrer au Congrès.
4. Adam Schiff et Devin Nunes disposent chacun de quarante-cinq minutes pour interroger le témoin. Ils peuvent l’interroger eux-mêmes ou laisser un juriste professionnel le faire à leur place (durant l’entièreté ou une partie des quarante-cinq minutes qui leur sont allouées).
Chaque parti a ainsi désigné son propre juriste professionnel chargé d’aider les députés à interroger les témoins tout au long de l’impeachment inquiry. Les Démocrates ont choisi Daniel Goldman, un ancien procureur du district de New York. Il a notamment poursuivi des membres de la mafia. Il travaille comme juriste pour les Démocrates au Congrès depuis le mois de mars. Les Républicains ont choisi Steve Castor, un avocat qui travaille comme juriste pour les Républicains au Congrès depuis 2005.

La mission de Goldman et Castor est évidemment conséquente. Inconnus du grand public, ils se retrouvent soudain sous le feu des projecteurs.
5. Les députés membres du comité disposent chacun de cinq minutes pour poser des questions supplémentaires au témoin.
- La phrase de la semaine
If this is not impeachable conduct, what is? (Si ce comportement ne justifie pas l’impeachment, qu’est-ce qui le justifie?)
Adam Schiff lors de la première audition publique organisée par son comité.
- Les Républicains accusent les Démocrates de vouloir destituer Donald Trump coûte que coûte
Au lieu de se concentrer sur les faits présentés devant leur comité, les députés républicains membres du House Intelligence Committee ont profité des premières auditions publiques pour critiquer une nouvelle fois les Démocrates, qu’ils ont accusés de vouloir destituer le président Trump à tout prix. Ils ont présenté l’impeachment inquiry comme la dernière manœuvre partisane des Démocrates visant à aboutir à la destitution du président, qu’ils auraient tenté d’obtenir en vain depuis le jour de son élection. Devin Nunes a parlé d’une « guerre » menée par les Démocrates contre le président.
Les députés républicains avaient même disposé plusieurs pancartes derrière eux. Sur l’une d’entre elles, on pouvait notamment lire une déclaration du député démocrate Al Green: « Si nous ne prononçons pas l’impeachment du président, il sera réélu ».
Devin Nunes et d’autres députés républicains ont aussi une nouvelle fois affirmé que l’impeachment inquiry n’avait pas été menée de manière transparente par les Démocrates. Ils ont notamment reproché à Adam Schiff de refuser de convoquer les témoins que les Républicains aimeraient entendre, comme le lanceur d’alerte dont le rapport a tout déclenché ou Hunter Biden.
- Ce qu’il faut retenir des témoignages de Bill Taylor et George Kent
Bill Taylor et George Kent ont témoigné ensemble le mercredi 13 novembre. C’était la toute première audition publique. Elle était donc très attendue et a été suivie en direct à la télévision par 13 millions de téléspectateurs.
Pour rappel, Bill Taylor est l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine. George Kent est un employé du Département d’Etat, au sein duquel il dirige le bureau des affaires européennes et eurasiennes. Bill Taylor et George Kent sont deux diplomates expérimentés. Ils ont travaillé pour le gouvernement américain aussi bien sous des administrations démocrates que républicaines. Ils se décrivent comme non-partisans. Ils ont d’ailleurs refusé de donner leur avis personnel sur la nécessité ou non de prononcer l’impeachment du président Trump, affirmant que leur rôle n’était pas de trancher cette question.
Bill Taylor a déclaré:
I am not here to take one side or the other, or to advocate for any particular outcome of these proceedings. My sole purpose is to provide facts as I know them about the incidents in question. (Je ne suis pas ici pour choisir un camp ou l’autre, ou pour plaider en faveur d’un résultat particulier au terme de cette procédure. Mon seul objectif est de fournir les faits dont j’ai connaissance à propos des incidents en question)
Taylor et Kent ont aussi nié être des « anti-Trump », un mot que le président a régulièrement utilisé pour désigner les différents témoins interrogés dans le cadre de l’impeachment inquiry. Interrogé à ce sujet par le député démocrate Eric Swalwell, George Kent a déclaré qu’il était un professionnel mettant en œuvre la politique du président élu, qu’il soit Républicain ou Démocrate. Il a souligné qu’il travaillait pour le Département d’Etat depuis 27 ans et avait donc travaillé pour trois présidents républicains et deux présidents démocrates.
Bill Taylor et George Kent ont tous les deux témoigné de leur inquiétude face à l’existence d’un canal diplomatique non-officiel en Ukraine, qui défendait des intérêts contraires à ceux des Etats-Unis. Ils ont tous les deux dénoncé le blocage de la livraison d’aide militaire à l’Ukraine, alors que celle-ci est toujours en guerre avec la Russie. Ils ont rappelé que la Russie avait annexé illégalement la Crimée en 2014 et que le conflit en cours depuis lors dans l’est de l’Ukraine avait déjà coûté la vie à 13,000 Ukrainiens. Ils estiment que l’intérêt des Etats-Unis est de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Le blocage pendant plusieurs mois de la livraison d’aide militaire approuvée par le Congrès a, selon eux, conduit les Ukrainiens à douter du soutien américain et profité à la Russie.
Le témoignage de Bill Taylor
Bill Taylor a déclaré que lorsqu’il était arrivé à Kiev pour succéder à Marie Yovanovitch au poste d’ambassadeur, il avait rapidement constaté l’existence de deux canaux diplomatiques distincts. Il faisait partie du canal officiel et ses principaux interlocuteurs à Washington étaient George Kent, en charge de l’Ukraine au Département d’Etat, et les membres du Conseil à la sécurité nationale du président, dirigé par John Bolton. Le canal non-officiel était quant à lui constitué de: Rudy Giuliani, l’avocat personnel du président Trump; Kurt Volker, l’envoyé spécial du Département d’Etat pour les négociations avec l’Ukraine; Gordon Sondland, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne; Rick Perry, le Secrétaire à l’Energie; et Mick Mulvaney, le chef de cabinet de la Maison Blanche.
Bill Taylor affirme que les deux canaux diplomatiques lui ont semblé au départ poursuivre le même objectif, à savoir convaincre le président Trump de recevoir le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche afin de réaffirmer le soutien fort des Etats-Unis à l’Ukraine.
Les agissements des membres du canal diplomatique non-officiel ont toutefois rapidement commencé à inquiéter Taylor. Il dit avoir rapidement compris que le président Trump voulait que Zelensky annonce publiquement l’ouverture d’enquêtes sur la prétendue interférence ukrainienne lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 et sur Burisma, l’entreprise ukrainienne employant Hunter Biden, et qu’il refusait de l’inviter à la Maison Blanche tant qu’il ne se serait pas exécuté.
Dans un second temps, Taylor a découvert que la livraison d’aide militaire à l’Ukraine (approuvée par le Congrès) avait été bloquée par la Maison Blanche, contre l’avis du Département d’Etat, du Pentagone et du Conseil à la sécurité nationale. Bill Taylor dit qu’il n’avait pas été informé des raisons pour lesquelles la Maison Blanche avait pris cette décision, qui allait selon lui à l’encontre de la politique officielle du gouvernement américain et des intérêts des Etats-Unis en termes de sécurité nationale. Il déclare avoir été embarrassé lorsqu’il n’a pas pu apporter de réponse satisfaisante à un conseiller du président Zelensky qui l’avait contacté pour comprendre ce qui était en train de se passer.
Début septembre, Bill Taylor a compris que la Maison Blanche avait décidé de bloquer la livraison d’aide militaire afin de faire pression sur le président Zelensky pour que celui-ci annonce l’ouverture des enquêtes sur CrowdStrike et Burisma. Lorsqu’il a réalisé que la livraison d’aide militaire dépendait, au même titre que l’invitation du président Zelensky à la Maison Blanche, de l’ouverture des enquêtes réclamées par le président Trump, Bill Taylor a fait part de sa désapprobation à Gordon Sondland. Pour en avoir le cœur net, il a envoyé le sms suivant à Sondland:
We now saying that security assistance and WH meeting are conditioned on investigations? (Sommes-nous en train de dire que l’assistance militaire et l’invitation à la Maison Blanche dépendent des enquêtes?)
Gordon Sondland lui aurait alors répondu de le contacter par téléphone et lui aurait ensuite confirmé que le président Trump lui avait clairement dit qu’il voulait que le président Zelesnky annonce publiquement l’ouverture des enquêtes en question.
⚠ Bill Taylor a également délivré une toute nouvelle information lors de son témoignage. Il s’agit d’une information dont il ne disposait pas encore lors de son premier témoignage à huis clos devant le Congrès. De quoi s’agit-il?
Taylor affirme qu’un membre de son staff lui a tout récemment confié avoir entendu Gordon Sondland, avec lequel il se trouvait à ce moment-là, s’entretenir au téléphone avec le président Trump. Il aurait entendu le président évoquer « les enquêtes ». Et tout ceci se serait déroulé le 26 juillet dernier, soit au lendemain de la conversation téléphonique entre le président Trump et le président Zelensky. Si cette information se confirmait, cela signifierait que le président Trump était bien directement impliqué.
Le témoignage de George Kent
George Kent a fait part des mêmes inquiétudes que Bill Taylor au sujet de l’existence d’un canal diplomatique non-officiel en Ukraine et du blocage de la livraison d’aide militaire.
Il a aussi affirmé que Marie Yovanovitch, l’ex-ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine, licenciée par le président Trump en mai dernier, avait été victime d’une campagne de diffamation orchestrée par Rudy Giuliani. Celui-ci aurait collaboré dans ce cadre avec d’anciens procureurs ukrainiens (Viktor Shokin, Yuriy Lutsenko) qui, selon Kent, étaient corrompus et désiraient se venger des diplomates américains qui avaient dénoncé leurs agissements.
George Kent a aussi déclaré que la théorie – défendue par Giuliani et Trump – selon laquelle l’Ukraine aurait été coupable d’interférence dans l’élection présidentielle américaine de 2016 était totalement infondée.
Enfin, George Kent a déclaré qu’en 2015, lorsqu’il avait appris qu’Hunter Biden travaillait pour Burisma, il avait contacté le cabinet de Joe Biden, qui était alors vice-président des Etats-Unis, pour le mettre en garde contre la perception d’un conflit d’intérêts que cette situation pourrait créer. Il a toutefois souligné n’avoir jamais constaté de conduite suspecte de la part de Joe Biden. Il affirme même que la position officielle du gouvernement américain, défendue par le vice-président, était alors de plaider en faveur de la réouverture d’une enquête portant sur le patron de Burisma. (Une enquête qui avait été abandonnée après que le procureur ukrainien la dirigeant ait semble-t-il touché des pots-de-vin pour y mettre un terme).
- Ce qu’il faut retenir du témoignage de Marie Yovanovitch
Marie Yovanovitch a témoigné le vendredi 15 novembre, deux jours après Bill Taylor et George Kent.
Comme Taylor et Kent, l’ex-ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine, licenciée en mai dernier par le président Trump, s’est présentée comme une diplomate non-partisane déterminée à mettre en œuvre la politique étrangère des Etats-Unis le plus efficacement possible.
Yovanovitch a affirmé qu’en tant qu’ambassadrice en Ukraine, d’août 2016 à mai 2019, elle s’était rendue plusieurs fois sur le front russe pour évaluer la situation et avait défendu la politique américaine de soutien à l’Ukraine, approuvée aussi bien par les Démocrates que par les Républicains au Congrès. Yovanovitch a souligné qu’il était dans l’intérêt stratégique des Etats-Unis d’aider l’Ukraine à se défendre face à l’agression russe et à lutter contre la corruption pour devenir un pays plus démocratique. Elle a déclaré que des progrès importants avaient été réalisés ces dernières années. Mais, selon Yovanovitch, certains Ukrainiens corrompus n’ont pas apprécié les réformes anti-corruption mises en place et soutenues par la diplomatie américaine et ont cherché à se venger en orchestrant une campagne de diffamation à son encontre. Une campagne qui s’est avérée payante puisqu’elle a fini par être licenciée.
It was not surprising that when our anti-corruption efforts got in the way of a desire for profit or power, Ukrainians who preferred to play by the old, corrupt rules sought to remove me. What continues to amaze me is that they found Americans willing to partner with them and, working together, they apparently succeeded in orchestrating the removal of a U.S. Ambassador. (Il n’était pas surprenant que, alors que nos efforts de lutte contre la corruption se heurtaient à leurs désirs de profit et de pouvoir, certains Ukrainiens qui préféraient les anciennes règles corrompues cherchent à me renverser. Ce qui continue de m’étonner est qu’ils aient trouvé des Américains prêts à être leurs partenaires et qu’en travaillant ensemble, ils aient apparemment réussi à orchestrer le licenciement d’une ambassadrice des Etats-Unis)
Yovanovitch fait ici avant tout référence à Rudy Giuliani, qui a colporté de fausses accusations à son encontre, comme, par exemple, le fait qu’elle aurait rédigé une liste de personnalités à ne pas poursuivre en justice. L’ancien procureur Lutsenko, qui a eu des contacts avec Giuliani, fut le premier à l’affirmer, mais il a depuis reconnu qu’il s’agissait d’un mensonge et que cette liste n’avait en réalité jamais existé. Yovanovitch a également assuré qu’elle n’avait jamais rencontré Hunter Biden ni défendu ses intérêts en Ukraine.
I do not understand Mr. Giuliani’s motives for attacking me, nor can I offer an opinion on whether he believed the allegations he spread about me. Clearly, no one at the State Department did. What I can say is that Mr. Giuliani should have known those claims were suspect, coming as they reportedly did from individuals with questionable motives and with reason to believe that their political and financial ambitions would be stymied by our anti-corruption policy in Ukraine. (Je ne comprends pas quelles étaient les motivations de Mr. Giuliani pour m’attaquer, et je ne peux pas non plus savoir s’il croyait aux allégations qu’il a colportées à mon sujet. Clairement, personne au sein du Département d’Etat n’y croyait. Ce que je peux dire, c’est que Mr. Giuliani aurait dû savoir que ces affirmations étaient suspectes, puisqu’elles venaient d’individus aux motivations douteuses et qui avaient des raisons de croire que leurs ambitions politiques et financières seraient contrariées par notre politique de lutte contre la corruption en Ukraine)
Yovanovitch affirme que Giuliani a convaincu le président Trump de la licencier alors que personne au Département d’Etat ne pensait qu’il avait des raisons valables de le faire. Elle a une nouvelle fois regretté que le Département d’Etat ait refusé de la soutenir publiquement. D’après elle, le manque de soutien apporté par le Département d’Etat à ses employés victimes d’attaques de la part de la Maison Blanche nuit à l’institution, qui a de plus en plus de mal à recruter de nouveaux diplomates talentueux.
La fin du témoignage de Marie Yovanovitch s’est transformée en plaidoyer émouvant en faveur de la défense des diplomates qui prennent des risques pour défendre les intérêts de leur pays et qui ne devraient pas faire l’objet d’accusations mensongères de la part de leurs compatriotes, et encore moins de la Maison Blanche.
We are people who repeatedly uproot our lives, who risk – and sometimes give – our lives for this country. We are the 52 Americans who forty years ago this month began 444 days of deprivation, torture and captivity in Tehran. We are the dozens of Americans stationed at our embassy in Cuba and consulates in China, who mysteriously and dangerously – and in some cases perhaps permanently – were injured in attacks from unknown sources several years ago. And we are Ambassador Chris Stevens, Sean Patrick Smith, Ty Woods, and Glen Doherty – people rightly called heroes for their ultimate sacrifice to this nation’s foreign policy interests in Libya, eight years ago. We honor these individuals. They represent each one of you here – and every American. These courageous individuals were attacked because they symbolized America. What you need to know, what the American people need to know, is that while, thankfully, most of us answer the call to duty in less dramatic ways, every Foreign Service Officer runs these same risks. And, very often, so do our families. (Nous sommes les personnes qui déracinons régulièrement nos vies, qui risquons – et parfois donnons – nos vies pour ce pays. Nous sommes les 52 Américains qui, il y a quarante ans, ont vécu 444 jours de privation, de torture et de captivité à Téhéran. Nous sommes les dizaines d’Américains en poste à notre ambassade à Cuba et dans nos consulats en Chine, qui ont été mystérieusement et sérieusement blessés il y a plusieurs années – dans certains cas peut-être avec des séquelles permanentes – dans des attaques dont la source reste inconnue. Et nous sommes l’ambassadeur Chris Stevens, Sean Patrick Smith, Ty Woods et Glen Doherty – des gens qui sont à juste titre qualifiés de héros en raison de leur sacrifice ultime pour les intérêts de cette nation en Libye, il y a huit ans. Nous honorons ces individus. Ils représentent chacun d’entre vous ici – et chaque Américain. Ces individus courageux ont été attaqués parce qu’ils symbolisaient l’Amérique. Ce que vous devez savoir, ce que le peuple américain doit savoir, c’est que, même si la majorité d’entre nous remplit heureusement son devoir de manière moins dramatique, chaque membre du service diplomatique coure ces mêmes risques. Et, très souvent, nos familles également)
Marie Yovanovitch a précisé qu’elle ne pouvait guère donner d’informations sur le blocage de la livraison d’aide militaire à l’Ukraine et sur d’autres événements qui sont intervenus après son licenciement.
L’autre moment fort de l’audition de Marie Yovanovitch? La décision prise par Adam Schiff d’interroger la diplomate au sujet d’un tweet que le président Trump venait tout juste de publier à son sujet.

Le président Trump a raison de dire qu’il a le droit de licencier les ambassadeurs quand il le désire. Le licenciement de Marie Yovanovitch n’avait rien d’illégal. Un argument que les Républicains ne manquent d’ailleurs pas de mettre en avant. Cependant, il est évidemment assez rare qu’un président licencie un ambassadeur sans raison valable. Même si, encore une fois, il a parfaitement le droit de le faire.
La question qui se pose surtout ici est la suivante: le tweet du président Trump, publié alors même que Yovanovitch était en train de témoigner devant le Congrès, peut-il être considéré comme une tentative de subornation de témoin? Certains observateurs le pensent et c’est ce qu’a sous-entendu Adam Schiff. Quelques minutes après la publication du tweet du président, il l’a lu à haute voix à Marie Yovanovitch pour qu’elle y réagisse en direct devant des millions de téléspectateurs. L’ex-ambassadrice a déclaré que « c’est très intimidant. Je veux dire, je ne peux pas savoir ce que le président essaye de faire, mais je pense qu’il essaye d’être intimidant ». Ce à quoi Adam Schiff a répondu:
Some of us here take witness intimidation very seriously. (Certains d’entre nous ici prennent l’intimidation des témoins très au sérieux)
À la fin de son audition, Marie Yovanovitch a été fortement applaudie par les personnes présentes dans la salle.
- Le témoignage de David Holmes
David Holmes est un diplomate américain. C’est lui qui, selon Bill Taylor, aurait entendu le président Trump évoquer « les enquêtes » lors d’une conversation téléphonique avec Gordon Sondland le 26 juillet. Il a témoigné cette semaine devant le Congrès, à huis clos. CNN a toutefois obtenu le texte de son témoignage.
David Holmes a confirmé qu’il se trouvait bien avec Gordon Sondland le 26 juillet et qu’il avait bien entendu celui-ci s’entretenir au téléphone avec le président Trump. Holmes affirme que Donald Trump parlait tellement fort qu’il pouvait entendre ce qu’il disait. Il aurait demandé à Gordon Sondland au sujet de Volodymyr Zelensky: « Alors, il va ouvrir les enquêtes? ». Gordon Sondland aurait répondu au président Trump que Zelensky « loves your ass » (😳) et qu’il était prêt à répondre à ses attentes.
Pour info, Gordon Sondland doit témoigner publiquement dans quelques jours…
- Les prochaines auditions publiques prévues au calendrier
Adam Schiff a ajouté huit auditions publiques au calendrier:
Mardi 19/11
Jennifer Williams, conseillère du vice-président Mike Pence
Alexander Vindman, ex-membre du Conseil à la sécurité nationale du président Trump
Kurt Volker, ex-envoyé spécial du Département d’Etat pour les négociations avec l’Ukraine
Tim Morrison, ex-membre du Conseil à la sécurité nationale du président Trump
Mercredi 20/11
Gordon Sondland, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne
Laura Cooper, employée du Pentagone en charge des affaires européennes, russes et ukrainiennes
David Hale, employé du Département d’Etat
Jeudi 21/11
Fiona Hill, ex-membre du Conseil à la sécurité nationale du président Trump
LE VERDICT DE LA SEMAINE
Roger Stone, ami et conseiller informel de Donald Trump durant sa campagne de 2016, a été reconnu coupable des sept chefs d’accusation pesant contre lui lors de son procès. Il a notamment été reconnu coupable d’avoir menti sous serment au Congrès au sujet de ses liens avec WikiLeaks.
Le procès de Roger Stone était l’une des conséquences de l’enquête menée par le procureur Robert Mueller. C’est ce dernier qui a inculpé Stone.
Roger Stone est le sixième individu impliqué dans la campagne électorale de Donald Trump en 2016 à être condamné par la justice, après Paul Manafort, Michael Cohen, Rick Gates, Michael Flynn et George Papadopoulos. Manafort et Cohen dorment actuellement en prison. Gates et Flynn ont été reconnus coupables mais attendent le prononcé de leur peine. Papadopoulos a été condamné à quinze jours de prison et a déjà purgé sa peine.
La peine infligée à Roger Stone sera connue le 6 février prochain.
LE LIVRE DE LA SEMAINE
With All Due Respect, de Nikki Haley.
L’ex-ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations Unies, qui a quitté son poste il y a maintenant près d’un an, publie un livre dans lequel elle revient sur son expérience au sein de l’administration Trump, ainsi que sur d’autres épisodes de sa vie et de sa carrière politique. La presse a publié des extraits de l’ouvrage.
Nikki Haley affirme qu’elle a toujours été traitée avec respect par le président Trump. Elle affirme aussi que l’ancien Secrétaire d’Etat Rex Tillerson et l’ancien chef de cabinet de la Maison Blanche John Kelly lui ont confié qu’ils ignoraient régulièrement les ordres du président pour, selon eux, « sauver le pays ».
Kelly and Tillerson confided in me that when they resisted the president, they weren’t being insubordinate, they were trying to save the country. (Kelly et Tillerson m’ont confié que lorsqu’ils résistaient au président, ils n’étaient pas insubordonnés, ils essayaient de sauver le pays)
It was their decisions, not the president’s, that were in the best interests of America, they said. The president didn’t know what he was doing. (C’étaient leurs décisions, pas celles du président, qui étaient dans l’intérêt de l’Amérique, disaient-ils. Le président ne savait pas ce qu’il faisait)
Nikki Haley critique l’attitude de ses deux anciens collègues. Elle estime que s’ils étaient tant en désaccord avec la politique du président, ils auraient dû démissionner. D’après elle, les membres du Cabinet présidentiel ont le devoir de respecter les décisions du président puisque c’est lui qui a été élu par les citoyens. Néanmoins, le fait qu’Haley évoque les propos de Kelly et Tillerson dans son livre n’est pas forcément un cadeau pour Donald Trump. Elle confirme en effet qu’au moins deux membres de son administration considéraient le président comme un danger pour le pays !
Nikki Haley affirme aussi qu’elle était en accord avec les principales décisions prises par le président Trump en matière de politique étrangère pendant qu’elle était ambassadrice à l’ONU, à savoir le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et de l’accord de Paris sur le climat et le transfert de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem. Elle fait toutefois aussi état de certains désaccords avec le président. Elle critique notamment la façon dont il a géré sa rencontre avec Vladimir Poutine au sommet d’Helsinki ou les propos qu’il a tenus après la manifestation des suprémacistes blancs à Charlottesville. Elle déclare qu’elle a fait part de ses désaccords au président à ces moments-là.
Nikki Haley révèle aussi pour la première fois dans son livre qu’on lui a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique après la fusillade de Charleston, lors de laquelle un jeune homme blanc aux motivations racistes avait assassiné des fidèles dans une église afro-américaine de la ville. Haley était alors gouverneure de Caroline du Sud. Elle a ordonné le retrait du drapeau confédéré du Capitole de son état à la suite de la tuerie. Elle affirme qu’elle a souffert de crises de larmes incontrôlées et de pertes d’appétit et de concentration dans les mois qui ont suivi. On lui a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique pour lequel elle a été traitée. Elle confie qu’elle s’est sentie coupable de se sentir mal alors que les victimes et leurs familles avaient bien plus souffert qu’elle.
L’INFO À PEINE CROYABLE DE LA SEMAINE
Le président turc Recep Tayyip Erdogan était en visite à Washington cette semaine. Il a été reçu par le président Trump à la Maison Blanche. Le président avait convié cinq sénateurs républicains à assister à la rencontre, afin qu’ils puissent exprimer leurs inquiétudes concernant l’offensive militaire de la Turquie en Syrie et l’achat par l’armée turque de matériel militaire russe. Les sénateurs présents étaient Lindsey Graham, Ted Cruz, Rick Scott, Jim Risch et Joni Ernst.
D’après plusieurs sources, le président Erdogan n’a pas hésité à leur montrer une vidéo de propagande anti-kurde « surréaliste » sur son iPad. Cette vidéo présentait les Kurdes comme des terroristes. Les sénateurs n’auraient pas du tout été convaincus. Lindsey Graham se serait notamment fâché avec Erdogan et lui aurait demandé: « Vous voulez que je demande aux Kurdes de faire une vidéo sur ce que vous avez fait [en Syrie]? ».
LES SPÉCULATIONS DE LA SEMAINE
Donald Trump s’est rendu à l’hôpital Walter Reed samedi soir. Les membres du personnel de l’établissement n’avaient pas été avertis à l’avance de la visite présidentielle, alors que c’est généralement le cas. Il n’en fallait pas plus pour que la presse (surtout la presse étrangère) se demande si le président n’avait pas été victime d’un malaise. Rien ne permet de l’affirmer. Le président n’est resté que deux heures au sein de l’hôpital avant de rentrer à la Maison Blanche. La porte-parole de la Maison Blanche a assuré qu’il n’avait aucun problème de santé et que, parce que sa journée avait été très calme ce jour-là, il avait décidé de se rendre à l’hôpital pour effectuer à l’avance une partie de sa visite médicale annuelle.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Le mot Impeach affiché à la fenêtre d’un immeuble surplombant le lieu où le président Trump prononçait un discours avant le coup d’envoi de la parade des vétérans de New York, lors du Veterans Day. C’était lundi dernier. Le président avait choisi de se rendre à New York pour assister à cette parade, ce qu’aucun président n’avait jamais fait jusqu’ici. La parade réunit chaque année environ 25,000 participants. Le vice-président Mike Pence s’est quant à lui rendu au cimetière militaire d’Arlington. Dans son discours, le président Trump a décrit les vétérans américains comme « les plus grands combattants qui aient jamais marché sur la surface de la Terre ».
BIENTÔT UN NOUVEAU MÉMORIAL À WASHINGTON, D.C.?
Plusieurs députés et associations de vétérans souhaitent qu’un mémorial soit édifié à Washington pour rendre hommage aux victimes et aux vétérans de la « guerre contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis en réponse aux attentats du 11 septembre 2001. En principe, un mémorial n’est érigé que lorsqu’un conflit a pris fin, mais les défenseurs du projet estiment que tout le monde ignore combien de temps la guerre contre le terrorisme pourrait encore durer et qu’il serait injuste d’attendre sa fin pour rendre hommage à ceux qui y ont laissé la vie.
Une fondation a déjà été créée pour mener le projet à bien. Elle entend récolter 50 millions de dollars pour financer la construction du mémorial, qui pourrait être achevée en 2024 ou 2025.
Pour ceux qui connaissent un peu Washington et son National Mall, trois locations sont actuellement envisagées pour la construction du mémorial:
1) À l’intérieur des Constitution Gardens, non loin du mémorial de la guerre du Vietnam
2) Le long du Potomac, non loin des mémoriaux dédiés à Franklin D. Roosevelt et Martin Luther King Jr.
3) Entre le mémorial de la guerre de Corée et celui de la Seconde Guerre Mondiale

L’ÉLECTION DE LA SEMAINE
Le gouverneur démocrate de Louisiane, John Bel Edwards, a été réélu ce samedi. Il a battu son opposant républicain Eddie Rispone. John Bel Edwards reste le seul gouverneur démocrate dans le Sud du pays. Rappelons toutefois qu’il est plus conservateur que la majorité des membres de son propre parti sur certaines questions sociales. Il est notamment opposé à l’avortement et a signé en début d’année une heartbeat bill approuvée par le parlement de l’état. Cette loi interdit l’avortement dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés par un médecin.
ROAD TO 2020
À moins de 100 jours du caucus de l’Iowa, certains pensent manifestement qu’il est encore temps d’annoncer leur candidature à la présidence…
- Deval Patrick annonce sa candidature à la présidence
Deval Patrick, ancien gouverneur du Massachusetts, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. En décembre 2018, il avait pourtant déclaré qu’il ne serait pas candidat.
Pour ceux qui comptent, nous en sommes à 18 candidats encore en lice à l’investiture démocrate. Et Deval Patrick ne sera peut-être pas le dernier à se lancer dans la bagarre tardivement…. Les rumeurs vont bon train concernant une annonce de candidature imminente de l’ancien maire de New York Michael Bloomberg.
- Mark Sanford n’est plus candidat à l’élection présidentielle
L’un des trois adversaires déclarés de Donald Trump aux primaires républicaines a déclaré forfait cette semaine. Il s’agit de Mark Sanford, dont la campagne n’aura duré que deux mois. Il a justifié son abandon en expliquant qu’il était impossible de retenir l’attention de la presse et de suffisamment de citoyens dans le contexte actuel. D’après Sanford, le probable prochain impeachment du président Trump domine tant l’actualité qu’il est impossible d’avoir un débat sérieux sur la dette et le déficit, les sujets qu’il désirait mettre en avant pendant sa campagne, mais auxquels personne ne semble s’intéresser en ce moment.
- Les sondages de la semaine
Deux sondages sur les intentions de vote au caucus démocrate de l’Iowa sont parus cette semaine et ils donnent tous les deux Pete Buttigieg en tête pour la première fois !
Sondage Monmouth
Pete Buttigieg 22%
Joe Biden 19%
Elizabeth Warren 18%
Bernie Sanders 13%
Amy Klobuchar 5%
Kamala Harris 3%
Tom Steyer 3%
Andrew Yang 3%
Cory Booker 2%
Tulsi Gabbard 2%
Steve Bullock 1%
Julián Castro 1%
Sondage CNN/Des Moines Register
Pete Buttigieg 25%
Elizabeth Warren 16%
Joe Biden 15%
Bernie Sanders 15%
Amy Klobuchar 6%
Cory Booker 3%
Tulsi Gabbard 3%
Kamala Harris 3%
Tom Steyer 3%
Andrew Yang 3%
- Tim Ryan apporte son soutien à Joe Biden
Le député de l’Ohio Tim Ryan, qui a mis fin à sa propre campagne présidentielle il y a quelques semaines, a apporté son soutien à Joe Biden. Il affirme que l’ancien vice-président est le plus apte à convaincre les électeurs de la classe ouvrière du Midwest et à vaincre Donald Trump.
- Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez et Ilhan Omar dénoncent un coup d’état en Bolivie
Evo Morales, le président de Bolivie, a démissionné le week-end dernier après que des manifestations aient éclaté à la suite d’une élection présidentielle frauduleuse. Il a fui au Mexique, où il a obtenu l’asile politique.
Evo Morales était président de Bolivie depuis 14 ans. C’est une figure incontournable de la gauche latino-américaine. Le 20 octobre dernier, il a été réélu lors d’un scrutin présidentiel qui s’est avéré frauduleux, comme l’a noté un rapport de l’Organisation des États Américains. Des manifestations ont alors éclaté et l’armée bolivienne s’est rangée du côté des manifestants. Lorsque le commandant des forces armées boliviennes a déclaré que Morales devrait démissionner, celui-ci s’est exécuté et s’est dit victime d’un coup d’état. Alors qu’il se trouve désormais au Mexique, la situation reste tendue en Bolivie. Des partisans de Morales ont pris part à des émeutes, incendiant des maisons, des magasins et des bus dans les rues de La Paz. Des partisans de l’opposition ont quant à eux saccagé le domicile de l’ancien président.
Le gouvernement américain a dénoncé la fraude électorale lors de l’élection présidentielle bolivienne et s’est réjoui de la démission de Morales. Le président Trump a déclaré qu’il s’agissait d’un « moment significatif pour la démocratie ».
Bernie Sanders estime quant à lui qu’Evo Morales a été victime d’un coup d’état.

Les députées Alexandria Ocasio-Cortez et Ilhan Omar, qui soutiennent Bernie Sanders pour l’élection présidentielle, ont elles aussi dénoncé un coup d’état en Bolivie.


Ce qu’Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Bernie Sanders semblent oublier est que c’est précisément Evo Morales qui a empêché la tenue d’élections libres en truquant le dernier scrutin présidentiel.
- L’objet de la semaine
Un mug pour boire les larmes des milliardaires est désormais en vente sur le site web d’Elizabeth Warren….
- Julián Castro échoue à se qualifier pour le prochain débat démocrate
Le prochain débat démocrate aura lieu le 20 novembre. Julián Castro n’y participera pas. Il a échoué à remplir les critères de qualification nécessaires. C’est le premier débat dont il sera absent. Dix autres candidats y participeront: Joe Biden, Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Pete Buttigieg, Kamala Harris, Cory Booker, Amy Klobuchar, Andrew Yang, Tulsi Gabbard et Tom Steyer.
- La mise en garde de Barack Obama
Barack Obama a mis en garde les candidats démocrates à la présidence contre la défense d’un programme trop « révolutionnaire ». Un message sans doute avant tout adressé à Bernie Sanders et Elizabeth Warren.
This is still a country that is less revolutionary than it is interested in improvement. They like seeing things improved, but the average American doesn’t think you have to completely tear down the system and remake it. I think it is important for us not to lose sight of that. (Nous sommes toujours un pays qui est moins révolutionnaire qu’intéressé par l’évolution. Les Américains aiment voir les choses s’améliorer, mais l’Américain moyen ne pense pas qu’il faille complètement démolir le système et le reconstruire. Je pense qu’il est important pour nous de ne pas perdre cela de vue)
- Jon Huntsman annonce sa candidature au poste de gouverneur de l’Utah
Le Républicain Jon Huntsman, qui vient de quitter son poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Russie, a annoncé sa candidature au poste de gouverneur de l’Utah. Un poste qu’il a déjà occupé entre 2005 et 2009. Huntsman a ensuite été ambassadeur en Chine, candidat à l’élection présidentielle en 2012 et plus récemment nommé au poste d’ambassadeur à Moscou par Donald Trump. D’autres Républicains sont déjà candidats au poste de gouverneur de l’Utah, dont l’actuel lieutenant-gouverneur Spencer Cox. La primaire républicaine s’annonce décisive. L’Utah étant un état conservateur, son vainqueur sera très certainement élu face à son adversaire démocrate lors de l’élection générale.
LES FUTURES STARS DE LA POLITIQUE AMÉRICAINE?
Le magazine TIME a placé six jeunes élus dans sa liste des « leaders du futur ». Deux Démocrates et quatre Républicains.
Démocrates:
* Pete Buttigieg, maire de South Bend et candidat à l’élection présidentielle
* Kyrsten Sinema, élue sénatrice de l’Arizona lors des élections de mi-mandat en 2018
Républicains:
* Josh Hawley, élu sénateur du Missouri lors des élections de mi-mandat en 2018
* Dan Crenshaw, vétéran et élu député du Texas lors des élections de mi-mandat en 2018
* Elise Stefanik, députée de l’état de New York depuis 2015
* Francis Suarez, maire de Miami depuis 2017
PS: SEAN SPICER ÉLIMINÉ DE DANCING WITH THE STARS
Information importante (ou pas): Sean Spicer, l’ancien porte-parole de la Maison Blanche, a été éliminé cette semaine de l’émission de téléréalité Dancing with the Stars, au stade des quarts de finale.