RICK PERRY, MADE IN TEXAS

Rick Perry aime à rappeler qu’il a été pendant quatorze ans à la tête de la douzième économie du monde. L’ex-gouverneur du Texas est candidat pour la seconde fois à l’élection présidentielle. Il se dit bien mieux préparé aujourd’hui qu’en 2012 mais peine pour l’instant à s’imposer parmi les favoris aux primaires républicaines. Voici son portrait.

SA CARRIÈRE POLITIQUE EN UN COUP D’ŒIL

Député à la Chambre des Représentants de l’état du Texas (1985-1991)

Commissaire à l’Agriculture du Texas (1991-1999)

Lieutenant-gouverneur du Texas (1999-2000)

Gouverneur du Texas (2000-2015)

SON PARCOURS

James Richard Perry, dit Rick, est né le 4 mars 1950 à Paint Creek, au Texas. Il a grandi dans un environnement rural. Ses parents avaient une ferme et cultivaient le coton. Son père était aussi un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale et a longtemps occupé un poste politique au niveau local (celui de country commissioner). Pendant son enfance, le petit Rick a fait partie des Boy Scouts. Il a ensuite étudié à la Texas A&M University dont il est diplômé en science animale. Il est d’ailleurs de notoriété publique que l’ex-gouverneur du Texas est un grand amoureux des chiens. Sur Twitter, il s’affiche même en compagnie de son chien sur sa photo de profil.

La photo de profil de Rick Perry sur Twitter
La photo de profil de Rick Perry sur Twitter

À l’université, Perry était un étudiant populaire et réputé pour faire des canulars à ses camarades. Son premier job, alors qu’il était encore étudiant, fut de faire du porte-à-porte pour vendre des exemplaires de la Bible.

Après avoir obtenu son diplôme, Rick s’engage dans l’Air Force (l’armée de l’air américaine). Il y pilote des avions cargos C-130 et effectue plusieurs missions en Europe et au Moyen-Orient. En 1977, après cinq ans de bons et loyaux services, il quitte l’armée et rentre chez ses parents. Il ne fera alors plus rien de concret pendant six longues années. Il dit lui-même qu’il était complètement perdu et malheureux à l’époque. Il se contentait d’aider ses parents à la ferme mais il disparaissait aussi régulièrement plusieurs jours dans la nature, avec son sac de couchage, son chien et son cheval.

Ce sont finalement de jeunes politiciens locaux qui sont venus le convaincre de s’engager en politique parce qu’ils pensaient qu’il avait la personnalité pour s’y imposer. Perry s’engage alors au Parti Démocrate et est élu pour la première fois au parlement texan en 1984. En 1988, il fait même partie de l’équipe de campagne d’Al Gore pour l’élection présidentielle. Mais l’année suivante, il change de parti et devient Républicain. Il fait alors campagne pour le poste de commissaire à l’Agriculture du Texas.

Rick Perry en campagne pour le poste de commissaire à l'Agriculture du Texas, en 1990. (Source: Washington Post)
Rick Perry en campagne pour le poste de commissaire à l’Agriculture du Texas, en 1990. (Source: Washington Post)

Il remporte l’élection et occupera ce poste pendant huit ans. En 1998, il franchit encore un cap en étant élu au poste de lieutenant-gouverneur. Il devient donc le plus proche collaborateur du gouverneur de l’époque, qui n’est autre que George W. Bush. En 2000, ce dernier démissionne de son poste de gouverneur pour s’investir dans sa campagne présidentielle. Perry lui succède alors automatiquement. Il sera ensuite élu à trois reprises par les électeurs texans (en 2002, 2006 et 2010). Au total, il a donc occupé le poste de gouverneur pendant quatorze ans. Cela fait de lui le gouverneur resté le plus longtemps en poste de toute l’histoire du Texas !

En 2012, il est également candidat aux primaires républicaines pour l’élection présidentielle. Lorsqu’il annonce sa candidature, il est considéré comme l’un des favoris et il est très bien classé dans les sondages. Mais sa campagne va rapidement tourner au fiasco, notamment en raison de ses piètres performances lors des débats. Un épisode malheureux a marqué les esprits. Le 9 novembre 2011, un débat télévisé oppose les différents candidats aux primaires républicaines. Rick Perry annonce que s’il est élu, il supprimera trois agences fédérales. Il cite le commerce, l’éducation… puis ne parvient pas à se rappeler du nom de la troisième agence ! Pressé par l’un des journalistes pour savoir s’il est vraiment incapable de nommer la troisième agence qu’il veut supprimer, il reconnaît ne plus s’en souvenir et prononce un Oops resté célèbre. S’ensuivra une chute vertigineuse dans les sondages. Après avoir terminé seulement cinquième du caucus de l’Iowa, Perry retire sa candidature dès le mois de janvier 2012.

En janvier 2015, Rick Perry quitte son poste de gouverneur du Texas auquel il a décidé de ne pas se représenter une nouvelle fois. Au mois de juin, il annonce qu’il est à nouveau candidat à l’élection présidentielle. Il dit être aujourd’hui bien mieux préparé qu’en 2012 mais les potentiels électeurs républicains ne semblent pour l’instant pas convaincus. Rick Perry n’a en effet pas pu participer au premier grand débat du 6 août dernier entre candidats républicains. Fox News, organisatrice du débat, avait scindé les candidats en deux groupes selon leur classement dans les sondages. Les dix candidats les mieux classés ont participé au grand débat diffusé en prime-time alors que les autres ont dû se contenter d’un Happy Hour Debate, diffusé à une heure de moins grande écoute. Malheureusement pour lui, Rick Perry a échoué de peu à se qualifier pour le grand débat puisqu’il était classé à la onzième place dans les sondages. De plus, il s’est fait volé la vedette par Carly Fiorina lors du Happy Hour Debate. Et sa campagne semble désormais avoir beaucoup de mal à décoller. On a en effet appris qu’il ne récoltait presque plus de dons et qu’il avait par conséquent provisoirement cessé de payer certains membres de son staff de campagne.

Côté vie privée, Rick Perry est marié et a deux fils.

L’ANNONCE DE SA CANDIDATURE

Rick Perry a annoncé sa candidature à la présidence le 4 juin à Dallas. Avant de prononcer son discours, il a fait une entrée remarquée au son d’une chanson mélangeant rap et country. Il s’agit d’une version de la chanson Answer To No One de Colt Ford dont les paroles ont été spécialement modifiées pour la campagne de Perry, avec l’accord de l’artiste. On peut y entendre des phrases comme Take my job but not my gun (Prenez mon emploi mais pas mon flingue).

LE DISCOURS

Perry a commencé par évoquer son parcours personnel avant de s’en prendre à Barack Obama. Il a critiqué la politique économique et la politique étrangère de ce dernier, notamment sa décision de retirer les troupes américaines d’Irak.

No decision has done more harm than the president’s withdrawal of American troops from Iraq. Let no one be mistaken : leaders of both parties have made grave mistakes in Iraq. But in January of 2009, when Barack Obama became commander-in-chief, Iraq had been largely pacified. America had won the war. But our president failed to secure the peace. (Aucune décision n’a fait autant de mal que celle du président de retirer les troupes américaines d’Irak. Ne laissons personne se méprendre : les leaders des deux partis ont commis de graves erreurs en Irak. Mais en janvier 2009, lorsque Barack Obama est devenu commandant-en-chef, l’Irak avait été largement pacifié. L’Amérique avait gagné la guerre. Mais notre président a échoué à assurer la paix)

Tout cela pour diffuser ensuite un message optimiste : l’Amérique a déjà connu des périodes difficiles et s’en est toujours relevée. Il est possible de changer les choses à nouveau et c’est dans cette optique qu’il est candidat à la présidence. Il s’est alors adressé à tous les américains en difficulté – il a cité tour à tour les américains endettés, les enfants qui vivent de l’aide alimentaire, les américains vivant sous le seuil de pauvreté etc. – pour leur dire I hear you (Je vous entends). Il dit vouloir être leur président. Alors qu’on ne s’y attendait pas, il est même allé jusqu’à critiquer les excès de Wall Street et dire qu’il était nécessaire de réguler le capitalisme actuel.

Il a ensuite évoqué les mesures qu’il entendait prendre rapidement après son élection. Cela inclut la suppression d’un bon nombre de réglementations adoptées par l’administration Obama, la suppression de l’accord diplomatique avec l’Iran, l’approbation de la construction du Keystone XL Pipeline* et aussi la signature d’un executive order autorisant les exportations de gaz et de pétrole américains vers l’Europe afin de libérer celle-ci de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine.

*Le Keystone Pipeline est un oléoduc reliant le Canada à l’Illinois et à l’Oklahoma, fonctionnel depuis 2011. Keystone XL désigne quant à lui un projet d’extension qui a été proposé par la firme TransCanada (qui exploite l’oléoduc) en 2008. Une partie du projet, rejoignant le Texas, a déjà été construite et mise en service en 2014. Mais la construction d’un dernier tronçon (qui devrait relier le Canada au Nebraska en passant par le Montana et le Dakota du Sud) n’a toujours pas débuté. En effet, ce projet est très critiqué par les associations de défense de l’environnement. En février 2015, le Congrès à majorité républicaine avait voté en faveur du démarrage des travaux mais le président Obama y a opposé son veto.

En dehors de ces quelques mesures, Rick Perry n’a pas fait part d’un véritable programme électoral lors de son discours. Il a par contre insisté sur son bilan en tant que gouverneur du Texas. Il pense que les électeurs accorderont leur préférence à un homme ayant déjà prouvé qu’il était capable de prendre des mesures efficaces.

We have seen what happens when we elect a president based on media acclaim rather than a record of accomplishment. This will be a « show me, don’t tell me » election, where voters look past the rhetoric to the real record. (Nous avons vu ce qu’il se passe quand nous élisons un président en fonction des éloges médiatiques plutôt que d’un bilan d’accomplissements. Cela sera une élection « montrez-moi, et non pas dites-moi », où les électeurs vont passer outre la rhétorique pour regarder le vrai bilan)

Sa position actuelle dans les sondages et la course en tête de Donald Trump ne semblent pour l’instant pas lui donner raison.

LE TWEET

Traduction: Dans les coulisses avant ma grande annonce. Et dans la courte vidéo accompagnant le tweet, Perry explique qu'il va annoncer sa candidature à la présidence.
Traduction: Dans les coulisses avant ma grande annonce. Et dans la courte vidéo accompagnant le tweet, Perry explique qu’il va annoncer sa candidature à la présidence.

LOGO DE CAMPAGNE

Le logo de campagne de Rick Perry est composé d’un P majuscule rouge surmonté d’une grande étoile, sans doute pour évoquer le Texas qui est surnommé le Lone Star State (l’état de l’étoile solitaire). Le tout est entouré d’un cercle bleu contenant l’inscription Perry President.

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LE SITE WEB OFFICIEL

Lorsque l’on se connecte au site web rickperry.org, une vidéo promouvant la candidature de Rick Perry démarre automatiquement. Outre les liens pour contribuer à la campagne et pour suivre le candidat sur les réseaux sociaux, on trouve tout d’abord une rubrique biographique. Rick Perry y met en avant le fait d’être à la fois un fermier, un vétéran et un gouverneur. L’ensemble de son parcours est brièvement évoqué. Il affirme aussi être membre de la NRA.

La rubrique la plus fournie du site est celle consacrée à son bilan en tant que gouverneur du Texas. La rubrique Issues, habituellement consacrée au programme du candidat, est elle extrêmement pauvre. Elle ne contient que quelques lignes où Perry explique qu’il faut créer de la croissance économique, baisser les impôts, régler le problème de la dette ou encore assurer la sécurité nationale. On ne trouve donc pas de véritable programme électoral sur son site. Il semble vouloir avant tout convaincre les électeurs grâce à ses actions passées.

Que peut-on lire de son bilan en tant que gouverneur?

  • Bilan économique

Perry insiste sur le bon bilan économique du Texas. Il présente toute une série de statistiques très positives. Par exemple :

– 2,2 millions de nouveaux emplois ont été créés au Texas pendant la durée de son mandat de gouverneur, ce qui représente quatre fois plus d’emplois créés que dans le reste du pays.

– Le PIB du Texas a augmenté de 55% pendant la durée de son mandat.

etc.

  • Actions à la frontière

Perry évoque les actions qu’il a entreprises pour sécuriser la frontière avec le Mexique, malgré le manque de moyens alloué à cet effet par le gouvernement fédéral. Il rappelle notamment qu’il n’a pas hésité à déployer la Garde Nationale du Texas sur place quand cela était nécessaire. On peut accéder à une page reprenant la liste de toutes les opérations menées à la frontière au cours de son mandat.

  • Éducation

Perry évoque aussi son bilan en matière d’éducation. Au cours de son mandat, le Texas est devenu le deuxième état en terme de graduation rate (le pourcentage de personnes obtenant un diplôme) et le premier en ce qui concerne les Hispaniques et les Afro-Américains.

  • Réforme du système judiciaire

Perry rappelle qu’il a mis en place une importante réforme du système judiciaire en 2007. Il explique qu’à son arrivée au pouvoir, les tribunaux étaient très sévères et envoyaient sans hésitation les jeunes ayant commis des délits mineurs en prison. Or, dans la plupart des cas, il s’agissait de jeunes drogués commettant des délits afin de pouvoir se procurer leur dose. Et pour Perry, les envoyer en prison n’était pas la bonne solution car ils devenaient alors de véritables criminels au contact des autres détenus. C’est pourquoi, en collaboration avec le monde judiciaire, Perry a mis en place des drug courts (des tribunaux de la drogue) au Texas. Ceux-ci s’occupent des procès des jeunes dépendants à la drogue ayant commis des crimes non violents. Au lieu de les envoyer en prison, ils les condamnent à des peines moins lourdes à condition qu’ils acceptent de se faire soigner. L’addiction à la drogue est donc désormais considérée comme une maladie et non plus comme un crime et l’état du Texas accorde une seconde chance à ces individus. Perry dit être très fier de cette réforme. D’autant plus que cela a également permis de diminuer les impôts des contribuables puisqu’il y a désormais moins de personnes incarcérées dans les prisons de l’état et que trois prisons ont même pu être fermées. Le taux de criminalité au Texas aurait également baissé de 24% durant le mandat de Perry et atteint son taux le plus bas depuis 1968.

  • Défense du Second Amendement

Perry assure avoir défendu avec vigueur le Second Amendement au cours de son mandat, s’opposant à toute nouvelle législation visant à réguler davantage la vente d’armes à feu. Il rappelle aussi avoir fait passer une loi autorisant les habitants à user de la force contre autrui en cas de légitime défense.

  • Défense des valeurs familiales

Perry évoque également ses actions en vue de la défense de ce qu’il appelle les valeurs familiales. Au cours de son mandat, le Texas a adopté une loi interdisant l’avortement au-delà de vingt semaines de grossesse ou encore une loi interdisant à une fille mineure d’avorter sans une autorisation parentale. Perry a aussi fait adopter un amendement constitutionnel définissant le mariage comme exclusivement entre un homme et une femme. Le Texas faisait donc partie des derniers états où le mariage homosexuel était illégal avant la récente décision de la Cour Suprême, qui a estimé en juin dernier que l’interdiction du mariage homosexuel était inconstitutionnelle.

RICK PERRY ET LE MIRACLE TEXAN

Rick Perry met régulièrement en avant son bilan en tant que gouverneur du Texas, notamment d’un point de vue économique. Et il est vrai que le Texas a beaucoup mieux résisté à la crise économique de 2008 que le reste du pays. À tel point qu’on s’est mis à parler ces dernières années de « miracle texan ». En 2013, le magazine TIME présentait même le Texas comme le futur de l’Amérique.

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Ces dernières années, de nombreux américains ont quitté leur état d’origine pour s’établir au Texas. Entre 2010 et 2014, ils ont été plus de 560,000 à faire ce choix. Plus d’un demi-million de personnes ! Ce n’est bien sûr pas la première fois que le Texas attire de nouveaux résidents. Au dix-neuvième siècle notamment, il était devenu courant de lire sur les façades de maisons abandonnées la mention GTT (abréviation de Gone To Texas). Mais à l’époque, il s’agissait surtout de personnes ayant contracté des dettes qu’ils ne pouvaient plus rembourser ou de criminels qui se réfugiaient au Texas pour échapper à la justice de leur état. Aujourd’hui, les motivations ne sont plus les mêmes et le phénomène atteint une ampleur inédite. Alors comment l’expliquer? Les motivations sont avant tout économiques.

  1. Des emplois et un environnement favorable à la création d’entreprise

Le Texas a mieux résisté à la crise économique de 2008 que le reste du pays. Il y aurait aujourd’hui 1,1 million de travailleurs supplémentaires au Texas par rapport à 2008, alors qu’il n’y en aurait que 3,3 millions de plus dans tout le pays. Autrement dit, le Texas est à lui seul responsable d’une très grande part de la création d’emplois dans le pays ces dernières années. De plus, le Texas a très peu de réglementations encadrant la création d’entreprise. Il est donc facile d’y créer sa propre PME.

2.  Une faible fiscalité

Il n’y a aucun impôt sur le revenu au Texas, seulement des taxes à la consommation.

3.  Un coût de la vie peu élevé

Le coût de la vie est bien moins élevé au Texas que dans le reste du pays, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Alors que de moins en moins d’américains parviennent à devenir propriétaires, il est encore possible d’acheter une maison à un coût raisonnable au Texas. Par exemple, le coût d’un remboursement mensuel pour l’achat d’une maison est globalement moins élevé que le loyer mensuel d’un appartement à New York.

Voilà grosso modo les ingrédients de la recette miracle texane. Mais le modèle texan n’a pas que des admirateurs. En effet, son modèle économique fait aussi du Texas l’un des états les plus inégalitaires du pays. Comme il n’y a pas d’impôt sur le revenu et que tout le monde paye exactement les mêmes taxes à la consommation, les plus pauvres voient partir un pourcentage beaucoup plus grand de leur salaire en taxes que les plus riches. De plus, si l’état prélève moins d’impôts, il dépense également beaucoup moins qu’ailleurs. Les services publics et l’aide sociale sont donc peu développés. Tout cela engendre une certaine forme de précarité. Le Texas compte par exemple plus de personnes n’ayant aucune couverture médicale que les autres états (20% contre 13% au niveau national).

Mais Rick Perry est-il vraiment le responsable du « miracle texan »? Il y a débat à ce sujet. Certains économistes estiment que la politique économique de Rick Perry a en effet largement contribué au « miracle texan » et qu’il a aussi été très doué pour convaincre de grandes entreprises de venir s’installer et investir au Texas. Mais d’autres économistes relativisent l’impact de la politique du gouverneur et estiment que le boom économique texan s’explique avant tout par ses ressources en pétrole. En tout cas, en cas d’élection, Rick Perry semble déterminé à reproduire la politique économique texane à l’échelon fédéral. Autrement dit, diminuer les impôts et les dépenses de l’état et simplifier les réglementations encadrant le monde du travail et la création d’entreprise.

GUERRE OUVERTE AVEC DONALD TRUMP

Si Rick Perry a fait parler de lui en ce début de campagne, c’est avant tout en raison de ses critiques acerbes adressées à un autre candidat républicain, Donald Trump. Au début de l’été, le milliardaire avait déclenché plusieurs polémiques en raison de ses propos vis-à-vis des immigrants mexicains (qu’il avait assimilés à des criminels et des violeurs) et de la remise en cause du statut de héros de guerre de John McCain. Si ces propos avaient été presque unanimement condamnés par les autres candidats républicains, c’est Rick Perry qui avait frappé le plus fort puisqu’il avait été jusqu’à qualifier Trump de « cancer » pour le Parti Républicain dans un discours intitulé Defending Conservatism Against the Cancer of Trump-ism. Ce discours avait bien entendu retenu l’attention des médias. En voici deux extraits :

Donald Trump’s candidacy is a cancer on conservatism, and it must be clearly diagnosed, excised and discarded. (La candidature de Donald Trump est un cancer pour le conservatisme, et il doit être clairement diagnostiqué, excisé et jeté)

I, for one, will not be silent when a candidate for the high office of president runs under the Republican banner by targeting millions of Hispanics, and our veterans, with mean-spirited vitriol. I will not go quiet when this cancer on conservatism threatens to metastasize into a movement of mean-spirited politics that will send the Republican Party to […] the graveyard. (Je ne resterai pas silencieux lorsqu’un candidat au poste de président se présente sous la bannière républicaine en visant des millions d’Hispaniques, et nos vétérans, avec une méchanceté mesquine. Je ne resterai pas silencieux quand ce cancer pour le conservatisme menace de se propager en un mouvement de politique mesquine qui enverra le Parti Républicain au cimetière)

Les deux hommes ne semblent vraiment pas s’apprécier puisque Donald Trump avait ensuite rétorqué que Rick Perry mettait des lunettes pour que les gens pensent qu’il était intelligent mais que cela ne fonctionnerait pas. Il avait également publié ce tweet suggérant qu’il faudrait faire passer un test de QI à Rick Perry avant de le laisser participer au débat républicain.

Traduction: Rick Perry a échoué à la frontière. Il devrait être forcé de passer un test de QI avant d'être autorisé à participer au débat.
Traduction: Rick Perry a échoué à la frontière. Il devrait être forcé de passer un test de QI avant d’être autorisé à participer au débat.

Depuis lors, Donald Trump a été au centre de nouvelles polémiques, notamment en raison de ses propos vis-à-vis de la journaliste Megyn Kelly. Alors qu’il fait toujours la course en tête dans les sondages, les autres candidats républicains le critiquent de plus en plus ouvertement. Mais, hormis peut-être la récente tribune publiée par Rand Paul, le discours de Perry reste la prise de position la plus conséquente jusqu’ici.

CONCLUSION

Depuis le début de sa campagne, Rick Perry se vante de son bilan en tant que gouverneur du Texas. C’est en effet probablement son meilleur atout. Mais sa mauvaise campagne électorale de 2012 et son fameux Oops sont encore dans toutes les mémoires et continuent de nuire à sa crédibilité au niveau national. Étant donné sa position actuelle dans les sondages et les difficultés financières auxquelles sa campagne doit faire face, il est difficile de croire qu’il ait encore la moindre chance de l’emporter. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que les sondages ne sont pas une science exacte et qu’il reste encore plusieurs mois de campagne avant le début des primaires. Les choses peuvent donc encore basculer. Rick Perry assure en tout cas continuer d’y croire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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