WEEKLY NEWS FLASH #71

Cela fait désormais plus de 50 jours que Donald Trump est président des Etats-Unis. Il lui reste encore 1,408 jours à passer à la Maison Blanche, en admettant qu’il ne soit pas réélu en 2020. La bonne nouvelle, c’est que le président n’a pas déclenché de nouvelle controverse cette semaine. Une semaine qui fut dominée par le débat autour du remplacement de l’Obamacare. Suivez le guide ! 

LA PROPOSITION DE LOI DE LA SEMAINE

C’est LE sujet qui a dominé l’actualité politique cette semaine. Les Républicains ont dévoilé leur proposition de loi visant à réformer le système de santé et à « abroger et remplacer » l’Affordable Care Act (ACA), plus connu sous le nom d’Obamacare. Le nom officiel du plan républicain est American Health Care Act (AHCA). Et il ne fait pas vraiment l’unanimité. Récapitulons.

(NB: La politique de santé aux Etats-Unis étant un sujet très complexe, nous vous épargnerons ici les détails trop techniques. L’objectif est seulement de vous présenter les grandes lignes du débat)

Que contient l’AHCA ?

L’ambition du American Health Care Act (AHCA) est de succéder à l’Affordable Care Act (ACA), plus connu sous le nom d’Obamacare, et de le remplacer par un système plus efficace. Rappelons que les Républicains estiment que l’Obamacare est un échec, notamment parce que les américains ne sont pas toujours libres de choisir à quel type d’assurance maladie souscrire. Dans un comté sur trois à travers le pays, il n’existe plus qu’un assureur unique. De plus, le prix des assurances – et des soins de santé en général – a considérablement augmenté ces dernières années pour les américains ne bénéficiant d’aucun programme d’aide. Autrement dit, pour la classe moyenne. D’après les Républicains, c’est le résultat du manque de concurrence sur le marché. Ils veulent donc redonner plus de flexibilité au secteur.

Venons-en au contenu de leur proposition de loi.

CE QUI CHANGE

1° Depuis l’entrée en vigueur de l’Obamacare, chaque citoyen américain est obligé de souscrire à une assurance maladie. C’est ce que les américains appellent le individual mandate. Les américains qui ne sont pas en ordre doivent payer une amende chaque année. Si l’AHCA entrait en vigueur, cette obligation de posséder une assurance serait supprimée. Les américains seraient à nouveau libres de choisir s’ils désirent souscrire ou non à une assurance. Cependant, les assureurs pourraient faire payer un supplément de 30% aux personnes venant s’inscrire chez eux après être restées un certain laps de temps sans assurance. Cette mesure a pour objectif d’encourager les citoyens à rester assurés.

D’autre part, les américains pourront désormais souscrire à l’assurance de leur choix. Un habitant de l’Ohio pourra par exemple recourir aux services d’une compagnie d’assurance basée au Texas s’il le souhaite. Actuellement, ce n’est pas possible. La liberté de choix sera donc à nouveau totale et la libre concurrence pourra régner, contribuant à faire baisser les prix.

2° L’Obamacare a permis d’augmenter considérablement le nombre de bénéficiaires du programme Medicaid, qui fournit une assurance maladie aux personnes à faible revenu. Ce programme géré au niveau des états était autrefois réservé aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Après l’entrée en vigueur de l’Obamacare, les états ont été encouragés à modifier les conditions d’éligibilité au programme, afin que davantage de citoyens puissent en bénéficier. Les gouverneurs de 31 états (en bleu sur la carte ci-dessous) – dont certains Républicains, comme John Kasich en Ohio – se sont exécutés. Dans ces états, des citoyens à faible revenu mais vivant tout de même au-dessus du seuil de pauvreté sont ainsi devenus bénéficiaires de Medicaid, alors qu’ils n’y avaient pas droit auparavant. En échange, le gouvernement fédéral a pris en charge une partie du financement du programme, alors qu’il était auparavant exclusivement assuré par les états.

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Si le AHCA entrait en vigueur, la contribution de l’état fédéral au budget de Medicaid serait revue à la baisse. Pour que la transition ne soit pas trop brutale, le montant versé aux différents états par le gouvernement fédéral resterait inchangé jusqu’en 2020. Il diminuerait ensuite. Les états pourraient alors avoir du mal à financer Medicaid. En 2016, ils y consacraient déjà environ un tiers de leur budget malgré les aides fédérales ! Par conséquent, les opposants au projet républicain craignent que les états ne durcissent à nouveau les conditions d’éligibilité au programme. Des milliers de personnes pourraient alors perdre leur assurance maladie.

3° Le AHCA prévoit aussi l’arrêt de tout financement public de Planned Parenthood, cette association de planning familial qui pratique, entre autres, des avortements.

CE QUI NE CHANGE PAS

Comme promis par Donald Trump lors de sa campagne électorale, deux mesures très populaires de l’Obamacare sont conservées. Il s’agit de:

1° L’interdiction pour les assureurs de refuser de prendre en charge des personnes déjà malades lors de leur inscription.

2° La possibilité pour les jeunes de rester sur la mutuelle de leurs parents jusqu’à l’âge de 26 ans.

Qui soutient l’AHCA ?

Bon nombre de Républicains. Le texte a été rédigé par un groupe de députés républicains à la Chambre des Représentants. Paul Ryan, leader de la majorité républicaine à la Chambre, en est donc le principal promoteur. La Maison Blanche a aussi clairement apporté son soutien au texte.

Qui s’oppose à l’AHCA ?

Beaucoup de monde.

• Les Démocrates. Ils s’opposent à la disparition de l’Obamacare, qui a permis à des millions d’américains de se procurer enfin une assurance maladie à laquelle ils n’avaient pas accès auparavant. Ils estiment que si le plan des Républicains entre en vigueur, de très nombreux américains perdront leur assurance et n’auront plus les moyens de se soigner. Ils s’insurgent aussi contre le retrait de tout financement public à Planned Parenthood.

Même si ce sont les députés républicains qui sont à l’origine du texte et non la Maison Blanche, les Démocrates ont déjà rebaptisé le projet Trumpcare. Il est vrai que Donald Trump soutient le texte, qui est conforme aux idées qu’il a défendues au cours de sa campagne. Pour les Démocrates, parler de Trumpcare permet évidemment de jouer la carte de l’impopularité du président.

• De nombreuses organisations au sein du milieu médical, comme la American Hospital Association ou la American Medical Association. Ces organisations estiment notamment que les changements apportés au financement du programme Medicaid pourraient faire perdre leur assurance maladie à de nombreuses personnes vulnérables.

Mais ce n’est pas tout. Le texte ne fait pas non plus l’unanimité au sein du camp républicain. Pourtant, cela fait huit ans que les Républicains promettent à chaque élection d’abroger et de remplacer l’Obamacare en cas de retour à la Maison Blanche. On aurait donc pu s’attendre à ce qu’ils soient mieux préparés et à ce qu’un texte déjà accepté de tous existe…

Certains sénateurs et gouverneurs républicains s’opposent à la partie du texte qui concerne le financement de Medicaid. Ils craignent que les états se retrouvent en grande difficulté financière et que certains de leurs administrés perdent leur assurance maladie. Parmi eux, John Kasich (gouverneur de l’Ohio), Rob Portman (sénateur de l’Ohio), Cory Gardner (sénateur du Colorado), Lisa Murkowski (sénatrice de l’Alaska), etc.

• À l’inverse, certains députés et sénateurs républicains plus conservateurs estiment que le texte ne va pas assez loin et n’abroge en réalité pas totalement l’Obamacare. C’est pourquoi ils qualifient l’AHCA de Obamacare Lite ou Obamacare 2.0. D’après eux, si les Républicains votaient en faveur de ce texte, ils ne tiendraient pas la promesse qu’ils ont faite à leurs électeurs, à savoir abroger purement et simplement l’Obamacare. De A à Z. Ils estiment aussi que le nouveau plan continuera de coûter trop cher au gouvernement, à l’heure où le montant de la dette nationale est déjà bien trop élevé. Parmi eux, Rand Paul (sénateur du Kentucky), qui s’est imposé comme le leader de ce groupe d’opposants, Mike Lee (sénateur de l’Utah), Justin Amash (député du Michigan), etc.

Donald Trump a annoncé sur Twitter qu’il était persuadé que Rand Paul finirait par changer d’avis et par voter en faveur de l’AHCA. Parce que, pour schématiser, « c’est tout de même mieux que de laisser l’Obamacare en place ».

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Traduction: Je suis sûr que mon ami Rand Paul rejoindra le nouveau et grand programme de santé parce qu’il sait que l’Obamacare est un désastre!

Hum. Pas sûr que le président connaisse si bien que cela son « ami » Rand Paul.

La proposition de loi sera-t-elle adoptée ?

Vous l’aurez compris, ce n’est pas certain. Des débats tendus vont encore avoir lieu. Des amendements pourront être apportés au texte. Mais cela ne suffira peut-être pas. À la Chambre des Représentants, en admettant que tous les Démocrates votent contre l’AHCA (ce qui semble quasiment certain), il faudrait que 21 députés républicains s’opposent au texte pour qu’il soit rejeté. Ce n’est pas impossible mais cela reste tout de même assez peu probable. En revanche, il est fort possible que le texte ne passe pas l’épreuve du Sénat. En effet, il suffirait que 2 sénateurs républicains votent contre le texte pour qu’il soit rejeté. Or, ils sont près d’une dizaine à avoir déjà émis des réserves à l’encontre de la proposition de leurs collègues de la Chambre.

LE DÉCRET DE LA SEMAINE

Donald Trump a signé cette semaine un nouveau décret présidentiel relatif à l’immigration. Ce décret vient remplacer le précédent, annulé par les tribunaux. Quels sont les principaux changements qui ont été apportés au texte original?

1° Le texte original interdisait aux ressortissants de sept pays d’accéder au territoire américain. Dans le nouveau texte, l’Irak a été retiré de la liste. Par ailleurs, aucun nouveau pays n’y a été ajouté. Les six pays toujours concernés par le travel ban sont donc la Syrie, l’Iran, la Libye, le Soudan, la Somalie et le Yémen. Le retrait de l’Irak de la liste serait le résultat des conseils prodigués à Donald Trump par son ministre de la Défense James Mattis et son conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster. Ils se seraient tous les deux prononcés en faveur du retrait de l’Irak de la liste pour des raisons diplomatiques, notamment le fait que les forces irakiennes combattent actuellement l’Etat Islamique, épaulées par des soldats américains.

2° Le texte interdit seulement de délivrer de nouveaux visas aux ressortissants des six pays concernés. Autrement dit, les ressortissants de ces six pays ayant obtenu un visa avant l’adoption du décret pourront se rendre aux Etats-Unis. Leur visa ne sera pas annulé, comme cela avait été le cas avec le texte précédent (ce qui explique que plusieurs personnes avaient été retenues dans les aéroports à leur arrivée sur le sol américain). De même, les ressortissants de ces six pays résidant légalement aux Etats-Unis ne seront plus inquiétés.

3° Le décret entrera en vigueur le 16 mars, soit 10 jours après sa signature par le président. Le texte précédent était entré en vigueur immédiatement. Les différentes agences n’avaient pas eu le temps de se préparer à l’appliquer, ce qui avait contribué au chaos dans les aéroports du pays.

MICHAEL FLYNN, LE RETOUR

Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, est de retour au cœur de l’actualité. On a appris qu’entre août et novembre 2016, il avait touché 530,000$ pour représenter les intérêts d’une entreprise turque dont le patron est proche du président Erdogan. Dans le cadre de cette mission, Flynn a notamment rencontré le Ministre des Affaires Étrangères turc à New York, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies. On lui aurait demandé d’enquêter sur Fethullah Gulen, cet imam qu’Erdogan considère comme l’organisateur de la tentative de coup d’état dont il a été victime l’été dernier. Gulen vit aujourd’hui en exil aux Etats-Unis et la Turquie réclame son extradition.

Pourquoi tout ceci pose-t-il problème? Entre août et novembre 2016, Michael Flynn était aussi l’un des principaux conseillers de campagne de Donald Trump en matière de politique étrangère. Il conseillait donc le candidat Trump tout en ayant des relations avec le gouvernement turc. Cela n’est pas strictement interdit mais cela pose tout de même question. D’autre part, Flynn vient seulement de déclarer rétroactivement cette activité au Département de la Justice, alors qu’il aurait dû le faire immédiatement. En effet, la loi américaine oblige tout citoyen américain faisant du lobbying pour des « intérêts étrangers » à déclarer ses activités au Département de la Justice.

LE SILENCE DE REX TILLERSON, ENCORE ET TOUJOURS

Dans nos précédentes éditions du Weekly News Flash, nous vous avons déjà parlé du curieux silence du Secrétaire d’Etat depuis sa prise de fonctions. Nous vous avions également expliqué que le Département d’Etat avait annoncé la reprise de ses conférences de presse le 6 mars. Elles ont bien repris, mais Rex Tillerson n’y a pas participé. C’est le porte-parole du Département d’Etat qui a répondu aux questions des journalistes. De plus, Rex Tillerson doit effectuer son premier grand déplacement en Asie la semaine prochaine et aucun journaliste ne sera autorisé à l’accompagner, alors que c’est habituellement le cas. De nombreux journalistes ont dénoncé ce manque de transparence.

LES RÉVÉLATIONS DE LA SEMAINE

Big Brother may be watching you. WikiLeaks a publié des milliers de documents qui lui auraient été transmis par un ex-agent de la CIA les ayant dérobés. D’après ces documents, la CIA aurait les capacités de pirater des smartphones et des télévisions pour espionner leurs propriétaires. De plus, les experts informatiques de la CIA parviendraient à dissimuler leurs activités en faisant passer leurs piratages informatiques pour des piratages perpétrés par des pirates informatiques russes. La CIA serait également en train d’explorer la possibilité de pirater les systèmes connectés à Internet dans certaines voitures. Enfin, le consulat américain de Francfort, en Allemagne, ferait office de base secrète pour des opérations d’espionnage en Europe et ailleurs dans le monde. Plusieurs employés du consulat seraient en réalité des agents de la CIA s’occupant d’opérations de piratages informatiques.

Les informations diffusées par WikiLeaks sont évidemment à prendre avec précaution. L’organisation semble en effet de plus en plus proche du gouvernement russe. De plus, la CIA a refusé de confirmer l’authenticité des documents.

Plusieurs élus ont critiqué les agissements de WikiLeaks. Ils rappellent que l’organisation semble travailler étroitement avec la Russie et que son seul but est de nuire aux intérêts américains. Le sénateur Ben Sasse affirme d’ailleurs être victime de représailles, c’est-à-dire de tentatives de piratage, depuis qu’il s’est exprimé en ce sens.

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Traduction: Info… J’ai critiqué Assange & WikiLeaks cette semaine. Par conséquent, grosse surprise: Je suis victime de nombreuses tentatives de « réinitialisation de mot de passe » en ce moment.

Quoi que l’on pense de WikiLeaks et de ses méthodes, tout ceci semble être une preuve supplémentaire de l’importance grandissante pour les états d’investir dans la cybersécurité. La prochaine guerre mondiale pourrait bien être avant tout informatique.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE

235,000. Le nombre d’emplois créés aux Etats-Unis au mois de février, le premier mois complet de Donald Trump à la Maison Blanche. À titre de comparaison, environ 190,000 nouveaux emplois ont été créés chaque mois aux Etats-Unis l’an dernier. Le taux de chômage est stable, à 4,7%. Il s’agit là des chiffres officiels du Département du Travail.

L’administration Trump s’est évidemment réjouie de ces chiffres. Et pourtant, pendant sa campagne, le candidat Trump avait mis en doute la véracité des chiffres publiés par le Département du Travail. Il affirmait notamment régulièrement que le taux de chômage était bien plus important que ne le disait le Département. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a été interrogé à ce sujet. En guise de réponse, il a déclaré que le président lui avait textuellement dit ceci au sujet des chiffres du Département du Travail:

They may have been phony in the past, but it’s very real now. (Ils ont pu être bidons par le passé, mais ils sont très réels maintenant)

EN PARLANT DE SEAN SPICER…..

Lors de cette même conférence de presse, le drapeau américain porté par Sean Spicer sur son costume était à l’envers.

16Après qu’un journaliste le lui ait signalé, Spicer s’est empressé de le remettre à l’endroit, assurant qu’il ne s’agissait que d’un accident involontaire. Cela n’a pas empêché de nombreux internautes de se poser des questions. S’agissait-il d’un appel au secours? Sean Spicer aurait-il besoin d’aide? Il est vrai que la loi américaine précise que le drapeau ne doit jamais être affiché à l’envers, sauf en guise de « signal de détresse ».

L’AUTRE CHIFFRE DE LA SEMAINE

40%. Le nombre de personnes en situation irrégulière interpellées à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique a baissé de 40% au mois de février, d’après le Département de la Sécurité Intérieure. La volonté affichée par Donald Trump de faire appliquer plus drastiquement les lois en vigueur en matière d’immigration en aurait donc déjà découragé certains.

LA DÉCLARATION DE LA SEMAINE

I would not agree that it [carbon dioxide] is a primary contributor to the global warming that we see. (Je ne suis pas d’accord pour dire que le CO2 est le principal contributeur au réchauffement climatique auquel nous assistons)

Scott Pruitt, le nouveau directeur de l’Agence de Protection de l’Environnement, lors d’une interview. Il affirme que le consensus scientifique à ce sujet n’est pas encore clair. Des propos qui ont fait bondir la communauté scientifique, les organisations de protection de l’environnement et les Démocrates. Ce n’est pas la première fois que Pruitt tient de tels propos climato-sceptiques.

LA POLÉMIQUE DE LA SEMAINE

Lors de son tout premier discours en tant que Ministre du Logement, Ben Carson, qui s’adressait aux employés du Département qu’il va désormais diriger, a semblé comparer les esclaves noirs à des immigrants. Carson était en train de décrire l’Amérique comme le pays où tout le monde peut réussir et réaliser ses rêves à condition de travailler dur. Il venait de saluer le courage des immigrants qui travaillent dur pour que leurs enfants aient une vie meilleure et puissent accéder au rêve américain, lorsqu’il a ajouté ceci:

There were other immigrants who came in the bottom of slave ships, who worked even longer, even harder, for less, but they too had a dream that one day their sons, daughters, grandsons, granddaughters, great grandsons, great granddaughters might pursue prosperity and happiness in this land. (Il y a d’autres immigrants qui sont venus dans des bateaux d’esclaves, qui ont travaillé encore plus longtemps, plus durement, et pour obtenir moins, mais ils avaient eux aussi le rêve de voir un jour leurs fils, leurs filles, leurs petits-fils, leurs petites-filles, leurs arrières petits-fils, leurs arrières petites-filles atteindre la prospérité et le bonheur dans ce pays)

Les propos de Carson ont rapidement suscité la polémique. Les critiques estimaient qu’il était totalement indécent de comparer les esclaves à des immigrants venus volontairement aux Etats-Unis dans le but d’avoir une vie meilleure et de réaliser leurs rêves. Ben Carson a rapidement précisé qu’il n’avait pas voulu placer esclaves et immigrants sur un pied d’égalité. Il a affirmé qu’il s’agissait de « deux expériences totalement différentes », mais que les esclaves étaient des « immigrants involontaires » puisque le terme immigrant s’applique à toute personne amenée à s’installer dans un pays étranger. Il a aussi précisé avoir voulu dire que les esclaves n’avaient jamais cessé de croire en la possibilité d’un avenir meilleur et que l’Amérique avait finalement su en donner un à leurs enfants.

Certains médias conservateurs ont aussi fait remarquer que Barack Obama avait tenu des propos assez semblables à ceux de Ben Carson en décembre 2015, alors qu’il s’adressait à des immigrants ayant récemment obtenu la nationalité américaine. Les propos du président (voir ci-dessous) n’avaient alors nullement provoqué l’indignation. Les conservateurs accusent donc une fois de plus les « médias libéraux » d’être coupables d’indignation sélective.

Life in America was not always easy. It wasn’t always easy for new immigrants. Certainly it wasn’t easy for those of African heritage who had not come here voluntarily, and yet in their own way were immigrants themselves. There was discrimination and hardship and poverty. But, like you, they no doubt found inspiration in all those who had come before them. And they were able to muster faith that, here in America, they might build a better life and give their children something more. (La vie en Amérique n’a pas toujours été facile. Cela n’a pas toujours été facile pour les nouveaux immigrants. Cela n’a certainement pas été facile pour ceux d’origine africaine qui n’étaient pas arrivés ici volontairement, et étaient pourtant eux-mêmes d’une certaine manière des immigrants. Il y a eu de la discrimination et de l’adversité et de la pauvreté. Mais, comme vous, ils ont trouvé l’inspiration auprès de tous ceux qui les avaient précédés. Et ils ont été capables de croire, qu’ici en Amérique, ils pourraient construire une vie meilleure et donner quelque chose de plus à leurs enfants)

L’ARRESTATION DE LA SEMAINE

Le fils de Tim Kaine, sénateur de Virginie et ex-colistier d’Hillary Clinton, a été arrêté par la police le week-end dernier alors qu’il perturbait, avec d’autres activistes démocrates, un rassemblement de soutien à Donald Trump dans le Minnesota. Le rassemblement réunissait environ 400 personnes à l’intérieur du Capitole de l’état. Les protestataires ont lancé des fumigènes et déclenché des feux d’artifice à l’intérieur du bâtiment, créant la panique ! Une femme a même été blessée. Le fils de Tim Kaine a été arrêté par la police à la sortie du bâtiment, alors qu’il tentait de s’enfuir. Il était suspecté d’être l’une des personnes ayant déclenché les feux d’artifice. Il a cependant été relâché un peu plus tard, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

L’HOMME DE LA SEMAINE

Justin Amash, député républicain du Michigan. Depuis son arrivée à la Chambre des Représentants en 2011, Amash n’avait jamais manqué un seul vote. Autrement dit, il avait participé à 4,289 votes consécutifs. Un record ! Amash semble prendre tout cela très au sérieux puisqu’il a promis à ses électeurs de ne jamais manquer un vote et qu’il prend le temps d’expliquer chacun de ses votes sur sa page Facebook. Cette semaine, il a pourtant dû s’avouer vaincu. Alors qu’il était en train d’expliquer à des journalistes les raisons de son opposition à la proposition de loi républicaine visant à remplacer l’Obamacare, il a réalisé qu’un vote était en cours à la Chambre. Il s’est précipité vers l’hémicycle mais est arrivé trop tard. Le vote venait tout juste d’être clôturé. D’après plusieurs témoins présents sur place, Amash aurait alors été submergé par l’émotion, au point de verser quelques larmes. Il s’est ensuite excusé auprès de ses administrés dans un tweet (MI03 fait référence à la circonscription du Michigan qu’il représente à la Chambre).

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LE SONDAGE DE LA SEMAINE

Si l’on en croit le dernier sondage réalisé par CNN, Melania Trump est de plus en plus populaire. Sa cote de popularité a grimpé de 16 points depuis l’investiture de son mari. 52% des américains déclarent aujourd’hui avoir une opinion favorable de leur First Lady. Ils n’étaient que 36% avant la cérémonie d’investiture du 20 janvier dernier. Melania Trump est cependant bien plus populaire auprès des électeurs républicains (86% d’opinions favorables) qu’auprès des électeurs démocrates (22% d’opinions favorables seulement).

Autre point intéressant: Melania Trump est plus populaire auprès des hommes (58% d’opinions favorables) que des femmes (46%). C’était l’inverse pour Michelle Obama, qui était vue positivement par 78% des femmes et 68% des hommes peu après l’investiture de son mari. Laura Bush ne semblait pas souffrir d’un fossé semblable. Elle était vue positivement par 56% des femmes et 55% des hommes.

LA STATISTIQUE DE LA SEMAINE

Petit retour à la campagne électorale de 2016 avec cette étude qui a attiré notre attention cette semaine. Depuis l’élection de 2000, jamais les publicités électorales télévisées d’un(e) candidat(e) n’avaient aussi peu parlé de politique que celles d’Hillary Clinton. 75% des publicités de la candidate démocrate étaient en effet des publicités négatives, c’est-à-dire des publicités dénigrant la personnalité de son adversaire, Donald Trump. L’étude confirme donc qu’Hillary Clinton a passé beaucoup plus de temps à expliquer aux gens pourquoi ils ne devaient pas voter pour Donald Trump plutôt qu’à les convaincre du bien-fondé de ses idées et de la nécessité de voter en sa faveur. Une stratégie qui ne s’est pas avérée payante auprès des électeurs en 2016.

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Source: Vox

Sur le graphique ci-dessus, la partie blanche de chaque colonne représente le pourcentage de publicités axées sur la politique. On voit clairement qu’il n’avait jamais été aussi faible que pour Hillary Clinton en 2016. La partie noire de la colonne représente le pourcentage de publicités axées uniquement sur la critique personnelle de l’adversaire. Enfin, la partie grise représente le pourcentage de publicités mêlant politique et critique personnelle de l’adversaire.

LA PANCARTE DE LA SEMAINE

2Si vous vous rendez aux Etats-Unis et que vous apercevez une pancarte comme celle-ci à proximité d’un chantier, ne paniquez pas ! Le président Trump n’a pas ordonné la construction de camps de détention. Il s’agit d’une campagne menée par l’artiste Plastic Jesus. Ce dernier est régulièrement à l’origine de campagnes de ce type, mêlant street art et politique. Son idée est ici de faire prendre conscience aux gens que la possibilité de la création de camps de détention aux Etats-Unis ne semble plus aussi absurde qu’elle ne l’aurait été il y a encore quelques mois, avant l’élection de Donald Trump. La preuve? Il prétend avoir constaté que de nombreux passants prenaient ces fausses pancartes au sérieux. L’opération a le mérite d’inviter à la réflexion.

LE LIVRE DE LA SEMAINE

Un livre intitulé Reasons To Vote For Democrats (Les raisons de voter pour les Démocrates) est actuellement n°1 des ventes sur Amazon aux Etats-Unis.

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Et pourtant, il n’est composé que de 266 pages blanches ! L’ouvrage a été « rédigé » par Michael J. Knowles, correspondant du Daily Wire, un site web conservateur. Et ce qui devait au départ n’être qu’une petite blague s’est transformé en véritable succès commercial.

L’AUTRE LIVRE DE LA SEMAINE

Portraits of Courage, le dernier livre de George W. Bush, dont nous vous parlions la semaine dernière, s’est vendu à 54,000 exemplaires depuis sa sortie en librairie. Soit en une semaine.

LES TWEETS DE LA SEMAINE

Terminons par les tweets de la semaine.

1. Ce tweet publié par le sénateur républicain Lindsey Graham après sa rencontre avec le président Trump, qu’il a souvent critiqué et pour lequel il a même refusé de voter en novembre dernier (ndlr: Graham avait indiqué avoir voté pour le candidat indépendant Evan McMullin à la présidentielle).

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Traduction: À quel point la rencontre avec le président s’est-elle bien passée? Je lui ai donné mon NOUVEAU numéro de téléphone.

Souvenez-vous qu’en 2015, pendant la campagne électorale, Donald Trump avait dévoilé le numéro de téléphone de Graham lors de l’un de ses meetings, obligeant ce dernier à changer de numéro.

2. A-t-on le droit de faire des pancakes aux épinards? C’est la question qui a fait débat sur Twitter après que Chelsea Clinton, la fille de Bill et Hillary, ait publié cette photo des pancakes aux épinards qu’elle avait concoctés à l’occasion du National Pancake Day.

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Beaucoup d’américains semblaient penser qu’il s’agissait là d’un sacrilège. Chelsea Clinton a répondu aux moqueries en précisant que sa fille manquait de fer et qu’elle essayait donc de lui faire manger un maximum d’épinards.

3. Ce tweet de Steve King, député républicain de l’Iowa, déjà connu pour d’autres prises de position controversées. Il affiche ici son soutien à Geert Wilders, le candidat d’extrême droite aux élections législatives qui doivent avoir lieu prochainement aux Pays-Bas.

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Traduction: Wilders comprend que la culture et la démographie sont notre fatalité. Nous ne pouvons pas restaurer notre civilisation avec les bébés des autres.

Sic.

PS: Le tweet de Steve King a été publié dimanche soir. Les réactions et condamnations ont été nombreuses aujourd’hui, y compris dans le camp républicain. Nous n’avons pas eu le temps de les inclure dans cette édition. Nous reviendrons très certainement sur cette affaire la semaine prochaine. Merci de votre compréhension 😉

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