En attendant les résultats du Super Tuesday, rien de tel qu’un retour sur l’actualité politique de la semaine dernière.
DEUX ÉLECTIONS ET UN DÉBAT
On a voté cette semaine au Nevada et en Caroline du Sud. Un débat républicain a également eu lieu à Houston. Si vous ne les avez pas encore lus, vous pouvez cliquer sur les liens suivants pour consulter nos articles.
Donald Trump remporte le caucus républicain du Nevada
Hillary Clinton l’emporte largement en Caroline du Sud
Compte-rendu du débat républicain de Houston
Venons-en maintenant au reste de l’actualité de la semaine.
LE PLAN DE LA SEMAINE
En 2008, Barack Obama promettait que s’il était élu à la Maison Blanche, la prison de Guantanamo serait fermée en moins d’un an. Huit ans plus tard, elle abrite toujours des détenus. Mais le président américain semble s’être souvenu de sa vieille promesse de campagne. Il a annoncé cette semaine avoir soumis au Congrès un plan pour parvenir à la fermeture du site. L’initiative a toutefois peu de chances d’aboutir puisque les Républicains, majoritaires au Congrès, ont déjà clairement indiqué leur opposition à ce plan.
S’exprimant depuis la Maison Blanche, Barack Obama a mis deux arguments en avant pour justifier sa volonté de fermer Guantanamo.
1. Son fonctionnement est contraire aux valeurs américaines.
Keeping this facility open is contrary to our values. (Garder ce complexe ouvert est contraire à nos valeurs)
The plan we’re putting forward today isn’t just about closing the facility at Guantanamo […] This is about closing a chapter in our history. (Le plan que nous proposons aujourd’hui n’est pas juste là pour fermer le complexe de Guantanamo […] Il s’agit de clore un chapitre de notre histoire)
2. Fermer Guantanamo permettrait à l’état d’économiser entre 65 et 85 millions de dollars par an.
Mais pour fermer Guantanamo, il faut bien sûr d’abord transférer sur le territoire américain les détenus qui s’y trouvent encore. Combien de personnes sont concernées? Il reste aujourd’hui 91 détenus à Guantanamo, contre un maximum de 684 détenus atteint en 2003. Aucun nouveau détenu n’est en réalité arrivé à Guantanamo depuis 2008, comme on peut le voir sur ce graphique. Les barres rouges représentent les arrivées à Guantanamo et les barres jaunes les détenus quittant Guantanamo ou y étant décédés.

Le plan de Barack Obama identifie treize sites susceptibles d’accueillir les 91 derniers détenus mais ne tranche pas en faveur de l’un de ces sites en particulier. Loin d’être satisfaisant pour l’opposition républicaine.
LES SOUTIENS DE LA SEMAINE
Les équipes continuent de se former autour des candidats encore en course pour la présidence. Petit récapitulatif des nombreuses déclarations de soutien de la semaine.
- Donald Trump
Jusqu’ici, aucun élu en exercice ne soutenait ouvertement Donald Trump. Son seul soutien politique majeur était celui de Sarah Palin, ex-gouverneure de l’Alaska. On a donc assisté à un tournant majeur cette semaine puisqu’en quelques jours, Trump a reçu le soutien de plusieurs gouverneurs et élus du Congrès. À commencer par Chris Christie.
Chris Christie. Au lendemain du débat républicain de Houston, le gouverneur du New Jersey Chris Christie rejoignait Donald Trump lors de l’un de ses meetings et annonçait qu’il soutenait désormais sa candidature. La nouvelle a surpris tout le monde. Personne ne s’y attendait. Christie est en effet plutôt considéré comme un membre de l’aile modérée du Parti Républicain. Lors de sa propre campagne électorale (ndlr: Christie était lui-même candidat aux primaires républicaines et avait mis fin à sa campagne après la primaire du New Hampshire), il avait critiqué Trump à plusieurs reprises. Un exemple parmi d’autres, datant de décembre 2015 :
We do not need reality TV in the Oval Office. (Nous n’avons pas besoin de télé-réalité dans le Bureau Ovale)
Christie s’était aussi montré critique envers les propos de Trump sur les musulmans. Alors pourquoi? Voici les deux explications qui nous paraissent les plus vraisemblables et qui reviennent d’ailleurs le plus souvent, que ce soit dans la presse ou dans la bouche de membres des équipes de campagne des autres candidats.
1. Opportunisme et ambition
Christie sait que Trump peut gagner et aimerait obtenir un poste dans sa future administration. Quelques jours plus tôt, Trump avait d’ailleurs déclaré qu’il choisirait probablement comme vice-président une personne ayant plus d’expérience politique que lui. Certains imaginent donc déjà un ticket Trump-Christie. D’autres pensent que Christie serait plus intéressé par le poste d’Attorney General (équivalent de notre Ministre de la Justice). Il était en effet procureur avant d’entrer en politique. Bien sûr, Christie a assuré que Trump ne lui avait rien promis en échange de son soutien mais quasiment personne n’y croit.
2. La haine envers Marco Rubio
Le mot haine peut paraître excessif mais il a pourtant été employé par l’un des conseillers du candidat républicain John Kasich. Cet homme, interrogé par un journaliste sur la raison du choix de Christie, a simplement déclaré : « La haine envers Marco ». Il est vrai que tout au long de la campagne, on a pu s’apercevoir que Christie n’appréciait guère Marco Rubio. Il n’a cessé de le comparer au Barack Obama de 2008, un jeune sénateur sachant bien parler mais n’ayant pas l’expérience suffisante pour devenir Président. On se souvient aussi que Christie s’en était pris violemment à Rubio lors d’un débat, ce qui avait amené ce dernier à répéter la même phrase à plusieurs reprises. Or, malgré cet épisode gênant, Rubio est toujours candidat, alors que Christie a dû mettre fin à sa campagne. Y aurait-il de la revanche dans l’air?
Ces deux explications étant les plus plausibles pour expliquer le ralliement de Christie à Trump, inutile de dire qu’une image d’opportuniste prêt à trahir ses idéaux risque désormais de coller à la peau du gouverneur du New Jersey. Meg Whitman, femme d’affaires qui faisait partie de l’équipe de campagne de Christie, a affiché sa déception et a déclaré :
Chris Christie’s endorsement of Donald Trump is an astonishing display of political opportunism. (Le soutien de Chris Christie à Donald Trump est un étalage stupéfiant d’opportunisme politique)
De nombreux républicains opposés à Trump en veulent énormément à Christie. Certains n’ont pas hésité à le dire et à afficher leur mépris sur les réseaux sociaux. Ce tweet de Tim Miller, ancien porte-parole de Jeb Bush, n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres.

La décision de Christie a aussi inspiré le dessinateur Matt Wuerker.

Outre Chris Christie, voici les autres personnalités républicaines qui ont apporté leur soutien à Donald Trump cette semaine.
Paul LePage, gouverneur du Maine
Jan Brewer, ex-gouverneure de l’Arizona
Duncan Hunter, député de Californie. Nous vous avions parlé de lui il n’y a pas très longtemps, souvenez-vous.
Chris Collins, député de New York.
Jeff Sessions, sénateur de l’Alabama. C’est le premier sénateur qui apporte son soutien à Trump. Sessions est connu pour son combat contre l’immigration illégale. Ted Cruz le citait d’ailleurs souvent lors de ses meetings, en le présentant comme son meilleur partenaire dans la lutte contre la Gang of Eight Bill.
Enfin, on a aussi appris que Sarah Huckabee, la fille de Mike Huckabee, avait rejoint la campagne de Trump en tant que conseillère. Mike Huckabee n’a encore apporté son soutien à aucun candidat depuis qu’il a mis un terme à sa campagne.
- Marco Rubio
Comme Donald Trump, Marco Rubio a reçu de très nombreuses marques de soutien cette semaine.
Bob Dole, ex-député du Kansas et ex-candidat républicain à l’élection présidentielle. Dole soutenait initialement Jeb Bush mais s’est rallié à Rubio suite à l’abandon de son favori.
Asa Hutchinson, gouverneur de l’Arkansas.
Tim Pawlenty, ex-gouverneur du Minnesota et candidat aux primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2012.
Plusieurs autres députés et sénateurs. Marco Rubio reste le candidat républicain le plus soutenu au Congrès. Davantage de membres du Congrès (députés + sénateurs) le soutiennent que tous ses adversaires réunis.
- Ted Cruz
Ted Cruz n’a reçu qu’un seul soutien cette semaine mais c’est un soutien de poids. Il s’agit en effet du gouverneur du Texas, Greg Abbott. Ted Cruz, qui représente le Texas au Sénat, est donc désormais soutenu par l’ex-gouverneur (Rick Perry) et le gouverneur actuel (Greg Abbott) de son état.
- John Kasich
John Kasich a reçu deux soutiens importants cette semaine.
Butch Otter, gouverneur de l’Idaho.
Alberto Gonzales, ministre de la Justice pendant deux ans sous la présidence de George W. Bush.
- Hillary Clinton
Hillary Clinton était déjà soutenue par de très nombreux députés et sénateurs démocrates. Le leader des Démocrates au Sénat, Harry Reid, s’est ajouté à la liste cette semaine.
- Bernie Sanders
Bernie Sanders a reçu le soutien de Tulsi Gabbard, députée d’Hawaï. Celle-ci a même démissionné de son poste de vice-présidente du Parti Démocrate afin de pouvoir afficher publiquement son soutien à Sanders (ndlr: les députés occupant un poste au sein de la direction du Parti ne peuvent pas afficher leur préférence pour tel ou tel candidat). Gabbard, qui a combattu en Irak, a expliqué qu’elle voulait absolument voir Sanders l’emporter parce qu’il ne défendait pas une politique étrangère interventionniste.
Bernie Sanders a également reçu le soutien hollywoodien du réalisateur Spike Lee.
LA LETTRE DE LA SEMAINE
La lettre de la semaine est une lettre adressée par le sénateur républicain du Nebraska Ben Sasse aux supporters de Donald Trump sur son compte Facebook. (À lire ici). Sasse y explique pourquoi il ne peut pas soutenir Trump et pourquoi il ne votera pas pour lui lors de l’élection générale s’il est le candidat de son parti. C’est la première personnalité républicaine à affirmer qu’elle ne votera pas pour Donald Trump lors de l’élection générale s’il gagne les primaires. Sasse explique qu’il ne votera jamais non plus en faveur d’Hillary Clinton. Si l’élection de novembre oppose Clinton à Trump, il dit qu’il cherchera une troisième option. Et il ajoute qu’il pense ne pas être le seul dans ce cas.
LE DUEL DE LA SEMAINE
Depuis le débat républicain de Houston où ils se sont durement affrontés, Marco Rubio et Donald Trump ne cessent plus de s’attaquer mutuellement. Donald Trump a moqué Marco Rubio lors de plusieurs meetings, l’accusant notamment de transpirer énormément ou d’utiliser trop de maquillage. Il a aussi publié plusieurs tweets désobligeants à son encontre.

On a évidemment l’habitude de voir Donald Trump se livrer à ce genre d’attaques personnelles. Mais ce qui est nouveau, c’est l’attitude de Marco Rubio. Jusqu’ici, celui-ci n’avait pas l’habitude de répondre à ce genre d’attaques. Il semble désormais avoir décidé de rendre coup pour coup à Trump. En quelques jours, on a pu l’entendre prononcer les phrases suivantes:
Donald Trump likes to sue people. He should sue whoever did that to his face. (Donald Trump aime attaquer les gens en justice. Il devrait intenter un procès à la personne qui a fait cela à son visage)
He’s not gonna make America great, he’s gonna make America orange. (Il ne va pas rendre l’Amérique grande, il va rendre l’Amérique orange)
Marco Rubio a aussi publié plusieurs tweets contenant le hashtag #NeverTrump, qui a fait son apparition sur Twitter ce week-end.

LE LICENCIEMENT DE LA SEMAINE
Ted Cruz a licencié son porte-parole, Rick Tyler, après que celui-ci ait publié une vidéo attribuant à Marco Rubio des propos qui n’étaient pas les siens. La vidéo montrait Marco Rubio croisant un membre de l’équipe de campagne de Cruz dans un hôtel. On y voit Rubio s’approcher du jeune homme qui lit la Bible et lui dire quelques mots. Problème? Ce que dit Rubio est inaudible. La vidéo était donc sous-titrée et les propos suivants attribués à Rubio : Got a good book there, not many answers in it. (Voilà un bon livre, pas beaucoup de réponses à l’intérieur)
Mais le jeune homme concerné a ensuite confirmé que les propos exacts de Rubio étaient : Got a good book there, all the answers are in there. (Voilà un bon livre, toutes les réponses sont à l’intérieur)
Rick Tyler a rapidement reconnu son erreur et supprimé la vidéo. Il a également publié un mot d’excuse sur sa page Facebook. Mais ces excuses n’ont pas suffi à Ted Cruz qui a déclaré qu’il s’agissait d’une « grave erreur de jugement » et a exigé la démission de Tyler.
L’IMAGE DE LA SEMAINE
Vous avez certainement vu les images de Virginia McLaurin, cette dame de 106 ans dansant de joie en rencontrant Barack et Michelle Obama à la Maison Blanche.
McLaurin est née en 1909 en Caroline du Sud et vit à Washington depuis 41 ans. Elle rêvait de rencontrer le premier président noir des Etats-Unis. En 2014, elle avait posté une courte vidéo sur YouTube dans laquelle elle expliquait
I didn’t think I’d ever live to see a colored president. (Je ne pensais pas que je vivrais assez longtemps pour voir un président de couleur)
La vidéo était accompagnée d’une pétition demandant à ce qu’elle puisse rencontrer le Président. Deux ans plus tard, son vœu a été exaucé.
LA PHRASE DE LA SEMAINE
I’m not going to pay for that f**** wall. (Je ne payerai pas pour ce p**** de mur)
Cette phrase a été prononcée (en anglais dans le texte) par l’ancien président du Mexique (de 2000 à 2006) Vicente Fox. Il accordait une interview à une chaîne de télévision américaine et faisait évidemment référence au mur que Donald Trump entend construire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Rappelons que Trump promet qu’il forcera le gouvernement mexicain à financer la construction de ce mur. Dans une autre interview, accordée à CNN, Fox a aussi déclaré que Trump lui faisait penser à Hitler.
LA POLÉMIQUE DE LA SEMAINE
Ou plutôt les polémiques de la semaine. On les doit toutes les deux à Donald Trump.
1. Comme vous le savez, Donald Trump est un grand utilisateur du réseau social Twitter. Outre la rédaction de ses propres tweets, il a l’habitude de partager régulièrement (retweeter en langage Twitter) des tweets qui lui sont adressés par ses supporters. Ce week-end, il a partagé un tweet rédigé par un utilisateur nommé Ilduce2016. Le tweet contenait une célèbre citation de Benito Mussolini accolée au nom de Donald Trump.
It is better to live one day as a lion than 100 years as a sheep // Mieux vaut vivre un jour comme un lion que 100 ans comme un mouton
On a ensuite appris que le compte Ilduce2016 avait été créé par des journalistes du site Gawker dans le but de piéger Trump et de démontrer qu’il partageait tout et n’importe quoi sans réfléchir. Lorsqu’un journaliste de NBC a demandé à Trump pourquoi il avait partagé ce message et s’il savait qu’il s’agissait d’une célèbre citation de Mussolini, voici ce que Trump a répondu :
It’s a very good quote, it’s a very interesting quote, and I know it. I know who said it. But what difference does it make whether it’s Mussolini or somebody else? It’s certainly a very interesting quote. (C’est une très bonne citation, c’est une citation très intéressante, et je le sais. Je sais qui l’a dite. Mais quelle différence cela peut-il faire si c’est Mussolini ou quelqu’un d’autre? C’est sans aucun doute une citation très intéressante)
2. La seconde polémique a pris bien plus d’ampleur. Dimanche, Donald Trump était l’invité de l’émission State of the Union de CNN. Le journaliste Jake Tapper l’a interrogé au sujet du soutien qu’il a récemment reçu de la part de David Duke.
[Quelques précisions s’imposent ici. David Duke est un ancien membre du Ku Klux Klan, dont il a même été le dirigeant. Outre ses positions en faveur de la théorie de la suprématie blanche, il est également connu pour son antisémitisme et pour sa défense de diverses théories du complot. Il a été député au parlement de Louisiane pendant quelques années. Jeudi, Duke avait publié un message sur son compte Facebook dans lequel il déclarait que Donald Trump était le meilleur des candidats à la présidence. Voici ce qu’on pouvait lire dans ce message:
I am not endorsing him because I can’t embrace everything about the man, some of his positions I oppose such as allowing torture and supporting the State of Israel, but I think in comparison with the others, he by far the best candidate of a really horrible lot of them! I think he deserves a close look by those who believe the era of political correctness needs to come to an end and that America needs a leader who will do the following:
1) Secure our border – if not – America and our heritage will not survive!
2) Break the power of the Jewish-controlled Federal Reserve and predator banks like Goldman Sachs (and the FED) that are robbing us and the world blind.
3) Break-up Jewish dominated lobbies and superPACS that are corrupting and controlling American politics.
4) Ensure that the USA will not go to war with Russia and create Word War III.
5) Ensure that White-Americans are allowed to preserve and promote their heritage and interests just as all other groups are allowed to do: Jews, African Americans, Mexican Americans etc. And the right of America to preserve its founding heritage in America.
6) Because Trump exposes the lies of a controlled media and a controlled opposition media (Fox News)
Nous n’allons pas tout traduire mais en résumé, Duke déclare d’abord qu’il ne soutient pas totalement Trump car il est opposé à certaines de ses positions comme l’usage de la torture ou la défense d’Israël. Mais il écrit ensuite que Trump est le « moins pire » de tous les candidats et rédige tout de même ce qui ressemble à une déclaration de soutien. Il déclare que l’Amérique a besoin d’un leader qui renforcera la sécurité à la frontière, qui mettra fin au pouvoir des grandes banques contrôlées par les Juifs, qui fera en sorte que les américains blancs puissent préserver leur héritage, qui luttera contre les mensonges des médias etc.]
Revenons à l’interview de Trump sur CNN. Le journaliste Jake Tapper lui demandera à plusieurs reprises s’il rejette le soutien que lui apporte David Duke ou tout autre groupe suprémaciste blanc. Donald Trump ne se dira pas heureux ou fier d’un tel soutien mais ne le reniera pas non plus clairement. Voici l’échange entre Jake Tapper et Donald Trump:
TAPPER : Will you unequivocally condemn David Duke and say that you don’t want his vote or that of other white supremacists in this election? (Est-ce que vous condamnerez explicitement David Duke et direz que vous ne voulez pas de son vote ou de celui d’autres suprémacistes blancs lors de cette élection?)
TRUMP : Would you see or understand… I don’t know anything about David Duke, ok? I don’t know anything about what you even talking about with white supremacy or white supremacists so I don’t know. I mean, I don’t know. Did he endorse me or what’s going on? Because, you know, I know nothing about David Duke. I know nothing about white supremacists and so you’re asking me a question that I’m supposed to be talking about people that I know nothing about. (Pourriez-vous voir ou comprendre… Je ne sais rien à propos de David Duke, ok? Je ne sais même pas de quoi vous parlez avec la suprématie blanche ou les suprémacistes blancs donc je ne sais pas. Je veux dire, je ne sais pas. Est-ce qu’il me soutient ou que se passe-t-il? Parce que, vous savez, je ne sais rien à propos de David Duke. Je ne sais rien à propos des suprémacistes blancs et donc vous me posez une question où je devrais parler de gens à propos desquels je ne sais rien)
TAPPER : Even if you don’t know about their endorsement, there are these groups and individuals endorsing you. Would you just say unequivocally you condemn them and you don’t want their support? (Même si vous n’êtes pas au courant qu’ils vous ont apporté leur soutien, il y a ces groupes et ces individus qui vous soutiennent. Pourriez-vous juste dire explicitement que vous les condamnez et que vous ne voulez pas de leur soutien?)
TRUMP : Well, I have to look at the group. I mean, I don’t know what group you’re talking about. You wouldn’t want me to condemn a group that I know nothing about. I’d have to look. If you would send me a list of the groups, I will do research on them and certainly I would disavow if I thought there was something wrong. (Et bien, je devrais examiner le groupe. Je veux dire, je ne sais pas de quel groupe vous êtes en train de parler. Vous ne voudriez pas que je condamne un groupe dont je ne sais rien. Je devrais examiner la situation. Si vous m’envoyez une liste des groupes, je ferai des recherches et je désavouerais certainement si je pensais que quelque chose ne va pas)
TAPPER : The Ku Klux Klan (Le Ku Klux Klan)
TRUMP : You may have groups in there that are totally fine, it would be very unfair. So give me a list of the groups and I’ll let you know. (Il y a peut-être des groupes là-dedans qui sont très bien, ce serait très injuste. Donc donnez-moi une liste des groupes et je vous ferai savoir)
TAPPER : OK. I’m just talking about David Duke and the Ku Klux Klan here, but… (OK. Je parle juste de David Duke et du Ku Klux Klan là, mais…)
TRUMP : Honestly, I don’t know David Duke. I don’t believe I’ve ever met him. I’m pretty sure I didn’t meet him. And I just don’t know anything about him. (Honnêtement, je ne connais pas David Duke. Je ne crois pas l’avoir jamais rencontré. Je suis presque sûr de ne l’avoir jamais rencontré. Et je ne sais juste rien à propos de lui)
Donald Trump ne saurait donc pas qui est David Duke? Difficile à croire quand on sait qu’à peine deux jours plus tôt, lors d’une conférence de presse, il déclarait :
David Duke endorsed me? I disavow. (David Duke m’a apporté son soutien? Je désavoue)
Alors pourquoi ne pas avoir été plus clair? D’autant que Jake Tapper a bien insisté sur le fait qu’il faisait référence au Ku Klux Klan et a laissé plusieurs opportunités à Trump de condamner ce groupe. Mystère… Les propos de Trump ont en tout cas rapidement suscité beaucoup d’émoi, à tel point que Trump a déclaré le lendemain qu’il n’avait pas bien entendu ce que disait Jake Tapper en raison d’un problème d’oreillette (ndlr: l’interview se déroulait en duplex).
Les adversaires de Trump l’ont tous vivement critiqué. En témoignent ces tweets de Ted Cruz, Marco Rubio ou encore Mitt Romney.



Le Démocrate Bernie Sanders a également réagi.

LE TWEET DE LA SEMAINE
Un soutien de plus pour Donald Trump…