Toutes nos excuses pour la parution un peu tardive de ce Weekly News Flash. Mais il est là, c’est l’essentiel. Et en le lisant, vous saurez tout ce que vous devez savoir de l’actualité politique des huit derniers jours. Bonne lecture 😉
LES ÉLECTIONS DE LA SEMAINE
Des primaires ont eu lieu dans quatre états le mardi 8 mars. Vous pouvez lire notre article à ce sujet ici. Les Républicains ont également voté samedi dans le District of Columbia, qui abrite la capitale fédérale, Washington. Il s’agissait d’un caucus et c’est Marco Rubio qui l’a emporté.
MARCO RUBIO 37,3% ⇒ 10 délégués
John Kasich 35,5% ⇒ 9 délégués
Donald Trump 13,8%
Ted Cruz 12,4%
LES DÉBATS DE LA SEMAINE
Les deux partis organisaient un débat à Miami cette semaine. Cliquez sur les liens suivants pour en lire les comptes-rendus :
Un débat démocrate à l’accent très latino à Miami
Compte-rendu du débat républicain de Miami
L’ABANDON DE LA SEMAINE
Michael Bloomberg ne sera pas candidat à la présidence. L’ancien maire de New York a fait part de sa décision définitive après avoir longtemps laissé planer le doute. Il s’est expliqué dans un communiqué intitulé The Risk I Will Not Take (Le risque que je ne prendrai pas). Bloomberg assure avoir réfléchi sérieusement à la possibilité de se présenter comme candidat indépendant à l’élection présidentielle de novembre prochain. Il a finalement décidé de ne pas se lancer. Il se justifie en disant qu’il ne pourrait pas remporter l’élection mais qu’il pourrait l’emporter dans plusieurs états. Or, si c’était le cas, il se pourrait qu’aucun candidat n’obtienne la majorité nécessaire au Collège Electoral pour être élu. L’élection du Président reviendrait alors au Congrès. Celui-ci étant dominé par les Républicains, on assisterait probablement à l’élection de Donald Trump ou de Ted Cruz. Bloomberg dit ne pas souhaiter voir l’un de ces deux hommes à la Maison Blanche et ne veut donc pas prendre le risque de faciliter leur élection. Si Bloomberg s’avance peut-être un peu trop en disant qu’on en arriverait à un tel scénario (il faudrait vraiment qu’il fasse des scores beaucoup plus importants que les candidats indépendants ne le font habituellement), tous les sondages semblent bien indiquer que sa candidature nuirait avant tout à Hillary Clinton. Beaucoup d’électeurs indépendants se seraient sans doute tournés vers lui au lieu de voter pour Clinton en cas de duel Clinton/Trump ou Clinton/Cruz.
Dans son communiqué, Bloomberg critique aussi fortement Donald Trump.
I have known Mr. Trump casually for many years, and we have always been on friendly terms. I even agreed to appear on « The Apprentice » – twice. But he has run the most divisive and demagogic presidential campaign I can remember, preying on people’s prejudices and fears. (Je connais Mr. Trump depuis plusieurs années, et nous avons toujours été en bons termes. J’ai même accepté de participer à « The Apprentice » – deux fois. Mais il a mené la campagne présidentielle la plus créatrice de divisions et la plus démagogique dont je puisse me souvenir, en jouant sur les préjugés et les peurs des gens)
Threatening to bar foreign Muslims from entering the country is a direct assault on two of the core values that gave rise to our nation : religious tolerance and the separation of church and state. Attacking and promising to deport millions of Mexicans, feigning ignorance of white supremacists, and threatening China and Japan with a trade war are all dangerously wrong, too. (Menacer d’interdire aux musulmans étrangers d’entrer dans le pays est une attaque directe à deux des valeurs fondamentales qui ont engendré notre nation : la tolérance religieuse et la séparation de l’église et de l’état. Attaquer et promettre d’expulser des millions de mexicains, feindre l’ignorance à propos des suprémacistes blancs, et menacer la Chine et le Japon d’une guerre commerciale est aussi dangereusement inapproprié)
We cannot « make America great again » by turning our backs on the values that made us the world’s greatest nation in the first place. (Nous ne pouvons pas « rendre l’Amérique grande à nouveau » en tournant le dos aux valeurs qui ont fait de l’Amérique la plus grande nation du monde en premier lieu)
LES SOUTIENS DE LA SEMAINE
Plusieurs déclarations de soutien importantes à signaler cette semaine, principalement dans les camps de Ted Cruz et de Donald Trump.
- Ted Cruz
En une semaine, Ted Cruz a reçu le soutien des personnalités suivantes :
Carly Fiorina, ex-candidate à la présidence
Mike Lee, sénateur de l’Utah. C’est le premier collègue de Ted Cruz au Sénat qui lui apporte son soutien.
Phil Bryant, gouverneur du Mississippi, qui avait appelé à voter en faveur de Cruz à la veille de la primaire dans cet état. Sans succès puisque c’est Donald Trump qui l’a emporté.
Neil Bush, l’un des frères cadets de George W. Bush et Jeb Bush. C’est un homme d’affaires et il a rejoint le pôle financier de la campagne de Cruz. Il a publié une tribune dans le Houston Chronicle pour justifier sa décision. Il y écrit que Ted Cruz n’était pas son candidat favori, puisqu’il s’agissait évidemment de son frère Jeb. Il écrit même que Cruz n’était pas non plus son second choix, sans préciser de qui il s’agissait. Alors pourquoi le soutenir désormais? La réponse est simple : il faut empêcher à tout prix la victoire de Donald Trump et ce pour deux raisons. Il ne représente pas les valeurs américaines et il ne pourra jamais battre Hillary Clinton en novembre. Et Ted Cruz est le seul candidat qui peut encore battre Donald Trump.
- Ben Carson / Donald Trump
Donald Trump a reçu le soutien de son ex-adversaire à l’investiture républicaine Ben Carson. Ce dernier avait mis fin à sa campagne une semaine plus tôt et avait alors déclaré qu’il n’avait pas l’intention de soutenir quelqu’un en particulier. Il aura vite changé d’avis. Dans un texte publié sur sa page Facebook, Ben Carson décrit Trump comme le seul candidat républicain capable de battre Hillary Clinton. Il déclare également qu’en ce qui concerne les déclarations qu’a pu faire Trump à son encontre plus tôt dans la campagne, tout est pardonné. Il écrit même qu’il ne s’agissait là que de « politique ». Rappelons que Donald Trump l’avait tout de même comparé à un malade mental et à un violeur d’enfants.
- Mitt Romney / John Kasich (?)
Lors de son discours anti-Trump dont nous vous parlions la semaine dernière, Mitt Romney avait déclaré qu’il ne soutiendrait aucun candidat en particulier. Il avait conseillé aux électeurs républicains de voter pour le candidat ayant le plus de chances de battre Donald Trump dans leur état. Mitt Romney n’a pas vraiment trahi sa promesse puisqu’il n’a pas fait de déclaration officielle de soutien à John Kasich. Cependant, il a pris la parole lors de l’un de ses meetings en Ohio. Il n’a pas fait de même pour Marco Rubio en Floride, ni pour Ted Cruz.
L’ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE
Vendredi soir à Chicago. Un meeting de Donald Trump doit avoir lieu dans l’une des salles de l’université de la ville. Problème? Des centaines de manifestants hostiles à Trump se sont rassemblés sur le campus et aux alentours pour manifester contre la venue du milliardaire. Certains ont même réussi à pénétrer dans la salle dans laquelle le meeting doit se dérouler. Donald Trump finit par annoncer que son meeting est annulé « pour des raisons de sécurité ». Très vite, les manifestants se réjouissent d’avoir empêché la tenue du meeting, alors que les partisans de Trump laissent éclater leur colère. Des bagarres éclatent entre pro et anti-Trump. Deux policiers sont blessés. L’affaire fait rapidement les gros titres de la presse, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que l’on assiste à des scènes violentes en marge des meetings de Donald Trump. Les choses n’avaient cependant encore jamais pris une telle ampleur. Au lieu de tenter d’apaiser le climat, Donald Trump a rapidement reproché aux manifestants d’être des délinquants et d’avoir intenté à sa liberté d’expression.

Alors que ses adversaires lui reprochaient d’avoir incité à la violence par certaines de ses déclarations (voir ci-dessous), Trump a rejeté toutes les accusations en bloc. Il a même rapidement accusé le candidat démocrate Bernie Sanders d’être le responsable de l’organisation de ces manifestations visant à l’empêcher de s’exprimer. Il est vrai que certains des manifestants de Chicago arboraient des pancartes à l’effigie de Bernie Sanders et que certains ont chanté « Bernie ! Bernie ! » lorsque l’annonce de l’annulation du meeting a été faite. Cependant, rien ne prouve que la campagne de Bernie Sanders soit directement responsable de l’organisation de ces événements. Sanders nie d’ailleurs en bloc ces accusations. Histoire de rajouter encore un peu d’huile sur le feu, Trump a publié ce tweet plutôt menaçant.

Comment les trois adversaires de Trump ont-ils réagi aux événements de Chicago? John Kasich, Marco Rubio et Ted Cruz ont tous les trois rapidement accusé Trump d’avoir contribué à créer un climat de violence. Trump a en effet à plusieurs reprises déclaré qu’il aimerait bien pouvoir s’en prendre physiquement à tel ou tel manifestant. Il avait même récemment déclaré que si certains de ses supporters étaient accusés d’avoir commis des agressions, il était prêt à payer leurs frais de justice !
John Kasich a publié un bref communiqué dans lequel on pouvait lire :
Tonight the seeds of division that Donald Trump has been sowing this whole campaign finally bore fruit, and it was ugly. (Ce soir les graines de la division que Donald Trump a semées pendant toute la campagne ont finalement donné des fruits, et ce n’était pas beau à voir)
Ted Cruz a déclaré à la presse que ceux qui utilisent la violence restent les premiers responsables de leurs actes mais que la responsabilité de ce qu’il se passe lors de la campagne électorale d’un candidat lui revient aussi en grande partie.
Any candidate is responsible for the culture of a campaign. And when you have a campaign that disrespects the voters, when you have a campaign that encourages violence, when you have a campaign that is facing allegations of physical violence against members of the press, you create an environment that only encourages this sort of nasty discord. (Tout candidat est responsable de la culture de sa campagne. Et lorsque vous avez une campagne qui manque de respect aux électeurs, lorsque vous avez une campagne qui encourage la violence, lorsque vous avez une campagne qui fait face à des allégations de violence physique contre des membres de la presse, vous créez un environnement qui ne fait qu’encourager ce genre de discorde désagréable)
Marco Rubio a lui aussi tenu à préciser qu’il n’excusait pas les agissements des protestataires qui ont tout fait pour empêcher Donald Trump de s’exprimer.
Whether you disagree with someone or what he’s about to say – and I certainly disagree with Donald Trump on many things, it’s why I’m running against him for president – you don’t have a right to take away the First Amendment right of people to speak freely. (Que vous ne soyez pas d’accord avec quelqu’un ou ce qu’il s’apprête à dire ou non – et je ne suis certainement pas d’accord avec Donald Trump sur beaucoup de choses, et c’est pour cela que je suis candidat contre lui à la présidence – vous n’avez pas le droit de confisquer le droit garanti par le Premier Amendement à une personne de s’exprimer librement)
Mais Rubio critiquera ensuite fermement Donald Trump et l’accusera d’être responsable du climat violent qui s’est créé autour de sa campagne.
I would point out there isn’t violence at my events, there isn’t violence at Ted’s events, there isn’t violence at a Kasich event, there isn’t violence at a Sanders event, there isn’t violence at a Clinton event. There’s only one presidential candidate who has violence at their events and I do think Donald needs to realize and take responsibility for the fact that some of the rethoric he has used could potentially be contributing to this environment that is growing increasingly disturbing for a growing number of Americans. (Je ferais remarquer qu’il n’y a pas de violence à mes événements, il n’y a pas de violence aux événements de Ted, il n’y a pas de violence à un événement de Kasich, il n’y a pas de violence à un événement de Sanders, il n’y a pas de violence à un événement de Clinton. Il n’y a qu’un seul candidat à la présidence qui a de la violence à ses événements et je pense que Donald doit réaliser et assumer la responsabilité du fait qu’une partie de la rhétorique qu’il a utilisée peut potentiellement contribuer à cet environnement qui devient de plus en plus perturbant pour un nombre grandissant d’américains)
Un peu plus tard, Marco Rubio était interrogé par un journaliste de MSNBC pour savoir s’il envisageait toujours de soutenir Donald Trump si celui-ci remportait les primaires républicaines. C’est un Rubio qui semblait sincèrement fatigué et désemparé que l’on a alors aperçu. Sa réponse spontanée a été I don’t know (Je ne sais pas). Il a ensuite ajouté qu’il pensait que l’élection d’Hillary Clinton serait une catastrophe et qu’il avait donc encore l’intention de soutenir le candidat du Parti Républicain, mais que It’s getting harder every day (Cela devient de plus en plus difficile chaque jour).
Dimanche, Rubio était l’invité de l’émission State of the Union sur CNN. De nouveau, c’est un Rubio qui paraissait sincèrement inquiet, triste et quelque peu désemparé que l’on a pu apercevoir. Il a répété qu’il n’excusait pas les manifestants de Chicago. Ils étaient clairement organisés et déterminés à empêcher la tenue du meeting de Trump, ce qui n’est pas tolérable. Mais après avoir précisé cela, Rubio a lourdement insisté sur le fait que Donald Trump n’avait rien fait depuis deux jours pour apaiser le climat et n’avait nullement condamné les agissements violents de certains de ses supporters. Il a rappelé que Trump avait même déclaré qu’il était prêt à payer leurs frais de justice si nécessaire. Il a ajouté qu’il s’agissait peut-être d’une blague mais que certaines personnes sont déséquilibrées et qu’on ne sait pas comment elles peuvent réagir à de tels propos tenus par un leader politique. Bref, Donald Trump agit selon Rubio de manière totalement irresponsable et dangereuse. Rubio a aussi déclaré que Donald Trump avait transformé la campagne électorale en un véritable cirque et que le pays méritait mieux que cela. Il a déclaré à deux reprises qu’il espérait que les gens allaient se réveiller.
At some point, people have to wake up here. (A un moment, il faut que les gens se réveillent)
I hope people wake up on time. (J’espère que les gens vont se réveiller à temps)
Rubio a aussi regretté que durant cette campagne, le débat politique soit devenu l’équivalent de « la section des commentaires d’un blog ». Il a déclaré que tout le monde devrait s’interroger sur son éventuelle part de responsabilité dans ce phénomène. Les candidats mais aussi les médias qui, d’après lui, ont accordé plus d’importance et de temps d’antenne aux frasques et aux déclarations chocs de Trump qu’aux campagnes des autres candidats. Rubio a ajouté qu’il était triste qu’on ne puisse plus discuter avec quelqu’un n’ayant pas les mêmes opinions politiques sans l’accuser tout de suite d’être une personne non respectable.
Do we really wanna live in a country where everybody hates each other? (Est-ce que nous voulons vraiment vivre dans un pays où tout le monde se déteste?)
[On peut se demander si Rubio s’attribue aussi une part de responsabilité. Il ne l’a pas vraiment dit dans cette interview mais il a répété à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il regrettait d’avoir attaqué personnellement Donald Trump sur son physique il y a quelques temps, alors qu’il avait refusé de le faire au début de la campagne. Il a déclaré que cela ne lui ressemblait pas et que cela ne se reproduirait plus jamais]
Enfin, lorsqu’on lui a demandé s’il envisageait toujours de soutenir Donald Trump si ce dernier remportait les primaires comme il l’avait encore affirmé il y a peu lors d’un débat, Rubio a de nouveau déclaré que cela lui paraissait de plus en plus difficile.
I don’t know what else to tell you other than it’s getting harder every day to justify that statement to myself, to my children, to my family and to the people who support me. (Je ne sais pas quoi vous dire d’autre que cela devient de plus en plus difficile chaque jour de justifier cette déclaration auprès de moi-même, de mes enfants, de ma famille et des gens qui me soutiennent)
Il a ajouté que quoi qu’il dise, il était de toute façon persuadé que de très nombreux Républicains ne voteraient pas en faveur de Donald Trump lors de l’élection générale et choisiraient de s’abstenir.
LA FEMME DE LA SEMAINE
Michelle Fields. Cette journaliste travaillait pour le site web conservateur Breitbart. Elle a porté plainte cette semaine contre le directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski (oui, celui qui avait déjà été accusé par Fox News d’avoir proféré des menaces à l’encontre de Megyn Kelly). Fields déclare qu’alors qu’elle s’apprêtait à poser une question à Donald Trump juste après une conférence de presse, Lewandowski l’a saisie violemment par le bras pour la faire tomber à terre, sans aucun avertissement préalable ni aucune raison apparente. Un journaliste du Washington Post présent sur place a déclaré avoir assisté à la scène et a confirmé les dires de Fields. Celle-ci a déclaré qu’elle n’avait dans un premier temps pas l’intention de porter plainte mais qu’elle s’y était finalement résolue parce que Donald Trump avait refusé de s’excuser et même de reconnaître que l’incident s’était produit. Fields a également démissionné de son poste chez Breitbart car elle estime que son employeur ne l’a pas soutenue, en remettant en question sa version des faits. Il est vrai que le site Breitbart affiche des positions plutôt favorables à Donald Trump depuis le début de la campagne. Le porte-parole de Breitbart a également démissionné quelques jours après l’incident.
L’AFFRONTEMENT DE LA SEMAINE
Une autre personne était (encore une fois) très en colère contre Donald Trump cette semaine. Il s’agit de Lindsey Graham. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Graham est sénateur de Caroline du Sud et était lui-même candidat aux primaires républicaines pour la présidence. Il avait rapidement abandonné et avait ensuite apporté son soutien à Jeb Bush aux côtés duquel il avait fait campagne. Lindsey Graham a régulièrement pris position contre Trump. Ce fut encore le cas cette semaine. Dans un premier temps, il a répondu avec beaucoup d’humour à un tweet désobligeant de Donald Trump. Car, bien qu’il ne soit plus candidat, Trump continue de s’en prendre régulièrement à lui sur Twitter. Trump avait donc publié un tweet disant que Graham devrait le respecter davantage et qu’il l’avait fait chuter de 7% à 0% dans les sondages. Graham a repris ce tweet en y ajoutant la réponse suivante : « Je n’ai jamais dépassé les 2%. Et tu n’es pas préparé à être le commandant-en-chef de la meilleure armée du monde ».
En effet, Graham n’a jamais été crédité de plus de 2% des voix dans les sondages.
Un peu plus tard dans la semaine, Donald Trump déclarait sur CNN que « L’Islam nous hait ». Graham a repris cette déclaration et y a répondu dans une série de six tweets. L’ensemble du message était le suivant :
Donald Trump wrong again about the war. After 36 trips to Iraq and Afghanistan, I know most people of Islamic faith don’t buy what ISIL is selling. Largest number of ISIL victims are people within Islamic faith who refuse to bend to ISIL’s will. We should help them – not disparage the Islamic faith. Standing with them, and against ISIL, makes us here in the United States safer. Also, what about the thousands of American Muslims who wear the uniform of the United States? (Donald Trump a de nouveau tort en ce qui concerne la guerre. Après 36 voyages en Irak et en Afghanistan, je sais que la plupart des musulmans n’achètent pas ce que l’Etat Islamique vend. Le plus grand nombre de victimes de l’Etat Islamique sont des musulmans qui refusent de se soumettre à la volonté de l’Etat Islamique. Nous devrions les aider – pas dénigrer la foi islamique. Se tenir à leurs côtés, et contre l’Etat Islamique, renforce notre sécurité ici aux Etats-Unis. Et aussi, que dire des milliers d’américains musulmans qui portent l’uniforme des Etats-Unis?)
Et Lindsey Graham était toujours en colère le jour suivant puisqu’il a encore publié ce tweet après que Donald Trump ait confirmé ses propos sur les musulmans lors du débat de Miami.

LA BOURDE DE LA SEMAINE
Lors d’un discours de campagne, Hillary Clinton s’en est prise à Bernie Sanders en suggérant que l’engagement de ce dernier en faveur de l’accès universel aux soins de santé n’était pas aussi ancien que le sien. Elle a déclaré :
I don’t know where he was when I was trying to get health care in 93 and 94. (Je ne sais pas où il était lorsque j’essayais d’obtenir une réforme de la santé en 93 et 94)
Un membre de l’équipe de campagne de Bernie Sanders a rapidement réagi sur Twitter. « Il était juste derrière elle ». Le tweet était accompagné d’une photo de l’époque où l’on voit clairement Bernie Sanders juste derrière Hillary Clinton alors que celle-ci s’exprime au sujet de la réforme de la santé.
Des journalistes ont également retrouvé une photo dédicacée par Clinton en 1993 pour Bernie Sanders. Elle l’y remerciait de son engagement en faveur de la réforme. Oups.
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Les funérailles de l’ex-First Lady Nancy Reagan avaient lieu vendredi 11 mars en Californie. Le Président Obama n’avait pas fait le déplacement. Sa femme Michelle était en revanche présente, tout comme l’ancien Président George W. Bush et sa femme Laura ou encore Hillary Clinton. Et apparemment, cette dernière a passé un bon moment en compagnie de George W. Bush. En témoigne cette photo publiée sur son compte Twitter par David Chalian, journaliste à CNN.

Preuve qu’un minimum d’entente entre Républicains et Démocrates n’est peut-être pas encore devenu totalement impossible.
L’ANECDOTE DE LA SEMAINE
Deux jours après les événements de Chicago, c’est Marco Rubio qui a dû faire face à une « manifestation » lors de l’un de ses meetings en Floride. Alors qu’il était en train de parler, un jeune homme présent dans la salle s’est levé et l’a interrompu en l’accusant d’essayer de lui voler sa petite amie.
Marco Rubio is trying to steal my girlfriend. They met in New Hampshire and she doesn’t look at me the same way anymore. (Marco Rubio essaye de voler ma petite amie. Ils se sont rencontrés au New Hampshire et elle ne me regarde plus de la même manière)
Les hommes de la sécurité se sont approchés du jeune homme et lui ont calmement demandé de les suivre hors de la salle. Alors que le jeune homme prenait tout son temps pour quitter les lieux, Rubio riait et a précisé qu’on ne frappait pas les protestataires à ses meetings. Des journalistes se sont demandés si le jeune homme en question n’était pas un acteur car il n’avait pas l’air très sérieux. Il avait plutôt l’air de jouer la comédie dans le seul but de se faire remarquer. Marco Rubio s’est d’ailleurs lui-même demandé s’il ne s’agissait pas d’une caméra cachée. Nous n’en savons pas plus pour l’instant.
LA THÉORIE DU COMPLOT DE LA SEMAINE
Les théories du complot fleurissent sur Internet. On peut sans doute le regretter mais nous avons tout de même bien ri en apprenant que de nombreux internautes défendent la thèse selon laquelle Ted Cruz serait en réalité le tueur du Zodiaque. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le Zodiaque est un tueur en série qui a terrorisé la Californie dans les années 60 et 70. On lui avait donné ce surnom parce qu’il envoyait de mystérieux messages codés à la presse. Il n’a jamais été identifié. Son histoire a fait l’objet d’une adaptation cinématographique très réussie en 2007 (Zodiac de David Fincher avec Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo et Robert Downey Jr.). Nous ne nous sommes pas penchés très longtemps sur les arguments des tenants de cette théorie du complot mais ils estiment apparemment que la ressemblance entre Ted Cruz et le portrait robot du suspect réalisé à l’époque est flagrante. Notons tout de même que les premiers meurtres du Zodiaque ont été commis en 1968 et que Ted Cruz est né en 1970.
LES TWEETS DE LA SEMAINE
Terminons par nos deux tweets de la semaine. Attention ! Mike Huckabee a fait son grand retour sur Twitter et il est en grande forme.

Huckabee fait évidemment référence à l’attaque de Benghazi qui avait dans un premier temps été présentée par l’administration américaine comme une manifestation spontanée de la foule suite à la diffusion d’une vidéo anti-Islam sur Internet. Il s’est ensuite avéré que l’attaque avait été préparée par les assaillants.

Marco Rubio semble vraiment de plus en plus désemparé face au succès de Donald Trump.