Au sommaire cette semaine: des nouvelles de l’impeachment inquiry, le malaise cardiaque de Bernie Sanders, mais aussi des alligators et des serpents. Bonne lecture !
LES DERNIÈRES NOUVELLES DE L’IMPEACHMENT INQUIRY
Chers lecteurs, vous retrouverez désormais chaque semaine dans votre Weekly News Flash une nouvelle rubrique intitulée Les dernières nouvelles de l’impeachment inquiry. Comme son nom l’indique, elle aura pour but de vous tenir au courant des développements les plus significatifs relatifs à l’impeachment inquiry dont le président Trump fait à présent officiellement l’objet. (Si vous n’avez aucune idée de ce dont nous parlons, il est temps de lire notre article Trump/Ukraine, bientôt l’impeachment?).
Cette semaine:
- Le président Trump a qualifié l’impeachment inquiry de « BULLSHIT »
Sur Twitter, le président Trump a accusé les Démocrates de faire perdre du temps à tout le monde pour des « conneries ».

- Le président Trump a affirmé que la Chine devrait aussi enquêter sur Joe Biden
Le président a non seulement affirmé qu’il avait parfaitement le droit de demander à l’Ukraine d’enquêter sur des affaires de corruption, mais il a aussi ajouté devant des journalistes que la Chine devrait également enquêter sur Joe Biden et son fils.
China should start an investigation into the Bidens, because what happened in China is just about as bad as what happened with Ukraine. (La Chine devrait ouvrir une enquête sur les Biden, parce que ce qu’il s’est passé en Chine est aussi grave que ce qu’il s’est passé en Ukraine)
Jusqu’à preuve du contraire, rien n’indique que Joe Biden ou son fils aient enfreint la loi en Ukraine ou en Chine.
- Joe Biden a affirmé que Donald Trump ne parviendrait pas à le détruire
You’re not going to destroy me and you’re not going to destroy my family. (Vous n’allez pas me détruire et vous n’allez pas détruire ma famille)
C’est ce qu’a affirmé l’ancien vice-président lors d’un meeting à Reno, dans le Nevada. C’était la première fois que Joe Biden s’exprimait aussi clairement au sujet de la demande faite par Donald Trump au président ukrainien d’enquêter à son sujet. Joe Biden a ajouté qu’il n’avait absolument rien à se reprocher. Il a aussi ajouté au sujet du président Trump:
Every day he launches a barrage of tweets, attacking, insulting, threatening anyone who doesn’t bathe him in praise. He’s even gone so far as to threaten the whistleblower. Now fearful about his election, he’s becoming more unhinged. (Il publie chaque jour une pluie de tweets, attaquant, insultant, menaçant toute personne qui ne l’encense pas. Il est même allé jusqu’à menacer le lanceur d’alerte. Désormais inquiet pour sa réélection, il devient de plus en plus instable)
- Kurt Volker a témoigné devant le Congrès

Ce jeudi 3 octobre, Kurt Volker a été le premier témoin convoqué dans le cadre de l’impeachment inquiry à témoigner devant les comités compétents du Congrès.
Qui est-il? Il y a quelques jours, Kurt Volker était encore l’envoyé spécial du Département d’Etat pour les négociations avec l’Ukraine. Il a démissionné juste après que le fameux rapport du lanceur d’alerte qui a déclenché l’impeachment inquiry ait été rendu public.
Kurt Volker est également le directeur du McCain Institute, une fondation créée par le défunt sénateur républicain John McCain, dont il était proche.
Kurt Volker a une longue carrière diplomatique derrière lui. Il a notamment été ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’OTAN. Il a également été analyste pour la CIA.
Qu’a-t-il dit lors de son témoignage? Difficile de le savoir puisque l’audience n’était pas publique. Pour l’instant, toutes les auditions du Congrès liées à l’impeachment inquiry ont lieu à huis clos. Cela signifie que seuls les députés membres des comités concernés y assistent et peuvent questionner les témoins. Les Démocrates justifient cette décision en affirmant qu’il s’agit de s’assurer que les différents témoins ne puissent pas coordonner leurs témoignages. Les Républicains dénoncent de leur côté un manque de transparence du processus.
En ce qui nous concerne, cela signifie que tout ce que nous savons sur ces témoignages est ce qu’en dit la presse, elle-même informée indirectement pas les fuites émanant des élus présents dans la salle. Toutes les informations sont donc à prendre avec précaution.
En complément de son témoignage, Kurt Volker a néanmoins livré au Congrès une archive des messages qu’il a échangés avec d’autres diplomates américains et avec l’un des conseillers du président ukrainien, Andrey Yermak, au mois de juillet et août. Une partie de ces messages a été rendue publique par le Congrès. Ils montrent que les diplomates concernés pensaient que le président Trump ne livrerait pas l’aide militaire promise à l’Ukraine (pourtant approuvée par le Congrès) et n’inviterait pas le président Zelensky à la Maison Blanche tant que le gouvernement ukrainien n’annoncerait pas l’ouverture d’enquêtes sur CrowdStrike et Joe Biden.
Dans un message envoyé à Andrey Yermak peu avant le coup de téléphone du 25 juillet entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Kurt Volker affirme ainsi que si Zelensky parvient à convaincre Trump qu’il va enquêter, ils pourront discuter d’une date pour organiser une visite de Zelensky à la Maison Blanche.
Assuming President Z convinces trump he will investigate / « get to the bottom of what happened » in 2016, we will nail down date for visit to Washington. (En admettant que le Président Z convainque Trump qu’il va enquêter / « faire la lumière sur ce qu’il s’est passé » en 2016, nous déterminerons une date pour une visite à Washington)
Les messages montrent aussi que Bill Taylor, l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, semblait inquiet de ce qui était en train de se passer. Il écrit par exemple dans un message adressé à Gordon Sondland, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne:
I think it’s crazy to withhold security assistance for help with a political campaign. (Je pense que c’est fou de suspendre une assistance dont l’Ukraine a besoin pour sa sécurité pour de l’aide pour une campagne politique)
Enfin, les messages indiquent également que Kurt Volker a présenté Rudy Giuliani à Andrey Yermak. Rudy Giuliani a d’ores et déjà affirmé que tout ceci prouvait que le Département d’Etat était au courant de ses activités en Ukraine et ne les désapprouvait pas.
Pour aller plus loin et lire tous les messages rendus publics replacés dans leur contexte, nous vous conseillons cet article du Washington Post: Read the text message excerpts between U.S. diplomats, Giuliani and a Ukrainian aide.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
D’après un sondage réalisé par CNN, 47% des Américains sont désormais favorables à l’impeachment et à la destitution du président Trump. Ce chiffre est en augmentation. Il n’était que de 41% dans ce même sondage au mois de mai dernier. Le pourcentage d’électeurs indépendants et républicains favorables à l’impeachment a aussi augmenté. 46% des Indépendants et 14% des Républicains se disent désormais favorables à l’impeachment et à la destitution du président.
L’ANNIVERSAIRE DE LA SEMAINE
Ce mardi 1er octobre, la République populaire de Chine célébrait son 70ème anniversaire. Pour l’occasion, le régime communiste avait organisé une gigantesque parade militaire à Pékin, incluant 15,000 soldats, 160 avions de combat et 580 chars.
Pendant ce temps-là, à Hong Kong, des milliers de manifestants défilaient de nouveau dans les rues pour réclamer plus de démocratie. Plus de 180 manifestants ont été arrêtés et au moins 15 ont été blessés dans des affrontements avec la police. Pour la première fois, la police a ouvert le feu sur un manifestant. Le jeune homme de 18 ans a reçu une balle dans la poitrine.
Le président Trump n’a pas prononcé un seul mot sur la situation à Hong Kong. Il a en revanche publié un tweet pour souhaiter un joyeux anniversaire à la Chine.

Difficile de ne pas remarquer le contraste entre le tweet du président et les communiqués des autres élus républicains. Ceux-ci ont profité de l’occasion pour dénoncer les abus du régime communiste chinois et apporter leur soutien aux manifestants hongkongais. Quelques exemples:
Mitch McConnell, chef de file des Républicains au Sénat, a dénoncé les « goulags modernes où sont incarcérés les Ouïghours du Xinjiang », ainsi que la censure de l’information et « tous les autres outils de contrôle social et politique du Parti Communiste », ajoutant que la Chine de Xi Jinping ressemblait à s’y méprendre à « une version moderne de la Chine maoïste ».
Le sénateur du Nebraska Ben Sasse a qualifié les dirigeants chinois de « tyrants » et a déclaré que les Etats-Unis étaient du côté des manifestants hongkongais et de tous ceux qui se battent pour la liberté.
Le sénateur Tom Cotton a déclaré qu’une célébration de 70 ans de régime communiste était une célébration « macabre ».
La députée Liz Cheney a déclaré que cette journée n’était pas une célébration, mais l’occasion de se souvenir de toutes les victimes du Parti Communiste chinois.
L’IDÉE DE LA SEMAINE 🐊🐍
D’après le New York Times, lors d’une réunion avec des membres de son Cabinet au mois de mars dernier, le président Trump aurait évoqué l’idée de creuser un fossé le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et de le remplir de serpents et d’alligators pour empêcher les migrants de traverser. Le New York Times affirme également que le président aurait suggéré de tirer dans les jambes des migrants traversant la frontière afin de les ralentir. Ses conseillers lui auraient répliqué que c’était illégal.
Le président a qualifié les affirmations du New York Times de « fake news ».

ROAD TO 2020
Cette semaine, Bernie Sanders a été victime d’un malaise cardiaque et Kamala Harris a réclamé la suppression du compte Twitter du président Trump.
- Bernie Sanders victime d’un malaise cardiaque
Bernie Sanders a été victime d’un malaise cardiaque lors d’un meeting en début de semaine et a été immédiatement transporté à l’hôpital. Les médecins ont découvert que l’une de ses artères était obstruée et lui ont posé des stents pour remédier au problème.
Le sénateur du Vermont a passé trois jours à l’hôpital et son directeur de campagne a annoncé que sa campagne électorale était temporairement suspendue. Bernie Sanders devrait toutefois être de retour à temps pour participer au prochain débat démocrate le 15 octobre.
- Kamala Harris demande à Twitter de supprimer le compte du président Trump
La sénatrice de Californie a déclaré cette semaine que le compte Twitter du président Trump devrait être supprimé par la compagnie. Le règlement de Twitter interdit en effet à ses utilisateurs de tenir des propos incitant à la violence. Un règlement que le président Trump ne respecte pas, selon Harris.
Tulsi Gabbard, l’une des adversaires de Kamala Harris aux primaires démocrates, a affirmé qu’elle n’était pas d’accord avec l’idée de supprimer le compte Twitter du président, sous prétexte que cela irait à l’encontre du droit à la liberté d’expression.
I will stand up for every American’s right and freedom of speech, no matter how strongly I may disagree with that speech. (Je défendrai toujours le droit à la liberté d’expression de chaque Américain, peu importe à quel point je suis en désaccord avec son discours)
Quoi que l’on en pense, soyons réalistes, il paraît très peu probable que Twitter prenne la décision de supprimer le compte officiel du président des Etats-Unis.
- Le fils de Joe Lieberman est candidat aux élections de 2020
Matt Lieberman, fils de l’ancien sénateur du Connecticut Joe Lieberman, a annoncé sa candidature au Sénat en Géorgie. Pour rappel, Joe Lieberman était aussi le colistier d’Al Gore lors de l’élection présidentielle de 2000, remportée par George W. Bush. Dans sa vidéo d’annonce de candidature, Matt Lieberman affirme que la Cour Suprême a à l’époque « volé l’élection » aux Démocrates.
- Deux Républicains intentent un procès au Parti Républicain de Caroline du Sud
Deux Républicains, dont l’ancien député Bob Inglis, ont porté plainte contre le Parti Républicain de Caroline du Sud en raison de sa décision de ne pas organiser de primaire en 2020. Pour rappel, cette décision a été prise par le comité exécutif du parti le 7 septembre dernier, officiellement pour économiser de l’argent. Les détracteurs de la décision affirment qu’il s’agit en réalité de protéger Donald Trump et dénoncent un déni de démocratie.
Les plaignants affirment que la décision du parti est illégale. En effet, il existe en Caroline du Sud une loi déclarant que les partis politiques ont l’obligation légale de respecter leur propre charte. Or, la charte du Parti Républicain de Caroline du Sud affirme que l’organisation d’une primaire ne peut être annulée que si la décision est prise lors de la convention du parti au minimum deux ans avant la date à laquelle la primaire devrait avoir lieu. Le 7 septembre dernier, ce délai de deux ans était déjà largement dépassé.
LA DÉMISSION DE LA SEMAINE
Chris Collins a annoncé sa démission cette semaine. Le député républicain de l’état de New York avait été mis en examen pour délit d’initié an août 2018, mais avait tout de même été réélu lors des élections de mi-mandat. Alors qu’il avait jusqu’ici toujours clamé son innocence, il a annoncé qu’il allait finalement plaider coupable lors d’une audience devant le tribunal et qu’il démissionnait donc de son poste au Congrès.
LE RECORD DE LA SEMAINE
Jimmy Carter est devenu le tout premier ex-président des Etats-Unis à passer le cap des 95 ans. Le record de l’ex-président le plus âgé de l’histoire était jusqu’ici détenu par George H.W. Bush, décédé l’an dernier à l’âge de 94 ans.