La semaine qui vient de s’achever fut plus qu’intense. Lundi, c’était caucus de l’Iowa. Mardi, discours sur l’état de l’Union. Mercredi, vote en faveur de l’acquittement du président Trump au Sénat. Vendredi, nouveau débat démocrate. Inutile de vous dire que nous sommes épuisés…
LES ÉVÉNEMENTS DE LA SEMAINE
Dans l’ordre chronologique:
1) Le caucus de l’Iowa
Un fiasco pour le Parti Démocrate. En raison de problèmes techniques, le Parti Démocrate de l’Iowa n’a été en mesure d’annoncer le résultat du caucus que trois jours après le vote. Pete Buttigieg l’a emporté, devançant Bernie Sanders d’une très courte tête. Elizabeth Warren et Joe Biden se classent respectivement troisième et quatrième. Amy Klobuchar est cinquième. Pour en savoir plus → Pete Buttigieg déclaré vainqueur du caucus démocrate de l’Iowa après de longues journées d’incertitude.
2) Le discours sur l’état de l’Union
Le président Trump a mis en avant la bonne santé de l’économie américaine et a remis la Medal of Freedom à Rush Limbaugh. Juan Guaidó était l’invité surprise de la Maison Blanche et a reçu une standing ovation. Et Nancy Pelosi a déchiré la copie du discours de Donald Trump. Pour en savoir plus → Un discours sur l’état de l’Union 2020 sous haute tension.
Soulignons qu’après l’avoir invité à son discours sur l’état de l’Union, le président Trump a reçu Juan Guaidó à la Maison Blanche. D’après un communiqué officiel, la rencontre avait pour but « de réaffirmer l’engagement des Etats-Unis vis-à-vis du peuple vénézuélien et de discuter de la manière dont nous pouvons travailler avec le Président Guaidó pour faciliter une transition démocratique au Venezuela ».
3) La fin du procès du président Trump au Sénat
Donald Trump a été acquitté. Tous les sénateurs démocrates ont voté en faveur de sa condamnation. Tous les sénateurs républicains, à l’exception de Mitt Romney, ont voté en faveur de son acquittement. Pour en savoir plus → Impeachment Trial, Semaine 3 – Donald Trump acquitté !
Ci-dessous, une infographie bien utile réalisée par The Dispatch et qui classe les sénateurs républicains en quatre catégories: ceux qui continuent d’affirmer que le président Trump n’a absolument rien fait de mal, ceux qui ont affirmé qu’il avait fait quelque chose de mal mais que cela ne justifiait pas la destitution, ceux qui ont évité de s’exprimer et Mitt Romney.
Notez que le président Trump n’a pas tardé à s’en prendre à Mitt Romney. Au lendemain du vote du Sénat en faveur de son acquittement, il affirmait notamment que:
I don’t like people who use their faith as justification for doing what they know is wrong. (Je n’aime pas les gens qui utilisent leur foi pour justifier avoir fait ce qu’ils savent être mal)
À en juger par plusieurs de ses tweets, le président semble également en vouloir au sénateur démocrate Joe Manchin. Manchin est très centriste et représente la Virginie Occidentale au Congrès, un état où le président Trump est populaire. La presse avait évoqué la possibilité que Manchin soit le seul Démocrate à voter en faveur de l’acquittement du président, mais il a finalement voté en faveur de sa condamnation.


Lors d’un événement organisé à la Maison Blanche pour célébrer son acquittement, le président Trump a fièrement brandi la Une du Washington Post proclamant « Trump acquitté ».
Il a ensuite entre autres qualifié les Démocrates de « corrompus », l’ancien leader du FBI James Comey de « pourriture » et l’enquête du procureur Mueller de « conneries ». Le tout sous les rires de plusieurs membres de son administration et autres élus républicains.
Enfin, le président Trump a également retiré Alexander Vindman de son poste au sein du Conseil à la Sécurité nationale et licencié Gordon Sondland, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Union européenne. Vindman et Sondland avaient tous les deux témoigné devant le Congrès dans le cadre de l’impeachment inquiry.
4) Le débat démocrate du New Hampshire
Notre compte-rendu → Compte-rendu du huitième débat démocrate.
LE SONDAGE DE LA SEMAINE
Selon un sondage Gallup, le président Trump dispose désormais de 49% d’opinions favorables. C’est le chiffre le plus haut jamais enregistré depuis le début de sa présidence. D’autre part, 52% des Américains se disent favorables à son acquittement par le Sénat. 53% des Américains disent aussi qu’ils approuvent la décision du président Trump d’avoir autorisé la frappe qui a tué le général iranien Qasem Soleimani à l’aéroport de Bagdad.
Dans ce même sondage, 51% des Américains disent avoir une opinion favorable du Parti Républicain. C’est la première fois depuis 2005 que la cote de popularité du GOP dépasse la barre des 50%! A contrario, seulement 45% des Américains disent avoir une opinion favorable du Parti Démocrate.
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
500 ou le nombre de citoyens américains déjà évacués de Wuhan, la ville chinoise dans laquelle l’épidémie de coronavirus s’est déclarée. Ils ont tous été évacués à bord d’avions envoyés par le Département d’Etat américain. Les différents vols ont atterri en Californie et tous les passagers ont été placés en quarantaine sur des bases militaires pendant 14 jours.
ROAD TO 2020
J-1 avant la primaire du New Hampshire !
- Le sondage de la semaine
Intentions de vote à la primaire démocrate du New Hamsphire (Sondage CBS News/YouGov)
Bernie Sanders 29%
Pete Buttigieg 25%
Elizabeth Warren 17%
Joe Biden 12%
Amy Klobuchar 10%
Tulsi Gabbard 2%
Andrew Yang 1%
Tom Steyer 1%
Deval Patrick 1%
- La publicité électorale de la semaine
Cette publicité électorale de Michael Bloomberg met en parallèle les propos d’anciens présidents des Etats-Unis – les Démocrates Kennedy, Johnson et Obama, mais aussi les Républicains Reagan et George W. Bush – avec les propos de Donald Trump. Simple mais très efficace.
- La statistique de la semaine
Au cours du dernier trimestre de l’année 2019, Michael Bloomberg a dépensé plus de 188 millions de dollars pour les besoins de sa campagne électorale – pour les déplacements, l’organisation de meetings, le salaire des membres de son équipe, mais surtout pour la diffusion de publicités électorales à la télévision et sur le web. Cette somme est plus importante que la somme dépensée par l’ensemble des autres candidats à la présidence au cours de la même période ! La statistique est encore plus folle lorsque l’on sait que Bloomberg n’a annoncé sa candidature que le 24 novembre 2019 et a donc en réalité dépensé cette somme non pas sur l’ensemble du trimestre, mais en à peine plus d’un mois.

L’équipe de campagne de Michael Bloomberg compte par ailleurs déjà 2,100 employés rémunérés. C’est trois fois plus que celle de Donald Trump et cinq fois plus que celle de Joe Biden.
- Le soutien de la semaine
Michael Bloomberg a reçu le soutien de l’ex-Secrétaire de la Navy Richard Spencer, poussé vers la sortie en novembre dernier après avoir émis des critiques à l’encontre de la décision du président Trump de gracier un Navy SEAL accusé d’avoir posé à côté du corps d’un prisonnier de l’Etat Islamique.
- L’autre publicité électorale de la semaine
Lors du débat qui a eu lieu vendredi dernier, Joe Biden avait déjà reproché son manque d’expérience à Pete Buttigieg. Dans cette publicité électorale, dévoilée quelques heures après le débat, il le fait de manière beaucoup plus violente. Il s’agit même de la première véritable publicité négative d’un candidat contre l’un de ses rivaux (sans compter Donald Trump) depuis le début de la campagne. 🔥🔥🔥
- Le coup de gueule de la semaine
Bernie Sanders isn’t a Democrat. He’s never been a Democrat. He’s an ideologue. (Bernie Sanders n’est pas un Démocrate. Il n’a jamais été un Démocrate. C’est un idéologue)
James Carville, ancien membre de l’équipe de campagne de Bill Clinton en 1992. Lors d’une interview, Carville a poussé un véritable coup de gueule et dénoncé le virage à gauche du Parti Démocrate. Il estime que défendre des positions qui ne sont pas soutenues par la majorité des Américains risque de conduire le parti à la défaite en 2020. Ce serait selon lui particulièrement le cas si Bernie Sanders était le candidat désigné du parti pour affronter Donald Trump.
PS: James Carville a apporté son soutien au sénateur du Colorado Michael Bennet pour les primaires.
- Martin O’Malley continue de critiquer Bernie Sanders
La semaine dernière, nous vous parlions des déclarations faites par l’ancien gouverneur du Maryland et candidat à la présidence en 2016 au Guardian. Il affirmait notamment que Bernie Sanders n’avait « jamais rien accompli en tant qu’élu » et était « incapable de forger un consensus pour gouverner ». Comme James Carville, O’Malley s’inquiétait aussi de voir son parti choisir Sanders pour candidat à la présidentielle.
Cette semaine, O’Malley a publié un tweet dans lequel il affirme qu’en 2016, Bernie Sanders aurait réclamé de voyager en jet privé pour se rendre aux rassemblements lors desquels il devait faire campagne pour Hillary Clinton ! Il affirme aussi que bon nombre de ses « blogueurs » étaient payés par la télévision russe pour critiquer cette même Hillary Clinton.

- Joe Walsh met un terme à sa campagne présidentielle
Joe Walsh a annoncé ce vendredi qu’il mettait un terme à sa campagne présidentielle, après avoir remporté 1,1% des voix au caucus républicain de l’Iowa. L’ancien gouverneur du Massachusetts Bill Weld est désormais le seul opposant à Donald Trump encore en lice pour les primaires républicaines.
Joe Walsh a indiqué qu’il était prêt à voter pour le candidat démocrate qui serait opposé à Donald Trump au mois de novembre, quel qu’il soit. Y compris donc s’il s’agit de Bernie Sanders. « Je préfère avoir un socialiste à la Maison Blanche qu’un dictateur », a-t-il déjà répété à plusieurs reprises.
LA GAFFE DE LA SEMAINE
La députée démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, qui se décrit comme socialiste et participe régulièrement aux meetings de Bernie Sanders, organise parfois des séances de questions-réponses sur Instagram. Elle se filme alors en train de répondre aux questions que lu adressent ses abonnés. Cette semaine, alors qu’elle évoquait les bénéfices supposés d’une semaine de travail limitée à quatre jours, elle a fait référence à l’économiste Milton Keynes. Un économiste qui n’existe pas. Ocasio-Cortez a reconnu par la suite qu’elle avait mélangé le prénom et le nom de deux économistes célèbres et défendant des thèses opposées, John Maynard Keynes et Milton Friedman. Oups.