Suite à l’attentat d’Orlando, les sénateurs démocrates ont une nouvelle fois tenté de faire évoluer la législation sur les armes à feu. En vain. Ci-dessous, nous vous expliquons tout cela et nous revenons également sur le reste de l’actualité de la semaine. Bonne lecture 😉
CE QUI A DOMINÉ L’ACTUALITÉ DE LA SEMAINE
L’actualité politique de la semaine a évidemment été dominée par les réactions à l’attentat d’Orlando. Nous avons rédigé un article très complet à ce sujet: L’Amérique divisée après la tragédie d’Orlando. C’est aussi suite à ce massacre que le sénateur démocrate Chris Murphy a entamé un filibuster. Ce filibuster a permis aux Démocrates d’obtenir l’organisation d’un nouveau vote sur un éventuel durcissement de la législation encadrant la vente d’armes à feu.
L’HOMME DE LA SEMAINE
Chris Murphy. Mercredi dernier, ce sénateur démocrate s’est lancé dans un filibuster* afin de réclamer qu’un vote sur un durcissement de la législation en matière de vente d’armes soit organisé au Sénat.
*Petit rappel: Le filibuster consiste, pour un sénateur, à prendre la parole et à la conserver le plus longtemps possible. Il peut uniquement cesser de parler lorsqu’un autre sénateur lui pose une question. De plus, il ne peut jamais s’asseoir, ni manger. Pour en savoir plus sur la pratique du filibuster, vous pouvez relire notre article Le filibuster ou l’art de l’obstruction parlementaire.
Chris Murphy a été élu au Sénat en novembre 2012. C’était un mois avant qu’une terrible fusillade n’éclate dans son état, le Connecticut. Un homme avait alors assassiné vingt-six personnes, dont vingt enfants, dans une école primaire de la ville de Newtown. Depuis lors, Murphy a dénoncé à de très nombreuses reprises l’inaction du Congrès face aux fusillades de masse à répétition que connaît l’Amérique. Il fait partie des élus qui veulent absolument durcir la législation en matière de vente d’armes à feu. En décembre 2015, après l’attentat de San Bernardino, il s’en prenait déjà à ses collègues républicains qui disaient penser aux victimes et prier pour elles mais qui refusaient toute modification de la législation.

À l’occasion du Nouvel An, il avait également publié une série de 78 tweets consécutifs (!) qui énuméraient toutes les fusillades de masse survenues aux Etats-Unis au cours de l’année 2015. NB: On parle de fusillade de masse (mass shooting) lorsque plus de trois victimes (sans compter le tireur si celui-ci a été abattu par les forces de l’ordre) sont à déplorer. Il concluait cette série de tweets en disant que la bonne résolution 2016 de tous les parlementaires devrait être de faire évoluer la législation pour lutter contre cette épidémie de violence.
Le filibuster de Chris Murphy a duré 14 heures et 51 minutes ! Dans un premier temps, il a porté ses fruits. En effet, des discussions avaient lieu en parallèle dans les couloirs du Capitole et les Républicains (qui sont majoritaires au Sénat) ont finalement accepté qu’un vote ait lieu. Il devait concerner deux propositions de loi émanant des Démocrates. L’une avait pour objectif d’interdire la vente d’armes aux personnes suspectées de terrorisme. L’autre d’étendre le système des background checks aux ventes d’armes entre particuliers. Mais les Républicains, sceptiques face aux propositions de leurs collègues démocrates, ont proposé leurs propres alternatives à ces deux propositions. Ce sont donc finalement quatre propositions de loi qui ont été examinées ce lundi 20 juin. Aucune d’entre elles n’a été adoptée.
PROPOSITION DE LOI N°1 – DIANNE FEINSTEIN (D-CALIFORNIE)
REJETÉE (47-53*)
*Lire comme suit: 47 voix pour, 53 voix contre. Il fallait 60 voix pour qu’une proposition soit adoptée. Le Sénat est actuellement composé de 54 sénateurs républicains et 46 sénateurs démocrates.
La proposition démocrate visant à empêcher de présumés terroristes de se procurer des armes avait été rédigée par Dianne Feinstein, sénatrice de Californie. L’idée était simple: interdire la vente d’armes aux individus figurant sur la liste des personnes suspectées de terrorisme établie par le FBI. Actuellement, les background checks (vérifications d’antécédents) qui sont effectués par les vendeurs d’armes agréés ne concernent en effet que le casier judiciaire et les antécédents psychiatriques. Autrement dit, une personne qui est fichée comme terroriste potentiel par le FBI peut se procurer des armes en toute légalité. La proposition de Feinstein avait déjà fait l’objet d’un vote en décembre dernier, après l’attentat de San Bernardino. Elle avait été rejetée. Ce fut à nouveau le cas. Cette proposition laisse au gouvernement fédéral – au Département de la Justice plus précisément – le droit de décider unilatéralement d’interdire à certains individus suspectés de terrorisme de se procurer des armes. Les Républicains estiment que cela revient à donner trop de pouvoir à l’exécutif, ce qui pourrait donner lieu à des dérives. Les individus figurant sur la liste des « personnes suspectées de terrorisme » du FBI (il y en aurait plus de 800,000!) ne sont en effet que des suspects qui n’ont pas été jugés. Or, d’après les Républicains, on ne peut pas priver un citoyen de son droit constitutionnel à détenir des armes (car, oui, c’est un droit constitutionnel aux Etats-Unis) sans qu’un procès en bonne et due forme ait eu lieu. C’est pourquoi une proposition républicaine alternative était également à l’agenda.
PROPOSITION DE LOI N°2 – JOHN CORNYN (R-TEXAS)
REJETÉE (53-47)
La proposition républicaine de John Cornyn prévoyait également que le gouvernement puisse s’opposer à la vente d’armes à un individu suspecté de terrorisme. Mais il aurait dû prouver la dangerosité de l’individu en question devant un juge. Concrètement, cela se serait passé ainsi. Lorsqu’un individu fiché par le FBI aurait tenté d’acheter une arme, le Département de la Justice aurait été alerté. Il aurait alors disposé d’un délai de 72 heures pour porter l’affaire devant les tribunaux afin de s’opposer à la vente. Il aurait dû apporter au juge des preuves tangibles de la dangerosité de l’individu cherchant à se procurer une arme. Et ce serait finalement le juge qui aurait décidé d’interdire ou non la vente d’armes à cet individu. Pour les Démocrates, la proposition de Cornyn était inutile. Elle ne changerait strictement rien puisqu’il serait très difficile, voire impossible, de monter un dossier fiable en moins de 72 heures. Et surtout, comment prouver qu’un individu est sur le point de commettre un crime?
PROPOSITION DE LOI N°3 – CHRIS MURPHY (D-CONNECTICUT)
REJETÉE (44-56)
La proposition rédigée par Chris Murphy était un amendement qui aurait été ajouté à la législation existante sur les background checks (vérifications d’antécédents). Il aurait permis d’étendre le système des background checks aux ventes d’armes de particulier à particulier. En effet, actuellement, seuls les vendeurs d’armes qui exercent cette profession à plein temps (dans des armureries ou autres magasins) sont obligés d’effectuer ces vérifications d’antécédents sur les acheteurs. Comme nous l’avons déjà mentionné, ces vérifications concernent le casier judiciaire et les antécédents psychiatriques. Si un client a déjà été condamné pour un crime ou est reconnu comme malade mental, la vente doit lui être refusée. Mais les particuliers qui vendent des armes le week-end lors de foires aux armes (très populaires aux Etats-Unis) ou sur Internet n’ont quant à eux aucune obligation légale de procéder à cette vérification des antécédents. Si la proposition de Chris Murphy avait été adoptée, cela aurait désormais été le cas. Les background checks seraient devenus obligatoires pour TOUTE vente d’armes, y compris entre particuliers lors de foires aux armes ou sur Internet.
PROPOSITION DE LOI N°4 – CHUCK GRASSLEY (R-IOWA)
REJETÉE (53-47)
La proposition de Grassley, contrairement à celle de Murphy, ne permettait pas d’étendre le système des background checks à la vente entre particuliers. Il s’agissait d’un amendement qui aurait seulement permis d’ajouter plus d’informations (sur les antécédents psychologiques notamment) dans la base de données qu’utilisent les vendeurs d’armes professionnels pour effectuer les background checks de leurs clients. Largement insuffisant pour les Démocrates.
Les quatre propositions ont donc été rejetées. Résultat: ce sera une fois de plus le statu quo. La législation actuelle n’évoluera pas d’un iota. Démocrates et Républicains ne parviennent décidément pas à s’entendre sur le sujet. Le résultat des votes le démontre. Les Démocrates ont voté massivement en faveur des deux propositions émanant de leur propre camp et contre les deux propositions républicaines, et vice-versa. Il n’y eut que quelques rares exceptions. La plus significative est incarnée par Mark Kirk (R-Illinois), qui a voté contre les deux propositions de son camp (Cornyn/Grassley) et en faveur des deux propositions démocrates (Feinstein/Murphy) ! Si vous voulez consulter le détail complet des votes, nous vous recommandons vivement l’excellent site web govtrack.us.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
Le sondage de la semaine a été réalisé par Bloomberg. Il s’agit du premier sondage sur les intentions de vote à la présidentielle réalisé après l’attaque d’Orlando. Et il donne une large avance à Hillary Clinton sur Donald Trump.
Hillary Clinton 49%
Donald Trump 37%
Gary Johnson 9%
Dans ce même sondage, 55% des personnes interrogées affirmaient qu’elles ne pourraient EN AUCUN CAS voter pour Donald Trump.
L’ÉLECTION DE LA SEMAINE
L’événement est passé presque inaperçu dans le tumulte post-Orlando, mais la toute dernière primaire avait lieu mardi 14 juin. Il s’agissait de la primaire démocrate du District of Columbia. C’est Hillary Clinton qui l’a emporté.
HILLARY CLINTON 78,7% ⇒ 38 délégués
Bernie Sanders 21,1% ⇒ 6 délégués
Notons que, bien que les primaires soient désormais terminées et qu’Hillary Clinton dispose du nombre de délégués nécessaires pour remporter l’investiture, Bernie Sanders n’a toujours pas mis officiellement fin à sa campagne.
LA LISTE NOIRE DE LA SEMAINE
Voici la liste des médias auxquels Donald Trump avait déjà retiré toute accréditation pour suivre sa campagne électorale. Concrètement, cela signifie que les journalistes travaillant pour ces organismes ne peuvent plus assister ni à ses meetings ni à ses conférences de presse.
Politico
Huffington Post
National Review
Univision
Fusion
BuzzFeed
The Daily Beast
Mother Jones
The Des Moines Register
Une liste déjà bien longue, à laquelle est venu s’ajouter cette semaine le prestigieux Washington Post. Donald Trump avait déjà critiqué le journal à plusieurs reprises, le qualifiant notamment de « malhonnête ». Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase semble être la publication d’un article affirmant que le candidat républicain avait établi un lien entre Barack Obama et l’attentat d’Orlando. Cet article se basait sur les propos tenus par Trump lors d’une interview accordée à Fox News (et qu’il a refusé de clarifier):
We’re led by a man that either is not tough, not smart, or he’s got something else in mind. And the something else in mind, you know, people can’t believe it. (Nous sommes dirigés par un homme qui soit n’est pas solide, soit n’est pas intelligent, ou bien il a quelque chose d’autre en tête. Et ce quelque chose d’autre, vous savez, les gens ne peuvent pas y croire)
C’est suite à la publication de cet article que Trump a annoncé qu’il allait désormais empêcher les journalistes du Washington Post d’avoir accès à sa campagne. Il a assuré qu’il ne voulait plus travailler avec une publication manquant d’ « intégrité journalistique ». L’un des responsables du Washington Post a réagi en parlant de « rejet du rôle de la presse libre et indépendante ». Les relations sont évidemment parfois tendues entre les hommes politiques et la presse mais aucun candidat à la présidence n’a jamais empêché autant de médias d’avoir accès à sa campagne, ni dénigré autant la presse lors de ses meetings. Une attitude qui inquiète de plus en plus.
Ajoutons que, même si cela n’est pas comparable, Hillary Clinton fait aussi l’objet de critiques puisqu’elle n’a plus organisé de conférence de presse depuis 200 jours. Elle évite ainsi de devoir répondre aux questions des journalistes, alors que les candidats à la présidence se plient en général à cet exercice très régulièrement.
LES NON-SOUTIENS DE LA SEMAINE
De nouvelles personnalités républicaines ont fait savoir cette semaine qu’elles ne voteraient pas en faveur de Donald Trump au mois de novembre.
1 – Larry Hogan, gouverneur du Maryland
Hogan est le deuxième gouverneur républicain en exercice à annoncer qu’il ne votera pas pour le candidat de son propre parti à l’élection présidentielle. Il rejoint ainsi Charlie Baker (Massachusetts). Hogan n’a toutefois pas précisé s’il accorderait sa voix à un autre candidat ou s’il s’abstiendrait.
2 – Richard Armitage, ancien membre de l’administration Bush
Richard Armitage a occupé le poste de Deputy Secretary of State (soit premier adjoint au Secrétaire d’Etat) dans l’administration de George W. Bush. Dans une interview accordée à Politico, il a carrément annoncé qu’il voterait en faveur d’Hillary Clinton !
3 – John Kasich, gouverneur de l’Ohio et ex-adversaire de Trump lors des primaires
Attention, il ne s’agit pas encore ici d’une décision définitive ! Cependant, John Kasich a fait savoir qu’il était incapable d’apporter son soutien à Donald Trump « pour l’instant ». C’était lors d’une interview sur la chaîne MSNBC. Lorsque le journaliste qui l’interrogeait lui a demandé comment Donald Trump pourrait le convaincre de changer d’avis, Kasich n’a pas réussi à répondre. « Je ne sais pas », a-t-il dit.
4 – Un stratagème pour priver Trump de l’investiture ?
On s’en aperçoit chaque semaine un peu plus, Donald Trump a beaucoup de mal à faire l’unanimité au sein de son propre camp. Certains délégués tenteraient même d’obtenir l’autorisation d’invoquer une « clause de conscience » pour ne pas avoir à voter en sa faveur lors de la Convention Républicaine. Si le parti acceptait et que suffisamment de délégués refusaient de voter en faveur de Trump, l’investiture pourrait encore lui échapper ! Les délégués devraient alors choisir un autre candidat. Ce scénario un peu fou a cependant très peu de chances de se réaliser. En effet, Trump a remporté les primaires et il serait très délicat pour le parti d’aller à l’encontre de la volonté des électeurs.
LE SOUTIEN DE LA SEMAINE
Le New York Times rapportait cette semaine que George W. Bush avait décidé de soutenir plusieurs sénateurs républicains candidats à leur propre réélection au mois de novembre. Il s’agit de sénateurs en difficulté, dont la réélection n’est pas assurée. L’ancien président a déjà participé à des réunions visant à récolter des fonds pour ces candidats et devrait continuer à participer à d’autres événements du même type dans les semaines à venir. Parmi les candidats ayant déjà bénéficié de l’aide de Bush, on retrouve notamment John McCain.
Depuis son départ de la Maison Blanche en 2009, Bush ne s’était plus impliqué dans la vie politique. Le fait qu’il décide subitement d’apporter son aide à des sénateurs en difficulté en 2016 peut donc sembler surprenant. Il aurait en réalité décidé de s’impliquer parce qu’il serait très inquiet à l’idée que le Sénat perde sa majorité républicaine. Voici ce que l’on pouvait lire dans l’article du New York Times :
Friends say that the former president is deeply bothered by Mr. Trump’s campaign message, especially his derogatory remarks about Muslims and immigrants. At the event with Mr. McCain, Mr. Bush stressed the importance of preserving the Republican-held Senate as a « check and balance » on the White House, suggesting that such a check was needed, whether the next president is Mr. Trump or Hillary Clinton. (Des amis disent que l’ancien président est très préoccupé par le message de campagne de Mr. Trump, particulièrement ses commentaires péjoratifs sur les musulmans et les immigrants. Lors de l’événement commun avec Mr. McCain, Mr. Bush a mis l’accent sur l’importance de préserver un Sénat majoritairement républicain comme « contrôle et contrepoids » à la Maison Blanche, en suggérant qu’un tel contrôle serait nécessaire, que le prochain président soit Mr. Trump ou Hillary Clinton)
Bush voudrait donc s’assurer que les Républicains conservent la majorité au Sénat pour que celui-ci représente un contrepoids efficace face à une administration Clinton comme face à une administration Trump. Des commentaires qui plairont certainement à ce dernier. Rappelons que George W. Bush, tout comme son père et son frère Jeb, ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas Trump et n’assisteraient pas à la Convention Républicaine. Il n’y a pas à dire, la famille Bush ne semble vraiment pas heureuse de voir Donald Trump représenter le parti qu’elle a longtemps dominé…
LA PHRASE DE LA SEMAINE
Belgium is a beautiful city. (La Belgique est une belle ville)
C’est ce que Donald Trump a déclaré lors d’un meeting.
LES TWEETS DE LA SEMAINE
1 – Ce tweet publié par Michelle Obama à l’occasion de la Fête des Pères, qui avait lieu dimanche aux Etats-Unis.
La photo a été prise au parc national de Yosemite, en Californie. Barack Obama avait en effet décidé de s’accorder un peu de temps libre en famille ce week-end. La petite troupe a visité deux parcs nationaux : Carlsbad Caverns (Nouveau Mexique) et Yosemite (Californie). Ces visites furent aussi l’occasion pour le président d’insister une nouvelle fois sur la nécessité de préserver l’environnement et de lutter contre le réchauffement climatique.
2 – Scott Walker, gouverneur républicain du Wisconsin, visiblement agacé par le fait que les médias ne parlent pas assez de ses exploits et un peu trop de ceux de Donald Trump.

3 – Il fut un temps où Donald Trump citait Isaac Newton sur Twitter… Savoureux ! (Tweet publié le 7 octobre 2013)

LE CARNET ROSE DE LA SEMAINE
Terminons par le carnet rose de la semaine. Chelsea Clinton a accouché de son deuxième enfant. Le petit garçon se prénomme Aidan. Hillary et Bill sont donc grands-parents pour la seconde fois, et ils n’ont pas caché leur joie.


LE BONUS DE LA SEMAINE
Voici une vidéo qui a fait le buzz cette semaine. Elle a déjà été vue plus de deux millions de fois sur YouTube ! Nous vous recommandons vivement de la regarder, surtout si vous êtes un peu déprimé. Il s’agit du discours d’un jeune élève lors de la remise de son diplôme. Particularité? Il y imite très bien Donald Trump, Ted Cruz, Barack Obama, Hillary Clinton et Bernie Sanders. Ted Cruz himself a d’ailleurs partagé la vidéo sur Twitter, tout en félicitant le jeune homme.

Pas de compliments de la part des autres victimes de la parodie pour l’instant.