John Kerry, Donald Trump, Ted Cruz, Hillary Clinton, Bernie Sanders, Ben Carson, Sarah Palin et même Bruce Springsteen sont à l’affiche de votre Weekly News Flash cette semaine !
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
John Kerry s’est recueilli au mémorial d’Hiroshima, au Japon. C’est la première fois qu’un Secrétaire d’Etat américain s’y rendait. En 1945, les Etats-Unis avaient procédé au premier bombardement atomique de l’histoire sur la ville d’Hiroshima. Bilan: plus de 140,000 morts. Une deuxième bombe avait ensuite été larguée sur la ville de Nagasaki. Ces bombardements avaient précipité la fin de la Seconde Guerre Mondiale dans le Pacifique, en forçant le Japon à capituler.
John Kerry s’est dit très ému suite à cette visite. Sur son compte Twitter, il a partagé une photo du mot qu’il a laissé dans le livre d’or du mémorial.

Le texte rédigé par Kerry est le suivant :
Everyone in the world should see and feel the power of this memorial. It is a stark, harsh, compelling reminder not only of our obligation to end the threat of nuclear weapons, but to rededicate all our effort to avoid war itself. War must be the last resort – never the first choice. This memorial compels us all to redouble our efforts to change the world, to find peace and build the future so yearned for by citizens everywhere. // Tous les habitants du monde devraient voir et ressentir la puissance de ce mémorial. C’est un saisissant, difficile, convaincant rappel non seulement de notre obligation à en finir avec la menace des armes nucléaires, mais aussi à redédier tous nos efforts à éviter la guerre elle-même. La guerre doit être le dernier recours – jamais le premier choix. Ce mémorial nous force tous à redoubler d’efforts pour changer le monde, pour trouver la paix et construire le futur que désirent ardemment partout les citoyens.
John Kerry n’a pas pour autant présenté d’excuses officielles pour le bombardement d’Hiroshima. Il faut dire qu’une majorité d’américains continue de penser qu’il était justifié. D’après une étude réalisée par le Pew Research Center l’année dernière (à l’occasion des 70 ans du bombardement), 56% des américains estiment encore que le bombardement atomique d’Hiroshima était justifié. C’est toutefois moins qu’en 1991 (63%), et beaucoup moins qu’en 1945 (85%). D’autre part, seulement 14% des japonais estiment que le bombardement atomique américain était justifié. Les opinions des deux pays ne sont donc pas encore prêtes à se mettre d’accord sur ce point.

Pour conclure, sachez que Barack Obama se rendra à son tour au Japon le mois prochain, pour assister au sommet du G7. On ignore encore s’il effectuera lui aussi une visite au mémorial d’Hiroshima.
LE RECORD DE LA SEMAINE
John Kerry a aussi battu un record cette semaine, jusqu’ici détenu par Condoleezza Rice. Celui du Secrétaire d’Etat ayant le plus voyagé dans l’exercice de ses fonctions, en nombre de miles parcourus. Depuis son entrée en fonction en février 2013, Kerry a passé plus de 2,300 heures (soit l’équivalent de 96 jours) en avion ! Hillary Clinton détient quant à elle toujours le record du Secrétaire d’Etat ayant visité le plus grand nombre de pays (112). Par comparaison, Kerry n’en a visité « que » 80.
LA LOI ANTI-LGBT DE CAROLINE DU NORD, SUITE
La semaine dernière, nous vous parlions de l’adoption d’une loi anti-LGBT très controversée en Caroline du Nord. Et bien, cette loi a continué de beaucoup faire parler d’elle cette semaine. Plus de 120 chefs d’entreprise ont adressé une lettre au gouverneur de l’état, Pat McCrory, pour lui demander de l’abroger (alors qu’il vient pourtant de la signer). La compagnie PayPal est allée plus loin. Son PDG a en effet annoncé qu’en raison de l’adoption de cette loi, il renonçait à son projet d’ouvrir un nouveau centre d’opérations à Charlotte, la plus grande ville de l’état. Cela aurait permis de créer 400 nouveaux emplois. Dans un autre registre, le célèbre chanteur Bruce Springsteen a annoncé qu’il annulait son concert en Caroline du Nord en guise de protestation. Les personnes qui avaient acheté des tickets seront remboursées.

Dans le même temps, une autre loi controversée a été adoptée dans le Mississippi. Il s’agit d’une religious freedom bill, autrement dit une loi visant à protéger la liberté religieuse des citoyens. Au nom de la liberté religieuse, cette loi autorise toute entreprise à refuser de servir des clients si cela heurte sa sensibilité. Les associations de défense des personnes homosexuelles estiment que celles-ci sont particulièrement visées. La loi permet même à des employés du service public de refuser de servir un administré pour les mêmes raisons ! La loi a été signée par le gouverneur républicain de l’état, Phil Bryant, et entrera en vigueur le 1er juillet. Là aussi, un artiste a décidé de protester. Il s’agit de Bryan Adams, qui a annulé un concert qu’il devait donner bientôt au Mississippi. Notons qu’une loi du même type a également été adoptée récemment par le parlement de Géorgie. Mais le gouverneur de l’état, Nathan Deal, y a opposé son veto. Preuve que tous les gouverneurs républicains n’agissent pas de la même manière. John Kasich, candidat républicain à la présidence, a d’ailleurs déclaré qu’en tant que gouverneur de l’Ohio, il refuserait probablement lui aussi de signer une telle loi.
LES ÉLECTIONS DE LA SEMAINE
Venons-en à la campagne électorale pour la présidentielle. On votait cette semaine dans le Wisconsin et dans le Wyoming. Les vainqueurs se nomment Ted Cruz et Bernie Sanders. Pour en savoir plus, vous pouvez lire les articles suivants :
Ted Cruz et Bernie Sanders remportent les primaires du Wisconsin
Bernie Sanders remporte le caucus du Wyoming
LA CONVENTION DE LA SEMAINE
Une élection un peu particulière avait également lieu ce week-end au Colorado. Dans cet état, le Parti Républicain a décidé de ne pas organiser de primaire ou de caucus. Concrètement, cela signifie que les électeurs républicains du Colorado n’auront pas l’occasion de voter pour le candidat de leur choix lors des primaires de leur parti ! Au lieu de cela, le Parti Républicain local organisait une convention afin d’élire, en comité restreint, les délégués qui représenteront le Colorado à la grande Convention Républicaine du mois de juillet. Cette convention avait lieu dans la ville de Colorado Springs et les délégués y étaient élus selon une procédure complexe que nous ne détaillerons pas ici. Ce qu’il faut retenir, c’est que les 34 délégués élus se sont tous engagés à soutenir Ted Cruz lors de la Convention Républicaine de juillet.
Donald Trump s’est insurgé contre la méthode de la convention adoptée dans l’état du Colorado.

Notons tout de même que la décision d’organiser une convention et non une primaire ou un caucus avait été prise l’été dernier et que Donald Trump n’avait alors pas protesté. En réalité, il n’avait jusqu’ici jamais abordé le sujet.
La convention du Colorado a mis en lumière un certain amateurisme de la part de l’équipe de campagne de Donald Trump. Alors que Ted Cruz était présent sur place et que John Kasich avait demandé à John Sununu, un ex-sénateur respecté, de le représenter, Donald Trump n’était pas présent et n’avait pas dépêché de représentant officiel qui puisse prendre la parole en son nom. Il semble que son équipe ait tout simplement négligé la préparation que nécessite une telle convention. La presse a même rapporté quelques bourdes commises par des supporters de Trump présents sur place et chargés de militer en faveur de sa candidature. Ils auraient fait circuler des informations erronées, en recommandant même d’élire des délégués qui avaient annoncé être favorables à Ted Cruz !
L’HOMME DE LA SEMAINE
Paul Manafort. Ce conseiller politique républicain expérimenté a participé à plusieurs campagnes électorales victorieuses par le passé. Il vient d’être recruté par Donald Trump. Il rejoint son équipe de campagne, au sein de laquelle il occupera un rôle organisationnel majeur. Il devrait donc entrer en concurrence directe avec Corey Lewandowski, le sulfureux directeur de campagne de Donald Trump. Si Trump continue d’afficher officiellement un soutien sans failles à Lewandowski, il semble que le rôle de ce dernier ait été quelque peu réduit en coulisses. L’arrivée de Manafort au sein de l’équipe de Trump démontre que celui-ci se sent désormais en danger. Il semble prendre conscience qu’il risque de ne pas parvenir à obtenir les 1,237 délégués nécessaires pour remporter l’investiture.
LA GAFFE DE LA SEMAINE
Eric et Ivanka Trump, deux des enfants de Donald Trump, ne pourront pas voter en faveur de leur père lors de la primaire de New York. Ils ne se sont en effet pas inscrits à temps en tant que Républicains sur les listes électorales. Oups.
LE PLAN DE LA SEMAINE
Cette semaine, Donald Trump a (enfin) donné plus d’explications quant à la manière dont il entend forcer le gouvernement mexicain à financer la construction de son fameux mur. Dans un plan publié sur son site web (à lire ici), il déclare qu’il fera pression sur le gouvernement mexicain en menaçant d’interdire tout transfert d’argent des Etats-Unis vers le Mexique. De très nombreux ressortissants mexicains travaillant aux Etats-Unis (un grand nombre d’entre eux illégalement) renvoient en effet régulièrement de l’argent à leur famille restée au Mexique. En 2015, ces transferts auraient atteint la somme globale de 25 milliards de dollars. Cet argent est vital pour le Mexique puisqu’il représente 2% du PIB du pays. Si ces transferts d’argent s’arrêtaient du jour au lendemain, les conséquences sur l’économie mexicaine seraient vraisemblablement désastreuses. Donald Trump entend donc exercer un véritable chantage sur le gouvernement mexicain. Si celui-ci refuse de verser aux Etats-Unis les 5 à 10 milliards de dollars nécessaires pour financer la construction du mur à la frontière, les Etats-Unis exigeront que les organismes comme la Western Union procèdent à des contrôles des titres de séjour avant d’accepter d’effectuer un transfert d’argent vers le Mexique. Si une personne est en situation irrégulière, tout transfert d’argent vers le Mexique lui sera interdit. Dans son plan, Trump mentionne aussi comme autres moyens de pression la possibilité de rétablir des taxes sur les importations mexicaines ou de ne plus délivrer de visas aux ressortissants mexicains.
L’AFFRONTEMENT DE LA SEMAINE
Bernie Sanders vs Hillary Clinton. Et oui, on parle tellement des tensions dans le camp républicain depuis le début de la campagne que l’on en oublierait presque que l’ambiance n’est pas toujours au beau fixe non plus dans le camp démocrate. Cette semaine, les tensions entre Hillary Clinton et Bernie Sanders ont atteint leur paroxysme. Au lendemain de sa victoire dans le Wisconsin, Bernie Sanders était en meeting à Philadelphie. Lors de ce meeting, il a déclaré à ses supporters qu’Hillary Clinton n’était pas qualifiée pour devenir présidente. Rien que ça ! Voici les propos exacts de Sanders :
She has been saying lately that she thinks that I am, quote unquote, not qualified to be president. Well let me just say in response to Secretary Clinton: I don’t believe that she is qualified [to be president]. (Elle a dit récemment qu’elle pensait que je n’étais pas, je cite, qualifié pour être président. Et bien laissez-moi juste dire en réponse à la Secrétaire Clinton: je ne crois pas qu’elle soit qualifiée [pour être présidente])
Pour appuyer son propos, Bernie Sanders a cité le fait que Clinton reçoive des dons importants de la part de Wall Street. Il a également mentionné ses votes en faveur du déclenchement de la guerre en Irak et de tous les « traités de libre-échange désastreux ». D’autre part, vous aurez constaté que Sanders affirme répondre à une attaque de Clinton, qui aurait elle-même déclaré qu’il n’était pas qualifié pour la présidence. Autrement dit, ce serait elle qui aurait commencé. Il est vrai que dans une interview accordée récemment à MSNBC, Clinton a semblé émettre des doutes quant aux qualifications de Sanders. Elle avait par exemple déclaré ceci :
He’d been talking for more than a year about doing things that he obviously hadn’t really studied or understood, and that does raise a lot of questions. (Il est en train de parler depuis plus d’un an de faire des choses qu’il n’a évidemment pas étudiées ou comprises, et cela pose un certain nombre de questions)
Cependant, contrairement à ce que Sanders affirme, Clinton n’a jamais déclaré mot pour mot qu’il n’était pas qualifié pour la présidence.
Les membres de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton ont rapidement réagi aux propos de Sanders, estimant qu’il avait franchi la ligne rouge et qu’il devrait s’excuser. Interrogée par des journalistes, Hillary Clinton a quant à elle répondu de la manière suivante :
I don’t know why he’s saying that, but I will take Bernie Sanders over Donald Trump or Ted Cruz anytime. (Je ne sais pas pourquoi il dit cela, mais je choisirais Bernie Sanders plutôt que Donald Trump ou Ted Cruz à tout moment)
Bill Clinton s’est ensuite mêlé de l’affaire. Interrogé par un journaliste alors qu’il faisait campagne pour son épouse en Pennsylvanie, il a suggéré que Sanders n’aurait peut-être pas eu de tels propos vis-à-vis d’un homme. Il a ajouté qu’il pouvait même s’agir d’un réflexe du subconscient. Ce à quoi Sanders a répondu de manière sarcastique lors d’une interview sur CNN :
I appreciate Bill Clinton being my psychoanalyst. (J’apprécie que Bill Clinton soit mon psychanalyste)
Pas de doute, l’ambiance est bonne !
L’IMAGE DE LA SEMAINE
En campagne à New York, Hillary Clinton a décidé de prendre le métro. Une chose qu’elle n’avait plus faite depuis un an et demi ou deux ans, d’après ses propres dires. Elle a choisi de le faire en pleine heure de pointe. Elle était évidemment suivie par plusieurs journalistes. Et cela ne s’est pas passé tout à fait comme prévu puisqu’elle a dû s’y prendre à cinq reprises pour parvenir à valider sa carte de transports afin de pénétrer dans la station. La vidéo a rapidement fait le buzz sur les réseaux sociaux.
LA UNE DE LA SEMAINE
Après Donald Trump, Hillary Clinton ou encore Bernie Sanders, c’est au tour de Ted Cruz d’avoir l’honneur de figurer en couverture du magazine TIME.
L’AUTRE UNE DE LA SEMAINE
Il s’agit ici d’une Une satirique publiée par le Boston Globe. Le journal a imaginé à quoi pourrait ressembler sa Une le 9 avril 2017, sous la présidence de Donald Trump.
Un article parle du début des expulsions de personnes en situation irrégulière malgré les émeutes provoquées dans certains villes, où un couvre-feu a été instauré. Un autre article évoque la décision de l’armée de refuser d’obéir aux ordres du président, qui a demandé de s’en prendre directement aux familles des membres de l’organisation Etat Islamique. D’autres articles évoquent des mesures restreignant la liberté de la presse ou encore une crise économique mondiale. Un tout petit article nous informe également que le Yellowstone National Park a été renommé Trump National Park.
La rédaction du Boston Globe a accompagné cette fausse Une d’un éditorial intitulé The GOP must stop Trump (Le Parti Républicain doit arrêter Trump). Les rédacteurs y présentent Donald Trump comme dangereux pour la démocratie. Ils s’en prennent aussi à Ted Cruz qui est décrit comme un candidat tout aussi extrême. Ils incitent clairement le Parti Républicain à nommer un autre candidat lors de la Convention du mois de juillet. Les noms de Mitt Romney et de Paul Ryan sont cités en guise d’exemples de candidats respectables.
LE SOUTIEN DE LA SEMAINE
Ce n’est pas une déclaration de soutien tout à fait officielle mais Rudy Giuliani, l’ex-maire de New York, a confié au New York Post qu’il voterait pour Donald Trump lors de la primaire de New York.
I support Trump. I’m gonna vote for Trump. (Je soutiens Trump. Je vais voter pour Trump)
Il a aussi déclaré qu’il n’était pas pour autant d’accord avec toutes les positions de Trump, sans plus de précisions.
L’ATTITUDE INCOMPRÉHENSIBLE DE LA SEMAINE
Mais qu’arrive-t-il donc à Ben Carson? Après avoir mis fin à sa propre campagne pour la présidence, il avait annoncé son soutien à Donald Trump. Cette semaine, il s’est exprimé lors de plusieurs interviews et le résultat fut plutôt étrange.
Tout d’abord, lors d’une interview sur CNN, Carson a été interrogé à propos de la récente inculpation du directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski (pour coups et blessures à l’encontre d’une journaliste). Pour défendre Lewandowski, il n’a rien trouvé de mieux que de rétorquer au journaliste qu’il avait probablement lui aussi un jour été inculpé pour une raison ou l’autre !
CARSON : A lot of people have been charged with various things, that doesn’t necessarily mean that we need to demonize them. You’ve probably been charged with something too, maybe with a misdemeanor or something. That doesn’t mean you’re an evil, horrible person. (Beaucoup de personnes ont été inculpées pour des choses variées, cela ne signifie pas nécessairement que nous devons les diaboliser. Vous avez probablement été inculpé de quelque chose aussi, peut-être pour un délit mineur ou quelque chose comme ça. Cela ne signifie pas que vous êtes une mauvaise, horrible personne)
JOURNALISTE : I actually haven’t. (En réalité, je n’ai jamais été inculpé)
Ensuite, lors de cette même interview, Carson a laissé entendre que certains candidats étaient probablement meilleurs que Donald Trump.
There are better people at everything, but what we have to do is we have to utilize what we have. (Il y a toujours des personnes plus douées pour tout, mais ce que nous devons faire est d’utiliser ce que nous avons)
Carson a également déclaré que l’usage que fait Donald Trump du réseau social Twitter est un problème pour sa campagne et qu’il en aurait pris conscience.
We talk about it and a number of people talked about it, including his family. And he knows that it’s a problem. So, you know, the first part of solving the problem is recognizing that it exists. (Nous en parlons et de nombreuses personnes en ont parlé, y compris sa famille. Et il sait que c’est un problème. Donc, vous savez, la première étape pour régler le problème est de reconnaître qu’il existe)
Enfin, lors d’une autre interview sur une chaîne de radio, Carson a affirmé qu’il avait choisi de soutenir Trump parce qu’il pensait qu’il était le seul candidat républicain à pouvoir battre Hillary Clinton lors de l’élection générale. Si cela n’avait pas été le cas, a-t-il ajouté, il aurait probablement lui aussi fait partie du camp des opposants à Donald Trump. Ce dernier doit être ravi que son allié Carson assure si bien sa défense.
LE FEUILLETON DE LA SEMAINE
Une autre personnalité qui soutient Donald Trump a fait parler d’elle cette semaine. Il s’agit de Sarah Palin. Un conflit l’a en effet opposée à la rappeuse Azealia Banks, contre laquelle elle a annoncé qu’elle allait porter plainte. Explications.
Acte 1 – Un site web publie un article satirique intitulé Even The French Understand That Slavery Wasn’t Our Fault, Because The Negroes Liked It (Même les Français comprennent que l’esclavage n’était pas de notre faute, parce que les nègres aimaient ça). Cet article prête des propos racistes à Sarah Palin. On peut y lire que l’ex-gouverneure de l’Alaska aurait déclaré :
I’m going to say it once again loudly and clearly : Negroes loved being slaves and they were doing just fine under our rules. So, you see, you can’t really blame us for any of it, not legitimately. (Je vais le dire encore une fois haut et fort : les nègres aimaient être des esclaves et ils étaient très bien sous nos lois. Donc, vous voyez, vous ne pouvez pas vraiment nous accuser pour rien de tout cela, pas légitimement)
En réalité, Palin n’a jamais tenu de tels propos. Problème? Azealia Banks, une jeune rappeuse afro-américaine, a pris l’article au sérieux.
Acte 2 – Azealia Banks publie plusieurs tweets très violents à l’encontre de Sarah Palin. Elle y affirme à l’aide d’un vocabulaire très explicite que Palin devrait être tondue et forcée de pratiquer une fellation à un homme noir, ou encore qu’elle devrait être filmée en train d’être violée par plusieurs hommes noirs. Ces tweets ont depuis été effacés par la jeune femme.
Acte 3 – Plutôt que d’ignorer Banks, Sarah Palin choisit de publier un message qui lui est adressé sur sa page Facebook. Avec le style un peu particulier qui la caractérise, elle explique à la chanteuse qu’elle a manqué d’intelligence en prenant au sérieux un article satirique. Elle précise que de tels propos sur l’esclavage sont totalement contradictoires avec sa manière de penser. Elle invite ensuite Banks à travailler avec elle pour condamner le racisme et lutter contre la pratique du viol. Enfin, elle conclut en disant qu’elle s’assurera que ses enfants n’écoutent pas sa musique.
Acte 4 – Un peu plus tard, Sarah Palin annonce qu’elle a décidé de porter plainte contre Azealia Banks, bien que celle-ci se soit excusée en disant qu’elle ne faisait que « plaisanter ».
I’ve had enough of the unanswered threats and attacks against my family and me. So, for the first time I’m going to enjoy the only retribution some protected « celebrities » seem to understand – I’m suing Azealia Banks. (J’en ai assez de ne pas répondre aux menaces et attaques contre ma famille et moi-même. Donc, pour la première fois je vais profiter de la seule punition que certaines « célébrités » protégées semblent comprendre – j’attaque Azealia Banks en justice)
Affaire à suivre…
LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE
The American people can handle the truth. (Le peuple américain est capable de faire face à la vérité)
Déclaration de John Podesta, l’un des hauts responsables de la campagne d’Hillary Clinton. Il évoquait les documents secrets que posséderait le gouvernement américain au sujet de la zone 51 et de possibles preuves de vie extra-terrestre. Il a déclaré que si Hillary Clinton était élue, elle accepterait probablement de rendre ces documents publics. Un argument supplémentaire pour voter en sa faveur? Chacun en jugera mais ce qui est certain, c’est que ceux qui sont persuadés que le gouvernement américain cache les preuves de l’existence des aliens depuis des dizaines d’années ont pris cette déclaration au pied de la lettre. D’après eux, c’est la preuve qu’ils ont raison.
LE SCANDALE DE LA SEMAINE
Terminons par le scandale de la semaine. Dennis Hastert, ancien speaker de la Chambre des Représentants, aurait commis des actes pédophiles ! Des procureurs fédéraux ont affirmé qu’il avait abusé d’au moins quatre garçons dans les années 60 et 70, lorsqu’il était coach sportif dans une école. En réalité, Hastert doit bientôt comparaître devant les tribunaux pour une affaire de corruption. C’est en enquêtant sur des transactions financières liées à cette affaire que les enquêteurs ont découvert qu’il avait payé les victimes de ses actes pédophiles afin qu’elles gardent le silence. Hastert ne pourra cependant pas être jugé pour ces faits puisqu’ils sont prescrits. Hastert fut speaker de la Chambre des Représentants de 1999 à 2007. C’est le Républicain qui a occupé le plus longtemps ce poste.