Les candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020 se sont retrouvés à Miami pour le tout premier débat télévisé de la campagne électorale. Compte-rendu.
INTRODUCTION
Pour rappel, vingt candidats avaient rempli les critères d’admission fixés par le Parti Démocrate pour pouvoir participer à ce premier débat télévisé. Il fallait remplir l’un des deux critères suivants pour se qualifier: être crédité de plus de 1% des intentions de vote dans minimum trois sondages différents ou recueillir des dons de la part de minimum 65,000 personnes.
Quatre candidats n’étaient pas qualifiés pour le débat: le gouverneur du Montana Steve Bullock, le député Seth Moulton, le maire de la ville de Miramar (Floride) Wayne Messam et Joe Sestak, qui vient tout juste d’annoncer sa candidature.
Les vingt candidats qualifiés avaient été répartis en deux groupes par tirage au sort. Le premier groupe de dix candidats a débattu le mercredi 26 juin et le deuxième groupe a débattu le jeudi 27 juin. Le compte-rendu qui suit est celui du débat qui a eu lieu le mercredi 26 juin.
LE DÉBAT
Participants: Elizabeth Warren, Beto O’Rourke, Cory Booker, Amy Klobuchar, Julián Castro, Jay Inslee, Tulsi Gabbard, Tim Ryan, John Delaney, Bill de Blasio
Organisateurs: Le débat était co-organisé par NBC, MSNBC et la chaîne hispanophone Telemundo
Modérateurs: Les journalistes Lester Holt, Chuck Todd, Rachel Maddow, Savannah Guthrie et José Diaz-Balart
Durée du débat: 2h
Compte-rendu:
(Attention, ce compte-rendu n’est pas un résumé exhaustif du débat. Revenir sur tout ce qui a été dit serait bien trop long. Nous avons seulement sélectionné les moments les plus marquants de la soirée)
- Le clash entre Julián Castro et Beto O’Rourke
Tous les candidats interrogés au sujet de l’immigration et de la crise à la frontière ont dénoncé fermement la politique actuelle de tolérance zéro de l’administration Trump. Plusieurs candidats ont aussi affirmé qu’il fallait aider les populations du Guatemala, du Honduras et du Salvador. Julián Castro a évoqué la création d’un Plan Marshall pour ces trois pays.
Mais le débat sur l’immigration a aussi donné lieu à l’un des deux échanges les plus tendus de la soirée. Il a opposé les deux candidats texans Julián Castro (ex-maire de la ville de San Antonio et ex-ministre du Logement sous Barack Obama) et Beto O’Rourke (originaire de la ville frontalière d’El Paso et ex-député à la Chambre des Représentants). Julián Castro a déclaré que son plan pour l’immigration prévoyait d’abroger la Section 1325 du Immigration and Nationality Act, la principale loi encadrant l’immigration aux Etats-Unis. La Section 1325 est la partie de la loi qui définit le fait de pénétrer illégalement sur le territoire américain comme un crime. Julián Castro dit vouloir abroger cette section de la loi et faire en sorte que l’entrée illégale sur le territoire ne soit plus considérée que comme un délit. Ce qui signifie que les personnes pénétrant illégalement aux Etats-Unis pourraient toujours être sanctionnées (par exemple, d’une amende) mais ne pourraient plus être considérées comme des criminels et emprisonnées.
Julián Castro a appelé tous les autres candidats à adopter la même position que lui et a aussi attaqué Beto O’Rourke, auquel il a reproché d’avoir déclaré son opposition à l’abrogation de la Section 1325 lors d’une récente interview. Dans cette interview, O’Rourke avait déclaré qu’il ne fallait pas supprimer cette section de la loi parce qu’elle permettait de lutter contre le trafic de drogue et le trafic des êtres humains, auxquels certaines personnes traversant illégalement la frontière sont liées. Mais, selon Castro, cet argument n’est pas valable car d’autres parties du code pénal américain permettent déjà de condamner les personnes coupables de trafic de drogue ou de traite des êtres humains. Castro a carrément reproché à O’Rourke de ne pas s’être bien renseigné sur le sujet.
CASTRO: You said recently that the reason you didn’t want to repeal Section 1325 was because you were concerned about human trafficking and drug trafficking. But let me tell you what: Section 18, title 18 of the U.S. code, title 21 and title 22, already cover human trafficking. I think that you should do your homework on this issue. If you did your homework on this issue, you would know that we should repeal this section. (Tu as dit récemment que la raison pour laquelle tu ne voulais pas abroger la Section 1325 était que tu étais concerné par le trafic des êtres humains et le trafic de drogue. Mais laisse-moi te dire ceci: la section 18, titre 18 du code pénal, le titre 21 et le titre 22, couvrent déjà le trafic des êtres humains. Je pense que tu devrais bien te renseigner à ce sujet. Si tu t’étais bien renseigné, tu saurais que nous devrions abroger cette section)
- Le clash entre Tulsi Gabbard et Tim Ryan
Ce fut le deuxième moment tendu de la soirée. Tout a commencé lorsque Tim Ryan a été interrogé par la modératrice Rachel Maddow au sujet de la mort récente de deux soldats américains en Afghanistan, tués par les Talibans. La journaliste a demandé au député de l’Ohio pourquoi les Etats-Unis étaient toujours engagés en Afghanistan. Ryan a répondu qu’il ne fallait pas retirer les troupes tant que la situation ne le permettait pas. Tulsi Gabbard, députée d’Hawaï et vétérane de la guerre d’Irak connue pour ses positions isolationnistes, est alors intervenue.
GABBARD: Is that what you will tell the parents of those two soldiers who were just killed in Afghanistan? « Well, we just have to be engaged »? As a soldier, I will tell you, that answer is unacceptable. We have to bring our troops home from Afghanistan. We are in a place in Afghanistan where we have lost so many lives. We’ve spent so much money. (…) We are no better off in Afghanistan today than we were when this war began. This is why it’s so important to have a president and commander-in-chief who knows the cost of war and who’s ready to do the job on day one. I am ready to do that job when I walk into the Oval Office. (Est-ce que c’est ce que tu vas dire aux parents de ces deux soldats qui viennent d’être tués en Afghanistan? « Nous devons rester engagés »? En tant que soldat, je te le dis, cette réponse est inacceptable. Nous devons retirer nos troupes d’Afghanistan. Nous avons perdu tellement de vies en Afghanistan. Nous avons dépensé tellement d’argent. (…) La situation en Afghanistan n’est pas meilleure aujourd’hui que lorsque cette guerre a commencé. C’est pour cela qu’il est tellement important d’avoir un président et un commandant-en-chef qui connaît le prix de la guerre et qui est prêt à faire le job dès le premier jour. Je suis prête à faire le job dès mon entrée dans le Bureau Ovale)
RYAN: I would just say, I don’t want to be engaged. I wish we were spending all this money in places that I’ve represented that have been completely forgotten and we were rebuilding. But the reality of it is, if the United States isn’t engaged, the Taliban will grow. And they will have bigger, bolder terrorist acts. We have got to have some presence there… (Je voudrais juste dire, ce n’est pas que je veux que nous soyons engagés. J’aimerais que nous dépensions tout cet argent dans des endroits que je représente et qui ont été complètement oubliés et que nous les reconstruisions. Mais la réalité est que, si les Etats-Unis n’étaient pas engagés, les Talibans gagneraient du terrain. Et ils commettraient des attaques terroristes plus importantes et audacieuses. Nous devons maintenir une présence là-bas…
GABBARD: The Taliban was there long before we came in. They’re going to be there long after we leave. We cannot keep U.S. troops deployed to Afghanistan thinking that we’re going to somehow squash this Taliban that’s been there, that every other country that’s tried has failed. (Les Talibans étaient là bien avant que nous arrivions. Ils seront là bien après notre départ. Nous ne pouvons pas garder des troupes américaines déployées en Afghanistan en pensant que nous allons d’une manière ou d’une autre écraser les Talibans qui ont toujours été là. Tous les autres pays qui ont essayé ont échoué)
RYAN: I didn’t say squash them. When we weren’t in there, they started flying planes into our buildings. So I’m just saying right now we have an obligation… (Je n’ai pas parlé de les écraser. Lorsque nous n’étions pas là, ils ont commencé à faire voler des avions dans nos buildings. Donc je dis simplement que nous avons une obligation…)
GABBARD: The Taliban didn’t attack us on 9/11. Al-Qaeda did. (Les Talibans ne nous ont pas attaqués le 11 septembre. C’est Al-Qaïda qui l’a fait)
RYAN: Well, I understand… (Oui, je comprends…)
GABBARD: Al-Qaeda attacked us on 9/11. That’s why I and so many other people joined the military, to go after Al-Qaeda, not the Taliban. (Al-Qaïda nous a attaqués le 11 septembre. C’est pour cela que moi-même et tant d’autres personnes avons rejoint l’armée, pour combattre Al-Qaïda, pas les Talibans)
RYAN: The Taliban was protecting those people who were plotting against us. All I’m saying is, if we want to go into elections and we want to say that we’ve got to withdraw from the world, that’s what President Trump is saying. We can’t. I would love for us to. (Les Talibans protégeaient ces gens qui complotaient contre nous. Tout ce que je dis, c’est que nous ne voulons pas nous présenter à des élections en disant que nous voulons nous retirer du monde, c’est ce que le président Trump dit. Nous ne pouvons pas. J’aimerais que nous puissions le faire)
Après le débat, Tim Ryan a déclaré à la presse au sujet de cet incident qu’il avait raison et qu’il n’avait pas de leçon à recevoir de la part d’une personne qui dîne avec Bachar El-Assad*. Et tout le monde s’est évidemment demandé pourquoi il n’avait pas répliqué de cette façon lors du débat.
I personally don’t need to be lectured by somebody who’s dining with a dictator who gassed kids. I know what I’m talking about. I’m right and we can’t let these areas be wide open. (Je n’ai pas de leçon à recevoir de la part de quelqu’un qui dîne avec un dictateur qui gaze des enfants. Je sais de quoi je parle. J’ai raison et nous ne pouvons pas laisser ces zones à découvert)
*En 2017, Tulsi Gabbard s’est rendue en Syrie pour rencontrer Bachar El-Assad. Ce déplacement avait créé une grosse polémique aux Etats-Unis. Elle a depuis refusé à plusieurs reprises de qualifier Assad de criminel de guerre.
- La phrase de la soirée
I don’t think we should conduct foreign policy in our bathrobe at 5:00 in the morning, which is what he does. (Je ne pense pas que nous devrions mener notre politique étrangère en pyjama à 5h00 du matin, ce qu’il fait)
Amy Klobuchar au sujet du président Trump. La sénatrice du Minnesota n’a pas particulièrement brillé lors de ce débat, mais cette petite phrase n’est pas passée inaperçue.
- Quelle est la plus grande menace pour la sécurité des Etats-Unis?
C’est la question que Chuck Todd a posé à tous les candidats. Tous devaient y répondre en quelques mots. Voici leurs réponses:
John Delaney: La Chine et les armes nucléaires
Jay Inslee: Donald Trump
Tulsi Gabbard: La guerre nucléaire
Amy Klobuchar: La Chine et la situation actuelle avec l’Iran
Beto O’Rourke: Le changement climatique
Elizabeth Warren: Le changement climatique
Cory Booker: La prolifération nucléaire et le changement climatique
Julián Castro: La Chine et le changement climatique
Tim Ryan: La Chine
Bill de Blasio: La Russie
Vu le contexte actuel, il nous a semblé assez surprenant que Bill de Blasio soit le seul candidat à évoquer la Russie. De même, nous avons été quelque peu surpris que Jay Inslee ne cite pas le changement climatique comme d’autres candidats, alors que toute sa campagne électorale est axée sur ce thème. Mais sa réponse (« Donald Trump ») lui a valu de très nombreux applaudissements.
- Cory Booker et les armes à feu
La question des armes à feu a été évoquée lors du débat et a permis à Cory Booker de délivrer ce qui fut sans doute sa réponse la plus émouvante de la soirée. Le sénateur a rappelé qu’il vivait toujours dans un quartier défavorisé de Newark, dans le New Jersey, et qu’il y entendait parfois des coups de feu. Il a affirmé que sept personnes s’étaient fait tirer dessus dans son quartier la semaine dernière, avant de qualifier la situation d’ « urgence ». Il a aussi évoqué le traumatisme infligé aux enfants américains auxquels on apprend dès le plus jeune âge, à l’école, comment se comporter pour survivre en cas de fusillade.
BOOKER: I hear gunshots in my neighborhood. I think I’m the only one – I hope I’m the only one on this panel here that had seven people shot in their neighborhood just last week. Someone I knew, Shahad Smith, was killed with an assault rifle at the top of my block last year. For millions of Americans, this is not a policy issue. This is an urgency. And for those that have not been directly affected, they’re tired of living in a country where their kids go to school to learn about reading, writing, and arithmetic, and how to deal with an active shooter in their school. This is something that I’m tired of. And I’m tired of hearing people, all they have to offer is thoughts and prayers. (J’entends des coups de feu dans mon quartier. Je pense que je suis le seul – j’espère que je suis le seul ici à pouvoir dire que sept personnes ont été blessées par balle dans son quartier rien que la semaine dernière. Quelqu’un que je connaissais, Shahad Smith, a été tué par un fusil d’assaut au coin de ma rue l’an dernier. Pour des millions d’Américains, ceci n’est pas un sujet politique. C’est une urgence. Et pour ceux qui ne sont pas directement affectés, ils sont fatigués de vivre dans un pays où leurs enfants vont à l’école pour apprendre à lire, à écrire, à calculer, et à faire face à la présence d’un tireur dans leur école. C’est quelque chose dont je suis fatigué. Et je suis fatigué d’entendre des gens qui n’ont que des pensées et des prières à offrir en guise de réponse)
Tim Ryan a quant à lui évoqué un point intéressant, à savoir que l’immense majorité des auteurs de fusillades dans les écoles américaines sont des élèves ou d’anciens élèves des établissements concernés. Il a donc déclaré qu’au-delà de la modification de la législation relative à la vente des armes à feu, il faudrait aussi investir pour qu’il y ait davantage de psychologues dans les écoles, afin d’aider les élèves qui sont victimes de harcèlement ou qui rencontrent d’autres types de problèmes.
- Le moment le plus bizarre de la soirée
Elizabeth Warren a été très applaudie par le public lorsqu’elle a répondu « Oui » à la question de savoir si elle avait un plan pour s’occuper de Mitch McConnell au cas où les Républicains conserveraient la majorité des sièges au Sénat en 2020. (Ndlr: Mitch McConnell est le leader de la majorité républicaine au Sénat et dirige donc l’agenda de cette assemblée). Mais, lorsqu’elle a développé son argumentation, on a rapidement pu se rendre compte que Warren n’avait en réalité pas vraiment de plan. « Nous devons pousser de l’extérieur, faire preuve de leadership à l’intérieur, et faire en sorte que le Congrès reflète la volonté des gens ». Bon, en fait, nous n’avons carrément rien compris.
- John Delaney met son message modéré en avant
Tout au long du débat, John Delaney n’a cessé de se présenter comme le plus modéré de tous les candidats. Il a notamment affirmé vouloir défendre « de vraies solutions, pas des promesses impossibles ». Il est loin d’être sûr que sa performance ait convaincu les électeurs démocrates. En revanche, à en juger par plusieurs messages que nous avons pu lire sur Twitter, il a séduit bon nombre de Républicains anti-Trump. Un ancien membre de l’équipe de Jeb Bush a par exemple tweeté: « Je vais le dire, j’apprécie Delaney ».
- Do you speak Spanish?
Nous n’avions jamais entendu autant parler espagnol lors d’un débat politique américain! Trois candidats se sont exprimés plus ou moins longuement dans la langue de Cervantes au cours de la soirée. Le premier à se lancer fut Beto O’Rourke. Alors qu’il répondait à la première question qui lui avait été adressée, il a commencé à délivrer sa réponse en anglais avant de passer subitement à l’espagnol. L’image du regard que lui a alors lancé Cory Booker a fait le buzz sur les réseaux sociaux.
En réalité, Booker était peut-être tout simplement frustré qu’O’Rourke se soit lancé avant lui. En effet, il a lui aussi délivré une partie de l’une de ses réponses en espagnol plus tard dans la soirée, en réponse à une question relative à l’immigration.
Les deux novices de la politique Marianne Williamson et Andrew Yang, qui devaient débattre le lendemain, ont réagi avec humour sur Twitter.


Enfin, Julián Castro, seul candidat hispanique à la présidence, a lui aussi prononcé quelques mots en espagnol lors de sa dernière intervention de la soirée.
- Le couac de la soirée
Pour terminer, comment ne pas évoquer le gros problème technique qui a contraint NBC, MSNBC et Telemundo à lancer une page de pub non prévue en raison d’un dysfonctionnement des micros? Même le président Trump, en route pour le G20 au Japon, n’a pas résisté à réagir sur Twitter.

VAINQUEURS ET PERDANTS
(Pour chaque débat, nous vous donnerons notre avis sur les gagnants et les perdants de la soirée. Attention, même si nous tentons d’analyser les choses de la manière la plus objective possible – il ne s’agit pas de déclarer gagnant le candidat dont nous partageons le plus les positions -, il s’agit évidemment d’un choix quelque peu subjectif. Il n’est pas interdit d’avoir un avis divergent)
- Les gagnants
Cory Booker. Le sénateur du New Jersey est un bon orateur, ce n’est pas nouveau. Il a défendu fermement ses positions, tout en faisant parfois appel à l’émotion. Et il n’a commis aucun faux pas. Une prestation solide.
Julián Castro. Comme Booker, Julián Castro a délivré une prestation globalement solide. Son attaque contre Beto O’Rourke était peut-être un peu excessive mais elle lui aura permis de se distinguer des autres candidats. Castro s’est fait remarquer et c’est le plus important. Jusqu’ici, on ne parlait pas beaucoup de lui et de sa campagne. Cela pourrait bien changer.
Jay Inslee. Le gouverneur de l’état de Washington a moins brillé que Cory Booker et Julián Castro. Il a aussi eu beaucoup moins de temps pour s’exprimer. Mais il est parvenu à utiliser ce temps à bon escient, mettant bien en avant l’importance qu’il accorde à la question de la lutte contre le réchauffement climatique ainsi que son bilan en tant que gouverneur. Enfin, son affirmation selon laquelle Donald Trump est la plus grande menace pour la sécurité des Etats-Unis lui a valu les plus gros applaudissements de la soirée.
Joe Biden. L’ancien vice-président ne faisait pas partie de ce premier groupe de candidats invités à débattre. Bien qu’il soit pour l’instant en tête des intentions de vote dans les sondages, personne n’a profité de son absence pour l’attaquer ou le critiquer. Peut-être que l’occasion ne s’est tout simplement pas présentée. Quoi qu’il en soit, c’est une bonne chose pour Biden.
La soeur de Tulsi Gabbard. Parce que tout le monde sait désormais qu’elle existe. Elle a en effet signé un tweet publié sur le compte officiel de la candidate durant le débat. L’histoire ne dit pas si Tulsi a apprécié l’initiative.

NB: Il est vrai que tous les candidats n’ont pas eu droit au même temps de parole. Il est aussi vrai que Tulsi Gabbard compte parmi les candidats ayant reçu le moins grand nombre de minutes pour s’exprimer. Mais Elizabeth Warren n’est pas la candidate qui a le plus parlé au cours de la soirée. Elle n’arrive qu’en quatrième position derrière Cory Booker, Beto O’Rourke et Julián Castro.
- Les perdants
Beto O’Rourke. Tout le monde s’accorde à dire qu’il fut le grand perdant de la soirée. Élevé au rang de nouvelle star de la politique l’an dernier à la suite de sa campagne pour le Sénat au Texas (finalement perdue face à Ted Cruz), O’Rourke semble avoir du mal à confirmer. Alors que sa campagne n’avait toujours pas véritablement décollé, il avait besoin d’une bonne performance lors de ce premier débat pour se rappeler au bon souvenir des électeurs démocrates. Au lieu de cela, il a paru quelque peu perdu et incapable de répondre efficacement aux critiques de Julián Castro. Ses réponses ressemblaient souvent à des récitations apprises par cœur, notamment les paroles qu’il a prononcées en espagnol lors de sa première intervention et qui n’étaient pas en lien direct avec la question qui lui avait été posée.
Les modérateurs. Certes, il ne doit pas être évident d’animer un débat entre dix candidats et lors duquel un maximum de thèmes doivent être abordés. Mais tout de même… Les modérateurs nous ont paru très tolérants face à des candidats qui ont souvent évité de répondre précisément aux questions posées. Et comment ne pas interroger Tulsi Gabbard sur son voyage en Syrie et sa rencontre amicale avec Bachar El-Assad? Le rôle des modérateurs lors d’un débat n’est-il pas aussi de poser les questions qui fâchent?
Une réflexion sur “COMPTE-RENDU DU PREMIER DÉBAT DÉMOCRATE, PARTIE 1”