Cette semaine, on vous parle de budget, de Rex Tillerson, de Steve King, de roadtrip bipartisan ou encore de Ryan Zinke. Et on rend hommage à Chuck Berry. Bonne lecture !
THE TRUMP TRANSITION STORY
Une confirmation et une nouvelle nomination à signaler cette semaine.
- L’ex-sénateur Dan Coats confirmé au poste de Directeur du Renseignement National
Le Sénat a voté en faveur de la nomination de Dan Coats au poste de Directeur du Renseignement National (85-12). Rand Paul est le seul Républicain à avoir voté contre la nomination de son ex-collègue. Rappel: Le directeur du renseignement national supervise les activités des seize agences de renseignement américaines, y compris la CIA et la NSA. Il informe et conseille également le président.
- DINA POWELL (43 ans) → Deputy National Security Adviser for Strategy / Adjointe au Conseiller à la Sécurité Nationale en charge de la stratégie
Qui est-elle? Dina Powell est née au Caire dans une famille copte. Ses parents ont émigré au Texas lorsqu’elle avait quatre ans. Elle possède la double nationalité égyptienne et américaine. Elle parle couramment l’arabe. Elle a étudié à l’Université du Texas et a d’abord travaillé comme conseillère pour plusieurs députés et sénateurs républicains. Elle a ensuite travaillé dans l’administration de George W. Bush. Elle fut d’abord l’une des assistantes de ce dernier à la Maison Blanche, en charge de la gestion du personnel et des recrutements. Ensuite, elle a été nommée à un poste au sein du Département d’Etat, qu’elle a occupé de 2005 à 2007. Elle a ensuite travaillé chez Goldman Sachs. Depuis quelques mois, elle conseillait Ivanka Trump. Donald Trump a choisi de l’intégrer dans son Conseil à la Sécurité Nationale, dirigé par H.R. McMaster. Powell sera l’une des adjointes de ce dernier.
Sa nomination devra-t-elle être confirmée par le Sénat? Non.
LE BUDGET DE LA SEMAINE
La Maison Blanche a présenté son projet de budget pour l’année 2018. Attention ! Il ne s’agit que d’un projet. Rien n’est encore fait à ce stade. En effet, le budget doit encore être transmis au Congrès qui décidera de son sort. Or, les propositions de l’administration Trump sont loin de toutes faire l’unanimité. Le projet fera donc l’objet de débats et pourrait être largement remanié. Il donne néanmoins une bonne idée des priorités de Donald Trump et de son administration.
Le projet budgétaire de la Maison Blanche ne concerne que des changements apportés aux dépenses discrétionnaires (discretionary spending) du gouvernement fédéral, par opposition aux dépenses obligatoires (mandatory spending), c’est-à-dire essentiellement les dépenses liées à la Sécurité Sociale, au programme Medicare et au remboursement des intérêts de la dette. Ces dépenses obligatoires représentent 73% du budget fédéral. Les dépenses discrétionnaires, auxquelles Donald Trump veut apporter des modifications, ne représentent que 27% de ce même budget, dont environ la moitié est consacrée uniquement à la Défense.

Donald Trump veut notamment augmenter le budget alloué à la Défense de 54 milliards de dollars. Il prévoit aussi de dégager 2,6 milliards de dollars pour la construction du mur à la frontière mexicaine.
Si le projet de Donald Trump était ratifié, trois ministères seulement verraient leur budget augmenter en 2018: le Pentagone (+9%), le Département à la Sécurité Intérieure, chargé notamment de la lutte contre l’immigration illégale et le terrorisme (+7%) et le Département en charge des Vétérans (+6%). Comme le président ne veut pas que la dette des Etats-Unis augmente, il entend réaliser des économies drastiques partout ailleurs. Tous les autres Départements verraient ainsi leur budget diminuer (voir tableau ci-dessous). Comme annoncé précédemment, les deux Départements les plus touchés seraient l’Agence de Protection de l’Environnement (-31%) et le Département d’Etat, en charge de la diplomatie et de nombreux programmes d’aide au développement (-29%).

Le budget de l’Agence de Protection de l’Environnement serait réduit de 31%. Plus de 50 programmes de l’agence seraient totalement supprimés et 3,200 employés seraient licenciés, soit un cinquième des effectifs. Parmi les 50 programmes supprimés figurent, par exemple, un programme visant à aider les états et les villes à combattre la pollution de l’air, un programme visant à nettoyer et entretenir la région des Grands Lacs, ou encore un programme visant à aider des villages indiens de l’Alaska à construire de nouvelles infrastructures.
Les coupes budgétaires au Département d’Etat prévoient notamment d’éliminer tout financement aux programmes de prévention contre le changement climatique et de réduire les fonds alloués à l’ONU, aux programmes d’aide au développement et aux échanges culturels entre les Etats-Unis et d’autres pays.
Le budget de Donald Trump mettrait aussi fin à tout financement pour les 19 agences suivantes. Cela comprend notamment les contributions fédérales aux chaînes de télévision et de radio publiques et à plusieurs agences culturelles.

Pour aller plus loin. Si vous voulez en savoir plus sur le projet budgétaire de Donald Trump et ce qu’il signifierait pour chaque Département, nous vous conseillons la lecture de ce guide du Washington Post: What Trump cut in his budget. Très bien fait et pas trop rébarbatif.
LES CHIFFRES DE LA SEMAINE
La semaine dernière, nous vous présentions les grandes lignes de la proposition de loi républicaine visant à remplacer l’Obamacare, le American Health Care Act (AHCA). Les débats autour de ce texte se sont poursuivis cette semaine. Mais ce sont surtout les prévisions du Bureau du budget du Congrès (Congressional Budget Office) qui ont retenu l’attention.
Le CBO estime que 14 millions d’américains pourraient perdre leur assurance maladie cette année si l’AHCA entrait en vigueur. Ils seraient 24 millions d’ici 2026. Le CBO estime également que 52 millions d’américains ne seraient pas assurés en 2026, contre 28 millions si l’Obamacare restait en place. Notons que les Républicains contestent les chiffres du CBO, affirmant notamment qu’il s’est déjà trompé dans ses prévisions par le passé.
D’autre part, le CBO estime que l’entrée en vigueur de l’AHCA permettrait de réduire le déficit de 337 milliards de dollars en dix ans.
LE POINT SUR LES ACCUSATIONS DE DONALD TRUMP À L’ENCONTRE DE BARACK OBAMA
Il y a quinze jours, Donald Trump publiait une série de tweets dans lesquels il accusait son prédécesseur d’avoir mis les téléphones de la Trump Tower sur écoute pendant la campagne électorale. Malgré les demandes répétées des membres du Congrès, la Maison Blanche n’a toujours apporté aucune preuve permettant de corroborer ces accusations. Les conseillers de Donald Trump ont d’ailleurs un peu de mal à les justifier lorsqu’ils sont interrogés à ce sujet par les journalistes. Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche, a ainsi affirmé qu’en parlant d’ « écoutes téléphoniques », le président n’avait pas véritablement voulu parlé d’ « écoutes téléphoniques » mais de « surveillance en général ». Sic. Autrement dit, si l’on traduit Sean Spicer, « nous n’avons pas de preuves que les téléphones de la Trump Tower aient été mis sur écoute mais le président reste persuadé que l’administration Obama le surveillait illégalement d’une manière ou d’une autre ».
Sean Spicer a également déclaré lors d’une conférence de presse que le GCHQ, l’équivalent de la NSA au Royaume-Uni, aurait pu espionner Trump à la demande de Barack Obama. Cette hypothèse avait été lancée par un intervenant lors d’une émission diffusée sur Fox News ! Le GCHQ a immédiatement réagi en déclarant que ces accusations étaient totalement « ridicules ». Et l’incident a provoqué une mini-crise diplomatique entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni…
D’autre part, plusieurs membres du Congrès, y compris Républicains, ont clairement affirmé cette semaine qu’ils ne pensaient pas que les accusations de Donald Trump à l’encontre de Barack Obama soient justifiées.
📌 À vos agendas. Ce lundi 20 mars, la première audition publique consacrée à l’enquête sur les interventions de la Russie lors de la campagne électorale de 2016 aura lieu. Les députés membres du comité du renseignement de la Chambre des Représentants (House Intelligence Committee) interrogeront le directeur du FBI, James Comey, et le directeur de la NSA, Mike Rogers.
LE VOYAGE DE LA SEMAINE
Celui de Rex Tillerson en Asie. Le Secrétaire d’Etat américain s’est rendu au Japon, en Corée du Sud et en Chine. Au cœur des discussions avec ses homologues? La Corée du Nord, qui a procédé à de nouveaux tirs de missiles inquiétants ces dernières semaines. Rex Tillerson a affirmé que la stratégie américaine vis-à-vis du régime de Kim Jong-Un depuis vingt ans était un échec. Il est vrai que les Etats-Unis ont versé 1,35 milliards de dollars d’aide à la Corée du Nord entre 1995 et 2008. Il s’agit principalement d’aide alimentaire. Le but de ces aides, couplées aux sanctions économiques imposées au régime de Pyongyang, est d’encourager ce dernier à abandonner son programme nucléaire et à consacrer ses ressources au développement économique. Force est de constater que cela n’a pas particulièrement bien fonctionné. Mais s’il est facile de poser ce constat, il est sans doute bien plus difficile de mettre en place une nouvelle stratégie. Comment les Etats-Unis comptent-ils désormais agir? Rex Tillerson n’a pas donné beaucoup d’indications à ce sujet. Il a cependant précisé qu’aucune option, y compris l’option militaire, n’était écartée.
D’autre part, rappelons que Rex Tillerson est resté très silencieux depuis son arrivée au Département d’Etat. Il avait d’abord annoncé qu’aucun journaliste ne serait autorisé à l’accompagner en Asie, ce qui est très inhabituel. Finalement, une seule journaliste a été autorisée à monter à bord de son avion. Il s’agit d’Erin McPike, journaliste à l’Independent Journal Review, une publication en ligne plutôt conservatrice.
Rex Tillerson a accordé une interview à Erin McPike. Celle-ci en a publié le compte-rendu intégral (à lire ici). C’est la première fois que Rex Tillerson s’exprimait dans la presse depuis sa prise de fonctions. Il n’a pas révélé grand-chose de ses ambitions en tant que Secrétaire d’Etat. En revanche, cette réponse à une question portant sur ses relations avec les médias a suscité de très nombreuses réactions.

Tillerson affirme qu’il n’aime pas la médiatisation et qu’il continuera probablement à être peu accessible. Il déclare n’avoir « personnellement pas besoin » de communiquer régulièrement dans la presse. Plusieurs observateurs ont fait remarquer que ses « besoins » importaient peu face à la nécessité d’informer les citoyens américains sur la politique étrangère menée par leur gouvernement. Rex Tillerson semble avoir du mal à le comprendre.
LA RENCONTRE DE LA SEMAINE
La rencontre entre Donald Trump et Angela Merkel à la Maison Blanche, dans une ambiance glaciale. Après un entretien privé, les deux chefs d’état sont apparus côte à côte dans le Bureau Ovale. Les journalistes étaient, comme d’habitude, autorisés à prendre des photos et à filmer la scène pendant quelques minutes. Lorsque Merkel a proposé une poignée de mains à Trump, celui-ci a semblé complètement l’ignorer. La scène a été largement commentée. Nous vous laissons vous faire votre propre opinion (à 0:52, on peut entendre clairement Merkel demander à Trump Do you want a handshake?).
Trump et Merkel ont ensuite répondu aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse commune. Lorsque Donald Trump a été interrogé sur les accusations d’écoutes téléphoniques qu’il a proférées à l’encontre de Barack Obama, il s’est tourné vers Angela Merkel et a déclaré:
At least we have something in common perhaps. (Au moins, nous avons peut-être quelque chose en commun)
La petite phrase n’est évidemment pas passée inaperçue.
LA POLÉMIQUE DE LA SEMAINE
La semaine dernière, nous vous parlions déjà de ce tweet publié par Steve King, député républicain de l’Iowa.

Au lendemain de la publication de son tweet, Steve King était interrogé sur CNN et affirmait ne rien regretter. D’après lui, les occidentaux doivent être incités à faire beaucoup d’enfants, afin d’éviter que la civilisation occidentale ne soit supplantée par d’autres civilisations. King a aussi ajouté qu’il aimerait que, dans quelques siècles, l’Amérique affiche un visage où « tout le monde se ressemblerait ».
I’d like to see an America that is just so homogenous that we look a lot the same. (J’aimerais voir une Amérique qui soit tellement homogène que nous nous ressemblions tous)
Dans une autre interview accordée à une chaîne de radio, il a également déclaré que « les noirs et les hispaniques se battraient entre eux avant de supplanter les blancs aux Etats-Unis ». Il réagissait aux projections démographiques qui montrent que les blancs seront minoritaires aux Etats-Unis d’ici 2044.
Les propos de Steve King ont été salués par David Duke, le leader du Ku Klux Klan, qui a écrit « GOD BLESS STEVE KING » sur son compte Twitter.
Les condamnations ont quant à elles été nombreuses. Les Démocrates ont dénoncé le racisme de Steve King. Tom Perez, le président du Parti Démocrate, a même appelé à sa démission (ce qui semble assez peu réaliste puisque King a été démocratiquement élu et n’a ici fait que faire usage de sa liberté d’expression, sans enfreindre la loi).

Plusieurs élus républicains ont aussi condamné les propos de Steve King. Quelques exemples ci-dessous.
Carlos Curbelo, collègue de King à la Chambre des Représentants et dont les parents sont cubains, lui a répondu ainsi sur Twitter.

Jeb Bush a repris le tweet de Curbelo pour y ajouter son propre commentaire.

Justin Amash, fils d’un père palestinien et d’une mère syrienne immigrés aux Etats-Unis, a également réagi.

Dernier exemple de réaction républicaine, celle du sénateur de l’Arizona Jeff Flake.

Notons toutefois que Steve King n’a pas été sanctionné par les instances de son parti. La Maison Blanche n’a pas non plus tenu à réagir.
LA BAGARRE DE LA SEMAINE
L’ambiance est au beau fixe entre les sénateurs républicains John McCain et Rand Paul. Le premier a en effet accusé le second de « travailler pour Vladimir Poutine » !
John McCain s’exprimait en faveur de l’adhésion du Monténégro à l’OTAN au Sénat. Il affirmait notamment que le Monténégro était actuellement menacé de déstabilisation par la Russie. McCain et plusieurs de ses collègues proposaient que le Sénat donne son accord à l’entrée du petit pays des Balkans dans l’OTAN par « consentement unanime ». Il s’agit d’une procédure permettant d’approuver rapidement une mesure si elle fait l’unanimité, sans qu’un vote ne doive être organisé. Il faut évidemment pour cela qu’aucun sénateur ne s’y oppose. Or, c’est ce qu’a fait Rand Paul. Il a fait irruption dans l’hémicycle pour faire part de son objection, avant de repartir aussi vite qu’il n’était venu. Très énervé, John McCain l’a alors accusé de « travailler pour Vladimir Poutine ». Voici ses propos exacts:
That is really remarkable. That a senator blocking a treaty that is supported by the overwhelming number, perhaps 98 at least, of his colleagues, would come to the floor and object and walk away. And walk away. The only conclusion you can draw when he walks away is he has no argument to be made. He has no justification for his objection to having a small nation be part of NATO that is under assault from the Russians. So I repeat again: The senator from Kentucky is now working for Vladimir Putin. (C’est vraiment incroyable. Qu’un sénateur opposé à un traité soutenu par un nombre écrasant de ses collègues, au moins 98 (ndlr: sur 100 sénateurs), rentre dans l’hémicycle, émette une objection et s’en aille. Et s’en aille. La seule conclusion que l’on puisse tirer lorsqu’il s’en va est qu’il n’a aucun argument. Il n’a pas de quoi justifier son objection à l’entrée d’une petite nation attaquée par les Russes dans l’OTAN. Je le répète: le sénateur du Kentucky travaille désormais pour Vladimir Poutine)
Accuser un collègue de travailler pour le compte d’une puissance étrangère est évidemment une accusation très grave et assez insultante. (McCain a plus tard précisé avoir voulu dire que la non-entrée du Monténégro dans l’OTAN ne pouvait être bénéfique qu’à la Russie, et que Rand Paul rendait donc indirectement service à Poutine). John McCain aurait sans doute pu faire l’objet d’une sanction pour avoir enfreint la désormais fameuse règle 19 du règlement du Sénat. Ce ne fut pas le cas.
Le lendemain, Rand Paul était l’invité d’une émission politique sur MSNBC. Amené à réagir aux propos de John McCain, voici ce qu’il a déclaré:
You know, I think he makes a really, really strong case for term limits. I think maybe he’s past his prime. I think maybe he’s gotten a little bit unhinged. (Vous savez, je pense qu’il fait un très bon plaidoyer pour la limitation des mandats. Je pense qu’il n’est peut-être plus dans la fleur de l’âge. Je pense qu’il est peut-être devenu un peu fou)
Rappelons que John McCain a 80 ans et siège au Sénat depuis 1987. On vous le disait, l’ambiance est au beau fixe !
LA BELLE INITIATIVE DE LA SEMAINE
Alors que les Démocrates et les Républicains (élus comme citoyens) semblent avoir de plus en plus de mal à dialoguer, nous avions envie de saluer l’initiative originale prise par deux députés texans cette semaine.
Beto O’Rourke et Will Hurd représentent tous les deux le Texas à la Chambre des Représentants. Le premier est Démocrate, le second est Républicain. Lundi dernier, ils se trouvaient tous les deux à San Antonio pour participer à une réunion publique avec des vétérans. Le lendemain, ils devaient regagner Washington. Ils n’avaient pas prévu qu’une tempête de neige allait s’abattre sur la côte Est des Etats-Unis et perturber le trafic aérien. Le vol de Will Hurd a été annulé et celui de O’Rourke a été retardé. O’Rourke a alors proposé à Hurd de louer une voiture et de se rendre ensemble jusqu’à Washington. Hurd a accepté.
Voici le message publié par le Démocrate Beto O’Rourke (à droite sur la photo) sur sa page Facebook pour annoncer l’événement.
Les deux hommes ont ainsi effectué ensemble un « roadtrip bipartisan » de San Antonio à Washington. Ils avaient initialement prévu d’effectuer le trajet en 24 heures mais ils ont finalement décidé de faire quelques arrêts sur la route (quelques heures pour dormir dans un hôtel à Nashville; la visite de Graceland, résidence d’Elvis Presley à Memphis; sans compter de nombreux arrêts dans des bars et restaurants pour aller à la rencontre des citoyens). Finalement, leur voyage aura duré 36 heures. Et les deux hommes en ont filmé l’intégralité. La vidéo était diffusée en direct sur Facebook et sur l’application Periscope. Les citoyens américains étaient invités à leur poser des questions, auxquelles ils répondaient en direct. Ils ont ainsi débattu de plusieurs sujets d’actualité brûlants dans le calme. Les deux hommes ont appris à se connaître, à s’écouter et à se respecter. Ils assurent avoir beaucoup appris de cette expérience.
L’HOMME DE LA SEMAINE
Ryan Zinke, le nouveau Secrétaire à l’Intérieur. Vous vous souvenez certainement qu’il avait parcouru les rues de Washington à cheval pour se rendre au bureau lors de son premier jour de travail. Cette semaine, un journaliste de l’Independent Journal Review a été autorisé à le suivre pendant quelques heures, alors qu’il patrouillait avec les officiers chargés de la gestion des parcs de la capitale américaine. C’était précisément le jour où celle-ci était recouverte de neige. L’ensemble de l’article vaut la peine d’être lu (ici). L’épisode le plus intéressant se déroule au Lincoln Memorial. Ryan Zinke y a aidé les officiers à déblayer les marches recouvertes de neige du monument, avant d’inviter quelques touristes chanceux à l’accompagner sur le toit du bâtiment puis au sous-sol. Des endroits habituellement inaccessibles au public !
D’autre part, voici à quoi ressemble le téléphone mobile de Ryan Zinke, qui est un ancien membre de l’unité d’élite des Navy SEALs. L’imitation d’un permis de chasse contre l’Etat Islamique est collée à l’arrière de l’appareil.

De très mauvais goût? À vous de juger.
L’OEUVRE DE LA SEMAINE
Décidément, la présidence de Donald Trump inspire les artistes. Ce panneau géant est visible à Phoenix, en Arizona. Il a été créé par une artiste vivant à Los Angeles, à laquelle l’œuvre a été commandée. Elle devrait rester visible au moins un an.

LE SONDAGE DE LA SEMAINE
Deux professeurs de journalisme à l’Université de l’Indiana viennent de publier une étude sur les médias. Dans le cadre de cette étude, plus de 1,000 journalistes avaient été interrogés sur leur affiliation politique en 2013 (soit avant la dernière campagne électorale). La même enquête avait également été effectuée en 1971, 1982, 1992 et 2002, ce qui permet de mesurer l’évolution des affiliations politiques au sein de la profession.

Que constate-t-on?
1. Seulement 7% des journalistes se déclarent aujourd’hui Républicains. Si les journalistes se déclarant Républicains ont toujours été moins nombreux que ceux se déclarant Démocrates, c’est la première fois que leur nombre passe sous la barre des 10%. En un peu plus de dix ans, leur nombre est passé de 18% (en 2002) à 7% (en 2013). À titre de comparaison, environ 25% des américains se déclarent Républicains. Ces chiffres contribueront sans doute à renforcer la croyance, assez répandue chez les Républicains, selon laquelle les médias seraient biaisés en faveur des Démocrates.
Notons cependant que notre étude concerne l’ensemble des journalistes, pas uniquement les journalistes politiques. Il est difficile de savoir si une étude portant uniquement sur ces derniers donnerait exactement les mêmes résultats.
2. Le nombre de journalistes se déclarant Démocrates est aussi en chute libre (-8% entre 2002 et 2013). Il n’a jamais été aussi bas.
3. De plus en plus de journalistes se déclarent Indépendants, c’est-à-dire ni Démocrates ni Républicains. Pour la première fois, les journalistes se déclarant Indépendants sont majoritaires (50,2%).
RIP, CHUCK BERRY
Le chanteur Chuck Berry est décédé ce week-end. Sa chanson la plus connue, Johnny B. Goode, fait partie des 27 « sons de la Terre » envoyés dans l’espace par la NASA en 1977, à destination d’éventuels extraterrestres.
Les hommes et femmes politiques américains ont été nombreux à rendre hommage au rockeur. Citons Barack Obama, qui a publié un tweet pour l’occasion, ce qu’il n’avait fait que très rarement depuis son départ de la Maison Blanche.

Signalons aussi ce joli tweet d’Arnold Schwarzenegger.

Une réflexion sur “WEEKLY NEWS FLASH #72”